29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 03:10
Alfred Victor, comte de Vigny 
 
né le 27 mars 1797 à Loches (Indre-et-Loire), et mort le 17 septembre 1863 à Paris, 8e.
 
est un écrivain, romancier, dramaturge et poète français, figure du romantisme. 
 


 
Les destinées
 
Depuis le premier jour de la création,
Les pieds lourds et puissants de chaque Destinée
Pesaient sur chaque tête et sur toute action.
 
Chaque front se courbait et traçait sa journée,
Comme le front d'un boeuf creuse un sillon profond
Sans dépasser la pierre où sa ligne est bornée.
 
Ces froides déités liaient le joug de plomb
Sur le crâne et les yeux des Hommes leurs esclaves,
Tous errant, sans étoile, en un désert sans fond ;
 
Levant avec effort leurs pieds chargés d'entraves ;
Suivant le doigt d'airain dans le cercle fatal,
Le doigt des Volontés inflexibles et graves.
 
Tristes divinités du monde oriental,
Femmes au voile blanc, immuables statues,
Elles nous écrasaient de leur poids colossal.
 
Comme un vol de vautours sur le sol abattues,
Dans un ordre éternel, toujours en nombre égal
Aux têtes des mortels sur la terre épandues,
 
Elles avaient posé leur ongle sans pitié
Sur les cheveux dressés des races éperdues,
Traînant la femme en pleurs et l'homme humilié.
 
Un soir il arriva que l'antique planète
Secoua sa poussière. - Il se fit un grand cri :
" Le Sauveur est venu, voici le jeune athlète,
 
" Il a le front sanglant et le côté meurtri,
" Mais la Fatalité meurt au pied du Prophète,
" La Croix monte et s'étend sur nous comme un abri ! "
 
Avant l'heure où, jadis, ces choses arrivèrent,
Tout Homme allait courbé, le front pâle et flétri.
Quand ce cri fut jeté, tous ils se relevèrent.
 
Détachant les noeuds lourds du joug de plomb du Sort,
Toutes les Nations à la fois s'écrièrent :
" O Seigneur ! est-il vrai ? le Destin est-il mort ? "
 
Et l'on vit remonter vers le ciel, par volées,
Les filles du Destin, ouvrant avec effort
Leurs ongles qui pressaient nos races désolées ;
 
Sous leur robe aux longs plis voilant leurs pieds d'airain,
Leur main inexorable et leur face inflexible ;
Montant avec lenteur en innombrable essaim,
 
D'un vol inaperçu, sans ailes, insensible,
Comme apparaît au soir, vers l'horizon lointain,
D'un nuage orageux l'ascension paisible.
 
- Un soupir de bonheur sortit du coeur humain.
La terre frissonna dans son orbite immense,
Comme un cheval frémit délivré de son frein.
 
Tous les astres émus restèrent en silence,
Attendant avec l'Homme, en la même stupeur,
Le suprême décret de la Toute-Puissance,
 
Quand ces filles du Ciel, retournant au Seigneur,
Comme ayant retrouvé leurs régions natales,
Autour de Jéhovah se rangèrent en choeur,
 
D'un mouvement pareil levant leurs mains fatales,
Puis chantant d'une voix leur hymne de douleur
Et baissant à la fois leurs fronts calmes et pâles :
 
" Nous venons demander la Loi de l'avenir.
" Nous sommes, ô Seigneur, les froides Destinées
" Dont l'antique pouvoir ne devait point faillir.
 
" Nous roulions sous nos doigts les jours et les années ;
" Devons-nous vivre encore ou devons-nous finir,
" Des Puissances du ciel, nous, les fortes aînées ?
 
" Vous détruisez d'un coup le grand piège du Sort
" Où tombaient tour à tour les races consternées,
" Faut-il combler la fosse et briser le ressort ?
 
" Ne mènerons-nous plus ce troupeau faible et morne,
" Ces hommes d'un moment, ces condamnés à mort
" Jusqu'au bout du chemin dont nous posions la borne ?
 
" Le moule de la vie était creusé par nous.
" Toutes les passions y répandaient leur lave,
" Et les événements venaient s'y fondre tous.
 
" Sur les tables d'airain où notre loi se grave,
" Vous effacez le nom de la FATALITE,
" Vous déliez les pieds de l'Homme notre esclave.
 
" Qui va porter le poids dont s'est épouvanté
" Tout ce qui fut créé ? ce poids sur la pensée,
" Dont le nom est en bas : RESPONSABILITE ? 
 
Il se fit un silence, et la Terre affaissée
S'arrêta comme fait la barque sans rameurs
Sur les flots orageux, dans la nuit balancée.
 
Une voix descendit, venant de ces hauteurs
Où s'engendrent sans fin les mondes dans l'espace ;
Cette voix, de la terre emplit les profondeurs :
 
" Retournez en mon nom, Reines, je suis la Grâce.
" L'Homme sera toujours un nageur incertain
" Dans les ondes du temps qui se mesure et passe.
 
" Vous toucherez son front, ô filles du Destin !
" Son bras ouvrira l'eau, qu'elle soit haute ou basse,
" Voulant trouver sa place et deviner sa fin.
 
" Il sera plus heureux, se croyant maître et libre
" Et luttant contre vous dans un combat mauvais
" Où moi seule d'en haut je tiendrai l'équilibre.
 
" De moi naîtra son souffle et sa force à jamais.
" Son mérite est le mien, sa loi perpétuelle :
" Faire ce que je veux pour venir OÙ JE SAIS. "
 
Et le choeur descendit vers sa proie éternelle
Afin d'y ressaisir sa domination
Sur la race timide, incomplète et rebelle.
 
On entendit venir la sombre Légion
Et retomber les pieds des femmes inflexibles,
Comme sur nos caveaux tombe un cercueil de plomb.
 
Chacune prit chaque homme en ses mains invisibles.
- Mais, plus forte à présent, dans ce sombre duel,
Notre âme en deuil combat ces Esprits impassibles.
 
Nous soulevons parfois leur doigt faux et cruel.
La Volonté transporte à des hauteurs sublimes
Notre front éclairé par un rayon du ciel.
 
Cependant sur nos caps, sur nos rocs, sur nos cimes,
Leur doigt rude et fatal se pose devant nous,
Et, d'un coup, nous renverse au fond des noirs abîmes.
 
Oh ! dans quel désespoir nous sommes encor tous !
Vous avez élargi le COLLIER qui nous lie,
Mais qui donc tient la chaîne ? - Ah ! Dieu juste, est-ce vous ?
 
Arbitre libre et fier des actes de sa vie,
Si notre coeur s'entr'ouvre au parfum des vertus,
S'il s'embrase à l'amour, s'il s'élève au génie,
 
Que l'ombre des Destins, Seigneur, n'oppose plus
A nos belles ardeurs une immuable entrave,
A nos efforts sans fin des coups inattendus !
 
O sujet d'épouvante à troubler le plus brave !
Questions sans réponse où vos Saints se sont tus !
O mystère ! ô tourment de l'âme forte et grave !
 
Notre mot éternel est-il : C'ÉTAIT ECRIT ?
- SUR LE LIVRE DE DIEU, dit l'Orient esclave ;
Et l'Occident répond : - SUR LE LIVRE DU CHRIST.

 
Illustration mcp - C'était écrit

Illustration mcp - C'était écrit

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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 01:53
Émile Verhaeren,
né à Saint-Amand dans la province d'Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916,
est un poète belge flamand, d'expression française, influencé par le symbolisme, il pratique le vers libre avec lyrisme sur un ton d'une grande musicalité.

Soir religieux (V)
Les moines

 
Un silence souffrant pénètre au coeur des choses, 
Les bruits ne remuent plus qu'affaiblis par le soir, 
Et les ombres, quittant les couchants grandioses, 
Descendent, en froc gris, dans les vallons s'asseoir.
 
Un grand chemin désert, sans bois et sans chaumières, 
A travers les carrés de seigle et de sainfoin, 
Prolonge en son milieu ses deux noires ornières 
Qui s'en vont et s'en vont infiniment au loin.
 
Dans un marais rêveur, où stagne une eau brunie, 
Un dernier rais se pose au sommet des roseaux ; 
Un cri grêle et navré, qui pleure une agonie, 
Sort d'un taillis de saule où nichent des oiseaux ;
 
Et voici l'angelus, dont la voix tranquillise 
La douleur qui s'épand sur ce mourant décor, 
Tandis que les grands bras des vieux clochers d'église Tendent leur croix de fer par-dessus les champs d'or.

 
 
 
Illustration mcp  - Soir religieux (V)

Illustration mcp - Soir religieux (V)

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 00:38
Renée Vivien,
 
née Pauline Mary Tarn le 11 juin 1877 à Londres et morte le 18 novembre 1909 à Paris, surnommée « Sapho 1900 »,

est une poétesse britannique de langue française du courant parnassien de la Belle Époque.


Let the Dead bury their Dead
Cendres et Poussières, 
 
Voici la nuit : je vais ensevelir mes morts,
Les songes, les désirs, les douceurs, les remords,
Tout le passé… Je vais ensevelir mes morts.
 
Je cacherai, parmi les sombres violettes,
Ton visage d’amie aux tendresses muettes,
O toi qui dors parmi les sombres violettes.
 
Je pleurerai l’étoile éteinte du regard…
Dans l’effort de la vie et les heurts du hasard,
Je pleurerai l’étoile éteinte du regard…
 
Je couvrirai d’encens, de roses et de roses,
La pâle chevelure et les paupières closes
D’un amour dont l’ardeur mourut parmi les roses.
 
Je sentirai monter vers moi l’odeur des morts,
Abolissant en moi les craintes, les remords,
Et m’apportant l’esprit indifférent des morts.
 
Je trouverai, sous les grappes de violettes,
Les sanglots apaisés et les larmes muettes,
Sous les fleurs de la mort, les sombres violettes…
 
Déjà, se rassérène au fond de mon regard
L’éternel crépuscule au sourire blafard :
Les couleurs cesseront d’offenser mon regard.
 
J’emporterai là-bas le souvenir des roses,
Et l’on effeuillera sur mes paupières closesLes lilas et les lys, les roses et les roses.

 
Illustration mcp  - Je couvrirai de roses

Illustration mcp - Je couvrirai de roses

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9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 01:02
Renée Vivien,
 
née Pauline Mary Tarn le 11 juin 1877 à Londres et morte le 18 novembre 1909 à Paris, surnommée « Sapho 1900 »,

est une poétesse britannique de langue française du courant parnassien de la Belle Époque.


La Pleureuse
Cendres et Poussières
 
Elle vend aux passants ses larmes mercenaires,
Comme d’autres l’encens et l’odeur des baisers.
L’amour ne brûle plus dans ses yeux apaisés
Et sa robe a le pli rigide des suaires.
 
Son deuil impartial, à l’heure des sommeils,
Gémit sur les Anciens aux paupières blêmies
Et sur le blanc repos des vierges endormies,
Avec la même angoisse et des gestes pareils.
 
Le vent des nuits d’hiver se lamente comme elle,
Pleurant sur les pervers et les purs tour à tour,
Car elle les confond dans un unique amour
Et verse à leur néant la douleur fraternelle.
 
Les jours n’apportent plus, dans leurs reflets mouvants,
Qu’un instant de parfum, de beauté, d’allégresse,
À son âme qu’un râle inexorable oppresse,
Lasse de la souffrance ardente des vivants.
 
Vers le soir, quand décroît l’odeur des ancolies
Et quand la luciole illumine les prés,
Elle s’étend parmi les morts qu’elle a pleurés,
Parmi les rois sanglants et les vierges pâlies.
 
Sous les pieux cyprès, tels des flambeaux éteints,
Elle vient partager leur couche désirable.
Et l’ombre sans regrets des sépulcres l’accable
De sanglots oubliés et de désirs atteints.
 
Elle y vient prolonger son rêve solitaire.
Ivre de vénustés et de vagues chaleurs,
Elle sent, le visage enfiévré par les fleurs,
D’anciennes voluptés sommeiller dans la terre.
 
 
 
Illustration mcp La pleureuse

Illustration mcp La pleureuse

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 01:01
Renée Vivien,
 
née Pauline Mary Tarn le 11 juin 1877 à Londres et morte le 18 novembre 1909 à Paris, surnommée « Sapho 1900 »,

est une poétesse britannique de langue française du courant parnassien de la Belle Époque.
 

 
Épitaphe
Cendres et Poussières,
 
Doucement tu passas du sommeil à la mort,
De la nuit à la tombe et du rêve au silence,
Comme s’évanouit le sanglot d’un accord
Dans l’air d’un soir d’été qui meurt de somnolence.
Au fond du Crépuscule où sombrent les couleurs,
Où le monde pâli s’estompe au fond du rêve,
Tu sembles écouter le reflux de la sève
Murmurer, musical, dans les veines des fleurs.
Le velours de la terre aux caresses muettes
T’enserre, et sur ton front pleurent les violettes.

 
 
 
Illustration mcp  - Epitaphe

Illustration mcp - Epitaphe

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24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 01:21
Marceline Desbordes-Valmore,

née à Douai le 20 juin 1786 et morte à Paris le 23 juillet 1859,

est une poétesse française.


Prière pour lui

Dieu ! créez à sa vie un objet plein de charmes,
Une voix qui réponde aux secrets de sa voix !
Donnez-lui du bonheur, Dieu ! donnez-lui des larmes ;
Du bonheur de le voir j'ai pleuré tant de fois !

J'ai pleuré, mais ma voix se tait devant la sienne ;
Mais tout ce qu'il m'apprend, lui seul l'ignorera ;
Il ne dira jamais : "Soyons heureux, sois mienne !"
L'aimera-t-elle assez celle qui l'entendra ?

Celle à qui sa présence ira porter la vie,
Qui sentira son coeur l'atteindre et la chercher ;
Qui ne fuira jamais, bien qu'à jamais suivie,
Et dont l'ombre à la sienne osera s'attacher ?

Ils ne feront qu'un seul, et ces ombres heureuses
Dans les clartés du soir se confondront toujours ;
Ils ne sentiront pas d'entraves douloureuses
Désenchaîner leurs nuits, désenchanter leurs jours !

Qu'il la trouve demain ! Qu'il m'oublie et l'adore !
Demain ; à mon courage il reste peu d'instants.
Pour une autre aujourd'hui je peux prier encore :
Mais... Dieu ! vous savez tout ; vous savez s'il est temps !

création mcp
Prière pour lui
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30 août 2013 5 30 /08 /août /2013 00:03
Marceline Desbordes-Valmore,
 
née à Douai le 20 juin 1786 et morte à Paris le 23 juillet 1859,
 
est une poétesse française.
 


 
Le dernier rendez-vous
 
Mon seul amour ! embrasse-moi.
Si la mort me veut avant toi,
Je bénis Dieu ; tu m'as aimée !
Ce doux hymen eut peu d'instants :
Tu vois ; les fleurs n'ont qu'un printemps,
Et la rose meurt embaumée.
Mais quand, sous tes pieds renfermée,
Tu viendras me parler tout bas,
Crains-tu que je n'entende pas ?
 
Je t'entendrai, mon seul amour !
Triste dans mon dernier séjour,
Si le courage t'abandonne ;
Et la nuit, sans te commander,
J'irai doucement te gronder,
Puis te dire : "Dieu nous pardonne !"
Et, d'une voix que le ciel donne,
Je te peindrai les cieux tout bas :
Crains-tu de ne m'entendre pas ?
 
J'irai seule, en quittant tes yeux,
T'attendre à la porte des Cieux,
Et prier pour ta délivrance.
Oh ! dussé-je y rester longtemps,
Je veux y couler mes instants
A t'adoucir quelque souffrance ;
Puis un jour, avec l'Espérance,
Je viendrai délier tes pas ;
Crains-tu que je ne vienne pas ?
 
Je viendrai, car tu dois mourir,
Sans être las de me chérir ;
Et comme deux ramiers fidèles,
Séparés par de sombres jours,
Pour monter où l'on vit toujours,
Nous entrelacerons nos ailes !
Là, nos heures sont éternelles :
Quand Dieu nous l'a promis tout bas,
Crois-tu que je n'écoutais pas ?


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26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 02:44
Marie-Françoise Thérèse Martin,
en religion sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, également connue sous les appellations sainte Thérèse de Lisieux, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ou encore la petite Thérèse, est une religieuse carmélite française née à Alençon le 2 janvier 1873 et morte à Lisieux le 30 septembre 1897.

Le retentissement de ses publications posthumes, dont "Histoire d'une âme" publiée peu de temps après sa mort, en fait l'une des plus grandes saintes du XXe siècle. La dévotion à sainte Thérèse s'est développée partout dans le monde.

A ma Mère Chérie
 le Bel Ange de mon enfance.

Bien loin du beau Ciel, ma Patrie
Je ne suis pas seule ici-bas,
Car en l'exil de cette vie
Un bel ange guide mes pas.

 Ce bel Ange, ô Mère chérie !
A chanté près de mon berceau,
Et l'accent de sa mélodie
Me parait encor tout nouveau.

 Il chantait de Jésus les charmes,
Il chantait la joie d'un coeur pur
De son aile séchant mes larmes
Il chantait le beau Ciel d'azur.

 Il chantait la Toute-Puissance
Qui fit l'astre d'or et la fleur :
Il chantait le Dieu de l'enfance
Qui des lys garde la blancheur.

Il chantait la Vierge Marie,
L'azur de son vaste manteau.
Et la colline et la prairie
Où les vierges suivent l'Agneau.

Ce bel Ange, ô profond mystère !
M'appelait sa petite soeur.....
Il avait les traits d'une Mère
Et je reposais sur son coeur !......

 A l'ombre de ses blanches ailes,
Je grandissais rapidement,
Déjà les rives éternelles
Avaient ravi mes yeux d'enfant.

 J'aurais voulu quittant la terre
Avec l'Ange voler aux Cieux
Et voir la Divine lumière
Nous environner tous les deux.

 Mais, hélas ! un jour le bel Ange
Au lieu de m'emporter au Ciel
Cherchant des vierges la phalange,
Prit son essor vers le Carmel !.....

 Ah ! que j'aurais voulu le suivre,
Contempler de près ses vertus.
De sa vie je désirais vivre,
Comme lui, m'unir à Jésus.

Oh ! bonheur sans aucun mélange
Jésus exauça tous mes voeux
Au Carmel près de mon bel Ange
Je n'attends plus rien que les Cieux !..

 Et maintenant sa mélodie
Je puis l'entendre chaque jour
A sa voix, mon âme ravie
S'embrase du feu de l'Amour.

 Mère, l'Amour donne des ailes....
Bientôt je pourrai m'envoler
Vers les Collines Eternelles
Où Jésus daigne m'appeler...

Mais sur cette plage étrangère
Sans quitter la Céleste Cour
Je descendrai près de ma Mère
Pour être son ange à mon tour.

Pour moi le Ciel serait sans charmes
Si je ne puis vous consoler
En sourires changer vos larmes.....
Tous mes secrets vous dévoiler !...

De la joie Céleste et profonde
Sans vous je ne saurais jouir
Vous laisser longtemps en ce monde
Oh ! je ne pourrais le souffrir !...

Nous volerons dans la Patrie
De l'autre côté du Ciel bleu
Ensemble, ô ma Mère chérie !
Toujours, nous verrons le Bon Dieu ! ! !....

le 7 Septembre 1895

Emile Munier (1840-1895) 
Tendresse d'une jeune mère 
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Sainte-Thérèse
Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face

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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 02:10
Pierre Corneille, 
 
né le 6 juin 1606 à Rouen et mort le 1er octobre 1684 à Paris (paroisse Saint-Roch), 
 
est un dramaturge et poète français du XVIIe siècle.
 
Il écrivit d'abord des comédies et des tragi-comédies  et en 1637, Le Cid, qui fut un triomphe, malgré les critiques de ses rivaux et des théoriciens, mais ce n'est qu'en 1640 qu'il se lança dans la voie de la tragédie historique — il fut le dernier des poètes dramatiques de sa génération à le faire —, donnant ainsi ce que la postérité considéra comme ses chefs-d’œuvre : Horace, Cinna, Polyeucte, Rodogune, Héraclius et Nicomède.


Pour le jour de la Pentecôte
 
Viens, Esprit créateur qui nous as donné l’être,
Descends du haut du ciel dans les esprits des tiens ;
Et comme tu les as fait naître,
Remplis-les du plus grand des biens.
 
 
Soit que de Paraclet le sacré nom te suive,
Soit qu’ici du Très-Haut nous t’appelions le don,
Feu, Charité, Fontaine vive,
Et spirituelle onction !
 
 
Ta grâce au fond des cœurs par sept présents opère,
Doigt de Dieu, qui suffis à les épurer tous,
Effet des promesses du Père
Et langue qui parle en nous.
 
 
Illumine les sens par tes saintes largesses,
Verse un parfait amour dans le cœur abattu,
Rends les forces à nos faiblesses
Par une immuable vertu.
 
 
Mets de notre ennemi toute l’audace en fuite,
D’une sincère paix assure-nous le fruit,
Fais enfin que sous ta conduite,
L’âme évite tout ce qui nuit.
 
Pierre Corneille - Dramaturge et poète - "Pour le jour de la Pentecôte"
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19 mai 2013 7 19 /05 /mai /2013 01:30
Edith Stein, en religion sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix, 
 
née le 12 octobre 1891 à Breslau, dans l'Empire allemand.

Arrêtée par la SS, elle est déportée le 2 août 1942, internée au camp d'Auschwitz, dans le territoire polonais occupé par l'Allemagne nazie où elle fut mise à mort le 9 août 1942, 
 
est une philosophe et théologienne allemande d'origine juive devenue religieuse carmélite. Elle a été canonisée par le pape Jean-Paul II le 11 octobre 1998. «Philosophe crucifiée», co-sainte patronne de l'Europe par le pape Jean-Paul II le 1er octobre 1999, à l'ouverture du synode des évêques sur l'Europe, en même temps que Brigitte de Suède et Catherine de Sienne.
 

Esprit Saint 
 
Qui es-tu, douce lumière qui m'inondes 
Et illumines l'obscurité de mon coeur ? 
Tu me conduis par la main comme une mère, 
Et si Tu me lâchais, je ne saurais faire un pas de plus. 
Tu es l'espace qui enveloppe mon être et le garde en lui, 
Abandonné de Toi, il tomberait dans l'abîme du néant 
dont Tu me tiras pour m'élever à la lumière. 
Toi, plus proche de moi que je ne le suis de moi-même, 
Plus intérieur que mon être le plus intime 
Et pourtant insaisissable et inouï. 
Surprenant tout nom 
Esprit Saint, Amour éternel.
 
N'es-tu pas la douce manne 
qui déborde du coeur du Fils 
Dans mon coeur, Nourriture des anges et des bienheureux ? 
Lui qui s'éleva de la mort à une vie nouvelle 
m'a éveillée aussi du sommeil de la mort 
à une vie nouvelle et me donne vie nouvelle jour après jour. 
Sa plénitude viendra un jour m'inonder, 
Vie de Ta vie, oui Toi-même 
Esprit Saint, Vie éternelle.
 
Es-tu le rayon qui jaillit du trône du juge éternel 
Et fait irruption dans la nuit de l'âme, 
Qui jamais ne se connut elle-même ? 
Miséricordieux, impitoyable, il pénètre les replis cachés. 
Effrayée à la vue d'elle-même, 
Elle est saisie d'une crainte sacrée, 
Le commencement de cette sagesse, 
Qui nous vient d'en haut et nous ancre solidement dans les hauteurs 
Par Ton action qui nous crée à neuf, 
Esprit Saint, Rayon qui pénètre tout.
Es-Tu la plénitude de l'esprit et de la force 
Par laquelle l'Agneau délie les sceaux 
De l'éternel dessein de Dieu ? 
Envoyés par Toi, les messagers du jugement chevauchent de par le monde 
Et séparent d'un glaive acéré
Le royaume de la lumière du royaume de la nuit. 
Alors le ciel devient nouveau et nouvelle la terre 
Et tout vient à sa juste place Sous ton souffle 
Esprit Saint, Force victorieuse.
 
Es-Tu le maître qui édifie la cathédrale éternelle, 
Qui de la terre s'élève dans les cieux ? 
Vivifiées par Toi, les colonnes s'enlacent bien haut 
Et se dressent à jamais inébranlables. 
Marquées du nom éternel de Dieu,
Elles se haussent dans la lumière 
Et portent la coupole puissante 
Qui couronne la cathédrale sacrée, 
Ton oeuvre qui embrasse le monde, 
Esprit Saint, Main de Dieu qui façonne.
Est-ce Toi qui créas le miroir clair 
Tout proche du trône du Très-Haut, 
Pareil à une mer de cristal, 
Où la divinité se contemple avec amour ? 
Tu Te penches sur la plus belle oeuvre de ta création, 
Reflet lumineux de Ton propre rayonnement 
Et de tous les êtres, pure beauté Unie à la figure aimable De la Vierge, 
Ton épouse immaculée 
Esprit Saint, Créateur de l'univers.
 
Es-tu le doux cantique d'amour et de crainte sacrée 
Qui retentit près du trône de La Trinité, 
Qui marie en lui le son pur de tous les êtres ? 
Harmonie qui assemble les membres à la Tête, 
Et se répand plein d'allégresse, 
Libre de toute entrave dans Ton jaillissement 
Esprit Saint, Allégresse éternelle.


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