4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 18:08

Albert Mérat (1840-1909)


Le bal allait finir...


Le bal allait finir. Les lustres sur les masques 
Découpaient la lumière en caprices fantasques, 
Et sur les fronts ternis montraient à vif le fard. 
L'oeil était somnambule et le rire blafard. 
La femme avait vieilli de dix ans en une heure. 
Ce n'était pas le beau plaisir qui nous effleure 
D'une aile diaprée et légère. C'était
Le plaisir convulsif et hagard qui se tait,
Ou qui, furieux, fouette et fait hurler la joie.
L'orchestre prodiguait le trille qui flamboie,
Et, dans les tourbillons d'un air chaud et malsain,
La débauche levait le pied, tendait le sien.
D'étranges mots faisaient grincer sa bouche rauque.

 

Et là-dedans (le sort est plaisant et se moque
Souvent de nous) je vis quelque chose tout près
De moi, - sous un rideau, - de suave et de frais.
Et je vis que c'était une enfant presque nue,
Rose, - quinze ou seize ans. La poitrine ingénue
Restait chaste, malgré qu'elle en eût. Le sein dur
Pointait sous le tissu rayé d'or et d'azur
Avec une charmante et franche gaucherie.
Le corps jeune et nerveux sculptait la draperie ;
Et je me demandai, pensif, voyant cela :
"Pourquoi cette méprise ? et que vient faire là
Cette puberté saine et fragile ? Qu'elle aille
Dans la paix douce et dans le bonheur. Pour sa taille
Il faut encor la robe étroite de l'enfant,
Et la main de la mère aimante, qui défend."
- Et je la regardais, pauvre petite femme !
Et naïf j'étais près de lui dire : " Madame,
Vous avez oublié votre poupée. Allons,
Il est très tard : fermez vos yeux sous vos cils longs.
Votre ange vous attend pour vous bercer lui-même. "

Et l'enfant se pendait au cou d'un pierrot blème !

 

                                                             ,Albert Mérat (1840-1909)

Albert Mérat (1840-1909) - Le bal allait finir...
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4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 17:30

Edmond Rocher (1873-1948)

 

Les masques


As-tu vu mon nez
Tout enluminé ?
As-tu vu ma bosse
Mon ami Pierrot ?
Ma moustache en roc
Et mon air féroce ?
Cuic, oh ! oh ! oh ! oh !
Monsieur Carnaval
Qui les mène au bal
S’élance et lance
De longs serpentins
Sur leurs rires enfantins
Entrez dans la danse
Mon ami pierrot
Cuic, oh ! oh ! oh ! oh !

 

                                                                                  Edmond Rocher (1873-1948)

Edmond Rocher (1873-1948) - poète - Les masques
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4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 17:15

Robert Desnos (1900-1945)

 

La chauve-souris


A Mi-Carême, en Carnaval,
On met un masque de velours.
Où va le masque après le bal ?
Il vole à la tombée du jour.
Oiseau de poils, oiseau sans plumes,
Il sort quand l'étoile s'allume
De son repaire de décombres.
Chauve-souris, masque de l'ombre.


                                  Robert Desnos (1900-1945)

Raimundo de Madrazo y Garreta (1841-1920)

Raimundo de Madrazo y Garreta (1841-1920)

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4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 01:32

Jules Laforgue (1860-1887)


Pierrots, IV


Maquillés d'abandon, les manches 
En saule, ils leur font des serments, 
Pour être vrais trop véhéments !
Puis, tumultuent en gigues blanches,

 

Beuglant : Ange ! tu m'as compris, 
À la vie, à la mort ! - et songent :
Ah ! passer là-dessus l'éponge !... 
Et c'est pas chez eux parti-pris,

 

Hélas ! mais l'idée de la femme 
Se prenant au sérieux encor 
Dans ce siècle, voilà, les tord 
D'un rire aux déchirantes gammes !

 

Ne leur jetez pas la pierre, ô 
Vous qu'affecte une jarretière !
Allez, ne jetez pas la pierre 
Aux blancs parias, aux purs pierrots !

 

               Jules Laforgue (1860-1887)

 

Jules Laforgue (1860-1887) - Pierrots, IV
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4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 01:10

Théodore de Banville (1823-1891)

 


Préface


Élite du monde élégant, 
Qui fuis le boulevard de Gand, 
O troupe élue, 
Pour nous suivre sur ce tréteau 
Où plane l'esprit de Wateau, 
Je te salue ! 

 

Te voilà ! Nous pouvons encor 
Te dévider tout le fil d'or 
De la bobine ! 
En un rêve matériel, 
Nous te montrerons Ariel 
Et Colombine. 

 

Dans notre parc aérien 
S'agite un monde qui n'a rien 
Su de morose: 
Bouffons que l'Amour, pour son jeu, 
Vêtit de satin rayé, feu, 
Bleu-ciel et rose ! 

 

Notre poême fanfaron, 
Qui dans le pays d'Obéron 
Toujours s'égare, 
N'est pas plus compliqué vraiment 
Que ce que l'on songe en fumant 
Un bon cigare. 

 

Tu jugeras notre savoir 
Tout à l'heure, quand tu vas voir 
La pantomime. 
Je suis sûr que l'Eldorado 
Où te conduira Durandeau 
Sera sublime. 

 

Car notre Thalie aux yeux verts, 
Qui ne se donne pas des airs 
De pédagogue, 
A tout Golconde en ses écrins : 
Seulement, cher public, je crains 
Pour son prologue ! 

 

Oui ! moi qui rêve sous les cieux, 
Je fus sans doute audacieux 
En mon délire, 
D'oser dire à l'ami Pierrot : 
Tu seras valet de Marot, 
Porte ma lyre ! 

 

Mais, excusant ma privauté, 
N'ai-je pas là, pour le côté 
Métaphysique, 
Paul, que Molière eût observé ? 
Puis voici Kelm, et puis Hervé 
Fait la musique ! 

 

Berthe, Lebreton, Mélina, 
Avec Suzanne Senn, qui n'a 
Rien de terrestre, 
Dansent au fond de mon jardin 
Parmi les fleurs, et Bernardin 
Conduit l'orchestre ! 

 

Écoute Louisa Melvil ! 
N'est-ce pas un ange en exil 
Que l'on devine 
Sous les plis du crêpe flottant, 
Lorsqu'elle chante et qu'on entend 
Sa voix divine ? 

 

Ravit-elle pas, front vermeil, 
Avec ses cheveux de soleil 
Lissés en onde, 
Le paysage triomphant, 
Belle comme Diane enfant, 
Et blanche ! et blonde ! 

 

Pour ces accords et pour ces voix, 
Pour ces fillettes que tu vois, 
Foule choisie, 
Briller en leur verte saveur, 
Daigne accueillir avec faveur 
Ma poésie ! 

 

Car, sinon mes vers, peu vantés ! 
Du moins tous ces fronts inventés 
Avec finesse, 
Comme en un miroir vif et clair, 
Te feront entrevoir l'éclair 
De la jeunesse ! 

 

                              Théodore de Banville (1823-1891)

Antoine Watteau (1684-1721)

Antoine Watteau (1684-1721)

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4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 01:06

Paul Verlaine (1844-1896)
Ecrivain poète français né à Metz

 


Clair de lune


Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi 
Tristes sous leurs déguisements fantasques.

 

Tout en chantant sur le mode mineur
L'amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune,

 

Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.

 

                                                       Paul Verlaine (1844-1896)

Antoine Watteau (1684-1721)

Antoine Watteau (1684-1721)

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4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 00:41

Théodore de Banville (1823-1891)

 

Mascarades


Le Carnaval s'amuse! 
Viens le chanter, ma Muse, 
En suivant au hasard 
Le bon Ronsard ! 

 

Et d'abord, sur ta nuque, 
En dépit de l'eunuque, 
Fais flotter tes cheveux 
Libres de noeuds !

 

Chante ton dithyrambe 
En laissant voir ta jambe 
Et ton sein arrosé 
D'un feu rosé. 

 

Laisse même, ô Déesse, 
Avec ta blonde tresse, 
Le maillot des Keller 
Voler en l'air ! 

 

Puisque je congédie 
Les vers de tragédie, 
Laisse le décorum 
Du blanc peplum, 

La tunique et les voiles 
Semés d'un ciel d'étoiles, 
Et les manteaux épars 
A Saint-Ybars ! 

 

Que ses vierges plaintives, 
Catholiques ou juives, 
Tiennent des sanhédrins 
D'alexandrins ! 

 

Mais toi, sans autre insigne 
Que la feuille de vigne 
Et les souples accords 
De ton beau corps, 

 

Laisse ton sein de neige 
Chanter tout le solfège 
De ses accords pourprés, 
Mieux que Duprez ! 

 

Ou bien, mon adorée, 
Prends la veste dorée 
Et le soulier verni 
De Gavarni ! 

 

Mets ta ceinture, et plaque 
Sur le velours d'un claque 
Les rubans querelleurs 
Jonchés de fleurs ! 

 

Fais, sur plus de richesses 
Que n'en ont les duchesses, 
Coller jusqu'au talon 
Le pantalon ! 

 

Dans tes lèvres écloses 
Mets les cris et les poses 
Et les folles ardeurs 
Des débardeurs ! 

 

Puis, sans peur ni réserve, 
Réchauffant de ta verve 
Le mollet engourdi 
De Brididi , 

 

Sur tes pas fiers et souples 
Traînant cent mille couples, 
Montre-leur jusqu'où va 
La redowa,

 

Et dans le bal féerique, 
Hurle un rhythme lyrique 
Dont tu feras cadeau 
A Pilodo ! 

 

Tapez, pierrots et masques, 
Sur vos tambours de basques! 
Faites de vos grelots 
Chanter les flots ! 

 

Formidables orgies, 
Suivez sous les bougies 
Les sax aux voix de fer 
Jusqu'en enfer ! 

 

Sous le gaz de Labeaume, 
Hurrah! suivez le heaume 
Et la cuirasse d'or 
De Mogador ! 

 

Et madame Panache, 
Dont le front se harnache 
De douze ou quinze bouts 
De marabouts ! 

 

Au son de la musette 
Suivez Ange et Frisette, 
Et ce joli poupon, 
Rose Pompon ! 

 

Et Blanche aux belles formes, 
Dont les cheveux énormes 
Ont été peints, je crois, 
Par Delacroix ! 

 

De même que la Loire 
Se promène avec gloire 
Dans son grand corridor 
D'argent et d'or, 

 

Sa chevelure rousse 
Coule, orgueilleuse et douce ; 
Elle épouvanterait 
Une forêt. 

 

Chantez, Musique et Danse! 
Que le doux vin de France 
Tombe dans le cristal 
Oriental ! 

 

Pas de pudeur bégueule! 
Amis! la France seule 
Est l'aimable et divin 
Pays du vin ! 

 

Laissons à l'Angleterre 
Ses brouillards et sa bière! 
Laissons-la dans le gin 
Boire le spleen ! 

 

Que la pâle Ophélie, 
En sa mélancolie, 
Cueille dans les roseaux 
Les fleurs des eaux ! 

 

Que, sensitive humaine, 
Desdémone promène 
Sous le saule pleureur 
Sa triste erreur ! 

 

Qu'Hamlet, terrible et sombre 
Sous les plaintes de l'ombre, 
Dise, accablé de maux: 
" Des mots ! des mots ! " 

 

Mais nous, dans la patrie 
De la galanterie, 
Gardons les folles moeurs 
Des gais rimeurs ! 

 

Fronts couronnés de lierre, 
Gardons l'or de Molière, 
Sans prendre le billon 
De Crébillon ! 

 

C'est dans notre campagne 
Que le pâle champagne 
Sur les coteaux d'Aï 
Mousse ébloui ! 

 

C'est sur nos tapis d'herbe 
Que le soleil superbe 
Pourpre, frais et brûlants, 
Nos vins sanglants ! 

 

C'est chez nous que l'on aime 
Les verres de Bohême 
Qu'emplit d'or et de feu 
Le sang d'un Dieu ! 

 

Donc, ô lèvres vermeilles, 
Buvez à pleines treilles 
Sur ces coteaux penchants, 
Pères des chants ! 

 

Poésie et Musique, 
Chantez l'amour physique 
Et les coeurs embrasés 
Par les baisers ! 

 

Chantons ces jeunes femmes 
Dont les épithalames 
Attirent vers Paris 
Tous les esprits ! 

 

Chantons leur air bravache 
Et leur corset sans tache 
Dont le souple basin 
Moule un beau sein ; 

 

Leur col qui se chiffonne 
Sur leur robe de nonne, 
Leurs doigts collés aux gants 
Extravagants ; 

 

Leur chapeau dont la grâce 
Pour toujours embarrasse, 
Avec son air malin, 
Vienne et Berlin ; 

 

Leurs peignoirs de barège 
Et leurs jupes de neige 
Plus blanches que les lys 
D'Amaryllis ; 

 

Leurs épaules glacées, 
Leurs bottines lacées 
Et leurs jupons tremblants 
Sur leurs bas blancs ! 

 

Chantons leur courtoisie ! 
Car ni l'Andalousie, 
Ni Venise, les yeux 
Dans ses flots bleus, 

 

Ni la belle Florence 
Où, dans sa transparence, 
L'Arno prend les reflets 
De cent palais, 

 

Ni l'odorante Asie, 
Qui, dans sa fantaisie, 
Tient d'un doigt effilé 
Le narghilé, 

 

Ni l'Allemagne blonde 
Qui, sur le bord de l'onde, 
Ceint des vignes du Rhin 
Son front serein, 

 

N'ont dans leurs rêveries 
Vu ces lèvres fleuries, 
Ces croupes de coursier, 
Ces bras d'acier, 

 

Ces dents de bête fauve, 
Ces bras faits pour l'alcôve, 
Ces grands ongles couleur 
De rose en fleur, 

 

Et ces amours de race 
Qu'Anacréon, Horace 
Et Marot enchantés, 
Eussent chantés ! 

 

                          Théodore de Banville (1823-1891)

Mascarade

Mascarade

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4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 00:29

Jean-Pierre Claris de Florian (1755-1794)

 


L'habit d'Arlequin


Vous connaissez ce quai nommé de la Ferraille,
Où l'on vend des oiseaux, des hommes et des fleurs.
A mes fables souvent c'est là que je travaille ;
J'y vois des animaux, et j'observe leurs moeurs.
Un jour de mardi gras j'étais à la fenêtre
D'un oiseleur de mes amis,
Quand sur le quai je vis paraître
Un petit arlequin leste, bien fait, bien mis,
Qui, la batte à la main, d'une grâce légère,
Courait après un masque en habit de bergère.
Le peuple applaudissait par des ris, par des cris.
Tout près de moi, dans une cage,
Trois oiseaux étrangers, de différent plumage, 
Perruche, cardinal, serin, 
Regardaient aussi l'arlequin.
La perruche disait : " J'aime peu son visage,
Mais son charmant habit n'eut jamais son égal.
Il est d'un si beau vert ! - Vert ! dit le cardinal ;
Vous n'y voyez donc pas, ma chère ?
L'habit est rouge assurément :
Voilà ce qui le rend charmant.
- Oh ! pour celui-là, mon compère,
Répondit le serin, vous n'avez pas raison,
Car l'habit est jaune-citron ;
Et c'est ce jaune-là qui fait tout son mérite.
- Il est vert. - Il est jaune. - Il est rouge morbleu ! "
Interrompt chacun avec feu ; 
Et déjà le trio s'irrite.
" Amis, apaisez-vous, leur crie un bon pivert ;
L'habit est jaune, rouge et vert.
Cela vous surprend fort ; voici tout le mystère :
Ainsi que bien des gens d'esprit et de savoir,
Mais qui d'un seul côté regardent une affaire,
Chacun de vous ne veut y voir
           Que la couleur qui sait lui plaire. "   

      

                        Jean-Pierre Claris de Florian (1755-1794)

 

 Antonin Ivanovitch Soungouroff (1911-1982) arlequin et les masques de carnaval

Antonin Ivanovitch Soungouroff (1911-1982) arlequin et les masques de carnaval

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3 mars 2019 7 03 /03 /mars /2019 23:55

Paul Verlaine (1844-1896)
Ecrivain poète français né à Metz

 

Pantomime


Pierrot, qui n'a rien d'un Clitandre,
Vide un flacon sans plus attendre,
Et, pratique, entame un pâté.

 

Cassandre, au fond de l'avenue,
Verse une larme méconnue
Sur son neveu déshérité.

 

Ce faquin d'Arlequin combine
L'enlèvement de Colombine
Et pirouette quatre fois.

 

Colombine rêve, surprise
De sentir un coeur dans la brise
Et d'entendre en son coeur des voix.

 

                                                        Paul VERLAINE (1844-1896)

Jean-Baptiste Oudry (1686-1755)

Jean-Baptiste Oudry (1686-1755)

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3 mars 2019 7 03 /03 /mars /2019 23:36

Paul Verlaine (1844-1896)
Ecrivain poète français né à Metz

 

Pierrot sur la lune

Pierrot

 

Ce n'est plus le rêveur lunaire du vieil air
Qui riait aux aïeux dans les dessus de porte ;
Sa gaîté, comme sa chandelle, hélas! est morte,
Et son spectre aujourd'hui nous hante, mince et clair.

 

Et voici que parmi l'effroi d'un long éclair
Sa pâle blouse a l'air, au vent froid qui l'emporte,
D'un linceul, et sa bouche est béante, de sorte
Qu'il semble hurler sous les morsures du ver.

 

Avec le bruit d'un vol d'oiseaux de nuit qui passe,
Ses manches blanches font vaguement par l'espace
Des signes fous auxquels personne ne répond.

 

Ses yeux sont deux grands trous où rampe du phosphore
Et la farine rend plus effroyable encore
Sa face exsangue au nez pointu de moribond.

 

                                                Paul VERLAINE (1844-1896)

Paul Verlaine (1844-1896) - Pierrot sur la lune
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