Gabriello Chiabrera, que certains auteurs nomment aussi "Gabriele Chiabrera", né le 18 juin 1552 à Savone et mort le 14 octobre 1638, est un poète italien de la fin de la Renaissance, parfois appelé le "Pindare italien".
La violette
Qui sur l'herbette
S'ouvre au matin, toute nouvelle,
N'est-elle point
Toute embaumée
Toute charmante et toute belle ?
Certainement,
Car doucement
Elle nous donne son parfum,
Emplit le coeur
De beau plaisir
Par la beauté de ses couleurs.
Jolie, rougit,
Jolie, blanchit,
Parmi les brises du matin,
Fleuron d'avril
Toujours plus beau :
Mais à la fin, que devient-elle ?
Hélas ! Déjà,
Comme l'aurore,
Bien loin de nous elle s'envole ;
Voici languir,
Voici périr
La malheureuse violette.
Toi que beauté,
Toi que jeunesse,
Enorgueillissent aujourd'hui ;
Suave peine,
Si douce chaîne
De ma prison dure et cruelle,
Ah ! Que ton coeur
Sur cette fleur
Sache régler son vert printemps ;
Pas plus ne dure,
Fortune insigne,
Cette beauté que tu possèdes.
Napoléon Legendre (1841-1907) est un écrivain, un avocat et un fonctionnaire canadien
La violette
Dans les prés verts où le ruisseau
Passe et murmure,
Tu mires au cristal de l'eau
Ta tête pure;
Petite fleur qu'un souffle suit,
Si parfumée,
Par toi la brise de la nuit
Est embaumée.
Lorsque l'étoile, à l'horizon,
Pâle s'allume,
Sur ta corolle son rayon
Blanc se parfume;
Quand tu fuis les regards de tous,
Humble et discrète,
Ton doux parfum, ô Violette,
Monte vers nous.
Le premier souffle du printemps
Te fait éclore.
Et l'hiver qui blanchit nos champs
Te voit encore;
Dans la mansarde, ô douce fleur,
À la souffrance
Tu portes l'agréable odeur
Et l'espérance.
Quand nos larmes tombent sur toi,
Triste rosée,
Tu consoles dans son émoi
L'âme brisée;
Lorsque ton calice fermé
Devient tout pâle,
Ton dernier souffle qui s'exhale
Est parfumé.
Joseph Auguste Maurice Rollinat, né à Châteauroux (Indre) le 29 décembre 1846 et mort à Ivry-sur-Seine le 26 octobre 1903, est un poète, musicien et interprète français.
Recueil : Les névroses (1883).
Violette
De violette et de cinname,
De corail humide et rosé,
De marbre vif, d'ombre et de flamme
Est suavement composé
Ton joli petit corps de femme.
Pour mon amour qui te réclame
Ton reproche vite apaisé
Est ce qu'est pour la brise un blâme
De violette.
Ton savoir a toute la gamme ;
L'énigme craint ton œil rusé,
Et ton esprit subtilisé
Avec le rêve s'amalgame :
Mais ta modestie est une âme
De violette.