18 décembre 2024 3 18 /12 /décembre /2024 20:43

 

 

Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français. 

Recueil : Toute la lyre (1888 et 1893).

 


L'enfant

Juin 1874.


Quand l'enfant nous regarde, on sent Dieu nous sonder ;

Quand il pleure, j'entends le tonnerre gronder,

Car penser c'est entendre, et le visionnaire

Est souvent averti par un vague tonnerre.

Quand ce petit être, humble et pliant les genoux,

Attache doucement sa prunelle sur nous,

Je ne sais pas pourquoi je tremble ; quand cette âme,

Qui n'est pas homme encore et n'est pas encor femme,

En qui rien ne s'admire et rien ne se repent,

Sans sexe, sans passé derrière elle rampant,

Verse, à travers les cils de sa rose paupière,

Sa clarté, dans laquelle on sent de la prière,

Sur nous les combattants, les vaincus, les vainqueurs ;

Quand cet arrivant semble interroger nos coeurs,

Quand cet ignorant, plein d'un jour que rien n'efface,

A l'air de regarder notre science en face,

Et jette, dans cette ombre où passe Adam banni,

On ne sait quel rayon de rêve et d'infini,

Ses blonds cheveux lui font au front une auréole.

Comme on sent qu'il était hier l'esprit qui vole !

Comme on sent manquer l'aile à ce petit pied blanc !

Oh ! comme c'est débile et frêle et chancelant

Comme on devine, aux cris de cette bouche, un songe

De paradis qui jusqu'en enfer se prolonge

Et que le doux enfant ne veut pas voir finir !

L'homme, ayant un passé, craint pour cet avenir.

Que la vie apparaît fatale ! Comme on pense

A tant de peine avec si peu de récompense !

Oh ! comme on s'attendrit sur ce nouveau venu !

Lui cependant, qu'est-il, ô vivants ? l'inconnu.

Qu'a-t-il en lui ? l'énigme. Et que porte-t-il ? l'âme.

Il vit à peine ; il est si chétif qu'il réclame

Du brin d'herbe ondoyant aux vents un point d'appui.

Parfois, lorsqu'il se tait, on le croit presque enfui,

Car on a peur que tout ici-bas ne le blesse.

Lui, que fait-il ? Il rit. Fait d'ombre et de faiblesse

Et de tout ce qui tremble, il ne craint rien. Il est

Parmi nous le seul être encor vierge et complet ;

L'ange devient enfant lorsqu'il se rapetisse.

Si toute pureté contient toute justice,

On ne rencontre plus l'enfant sans quelque effroi ;

On sent qu'on est devant un plus juste que soi ;

C'est l'atome, le nain souriant, le pygmée ;

Et, quand il passe, honneur, gloire, éclat, renommée,

Méditent ; on se dit tout bas : Si je priais ?

On rêve ; et les plus grands sont les plus inquiets ;

Sa haute exception dans notre obscure sphère,

C'est que, n'ayant rien fait, lui seul n'a pu mal faire ;

Le monde est un mystère inondé de clarté,

L'enfant est sous l'énigme adorable abrité ;

Toutes les vérités couronnent condensées

Ce doux front qui n'a pas encore de pensées ;

On comprend que l'enfant, ange de nos douleurs,

Si petit ici-bas, doit être grand ailleurs.

Il se traîne, il trébuche ; il n'a dans l'attitude,

Dans la voix, dans le geste aucune certitude ;

Un souffle à qui la fleur résiste fait ployer

Cet être à qui fait peur le grillon du foyer ;

L'oeil hésite pendant que la lèvre bégaie ;

Dans ce naïf regard que l'ignorance égaie,

L'étonnement avec la grâce se confond,

Et l'immense lueur étoilée est au fond.

 

On dirait, tant l'enfance a le reflet du temple,

Que la lumière, chose étrange, nous contemple ;

Toute la profondeur du ciel est dans cet oeil.

Dans cette pureté sans trouble et sans orgueil

Se révèle on ne sait quelle auguste présence ;

Et la vertu ne craint qu'un juge : l'innocence.
 

J.bragolin - enfant qui pleure

J.bragolin - enfant qui pleure

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17 décembre 2024 2 17 /12 /décembre /2024 20:18

 

 

Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français. 

Recueil : Les contemplations (1856).


 

Elle avait pris ce pli


Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin

De venir dans ma chambre un peu chaque matin ;

Je l'attendais ainsi qu'un rayon qu'on espère ;

Elle entrait, et disait : Bonjour, mon petit père ;

Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s'asseyait

Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,

Puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe.

Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,

Mon oeuvre interrompue, et, tout en écrivant,

Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent

Quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée,

Et mainte page blanche entre ses mains froissée

Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.

Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts,

Et c'était un esprit avant d'être une femme.

Son regard reflétait la clarté de son âme.

Elle me consultait sur tout à tous moments.

Oh ! que de soirs d'hiver radieux et charmants

Passés à raisonner langue, histoire et grammaire,

Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère

Tout près, quelques amis causant au coin du feu !

J'appelais cette vie être content de peu !

Et dire qu'elle est morte ! Hélas ! que Dieu m'assiste !

Je n'étais jamais gai quand je la sentais triste ;

J'étais morne au milieu du bal le plus joyeux

Si j'avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.
 

Boulanger Louis Candide -Léopoldine Hugo - Maison de Victor Hugo

Boulanger Louis Candide -Léopoldine Hugo - Maison de Victor Hugo

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16 décembre 2024 1 16 /12 /décembre /2024 19:59

 

 

Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français. 

Recueil : Les contemplations (1856).

 


L'enfant, voyant l'aïeule

 

L'enfant, voyant l'aïeule à filer occupée,

Veut faire une quenouille à sa grande poupée.

L'aïeule s'assoupit un peu ; c'est le moment.

L'enfant vient par derrière et tire doucement

Un brin de la quenouille où le fuseau tournoie,

Puis s'enfuit triomphante, emportant avec joie

La belle laine d'or que le safran jaunit,

Autant qu'en pourrait prendre un oiseau pour son nid.

 

Cauteretz, août 1843.
 

Adèle Martin vieille femme fillette et quenouille

Adèle Martin vieille femme fillette et quenouille

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15 décembre 2024 7 15 /12 /décembre /2024 20:20

 

 

Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français. 

Recueil : Les contemplations (1856).

 


Mes deux filles


Dans le frais clair-obscur du soir charmant qui tombe,

L'une pareille au cygne et l'autre à la colombe,

Belle, et toutes deux joyeuses, ô douceur !

Voyez, la grande soeur et la petite soeur

Sont assises au seuil du jardin, et sur elles

Un bouquet d'oeillets blancs aux longues tiges frêles,

Dans une urne de marbre agité par le vent,

Se penche, et les regarde, immobile et vivant,

Et frissonne dans l'ombre, et semble, au bord du vase,

Un vol de papillons arrêté dans l'extase.

 

La Terrasse, près Enghien, juin 1842.
 

Renoir - Les Filles de Paul Durand-Ruel, Marie Thérèse et Jeanne

Renoir - Les Filles de Paul Durand-Ruel, Marie Thérèse et Jeanne

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12 décembre 2024 4 12 /12 /décembre /2024 20:50

 

 

Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français. 

Recueil : Les voix intérieures (1837).

 


À quoi je songe

 

À quoi je songe ? — Hélas ! loin du toit où vous êtes,

Enfants, je songe à vous ! à vous, mes jeunes têtes,

Espoir de mon été déjà penchant et mûr,

Rameaux dont, tous les ans, l'ombre croît sur mon mur,

Douces âmes à peine au jour épanouies,

Des rayons de votre aube encor tout éblouies !

Je songe aux deux petits qui pleurent en riant,

Et qui font gazouiller sur le seuil verdoyant,

Comme deux jeunes fleurs qui se heurtent entre elles,

Leurs jeux charmants mêlés de charmantes querelles !

Et puis, père inquiet, je rêve aux deux aînés

Qui s'avancent déjà de plus de flot baignés,

Laissant pencher parfois leur tête encor naïve,

L'un déjà curieux, l'autre déjà pensive !

 

Seul et triste au milieu des chants des matelots,

Le soir, sous la falaise, à cette heure où les flots,

S'ouvrant et se fermant comme autant de narines,

Mêlent au vent des cieux mille haleines marines,

Où l'on entend dans l'air d'ineffables échos

Qui viennent de la terre ou qui viennent des eaux,

Ainsi je songe ! — à vous, enfants, maisons, famille,

A la table qui rit, au foyer qui pétille,

A tous les soins pieux que répandent sur vous

Votre mère si tendre et votre aïeul si doux !

Et tandis qu'à mes pieds s'étend, couvert de voiles,

Le limpide océan, ce miroir des étoiles,

Tandis que les nochers laissent errer leurs yeux

De l'infini des mers à l'infini des cieux,

Moi, rêvant à vous seuls, je contemple et je sonde

L'amour que j'ai pour vous dans mon âme profonde,

Amour doux et puissant qui toujours m'est resté.

Et cette grande mer est petite à côté !

 

Le 15 juillet 1837.
 

Vladimir Volegov  enfants

Vladimir Volegov enfants

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12 décembre 2024 4 12 /12 /décembre /2024 20:05

 

 

Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français. 

Recueil : Les feuilles d'automne (1831).

 

 


Lorsque l'enfant paraît

 


Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille

Applaudit à grands cris.

Son doux regard qui brille

Fait briller tous les yeux,

Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,

Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,

Innocent et joyeux.

 

Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre

Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre

Les chaises se toucher,

Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire.

On rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mère

Tremble à le voir marcher.

 

Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme,

De patrie et de Dieu, des poètes, de l'âme

Qui s'élève en priant ;

L'enfant paraît, adieu le ciel et la patrie

Et les poètes saints ! la grave causerie

S'arrête en souriant.

 

La nuit, quand l'homme dort, quand l'esprit rêve, à l'heure

Où l'on entend gémir, comme une voix qui pleure,

L'onde entre les roseaux,

Si l'aube tout à coup là-bas luit comme un phare,

Sa clarté dans les champs éveille une fanfare

De cloches et d'oiseaux.

 

Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine

Qui des plus douces fleurs embaume son haleine

Quand vous la respirez ;

Mon âme est la forêt dont les sombres ramures

S'emplissent pour vous seul de suaves murmures

Et de rayons dorés !

 

Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies,

Car vos petites mains, joyeuses et bénies,

N'ont point mal fait encor ;

Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange,

Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange

À l'auréole d'or !

 

Vous êtes parmi nous la colombe de l'arche.

Vos pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on marche.

Vos ailes sont d'azur.

Sans le comprendre encor vous regardez le monde.

Double virginité ! corps où rien n'est immonde,

Âme où rien n'est impur !

 

Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire,

Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire,

Ses pleurs vite apaisés,

Laissant errer sa vue étonnée et ravie,

Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie

Et sa bouche aux baisers !

 

Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j'aime,

Frères, parents, amis, et mes ennemis même

Dans le mal triomphants,

De jamais voir, Seigneur ! l'été sans fleurs vermeilles,

La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,

La maison sans enfants !

 

Mai 1830.
 

Albert Anker - Vieillard et deux enfants - 1881

Albert Anker - Vieillard et deux enfants - 1881

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11 décembre 2024 3 11 /12 /décembre /2024 20:34

 

 

Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français. 

Recueil : Les contemplations

 

A la mère de l’enfant mort

 

Oh! vous aurez trop dit au pauvre petit ange

Qu’il est d’autres anges là-haut,

Que rien ne souffre au ciel, que jamais rien n’y change,

Qu’il est doux d’y rentrer bientôt;

 


Que le ciel est un dôme aux merveilleux pilastres,

Une tente aux riches couleurs,

Un jardin bleu rempli de lis qui sont des astres,

Et d’étoiles qui sont des fleurs;

 

Que c’est un lieu joyeux plus qu’on ne saurait dire,

Où toujours, se laissant charmer,

On a les chérubins pour jouer et pour rire,

Et le bon Dieu pour nous aimer;

 


Qu’il est doux d’être un coeur qui brûle comme un cierge,

Et de vivre, en toute saison,

Près de l’enfant Jésus et de la sainte Vierge

Dans une si belle maison !

 

Et puis vous n’aurez pas assez dit, pauvre mère,

A ce fils si frêle et si doux,

Que vous étiez à lui dans cette vie amère,

Mais aussi qu’il était à vous;

 


Que, tant qu’on est petit, la mère sur nous veille,

Mais que plus tard on la défend;

Et qu’elle aura besoin, quand elle sera vieille,

D’un homme qui soit son enfant;

 

Vous n’aurez point assez dit à cette jeune âme

Que Dieu veut qu’on reste ici-bas,

La femme guidant l’homme et l’homme aidant la femme,

Pour les douleurs et les combats ;

 

Si bien qu’un jour, ô deuil ! irréparable perte !

Le doux être s’en est allé !… –

Hélas ! vous avez donc laissé la cage ouverte,

Que votre oiseau s’est envolé !
 

Giuseppe Molteni - Mère pleurant la mort de son enfant

Giuseppe Molteni - Mère pleurant la mort de son enfant

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9 décembre 2024 1 09 /12 /décembre /2024 20:42

 

 

Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français. 

Recueil : Les contemplations

 


A ma fille


O mon enfant, tu vois, je me soumets.

Fais comme moi : vis du monde éloignée ;

Heureuse ? non ; triomphante ? jamais.

— Résignée ! —

 


Sois bonne et douce, et lève un front pieux.

Comme le jour dans les cieux met sa flamme,

Toi, mon enfant, dans l’azur de tes yeux

Mets ton âme !

 

Nul n’est heureux et nul n’est triomphant.

L’heure est pour tous une chose incomplète ;

L’heure est une ombre, et notre vie, enfant,

En est faite.

 


Oui, de leur sort tous les hommes sont las.

Pour être heureux, à tous, — destin morose ! —

Tout a manqué. Tout, c’est-à-dire, hélas !

Peu de chose.

 

Ce peu de chose est ce que, pour sa part,

Dans l’univers chacun cherche et désire:

Un mot, un nom, un peu d’or, un regard,

Un sourire !

 


La gaîté manque au grand roi sans amours ;

La goutte d’eau manque au désert immense.

L’homme est un puits où le vide toujours

Recommence.

 

Vois ces penseurs que nous divinisons,

Vois ces héros dont les fronts nous dominent,

Noms dont toujours nos sombres horizons

S’illuminent !

 


Après avoir, comme fait un flambeau,

Ébloui tout de leurs rayons sans nombre,

Ils sont allés chercher dans le tombeau

Un peu d’ombre.

 

Le ciel, qui sait nos maux et nos douleurs,

Prend en pitié nos jours vains et sonores.

Chaque matin, il baigne de ses pleurs

Nos aurores.

 

Dieu nous éclaire, à chacun de nos pas,

Sur ce qu’il est et sur ce que nous sommes ;

Une loi sort des choses d’ici-bas,

Et des hommes !

 

Cette loi sainte, il faut s’y conformer.

Et la voici, toute âme y peut atteindre :

Ne rien haïr, mon enfant ; tout aimer,

Ou tout plaindre !
 

Adèle à la cerise - , Louis Candide Boulanger (1806-1867)

Adèle à la cerise - , Louis Candide Boulanger (1806-1867)

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8 décembre 2024 7 08 /12 /décembre /2024 21:40

 

 

Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français. 

 


À ma fille Adèle

 

Tout enfant, tu dormais près de moi, rose et fraîche,

Comme un petit Jésus assoupi dans sa crèche ;

Ton pur sommeil était si calme et si charmant

Que tu n’entendais pas l’oiseau chanter dans l’ombre ;

Moi, pensif, j’aspirais toute la douceur sombre

Du mystérieux firmament.

 

Et j’écoutais voler sur ta tête les anges ;

Et je te regardais dormir ; et sur tes langes

J’effeuillais des jasmins et des oeillets sans bruit ;

Et je priais, veillant sur tes paupières closes ;

Et mes yeux se mouillaient de pleurs, songeant aux choses

Qui nous attendent dans la nuit.

 


Un jour mon tour viendra de dormir ; et ma couche,

Faite d’ombre, sera si morne et si farouche

Que je n’entendrai pas non plus chanter l’oiseau ;

Et la nuit sera noire ; alors, ô ma colombe,

Larmes, prière et fleurs, tu rendras à ma tombe

Ce que j’ai fait pour ton berceau.
 

Victor Hugo (1802-1885) - poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français - À ma fille Adèle
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7 décembre 2024 6 07 /12 /décembre /2024 13:28

 

 

Alphonse de Lamartine (1790-1869) poète, romancier, dramaturge et historien français.

Recueil : Méditations poétiques (1820).

 


À un enfant, fille du poète

 

Céleste fille du poète,

La vie est un hymne à deux voix.

Son front sur le tien se reflète,

Sa lyre chante sous tes doigts.

 

Sur tes yeux quand sa bouche pose

Le baiser calme et sans frisson,

Sur ta paupière blanche et rose

Le doux baiser à plus de son.

 

Dans ses bras quand il te soulève

Pour te montrer au ciel jaloux,

On croit voir son plus divin rêve

Qu'il caresse sur ses genoux !

 

Quand son doigt te permet de lire

Les vers qu'il vient de soupirer,

On dirait l'âme de sa lyre

Qui se penche pour l'inspirer.

 

Il récite ; une larme brille

Dans tes yeux attachés sur lui.

Dans cette larme de sa fille

Son cœur nage ; sa gloire a lui !

 

Du chant que ta bouche répète

Son cœur ému jouit deux fois.

Céleste fille du poète,

La vie est une hymne à deux voix.

Souvenir de Lamartine - Céleste fille du poète

Souvenir de Lamartine - Céleste fille du poète

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