15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 23:59

Sttuart Fitzrandolph Merrill,

né à Hempstead (en) (Long Island) le 1er août 1863 et mort à Versailles le 1er décembre 1915,
est un poète symboliste américain d'expression française.
 
Il se fixe définitivement en France en 1890. Il fut l’un des théoriciens du symbolisme. Quoique méconnu, ce poète à la voix originale a aussi travaillé à l'élaboration de nouvelles formes et de nouveaux rythmes, comme dans son poème La Visitation de l'amour, qui fait alterner, de manière très singulière, alexandrins et vers de quinze syllabes. De manière caractéristique, il se plaît à rechercher, notamment à la rime, des substantifs rares, comme kinnor ou gravois.
Il fut aussi le traducteur de plusieurs poètes et écrivains français, comme Baudelaire, Aloysius Bertrand ou Huysmans.
 
 
Mon âme, en une rose
 
Mon âme, en une rose, 
Est morte de douleur : 
C'est l'histoire morose 
Du rêve et de la fleur.
 
Je n'irai pas la dire
Sur les routes du roi ;
Je crois, Dame et Messire, 
Que vous ririez de moi.
 
Voici le vent d'automne 
Sur mon âme et les fleurs ;
Et pourtant je m'étonne 
De tout ce ciel en pleurs.
 
O rose de mon rêve,
Fleuriras-tu jamais ?
Naîtras-tu de sa sève,
Amour, aux futurs Mais ? ...
 
 
 
Stuart Merril - poète - "Mon âme, en une rose"
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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 03:42
Émile Adolphe Gustave VERHAEREN,

né à Saint-Amand dans la province d'Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d'expression française.

Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale lui fait évoquer les grandes villes dont il parle avec lyrisme sur un ton d'une grande musicalité. Il a su traduire dans son œuvre la beauté de l'effort humain.

emile verharen

Il fait novembre en mon âme

Rayures d'eau, longues feuilles couleur de brique, 
Par mes plaines d'éternité comme il en tombe ! 
Et de la pluie et de la pluie - et la réplique 
D'un gros vent boursouflé qui gonfle et qui se bombe 
Et qui tombe, rayé de pluie en de la pluie.

- Il fait novembre en mon âme -
Feuilles couleur de ma douleur, comme il en tombe !

Par mes plaines d'éternité, la pluie 
Goutte à goutte, depuis quel temps, s'ennuie,
- Il fait novembre en mon âme -
Et c'est le vent du Nord qui clame
Comme une bête dans mon âme.

Feuilles couleur de lie et de douleur, 
Par mes plaines et mes plaines comme il en tombe ; 
Feuilles couleur de mes douleurs et de mes pleurs, 
Comme il en tombe sur mon coeur !

Avec des loques de nuages,
Sur son pauvre oeil d'aveugle 
S'est enfoncé, dans l'ouragan qui meugle, 
Le vieux soleil aveugle.

- Il fait novembre en mon âme -

Quelques osiers en des mares de limon veule 
Et des cormorans d'encre en du brouillard, 
Et puis leur cri qui s'entête, leur morne cri 
Monotone, vers l'infini !

- Il fait novembre en mon âme -

Une barque pourrit dans l'eau, 
Et l'eau, elle est d'acier, comme un couteau, 
Et des saules vides flottent, à la dérive, 
Lamentables, comme des trous sans dents en des gencives.

- Il fait novembre en mon âme -

Il fait novembre et le vent brame 
Et c'est la pluie, à l'infini, 
Et des nuages en voyages 
Par les tournants au loin de mes parages
- Il fait novembre en mon âme -
Et c'est ma bête à moi qui clame, 
Immortelle, dans mon âme !

http://img1.picmix.com/output/pic/original/4/5/8/9/2129854_44653.gif 
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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 01:10
MELANCOLIE DE TOUSSAINT
 
 
 
 
En ce jour, fête de tous les Saints,
La pensée de tous mes souvenirs,
Aux lèvres, il me vient un sourire.
Nostalgie d'un jour de Toussaint.
 
 
 
Seule dans ce petit cimetière,
J'erre parmi vous, entre les tombes,
J'imagine un vol de colombes,
Frôlant chrysanthèmes et bruyères.
 
 
 
Où êtes-vous, mes chers disparus ?
Vous êtes là, dans ma mémoire,
La-haut, vous devez le savoir!!!
Avec vous, je me mets à nu...
 
 
 
Les anges vous ont emportés
C'est là, notre destinée.
Pour vous une prière,
“un notre père”.
 
 
 
Pour nous, vivants,
La mort est ecchymose,
Elle nous rend morose,
Point n'efface le temps
 
 
 
Mes Chers Amours, vous êtes en moi,
Penser à vous, m'emplit d'émoi!
Comme une chaleur !
Je n'ai plus peur.
 
 
 
Je songe à votre repos éternel ;
Mes yeux s'embrument et perlent
Dans le silence, frissonnante
Une émotion m'envahit, importante ...
 
 
 
Je regarde un vol de merles,
Et lève les yeux vers le ciel,
En implorant vers le lointain....
Mélancolique jour de Toussaint.
 
 
Marie
Mes poèmes - "Mélancolie de Toussaint"
Pour ce jour de Toussaint et
En souvenir de mon père si doux et si gentil
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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 01:10
Laurent TAILHADE
 
Est un Poète français, publiciste, conférencier et pamphlétaire
 
Né  le 16 avril 1854 à Tarbes et mort le 01 Novembre 1919 à Combes-la-Ville (Seine-et-Marne)
 
 
 
Funerei flores
 
 
Les nostalgiques citronniers aux feuilles blêmes
S'étiolent et leurs parfums, avec ennui,
Meurent dans le jardin peuplé de chrysanthèmes.
Pour la dernière fois le soleil tiède a lui.
 
 
 
Soir des morts ! Glas chargé de pleurs et d'anathèmes :
Le Souvenir s'éveille et reprend, aujourd'hui,
En sourdine, les vieux, les adorables thèmes
Des renouveaux lointains et du bonheur enfui.
 
 
 
Le Souvenir marmonne à voix basse. Une cloche
Funéraire, dans le ciel gris où s'effiloche
Maint lambeau d'occident fascé de pourpre et d'or.
 
 
 
Et c'est le crépuscule automnal des années
Que d'un encens trop vain fait resplendir encor
La mémoration des corolles fanées.
 
 
 
 
 
 
https://img1.picmix.com/output/pic/original/9/3/9/7/2117939_fc149.gif
 
 
 
 
 
 
 
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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 01:25
 
Albert SAMAIN,
 
né à Lille le 3 avril 1858 , mort à Magny-les-Hameaux le 18 août 1900,
 
est un poète symboliste français.

 

 

 
Octobre est doux...
 
 
Octobre est doux. - L'hiver pèlerin s'achemine 
Au ciel où la dernière hirondelle s'étonne. 
Rêvons... le feu s'allume et la bise chantonne. 
Rêvons... le feu s'endort sous sa cendre d'hermine.
 
 
L'abat-jour transparent de rose s'illumine. 
La vitre est noire sous l'averse monotone. 
Oh ! le doux "remember" en la chambre d'automne, 
Où des trumeaux défunts l'âme se dissémine.
 
 
La ville est loin. Plus rien qu'un bruit sourd de voitures 
Qui meurt, mélancolique, aux plis lourds des tentures... 
Formons des rêves fins sur des miniatures.
 
 
Vers de mauves lointains d'une douceur fanée 
Mon âme s'est perdue ; et l'Heure enrubannée 
Sonne cent ans à la pendule surannée..
.
 
Delphin Enjolras

Delphin Enjolras

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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 02:20
 
Alphonse Marie Louis de Prat de LAMARTINE dit Alphonse de LAMARTINE,
 né à Mâcon le 21 octobre 1790 et mort à Paris le 28 février 1869,
est un poète, romancier, dramaturge et prosateur en même temps qu'un homme politique français, l'orateur d'exception qui proclama et dirigea la Deuxième République. Il est l'une des plus grandes figures du romantisme en France.
 
 
 
 
L'automne
 
 
Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !
 
 
Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire,
J'aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois !
 
 
Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits,
C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !
 
 
Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d'un regard d'envie
Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !
 
 
Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L'air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d'un mourant le soleil est si beau !
 
 
Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?
 
 
Peut-être l'avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore
Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu ? ...
 
 
La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu'elle expire,
S'exhale comme un son triste et mélodieux.

 

 

Alphonse de Lamartine - poète - "L'automne"
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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 02:21
Jules Aldolphe Aimé Louis Breton
né à Courrières (Pas-de-Calais) le 1er mai 1827 et mort à Paris le 5 juillet 1906
est un peintre paysan et poète français.
 
 
 
Automne
A Jules Dupré.
 
La rivière s'écoule avec lenteur. Ses eaux 
Murmurent, près du bord, aux souches des vieux aulnes 
Qui se teignent de sang ; de hauts peupliers jaunes 
Sèment leurs feuilles d'or parmi les blonds roseaux.
 
Le vent léger, qui croise en mobiles réseaux 
Ses rides d'argent clair, laisse de sombres zones 
Où les arbres, plongeant leurs dômes et leurs cônes, 
Tremblent, comme agités par des milliers d'oiseaux.
 
Par instants se répète un cri grêle de grive, 
Et, lancé brusquement des herbes de la rive, 
Etincelle un joyau dans l'air limpide et bleu ;
 
Un chant aigu prolonge une note stridente ; 
C'est le martin-pêcheur qui fuit d'une aile ardente 
Dans un furtif rayon d'émeraude et de feu.
 
Courrières, 1875
 
 
Jules Breton - poète - "Automne"
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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 01:29
 
Charles-Pierre BAUDELAIRE
 
est un poète français,
 
né à Paris le 9 avril 1821 et mort dans la même ville le 31 août 1867
 
Nourri de romantisme, tourné vers le classicisme, à la croisée entre le Parnasse et le symbolisme chantre de la « modernité », il occupe une place qui lui est propre dans l'histoire littéraire du xixe siècle.
 
 
 
 
Brumes et pluies
 
 
Ô fins d'automne, hivers, printemps trempés de boue,
Endormeuses saisons ! je vous aime et vous loue
D'envelopper ainsi mon coeur et mon cerveau
D'un linceul vaporeux et d'un vague tombeau.
 
 
Dans cette grande plaine où l'autan froid se joue,
Où par les longues nuits la girouette s'enroue,
Mon âme mieux qu'au temps du tiède renouveau
Ouvrira largement ses ailes de corbeau.
 
 
Rien n'est plus doux au coeur plein de choses funèbres,
Et sur qui dès longtemps descendent les frimas,
Ô blafardes saisons, reines de nos climats,
 
 
Que l'aspect permanent de vos pâles ténèbres,
- Si ce n'est, par un soir sans lune, deux à deux,
D'endormir la douleur sur un lit hasardeux.
 
 
https://img1.picmix.com/output/pic/original/0/0/3/7/2057300_c44bb.gif
 
 
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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 00:39
 
Émile Adolphe Gustave Verhaeren
né à Saint-Amand dans la province d'Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d'expression française.
Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale lui fait évoquer les grandes villes dont il parle avec lyrisme sur un ton d'une grande musicalité. Il a su traduire dans son œuvre la beauté de l'effort humain.
 
 
 
Heure d'automne
 
 
C'est bien mon deuil, le tien, ô l'automne dernière !
Râles que roule, au vent du nord, la sapinière,
Feuillaison d'or à terre et feuillaison de sang,
Sur des mousses d'orée ou des mares d'étang,
Pleurs des arbres, mes pleurs, mes pauvres pleurs de sang.
 
 
C'est bien mon deuil, le tien, ô l'automne dernière !
Secousses de colère et rages de crinière,
Buissons battus, mordus, hachés, buissons crevés,
Au double bord des longs chemins, sur les pavés,
Bras des buissons, mes bras, mes pauvres bras levés.
 
 
C'est bien mon deuil, le tien, ô l'automne dernière ?
Quelque chose, là-bas, broyé dans une ornière,
Qui grince immensément ses désespoirs ardus
Et qui se plaint, ainsi que des arbres tordus,
Cris des lointains, mes cris, mes pauvres cris perdus.
 
 
Émile Verhaeren - poète - "Heure d'automne"
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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 23:47
 
 
Sabine SICAUD,
 
née le 23 février 1913 et morte le 12 juillet 1928, est une poétesse française.
 
Elle est née et morte à Villeneuve-sur-Lot, dans la maison de ses parents, nommée La Solitude. Solitude est aussi le titre d'un de ses poèmes.
 
Ses Poèmes d'enfant, préfacés par Anna de Noailles, ont été publiés lorsqu'elle avait treize ans
 
 
 
 
Vigne vierge d'automne
 
 
Vous laissez tomber vos mains rouges, 
Vigne vierge, vous les laissez tomber 
Comme si tout le sang du monde était sur elles.
 
 
A leur frisson, toute la balustrade bouge, 
Tout le mur saigne, 
Ô vigne vierge... Tout le ciel est imbibé
D'une même lumière rouge.
 
 
C'est comme un tremblement d'ailes rouges qui tombent, 
D'ailes d'oiseaux des îles, d'ailes 
Qui saignent. C'est la fin d'un règne -
Ou quelque chose de plus simple infiniment.
 
 
Ce sont les pieds palmés de hauts flamants 
Ou de fragiles pattes de colombes 
Qui marchent dans l'allée. 
(Où vont-elles, si rouges ?) 
Leurs traces étoilées 
Rejoignent l'autre vigne, où l'on vendange.
Si rouge, 
Est-ce déjà le sang des cuves pleines ? 
Ah ! simplement la fête des vendanges, 
Simplement n'est-ce pas ?
 
 
Et pourtant, que vos mains sont tremblantes ! Leurs veines 
Se rompent une à une... Tant de sang... 
Et cette odeur si fade, étrange. 
Ces mains qui tombent d'un air las, 
Ô vigne vierge, d'un air las et comme absent, 
Ces mains abandonnées...
 
 
(Lady Macbeth n'eut-elle pas ce geste 
Après avoir frotté la tache si longtemps ?)
 
 
Mains qui se crispent, mains qui restent 
En lambeaux rouges sur octobre palpitant ; 
Dites, oh ! dites chaque année 
Etes-vous les mains meurtrières de l'Automne ?
 
 
Ou chaque année,
Sans rien qui s'en émeuve ni personne, 
Des mains assassinées 
Qui flottent au fil rouge de l'automne ?
 
 
 
 
 
 
 
Sabine SICAUD - poète - "Vigne vierge d'automne"
Sabine SICAUD - poète - "Vigne vierge d'automne"
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