16 avril 2024 2 16 /04 /avril /2024 22:15

 

 

 

Mythologie des épices,
Aromates et condiments


L'Estragon - Artemisia dracunculus

 

 

Originaire  des steppes d'Asie Centrale, l’Estragon, (Artemisia dracunculus) ;  Armoise âcre ; Armoise digestive ; Armoise estragon ; Arragone, Dragon ; Dragonne ; Estragon français ; Estrôon vrai ; Fargon ; Gardon ; Herbe aux dragons ;  Herbe-dragon ; Herbe aux serpents ; Petit serpent ; Serpentine ; Tarcon ; Tarchon ; Targon ; Tarragon ; Tragoun ; Trason.


est une plante herbacée vivace semi-persistante de la famille des Astéracées (Composées) que l'on rencontre dans la plupart des pays d'Eurasie et d'Amérique du Nord. 


L'estragon doit son odeur anisée à la présence d'estragol, un composé de la famille des phénylpropènes.


Cette plante à usage condimentaire est couramment cultivée pour ses feuilles parfumées. On l'utilise également pour ses propriétés médicinales. Très apprécié en cuisine pour sa saveur anisée, l’estragon fait partie des fines herbes essentielles au jardin. Cette plante aromatique est très facile à cultiver en pot comme en pleine terre !

 

L'estragon (Artemisia dracunculus var. sativa), produit très peu de fleurs, et il ne se reproduit pratiquement que par bouturage. 


 

 

Cette plante a de nombreuses tiges très ramifiées. Les feuilles, étroites, lisses et brillantes, de couleur vert foncé, disparaissent pendant l'hiver.


 

 

Les fleurs jaune verdâtre, assez rares, sont généralement stériles. Sa multiplication se fait par division des touffes au printemps. 

 

 

 

Variétés

 


L'estragon de Russie, Artemisia dracunculus var. inodora ou var. dracunculoides ayant moins de saveur, reste moins apprécié en cuisine. 


Pouvant être invasif, dracunculoides résiste bien mieux aux hivers rigoureux de Russie ou du Canada.


C'est une plante plus grande (jusqu'à 1,6 m), à fleurs fertiles, à feuilles vert grisâtre, mates, et couvertes de poils. 


Il est plus facile à multiplier, car il produit des graines fertiles, couramment vendues dans le commerce pour des semis. 


 


 

 

Étymologie de l'estragon

 


L’estragon porte les surnoms de dragon et de serpentine.


A l'époque de Dioscoride l'estragon n'était pas connu, on pensait que "l’herbe dragonne" était  capable de venir à bout des morsures de serpents.


Au XI° siècle Avicenne reprenait cette légende. Le nom tarchon venant de ses ouvrages marquant l’origine arabe du nom estragon, qui serait issu de tarkhum signifiant "petit dragon". 


Cette équivoque remonte certainement à Pline qui désignait l'estragon par dracunculus, qu’on traduirait par "petit dragon", en rapport avec un autre, plus gros, "drakontia", transposé en tharchoûm, puis tarkhoum en langue arabe, targon et enfin tarcon au XIII°siècle.  C'est de cette façon que Ibn Al-Baytar et Simon Januensis parlaient de l'estragon.


Dracunculus, dont le nom est encore employé dans des désignations botaniques, comme celles de la serpentaire et de l’estragon, désigne la "couleuvrée", dont le nom déjà évocateur est attribué à plusieurs plantes dont les tiges possèdent des propriétés attribuables au serpent. 


La forme serpentine de la racine de l'estragon faisait croire aux herboristes qu'il pouvait guérir les morsures d'animaux venimeux, selon la théorie des signatures. 


Le terme dracunculus (dragon, en latin) vient de la similitude de sa racine avec ce monstre. On croyait que les plantes dont les racines avaient cette forme guérissaient les piqûres d'animaux vénéneux.


Du grec  : drakon (dragon), 

Du latin : draconem (dans la signification de dracunculus, nom que les botanistes lui ont appliqué)

Du latin : dracunculus (petit dragon)

Proche de l'arabe : ṭarẖūn  ; at-tarkhûn ; Tarkhuun (petit dragon) 

Introduit en Espagne par les arabes sous le nom de "tharkoum"

Les formes taragona, targone, ancien français tragem.  

Du latin médiéval : tarcon, tarhon, tarchon, autelcon, tragon, tragum , dragon , dragum.

Anglais : tarragon 

Espagnol : taragona 

Italien : taegone ; dragoncello  ; estragone ; dragonella

Portugais : estragão


 

 

 

Mythologie de l'estragon

 


La forme serpentine de la racine de l’estragon faisait croire aux herboristes qu’il pouvait guérir les morsures d’animaux venimeux, selon la théorie des signatures.

 

Artemisia dracunculus (l'estragon) doit son nom à Artémis, la déesse de la Chasse dans la mythologie grecque, associée à la lune et aux animaux sauvages et qui protégeait les femmes, notamment les jeunes femmes vierges, elle-même étant une déesse vierge.



 

 

 

I° siècle

 

 

Pline l’Ancien (23 apr. J.-C.-79) écrivain et naturaliste romain du I° siècle

Histoire naturelle,

Tome second - Livre  XXIV

XCIII. 1. La plante que j'ai appelée dracunculus (XXIV, 91) se tire de terre dans le temps où l'orge mûrit, et au croissant de la lune. Il suffit d'en avoir sur soi pour que les serpents prennent la fuite. Aussi dit-on que le grand dracunculus en boisson est utile à ceux qui ont été mordus par ces reptiles; on dit encore qu'il arrête le flux menstruel, s'il n'a point été touché par le fer. Le suc en est bon dans les douleurs d'oreilles.


Pline  désignait par dracunculus "petit dragon", un autre, plus gros, drakontia, 

Dioscoride, quant à lui donne une description du "drakontia" qui peut désigner soit le Dracunculus vulgaris soit un gouet (Arum italicum ou Arum maculatum). Ces plantes sont efficaces pour traiter les polypes dans le nez, les spasmes, la toux, les fractures, les catarrhes, etc.


XI° siècle
Ibn Sina connu en Occident sous le nom d'Avicenne (980-1037), philosophe et médecin persan dans :
  "Canon de la médecine" 
conseille 
"l' estragon contre les morsures de vipères et contre le choléra et la peste." 
 

 

VIII° siècle

 

 

Le Capitulaire de Villis mentionne la présence d’une plante étiquetée dragontea offrant, par son nom du moins, des similitudes avec l’herbe dragon.

dragantea - Estragon - Artemisia dracunculus - Asteracées

 

Selon "Explication du Capitulaire de Willis"

Benjamin Guérard

Bibliothèque de l'École des chartes, 

Troisième série, Vol. 4 (1853), pages 546 à 572

dragontea
..."Mais je trouve, dans un manuscrit du quatorzième siècle, un moyen assuré de résoudre la question. L'article sur le dragontea est à la vérité dépourvu , comme presque tous ceux qui concernent les autres plantes, de la description des caractères botaniques; mais il est accompagné d'une figure coloriée assez bonne pour le temps. Or, cette figure ne ressemble en rien à l'estragon, tandis qu'elle ressemble très-bien à la serpentaire, arum dracunculus, de Linné, tel qu'elle est dessinée dans l'ouvrage de Weinmann. De plus on lit dans le texte : Serpentaria calida est et sicca; alio nomineriña . Le dragontea est donc non pas l'estragon, mais la serpentaire, comme Anton l'avait déjà reconnu.

 


 

 

XI° siècle

 


Ibn Sina connu en Occident sous le nom d'Avicenne (980-1037), philosophe et médecin persan dans :

"Canon de la médecine" 

conseille 

"l'estragon contre les morsures de vipères et contre le choléra et la peste." 


 

 

XV° siècle

 

 

L’estragon existe à l’état sauvage à l’ouest de l’Amérique septentrionale (Alaska).

 

On ignore la période exacte où  l'estragon sous la forme "artemisia dracunculus" est arrivée en Europe.

Certaines sources assurent qu’il aurait été ramené par les croisés au Moyen-Âge, d’autres préfèrent penser que c’est au 10ème siècle, lors des invasions Mongols qu’il fut introduit. 
 


Toutefois, il serait identifié au XV°-XVI° siècle dans différents ouvrages illustrés.


En France, les moines ont commencé à cette période, à le cultiver pour ses qualités médicinales et aromatiques. 

 

Jean Ruel (1474-1537) botaniste et médecin français 

dans le De natura stirpium, indique :

"c’est une des salades les plus agréables qui n’a besoin ni de sel ni de vinaigre, car elle possède le goût de ces deux condiments" 
 


 

XVI° siècle

 

En 1539 l'estragon est attesté sous le nom de targon 


François Rabelais (1483 ou en 1494-1553) écrivain français humaniste de la Renaissance.

..."Herbes vénériques comme… estragon"...

Pantagruel


 


 

 

Le botaniste Rembert Dodoens rend compte d’une plante que Charles de L’Écluse traduit directement par dragon dans :


L’Histoire des plantes  1557, p. 433

Que ce soit dans la description textuelle et dans l’illustration de la plante, "le dragon" se rapproche de l’estragon, Artemisia dracunculus L., par ses feuilles fines longues et sombres, ses inflorescences petites et rondes en bout de tige. 

La description de la plante contient des traits caractéristiques des créatures dragonesques : les racines se traînent le long de la terre, les feuilles sont longues et étroites, avec un goût qui laisse une sensation de brûlure.

De plus, le chapitre du dragon indique que la plante peut intégrer les plats, comme des salades."


 

 

 

Illustrations de Commentaires

de M. Pierre André Matthiole (1500-1577), médecin Senois,

sur les six livres de "Ped. Dioscoride anazarbeen"

de la matière médicinale

Plante fournissant des substances médicinales 

Targon

 

 

 

1564 

Charles Estienne (1504-1564) médecin, imprimeur et écrivain français.

L'Agriculture et maison rustique, Paris, 1. II, chap. 25, p. 43a : 

Targon, que les jardiniers nomment estargon 
 


 

1597

On le voit apparaître en France au XVIe siècle parmi les herbes cultivées par les moines. 

L'estragon est cité :

dans le célèbre herbier de John Gerard (1545-1612) botaniste anglais.
 


 

 

XVII° siècle

 


Le terme estragon est apparu dans la langue française en 1601.

Dictionnaire universel des drogues simples 

Troisième edition, 

Nicolas Lemery (1645-1715).

L’estragon, ou dracunculus esculentis, 

indique des noms, insistant sur son association avec la créature dragonesque.


 

 

Jean-Baptiste de la Quintinie (1626-1688) jardinier et agronome, créateur du potager royal de Versailles,

vante la culture et l’usage de l'estragon, comme étant essentiellement culinaire, estimant que c’est là un des plus précieux condiments parfumés que l’on peut mettre à disposition des cuisiniers et du palais des convives.


 

 

 

XVIII° siècle

 

Jean-Baptiste Chomel (1709-1765) 

préconisait l’estragon surtout pour un ensemble de désordres gastro-intestinaux : faiblesse stomacale, indigestion, nausée), l’estragon tombe de plus en plus dans l’écumoire du cuisinier. 


 

1753

Artemisia est un genre créé en 1753

par Carl von Linné (1707-1778).

Il évoque la déesse de la chasse Artémis de la mythologie grecque  (Diane chez les Romains), qui était aussi associée à la lune et considérée comme protectrice des femmes.
 

 

 

Venel et d'Argenville

L’Encyclopédie, 1re édition.

1751 (Tome 5, p. 1009).

"ESTRAGON, s. m. (Hist. nat. Bot.) dracunculus esculentus. C’est une plante potagere qui pousse plusieurs tiges ou verges à la hauteur de deux piés, rameuses, & portant des feuilles longuettes, odorantes, d’un goût fort, mais agréable. Ses fleurs qui sont jaunes, sont si petites qu’à peine les découvre-t-on ; elles forment de petits bouquets, & sont suivies de petits fruits ronds qui en conservent la semence : on l’employe dans les fournitures de salade, & on en met dans le vinaigre pour le faire sentir bon.

L’estragon se multiplie de traînasses ou boutures, rarement de semence, & repousse quand il a été coupé : sa culture n’a rien de particulier. (K)

Estragon, (Matiere médic. Chim.) Cette plante est puissamment incisive, apéritive, digestive ; elle donne de l’appétit, dissipe les vents, excite les urines & les règles, leve les obstructions : étant mâchée, elle fait sortir la pituite & la salive, comme la pyrethre ; c’est pourquoi elle apaise les douleurs des dents, & purge le cerveau humide. On en fait usage très-fréquemment parmi nous dans les salades ; elle tempère le froid & la crudité des autres plantes avec lesquelles on la mêle. Geoffroy, mat. méd.
L’estragon contient une partie mobile, vive & piquante, qui a quelqu’analogie avec l’esprit volatil des crucifères, mais qui n’a pas les caractères essentiels de ces sels.

L’estragon doit être rangé à cet égard avec l’ail, l’oignon, le poireau, la capucine, & quelques autres, que M. Boerhaave & ses copistes placent mal-à-propos parmi les plantes qui contiennent un alkali volatil nud. On prépare avec cette plante un vinaigre qu’on appelle vinaigre d’estragon.

Le vinaigre d’estragon entre dans l’eau prophylactique de la pharmacopée de Paris. (b)

Estragon, (Diète.) On mange les feuilles de cette plante en salade, rarement seules ; ordinairement avec la laitue, dont elles relèvent admirablement le goût. Cette espece d’assaisonnement peut devenir aussi fort utile pour l’estomac, & concourir efficacement avec le sel, le poivre & le vinaigre, à corriger la fadeur, l’inertie d’une plante aqueuse & insipide, telle que la laitue. Voyez Laitue & Salade. L’estragon est très-peu employé à titre de remede. (b)

Estragon, (Chimie.) L’estragon contient une partie vive & piquante au goût & à l’odorat, & aussi volatil que l’esprit des crucifères, auquel il est d’ailleurs très-analogue. La nature de ce principe mobile n’est pas assez déterminée jusqu’à présent ; les Chimistes instruits savent seulement que ce n’est pas un alkali volaril. (b)"


 

 

Artemisia est en effet un genre créé en 1753 par Carl von Linné (1707-1778).

 

Flora Danica (1761-1883)

Artemisia dracunculus, Estragon (de), Terragon (eng)

Estragon

 

 

 

Valmont de Bomare (1731-1807), naturaliste

Encyclopédie en six volumes.

Il écrit : 

..."l'estragon est une herbe qui relève le goût des salades, lève l’inertie et la fadeur d’une laitue"...
 

 

 

XIX° siècle

 

 

1804

Dictionnaire des sciences naturelles - volume III

estragon

 

 


1837, 

Joseph Roques (1772-1850) médecin et botaniste français.

Nouveau traité des plantes usuelles, Tome 2, p. 371.

"L’estragon est une plante aromatique que la médecine a cédé à l’art culinaire, et elle a bien fait, car elle est assez riche en végétaux stimulants".

 

Gravure artemisia dracunculus


 


 

"M. Devic dans le :


‎Dictionnaire Étymologique Des Mots Français D'origine Orientale (Arabe, Persan, Turc, Hébreu, Malais)‎


n'admet pas que le lat. "draconem" soit l'origine d'estragon. Il met d'abord en avant les difficultés phonétiques, puis, rapprochant les formes taragona, targone et l'anc. franç. targon (targon, que les jardiniers nomment estragon, RAB., V, 29), il s'adresse au nom arabe-persan de la plante, tarkhoūn. Cette étymologie paraît la véritable ; mais M. Devic ajoute qu'il n'est pas impossible que les Arabes aient emprunté leur tarkhoūn au grec δράϰων."
 

 

 

1831

Charles Nodier (1780-1844) écrivain, romancier et académicien français

La Fée aux miettes est un roman fantastique 

"L'assaisonnement mordant et aromatique (...) d'une sauce à l'estragon"
 


 

Dictionnaire  de médecine usuelle

J.-P. Beaude, Didier, 1849

"ESTRAGON û» © N. m. De Par. j» I->. tarkhûn, mot qui désigne également la serpentine. 

Nom se. : Artemisxa dracunculus , en raison de "la racine, qui, étant recourbée sur elle-même, rappelle la queue d’un dragon"
Deux formes voisines de Pétymon ar. sont relevées au commencement du xir s., dans un dialecte de Chiraz, chez un célèbre médecin persan. Al-Hosseïni : terkhouni, ou fartoûn (dict. de M. Dévie). À cette plante potagère aromatique, utilisée comme condiment, était attribuée la vertu d’exciter l’appétit, et, aux dires des femmes ar., de provoquer les règles. Comme elle est tomachique, les médecins la préconisaient jadis en remède contre le scorbut. 

Le mot est enregistré dans le Dict. de l'Ac. en 1694. M. Dévie situe les premières ccurrences du mot, en ar., au IX e s. (sinon, au début du xi tf s. chez Avicenne). Ses indications ont permis de dater l’emprunt vers la fin du xu f s., par l’interméd. du lat. médiév. tarcon, puis altarcon (forme la plus proche de Par. at-tarkhûn). Au XVI e s., le mot s’écrira targon, puis estargon, et ; cit. ds TLF)."
 

 

 

1870

Prosper Mérimée (1803-1870) écrivain, historien et archéologue français.

Lettres à la comtesse andalouse de Montijo

..."J'aurai à débiter une harangue devant tout ce monde, après avoir endossé un habit brodé d'estragon"... 

 

 

Remy de Gourmont (1858-1915) écrivain français, à la fois romancier, journaliste et critique d'art, proche des symbolistes.

- Simone

"Il fait encore soleil et les moutons s'arrêtent

Près de l'étable, devant la porte du jardin,

qui sent la pimprenelle, l'estragon et le thym."
 

 

 

 

Angelo De Gubernatis (1840-1913) ethnologue, philologue, orientaliste, historien de la littérature et dramaturge italien.

Mythologie des plantes

Les Légendes du règne végétal

Tome second 

DRAGON. — Plusieurs herbes ont tiré leur nom du dragon, du serpent et de la couleuvre. Ces herbes ont des propriétés homéopathiques : à cause de la ressemblance qu’on a vuë entre elles et les serpents, on a pensé qu'elles étaient des talismans puissants pour éloigner les serpents et pour en guérir les morsures. Macer Floridus* nous donne cette description de l’une de ces herbes :


Herba, Dragonteam Graecorum quam vocat usus

Haec eadem, vulgi lingua, colubrina vocatur,

Quod colubro similis maculoso cortice surgit;

Ex quibus antiquis expertum credimus esse,

Quod queat a simili colubrina venena fugare.

Quisquis se trita radice perunxerit ejus,

.Tutus ab incursu serpentum dicitur esse.
 

 

 

XX° siècle

 


1913

Marcel Proust (1871-1922) écrivain français, 

Du côté de chez Swann Grasset, 1913

..."Swann rempli de loisir, parfumé par l'odeur du grand marronnier, des paniers de framboises et d'un brin d'estragon"...
 

 

 

1934

estragon - peinture

Guido Gallerani

 


1936

Robert Desnos (1900-1945) poète surréaliste et résistant français


Chanson du jour et de la suivante nuit
...
Ils échangent les herbes odorantes

L'estragon du rêve et le cerfeuil de la tendresse

Tout le jour passe et la suivante nuit

Et le jour suivant tout pareil

Le jour au jour et la nuit à la nuit
...

 

 

La pierre et le sel
...
Je ne parlerai aujourd’hui

Que d’un brin d’estragon

L’émeraude l’étoile verte de trois heures du matin

Figurent sur cette page blanche

Où je ne veux signaler que la saveur exquise de l’estragon
...
Promenons-nous dans les bois

Et gardons tous dans la bouche

La saveur exquise de l’estragon

En souvenir de cette exquise matinée


 

 

 

Jean Valnet (1920-1995) médecin et chirurgien militaire français, qui a été l'un des artisans du développement de ce qu'on a pu appeler la branche française de l'aromathérapie,

extrait du tome consacré à l’aromathérapie (p. 236) : 

..."Je soignais une enfant de trois ans sujette à des crises épileptiformes. Lorsqu’un hoquet se manifestait, la petite malade en était affectée pendant plusieurs heures et, pendant une journée, restait sans vie véritable. Le hasard voulut qu’elle débute une crise de hoquet devant moi : deux gouttes (pas plus car l’essence d’estragon est d’une rare puissance) sur un morceau de sucre et la crise fut stoppée en quelques secondes"...


 

 

 

Jacques Brosse (1922-2008) naturaliste, historien des religions et philosophe français. Il fut ordonné moine bouddhiste 


..." Qu’on ait vu en lui dans l’Antiquité un dompte-venin, n’a rien de très surprenant, puisque d’autres Artemisia passaient pour chasser les serpents des maisons. Et, après tout, y avait-il si loin, pour la ‘pensée sauvage’ qui se fie à l’apparence des êtres plus qu’à leur anatomie, du ver au serpent ; et l’on pourrait ajouter du serpent à l’organe fécondateur masculin, objet de l’horreur d’Artémis ? "
 

 

 

Alice May Brock (1941) artiste américaine, auteure occasionnelle et ancienne restauratrice.

..."Ajouter de la tomate et de l’origan, ça devient italien ; du vin et de l’estragon, ça devient français ; du citron et de la cannelle, ça devient grec ; de la sauce de soja, ça devient chinois  ; ajouter de l’ail, ça devient bon !..."

 

 

Jean de Bosschère (1951) écrivain, peintre, dessinateur et graveur belge naturalisé français 

..."Voici d'abord l'aube pour le poète, épanouie, l'esprit de grâce parfumée qui sait la fleur chérie des accomplissements d'hier la fleur trempée dans l'estragon de la joie les corolles de gratitude maculées de bonheur"...
 


 

1987

Scott Cunningham, auteur de

L'Encyclopédie des herbes magiques (1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, Éditions Sand, 1987), l'Estragon (Artemisia dracunculus) a les caractéristiques suivantes :

Pouvoirs : Amour sensuel ; Chasse.

Utilisation magique : 

Avant d'arriver en Europe, importé, comme beaucoup d'autres plantes orientales, par les croisés, cette variété d'armoise était très prisée des Arabes qui l'appelaient Tarkhoum ; ils la faisaient entrer dans des charmes passionnels et lui prêtaient des vertus aphrodisiaques. 

    Une tradition presque similaire se retrouve chez les Amérindiens qui frottaient d'Estragon leur corps et leurs vêtements pour se rendre désirables aux personnes du sexe opposé. 
    Chez les Chippeways du Michigan, cette herbe aromatique portait chance pendant les campagnes de chasse aux animaux à fourrure. 


 

 

 

XXI° siècle

 

 

Claude Gudin auteur de nombreux articles scientifiques et brevets, de plusieurs livres et de poèmes et chansons pour grands et petits.

Poèmes et chansons pour éplucher les légumes, 

(Éditions L'âge d'Homme ; 2002).


 

Mon Dragon n'est pas con

 

Refrain : 

Du haut d'un balcon

La tarasque c'est plutôt con

Mais pas mon dragon

Non mon bon, pas mon Dragon

 

Il broute l'estragon

Du vieux père Orgon

Dans son jargon, au père Orgon

L'estragon, c'est l'herbe aux dragons

 

Mais les Dogons, oui les Dogons

Du Mali, l'aiment aussi, l'estragon

Pour eux c'est un parangon

Ils en remplissent leurs wagons

 

Quand mon Dragon

En a plein le bidon

Il se met sous l'édredon

Et gare à qui fait grincer les gonds

 

Il est un peu glouton

Mais aussi doux qu'un mouton

Même avec les Teutons

Tontaine et tonton


 


 

 

2006

Marcello Castellana citant Gernot Katzer (Castellana, 2006).

..."L’estragon, ou l’herbe de dragon, est une plante dragonesque dont le lien avec le dragon est marqué dans au moins trente-neuf langues"... 


 

 

 

Symbole de l'estragon

 


- Contre le stress 

- planter de l'estragon apporte la chance

 

 

 

Mythes et Traditions de l'estragon

 

 

- L'estragon était très prisé des Arabes qui l'appelaient Tarkhoum ; ils la faisaient entrer dans des charmes passionnels et lui prêtaient des vertus aphrodisiaques.

- Les Amérindiens frottaient d'Estragon leur corps et leurs vêtements pour se rendre désirables aux personnes du sexe opposé.

- Chez les Chippeways du Michigan, cette herbe aromatique portait chance pendant les campagnes de chasse aux animaux à fourrure.

- Dans certaines régions de France, l'estragon était appelé serpentine

 

 

 

Utilisation de l'estragon

 


Aromatique et décoratif, l’estragon peut être installé au potager comme au jardin d’ornement. Il s’épanouit facilement en pleine terre comme dans les bacs, pots et jardinières, où il enivre de son odeur agréable.

L’estragon adore le soleil ! bien à l’abri du froid et du gel.

 

Culinaires

- Les feuilles d'estragon sont utilisées, fraîches ou séchées ou en poudre pour aromatiser des plats (lasagne, crudités, sauces, poissons, les œufs en gelée…) ainsi que les conserves au vinaigre (cornichons, variantes).

- L'estragon fait partie des fines herbes. Il donne la saveur principale de la sauce béarnaise, de la sauce gribiche, de la sauce tartare ou de la sauce vénitienne.

- Les feuilles sont aussi utilisées pour l'élaboration d'une liqueur d'estragon, une spécialité provençale.

- Le tarkhoun est fait à base d'extraits d'estragon.

- En Syrie, l'estragon se mange frais avec du fromage blanc syrien. Ils l'utilisent également avec des plats tels que le shishbarak et le kibbeh labaniyeh.


 


Thérapeutiques 

-  Propriétés antioxydantes 

- Reconnu pour ses vertus digestives, avec sa capacité à soulager les crampes d’estomac.

- Contre le hoquet - les colites inflammatoires - les colites spasmodiques.

- Consommé en infusion, il est anti-stress et favoriserait le sommeil.

- Source intéressante de fer et de manganèse.

- Douleurs gynécologiques

- Névralgies, sciatiques, crampes

- L’estragon est antioxydant, riche en vitamine K, en fer il serait antiallergique, notamment sous forme d’huile essentielle.

L'huile essentielle d'estragon est obtenue par distillation à la vapeur d'eau des feuilles. Il faut environ 100 kg de plantes séchées pour obtenir 1 kg d'huile essentielle.

 

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