15 septembre 2023 5 15 /09 /septembre /2023 21:44

 

 

Arthur Rimbaud, (1854-1891) poète français

Cahier de Douai

 

 

Au Cabaret Vert, cinq heures du soir

 

Depuis huit jours, j’avais déchiré mes bottines

Aux cailloux des chemins. J’entrais à Charleroi.

– Au Cabaret-Vert : je demandai des tartines

De beurre et du jambon qui fût à moitié froid.

 

Bienheureux, j’allongeai les jambes sous la table

Verte : je contemplai les sujets très naïfs

De la tapisserie. – Et ce fut adorable,

Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs,

 

– Celle-là, ce n’est pas un baiser qui l’épeure ! –

Rieuse, m’apporta des tartines de beurre,

Du jambon tiède, dans un plat colorié,

 

Du jambon rose et blanc parfumé d’une gousse

D’ail, – et m’emplit la chope immense, avec sa mousse

Que dorait un rayon de soleil arriéré.

Le Cabaret-Vert, du peintre ardennais - Jean-Paul Saurin

Le Cabaret-Vert, du peintre ardennais - Jean-Paul Saurin

Partager cet article
Repost0
5 septembre 2023 2 05 /09 /septembre /2023 00:48


 

 

Joseph Pierre André Méry (1797-1866) journaliste, romancier, poète, dramaturge et librettiste français.

 


Ode à l'ail

 


Vous ne savez dons pas que cette plante est bonne

Entre toutes ? Tissot, professeur en Sorbonne,

Ne vous a pas vanté cet admirable don,

Lorsque, des vieux Romains disant la grande chère,

Bucolique aux doigts, il vous explique en chaire,

Les vers du Pasteur Corydon ?

 

Virgile, homme de goût, a vanté son arôme,

Dans des vers applaudis par les dames de Rome.

Et quand il fallait voir Auguste, au Palatin,

Testylis apprêtait l’ail, en regardant ses chèvres

Et le poète en cour exhalait de ses lèvres

Le vrai parfum du vers latin.

 

Tout ce qui porte un nom dans les livres antiques,

Depuis David, ce roi qui faisait des cantiques,

Jusqu’à Napoléon, empereur du Midi,

Tout a dévoré l’Ail; cette plante magique

Qui met la flamme au cœur du héros léthargique,

Quand le froid le tient engourdi.

 Joseph Pierre André Méry (1797-1866) - romancier, poète, dramaturge français - Ode à l'ail
Partager cet article
Repost0
31 août 2023 4 31 /08 /août /2023 16:11

 

 

Hildegarde de Bingen (1098-1179), moniale bénédictine allemande, abbesse, illustratrice, compositrice, poétesse, figure marquant l'apogée de la médecine monastique à la fin du Haut Moyen Âge.


Le livre des subtilités des créatures divines, Physique, Les plantes, les éléments, les pierres et les métaux, 

 

L'ail 

 


..."L’ail a une bonne chaleur et pousse grâce à la force de la rosée ;

et il pousse dès l’engourdissement de la nuit,

jusqu’au moment où il commence à faire jour, au matin.

Il est meilleur à manger que le poireau,

autant pour les malades que pour les bien-portants.

Et on doit le manger cru, car si on le faisait cuire, 

il ressemblerait à du vin éventé, c’est-à-dire passé,

car son suc est tempéré et il a une bonne chaleur.

Il n’est pas inutile pour les yeux :

il est vrai qu’à cause de sa chaleur

le sang vient rougir le tour des yeux de l’homme,

mais par la suite ceux-ci deviennent clairs.

Il faut en manger modérément pour que le sang

ne s’échauffe pas trop à l’intérieur de l’homme.

Quand l’ail est vieux, son fruit n’est plus aussi sain ni aussi vigoureux.

Mais si on le mélange à d’autres aliments, il retrouve ses vertus...."

Hildegarde de Bingen (1098-1179) -  abbesse, illustratrice, compositrice, poétesse - L'ail 
Partager cet article
Repost0
26 août 2023 6 26 /08 /août /2023 18:38

 

 

L’école de médecine de Salerne (IX°-XII° siècle)

 


L'ail


"Et l'ail sert, aussi quand vous n'avez pas

Mes dames... ce que vous savez...

Rend vos maris chauds comme braise,

Et fait que, bien mieux à votre aise,

Il vous caresse dans le lict,

Suivant le proverbe qui dit,

"Quand un homme au lict se repose

Et qu'il ne peut baiser sa femme qu'une fois,

Qu'il mange ail et poireaux, il doublera la dose,

Mesme la nuit suivante, il la baisera trois". 

Ecole Médicale de Salerne - Miniature

Ecole Médicale de Salerne - Miniature

Partager cet article
Repost0
26 août 2023 6 26 /08 /août /2023 17:36

 

 

Auteur anonyme, attribué à Virgile (70 av. J.-C.-19 av. J.-C.) poète latin 

 


Le cachat (l'ail)


47..

Ce jour-là donc, songeant à quelque menu régal,

il était entré dans son jardin.

Et tout d'abord creusant légèrement la terre avec ses doigts, 

il en tire quatre gousses d'ail avec leurs racines fibreuses ; 


50..

Après avoir fait cette cueillette, il va s'asseoir près de l'âtre joyeux 

et réclame à haute voix un mortier à sa servante. 

Alors il débarrasse chaque gousse d'ail de son enveloppe noueuse, 

la dépouille de ses membranes extérieures, 

qu'il éparpille sur le sol d'une main dédaigneuse, 

et qu'il balaie loin de lui : il n'en garde que les bulbes qu'il passe à l'eau, 

et qu'il met dans le creux de la pierre. 

 

51..

Il les saupoudre de grains de sel, il y joint la croûte d'un fromage 

qu'a durci le sel et entasse par-dessus les herbes que j'ai dites . 

 

52..

Alors, de sa main gauche il ramène sa tunique par-dessous son aine velue; 

de la droite il commence par amollir sous le pilon l'ail odorant ; 

 Auteur anonyme, attribué à Virgile (70 av. J.-C.-19 av. J.-C.) - poète latin - Le cachat (l'ail)
Partager cet article
Repost0

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Recherche

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Catégories

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Evans - Jura

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mes Blogs Amis À Visiter