3 septembre 2021 5 03 /09 /septembre /2021 22:51

 

Mythologie des fleurs


Tournesol (Helianthus),

la fleur soleil

 

 

Le genre Helianthus, couramment appelé les hélianthes ou soleils est un genre originaire des Amériques. Ils font partie des Astéracées. 

 

Nous adorons le lys que nous voyons grandir

Et les hauts tournesols plus clairs que le Nadir

- Cercles environnés de pétales de flammes - 

Brûlant à travers leur ardeur, nos âmes.


Émile Verhaeren (1855-1916), Les Heures d'après-midi.

 

Paul Jones (1921-1997)


 

 


Le tournesol, hélianthus Annuus,

roi des hélianthes 


Originaire d’Amérique du Nord, le tournesol  est une grande plante annuelle très originale, cultivée à partir de graines chaque année, semées en pleine terre directement quand la terre se réchauffe ou plus tôt, hâtées en godet, puis transplantées en place lorsqu’il ne gèle plus. 


Le nom latin du tournesol, Hélianthe ou Soleil (Helianthus annuus), vient des mots grecs Hélios signifiant "soleil" et Anthos "fleur", ainsi que du mot latin annuus pour "annuel".

 
D’ordinaire, le tournesol peut atteindre deux mètres, mais certains spécimens géants s’élèvent deux fois plus haut. La racine principale est pivotante. Ses feuilles sont vertes et rugueuses, simples et cordiformes (en forme de coeur) alternées, sauf à la base où elles sont parfois opposées.

 

Ornant une tige raide très forte, cette fleur géante,  son cœur brun auréolé de pétales jaune d’or et formé de minuscules fleurs tubulées, fascine et attire depuis très longtemps partout à travers le monde, illuminant les champs dans nos campagnes durant l'été. On la surnomme "soleil".

 


Ce qu'on appelle communément "fleur de tournesol" n'est pas une fleur, mais un pseudanthe : les capitules, réceptacles floraux charnus, qui ont tendance à se renverser après la floraison, peuvent atteindre 30 cm de largeur. Ils sont entourés d'un involucre à bractées ovales avec un sommet pointu.


Il existe d'autres noms ou expressions vernaculaires pour le désigner : 
grand-soleil, soleil des jardins, soleil commun, graine à perroquet, hélianthe…
cette fleur s'oriente vers la lumière du soleil pour le suivre toute la journée, et la nuit, elle se repositionne en direction de l’est. Nous appelons ce phénomène l’héliotropisme.

 

C'est une plante qui qui fleurit de juillet à octobre.


Les fleurs centrales en tube, hermaphrodites, sont jaune pâle ou rouge foncé chez les variétés anthocyanées. 


Les fruits sont des akènes surmontés par deux écailles en arête. 



 

Le tournesol emmagasine de l’auxine, une hormone végétale qui régule la croissance. L’auxine, plus concentrée du côté non exposé à la lumière, entraîne la torsion de la tige vers le soleil. Par contre, une fois en pleine floraison, les tournesols cessent d’être héliotropiques et se maintiennent, en général, face à l’est.

 

La disposition des fleurs centrales (ou fleurons), ou des graines, sur le réceptacle dessine des spirales répondant aux règles de la phyllotaxie et tournant soit dans le sens des aiguilles d'une montre, soit en sens inverse. 
Une fleur de tournesol est constituée de deux groupes de spirales. 

 


D'après les chercheurs l'apparition des spirales est basée sur l'angle d'or égal à 360°/(1+phi)=137,5°. La croissance de la plante forme deux séries de spirales tournant en sens contraire.


L'existence de deux types de spirales est déjà étonnant, mais le plus frappant est le nombre de spirales de chaque type : 21  directes et 34 indirectes. Or 21 et 34 sont deux termes consécutifs de la célèbre suite de Leonardo Fibonacci mathématicien italien (v.1170-v.1250) qui a joué un rôle important dans la renaissance des mathématiques anciennes et y a apporté une contribution significative.

 

 

Mais ce n’est pas seulement une splendide fleur. Le tournesol est en effet cultivé pour l’huile que l’on extrait de ses graines. Il fournit en Europe, une des principales sources d’huiles alimentaires.


 

 

Outre la couleur jaune habituelle du tournesol, vous pouvez également opter pour l’orange, le marron, la couleur crème et le rouge foncé. La forme offre également quelques variations : grandes ou petites fleurs, rangée simple de pétales ou couronnes multiples. 

 

 

Si des hélianthes sont cultivés comme plante ornementale pour leurs fleurs, certains sont particulièrement appréciables pour leur feuillage, notamment :


 

Helianthus Salicifolia, Helianthus salicifolius 


est un soleil vivace cultivé davantage pour son port en fontaine que pour ses fleurs automnales. C’est une merveille pour les amateurs de feuillages originaux et qui ne sont pas rebutés par les plantes géantes.

Ses feuilles sont longues, fines et retombantes, denses sur la tige, si bien qu’elles semblent sourcer de terre au printemps puis forment de douces colonnes dansantes, vert frais. Ses capitules jaunes à cœur sombre, simples, mais élégants culminent à plus de 2 m. Cette espèce n’a pas une croissance agressive.



 

 

Helianthus Argophyllus


Le tournesol à feuilles argentées. Haut de 150 cm, il est caractérisé par feuillage feutré de blanc ; ses soleils jaunes au cœur noir ou parfois de variétés plus colorées sont joliment mis en valeur sur son feuillage gris.


 


 

Helianthus Petiolaris 


est un soleil annuel ressemblant au tournesol.


communément appelée tournesol des prairies ou moindre tournesol. Le naturaliste et botaniste Thomas Nuttall a été le premier à décrire le tournesol des Prairies en 1821.

Le mot petiolaris en latin signifie "avoir un pétiole". 

 


 



 

Helianthus Deserticola, le tournesol du désert, 


est une espèce végétale annuelle originaire de l' Arizona , du Nevada et de l' Utah, atteignant 40 centimètres de hauteur avec d'abondants points de résine sur le feuillage. Les feuilles mesurent jusqu'à 5 centimètres de long. Les capitules contiennent environ 7 à 13 fleurs à rayons et plus de 25 fleurs à disques . Il pousse dans des endroits secs et ensoleillés à des altitudes de 400 à 1 500 m. 


C'est une espèce fille des espèces Helianthus annuus et Helianthus petiolaris. 


 

 

 

Helianthus Debilis,




Helianthus debilis est originaire d'Amérique du Nord, en passant par l'Amérique centrale, et jusqu'au Chili au sud. Elle est adaptée à des types d'habitat côtier et peut-même pousser directement sur les plages. Il tolère les lieux modérément salins mais pas une quantité excessive de brouillard salin et d'inondation.

Il supporte très bien les sécheresses. Il n'a aucune difficulté à se développer dans les sols pauvres en nutriments. Il pousse facilement dans le sable, dans les limons ainsi que dans les sols alcalins et acides. Cette espèce est très utile car elle permet d'empêcher l'érosion des dunes de sable. Cette espèce a été introduite et s'est naturalisée dans d'autres pays et sur d'autres continents.


 

 

Hélianthes ou soleils vivaces


Les hélianthes vivaces fleurissent le plus souvent tardivement dans la saison. Leur haute stature en fait des plantes de fond de massifs. La plupart ont besoin d’un sol riche et un peu frais, mais drainant, ainsi qu’une exposition ensoleillée. Ils sont plantés ou divisés au printemps. Les grands hélianthes vivaces sont aussi utiles pour réaliser très rapidement un écran avec le voisinage, là où il n’y a pas possibilité de mettre une haie arbustive.

 


Les plus anciens  :


Helianthus Laetiflorus, hélianthe raide,

soleil vivace, Topinambour à fleurs joyeuses

 

(Helianthus x laetiflorus Pers., 1807, Helianthus x rigidus sensu Rydb. non (Cass.) Desf., 1829, Helianthus x scaberrimus Britton & A.Br., Helianthus x scaberrimus Elliott, 1823, Helianthus x subrhomboideus Rydb., 1900)

 

Plante de la famille des Astéracées. Cette espèce est considérée par beaucoup d'auteurs comme un hybride entre H. pauciflorus et H. tuberosus, deux espèces originaires d'Amérique du Nord.

Cet hybride horticole à fleurs jaunes qui ressemble à un petit tournesol. Elle se naturalise dans les friches humides où il peut former de gros massifs. La tige est rameuse dans le haut avec des feuilles opposées, lancéolées, hispides, dentées, à pétiole court et ailé, alternes. Les capitules ont de longs fleurons ligulées jaunes pointus ou bidentées. Les fleurons tubuleux sont bruns et l'involucre est en forme de cupule.


La floraison est plutôt automnale (à partir d’août jusqu’aux  gelées) et ne passe pas inaperçue. Envahissante et colonisante, elle peut étouffer les petites plantes vivaces à proximité.


 



 

 

Helianthus Atrorubens 

 

Les fleurs présentent des fleurons rayonnants jaunes d'or, rouges ou parfois plus sombres alors que le disque central peut être jaune, brun ou pourpre.

Période de floraison : août, septembre, octobre.


Vivace impressionnante et vigoureuses, à racines rampantes ou tubéreuses, à tiges pourprées érigées et longues feuilles simples, vertes, poilues. La floraison, constitue un véritable bonheur visuel, les inflorescences en capitules terminaux sont jaune d'or avec un disque central brun pourpré. Véritable plante à rhizome, de fond de plate-bande, produisant en automne une abondance de fleurs parfaites en bouquet. 


Couper les hampes florales fanées pour prolonger les floraisons. Rabattre la touffe sèche dès qu'elle n'est plus décorative et pailler avec un compost humifère.

 


 

Helianthus Giganteus, tournesol géant

 

est généralement développé comme un annuel, il  peut culminer jusqu'à 2,50 m selon les variétés. Il est solide et vigoureux. Si vous recherchez le plus grand et le plus gros tournesol, vous l'avez trouvé ! 


Les Helianthus vivaces sont de hautes plantes aux fleurs colossales du jaune soufre au jaune d'or, aux larges pétales, avec de plus petites fleurs brunes qui en composent le centre. Elles sont soutenues sur des pieds vigoureux avec de grandes feuilles raides, velues, et quelque peu collantes. 


Les plants fleurissent à partir de Juillet jusqu’en Septembre. Ces tournesols sont audacieux, beaux et faciles à cultiver. Le tournesol géant est employé commercialement pour l'huile de cuisine et la margarine, et même comme pétrole de voiture.


Le Helianthus Giganteus préfère un endroit ensoleillé dans un sol bien-draine, et il est très tolérant de la sécheresse et des sols pauvres. Si les plants sont plantés à l’ombre partielle, le jalonnement peut être nécessaire pour les soutenir, ou les plants peuvent être pincés à la plantation pour favoriser l'embranchement.


 

 

 

 

Helianthus Pumilus, tournesol de brousse

 

est un tournesol nain puisqu’il n’excède jamais le mètre en hauteur, il se limite le plus souvent entre 30 et 50 cm. Très rustique, ce tournesol florifère plus large que haut est de plus une espèce de terrain caillouteux et sec.

C'est une plante vivace, avec les tiges dressées, hispides ou strigeuses. Les feuilles caulinaires sont vert cendré, généralement à 3 nervures partant de la base. Les fleurs sont jaunes ; anthères brun foncé à noir, appendices foncés. Cypsèles à poils clairsemés.

Floraison fin d'été 


 

 

Helianthus verticillatus, tournesol verticillé,


est une plante rare que l'on ne trouve que dans quelques endroits du sud des États-Unis. Cette plante a été décrite en 1892 par Samuel Bain, à partir de collections obtenues dans le comté de Chester, TN. Elle a été classé parmi les espèces en voie de disparition en 2014 lorsque le US Fish and Wildlife Service a publié une règle finale le protégeant en vertu de la loi sur les espèces en voie de disparition . Les principales menaces sont la foresterie industrielle et les plantations de pins en Alabama, en Géorgie et au Tennessee. Ils atteignent 1,8 m à 4 m et se trouvent principalement dans les forêts, à côté des ruisseaux et des zones humides ressemblant à des prairies. 


L'espèce n'a été capturée à nouveau qu'en 1993, lorsqu'elle a été découverte dans le comté de Floyd, en Géorgie. Dans le Tennessee, les plantes sauvages ne se trouvent désormais que dans le comté de Madison ; d'autres populations ont très probablement disparu en raison de la perte d'habitat.


Elle produit des fleurs jaunes d'or de la fin août ou du début septembre à la mi-octobre ou jusqu'aux gelées. Ce tournesol est largement pollinisé par les insectes.

 

 

Quelques hélianthes cultivés en tant que légumes :

Certains hélianthes vivaces produisent des organes de réserves souterrains, des tubercules qui peuvent être consommés.

 

 

Helianthus strumosus, hélianthe scrofuleux,

hélianthi, ou le salsifis d’Amérique

 

ou est une plante vivace rhizomateuse appartenant à la famille des Astéracées. Il est originaire d’Amérique du Nord où il croît en marge forestière. Très proche du topinambour (Helianthus tuberosus), avec lequel il est capable de s’hybrider naturellement, le salsifis d’Amérique est bien moins connu, mais revient au goût du jour parmi les légumes originaux à redécouvrir.

Helianthus strumosus, bien qu’assez variable, est caractérisée par ses hautes tiges rigides, non ramifiées et légèrement pruinées. Ses feuilles qui ressemblent à celles du topinambour sont ovales, à base conique, pointues, avec des dents irrégulières peu profondes. Le limbe est souvent de texture rugueuse.

Les inflorescences de l’hélianthe scrofuleux se développent à partir de l’aisselle des feuilles supérieures entre août et septembre. 
Une tige produit de 3 à 15 marguerites jaunes, jolies et gaies, au cœur jaune entouré de 8 à 20 larges ligules jaune vif. Ces marguerites jaunes tiennent assez bien en fleurs coupées. Elles sont attractives pour les insectes, mais produisent rarement des graines en Europe.

Cette plante vivace développe des organes de réserve sous forme de tubercules allongés, les fameux salsifis d’Amérique.

 

 

Helianthus tuberosus, hélianthe tubéreux,

Topinambour commun,  artichaut de Jérusalem,

truffe du Canada ou soleil vivace,

 

Le topinambour commun produit des tubercules au gout d’artichaut, il fait partie des fameux légumes anciens que des restaurateurs de renom ont remis au goût du jour.


C'est une plante qui appartient à la même famille que celle du tournesol. Elle est cependant vivace grâce à ses tubercules, qui se consomment en salade ou cuits, comme les pommes de terre. Selon la variété, les tubercules bosselés sont plutôt ronds (topinambour  "Patate") ou allongés ("opinambour 'Fuseau"), à la peau blanc crème (topinambour "Sakhalinski blanc") ou rose violacée (topinambour "Violet de Rennes").
Les tiges, épaisses, rigides et poilues, peuvent atteindre 3 mètres de haut. Ramifiées sur la partie haute, elles portent de larges feuilles ovales à lancéolées, rugueuses et pubescentes.


Les fleurs n'apparaissent qu'à la fin de l'été. Ce sont de beaux capitules jaunes, de taille moyenne, réunis en grappes lâches.


La récolte du topinambour se fait à partir de novembre jusqu'à la fin du mois de mars, au fur et à mesure des besoins, car, une fois sorti de terre, il ne se conserve pas longtemps.


Le genre Helianthus comprend une cinquantaine d'espèces, toutes originaires d'Amérique du Nord, dont le topinambour (Helianthus tuberosus L.).

 

 

Helianthus maximiliana, hélianthe de Maximilien 


est un peu similaire au topinambour, mais avec un rendement de tubercule moindre. Il est parfois aussi cultivé comme plante ornementale. Il supporte les sols très compacts. Une variété appelée ‘Prairie Gold’ est sélectionnée pour ses graines oléagineuses et son adaptation en sol non travaillé, pour la permaculture.


Certaines espèces sont vivaces mais en général, le tournesol est annuel car sa rusticité est faible. Le tournesol est cultivé pour ses graines, que l’on peut déguster natures, grillées ou salées. Les graines sont également  riche en huile alimentaire de qualité qu’elles fournissent, l'une des trois sources principales d'huile alimentaire en Europe.


 

 

 

Apiculture

 

 

Le tournesol est une plante mellifère riche en pollen et en nectar, qui sert aux abeilles pour concocter du miel de tournesol !

 

Particulièrement attirantes pour les insectes pollinisateurs : les mouches, les abeilles et bourdons, les syrphes et les papillons. Largement fécondées, les fleurs des hélianthes produisent ensuite des graines comestibles, riches en huiles qui sont une source de nourriture importante pour les oiseaux et les petits mammifères. Les hélianthes sont donc un ajout très favorable à la biodiversité du jardin.

 

Une fois mûre, au bout de trois mois environ, la plante se prépare à s'épanouir et se fige alors, tournée vers l'est. Des chercheurs ont modifié la position des pots où poussaient des tournesols, les orientant délibérément vers l'ouest ; ils ont alors constaté que moins d'insectes venaient alors les polliniser. A l'inverse, lorsqu'elles sont orientées vers l'est, elles sont beaucoup plus activement visitées par les insectes, en en accueillant cinq fois plus, chauffant plus tôt aux heures matinales et fraiches.
 


Un cœur de tournesol mesure de 5 à 50 centimètres de diamètre, et produit entre 100 et 8 000 graines.

 

Un champ de tournesol est un paradis pour les abeilles ; le rendement d’un hectare peut être de 25 à 50 kilos de miel. Une fois la récolte achevée, il reste les tiges, qui contiennent de 43 à 48 % de cellulose ; elles sont utiles entre autres pour fabriquer du papier. Tous les résidus de la plante peuvent servir de fourrage ou d’engrais.


 

 

 

Mythologie grecque

 

Ovide, Publius Ovidius Naso (43 av. J.-C.- 18 ap. J.-C.),  poète latin qui vécut durant la période qui vit la naissance de l'Empire romain. 
les Métamorphoses.



Le tournesol, Clytie et Hélios 

 


"La nymphe aquatique Clytie était la maîtresse du dieu du soleil Hélios (Apollon).

Bien que Clytie soit d’une remarquable beauté, Hélios (Apollon) ne répond pas à son amour, il est tombé amoureux de Leucothoé (la soeur de clytie). Folle de jalousie, Clytie la dénonce au père de la jeune fille, Orchamos, roi de Babylone. Pris de rage, il décide de l’enterrer vivante.

Hélios (Apollon) essaye en vain de sauver sa bien-aimée et lui rendit hommage en versant sur sa sépulture une sorte de manne parfumée d'où naquit l'encens.

Attristé et trahi, il refuse de tomber dans les bras de Clytie. Désespérée par la portée de son acte, Clytie passa ses jours et ses nuits sur un rocher, et se laisse dépérir.  

Mourant de chagrin, lentement, son corps s’enracine et se métamorphose en tournesol en tournant fixement chaque matin son regard vers le char d'Hélios (Apollon) son dieu soleil qui ne voulut jamais la revoir."

 

Clytie par Michael Van Zeyl

 
 

 

 

Légendes

 

 

Histoire de la fleur de tournesol

 

On raconte que la fleur Tournesol n’était pas satisfaite de sa taille : 

- "Je ne veux pas rester petite. Je veux devenir aussi grande qu’un arbre et je vais me mettre enquête de quelqu’un qui m’aidera."

Vénus et les étoiles ayant refusé de l’aider, elle demande à la Lune. Elle commence alors à pousser si haut que le Soleil s’en aperçoit. Il fait rassembler tous les "enfants-fleurs" de tournesol et les dispose en spirales dans des corbeilles.

Lorsque les fleurs éclosent, seules celles à l’extérieur y parviennent, créant ainsi de magnifiques fleurs.

Elle est ainsi devenu la plus grande fleur. Cependant, il y a un problème : elle s’occupait tellement de pousser sur sa tige qu’elle en a oublié ses racines : 

- "elles sont si courtes et peu résistantes !"

Le Soleil lui dit : 

- "À partir de maintenant, vous me regarderez, afin de bien voir et bien entendre tout ce que je vous indiquerai ! ".

C’est pourquoi le tournesol suit le soleil toute la journée… selon la légende.


* source : «Von Planzen und Tieren, Steinen und Sternen  » Mellinger Verlag – Stuttgart 1974.


 

 

Légende roumaine 

 

La lune le soleil et le tournesol


Suite à une guerre entre la Lune et le Soleil. La fille du Soleil, Hélianthe, d’une beauté remarquable, décida de combattre la Lune et en sortit victorieuse. 


Furieuse de sa défaite, la Lune lança un sortilège à Hélianthe et lui dit :

- "que tu sois à jamais une plante, que "le tournesol" devienne ton nom et lorsqu'il fera soleil que tu regardes toujours vers ton père ! "


Ainsi, la jeune fille se transforma, ses cheveux blonds devinrent des fleurs jaunes et ses yeux noirs des graines. 


Aujourd’hui encore, le sortilège n’est pas rompu : Hélianthe, métamorphosée en fleur, regarde toujours en direction de son père, le Soleil.


 

 

 

7000 à 2600 ans av. J.C.


Chez les peuples primitifs, le soleil source de la lumière et de la vie, aussi fut-il élevé au rang des dieux par un grand nombre de peuples.

 

Comme le tournesol ressemble à un petit soleil, synonyme de soleil, de lumière, de vie, de fécondité, de santé et de sagesse. il était considéré comme le symbole des dieux du soleil en Amérique, sa patrie d'origine.


Tout dans la plante était utilisé lors de leurs cérémonies religieuses.


Des tournesols en bois sculpté, des tribus amérindiennes ont été découverts en Arizona sur des sites archéologiques.


Le tournesol est originaire d’Amérique latine où il est cultivé par les Mexicains depuis plus de 7000 ans. Les Aztèques cultivaient déjà la fleur de tournesol qui était considérée comme sacrée. 


On dit que les indigènes de l’Empire Inca vénéraient un tournesol géant, et que les prêtresses incas portaient de grands disques de tournesol faits d’or sur leurs vêtements. 

 

On a trouvé des représentations de tournesol dans les temples de la cordillère des Andes, et les Indiens d'Amérique avaient l'habitude de placer des bols de graines de tournesol sur les tombes de leurs morts. 


La fleur était un symbole du Soleil chez les Incas du Pérou ; lorsque l'empereur était porté sur son trône d'or, les nobles guerriers qui marchaient près de lui tenaient à la main un Tournesol fait du même métal.
il est cultivé au Mexique par les Aztèques qui le considèrent comme sacré. 


Le tournesol est utilisé depuis longtemps par les peuples d’Amérique pour ses propriétés nutritives, médicinales, tinctoriales. Si la forme sauvage existe depuis plusieurs millénaires, l’archéologie suggère que la culture et l’amélioration du tournesol remonteraient à environ 4.100 av. J.-C. Des vestiges de graines de tournesol ont été découvertes (en 2001) à San Andres, un site archéologique dans la région de Tabasco au Mexique.
Ces graines semblent être de 1200 ans plus vieilles que celles retrouvées sur la côte est des USA.

Elles ont été datées à 4100 ans avant Jésus-Christ.


Selon de récentes recherches, le tournesol aurait été domestiqué dans le centre-est des Etats-Unis. D'un tournesol sauvage, essentiellement poly-flore et ramifié, les Amérindiens sélectionnent une plante ayant un seul capitule qui porte des graines plus grosses. 
 

On extrayait du pollen et des pétales un pigment permettant de réaliser des peintures rituelles et lors de cérémonies à caractère solaire, les prêtresses arboraient des colliers faits de pétales de tournesol.


 

 

Les chercheurs de l'Université de Cincinnati et de l'Université de l'Etat de Floride ont montré que le tournesol était domestiqué au Mexique 4000 ans avant ce qui avait été précédemment estimé.

 

Mexique
Il existe aujourd'hui des preuves solides que deux événements similaires ont eu lieu à des milliers d'années et des centaines de kilomètres de distance...


Lentz et ses collègues ont rassemblés des données archéologiques, linguistiques, ethnographiques et ethnohistoriques prouvant que le tournesol était entré dans la culture mexicaine 2600 avant JC; sa culture était très répandue au Mexique et s'étendait jusqu'au Salvador. Enfin, il était bien connu des Aztèques, et est toujours utilisé, aujourd'hui, par les cultures traditionnelles d'Amérique centrale.

 

Mais, l'inconnue réside dans le fait qu'on ne sait pas si les cultures du tournesol Mexicain et d'Amérique du Nord sont liées.

 

Il est assez difficile de déterminer exactement l’origine de l’usage du tournesol chez les Amérindiens dans la mesure où ses graines sont beaucoup plus fragiles que les graines de maïs qui, une fois séchées, peuvent se conserver pendant des millénaires. Cependant, les chercheurs ont découvert des graines éparses de tournesol dans les sites archéologiques de l’Amérique du Nord et de l' Amérique du Centre, plus précisément dans des tombes au Mexique.

 

En fait, les graines de tournesol (akène) ont été retrouvées au Mexique dans des situations où la conservation était particulièrement bonne.
L'utilisation de la spectrométrie de masse par accélérateur a permis de dater des graines à plus de 2600 avant JC.


Enfin, les stratégies de recherche archéologique dans de nombreux domaines de la Méso-Amérique se sont concentrées davantage sur l'architecture monumentale que sur l'évolution agricole.

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Les Otomi, l'un des groupes indigènes mexicains interrogés, utilise le nom "dä nukhä", qui se traduit par "grande fleur qui ressemble au dieu-soleil", une référence au culte solaire pré-colombien. Le tournesol est encore couramment utilisé comme ornement dans leurs églises.

 




VIII° - XIII° siècle

 


Il semble que les Hopis soient venus vers VIII°  siècle,  du sud pour s'installer dans l'actuel Arizona.

 

Entre 700 et 1100, ils ont construit ou emménagé dans les pueblos de Mesa Verde, Chaco Canyon, Aztec, Wupatki, Betakin et Keel Seek où l'on trouve leurs signes de clans sur des murs.

 

Pendant les grandes sécheresses de 1276 à 1299, la plupart de ces pueblos ont été désertés. C'est durant la même période que les villages sur les trois mesas ont été fondés.


Les Indiens "Hopi" séchaient les fibres des tiges de tournesols afin de confectionner des cordes, des tressages pour faire de la vannerie. Également ils extrayaient une teinture d’une variété de tournesol sauvage aux graines violettes (les akènes ou fruits) qu'ils broyaient dans de l’eau.


La fleur bouillie donnait une teinture jaune avec laquelle ils teignaient tout aussi bien les tissus que leur corps pour leurs rituels.


 

 

 

XIII° - XVI° siècle

 


Mexique (V. 1200 apr. J.-C. - 1521 apr. J.-C.)

 

Les Aztèques, ou Mexicas (du nom de leur capitale, Mexico-Tenochtitlan), étaient un peuple amérindien du groupe nahua, ( de langue nahuatl).


Le tournesol était un symbole et une métaphore de la guerre, une offrande au dieu de la guerre Huitzilopochtli, et était représenté sur les boucliers de plusieurs divinités importantes... 


D'après L’archéobotaniste David Lentz de l'université de Cincinnati (Ohio) :


"Lorsqu'on les interroge sur les tournesols, les personnes de la culture Nahuas au Mexique, les descendants des Aztèques, nous ont donné un indice pour faciliter l'interprétation de textes historiques", "le Nahuas moderne utilise deux mots pour le tournesol : 


"chimalxochitl", qui signifie  "bouclier fleur" ou


"chimalacatl", qui signifie "bouclier roseau", qui est également une référence à sa tige creuse et large.

 

Ces termes nous ont conduit à des tournesols en références à la liste des chroniques au début du 16° siècle, de la société aztèque, (le Codex de Florence, écrit par Fray Bernardino de Sahagun). 

 

Tournesol (Codex de Florence livre 9) avec tampon préhispanique avec motif floral de Texcoco

 

 

Son association avec le soleil, le dieu de la guerre et la pièce le bouclier, le tournesol figure clairement dans les conceptions de bouclier de plusieurs divinités mexicaines éminentes, dont Huitzilopochtli.


Dans le Codex de Florence, le tournesol est décrit dans le cadre d'une offre au dieu Soleil ", Huitzilopochtli."

 

Le travail de Fray Bernardino de Sahagún (1499-1590) constitue l’une des sources historiques les plus renommées de l’ancien Mexique.  Son travail contient le Codex Florentine, un manuscrit divisé en deux colonnes de textes en Náhuatl et en espagnol.


 

               Huitzilopochtli représenté dans le codex Telleriano-Remensis.

 

 

Le tournesol (girasol ou mirasol) a longtemps été utilisé au Mexique comme fleur ornementale et , a été cultivée dans les champs, a été consommée par la population locale, (les graines consommées fraîches ou broyées et mélangées à la bouillie traditionnelle -comme une boisson connue sous le nom d'atole ), en tant que médicament  pour apaiser la poitrine, traiter les brûlures ou les piqûres

on la trouve

dans les herbes médicinales compilées en 1615 par Francisco Hernández, médecin de la cour du roi Felipe II d'Espagne)


Le tournesol était associé au culte solaire et à la guerre, et en tant que symbole sacré.


Illustrations de tournesol dans l'herbe médicinale de F. Hernández, Livre 1


 


Le Codex florentin encyclopédique de Sahagún, comprend les mêmes noms, mais  il donne également un aperçu de l'utilisation rituelle et du symbolisme du tournesol, parmi la noblesse mexicaine et les marchands qui jouaient un rôle vital dans l'approvisionnement de l'élite de Tenochtitlan en produits de luxe de tout l'empire aztèque désireuse d'afficher ses richesses.

 

Ils organisaient de somptueux banquets, les jours favorables du calendrier aztèque. Ces fêtes opulentes, étaient en partie destinées à "reconnaître " et à honorer les pauvres et les personnes âgées de leur communauté. 


 

Ils étaient aussi l'occasion de cimenter des liens entre les marchands (qui devaient souvent se frayer un chemin à travers des territoires étrangers hostiles) et les guerriers de haut rang, qui étaient toujours invités, ainsi que les membres de la noblesse.... 

Fleurs comme cadeaux de banquet (tournesol au centre), Codex florentin encyclopédique de Sahagún Livre 9

 

 

Quatre ingrédients étaient proposés aux invités lors des banquets des marchands : 


"les fleurs, le tabac, la nourriture, le chocolat" (boisson rituellement mousseuse à la fin du festin). Le Codex précise le rôle de chacun d'eux à tour de rôle, en commençant par le tabac...

Tube de tabac et tournesol: cadeaux pour les nobles avec les associations militaires... Codex florentin encyclopédique de Sahagún Livre 9

,
 

L'hôte du banquet, accompagné de chanteurs et de tambours, effectuait une offrande rituelle à la pyramide de Huitzilopochtli, où il déposait "des fleurs de tournesols",  des colliers et des guirlandes de fleurs. 

Offrandes de tournesols et autres fleurs et tubes de tabac à Huitzilopochtli ; Codex florentin encyclopédique de Sahagún Livre 9

 

 

Il n'y avait pas que les marchands aztèques qui arboraient des tournesols. Les dirigeants et les nobles exhibaient des tournesols ornés de bijoux, confirmant peut-être leur allégeance à Huitzilopochtli et au Soleil. 


Netzahualpilli, souverain de Tetzcoco, est représenté dans le Codex Ixtlixochitl tenant un bourgeon de tournesol jaune et rouge et un tournesol ouvert dans chaque main.

 
Pour ce grand poète-roi (comme son père Netzahualcóyotl), les fleurs de toutes sortes, omniprésentes dans les chansons et les poèmes nahua, étaient belles non seulement comme ornements physiques mais aussi comme métaphores.

 
Le tournesol (" fleur-bouclier "), est l'une des rares espèces de fleurs à être spécifiquement nommée dans la poésie náhuatl.

 Netzahualpilli, Codex Ixtlixochitl feuille 108r

 

 

Des restes de graines de tournesol ont été découverts dans des offrandes sur le site principal aztèque du Templo Mayor à Mexico. 


 

Motifs soleil


- Fleurs préhispaniques : verticilles de fuseau en céramique de Xaltocan (cité-État précolombienne située sur une ile du lac Texcoco dans la vallée de Mexico. la ville était à l'origine occupée par les Otomis mais à la suite d'une guerre au XIV° siècle le site est occupé par les Aztèques). ;

- Sculpture en pierre mexicaine 

 

 

 

XVI° siècle

 

Ayant traversé l’Atlantique avec les conquistadors espagnols en 1510, cette plante s’est répandue rapidement  dans toute l’Europe occidentale.  Au début, le tournesol a eu une fonction purement décorative dans les jardins, aussi bien privés que botaniques. 

 

Il est fort possible que les Espagnols n'aient d'abord pas été conscients du puissant symbolisme de la fleur lorsqu'elle leur a été offerte en gage d'alliance militaire par les "Tlaxcaltecans" lors de la campagne épuisante de deux ans contre les Aztèques.  Dans les années qui ont suivi la Conquête, les autorités espagnoles ont peut-être supprimé le tournesol pour éviter de réveiller ses connotations religieuses et militaires. Ce serait en effet un témoignage de son pouvoir profondément symbolique dans la culture des Mexicains...


Les chercheurs soulignent que le tournesol, associé au culte solaire et à la guerre, au Mexique, a pu conduire à sa suppression après la conquête espagnole.


Le chercheur David Lentz. :


"Le tournesol passait pour être un puissant aphrodisiaque, ce qui pourrait avoir également contribué à ce qu'il soit interdit par les prêtres Espagnols", 

 


La conquête de Tenochtitlán - Mexique.

Représentant la chute de Tenochtitlan en 1521 , lors de la conquête espagnole de l'empire aztèque .

Peinture seconde moitié du XVIIe siècle

Collection Jay I. Kislak; Division des livres rares et des collections spéciales (26.2).


 

 

 

Lorsque Francisco Pizarro (1475-1541) conquistador espagnol. Il conquit l'Empire inca et fut aussi gouverneur de l'actuel Pérou (Nueva Castilla).

Il est connu pour avoir emprisonné et condamné à mort en 1533 l'empereur inca Atahualpa après la bataille de Cajamarca.

En 1532, il s'est battu au Pérou, et trouva le tournesol géant, vénéré par les Indiens de l'empire Inca, image sacrée de leur dieu Soleil.  

Les prêtresses incas, les vierges du soleil, portaient des disques de  grands tournesols  d'or sur leurs vêtements.

 

 

 

Le tournesol aurait été introduit en France sous François Ier (1494-1547) et poussait déjà dans les jardins du roi, comme plante ornementale. 

 

 

 

XVII° siècle

 


1632-1633

Anton Van Dyck (1599-1641), 

Autoportrait avec un tournesol, 1632-1633. 

Collection particulière.

Installé à Londres au début des années 1630, l'artiste flamand devint Premier Peintre du roi Charles Ier d'Angleterre auquel il offrit son profond dévouement, symbolisé par la fleur de tournesol aux pétales d'or.

 

 

1633

Anton Van Dyck (1599-1641), 

Étude pour le portrait de Sir Kenelm Digby (1603-1665), philosophe anglais


 

 

 

Le codex Gottorfer (Gottorfer Codex en allemand ou gottorpske kodeks en danois) est un ouvrage de botanique en quatre volumes commandée par Frédéric III de Holstein-Gottorp entre 1649 et 1659 pour représenter le large assortiment de plantes qui poussaient dans les jardins ducaux au Château de Gottorf ("Gottorp") dans le duché de Schleswig.


Les 365 pages illustrées de l'ouvrage représentent 1 180 plantes peintes à la gouache sur du parchemin de veau par le peintre de Hambourg, Hans Simon Holtzbecker ( v. 1649-1671)


Helianthus annuus 


Tournesols 


 

 

 

 

XVIIème siècle.

 


Samuel de Champlain (v.1567 et 1574-1635), colonisateur, navigateur, cartographe, soldat, explorateur, géographe, commandant et auteur de récits de voyage français. Il fonde la ville de Québec le 3 juillet 1608.


Il a introduit en France le topinambour Helianthus tuberosus qui vient des Amériques. 

 

Fleurs de topinambours -1880 – de Claude Monet.

 

 

1670

Pierre Mignard (1612-1695),

La marquise Athénaïs de Montespan (1640-1707), 1670.

Portrait de Madame de Montespan (1641-1707), Maîtresse du roi Louis XIV 

Madame de Montespan était la maîtresse de Louis XIV depuis 1667. A cet égard, elle fut souvent représentée par Pierre Mignard, Premier Peintre du roi. L'élégant bouquet de fleurs de tournesol évoque ici les faveurs royales dont elle bénéficiait et le rayonnement de sa beauté sur les charmes de la Cour.

Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.

 

 

 


Charles de La Fosse (1636-1716),

Clytie changée en tournesol, 1688.

Versailles, musée national du Château et de Trianon.

 

 

 

De retour des Pays-Bas en 1698, le tsar russe Pierre le Grand a rapporté chez lui des graines de tournesol, et des pommes de terre.. 

Le tsar prévoyait que les Russes pourraient faire bon usage de ces derniers, mais les gens résistèrent dans un premier temps.

 

 

 

XVIII° siècle 

 

 

Durant les monarchies, le tournesol était le symbole de la puissance, de la richesse, de la soumission, de la fidélité.

 

Ainsi, par exemple, au zénith de son pouvoir le roi Louis XIV faisait frapper des jetons à l'effigie du soleil et du tournesol. 

 

Louis XIV, Flandre, États de Lille de 1713, Jeton, Signé TB, 
Le Soleil éclairant un pied d'hélianthe ou tournesol, placé à droite

 

 

 

Auteur anonyme - 

1° quart - XVIII° siècle

Portrait de Madame de Montespan (1641-1707), Maîtresse du roi Louis XIV 

Commandé par le maréchal de Tessé pour le château de Vernie

Le Mans, Musée de Tesse - 1794


 

 

 

John Miller ou Johann Sebastian Mueller (1715-1790)

illustrateur et un naturaliste anglais d'origine allemande


Il illustre de très nombreux ouvrages de sciences naturelles, principalement de botanique.

Il réalise les planches de "Illustratio systematis sexualis Linnaei"  (Illustration du système sexuel de Linné)en 1777.


J.S., Borckhausen, M.B., Illustratio  systematis sexualis Linnaei (German) ], t. 68 (1770-1777) [J. Miller] Find classic sunflower seeds and dozens of new sunflowers (Trouvez des graines de tournesol classiques et des dizaines de nouveaux tournesols).


 


 

Johann Paul Friedrich Richter (1763-1825), mieux connu sous le pseudonyme de Jean Paul écrivain allemand.

Pensées extraites de tous les ouvrages de Jean-Paul. 


"Un ami est à-la-fois le soleil et le tournesol, il attire et il suit"

 

 

 

Dans le calendrier républicain, le Tournesol était le nom attribué au 19e jour du mois de vendémiaire, premier mois du calendrier républicain français.

Il correspondait à quelques jours près (selon l'année) à la période allant du 22 septembre au 21 octobre du calendrier grégorien.


Il tirait son nom "des vendanges qui ont lieu de septembre en octobre", selon les termes du rapport présenté à la Convention nationale le 3 brumaire an II (24 octobre 1793) par Fabre d'Églantine, au nom de la "commission chargée de la confection du calendrier ".


 

 

XIX° siècle

 

 

 

Alexandre Soumet (1788-1845) poète et dramaturge français

 

Le ciel

 

..."Et la terre complice abandonne sans voiles

Son firmament de fleurs au firmament d'étoiles ;

Excepté les faveurs du tournesol vermeil,

Dont l'amour dédaigneux ne répond qu'au soleil". (...)


 

 


A partir de 1830, c'est en Russie que la production commerciale du tournesol a commencé. Quelques années plus tard, la région de Voronej produisait des milliers de tonnes d’huile de tournesol. 


Les Russes l'utilisaient car il ne figurait pas sur la liste des corps gras interdits par l'Église orthodoxe, lors du carême. 


La culture s’est vite propagée dans les pays voisins d’alors : la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie, l’Ukraine et la Yougoslavie.


Jusqu’au début du XIX° siècle pratiquement,  tout le reste de l’Europe a ignoré l’existence de cette huile. 


Ce sont des immigrants russes qui, à la fin du XIX° siècle, ont réintroduit le tournesol en Amérique du Nord. En effet, les premiers colons du Nouveau Continent n’avaient pas adopté la culture du tournesol que pratiquaient les Indiens. 


 

 

 

Eduard Mörike (1804-1875) écrivain romantique wurtembergeois.

..."Ainsi qu’un tournesol, mon âme est tout ouverte, impatiente, écartelée d’amour et d’espérance"...


 

 

1878

Angelo de Gubernatis

Mythologie des Plantes ou Les légendes du règne végétal
Tome I


..."Les Grecs aussi ont fait entrer leur Helios dans le nom de plusieurs plantes. Clytia aimait Hélios sans espoir ; les dieux, la voyant se tourner continuellement vers Helios, la changèrent en une fleur qui se tourne toujours vers le soleil450 : c’est l’Helianthemum roseum de Decandolle. J. B. Porta, (1535-1625)écrivain italien, polymathe, fasciné par le merveilleux,  dans ses "Phytognonomica", d’après les anciens, nous parle de l’hélianthe ou heliocallis comme d’une herbe qui donne la beauté aux rois persans451, mais sans pouvoir l’identifier"...


 

 

 

1880

Claude Monet  (1840-1926) peintre français et l’un des fondateurs de l'impressionnisme.

Jardin de Monet à Vétheuil (1880)

 


 

1881

Claude Monet (1840-1926), peintre français et l’un des fondateurs de l'impressionnisme

Monet a toujours aimé être à l’extérieur et partout où il vivait, il plantait des fleurs. Il justifiait son jardinage obsessionnel par le fait que les fleurs lui donnaient un sujet à peindre. Il aimait particulièrement les tournesols. 

Bouquet de soleils


 

 

Claude Monet (1840-1926), peintre français et l’un des fondateurs de l'impressionnisme

Portrait de Suzanne Hoschede aux Tournesols


 


 

Mary Cassatt (1844-1926) peintre et graveuse américaine.

Enfant et sa mère portant un  tournesol sur sa robe


 

 

 

Les Tournesols de Vincent Van Gogh (1853-1890) peintre néerlandais

 

1887

Les Tournesols est le nom attribué à deux séries de peintures réalisées par Vincent van Gogh. La première est exécutée lors de son séjour à Paris en 1887, 

Au départ, Van Gogh conçoit cette série en vue de décorer son atelier qu'il s'apprête à partager avec Paul Gauguin. 

"Dans l'espoir de vivre dans un atelier à nous avec Gauguin je voudrais faire une décoration pour l'atelier. Rien que des grands Tournesols. [...]

Enfin si j'exécute ce plan il y aura une douzaine de panneaux. Le tout sera une symphonie en bleu et jaune donc. J'y travaille tous ces matins à partir du lever du soleil. Car les fleurs se fanent vite et il s'agit de faire l'ensemble d'un trait". 

 

Vincent Van Gogh  (1853-1890) 

Deux tournesols coupés

Paris, août/septembre 1887

Musée Van Gogh - Amsterdam


 

Vincent Van Gogh  (1853-1890

Tournesols - 1887

Musée métropolitain d'art New York

 

 

    
Vincent Van Gogh  (1853-1890) 

Deux tournesols coupés

Paris, août/septembre 1887

Musée des Beaux-Arts de Berne 

 

 

Vincent Van Gogh  (1853-1890) 

Quatre tournesols flétris

Paris, août/septembre 1887

Musée Kröller-Müller  Otterlo

 

 


Les tournesols évoquent la formidable créativité de Van Gogh qui loua, en 1888, en Arles, une petite maison dont la façade était peinte en jaune.

 

La seconde série comprend quatre toiles, elle représente des bouquets de tournesols dans des vases. 


Dans une lettre à son frère datée d'août 1888, il évoque un détail de ce séjour parisien qui lui inspire la série des Tournesols : 


..."A côté de ton magasin, dans le restaurant, tu sais bien qu’il y a une si belle décoration de fleurs là, je me rappelle toujours le grand tournesol dans la vitrine."

Il s'agit d'un restaurant appartenant à la chaîne Duval qui, en 1900, portera le nom "Le Soleil", d'après une photographie de l'époque. Il est situé à côté de la galerie Boussod et Valadon, anciennement Goupil & Cie, qui emploie Theo comme directeur de succursale, au 21 boulevard Montmartre"...

 

"Je suis en train de peindre avec l'entrain d'un Marseillais mangeant la bouillabaisse ce qui ne t'étonnera pas lorsqu'il s'agit de peindre des grands Tournesols". 

— Vincent van Gogh, Correspondance Générale : Tome III, Gallimard, Paris, 1990

    
 

Vincent Van Gogh  (1853-1890) 

Vase aux trois tournesols

août 1888 

Collection privée États Unis


 

 

Vincent Van Gogh  (1853-1890) 

Vase aux six tournesols

1888

Détruit par un incendie en 1945 (bombardement de guerre : on pense que la lourde charpente en bois l'a empêché d'être secouru à temps).

Image redécouverte par Martin Bailey en 2012 dans un portfolio de quatre estampes publiées à Shirakaba , Tokyo 1921, trouvées dans les archives du Mushakoji Saneatsu Memorial Museum. 


 

 

Vincent Van Gogh  (1853-1890) 

Vase aux douze tournesols

août 1888

Nouvelle Pinacothèque  Munich

 

 

Vincent Van Gogh  (1853-1890) 

Vase avec quinze Tournesols

1889 

Musée Van Gogh  Pays-Bas

 

 

 

Van Gogh peindra cependant, fin janvier, une copie de chacun des originaux de la chambre de Gauguin en vue d'un échange avec lui, des "répétitions absolument équivalentes et pareilles". Il l'écrit à Theo dans sa lettre du 28 janvier 1889. 

..."Dans l'espoir de vivre dans un atelier à nous avec Gauguin je voudrais faire une décoration pour l'atelier. Rien que des grands Tournesols. [...] Enfin si j'exécute ce plan il y aura une douzaine de panneaux. Le tout sera une symphonie en bleu et jaune donc. J'y travaille tous ces matins à partir du lever du soleil. Car les fleurs se fanent vite et il s'agit de faire l'ensemble d'un trait"..

Vincent Van Gogh  (1853-1890) 

Vase aux douze tournesols

1888/1889 

Musée d'art de Philadelphie, États-Unis.


 

 

Vincent Van Gogh  (1853-1890) 

Vase avec quatorze tournesols

1888

galerie nationale  Londres


 

Lettre de Vincent van Gogh à Arnold Koning, 22 janvier 1889

 "Mais évidemment, j’ai peint de nombreuses autres études ou peintures pendant tout ce temps. Entre autres cet été, deux fleurs avec rien que des tournesols dans un pot en terre cuite jaune. Peint avec les trois jaunes de chrome, l'ocre jaune et le vert "Véronèse" et rien d'autre. "



En 1891, l'écrivain Octave Mirbeau achète le premier bouquet arlésien au père Tanguy, le fournisseur de peinture de Vincent van Gogh, pour 300 francs.


Julien François Tanguy, dit le père Tanguy, est un marchand de couleurs, né à Plédran en Bretagne, le 28 juin 1825 et mort à Paris, le 6 février 1894. Sa boutique, 14, rue Clauzel à Paris, fut un lieu essentiel du développement de l'impressionnisme, le père Tanguy comptant parmi les premiers collectionneurs et marchands de tableaux des peintres impressionnistes.
 

 

 

1888

Paul Gauguin (1848-1903) peintre postimpressionniste français

Van Gogh peignant les tournesols

Musée Van Gogh Amsterdam

 

 

1890

Paul Gauguin (1848-1903) peintre postimpressionniste français

femme au tournesols 

 

 

Paul Gauguin (1848-1903) peintre postimpressionniste français

Femme des Caraïbes, ou Femme nue avec des tournesols

 

 

Octobre 1898


Dans une lettre de Gauguin à son ami, le sculpteur Daniel de Monfreid, il lui demande des graines et des oignons de fleurs pour embellir son petit jardin, et combien les tournesols l'enchantèrent et le captivèrent.


Tahiti 1901

Paul Gauguin (1848-1903) peintre postimpressionniste français

Tournesols sur un fauteuil, 1901 

Galerie Kahnweiler. collection S. Chtchoukine. 

Entré à l’Ermitage en 1931.

 

 


Paul Gauguin (1848-1903) peintre postimpressionniste français

nature morte "espoir" - tournesols 

Musée des beaux-arts du Canada 


 

 

 

1891

Imao Keinen (1845-1923) peintre japonais

Les oiseaux des 4 saisons

oiseau et tournesol

Editeur :  Nishimura


 


 

1897

Helianthus argophyllus

Tournesol à feuilles argent

illustration de 1897.


 

 

 

Oscar Wilde (1854-1900)

écrivain, romancier, dramaturge et poète irlandais 

portait régulièrement un jeune tournesol à la boutonnière.

 


George Frederick Keller (1846-1883) 

dessinateur actif en Californie, connu comme le principal illustrateur du magazine satirique de San Francisco The Wasp

La Guêpe , 31 mars 1882

Caricature illustrant la visite d'Oscar Wilde en 1882 à San Francisco.

 


 

Remy de Gourmont (1858-1915) écrivain français, à la fois romancier, journaliste et critique d'art, proche des symbolistes.


Hiéroglyphes


..."Ô pourpiers de mon frère, pourpiers d'or, fleur d'Anhour,

Mon corps en joie frissonne quand tu m'as fait l'amour,

Puis je m'endors paisible au pied des tournesols"...

 

Jörg Langhans l'homme tournesol

 

 


 

1893

Evelyn de Morgan (1855-1919), 

artiste anglaise préraphaélite, 

Clytie, 1893.


 

 

 

Louis Welden Hawkins (1849-1910), 

peintre symboliste. 

Clytie, date inconnue.


 


 

Paul-Jean Toulet (1867-1920) écrivain et poète français, célèbre pour ses Contrerimes, une forme poétique qu'il a créée. 

- dixains 

 


Non, ce taxi, quelle charrette


" - Non, ce taxi, quelle charrette.

C'est sous les toits, votre entresol ?

Je t'aime... Oui c'est un tournesol...

Si tu savais comme il me traite :

Des claques voilà mes cadeaux !

Je croyais n'être jamais prête.

... Ça ? C'est moi. Laissez les rideaux. "

" - Le coeur vous est bien en dentelle. "

" - Mais il faut une heure " dit-elle

" Rien qu’à me lacer dans le dos. "


 

 

 

Paul-Pierre Roux, dit Saint-Pol-Roux  (1861-1940)

poète symboliste français.

Les Reposoirs de la procession

Édition du Mercure de France, 1893 (Tome premier, p. 87-96).

La religion du tournesol

 

À Antoine de la Rochefoucauld.

 

Soleil, roi de l’Obole !
(Paroles de Magnus.)

 

Tout à virer d’après le soleil qu’ancillairement il admirait, jamais ce Tournesol, fervent comme un coup d’encensoir figé en l’air, n’avait daigné m’apercevoir, malgré ma cour de chaque heure et de chaque sorte.

Oeil du Gange en accordailles avec le nombril du Firmament, la fleur guèbre ne voulait se distraire de son absolue contemplation.

L’indifférence de cet héliotrope me rendit jaloux de l’astre.

Naine au début tant que superficielle fille de ma vanité, cette jalousie, foncière dès qu’adoptée par ma raison, prit désormais une envergure énorme.

Mes moindres appétits de rival convergèrent vers ce mystérieux pétale à conquérir : un regard de la fleur.

Pour une telle victoire je mis au vent, l’un après l’autre, tous les moyens de stratégie possibles.

...


Vêtu d’étoffes somptueuses, comme taillées dans un songe de poète pauvre, une grappe adamantine à chaque oreille, les phalanges corselées de bagues, pontife de l’idée sous la tiare ou prince de la matière sous le diadème, j’allai promener autour de la fleur ma braverie de guêpe humaine.

Le Tournesol ne me regarda mie.

Longtemps je m’appliquai à parfaire ma force ainsi que ma beauté, conjuguant la course, le bain, les poids, luttant avec la corne ou la crinière ou le chef-d’œuvre ; une fois très fort et très beau je vins, un essaim de vierges pâmées à mes flancs, produire à l’œil incorruptible de l’inexorable idole le verger de ma forme.

Le Tournesol ne me regarda mie.

Jugeant nécessaire de joindre à l’argument du corps celui de l’âme, je lavai dans mes vagues de repentir le corbeau prisonnier en ma personne puis on me vit parader devant la spéculative avec un roucoulement de colombe aux lèvres.

Le Tournesol ne me regarda mie.

Traversé de la baroque hypothèse que cet œil pouvait n’être qu’une extraordinaire oreille de curiosité, je m’environnai de harpes, de violes, de buccins, et, comme au mitan d’un harmonieux brasier, je m’avançai saluer d’une strophe divine l’inflexible.

Le Tournesol ne me regarda mie.

Sa rude margelle en guise de pupitre, je m’abreuvai si bien à tous les seaux jaillis de la Science que les pygmalions copièrent ma renommée et que les édiles votèrent d’épaisses semelles de granit à mes statues sollicitées par les forums.

Le Tournesol ne me regarda mie.

Espérant décisif le moyen de patrie, je fondis sur la multitude étrangère, saccageai ses lois, brisai ses symboles, brûlai ses bibliothèques, pour finalement m’asseoir sur le trône du roi vaincu dont la langue coutumière de l’ambroisie léchait mes orteils d’apothéose.

Le Tournesol ne me regarda mie.

Si la fleur était simplement quelque étrange malsaine ? complotai-je un jour d’exaspérée lassitude, — et vite d’assassiner une très vieille femme en train d’éplucher des carottes.

Le Tournesol ne me regarda mie.

Découragé, rageusement j’imaginais des combinaisons, inutiles d’avance, — lorsque passèrent sur la route trois Mendiants…

Évangélique, je m’avance.

— Je suis la Semaille.

Dit le premier aux membres de terre et cheveux de fumier.

Je baisai ses cicatrices, desquelles soudainement vagit un avril d’arc-en-ciel.

— Je suis le Chagrin.

Dit le second drapé de feuilles mortes.

Je l’enchantai d’espoir, à telles enseignes que sa bouche verdâtre s’ouvrit en grenade et montra des grains de rire.

— Je suis la Vieillesse.

Dit le troisième couleur de givre et de faiblesse.

Je jetai mon manteau sur ses épaules, lui cueillis un sceptre de houx dans la lande et lui remis les fruits jolis de ma besace avec le sang rose de ma gourde, si bien qu’il partit la jambe gaillarde et les pommettes riches.

Alors, me prenant sans doute pour le soleil, le Tournesol tourna vers moi son admiration, — et dans cet œil je m’aperçus tout en lumière et tout en gloire.


 

 

1895

Friedrich Fehr (1862-1927) peintre allemand.

La fille au tournesol


 

 

 

1896-1897

Hélianthus Argophyllus

tournesol à feuilles d'argent

Fleurs préférées de jardin et de serre /.

Londres et New York :Frederick Warne & co.,1896-97..

Biodiversitélibrary.org/page/36443731


 


 

George Dunlop Leslie (1835-1921)  peintre de genre, auteur et illustrateur britannique.

Les tournesols

 

 

 

1899 Alexandre de Riquer (1856-1920)

lithographie 

Quatrième exposition du "cercle artistique de Sant Lluch"
(Quarta exposicio del Circol de Sant Lluch)

Editeur : Lit. Utrillo & Rialp S.C., Barcelona

buste jeune femme avec fleur tournesol ; feuille ; trèfle


 

 

 

1899


Immeuble Art Nouveau signé Georges Malo.


A Vincennes, on peut admirer un  bâtiment Art Nouveau,  construit en 1899, par Georges Malo. 


En caressant la façade du regard, on découvre des tournesols, des feuilles de chardon et des arbres de vie.


Le tournesol déploie ses longues tiges et ses pétales charnus sur les balcons 

 

 

 

XX° siècle

 

 

Art nouveau 1900

Eugene Grasset (1845-1917) graveur, affichiste, décorateur et architecte français d'origine suisse, représentatif de l'art nouveau.-

La Grande Dame - lithographie originale


 

 

 

 

Art nouveau 1900
Henry Lambert (ca 1836-1909)
panneau décoratif aquarellé en couleur, de tournesols

 

 

Art nouveau 1900
Henry Lambert (ca 1836-1909)
panneau décoratif aquarellé en couleur, de tournesols


 

 

 

 

V. 1900

Louis Fuchs

artiste de la fin du XIX° siècle.
 

Décoration Art nouveau

Paon Tournesol - Lithographie 


 


 

1900

vintage

the century - femme et tournesol


 

 

 

1902

Carl Larsson (1853-1919), peintre, illustrateur et dessinateur suédois. 

Dix-huit ans, 1902.

Dans la main de cette jeune fille vêtue de blanc, un brin rêveuse à l'orée de ses dix-huit ans, le tournesol devient un emblème de la fertilité de la terre. 

 

 

1903 

Carl Larsson (1853-1919), peintre, illustrateur et dessinateur suédois.


La leçon avec les tournesols ou la première leçon, 1903.

 

 

 

 

1903 

Carl Larsson (1853-1919), peintre, illustrateur et dessinateur suédois.

Jeu de cache-cache.

Fleur des champs, le tournesol est associé chez Larsson aux joies et aux souvenirs d'enfance. Il représente également la jeunesse du soleil.

 

 

 

1907

vintage

fille, chien et tournesols
 

 

 

 

1907


Pieter Cornelis Mondriaan, appelé Piet Mondrian (1872-1944), 

peintre néerlandais reconnu comme l'un des pionniers de l’abstraction.

Nature morte avec le tournesol, 1907.


 

 

 

Pieter Cornelis Mondriaan, appelé Piet Mondrian (1872-1944), 

peintre néerlandais reconnu comme l'un des pionniers de l’abstraction.

Tournesol mourant

 

 

 

1911

Egon Schiele (1890-1910), peintre et dessinateur autrichien rattaché au mouvement expressionniste.

Tournesols expressionnistes, 1911.

Vienne, Belvédère.

 

 

 

1905-1906

Gustav Klimt (1862-1918) peintre symboliste autrichien, et l'un des membres les plus en vue du mouvement Art nouveau et de la Sécession de Vienne.

Jardin aux tournesols (1905-06)
Exposition à Vienne, Palais du Belvédère

 

 

 

1907

Gustav Klimt (1862-1918) peintre symboliste autrichien, et l'un des membres les plus en vue du mouvement Art nouveau et de la Sécession de Vienne.

tournesols 

 

 

 

1908

Tournesol 

Gravure sur bois antique Japonais imprimé, Ito Jakuchu, 

Editeur Unsodo Année 1908


 

 

 

1917

Isaac Lazarus Israels (1865-1934), peintre néerlandais associé à l'Impressionnisme, 

Femme devant les tournesols de Van Gogh, 


 

 

 

Robert Desnos  (1900-1945) poète surréaliste et résistant français

Recueil : chantefleurs

 


Le Soleil 


Soleil en terre, tournesol, 

Dis-moi qu’as-tu fait de la lune ? 

Elle est au ciel, moi sur le sol, 

Mais nous avons même fortune 

Comme des fous au cabanon.

 

Liisa-corbiere - champs de tournesol



 

 

Francis Combes

Poésie d'utilité publique

Journal poétique de Francis Combes

 


La compagnie des tournesols

 

Plantés au beau milieu du champ de bataille.

Ils sont rayonnants.

Armée de tournesols en leur midi.

Innombrables, fiers et lumineux dans la clarté du jour

Ils portent sur la terre les armes du soleil

En rangs serrés, bataillons de la jeunesse ardente

à qui tout est promesse

Ils ont pour eux l’espérance, la justice, l’avenir et le droit

Ils se lèvent dans la plaine et déferlent des collines

Ils se tiennent debout, droits et magnifiques

Ils décrètent leur clarté victorieuse sur la nuit

et sur l’obscurité caverneuse du passé

Leur œil unique fixe le centre de l’été

Puis vient la fin de la saison

Ils ont bu du regard tant de soleil

que leur rétine en est brûlée,

leur œil immense a noirci,

leur cœur est lourd

et, quand le jour décline, ils courbent la tête,

disposés à donner le meilleur d’eux-mêmes,

mûrs pour la moisson,

prêts pour le passage de témoin

au sommet de la colline.


 

 

 

1920

Edward Steichen (1879-1973), photographe, peintre et lithographe américain. 

Le Tournesol, 1920. National Gallery of Art, Washington.


 

 

Ernst Ludwig Kirchner (1880-1938) peintre expressionniste allemand

- Tête de femme devant les tournesols - (MeisterDrucke-30538)


 

 

 

Vladimir Vladimirovitch Nabokov (1899-1977) américain d'origine russe, écrivain, romancier, nouvelliste, poète, mais aussi traducteur et critique littéraire,  considéré comme l'un des auteurs les plus importants de la littérature du XX° siècle.

Véra Nabokov (1901-1991) épouse, dactylographe, éditrice, inspiratrice et parfois traductrice, voire garde du corps de l'écrivain Vladimir Nabokov. 



“Lettres à Véra” : le grand amour de Nabokov


26 juillet 1923, Solliès-Pont, Var


..."Oui, j'ai besoin de toi, mon conte de fées. Car tu es la seule personne avec laquelle je puisse parler - de la nuance d'un nuage, du chant d'une pensée, la seule à qui je peux dire qu'aujourd'hui, en partant travailler, j'ai regardé en face un grand tournesol et il m'a souri de toutes ses graines. Il y a un minuscule restaurant russe dans le quartier le plus sale de Marseille. C'est là que je prenais mes repas avec des marins russes et personne ne savait qui j'étais ni d'où je venais et je m'étonnais moi-même d'avoir porté autrefois une cravate et des chaussettes fines. Les mouches tournaient au-dessus des taches de borchtch et de vin, de la rue parvenaient la fraîcheur aigrelette et la rumeur du port nocturne. Et tout en écoutant et en regardant, je pensais que je savais Ronsard par cœur et connaissais les noms des os du crâne, des bactéries, de la sève des plantes... A bientôt, mon étrange joie, ma tendre nuit"...

 

 

 

André Breton (1896-1966)  poète et écrivain français, principal animateur et théoricien du surréalisme.

André Breton fonde la revue "Littérature" dont le premier numéro paraît en février 1919.

"Tournesol " est un poème extrait du recueil de poésies Clair de Terre publié en 1923.


Comme des héliotropes, les mots que leur poids tourne au sol se tournent pourtant vers le soleil, où ils brûlent de partir en fumée, évaporés, sublimés, transformés en idées fumeuses qui, pour leur part, rêvent de se fixer au sol, de s’enraciner à la tourbe des mots. C’est ce que semble dire "Tournesol " de Breton
 


 

Tournesol

 


La voyageuse qui traverse les Halles à la tombée de l'été 

Marchait sur la pointe des pieds 

Le désespoir roulait au ciel ses grands arums si beaux 

Et dans le sac à main il y avait mon rêve ce flacon de sels 

Que seule a respiré la marraine de Dieu 

Les torpeurs se déployaient comme la buée 

Au Chien qui fume 

Où venaient d'entrer le pour et le contre 

La jeune femme ne pouvait être vue d'eux que mal et de biais 

Avais-je affaire à l'ambassadrice du salpêtre 

Ou de la courbe blanche sur fond noir que nous appelons pensée 

Les lampions prenaient feu lentement dans les marronniers 

La dame sans ombre s'agenouilla sur le Pont-au-Change 

Rue Git-le-Cœur les timbres n'étaient plus les mêmes 

Les promesses de nuits étaient enfin tenues 

Les pigeons voyageurs les baisers de secours 

Se joignaient aux seins de la belle inconnue 

Dardés sous le crêpe des significations parfaites 

Une ferme prospérait en plein Paris 

Et ses fenêtres donnaient sur la voie lactée 

Mais personne ne l'habitait encore à cause des survenants 

Des survenants qu'on sait plus dévoués que les revenants 

Les uns comme cette femme ont l'air de nager 

Et dans l'amour il entre un peu de leur substance 

Elle les intériorise 

Je ne suis le jouet d'aucune puissance sensorielle 

Et pourtant le grillon qui chantait dans les cheveux de cendres 

Un soir près de la statue d'Etienne Marcel 

M'a jeté un coup d’œil d'intelligence 

André Breton a-t-il dit passe 


 

 

 

Eugenio Montale (1896-1981) poète italien. 
Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1975.

- Os de seiche (Ossi di seppia, 1925) 
- Poèmes choisis: (1916-1980) 
-  Traduit de l’italien par Patrice Dyerval Angelini 

 

 

Apporte-moi le tournesol…

 

Apporte-moi le tournesol, que je le transplante

Dans mon terrain brûlé par l’air salin ;

Et qu’il montre tout le jour aux miroirs bleus

Du ciel, l’anxiété de son visage jaune pâle.

 

Les choses obscures tendent à la clarté,

Les corps s’épuisent en flux

De teintes : elles en musique. S’effacer

est donc le destin suprême.

 

Apporte-moi la plante qui nous mène

Là où surgissent de blondes transparences

Et s’évapore la vie telle une essence ;

Apporte-moi le tournesol affolé de lumière.

 

***

 

Portami il girasole ch’io lo trapianti

nel mio terreno bruciato dal salino,

e mostri tutto il giorno agli azzurri specchianti

del cielo l’ansietà del suo volto giallino.

 

Tendono alla chiarità le cose oscure,

si esauriscono i corpi in un fluire

di tinte: queste in musiche. Svanire

è dunque la ventura delle venture.

 

Portami tu la pianta che conduce

dove sorgono bionde trasparenze

e vapora la vita quale essenza;

portami il girasole impazzito di luce.

 

***

 

Bring me the sunflower, let me plant it

in my field parched by the salt sea wind,

and let it show the blue reflecting sky

the yearning of its yellow face all day.

 

Dark things tend to brightness,

bodies fade out in a flood of colors,

colors in music. So disappearing is

the destiny of destinies.

 

Bring me the plant that leads the way

to where blond transparencies

rise, and life as essence turns to haze;

bring me the sunflower crazed with light.


 

 

1928

Emil Nolde (1867-1956), 

Ciel bleu et tournesols 1928, 

collection particulière

 

 


Man Ray (Emmanuel Radnitsky - 1890)  peintre, photographe et réalisateur de cinéma américain 

Acteur du dadaïsme à New York, puis du surréalisme à Paris, Man Ray a perfectionné la technique du photogramme de Christian Schad et inventé, aux côtés de la photographe Lee Miller, le procédé dit de solarisation.

hélianthe (tournesol)1934 

 

 

 

 

1937

Tournesols avec amarante


 

 

 

René Char (1907-1988) poète et résistant français.

 

A la Sante du Serpent


..."Celui qui se fie au tournesol

ne méditera pas dans la maison.

Toutes les pensées de l’amour

deviendront ses pensées"...


 

 

 

René Guy Cadou (1920-1951) poète français. Il a publié de 1936 à 1951.

 

Les Amis d’enfance

 

Sainte-Reine-de-Bretagne

En Brière où je suis né

A se souvenir on gagne

Du bonheur pour des années !

 

Est-ce toi qui me consoles

Lente odeur des soirs de juin

Le foin mûr des tournesols

Le chant d’un oiseau lointain ?

 

C’est la pluie ancienne et molle

Qui descend sur le jardin

Et ma mère en robe blanche

Un bouquet dans chaque main.


 

 

 

Jean Joubert (1928-2015) poète et romancier français. 

 

Pierre changeante

Lorsque tu entres, c’est un tournesol.

Bouge un peu : c’est une figue

puis une roue,

un paon,

une maison fermée la nuit,

une maison ouverte à l’aube,

un corps ensoleillé.

Quand tu atteins le mur du Nord,

c’est un tigre.


 

 

 

Affiche russe originale des années 1940 - 

Agriculture de tournesol


 

 

 

1946

Emil Nolde (1867-1956), 

PetitsTournesols

Donation Dr. Friedrich

 

 


 

Fernando Pessoa (1888-1935) écrivain, critique, polémiste et poète portugais trilingue.

Le Gardeur de troupeaux 

..."Si je ne la vois pas, je l’imagine et je suis fort comme les arbres hauts. Mais si je la vois je tremble, et je ne sais de quoi se compose ce que j’éprouve en son absence. Je suis tout entier une force qui m’abandonne. Toute la réalité me regarde ainsi qu’un tournesol dont le cœur serait son visage"...


 

 

Dora Maar (Henriette Théodora Markovitch, dit) (1907-1997)

Paul Éluard (1895-1952) poète français.

Paul Eluard au tournesol

été 1936 - été 1937


 

 

 

Diego Rivera (1886-1957) peintre mexicain. 

1941

tournesols

 

 

 

Diego Rivera (1886-1957) peintre mexicain. 

1943

tournesols

 

 

Diego Rivera (1886-1957) peintre mexicain. 

1946

nu aux tournesols

 

 

 

Diego Rivera (1886-1957) peintre mexicain. 

femme et tournesols

 

 

 

Diego Rivera (1886-1957) peintre mexicain. 

Le sang de la révolution ary martyrs fertilisant la terre -

1927 tournesols

 

 

 

Janos Kmetty (1889-1975) 

tournesols

 

 

Janos Kmetty (1889-1975) 

tournesols et fruits


 


 

Jacques Prévert (1900-1977)  poète français.

 


Tournesol 

 

Tous les jours de la semaine

En hiver en automne

Dans le ciel de Paris

Les cheminées d'usines ne fument que du gris

Mais le printemps qui s'amène, une fleur sur l'oreille

Au bras une jolie fille

 

Tournesol, Tournesol

C'est le nom de la fleur

Le surnom de la fille

Elle n'a pas de grand nom, pas de nom de famille

Et danse aux coins des rues

A Belleville à Séville 

 


Tournesol Tournesol Tournesol

Valse des coins des rues

 

Et les beaux jours sont venus

La belle vie avec eux

Le génie de la Bastille fume une gitane bleue

Dans le ciel amoureux

Dans le ciel de Séville, dans le ciel de Belleville

Et même de n'importe où

 

Tournesol Tournesol

C'est le nom de la fleur

Le surnom de la fille. 
 

 


 

Adolf Doerner (1892-1964) peintre allemand

Tournesols


 

 

 

Jimmy Wright (1944) peintre américain

Tournesols


 

Jimmy Wright (1944) peintre américain

Tournesols


 

 

 

1959

Jean Rostand (1894-1977), écrivain, moraliste, biologiste, historien des sciences et académicien français.


- Carnet d'un biologiste 


"Quand l'idéal se déplace, il faut bien qu'on s'oriente différemment. Le tournesol reste fidèle au soleil"

 

.
 

 

 

1949-1976


En Chine, de la prise du pouvoir en 1949 jusqu'en 1976, le régime communiste chinois s'est identifié "à un seul homme, à un seul visage reproduit à des milliards d'exemplaires sur tous les supports imaginables ". Certains portraits de Mao connaîtront une diffusion de plus d'un milliard de copies.


Le tournesol devint l'un des symboles forts de la propagande maoïste. Mao se présentait comme le soleil dominant son peuple devenu un immense champ de tournesols tourné vers lui.


 

 

 

1968


Thérèse de Saint-Phalle (1930) journaliste et femme de lettres française.

Le Tournesol est un roman paru en 1968 aux éditions Gallimard.

..."Pauline, étudiante en droit, devient l'épouse de son professeur, Charles Sommerly. Elle bifurque vers la médecine et devient psychanalyste. Elle habite avec son mari dans le petit logement parisien de sa belle mère, trop âgée pour rester seule, ou dont son mari n'a pas réussi à s'éloigner. Son mari, un soir, ne rentre pas à l'heure attendue. Elle le soupçonne d'une liaison... 

Elle se rend à un colloque sur la douleur, à Bruxelles, où elle rencontre un inconnu dans la rue, qui lui offre, de manière impromptue, un bouquet de tournesol"...


 

 

 

René Char (1907-1988) - poète et résistant français

 

Complainte du lézard amoureux

 

N'égraine pas le tournesol,

Tes cyprès auraient de la peine,

Chardonneret, reprends ton vol

Et reviens à ton nid de laine.

 

Tu n'es pas un caillou du ciel

Pour que le vent te tienne quitte.

Oiseau rural ; l'arc-en-ciel

S'unifie dans la marguerite.

 

L'homme fusille, cache-toi ;

Le tournesol est son complice.

Seules les herbes sont pour toi,

Les herbes des champs qui se plissent.

 

Le serpent ne te connaît pas.

Et la sauterelle est bougonne ;

La taupe, elle, n'y voit pas ;

Le papillon ne hait personne.

Il est midi, chardonneret

 

Attarde-toi, va, sans danger :

L'homme est rentré dans sa famille !

 

L'écho de ce pays est sûr.

J'observe, je suis bon prophète ;

Je vois tout de mon petit mur,

Même tituber la chouette.

 

Qui, mieux qu'un lézard amoureux,

Peut dire les secrets terrestres ?

Ô léger gentil roi des cieux.

Que n'as-tu ton nid dans ma pierre!

 

 

 

1967


Bernard Buffet (1928-1999), peintre français expressionniste

Tournesols et melon, 1967.


 


 

1968

Salvador Dalí (1904-1989) peintre, sculpteur, graveur, scénariste et écrivain catalan de nationalité espagnole. 

Flordali (Flora Dalinae) 1968 

Helianthus Solifer (Soleil, Sun, Sunflower) 

Tournesol


 

 

 

1970 

Jozé Peternelj-Mausar (1927-2013) peintre slovène

20ème siècle

Tournesols

 

 

 

1970

 

le tournesol était également un symbole du mouvement hippie, développement, liberté et ouverture, dans les années 1970.



 

 

 

1970

Maison Jansen 

Lampadaire Grand Tournesol Vintage 5 Fleurs


 

 

 

Années 1970 

La margarine Fruit d'Or.


 

 

 

1970 - 1980

La piscine Tournesol de Bernard Schoeller 


architecte français, né le 4 novembre 1929 à Vieux-Condé et mort le 5 avril 2020 à Bry-sur-Marne, connu pour l’invention des piscines Tournesol.


La piscine Tournesol est un modèle de piscine issu d'un programme national de construction de piscines de type industriel, qui a entraîné la construction de 183 piscines de ce type en France à la fin des années 1970 et au début des années 1980.


 

 

 

1987

Régis de Bouvier de Cachard (1929)

cap d'or (tournesol)


 

 

 

1988, Paris.

 
Naomi Campbell s'avance sur le podium dans un tailleur composé d'une jupe de crêpe de soie et d'une veste brodée de tournesols, hommage du couturier Yves Saint Laurent à la créativité de Vincent van Gogh. 


De cette collection printemps-été 1988 où le créateur français célèbre les grands maîtres, il dira :

"Mon propos n’a pas été de me mesurer aux maîtres, tout au plus de les approcher et de tirer des leçons de leur génie".


Peu de temps avant, l'un des tableaux du peintre hollandais Nature morte : Vase avec Quinze Tournesols est proposé chez Christies à Londres et devient l'œuvre la plus chère jamais vendue jusqu'alors. 


Une rarissime veste haute couture créée par Yves Saint Laurent en hommage aux Tournesols de Van Gogh s’est vendue mercredi 382.000 euros lors d’une vente aux enchères de la maison Christie's. C’est un record mondial pour une pièce du célèbre couturier.


Naomi Campbell, défilé Yves  Saint Laurent printemps-été 1988


 

 

 

Alush Shima (1942 ) peintre albanais Coloriste Fauviste Symboliste

Il a été directeur de la National Gallery of Arts de 1994 à 1998. Il est largement considéré comme l'un des meilleurs peintres contemporains.

Bouquet de tournesols


 

 

 

Sandra Kuck (1947) artiste peintre américaine

Ange et tournesol

 


 

Les tournesols de Jérusalem

Évelyne Dress (1947) actrice, écrivaine, réalisatrice et productrice 


..."1897. Ana Gizerman a vingt ans lorsqu'elle rencontre pour la première fois Lucien Dupuis. Convaincus d'être les deux moitiés d'une seule et même âme, ils se marient en dépit de leurs différences sociales et religieuses : Ana est la fille d'un violoniste juif mondialement connu ;
Lucien, le fils d'un riche négociant en vin bordelais, catholique. Le couple mène alors une vie insouciante dans le tourbillon du Tout-Paris littéraire et artistique. Mais ce
bonheur, pimenté d'une troublante connivence érotique, est brutalement remis en question Ana est atteinte d'une méningite, à l'époque incurable. Condamnée par la science, elle se rend à Lourdes. Lucien jure de renoncer à leur existence de luxure si la Vierge sauve Ana. Un serment qui va les entraîner, pris dans une aventure spirituelle et amoureuse, aux portes de Jérusalem..."


 

 

 

1999

Guillaume Cornelis van Beverloo (1922 -2010) peintre, graveur, sculpteur et céramiste néerlandais. 

lithographie

femme au tournesol

 


 

Jean Ferrat (1930-2010)

écrit en 1991 une chanson, "Les Tournesols", pleine de colère et d’écœurement face aux sommes indécentes circulant sur le marché de l'art, sachant que nombre d'artistes ont vécu dans la misère.

Alors que l'un des "Tournesols" a été adjugé à 39,9 millions de dollars chez Christie's en 1987 – une somme exceptionnelle sur le marché de l'art à l'époque –, cette série de tableaux n'a jamais fait la fortune de l'artiste. De son vivant, Vincent van Gogh n'a en effet vendu qu'une seule œuvre : "La Vigne rouge".

 

 

Les tournesols

 

Mon prince noir et famélique, ma pauvre graine de clodo

Toi qui vécus fantomatique en peignant tes vieux godillots

Toi qui allais la dalle en pente, toi qu'on jetait dans le ruisseau

Qui grelottais dans ta soupente en inventant un art nouveau.

T'étais zéro au Top cinquante, t'étais pas branché comme il faut

Avec ta gueule hallucinante pour attirer les capitaux.

 

Mais dans un coffre climatisé au pays du Soleil-Levant

Tes tournesols à l'air penché dorment dans leur prison d'argent

Leurs têtes à jamais figées ne verront plus les soirs d'errance

Le soleil fauve se coucher sur la campagne de Provence.

 

Tu allais ainsi dans la vie comme un chien dans un jeu de quilles

La bourgeoisie de pacotille te faisait le coup du mépris

Et tu plongeais dans les ténèbres, et tu noyais dans les bistrots

L'absinthe à tes pensées funèbres, comme la lame d'un couteau

Tu valais rien au hit-parade, ni à la une des journaux

Toi qui vécus dans la panade sans vendre un seul de tes tableaux.

 

Mais dans un coffre climatisé au pays du Soleil-Levant

Tes tournesols à l'air penché dorment dans leur prison d'argent

Leurs têtes à jamais figées ne verront plus les soirs d'errance

Le soleil fauve se coucher sur la campagne de Provence.

 

Dans ta palette frémissante de soufre pâle et d'infini

Ta peinture comme un défi lance une plainte flamboyante

Dans ce monde aux valeurs croulantes

Vincent, ma fleur, mon bel oiseau

Te voilà donc Eldorado de la bourgeoisie triomphante

Te voilà star du Top cinquante, te voilà branché comme il faut.

C'est dans ta gueule hallucinante qu'ils ont placé leurs capitaux.

 

Mais dans un coffre climatisé au pays du Soleil-Levant

Tes tournesols à l'air penché dorment dans leur prison d'argent

Leurs têtes à jamais figées ne verront plus les soirs d'errance

Le soleil fauve se coucher sur la campagne de Provence.


Source : LyricFind

 

 

 

Lange Marshall (1957) peintre impressioniste américaine

Vase de tournesols


 

 

 

Patrick Salducci (1958) Artiste peintre

femme dans un champ de tournesols

 

 

Yuriy Demiyanov (1964) peintre contemporain russe

Tournesols

 


 

 

 

Marco Cadioli (1960) artiste italien

Tournesol

 

 

 

Sylvain Tremblay (1966) peintre canadien. 

A l'oreille de Van Gogh


 

 

Heather Gwen Martin (1977) peintre canadienne

Bouquet de tournesols

 

 

XXI° siècle

 

Laurie Snow Hein

Artiste de Floride

fillette aux tournesols


 

 

 

 

2006


Farfadet - poète 

 

Le tournesol

 


Têtes penchées sur tiges vertes,

Pour saluer l’astre de l’Eté,

Se prosternent, fort alertes,

Des milliards de couronnes dorées…


 
Un déluge de lumières

Déferle sur nos campagnes,

Repoussant jusqu’aux lisières,

L’ombre boisée qui l’accompagne.


 
Si, soudain, le ciel s’assombrit,

Eux, présentant leur face réjouie,

A l’orage poussant aux abris,

Font, qu’à son tour, la terre éblouit...


 
En rangs serrés, s’alignent ces Rois,

Monarques dépourvus de trônes…

Et se répandent en champs de Joie,

Sur terre, ces fébriles Jaunes…

 
 
Magique culture en vogue

Qui illumine tous nos sols ;

Comme du pinceau de Van Gogh,

Vient le charme des Tournesols.


 

 

 

Rachel Mcnaughton - Peintre anglaise

Tournesols

 

 

Katie Scott - illustratrice

Tournesol


 

 


En 2010, l'artiste chinois dissident Ai Weiwei a réalisé une installation sensorielle composée d'un parterre géant de graines de tournesol en porcelaine, dans l'immense hall de La Tate Modern de Londres.

Les visiteurs ont marché sur 100 millions de graines et au bout de deux jours, en raison d'une poussière jugée potentiellement dangereuse, l'installation a dû être fermée.

Là n'est pas le plus important. A travers l'exposition de ces graines, l'artiste a souhaité rappeler que les peuples sont trop souvent écrasés par leurs dirigeants et que la liberté d'expression est un bien commun non négociable.


 

 

 

24/09/2010

Sciences et Avenir.fr 

Un fossile de fleurs (de 47,5 millions d'années) apparenté aux astéracées a été découvert au sud de l'Argentine, dans des roches de Patagonie. Ce fossile représente le plus vieux cousin du tournesol ! 


La découverte du fossile patagonien confirmerait donc cette lointaine origine australe. Bien que plusieurs caractéristiques rapprochent les fleurs du fossile de la famille du tournesol, les chercheurs précisent qu'elles sont très différentes des astéracées actuelles.
 

 

2011

Rita Fetisov

fille et tournesols


 


 

Iris Scott

Helios 

Tournesol


 

 

 

2015


programme "Fukushima Sunflowers Foster Parent Project"

L'accident nucléaire de Fukushima, aussi appelé catastrophe nucléaire de Fukushima, est un accident industriel majeur survenu au Japon après le tsunami du 11 mars 2011.

Au Japon, le  programme "Fukushima Sunflowers Foster Parent Project"consiste à planter de nombreux tournesols dans les régions touchées par la catastrophe car, d'après différentes études, le tournesol (himawari) peut absorber, en un laps de temps relativement court, d'importantes quantités de radioactivité.


 

 

 

 

2016

Julie Bovée Art

Une fée des fleurs livre un tournesol arc-en-ciel, accueillant tout le monde pour profiter de sa beauté. 


 

 

Yongsung Kim peintre coréen

Il a passé sa jeunesse dans la belle campagne coréenne.

Le thème principal et l'objectif de ses peintures, images, art et images sont principalement Jésus-Christ et le christianisme. 

Le christianisme faisait du tournesol le symbole de la vitalité.

 

Graine de joie


 


 

Chris McMorrow - Artiste peintre irlandais

champ de tournesols


 

 

 

Brenda Peake 

Peintre impressionniste moderne américaine

 

 

Brenda Peake 

Peintre impressionniste moderne américaine


 

 

 

Carla Carson artiste américaine, peintre, écrivain, illustratrice et poète

L'ange et le tournesol en été



 


 

2021

Scot Howden Art

Fée tournesol


 

 

 

2021

Lisa Elley

De Vincent, avec amour (2021)

tournesols


 

 

 

Propriétés magiques du tournesol  

 

 
Le tournesol "Grand Soleil" est une plante très bénéfique : 


- En avoir dans son jardin attire la chance.

 

- Le jus des tiges donne la sagesse, 

 

- Si on hypnotise un sujet en brandissant une tige de cette plante il dira toute la vérité. Si on l'interroge sur un vol, il décrira les malandrins.

 

- En Haute-Provence, un collier de graines de tournesol enfilées par une veuve le jour des Morts protège des maladies infantiles.

 

- En Espagne, s'ils sont au nombre de onze, les tournesols éloignent les insectes qui s'attaquent aux melons.

 

- Les graines de Grand Soleil favorisent la fécondation d'une femme souffrant de stérilité et, dans certaines régions d'Europe centrale, particulièrement en Hongrie, et en Tchécoslovaquie, promettent un garçon à celle qui, en début de grossesse, en dépose sur le rebord de sa fenêtre.

 

- Dans le nord de l'Italie notamment, les fumigations de la plante sont censées purifier la chambre d'un enfant malade.

 

- On en faisait manger aux enfants belges pour qu'ils aient une belle voix et une bonne vue.

 

- Selon une croyance américaine, si l'on grave un vœu sur le cœur d'une fleur de tournesol sur pied et si, lorsqu'elle se fane à l'automne, on peut toujours y distinguer les mots que l'on y a écrits, cela signifie que le vœu se réalisera avant la fin de l'année.

 

- En chine la plante est une "nourriture d'immortalité".

 

- En Colombie britannique, les Indiens Thomsons attribuent, semble-t-il, au tournesol « le pouvoir qu' a le soleil de grimper par-dessus le sommet des montagnes et celui de se lever de bonne heure le matin ». - Avant d'en manger les premières racines de la saison, il faut leur adresser cette prière, au risque de devenir paresseux : "Je t'avertis que j'ai l'intention de te manger. Puisses-tu toujours m'aider à bien monter, afin que j'atteigne toujours les sommets des montagnes, que je ne sois jamais maladroit ! Je te demande ceci, Racine du Tournesol. Tu es la plus puissante de toutes dans les mystères". 


 

 

 

Propriétés curatives


Les tournesols distillent la joie. Si vous avez la sensation que votre vie est difficile, entourez-vous de quelques tournesols bienfaisants. Vous sentirez immédiatement votre humeur et votre énergie se transformer.

L'huile de tournesol est considérée comme de l'or végétal. Ses vertus sont nombreuses. Gorgée d'acide gras linoléique (Oméga 6), elle agit comme un régulateur du système endocrinien, renforce le système immunitaire et favorise la croissance des cellules. 

 

On attribue des vertus détoxifiantes à huile.de tournesol. Celle-ci est également utilisée pour masser les articulations douloureuses. Les graines seraient bonnes pour lutter contre la fièvre, les catarrhes bronchiques et la coqueluche.

Le tournesol est :

- Riche en phosphore (Vit.E)

- Riche en manganèse

- Riche en cuivre
 

 

 

 

Utilisation du tournesol


Seulement deux espèces sont cultivées à des fins agricoles : 


- Helianthus annuus, utilisée principalement pour la production d’huile 

- Helianthus tuberosus, mieux connue sous le nom de topinambour. Les tubercules de topinambour, qui ressemblent à la pomme de terre, servent à l’alimentation animale ainsi qu’à la production de sucre et d’alcool.


. L'huile de tournesol est utilisée pour purifier la bouche en profondeur et se débarrasser des toxines pouvant altérer la santé des dents et nuire à l'équilibre de l'organisme.


. Des substances actives issues de la tige entrent dans la composition de certains produits cosmétiques.


. L’huile de tournesol entre aussi dans la composition de shampoings, de baumes pour les lèvres, de crèmes pour les mains, de lotions corporelles et de soins pour bébé.

 
. La technique indienne du "oil pulling" . Suivant des principes ayurvédiques, elle consiste à faire un bain de bouche à l'huile, chaque matin à jeun.


. Elle est également utilisée comme biocarburant, et même dans la fabrication d’huile à moteur industriel. 


. Les graines de tournesol sont également données en pitance aux oiseaux et aux petits animaux.


 

 

 

Le tournesol en cuisine

 


L'huile de tournesol est pour les pays nordiques et la Russie (grande consommatrice) l'équivalent de l'huile d'olive dans le monde méditerranéen.


Actuellement, on cultive le tournesol surtout pour son huile d’excellente qualité utilisée en cuisine, en assaisonnement et dans la margarine. 


Les graines de tournesol ont une grande valeur nutritive, avec une teneur de 18 à 22 % en protéines et autres nutriments.

 

Les nombreux amateurs de graines de tournesol les grignotent légèrement grillées et salées. 


Quand elles sont moulues, elles donnent une farine pâtissière. 

 

Quant aux graines, délicieuses, elles sont consommées séchées, grillées ou encore germées. Au XVIIe siècle, on les torréfiait pour les utiliser comme substitut du café et du chocolat. Riches en sels minéraux (manganèse, cuivre, phosphore, zinc...), elles sont réputées fluidifier la circulation du sang.


 

 

 

 Langage du tournesol

 

Dans le langage des fleurs, le tournesol est une fleur joyeuse dont les pétales jaunes rappellent la clarté des rayons du soleil. 

 Offrir un tournesol dans un bouquet signifie : 

 

- l'amour pour la personne que l'on aime


"Tu m'éblouis !"», 

"Je t'offre mon cœur !",

"Tu es mon soleil !".

"tu éclaires ma vie

"je n'ai d'yeux que pour toi"


 

- le dévouement, l'extrême générosité du cœur, l'admiration sans réserve, la reconnaissance et le respect envers un parent, un  mentor ou un ami très cher.


"Je te voue une admiration sans réserve" 

"Je te serai éternellement reconnaissant"


.

Vous pouvez offrir la fleur seule, un bouquet de tournesol, ou dans une belle composition florale.

Le tournesol peut par exemple être offert par des élèves à un professeur pour lui témoigner l’admiration que lui porte ses étudiants. 


Surtout, n’hésitez pas à offrir un beau bouquet de tournesol à ceux que vous admirez et à ceux que vous aimez pour illuminer leur intérieur et leur montrer qu’eux aussi illuminent votre vie.


C'est également la Fleur du troisième anniversaire de mariage 


 


Quelques conseils

pour faire durer les tournesols dans le vase le plus longtemps possible:

 

Les tournesols du jardin doivent être coupés tôt le matin les jours sans pluie. Choisissez des fleurs qui ne sont que légèrement, mais pas complètement ouvertes.

Après la coupe, enlevez les feuilles jusqu'aux 1 ou 2 premiers rangs sur place pour réduire l'évaporation des grandes feuilles.

Remplissez un seau d'eau chaude et gardez les extrémités des tiges pendant quelques minutes à une profondeur d'environ 10 cm. L'air qui a pénétré dans les tiges s'échappera et l'absorption d'eau sera améliorée.

Choisissez un vase suffisamment haut et stable et mettez les tournesols dans de l'eau fraîche à tiède. Les tiges doivent être mises dans l'eau jusqu'à environ la moitié.

Trouvez un endroit frais et lorsque vous choisissez un lieu, évitez l'exposition à la lumière directe du soleil.

Coupez les tiges tous les deux jours, changez l'eau du vase chaque jour.

Elen Gardzey

 

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16 juillet 2021 5 16 /07 /juillet /2021 22:16
 
 
 
Mythologie des fleurs

 
La lavande (Lavandula) - le lavandin 
 
 
 

Lavandula (les lavandes) est un genre de plantes de la famille des Lamiaceae.
Le mot lavande est un dérivé du verbe laver, peut-être issu de l'italien lavando (action de laver), et qui remonte au latin lavandaria : linge à laver, sans doute à l'origine de l'anglais lavender.

 

Elle apporte une note de gaîté, de fraîcheur dans des paysages souvent arides, peignant en bleuviolet les pentes rocailleuses. 

 


 

..."J'ai pour joie et pour merveille

De voir, dans ton pré d'Honfleur,

Trembler au poids d'une abeille

Un brin de lavande en fleur"...

 

Victor Hugo (1802-1885) 
Les chansons des rues et des bois (1865). 
À un ami

 

 

Les lavandes sont des arbrisseaux dicotylédones, à fleurs le plus souvent mauves ou violettes disposées en épis, dont la plupart des espèces très odorantes, sont largement utilisées dans toutes les branches de la parfumerie, en particulier le lavandin (Lavandula ×intermedia). Elles poussent surtout sur les sols calcaires secs et ensoleillés, à l'exception de Lavandula stoechas, qui préfère les sols siliceux.

On compte plus d'une trentaine d'espèces de lavandes, les unes poussant naturellement, les autres étant le fruit d'une culture. Les deux variétés sauvages qui poussent en haute Provence sont la lavande vraie et la lavande aspic. 

 

 

 

Le lavandin, Lavandula x intermedia

(L. angustifolia x L. latifolia), lavande aspic

 


C'est l’une des plus faciles à cultiver. La variété "Certitude" produit une floraison abondante parfumée violet et calice violet pourpre, avec un feuillage parfumée. Elle a une bonne aptitude à supporter les périodes de sécheresse importante. Port en boule régulière, végétation très dense. 


La Lavande aspic, Lavandula latifolia, anciennement L. spica, est un arbrisseau de la famille des Lamiaceae, présent en Espagne, en France et dans le Sud de l’Angleterre.

 

Il affectionne les zones de petite montagne, au climat méditerranéen, où il pousse en buissons. On le trouve également dans les Pyrénées, dans les montagnes séparant la province de Valence de l’Aragon et en Catalogne.

 

 

 

La lavande vraie, (L. angustifolia),

lavandula officinalis, lavande officinale


 

C'est une sélection de la lavande vraie, de la famille des lamiaceae, formant une grosse touffe bien ramifiée. La feuille est oblongue, gris argenté, étroites et aromatiques, se couvre de courts épis. Durant l'été, apparaissent les fleurs bleu profond, très parfumées. Comme toutes les lavandes, celle-ci demande un terrain très bien drainé, ensoleillé et pauvre. 


Malgré leur origine botanique de moyenne montagne, les Lavandula angustifolia "Hidcote" se comportent plutôt bien en Bretagne, une taille en septembre leur permettant de garder un aspect compact. Elles supportent relativement bien les expositions de bord de mer.


La lavandula officinalis ou lavandula angustifolia, c'est la lavande vraie, de la famille des lamiaceae. Originaire des zones dépassant 1000m en régions méditerranéennes, cette lavande est la base originelle des essences utilisées en parfumerie et en médecine traditionnelle. Les feuilles comme les fleurs sont comestibles.


C'est une des lavandes les plus rustiques. Cette espèce de lavande peut se cultiver en pot.


 

 

 

La lavande papillon

(Lavandula stoechas ssp pedunculata)

 


Elle produit des fleurs ressemblant à de petits papillons violets.


La lavande papillon (Lavandula stoechas) fait partie de la vaste famille des Lamiacées. Tout comme ses cousines du genre Lavandula, cette plante au port buissonnant , possède un feuillage gris-vert persistant très ornemental en massifs et en bordures ; idéalement placée aux abords des allées ou près de la maison, elle vous réjouira de ses effluves parfumés tout au long de la journée.


Comme toutes les lavandes, Lavandula stoechas a besoin de chaleur et de plein soleil pour bien s'épanouir. Cependant, elle pourra être installée dans tous les jardins, même dans la région parisienne si le sol est bien drainé, voire caillouteux, car elle redoute par-dessus tout l'excès d'humidité. Elle est peu exigeante et un sol pauvre ne lui fait pas peur, bien au contraire ; elle ne craint pas non plus le manque d'eau, ni la canicule.


 


 

Lavande Anglaise (Lavandula dentata), lavande dentée,

lavande à feuilles de fougère 

 


Lavandula dentata, la lavande dentée, est un arbrisseau de la famille des Lamiacées. Bien qu’elle soit appelée lavande française dans de nombreux pays, Lavandula dentata est très peu présente naturellement en France, elle est surtout distribuée en Espagne, Italie et sur les iles méditerranéennes.


La lavande dentée est une belle plante aromatique, très agréablement parfumée, mais peu rustique. Elle est de culture facile, une fois protégée du gel.


Feuilles crénelées, persistantes vert clair. Végétation dense formant une boule régulière. Abondantes fleurs bleu clair. Le feuillage dégage une odeur très délicate, intermédiaire entre la lavande ordinaire et le romarin.


Les fleurs apparaissent à partir du milieu de l’été, la floraison pouvant se poursuivre pendant l’hiver dans les régions les plus douces. Les fleurs bleues violettes, abondantes, sont très petites, regroupées en épis dense portés par long pédoncule. Les épis sont couronnés de quelques bractées pétaloïdes plus développées. Chaque fleur peut produire deux petites graines noires. Elles se détachent de l’épi à partir du mois d’aout.


 

 

 

Apiculture   -  Pollinisation

 


La culture de la lavande a eu pour conséquence le développement de l'apiculture. L'intérêt d'associer les plantes aromatiques et l'apiculture est connu depuis longtemps, les abeilles jouant un rôle indispensable dans la reproduction des plantes et le maintien d'une diversité génétique des espèces.


Toutes les lavandes sont des plantes mellifères, c'est-à-dire très recherchées par les abeilles.


Comme pour toutes les labiées, il semble que la forme de la corolle des fleurs favorise la pollinisation. En venant butiner une fleur, l'abeille se frotte aux étamines et son dos se couvre de pollen. En pénétrant dans une autre fleur, le dos de l'abeille est alors en contact avec le stigmate de celle-ci et assure ainsi la pollinisation.

 

 

Le miel de lavande et de lavandin


En Provence, ce miel réputé se récolte sur les champs de lavande du plateau de Valensole, Riez, Puimoisson au sud, et du plateau d'Albion, Banon, Vachère au nord.


On retrouve le parfum de lavande dans le miel, un miel qui est sucré, savoureux. C'est aussi un miel précieux : il conserve une partie des propriétés de ces plantes. Il était autrefois très utilisé contre la grippe (infusion), les maladies pulmonaires, les ulcères de l'estomac.


C'est un miel de très haute qualité possédant un goût et une saveur incomparables, chargés des senteurs de la lavande et des lavandins. De couleur ivoire à jaune ambré, il est liquide dans les premiers mois, solide ensuite, de cristallisation très fine : c'est alors  "du beurre de miel". Le miel de lavande est, à juste titre, celui qui est vendu le plus cher. 


 

 

 

Récolte de la lavande

 

Autrefois ...

À l'origine, la cueillette de la lavande est effectuée à la main, à l'aide d'une faucille, par des bergers ou des paysans sur les hautes terres de Provence couvertes de lavande sauvage dont la dissémination est favorisée par le pâturage intensif des moutons.​​​​​​​

La récolte manuelle à la faucille perdure jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle. Travail pénible, s'il en fut. La tâche est malaisée en raison de la pente des terres, de la nature du sol, de l'éloignement des parcelles, des difficultés d'accès.

C'est essentiellement l'affaire des femmes. Elles partent très tôt dans la montagne, entre 5 et 6 heures du matin, avant de faire les travaux du ménage et de la ferme. En cas de nécessité, on fait appel aux enfants.


Longtemps, donc, la récolte de la lavande reste une affaire familiale. Puis, les besoins grandissant, on fait appel à des travailleurs venus de l'extérieur : d'abord des gens originaires des régions voisines, puis des travailleurs étrangers (saisonniers espagnols, italiens). Un bon coupeur récolte de 500 à 600 kg par jour. Métier difficile, ingrat : il faut gravir les pentes parfois difficiles, œuvrer pendant de longues heures sous un soleil ardent puisque la récolte s'effectue en plein été.

 Christian Jequel (1935)  

 

 

Aujourd'hui ...

La première machine à faucher est utilisée en 1958. Le travail est moins soigné, les plants sont parfois endommagés mais le travail mécanique est plus rapide, moins pénible et exige moins de main-d'œuvre. La machine transforme la culture de la lavande : il est impossible d'y recourir lorsque les pentes sont trop importantes ou dans des terrasses trop étroites et inaccessibles autrement qu'à pied. On abandonne donc les terrasses escarpées au profit de terres plus accessibles. Il faut également planter en lignes espacées, permettant le passage de la machine.


On continue cependant de couper à la faucille lorsqu’il s'agit de cueillir des fleurs pour confectionner des bouquets ou lorsqu'on veut récolter les graines des plants vigoureux qu'on a sélectionnés en espérant qu'une fois semées elles donneront à leur tour de beaux pieds, sains, florifères.



La récolte de la lavande se fait avant l'ouverture de la fleur au moment où les épis commencent à faner, de fin juillet à fin août  pour les lavandes "vraies". À part l’aspic et la lavande "vraie" qui sont sauvages, les plantes sont généralement cultivées. 

 

Un bon moyen de savoir quand récolter est d’observer les abeilles : quand elles ne sont plus intéressées par les fleurs vous pouvez démarrer la récolte !

 

Il est préférable d’agir le matin (la chaleur faisant s’évaporer l’essence de lavande), lorsque le temps est sec et ensoleillé. Il faut arrêter l'arrosage au moins quinze jours avant la cueillette : la lavande va produire alors plus d’essence pour s’adapter à la sécheresse.


Il existe cependant quelques distillations de lavandes sauvages de montagne, véritable lavande "Vraie", destinées à l’aromathérapie et les quantités en sont très limitées. La récolte a lieu en été, car les fortes chaleurs favorisent la montée de l’essence dans les cellules et les glandes sécrétrices de la fleur. Les brins sont plus odoriférants s'ils sont cueillis juste avant l'ouverture des fleurs. Après, l'essentiel de l'arôme se perd.

 

Les lavandes du groupe stoechas sont plus précoces : elles sont récoltées de mars à mai à l’état sauvage, mais elles sont plus rarement exploitées. Pour les cultures, la récolte s’effectue mécaniquement, sauf pour les bouquets qui sont coupés manuellement à la faucille.

 

Hormis quelques espèces, dont le chrysomèle de la lavande (ou du romarin), Chrysolina americana, la lavande a peu de prédateurs, en raison de sa teneur en substances répulsives.

 

L’huile essentielle serait de meilleure qualité en altitude, mais le rendement y est plus faible, et l’altitude augmente la teneur en esters.

 

Les hautes terres de Provence sont ses lieux de prédilection. On la trouve dans les monts des Alpes-de-Haute Provence, les massifs des Hautes-Alpes, les plateaux du Vaucluse, les montagnes de la Drôme et tout particulièrement le plateau de Valensole dans les Alpes-de-Haute-Provence entre Manosque et Moustiers Sainte Marie.

 


 

 

 

Séchage de la lavande

 


Les fleurs coupées sont mises à sécher, liées en gerbes, avant d'être envoyées à la distillerie. Les bouquets sont séchés dans des hangars bien ventilés.

 

 

 

Distillation de la lavande

 

La distillation permet d'extraire l'huile essentielle de la plante. Une huile essentielle est un complexe naturel de molécules volatiles et odorantes, sécrétées par une plante.

Pour extraire cette "huile", la substance végétale est déposée dans un alambic où de la vapeur d'eau est injectée. Cela provoque l'éclatement des cellules végétales, La vapeur se charge des molécules huileuses et passe à travers un récipient réfrigérant pour provoquer la séparation des molécules huileuses et des particules d'eau. On recueille ensuite l'huile qui flotte à la surface de l'eau. 

 

 

Autrefois, "la distillation à feu"

 

La distillation est un procédé relativement récent, qui remonte à la fin du Moyen Âge. Elle est liée à l'invention de l'alambic par les Arabes, au XII° siècle. Les alambics d'autrefois étaient en cuivre. C'étaient des alambics simples à feu nu mobile.

On les transportait à dos de mulet d'un lieu de récolte à l'autre. Ils contenaient de 100 à 500 litres d'un mélange d'eau, de tiges et de fleurs dans un vase directement chauffé au feu de bois Dans ce type d'alambic, la vapeur d'eau chargée d’huiles essentielles s'échappe par le col de cygne de l'alambic avant de traverser le serpentin, lequel trempe dans de l’eau froide.

En se refroidissant, le mélange se condense et coule dans l'essencier. C'est un vase avec deux robinets placés à des hauteurs différentes. On y laisse décanter ce mélange et l'essence qui est moins dense remonte à la surface de l'eau. On n'a plus qu'à la recueillir par le robinet du haut. Pour obtenir 1 kg d'essence de lavande, il faut environ 130 kg de fleurs. Parfois, pour limiter les pertes de chaleur, l'alambic était entouré d'un mur de pierres ou de briques. Il devenait fixe, mais sa capacité pouvait augmenter jusqu'à 800 litres.

Par ailleurs, l'utilisation en fond de cuve d'un panier pour séparer l'eau de la lavande permettait de récupérer les pailles pour les mettre à sécher et les utiliser comme combustible.
 

 

La distillation "traditionnelle" : 


La récolte de lavande doit subir un temps de séchage, avant distillation, afin de perdre l’excès d’eau. 

Un préfanage d’environ un ou deux jours est indispensable pour la lavande fine, il évite de modifier la qualité des huiles essentielles qui sont obtenues par entraînement à la vapeur d’eau des sommités fleuries. On fait circuler un courant de vapeur d’eau dans la lavande coupée et bien tassée (temps de distillation relativement court, 30 à 45 min).

 


La distillation en "vert broyé" : 


S’est développée depuis 1990  pour améliorer la productivité de la récolte (de lavandin surtout). Sitôt cueilli, la lavande est hachée  à l’aide d’une ensileuse et  est placé au fur et à mesure, sans séchage préalable, dans une benne ou caisson mobile de distillation qui sera directement monté sur chaudière. Le fait de distiller broyé modifiant la qualité, cette technique n’est pas adaptée pour obtenir une huile essentielle de lavande aux normes.

De façon générale, les qualités ensilées auront des teneurs en alcools qui augmentent alors que celles en esters diminuent (phénomènes d’hydrolyse), elles ont une odeur plus verte, peu appréciée des parfumeurs. Des études sont faites pour améliorer les qualités ensilées et aider les producteurs dans ce sens.


 

 

Il existe d'autres procédés moins courants et moins connus. Parmi ceux-ci, l'enfleurage et les solutions. 

 

 

L'enfleurage

 

La parfumerie compte aujourd'hui de nombreux procédés de fabrication dont l'un d'entre eux est l’enfleurage.


Les principes odorants de la lavande peuvent également être retirés par enfleurage.


On dépose les fleurs de lavande fraîchement coupées sur un mélange gras.

 

On laisse reposer un temps assez long : 

la graisse absorbe peu à peu les parfums.

 

On chauffe ensuite doucement :

on sépare ainsi la graisse, désormais imprégnée du parfum de la plante, des résidus des fleurs.


Cette graisse parfumée s'emploie comme une pommade, mais elle est fort chère.


 


 

Solutions de lavande

 


La partie de la plante dont on souhaite recueillir le parfum est plongée dans un solvant. Il s'agit habituellement d'alcool, d'hexane ou encore de certains dérivés du benzène.


On laisse les plantes baigner dans le solvant. L'opération s'achève par l'évaporation de celui-ci. Il reste un extrait pâteux, coloré et parfumé : la concrète.


Un procédé récent permet d'extraire le parfum par cette méthode, sans faire appel à l'alcool.

 

Pour créer des parfums, les créateurs n'ont de cesse de se montrer particulièrement inventifs. À ce titre, ils sont en quête perpétuelle de nouveaux produits odorants, mais pas seulement… En outre, ils élaborent toujours de nouvelles méthodes de fabrication permettant d'obtenir des odeurs inédites ou de capter ces dernières au plus proche de leur aspect naturel. 


 

 

 

Huile essentielle de lavande

 


L'huile essentielle de lavande est un déodorant puissant : il en suffit de quelques gouttes pour éliminer les mauvaises odeurs. On peut l'utiliser soit pure, soit en mélange avec de l'huile végétale.


Les cellules à huile aromatique sont présentes dans toutes les parties aériennes de la plante : feuilles, tiges, mais elles se concentrent surtout sur les fleurs. Le parfum et la concentration de celles-ci dépendent de la variété cultivée, de la nature des sols, de l'ensoleillement, de l'altitude.


La meilleure huile essentielle de lavande est celle que l'on obtient par distillation de la lavande vraie, Lavandula augustifolia. 

 

 

 

Historique de la production de lavande


. Après 1850 
Brusque croissance de la demande. Importante augmentation de production d'huile essentielle de lavandes sauvages.


. 1914-1928 
Extension des zones de cueillette et développement des plantations

 

. 1929 1932 
Première chute importante des cours due à la crise mondiale

 

. 1959 
Très forte croissance des cultures. Diminution du nombre distilleries, mais augmentation des capacités.
Développement de la mécanisation.


. 1970-1978 
Extension maximale de la lavandiculture.

 

. 1981
L'appellation : "Huiles essentielles de lavande de Haute-Provence" a été établie en 1981, afin de garantir l'origine de la lavande commercialisée, et d'assurer une production d'huile essentielle de très haute qualité. Afin aussi de se prémunir contre la concurrence régionale ou étrangère ...
Une aire géographique comprenant 284 communes des Alpes de Haute-Provence, des Hautes-Alpes, de la Drôme et du Vaucluse a été définie. Les critères de plantation sont définis avec précision, l'huile produite est soumise à des examens et à des analyses qui certifient sa conformité à la norme.



. Après 1994 
Plan de relance de la lavande. Développement de la distillation en caisson. 

 

. Entre 2005 et 2010, 
Le phytoplasme du Stolbur a détruit 50 % de la récolte française d'huile essentielle de lavande la réduisant à environ 30 tonnes en 2011. 


Le stolbur est une maladie bactérienne des plantes due à des bactéries de la classe des mollicutes, les phytoplasmes.  Ils sont transmis par des insectes vecteurs, le plus souvent des cicadelles.  Les maladies du type stolbur se retrouvent en particulier chez la pomme de terre1, la tomate, la lavande, la vigne ou maladie du bois noir.

 

. Entre 2011 et 2017

La Bulgarie avec une production de 45 tonnes en 2010 et entre 55 et 60 tonnes en 2011 est devenue le premier producteur mondial de lavande devant la France.
 Les deux pays fournissent les trois quarts de la production internationale et entre 80 % et 90 % de l'huile essentielle de lavande bulgare est vendue en France. 


. En 2017, La Bulgarie est toujours en première position, avec 187 tonnes, tandis que la France produisait 120 tonnes.

 

. En novembre 2018, 
Les savoir-faire liés à la parfumerie sont particulièrement présents dans la ville de Grasse et ses environs (Alpes-Maritimes, région Provence-Alpes-Côte d’Azur). 
Ces savoirs sont constitués d’un ensemble de pratiques comprenant la culture de la plante à parfum, les connaissances des matières premières naturelles et leurs transformations, et enfin l’art de composer le parfum.
"le savoir-faire de la ville en matière de parfum" a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco.


 

 

 

Conte


La fée Lavandula

 

Il y a bien longtemps lorsque les fées peuplaient les grottes de la terre , une jolie petite fée aux grands yeux mauves, prénommé Lavandula, vint se promener en Provence, au milieu des lavandes sauvages de la Montagne de Lure .


Elle avait un carnet de voyage magique sur lequel s'imprimait tous les paysages qu'elle visitait.


Après avoir parcouru les montagnes des Alpes, du Massif central , des Cévennes, elle arriva dans une région désertique très chaude à quelques lieues de la mer. Rien n'y poussait : cette terre rouge ressemblait à un enfer de solitude. Le soleil  brulait sans cesse sur ces rochers et ces pierres.

 

La petite fée qui portait le jolie nom de Lavandula en fut toute chagrinée et attristée lorsque ces paysages arides et secs s'imprimèrent sur son carnet. Bouleversée, par la tristesse du panorama, elle versa de grosses larmes recouvrant ainsi les images des dentelles de Monmirail, des abords du mont Ventoux,  des steppes de Ventesole,  de Sault de Nyons . De grosses gouttelettes mauves de la couleur de ses yeux s'éparpillèrent tachant la page de bleu lavande du carnet. 


Dans l’espoir de réparer sa maladresse, Lavandula tenta en vain de sécher ses yeux bleus et d’essuyer la page, mais ne fit qu'étirer les gouttelettes  qui se répandirent sur le paysage de la Provence. 

 

Lavandula essaya de les effacer mais ne fit que les étirer ajoutant le parfum suave de ses larmes  aux taches et au carnet. Désespérée, la fée traça un grand pan de ciel bleu au-dessus du sol taché pour dissimuler son erreur. Le paysage se couvrit de petites fleurs mauves. 

 

On donna le nom de "lavande" à cette plante en souvenir de la fée "Lavandula".

 

On raconte que depuis ce jour-là, la lavande pousse allègrement sur les terres de Provence, s’entremêlant au ciel couleur bleu a un tel point que l'on dirait des amants éternels.


On dit aussi que la fée vient à chaque floraison de la lavande à la fin juin pour cueillir des bouquets qu'elle offre à ses soeurs restées dans les nues.

 

d'après  "Notre Provence.fr" Culture, tradition et folklore. 


 

 

 

4500 av. J.C. - 

 

L’utilisation des huiles essentielles au Moyen-Orient commence en 4000 avant Jésus-Christ. Des mentions ont été trouvées, lors de fouilles archéologiques au XIXème siècle, sur des tablettes mésopotamiennes énoncent des listes de remèdes à base de "plantes de vie".


La civilisation égyptienne est considérée comme "créatrice" des huiles essentielles.
Leur utilisation était essentiellement du domaine de la parfumerie, jusqu’à ce que l’influence égyptienne dans le domaine médical ne les atteigne.


Les premiers à manier les parfums furent les médecins. Ils utilisaient les essences naturelles

les textes égyptiens qui apportent les descriptions les plus détaillées. Les plantes étaient utilisées dans tous les domaines de la vie, pour fabriquer des parfums, des cosmétiques mais, aussi, pour combattre les affections, permettant d'adapter les remèdes aux maladies qu'ils rencontraient. Les vertus attribuées aux parfums les rendirent précieux.

 


La religion est vraiment liée à l’utilisation des huiles essentielles lors de l’embaumement des corps, afin de rapprocher l’humain des dieux après sa mort. Les égyptiens pratiquaient une forme sommaire de distillation, en utilisant la macération et l’essorage. Les plantes étaient mélangées à de l’eau bouillante. Après ajout de tissus dans cette mixture, les égyptiens laissaient macérer la préparation plusieurs jours, afin que les essences s’imprègnent dans le textile. Afin de les récupérer, les bandelettes de tissus étaient essorés manuellement, avant de recouvrir les corps,pour l'embaumement des défunts. Certains d’entre eux ont été particulièrement bien conservés durant des siècles. 

Cette dernière utilisation révèle la parfaite maîtrise par les Égyptiens des vertus antibactériennes et antiputrides de certaines huiles essentielles.

La lavande était déjà reconnue comme le grand "calmant" de la psyché et de l’âme, comme parfum, pour le soin de la peau, le nettoyage des locaux et pour lutter contre les insectes. 


On utilisait également les parfums pour laver les statues divines. 

 

 

Imhotep, ayant vécu au troisième millénaire avant notre ère, fut un homme aux multiples talents. Vizir et architecte du roi Djéser (IIIe dynastie), on le dit également médecin et philosophe (2700 av. J.-C.) du pharaon. Il .connaissait très bien l'emploi des plantes aromatiques et, parmi elles, le cèdre du Liban, le labdanum, le nard, l'encens, le cumin, la myrrhe, l'anis, la cannelle.

 

 

 

XII au VIIème siècle avant J-C. 

 

 

Les celtes avaient une connaissance très approfondies des arbres et des plantes. Les gaulois étaient réputés pour leur savoir faire et leur utilisation, des herbes sacrées. 

 

 

Autrefois, au moment du solstice d’hiver, les Celtes s’offraient des boules porte-bonheur qu’ils suspendaient dans leur maison pendant toute l’année. Elles contenaient des plantes, thym, lavande etc...parfois des plumes ou autres objet qui leur tenaient à coeur. 
 


La récolte se faisaient lors de cérémonies. Ils fabriquaient une lotion à base d’huile essentielle de lavande appelée le "Nard Celtique", (le mot "nard",  a une racine sémitique hébreu et araméen).


 

 

 

VIe siècle av. J.C.

 

 
Les Assyriens, dans les jardins de Sémiramis, (Babylone) utilisaient la lavande en poudre et en huile. 


Les jardins suspendus de Sémiramis, (Sammu-ramat le nom signifiant "paradis extrême") est une reine qui régna pendant cinq ans sur un vaste royaume qui s'étendait de l'Anatolie au Plateau iranien.

Les jardins de Babylone, dessin d’artiste


 

 

 

V° siècle av. J.C.

 

 

La médecine en Grèce antique fondée sur l'utilisation de nombreuses plantes, associée à des exercices physiques et à la musique, remonterait à l'époque homérique.


Elle ne prend toutefois son véritable essor qu'au V° siècle av. J.-C. avec Hippocrate.

Hippocrate (460-377av. JC),  médecin grec du siècle de Périclès, mais aussi philosophe, considéré traditionnellement comme le "père de la médecine", voyage de par le monde pour se former auprès de tous les hommes qui s’illustrent dans la connaissance humaine.


Apprenant que les habitants d’Athènes sont victimes d’une grosse épidémie de peste, rentre dans son pays.  Il réussit alors à éradiquer cette épidémie grâce à de grands feux qu’il fait allumer dans toute la ville y associant des plantes odorantes comme l‘Hysope, la Lavande, le Romarin et la Sarriette.


Très observateur, Hippocrate avait constaté que toutes les personnes, travaillant avec le feu, n’étaient pas atteintes par cette maladie. Par ailleurs, fort des expériences acquises depuis longtemps à travers le temps, il utilisa les puissantes propriétés anti-bactériennes des plantes pour compléter le processus.


 

 

 

IV° siècle av. J.C.

 


Théophraste (v. 371-v. 288) philosophe de la Grèce antique. Élève d’Aristote, il fut le premier scholarque du Lycée, de 322 à sa mort ; botaniste et naturaliste, polygraphe ou encore alchimiste.


Il mentionne "la lavande" parmi la cinquantaine de substances utilisées par les grecs. 


 


 

II° - I° siècle av. J.C.

 


Les Géorgiques (" les travaux de la terre") sont la deuxième œuvre majeure de Virgile (70 av. J.-C.- 19 av. J.-C.) poète latin contemporain de la fin de la République romaine et du début du règne de l'empereur Auguste

 
Cette oeuvre écrite entre 37 et 30 av. J.-C..  long poème didactique de quelque 2 000 vers, qui s'inspire du poème d'Hésiode Les Travaux et les Jours, est une commande de son ami et protecteur Mécène. Dédié à Octavien, il se présente en quatre livres, les deux premiers consacrés à l'agriculture (céréales, vigne), les deux suivants à l'élevage (animaux, abeilles).

Traduction des  géorgiques, liv. IV.
J. Delille · 1800

 

..."Tels, aux petits objets si les grands se comparent,

En des corps différents les essaims se séparent

La vieillesse d'abord préside aux bâtiments,

Dessine des remparts les longs compartiments,

La jeunesse, des murs abandonnant l'enceinte,

Sur le safran vermeil, sur la sombre yacinthe,

Sur les tilleuls fleuris enlève son butin,

Moissonne la lavande, et dépouille le thym"... 

 

 

Importée à Rome, la lavande, considérée comme ornement aromatique, était répandue dans les parcs ou paradis persans, rappelant aux chefs des armées et aux banquiers ce qu’ils avaient pu voir au Mouseîon, au Jardin des Muses à Alexandrie ou des palais d’Asie mineure. 


Le Mouseîon (Musée) d'Alexandrie en Égypte ptolémaïque, est l'un des plus importants centres intellectuels du monde hellénistique sous Ptolémée Ier. Alexandre le Grand voulut faire de son musée celui du monde grec. Bien qu'il ait été gravement endommagé en 47 av. J.-C., le musée d'Alexandrie a survécu, notamment à travers l’héritage qu'il a diffusé partout en Europe.

 

Maerten van Heemskerck, "Concert d'Apollon avec les Muses sur le Mont Hélicon", Chrysler Museum of Art, Norfolk

 

 

A Rome, on utilisait un parfum dénommé "Nardinum"  à base de lavande et de myrrhe.


A l’époque, l’essence appelée indifféremment essence de nard, de lavande, ou d’aspic, n’était en réalité que celle obtenue à partir de différentes variétés croissant en abondance (Provence, Italie …). 

 


Le nard celtique, était utilisé à l’époque romaine à cause de son abondance, de son prix, pour de multiples emplois comme parfum léger, astringent, insecticide et médicamenteux. Parfum par excellence, il servait à la préparation des onguents sacrés. 

Le "nard" (la lavande), du syrien naarda et du latin nardus italica. On exportait depuis les côtes de Ligurie et d’Istrie, ainsi que de Provence, le nard celtique, 
Naarda, ancienne ville de la Mésopotamie, sur l'Euphrate, où les Juifs avaient une école célèbre.

 

Lucrèce (98-55 av.J.C.),  poète philosophe latin,  auteur d'un seul ouvrage en six parties, le De rerum natura (De la nature des choses), un long poème passionné qui décrit le monde selon les principes d'Épicure, dans lequel  Il cite " le nard celtique, serait intéressant contre les mauvaises odeurs." 


Les patriciens romains utilisaient l'huile de lavande pour les massages dans les thermes des grandes cités. La lavande s'appelle aussi "lavande aspic". La réputation de défiance est due au fait que dans les régions arides, sèches et rocailleuses, on dit que les vipères aspics aiment se cacher dans les buissons de Grande Lavande (que l'on appelle d'ailleurs Lavande-aspic).


Mais aussi considéré comme aphrodisiaque, il était utilisé par les courtisanes romaines, qui rendaient ainsi leurs corps attrayant et le protégeaient des maladies (fort pouvoir antiseptique). 


On dit aussi que dans la Rome antique, les prostituées s’enduisaient le corps d’une huile parfumée à la lavande pour avertir de leur profession et attirer les clients.

Toujours à Rome, des femmes n’ayant pas le droit de s’enivrer, mais il paraît que, une fois l'homme parti à ses occupations, avec la complicité d'un esclave soudoyé, savaient fort bien trouver la clé du cellier. Elles mâchaient des fleurs de lavande pour masquer leur haleine, et lorsque le mari rentrait, il trouvait simplement son épouse d'excellente humeur ce jour-là".

 

Lawrence Alma Tadema, Une coutume favorite (1909 Tate Gallery, Londres)

 

 

Les romains ont ensuite permis la diffusion de ce savoir en Occident jusqu'au Moyen Âge. 

 


Mithridate VI Eupator, plus connu sous le nom de Mithridate le Grand, (135 ou en 132 av. J.-C.-63 av. J.-C.). D’origine perse, il se présente comme un roi hellénisé.


Personnage complexe, ambitieux, inflexible aussi, amateur d'art, Mithridate est souvent comparé à Hannibal pour sa haine de Rome et sa position de symbole des sentiments anti-romains. 

 

Il utilisait la lavande pour confectionner la "Thériaque", un remède contre les morsures de serpents.


Il est également connu pour être à l'origine du concept de mithridatisation, qui consiste à consommer régulièrement de faibles doses de poison pour y accoutumer l'organisme et y développer une résistance.



 

Strabon (v. 60 av. J.C.-v. 2 ap. J.C.) géographe et historien grec déclare avoir vu en abondance dans les îles d’Hyères (Les Stoechades) la lavande à toupet, lavande stoechas ou nard celtique. 


 

 

 

I° siècle

 

 

Pline l’Ancien (23 apr. J.-C.- 79) écrivain et naturaliste romain mentionne la lavande dans sa monumentale encyclopédie intitulée Histoire naturelle (vers 77).


Il différenciait les lavandes stoechas et vera. Cette dernière utilisée dans des parfums coûteux, valait 75 deniers la livre en 75 après J-C. Néron l’utilisait en philtre antipoison et contre les désordres intérieurs.


 "Histoire Naturelle" de Pline l'Ancien (manuscrit du milieu du XII° siècle, coll. de l'Abbaye de Saint-Vincent du Mans, France).


 

 

Dioscoride ( 40-90), médecin et botaniste grec, signale la présence dans les Alpes de Ligurie, du nard celtique et lui attribue des propriétés laxatives et revigorantes, ainsi que son utilisation dans les boissons de type thé. Il recommande les infusions à la lavande et la range dans son Traité sur la matière médicale, parmi les plantes précieuses. 

 


 

Andromaque (I° siècle) fut un médecin crétois.


Il vint exercer son art à Rome sous le règne de Néron, y obtint un grand succès et devint le médecin de l'empereur.


S'inspirant du contrepoison de Mithridate VI, la thériaque célèbre contrepoison rapporté à Rome par Pompée.


Il adapta la thériaque (d'un mélange de plus de cinquante drogues, plantes dont la lavande et autres ingrédients), et fit sur ce médicament un petit poème qui a été conservé (on le trouve dans les Fragments des poètes grecs de la collection Didot).


La thériaque fut utilisée jusqu'au XIXe siècle dans la pharmacopée.

Thériaque : Illustration du Tacuinum sanitatis.

 

 

Galien (129-v. 201) médecin grec exerça à Pergame et à Rome où il soigna plusieurs empereurs, il a ajouté la lavande aux anciennes listes d’antidotes de poisons et de piqûres.


 

 

 

III° siècle

 

 

On fait référence au nard dans le nouveau testament (363 lors du concile de Laodicée) où dans la maison de Simon le lépreux, Madeleine la pécheresse oignit les pieds du Christ.

 
"le nard n’était pas seulement un parfum très cher mais aussi un onguent précieux qui servait de médicament. Il est intéressant de noter que l’huile essentielle de nard utilisée dans la Bible était peut-être en fait de l’huile essentielle de lavande.

Dans Jean 12:3, la Bible raconte comment le nard était utilisé pour oindre Jésus juste quelques jours avant sa mort et sa résurrection."


 

Ses vertus médicinales sont reconnues et les pharmaciens et les médecins en font grand usage.


Depuis ce temps, la lavande ne cesse d'être citée pour ses propriétés. 


 

 

 

VIII°-IX° siècle


 

Abû Nuwâs (v. 747-v. 815) poète perse de langue arabe du califat abasside. 


Il fut considéré en son temps comme l'un des plus grands poètes de langue arabe, connu surtout pour sa poésie bachique et érotique, 


Poème 11, v. 2-4


..."Dans un jardin qu'avait fait fleurir la pluie du matin

l'abreuvant et lui apportant ses bienfaits.

La terre s'était alors couverte de ses plus belles broderies,

elle avait fait jaillir de son sein l'eau et les pâturages.

Je me levai dès l'aube, alors que les fleurs de camomille

riaient auprès de la lavande"...


 

 

 

X° siècle

 

Deux témoignages du Xe siècle, le premier dû à Al-Mas'ûdî, le second à Ibn al-Nadim, indiquent que Les Mille et Une nuits seraient au départ le résultat de l'adaptation en arabe d'un ouvrage persan intitulé Hézâr afsâna (Mille conte

. Il s'agirait donc d'une transmission livresque. 

 


Contes des Mille et Une Nuits,

Chant de la lavande, Histoire de la Jouvencelle ..

 
..."Et maintenant, ô mes maitres et mes maitresses,  si vous le voulez bien,

je vous dirai le chant de la Lavande. Le voici :

" 0! que je suis heureuse de ne pas être au nombre des fleurs qui ornent les

parterres ! Je ne risque pas de tomber entre des mains viles, et je suis à

l'abri des discours frivoles.

Contre la coutume de mes soeurs les plantes, la nature me fait croitre loin

des ruisseaux ; et je n'aime point les lieux cultivés et les terres civilisées.

Je suis sauvage. Loin de la société, mon séjour est dans les déserts et les

solitudes. Car je n'aime point me mêler à la foule.

Comme personne ne me sème ni ne me cultive, personne n'a à me reprocher

les soins qu'il m'aurait donnés. Libre, je suis libre ! Et les mains de l'esclave

et de l'homme des villes ne m'ont jamais touchée.

Mais si tu viens dans le Najd d'Arabie, tu m'y trouveras : là, loin des

demeures des hommes pâles, les plaines spacieuses fonl mon bonheur, et la

société des gazelles et des abeilles est mon unique plaisir.

Là, l'absinthe amère est ma soeur de solitude. Je suis la bien-aimée des

anachorètes et des contemplatifs. Et j'ai consolé Agar et guéri Ismaêl.

Libre, je suis libre et semblable aux filles de sang noble qu'on n'expose point

en vente dans les marches des villes.

Les libertins ne me recherchent point ; mais celui-là seul m'estime qui,

dormant un dessein inébranlable, se découvre la jambe et s'élance sur le

coursier rapide, un brin de ma tige à sa tempe.

Je voudrais que tu fusses dans le désert de Najd, dont je suis originaire,

lorsque la brise du matin erre auprès de moi dans les vallées.

Mon odeur fraiche et aromatique parfume le Bédouin solitaire, et mon

exhalaison honnête réjouit l'odorat de ceux qui se reposent auprès de moi.

Aussi, lorsque le rude chamelier vient à décrire mes rares qualités aux gens

de la caravane, ne peut-il s'empêcher de parler de moi avec

attendrissement"...


 


 

XI° siècle

 


Après l’An mil, la lavande est mentionnée dans un psaume de l’École de Salerne (vers 1020). 


L’école de médecine de Salerne (ou Schola Medica Salernitana) sur la zone côtière du Mezzogiorno, est non seulement la première école de médecine fondée en Europe au Moyen Âge (vers le IX° siècle), mais encore l'une des plus importantes (apogée au XI° siècle et XII° siècle).


Elle s'illustre par l’étude des sources de la médecine antique, byzantine, et arabe, et par leur divulgation en Occident. 

La "Scuola Medica Salernitana"  miniature du Chanoine d'Avicenne


 

 

 

XII° - XIII° siècle

 

 

Ce n'est qu'au Moyen Age qu'apparaît le terme "lavande" du latin "laver", signifiant laver.


En effet, les lavandières utilisaient ces plantes pour parfumer les toilettes et lutter contre les maladies infectieuses ; le parfum étant associé à l'aspect thérapeutique, on a longtemps cru qu'avec les mauvaises odeurs se propageaient les maladies. 

 

L'Abbesse Sainte Hildegarde (1098-1179) a été la première à différencier clairement la lavande vraie de la lavande aspic sauvage, et recommandait des formules médicamenteuses à base d’aspic contre les maux de tête, la congestion des poumons, pour le lavage des yeux, pour chasser les esprits malins à partir de formules à base d’aspic dans du vin ou du miel. Un sommeil réparateur après une marche, était assuré par un bain avec de la lavande.

 
 

Les moines l'emploient abondamment pour en faire des cataplasmes et des onguents. Ils exploitent ses pouvoirs désinfectants, ses vertus calmantes et cicatrisantes, ses propriétés vermifuges.

le moine moissonneur initiale historiée, Moralia in Job - Citeaux XII° siècle - Dijon

 

 

Massif préalpin, les Baronnies sont une terre de prédilection pour les plantes aromatiques et médicinales. Tilleuls, sapins, chênes verts, oliviers, lavandes et lavandins, mais aussi orchidées, pivoines, euphorbes ou gentianes embaument l’air et colorent les prairies d’altitude.


"Les Baronnies tirent leur nom des Barons de Mévouillon et de Montauban qui du XI au XIIIe siècle avaient acquis une grande indépendance sous la suzeraineté lointaine des empereurs d’Allemagne. Leur territoire peuplé depuis la préhistoire et profondément marqué par l’influence romaine a connu toutes les vicissitudes de l’histoire de France." 

 

Parc naturel régional des Baronnies provençales


 


 

La Guérison du favori piqué par un serpent dans le pavillon royal. 

Livre de la Thériaque de Paris, 

manuscrit arabe du XII° siècle  BNF Ar.2964

La thériaque composée de différent


La thériaque était une ancienne préparation complexe inventée comme médicament contre les morsures de serpents, de chiens et d'autres animaux venimeux. Plus tard elle est devenue un antidote contre tous les poisons connus. Préparation officinale composée de plusieurs substances dont la lavande.

 


 


 

XIV° siècle 



 

En 1371, la culture de la lavande existait en Bourgogne sous forme de "jardins de simples" où l’on cultivait d’autres herbes servant aux apothicaires.


La lavande citée dans le Menagier de Paris (1393) était cultivée dans tous les jardins monastères chrétiens du Moyen-âge. 

Pourtant, aux mêmes époques, les parfums contenant des extraits de lavande n’étaient pas acceptés par l’Église qui condamnait les autorités et les femmes portant de tels produits.

 

 

 

Lors de la grande peste en Provence, au milieu du XIV° siècle, pour échapper à la corruption de l’air, il faut fuir les lieux de forte concentration. Il faut purifier l’air par des fumigations : on brûle des brassées d'herbes aromatiques et odorantes réputées à l’époque (lavande, thym, absinthe, menthe...), on pense alors que son odeur puissante éloigne la maladie en purifiant l'atmosphère - en réalité, elle contribuait à masquer les odeurs, à éloigner les insectes responsables de la transmission de la maladie.


Enluminure flamande, 1352.

 

 


L’huile essentielle de lavande était utilisée par les peintres de la Renaissance, notamment Rubens, pour fixer les couleurs et leur donner de l’éclat.
 

 

Au XIVème siècle, les fleurs d’aspic garnissaient des coussins servant indifféremment aux biens portants et aux malades pour leur plus grand bien.

 


La lavande dans le vin était utilisée à la même époque, dans les maladies d’estomac, du foie, des reins et de l’utérus, ainsi que dans la jaunisse et l’hydropisie.

 

Les jeunes filles trop délurées étaient confiées aux sœurs Ursulines par leurs parents, pour les inciter à la chasteté par un jeûne à base de lavande et de romarin.


 

 

 

Lors de la grande peste au milieu du XIV° siècle, pour échapper à la corruption de l’air, il faut fuir les lieux de forte concentration. Il faut purifier l’air par des fumigations : on brûle des brassées d'herbes aromatiques et odorantes réputées à l’époque (lavande, thym, absinthe, menthe...), on pense alors que son odeur puissante éloigne la maladie en purifiant l'atmosphère.

. En réalité, elle contribuait à masquer les odeurs, à éloigner les insectes responsables de la transmission de la maladie.


 

 

 

XV° siècle

 


La Chine cultive naturellement la lavande dans le bassin supérieur du Fleuve Jaune depuis la fin du XVe siècle.

 


En Occident, on continua pendant un certain temps à utiliser des huiles aromatiques infusées. Mais avec les croisades, les huiles essentielles, ou "parfums d'Arabie" comme on les appelait alors, gagnèrent progressivement toute l'Europe.

Les gommes et résines d'Asie n'étant pas toujours disponibles, on se tourna vers des plantes méditerranéennes, comme le romarin ou la lavande, pour fabriquer des huiles essentielles.

 

Les croisades ont alors facilité les échanges commerciaux d'aromates et la connaissance technique de la distillation.

 

Au XV° siècle, les apothicaires s'appellent les aromatherii, soulignant d'emblée l'importance des plantes aromatiques dans les préparations galéniques de l'époque.

 


 

XVI° siècle

 

 

1503-1508


- Grandes Heures d'Anne de Bretagne, BNF, Ms Latin 9474, 1503-1508, f°23r

Aspic - Species lavandule (Lavandula spica L. = lavande aspic) 

 

 

 

La parfumerie est née à Grasse (Alpes-Maritimes) en même temps que l’industrie des cuirs et de l'huile d’olive entre le XIV° et le XVI° siècles. 

 

En Provence, la pratique de la distillation des lavandes fine et aspic remonte au XVIe siècle dans la montagne de la Lure. Cette distillation se faisait en plein champ, à proximité d’un cours d’eau, grâce à un alambic à feu nu mobile.

 

 

 

La différenciation entre lavande vraie et les autres variétés, se situerait entre 1543 et 1589, bien que jusqu’en 1613 seule l’huile d’aspic soit citée.

L’Oleum lavandulae ne figurera que plus tard avec l’Oleum spica (Pharmacopoeia Augustana).

 

 

On cultive les différentes espèces de lavande en Allemagne et Angleterre.

 

Selon une légende du Diois, ce seraient les protestants de l’endroit, qui chassés par la révocation de l’Edit de Nantes, auraient introduit la culture de la lavande en Angleterre.


 

Toujours au XVIème, Walther Hermann Ryff (1500-1548) chirurgien note que les distillateurs n’attachaient aucune importance à la nature de la lavande utilisée, chaque variété ayant son nom local.


Les espèces spontanées, du genre Lavandula utilisées pendant des siècles pour leurs propriétés (odorante, pharmaceutique, horticole et décorative), sont :


- la lavande fine, Lavandula angustifolia

- l’aspic, Lavandula latifolia

- la lavande maritime, Lavandula stoechas

On utilise aussi bien  le rameau fleuri que l’huile essentielle obtenue par distillation à la vapeur d’eau, à l’esprit de vin ou au vinaigre ou encore les extraits par l’eau (infusions) ou les solvants organiques (concrète, absolue …), huiles, graisses.…

 


 

A partir du XVI° siècle et jusqu'au XIX° siècle, en hiver, des colporteurs (vendeurs itinérants de plantes médicinales) personnages emblématiques  s'approvisionnaient dans la région de la montagne de Lure, et quittaient la Provence en direction de l'Europe du Nord pour en diffuser les produits. 


Ils emportaient ainsi du fil, des menus objets, herbes aromatiques, et des fioles d'huile essentielle de lavande, qu'ils préconisaient dans toutes sortes d'usages : pour la digestion, les maux de tête, les rhumatismes, comme antiseptique et même comme aphrodisiaque - une véritable potion magique, capable de soulager tous les maux !


 

 

 

Au XVII° siècle, 

 


Olivier de Serres, au XVIIème siècle, dans son Théâtre d’Agriculture, conseillait de planter les lavandes en bordures des jardins classiques.

 

 

Longtemps appelée " plante du cerveau ", la lavande est aussi utilisée pour traiter les crises d'hystérie ou d'épilepsie. Et elle sert à guérir les morsures de serpent, les piqûres d'insectes, pour lutter contre les poux.

Les jeunes filles trop délurées étaient confiées aux sœurs Ursulines par leurs parents, pour les inciter à la chasteté par un jeûne à base de lavande et de romarin.

Sainte Angèle Merici par Pietro Calzavacca

 

 

Nicolas Lémery, ou Lemery (1645-1715) chimiste apothicaire français, contemporain du règne du roi Louis XIV, il publia une première édition du Cours de chymie en 1675.


A cette époque,  on trouvait la lavande  sous forme de sirop, élixir, trochisque, lotion, pilule, onguent, baume, embrocation. Actuellement, sous forme d’aérosols ou dans diverses crèmes.


L'Alchimiste de Téniers (1610-1694). Une gravure d'alchimiste semblable, illustre le livre de Lémery

 

 

Elle est très employée à la cour du roi de France pour se débarrasser de la vermine (puces, punaises et mites) et masquer les odeurs parfois désagréables qui gâtent la vie quotidienne.

 

Il est recommandé de se décrasser les cheveux avec des huiles et des pâtes au santal, à la rose, à la lavande, au jasmin.


Très prisée à la cour de Louis XIV, (1638-1715) l'eau de la Reine de Hongrie remaniée par ajout de Lavande, fut notamment le parfum de la Marquise de Sévigné.

Marquise de Sévigné (1626-1696) Claude Lefèbvre (1632-1675) 

 

 

 

XVII° - XVIII° siècle

 


Charles Delorme, premier médecin de Louis XIII, imagine en 1619 un costume protecteur de la tête aux pieds, sur le modèle de l'armure du soldat. 


On raconte que :

"...quatre voleurs sont arrêtés alors qu'ils détroussaient les pestiférés malades ou mourants au cours de l'épidémie de Toulouse en 1628-1631, sans être eux-mêmes contaminés. Afin d'avoir la vie sauve, ils révèlèrent le secret de la composition d'un remède qui leur permettait de se préserver de la contagion. 


La préparation se faisait à partir de lavande, d'absinthe, sauge, menthe, romarin, cannelle, girofle et ail. Malgré la révélation de ce secret les voleurs auraient été brûlés sur le bûcher. 

 

 

Une autre histoire raconte que les voleurs sévissaient à Marseille pendant la grande épidémie de peste de 1720…


Lorsqu’on les attrapa, les brigands ne furent pas immédiatement jetés au bûcher comme le voulait la justice de l’époque. On leur proposa la vie sauve contre leur secret. Ces derniers donnèrent alors une recette de macération de plantes dont la lavande dans du vinaigre. Ils en buvaient et se frictionnaient quotidiennement le corps avec pour stimuler leurs défenses immunitaires.


Par contre, on ne sait pas trop ce qu’il advient des voleurs. Certaines histoires racontent qu’ils ont échappé au bûcher pour la corde..."

 

Le vinaigre antiseptique connut des heures de gloire et ne disparut du Codex qu’en 1884.

Cette recette fut indexée dans le codex de la pharmacopée française en 1748 sous le nom de "Vinaigre anti-septique" (Vinaigre des quatre voleurs) pour en disparaitre en 1884. Néanmoins les pharmacies continuèrent à le commercialiser.

L'accoutrement des médecins avec leur tablier de cuir ou de toile cirée diminue les risques de piqûre des puces. Les parfums utilisés pour désinfecter les habitations à base de soufre et d’arsenic peuvent avoir un impact sur la destruction des puces. 


 

 


XVIII° siècle

 

 

Le Père Polycarpe Poncelet  (1720-1780) de l'ordre des Récollets était un religieux et agronome.


En 1755, il entreprend d’appliquer aux "saveurs" les règles de proportion harmonique des sons. Il développe les bases de la "musique savoureuse" dans son livre,


la "Chimie du goût et de l’odorat"


L'huile essentielle de lavande
"Les vertus de cette huile essentielle sont fort nombreuses : elle est estimée pour les maladies du cerveau, pour les vapeurs hystériques et pour l’épilepsie ; [ ... ] elle fait mourir les vers, mais aussi les vermines et les insectes.
Quatre ou cinq gouttes d'huile essentielle de lavande dans une cuillerée de vin prise à jeun dissipent la migraine et fortifient l'estomac."

 

 

Ce genre botanique a été décrit pour la première fois en 1753 par le naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778).

 

L’odeur champêtre de "lavande" était en grande vogue au XVIIIème siècle, sous diverses formes :


- vinaigre à la lavande distillé,

- onguent,

- pâte à pots pourris,

- poudres,

- savonnettes,

- sachets (Marie Antoinette).


Il est également recommandé de se décrasser les cheveux avec des huiles et des pâtes au santal, à la rose, à la lavande, au jasmin.

 

 

La mode des cuirs parfumés va démultiplier la demande de Lavande et c'est ainsi que naît à Grasse une industrie très importante : 


la corporation des maîtres-parfumeurs qui devient autonome de celle des tanneurs dès 1759 

Maître Jean Chabert - Gantier parfumeur

 

 

1750-1773

Lavande spica latifolia

Herbarium Blackwellianum emendatum et auctum, id est, 

Elisabethae Blackwell collectio stirpium. Norimbergae : 

Typis Io. Iosephi Fleischmanni, ..

biodiversitylibrary.org/page/291846


 

 

 

Jacques Delille, souvent appelé l’abbé Delille (1738-1813 poète et traducteur français.


Les Jardins


..."O Nice ! Heureux séjour, montagnes renommées, 

de lavande, de thym, de citrons parfumées.

Que de fois sous tes plants d’oliviers toujours verts 

dont la pâleur s’unit au sombre azur des mers "...

 

Monique Laville - marché aux fleurs à Nice

 


 

XIX° siècle

 

 

François Pierre Chaumeton (1775-1819)  

médecin et un botaniste français

Edition Paris : Panckoucke, 1817

Planche 216. Lavande - Flore médicale / Vol. IV

 

 

 

Vers 1820

 

Antoine Charles Horace Vernet, dit Carle Vernet (1758-1836), 

artiste peintre de genre, dessinateur et caricaturiste, goguettier et lithographe français.

Marchande lavande

Planche 80 de la suite de cent lithographies intitulée "Les cris de Paris", publiée par Delpech


 


 

1853


Otto Karl Berg (1815-1866) botaniste et un pharmacologiste allemand et Karl Friedrich Schmidt (1811-1890) botaniste prussien 

Lavandula Officinalis Chaix

 

 


Frederick Edward Hulme (1841-1909) enseignant et botaniste amateur, professeur de dessin à main levée et géométrique au King's College de Londres à partir de 1886. 

Son œuvre la plus célèbre était Familiar Wild Flowers, publiée en neuf volumes.

Lavande


 

 


Edward Killingworth Johnson (British, 1825-1896)

Jeune femme cueillant de la lavande

 

 

Camille Pissarro (1830-1903), peintre impressionniste puis néo-impressionniste franco-danois.

Champs de lavande, 1860


 

 

Paul Verlaine (1844-1896) écrivain et poète 

 


La garrigue

 

Puisse ma libre vie être comme une lande

Où sous l’ampleur du ciel ardent d’un soleil roux,

Les fourrés de kermès et les buissons de houx

Croissent dans des senteurs de thym et de lavande

 

Que, garrigue escarpée et sauvage, elle ascende

Dans l’air large et sonore où ronflent des courroux

De Mistral, tourmenteurs fougueux des arbres fous ;

Et dans l’isolement s’allonge toute grande,

 

 

1886


Émile Zola (1840-1902) écrivain et journaliste français, 


L' Oeuvre, 1886


..." ils couchaient au petit bonheur de la route, au fond d'un trou de rocher, sur l'aire pavée, encore brûlante, où la paille du blé battu leur faisait une couche molle, dans quelque cabanon désert, dont ils couvraient le carreau d'un lit de thym et de lavande"... 

Lavande - Annie Riviere 

 

 

Son usage se répand dans toutes les classes sociales au cours du 19° siècle. 


Avec le développement de l’industrie et de la parfumerie, la lavande devient alors l’une des bases de la fabrication des parfums. C’est à cette époque aussi qu’est entreprise en Provence sa culture sur de grandes étendues.


La parfumerie grassoise prend une grande ampleur. C’est alors que, pour répondre à la demande,toute la région se couvre de plantes à parfums. 

A la fin du 19° siècle les voyageurs anglais en Provence (Reine Victoria, Lord Brougham…) initient une mode…la lavande


La reine Victoria visite Chiri's de parfum Factory, Grasse. Alpes-Maritimes, 1891


 


 

Pierre Louys (1879-1925) poète 

 


Psyché

 

..."Psyché, ma sœur, écoute immobile, et frissonne...

Le bonheur vient, nous touche et nous parle à genoux.

Pressons nos mains. Sois grave. Écoute encor... Personne

N'est plus heureux ce soir, n'est plus divin que nous. [...]

 

C'est notre heure éternelle, éternellement grande,

L'heure qui va survivre à l'éphémère amour

Comme un voile embaumé de rose et de lavande

Conserve après cent ans la jeunesse d'un jour"...

 

William Bouguereau Psyche et Amour

 


 

 

 

Stéphane Mallarmé (1842-1898) poète français, également enseignant, traducteur et critique d'art.


 

La marchande d'herbes aromatiques

 

Ta paille azur de lavandes,

Ne crois pas avec ce cil

Osé que tu me la vendes

Comme a l'hypocrite s'il

 

En tapisse la muraille

De lieux les absolus lieux

Pour le ventre qui se raille

Renaître aux sentiments bleus.

 

Mieux entre une envahissante

Chevelure ici mets-la

Que le brin salubre y sente

Zéphirine, Paméla

 

Ou conduise vers l'époux

Les prémices de tes poux.

 

 

 

Alphonse Daudet (1840-1897) écrivain et auteur dramatique français.

Lettres de mon moulin. 


..."Ce joli bois de pins tout étincelant de lumière dégringole devant moi jusqu'en bas de la côte. À l'horizon, les Alpilles découpant leurs arêtes fines

... Pas de bruit, à peine de loin en loin le son d'un fifre, un coulis dans les lavandes, un grelot de muse sur la route. Tout ce beau paysage provençal ne vit que par la lumière"...

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Vincent Van Gogh (1853-1890) peintre et dessinateur néerlandais.

Les Saintes Maries de la Mer

champ de lavande


 


 

Frédéric Mistral (1830-1914) écrivain et lexicographe français de langue provençale, 


Poème du Rhône,

 

..."Au crépuscule enfin, nous atteignîmes Saint-Léger, pauvre petit village qui est au pied du Ventoux, habité par des charbonniers, tout jonché de
lavande en guise de literie. Le vent léger apportait des montagnes la
senteur de la lavande et des myrtes qui dans les combes masquées étaient
fleuries."...


 


 

Joseph Autran (1813-1877) poète

Recueil : Le Poème des beaux jours (1862).


 

Hospitalité


..."Plus haut, par les tapis de sauge et de lavande,

A travers les parfums qu'on soulève en marchant,

Irons-nous contempler la gloire du couchant ?"...


 


 

André Lemoyne (1822-1907) poète et romancier français.

 

Le chemin des pleurs

À Madame Cousinery.


..."Et de pleurs et de sang Jésus-Christ aveuglé

Tombait... lorsque, d'après une antique légende,

Une femme arracha son fin voile épingle,

Un voile de lin pur embaumé de lavande"...
 

Charles Le Brun Marie et Jésus


 

 

 

Albert Mérat (1840-1909) poète

Recueil : Les souvenirs (1872).


La lande

 

..."La ligne impérieuse et fauve de la lande

Change d'aspect, et forme au-dessus du flot clair

Un golfe harmonieux de verdure. Dans l'air

Court un parfum mêlé d'algues et de lavande"...


 

 

 

Louis-Xavier de Ricard (1843-1911) poète

 

La Garrigue

 

Puisse ma libre vie être comme la lande

Où sous l'ampleur du ciel ardent d'un soleil roux,

Les fourrés de kermès et les buissons de houx

Croissent en des senteurs de thym et de lavande.

 

Marie-Paule Albanese garrigue

 

 


 

Henry Bataille (1872-1922) poète


Les doux mots ...

..."Marthe, c'est, au réveil, le pas

Des mères dans la chambre blanche,

C'est comme une main qui se pose,

Et l'armoire sent la lavande"...


 

 

 

Cécile Sauvage (1883-1927) "poétesse de la maternité", femme de lettres française

La maison sur la montagne

 

Tandis que la terre tourne

 

..."C’est le temps où la feuille aux ramures déborde,

La montagne nourrit des herbes de senteur,

Notre chèvre s’ennuie et tire sur sa corde

Pour atteindre aux lavandes fines des hauteurs"...

 

 

 

1908

 

Illustration distillation-

fin19° Castellane (sce-PM-1908)

 

 

 

En 1918,

René-Maurice Gattefossé (1881-1950) chimiste et parfumeur, se brûle la main lors d'une explosion dans son laboratoire. Par réflexe, il plonge sa main dans un récipient rempli d'huile essentielle de lavande vraie. Le soulagement est immédiat, la guérison de la plaie et sa cicatrisation d'une rapidité déconcertante. Ce résultat surprenant l'incite à se consacrer à l'étude des propriétés antibactériennes des huiles essentielles. 


Il crée en 1928 le mot "aromathérapie" et publie en 1931 un ouvrage du même nom dans lequel il décrit la relation entre la structure biochimique de l'huile essentielle et son activité.


 

 

 

XX° siècle

 

1920


Glossaire Datînois par le Comte de Landberg
(Carlo Landberg 1848-1924)

 

En 1912 un savant espagnol trouva des pipes dans les provinces d'Alicante, de Valencia et de Sévilla. On peut les voir à présent dans les Musées d'Espagne, et le musée de Madrid en possède deux. On a même trouvé des pipes provenant de peuples d'une culture plus basse.

Une pierre tombale dans l'église de Hubeville, du onzième siècle, et une statue à Cormumare en Irlande représentent deux hommes de l'époque carolingienne avec de courtes pipes à la bouche.


On ne sait pas au juste ce qu'on fumait, mais des indices donnent à supposer que c'était la lavande

 

 


1926

Paul Éluard (1895-1952) poète français.

Capitale de la douleur 


..."Tout au sérieux, celui qui ne paie pas les dégâts Jongle avec ton trousseau, reine des lavandes"...

 

 

1936

Georges Bernanos (1888-1948) écrivain français

Journal d'un curé de campagne

..." J'ai glissé cette lettre dans mon imitation, un vieux livre qui appartenait à maman, et qui sent encore la lavande, la lavande qu'elle mettait en sachet dans son linge, à l'ancienne mode"....

 

 

Jean Giono (1895-1970) écrivain français.

Provence,

Gallimard, collection Folio. 

 

..."La lavande est l'âme de la Haute-Provence. Qu'on l'aborde par la Drôme, par le Dauphiné ou par le Var, cette terre offre ses étendues désertes, couvertes de violet et de parfums.


Dans les solitudes de la montagne de Lure, la lavande sauvage s'étale à perte de vue ... À l'époque de la récolte, les soirs s'embaument ...

 

Les couleurs du couchant sont des litières de fleurs coupées. Les alambics rudimentaires installés près des citernes soufflent des flammes rouges dans la nuit. Leurs fumées à odeur de caramel teintée par le vent vont enchanter le sommeil des solitaires dans le désert.

 

Quand on a vécu ces nuits et ces jours, on est enchaîné à l'esprit de ce parfum. Il suffit ensuite d'un bouquet de lavande pour qu'il vous soit parlé - et en langage d'une étrange densité - de ces libertés essentielles qui sont le charme de ces hautes terres.

 

Fussiez-vous alors dans de lointaines Amériques, en Chine ou au Béloutchistan, perdus dans des livres austères ou naufragés dans des drames
personnels, sociaux ou cosmiques, c'est la liberté, c'est la fraîcheur, le calme et la grandeur de la Haute-Provence qui vous visitent, vous tirent brutalement vers elles et vous animent.


Pour qui est de ce pays - ou qui l'habite, non comme un touriste mais comme un homme, c'est-à-dire en y faisant particulièrement son esprit et son cœur -, c'est la plus grande ressource possible. Que tant de force soit dans un parfum ne peut paraître exagéré qu'à ceux qui n'ont jamais eu à se réconforter l'âme en touchant l'âme d'une patrie.


Christian Jequel(1935) sur le chemin aux lavandes

 

 

 

Oswald Poreau (1877-1955) - peintre

Lavande et citrons -


 


 

1941
Marcel Fouquier (1866-1961) Homme de lettres. - Figure parisienne et internationale


Jours heureux d'autrefois à travers l'Europe 


..."C'est dans les jardins d'Andalousie que ce goût de l'isolement se montre au grand jour.

C'est d'ailleurs le roi Abderame Ier, calife omniade, qui fit transporter ces plantes en Andalousie, et les cacha au milieu des patios.


Le Generalife représente donc exactement la maison de campagne du roi de Grenade, Zoraya, traversée dans toute sa longueur par un  étroit canal de marbre et bordé de nombreux jets d'eaux. Des plates-bandes d'oeilllets, de roses, de jasmins, de lilas, de lavande imprègnent l'air d'un parfum pénétrant.


Un poète arabe fit graver sur les murs du belvédère de l'alhambra ces mots :
-Je ressemble à un océan de plaisirs et de beauté. Mon jardin est sans rival dans le monde. Il est pareil à une belle fiancée que tous désirent.-"...

Les jardins de l'alhambra à Grenade


 


 

Robert  Bontoux. 


Groupe familial, producteur d’huiles essentielles depuis 1898 en Haute Provence, aujourd’hui fournisseur d’ingrédients aromatiques naturels et d’huiles essentielles, reconnu à l’international.


L’histoire de Bontoux a démarré en 1898 avec la distillation des huiles essentielles à Saint-Auban sur l’Ouvèze en Drôme Provençale.


..."Je me rappelle que, vers 1943, j'allais couper à la montagne ; il y avait de la lavande partout. Nous n'avions encore que très peu de champs cultivés ; d'ailleurs, c'était uniquement du lavandin et nous ne les coupions pas nous-mêmes ... Nous les donnions à couper "à prix fait" à d'autres fermiers.

Dans les terrains très en pente, il était impossible de se servir de la charrette. Nous utilisions alors une sorte de traîneau en bois avec des patins renforcés de fer. Nous y attelions le mulet.


Pour freiner la descente, on coupait un pin que nous attachions derrière le traîneau et sur lequel nous montions pour ralentir le convoi.


Quand mon père a planté les premiers lavandins, il a labouré avec un âne et un cheval attelés ensemble : attelage disparate mais efficace.

Sylvie Marcel


 


 

Cicely Mary Barker (1895-1973), illustratrice britannique connue pour ses illustrations de fées et de fleurs. 

 

 

La fée des fleurs de lavande

 


"Lavender's blue, diddle diddle" —

Ainsi va la chanson ;

 

Tout autour de son buisson,

"diddle diddle", 

Les papillons se pressent ;

Elle l'aime bien,

"diddle diddle",

ainsi que les abeilles ;

Pendant qu'elle-même,

"diddle diddle", 

se balance dans la brise !

 

Bleu lavande,

"diddle diddle",

vert lavande ;

Elle parfumera les vêtements,

"diddle diddle",

rangé et propre 

nettoyé et lavé,

"diddle diddle",

mouchoir et drap ;

Pointes de lavande,

"diddle diddle", 

rendez les tout doux !


 


 

Robert Desnos (1900-1945), poète surréaliste et résistant français

Chantefables et chantefleurs, 

 


La Lavande

 

Lavandière, lavandière !

As-tu vu le poisson bleu

Qui nageait dans la rivière ?

Il t'apportait la lavande,

La lavande en bouquets bleus

Poisson bleu, fleurs de lavande.


 


 

La culture de la lavande s'est étendue au cours du XXe siècle à des régions présentant des caractères proches de la Provence, comme le Quercy dont le sous-sol calcaire, les étés secs conviennent bien à cette plante. Elle apparut également sur les derniers versants du sud-ouest du Massif central avant 1936 à Roquecor en Tarn-et-Garonne.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, cette région a assuré jusqu'à un dixième de la production française. Celle-ci atteignit son apogée dans les années 1950 et 1960, et seuls quelques cultivateurs perpétuent encore cette tradition.

 

L'essor de la production française d'huile essentielle de lavande est lié à l'implantation de parfumeries dans la région de Grasse. La mise en culture organisée systématique du lavandin, dans les années 1950, prit ensuite le relais.

 


La lavande est devenue une source de richesse pour des régions autrefois en déclin économique : le Vaucluse, la Drôme, les Hautes-Alpes, les Alpes de Haute Provence.
 

 


 

1942

Louis Aragon (1897-1982) poète

Recueil : Les Yeux d'Elsa (1942).

 

 

Les yeux d'Elsa

 


..."Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens

On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages

 

Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où

Des insectes défont leurs amours violentes

Je suis pris au filet des étoiles filantes

Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août"...


 

 

Henri Bosco (1888-1976) romancier français.

1945

Mas Théotime

..."Le peu de linge que l'on a trouvé a été mis en place, propre, plié, raccommodé, bourré de fleurs de lavande"...

..."La source débite peu d'eau, mais elle est extrêmement pure et toute parfumée de lavandin". 
 


 

1946


Marcel Lobet (1907-1992) journaliste et un écrivain belge de langue française.


La poésie et l'amour


..."Salut, ô lavande ! Que mon bien-aimé, sur ma bouche, soit comme un aigle aux ailes rompues ! "...
 

 

1949

 

Jean-Paul Sartre (1905-1980)  écrivain et philosophe français,

La mort dans l'âme, 1949

..."Moi, dit Jurassien, tout ce que je demande, c'est d'être chez moi pour la cueillette de la lavande "...
 


 

1950

 
Henri Bosco (1888-1976) romancier français.


Un rameau de la nuit, 

..."Tout ce qu’un chemin creux, sec, odorant, bordé de noisetiers en fleurs, doit, en avril, à une bonne brise, je le sais ; et je sais aussi ce que gagne à passer sur un grand coteau chargé de thym et de lavande, le vent d’Est, le matin, quand il souffle très doucement et que la rosée humecte les pierres"...


 

 

 

Années 1950/60

Tableau provençal 

Femme à la cueillette de la lavande


 

 

 

1954

 

Vincent Rallo (1954)

Le village de Sault Provence


 

 

 

Christian Alinat (1956) - poète


 

Enchantement celtique

 

..."Brise du soir dans un doux parfum de lavande,

J'aime tes senteurs qui purifient l’atmosphère.

Marchant tout doucement sur des routes de terre,

Je suis sur la trace des chemins de légendes"...


 


 

1957


Gaston Louis Pierre Bachelard (1884-1962) philosophe français des sciences, de la poésie, de l'éducation et du temps. 


La poétique de l'espace


..."Avec la lavande entre aussi dans l'armoire l'histoire des saisons. À elle seule la lavande met une durée bergsonienne dans la hiérarchie des draps. Ne faut-il pas attendre avant de s'en servir qu'ils soient, comme on dirait chez nous, assez «lavandés» ? "...


 

 

1970


Marie-Claude Palys - Lavande

 


Lavande

 

Beaux Epis de fleurs mirage bleu ;

Arbrisseau aérien et harmonieux, 

Lavande et lavandin odoriférants, 

Vous offrez votre  parfum enivrant.

 


Les brins bleu-violet dansent,

En sarabande sur les versants ;

 Sous le Mistral battent la cadence,

Teintant les collines et les champs.

 


Chevauchant la fleur sans pareil,

Entrainées dans un joli ballet,

Aspirant le pur nectar, abeilles 

et bourdons se régalaient.
 

 

​​​​​​Lavande et lavandin distillent

Leurs huiles et infusions parfumées

Leurs arômes odorants diffusent

De douces notes ensoleillées.

 


 

 

 

Louis Fontas (1920-2011), licencié en droit, il est ancien élève des T.P.E. (Paris), 

 

Lavande ou Lavandin


Arbrisseau délicat, or bleu d'un clair vallon,

Colorant les coteaux en moyenne montagne,

Il plaît aux randonneurs sillonnant la campagne,

Enivrés des senteurs portées par l'aquilon.

 

La romaine Lavande imprégnait l'eau des bains,

Ainsi que le peignoir vêtu par le baigneur.

Puis, l'or bleu Provençal se montra grand seigneur,

En offrant ses bienfaits aux doctes carabins.

 

Le Lavandin nouveau, la Lavande des Alpes

Expriment leurs couleurs en formant un épi,

Variant du violet au doux mauve pâli,

Fauchés de pieds touffus que l'ensileuse scalpe !

 

En final distillés par procédés divers,

Ces épis aux humeurs très providentielles,

Excellent dans le don d'huiles essentielles,

Utiles pour des soins, des parfums, des desserts !

 

Lavande ou Lavandin, leur charme est sans pareil.

En eux vit un symbole évoquant la tendresse,

Et si vos coeurs blessés recherchent leur adresse,

Ils la retrouveront où règne un chaud Soleil !


 

 

 

Pierre Magnan (1922-2012) écrivain français. Indéfectiblement attaché à cette partie de la Provence qui a aussi inspiré son maître et ami Jean Giono, il y a situé toute son œuvre. 


Le mystère de Séraphin Monge,


Éditions Denoël - 1990. 

 

..."Il y avait des odeurs d'herbe et la seule touffe de lavande qui prospérait dans une faille du rocher ne cessait pas, par ses effluves, de prévenir les deux hommes de son heureuse présence.


Ismaïl se dit que le parfum de cette lavande, si insolite en pleine nuit, il le
conserverait pour toujours dans sa mémoire, s'il vivait. Laviolette n'avait pour lui tenir compagnie que des pensées aussi amères que les tiges de lavande qu'il mâchonnait pour tromper son envie de fumer"...


 

 

1991. 


Patrick Süskind (1949) écrivain et scénariste allemand. 

Le parfum (traduction Bernard Lortholary),

Éditions Fayard. - 

..."Et il racontait toujours et encore ses distillations en rase campagne, la nuit au clair de lune, accompagnées de vin et du chant des cigales et parfois d'une huile de lavande qu'il avait fabriquée là et qui était si fine et si forte qu'on lui en avait donné son poids d'argent"...


 

 

1992


    Yves Paccalet, dans son magnifique "Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe (Éditions Robert Laffont S. A., 1992) évoque la Lavande stéchade :

"...15 septembre
(Mont Leuze)

        Les épis de la lavande stéchade  sont des temples antiques aux piliers violet pâle, où viennent danser des prêtres-bourdons fauve et or.
        Juste au-dessus, dans l'air, un anax empereur à l'abdomen en bâton d'azur cogne et recogne d'invisibles murailles"...


 


 

1993 


Lavande brin de Provence

De Elisabeth Cossalter


Illustrations de Jean-Marc Blache


..."Un hommage à la Provence à travers sa plus fidèle compagne, la lavande. De ses origines étymologiques à son dépérissement, la petite fleur mauve nous livre bien des secrets"... 


 


 

Sandrine Moirenc et Régis Ferré, 

La lavande,

Éditions Équinoxe, -1998

..."Au pays de Valensole, dans les Alpes de Haute-Provence, les lavandes sont reines. Ellesdominent la nature et les hommes sont leurs grands serviteurs. Toute la vie s'organise autour des jolies plantes aromatiques. C'est pour cela que l'on distingue dans le pays deux saisons seulement : la saison bleue et la saison grise.


La saison bleue est le retour de la lumière. Les doux rayons du soleil réveillent la lavande et lui fournissent avec la terre de quoi grandir, fleurir et embaumer Valensole.


La saison grise est la mise en repos. Les lavandes sont coupées. Il ne reste que le bois et les feuilles grises. On dirait que les champs ont enfilé leur long manteau d'hiver gris-velours.


La vie se ralentit avec ses couleurs, ses senteurs et ses bruits."...


 

 

 

XXI° siècle

 

2000


Pierre Magnan (1922-2012) écrivain français. Indéfectiblement attaché à cette partie de la Provence qui a aussi inspiré son maître et ami Jean Giono, il y a situé toute son œuvre. 


Le Parme convient à Laviolette,

Éditions Denoël - 2000.

"...Quand on baigne parmi ces lavandes bleues, tant prisées des touristes, avec la seule compagnie (de là le transistor) des myriades d'abeilles qui puisent le nectar des fleurs sur des centaines d'hectares, quand on est au départ de sillons qui ont trois cents mètres de long et qu'on est là, le cul sur le tracteur qui vous fait tressauter les vertèbres, la tête à moitié déboutée pour faire tirer droit et que le soleil et la lune sont en même temps dans le ciel de juillet et qu'il n'y a pas un arbre à l'horizon, sauf un amandier sec atteint d'héliotropie jusqu'à en être mort étranglé, quand on est là tout seul, par un beau jour, à sentir le poids du monde - et un dimanche encore ! - sur ses faibles épaules, on se trouve tout drôle et ne pas parler devient une maladie. ( ... )


Les fleurs sont béantes, pâmées à force de vide, désirant l'abeille par amour et pour se perpétuer. Sur tout le plateau de Puimoisson et celui de Valensole, l'abeille est seule maîtresse du monde, ayant ce privilège d'être dédaignée par les prédateurs, parce que, insecte parfait, elle n'est pas comestible. Invisible au ras du sol, elle pompe les godets mauves de la sauge officinale, ou les amphores d'une fleur de lavande. Mais qui, à part les abeilles, s'est jamais penché sur les cinquante amphores d'une fleur de lavande ? ( ... ) 


Les lames de la faucheuse sous le ventre du tracteur coupent la lavande au ras des tiges et rendent proprement dans les ornes des bouquets égaux. Le bruit qui accompagne ce travail imite la mastication paisible d'une mante religieuse décortiquant son repas d'insecte ... Sous la haute charpente du véhicule, on voit se dérouler un ruban bleu continu où parfois quelque abeille broyée étend pour la dernière fois ses ailes d'or..."


 

 

 

2000

Maryse Batut

Un parfum de lavande

..."Dans les années vingt, après la mort de sa mère, Laure est arrachée à son causse Méjean natal pour être confiée à sa tante, près d'Uzès, en Provence.


Bien vite, elle se sentira chez elle dans le mas de Léonie, entre les animaux de la ferme, les récoltes d'abricots et sa passion naissante pour les abeilles. Et puis il y a joseph, le compagnon de jeux qui deviendra l'amour de sa vie. Mais bien des orages les attendent. Tandis que la guerre et l'Occupation s'appesantissent sur la France, Laure doit affronter une cruelle tragédie familiale, avant d'être contrainte à un nouvel exil.


Sur le mont Ventoux, où l'on cultive la lavande, elle aura cependant l'énergie de rebâtir une vie nouvelle. Elle-même cévenole, amoureuse du pays provençal, Maryse Batut signe ici le portrait sensible et juste d'une de ces existences que l'on dit " ordinaires ", comme si elles n'avaient pas leur lot de bonheurs et de malheurs, de luttes et de joies, de chagrins et d'espérance"...


 

 

 

2000

André de Réparaz,

Géographe. - Professeur émérite à l'Université de Provence, Aix-en-Provence (en 2004). 

Editions les Alpes de Lumière

Les campagnes de l'ancienne Haute-Provence vues par les géographes du passé : 1880-1950

...L'industrie lavandière ne s'est guère conservée qu'au contact des plateaux vauclusiens, dont l'exemple a été salutaire. Là, déjà à Saumane, mais surtout à la Roche Giron et Montsalier, on continue à exploiter les baïassières des hauts, en y lançant des hordes de ramasseurs, parfois italiens ; on récolte également les étendues plantées : (…)


 

 

 

2000

Maxence Fermine

Éditeur : Albin Michel 

"L'apiculteur", 

Un rêve de miel de lavande

..."Le voici, Aurélien Rochefer, vingt ans en 1885, à la tête d'un projet qui ne ressemble à rien là où il se trouve, puisqu'il serait le seul apiculteur de Langlade. Mais, être à l'origine d'un merveilleux miel de lavande, quel rêve ! Encore le rêve est-il moins celui du produit que celui des animaux qui le produisent... au risque, pour l'apiculteur débutant, d'accidents pouvant être mortels.

Depuis qu'une abeille a déposé sur sa ligne de vie une fine trace de pollen doré, ce jeune provençal de la fin du XIXe siècle ne rêve plus que de l'or - un or symbolique, poétique, qui représente bien plus que le métal précieux. Son rêve le décidera à se détourner des champs de lavande familiaux pour installer des ruches et fabriquer le miel le plus suave. Puis, après l'anéantissement de son travail par un violent orage, à partir pour l'Abyssinie, où l'attend une femme à la peau d'or, qu'il a vue en rêve...
On croise Van Gogh et Rimbaud dans ces pages lumineuses, où le songe doré d'Aurélien lui vaudra de connaître bien des aléas, avant qu'il ne découvre l'or véritable de la vie"...


 

 

2000

Robert Veyan


"Lavandes Lavandins Parfum d'histoire" 


..."Les lavandes et les lavandins ondulent au vent, pareils à une mer houleuse où chaque minuscule fleur délivre une infime partie de son trésor olfactif.

Ils se laissent bercer amoureusement et s'offrent naturellement aux abeilles qui les butinent, emportant dans leurs pattes le nectar de la vie"...


 


 

Georges Navet, maître de conférences

Cueilleurs de lavande

Ce n'est pas beau, un coupeur de lavande. Ça sue, c’est mal rasé. Ça porte
sur le dos un ballot qui le fait ressembler à un escargot et avec deux pattes
arrière et deux pattes avant, dont une avec sa faucille de sauterelle, tond
toutes les fleurs en avant. Tout homme courbé, chargé, c'est un insecte.


C’est un travail dur où l'on se sent libre et joyeux même si on se lève avec
les étoiles du matin et on voit celles du soir si on travaille jusqu'à la nuit. Sur ces montagnes des Basses-Alpes, du Vaucluse, les étoiles sont plus belles que partout ailleurs.

Christian Jequel (1935) cueillette de la  lavande


 

 

 

Relié – 19 février 2003


Mélanges d'Histoire de la Mèdecine Hébraique : 

Etudes Choisies de la Revue d'Histoire de la Medecine Hébraique 
1948-1985 

Sous la direction de
de Gad Freudenthal  et  Samuel S. Kottek


..." Certaines plantes recommandées dans cette oeuvre étaient déjà cependant citées dans la Bible pour leurs vertus médicinales ; ce sont :
(...)le laurier prescrit précisément contre les morsures de serpent, la lavande, la menthe (Matthieu, XIII, 31-32), la coriandre et les figues (Isa. XXXVIII, 21), etc... 

Il faut également dire un mot d'un traaaité de médecine talmudique du VII° siècle dont l'auteur est Assaph ha-Iehoudi et qui a été étudié en détail par le docteur Simon.

En effet on trouve mentionnés par Assaph certains remèdes contreles morsures ou piqûres d'animaux venimeux qui sont repris par Maïmonide : le soufre en potion, l'agaricum et la thérique (Simon op. cit. p. 75)

Maïmonide ayant étudié dans l'Espagne musulmane, exerçant la médecine en Egypte(...) on y trouve de nombreux emprunts à la médecine et à la pharmacopée islamique.

Parmi les plantes mentiopnnées dans le Traité des poisons, beaucoup étaient déjà connues en ce qui concerne leurs vertus médicinales (...)
Médecin Alhervi X° siècle : balotte, pyrètre, cumin, fenouil, galbanum, gentiane, gingembre, lavande ..."


Enluminure Maimonides par Ferrer Bassa en 1348 à Barcelona


 


 

Sheri Dinardi peintre américaine

couronne de lavande dans les cheveux


 


 

Sheri Dinardi peintre américaine

Rêves de lavande

 

 

 

2006

Philippe Bernard (Auteur)
Le Fabuleux Voyage d'Arthur Rimbaud 

..."Des bleuets tapissaient des dunes de petites vagues encerclées. La lavande parfumait jusqu’aux étoiles l’eau qui l’imprégnait sur ses profondeurs naturelles"... 
 

 

 

2006

Alexandra Belinda écrivain australien

Virginie Buhl (Traducteur)

Un doux parfum de lavande

..."Des cabarets interlopes de Marseille au Paris scintillant de l'entre-deux-guerres, de l'insouciance des années folles aux prémices de l'Occupation, l'irrésistible ascension d'une orpheline destinée à devenir une star. Un superbe roman, plein de souffle, d'ampleur et de glamour. A la mort de son père, Suzanne Fleurier, quatorze printemps, est forcée de quitter ses champs de lavande pour trouver du travail à Marseille"...


 

 

2009

Franck Dubus -

Editeur Utovie Collection L'Essentiel : l'encyclopédie

 La lavande - Fleur de reine.

..."Si une plante peut couvrir les besoins d'une famille pour faire face aux petits maux du quotidien, c'est bien la lavande. En huile essentielle comme en infusion ou en hydrolat, elle répond à tous nos besoins immédiats : soins de la peau, douleurs musculaires ou articulaires, troubles du sommeil, difficultés digestives, problèmes respiratoires ou cardiaques, parasites (souveraine contre les poux)... Autant pour les adultes que pour les enfants. Elle rend aussi service dans notre environnement immédiat en assainissant l'atmosphère, en éloignant les insectes indésirables... Jusque dans la cuisine où elle apporte toutes les subtilités de son parfum ! Bref : la première plante à avoir à la maison"...


 

 

2012

Ted Andrews

Le monde enchanteur des fées 

Janine Renaud (Traducteur), Nyease Somersett (Illustrateur)

Retrouvez la magie d'un monde merveilleux où les arbres parlent et les fleurs racontent des histoires. Explorez le monde féerique - un lieu où les contes de fées se réalisent.

Les fées de la lavande, nous ouvrent les yeux, aux esprits de la nature, car, des lieux, où pousse la lavande, émanent une animation magique, de nature féerique, écrit, Ted Andrews, dans son ouvrage intitulé, "Le monde enchanteur des fées"


En tant qu’herbe, la lavande possède plusieurs vertus médicinales, voir magiques. La période idéale pour communiquer avec la magie de ces fées, est au cours de ces mois d’été. La lavande est une des plantes les plus insolites et les plus envoûtantes de notre flore. On trouve la majorité des cultures de lavande, dans le sud, notamment, en Provence, alors, y aurait-il une raison énergétique ou magique, pour que tant de poètes, tant d’artistes et tant de thérapeutes, viennent s’installer dans cette région magique ?


 

 

 

2013

Eric Pier Sperandio, 

Éditions Québec-Livres, 2013,


auteur du Grimoire des herbes et potions magiques, Rituels, incantations et invocations présente ainsi la Lavande (Lavendula officinale) : 

        "Il s'agit d'une plante vivace dont les fleurs sont de couleur lavande, bien entendu. On la cultive principalement pour en extraire l'huile essentielle, utilisée en parfumerie.


 

 

 

2013

Noémie Vialard

Rustica éditions  Les bonnes plantes de nos grands-mères  

Remèdes et recettes à la lavande

..."Symbole de la Provence, la lavande séduit autant par son parfum puissant et son pouvoir calmant que par sa beauté ornementale. 
Voici plus de 50 remèdes et recettes à base de lavande : alcool à la lavande, masque désincrustant à la lavande, sels de bain à la lavande, mousse de fleurs de lavande, thé à la rose et à la lavande, pêches rôties à la lavande...

Au sommaire : une présentation des espèces et des variétés de lavandes, 28 remèdes de santé-beauté, 23 recettes de cuisine, 4 utilisations pour la déco, des conseils parfum/jardin, et des adresses de pépiniéristes à visiter"...


 

 

Olivier Cahuzac - poète

 


Jalousie.

 

...Pourquoi pas moi ? Lui peut t'avoir,

Je me suis baigné au lavoir,

Je sens la rose et la lavande,

Il sent le vieux bouc de la lande"...


 

 

Elina Kondratyuk peintre Ukrainienne

Fille dans un  champ de lavande


 

 

Timothy Han Edition Perfumpes,

Lavande

Une marque qui gagne peu à peu en popularité. Sa spécificité à elle ? Les références littéraires.

Dans une boîte de la taille moyenne d'un roman, on peut découvrir un flacon de parfum, accompagné d'une carte postale et d'un graphisme (plusieurs déclinaisons sont proposées), le tout spécifiquement conçu en écho à une œuvre.


Comme pour  : On the Road 
lancé en 2015. Le nez derrière ce parfum est Timothy Han
parfum Ambre boisé pour homme et femme. 

 "Sur la route" de Jack Kerouak (1957)", où se mêlent lavande, bergamote, fèves de tonka et vanille, le tout réveillé d'huile de cade, une matière première qui suggère l'odeur du bitume omniprésente dans le road-trip de l'auteur.


 

 

 

2015

Affiche foire à la lavande

Digne les Bains

 


 

2015


Elena Chumak

Lavande et oiseau


 

 

 

2017

Robert Gaymard écrivain français

La colline aux lavandes 

..."Un drame terrible a contraint Jacky a partir du pays qui l’a vu grandir. Son rêve … y revenir et obtenir le pardon de sa famille, des lavandiculteurs dont la vie va être bouleversée par unterrible deuil"...

Ce livre attachant retrace également l’évolution des techniques de culture de la lavande entre les années 50 et 80 sur le plateau de Valensole ou l’auteur a passé son enfance.


 

 

Vette de Fonclare - professeur de Lettres et poète

 

La lavande 


La lavande n’est pas encor tout à fait mûre

Et une brume bleue flotte sur les champs gris :

Joli voile de fleurs pas tout à fait finies,

Dont seule la couleur vient poser son azur

 

Sur les mornes talus qui strient le plateau.

On dirait que ce bleu est l’âme des lavandes,

Vibrant sous le soleil et animant la lande

D’un délicat frisson qui tremblote au tempo

 

De la lumière drue attendue si longtemps.

On est le vingt-cinq juin : l’été s’est fourvoyé

Et les fleurettes bleues encor tout étriquées

Font de si grands efforts pour rattraper le temps

 

Qu’elles semblent fleurir à vue d’oeil. Le soleil

Les gave de chaleur, les baignant de lumière

Pour les aider à croître. Il fait très chaud et l’air

Commence à sentir bon sous son aura vermeille.


Christian Jequel(1935) la chapelle aux lavandes

 


 

2017

 

Jean-Marc Janiaczyk

Champs de lavande en Provence
Huile sur toile peinte au couteau.  


 

 

Valerie Metsenatova

sérénité du matin - la lavande

 

 

 

Ivailo Nikolov - artiste peintre

paysage champ de lavande au coucher du soleil


 

 

 

Louise Marion artiste peintre

Coup de coeur de Provence 


 

 

 

Claude86

Jeune fille à la lavande

 

 

2019

 

Chinou GL, artiste peintre 

Coupeur de Lavande 

Huile sur toile

Exposée à La Maison Sennelier 

 

 

 

Christian Jequel (1935)

Cueillette de la  lavande

 

 

 

 

2020

Par Marcel Grelet 

Éditeur CITY Collection : Terre d'histoires

La terre des lavandes

..."L'essentiel restait sa vengeance, ce plat aigre qu'elle mijotait depuis le matin, elle saurait le servir au moment opportun... "


En 1948, Magda rêve d'une vie meilleure. Cette jeune Espagnole décide de fuir l'Espagne pour échapper au chômage et au régime autoritaire de Franco. À ses yeux, la France est une terre de cocagne et, en s'installant dans un petit village provençal, elle espère se faire engager comme coupeuse de lavande.Mais dans ce paysage idyllique, entre blés dorés et champs bleus de lavande, les mentalités sont étroites. Les paysans voient d'un mauvais oeil cette belle jeune femme qui menace leurs intérêts. Même la passion naissante entre Magda et André, l'érudit fils de paysan de la région, est violemment contrariée par les parents du jeune homme : la jeune Espagnole, sans argent et sans dot, n'a rien de bien concret à offrir.Face aux douloureux préjugés et rongée par un désir de vengeance, Madga va devoir faire des choix. Au risque de mettre en marche l'effrayante mécanique d'un drame"...


 

 

 

2021


Rachel Frély de la Roque


Directrice de la rédaction du magazine "Plantes et Nature".

Les secrets de la lavande

..."Pour apaiser, soigner, parfumer, assainir... Si vous faisiez confiance à la lavande ?

Redécouvrez les nombreuses vertus de ce produit 100 % naturel ! Oubliez les allergènes, tensioactifs et autres perturbateurs endocriniens des produits que vous utilisez chaque jour.
Soins beauté et santé, entretien du linge et de la maison, cuisine... Retrouvez dans ce guide détaillé recettes et astuces à base de lavande, sous toutes ses formes : fleurs séchées et fraîches, huile essentielle, eau florale. Elle sera votre meilleure alliée !"...

Les femmes de Kabylie, par exemple, l'invoquent ainsi : "salut, ô lavande ! Les hommes, ces chiens, t'ont nommée Lavande ; moi, je t'appelle le caïd vizir. C'est toi que j'aime. Fais que mon mari ne me batte pas, ne puisse rien sur moi, qu'il ne puisse même plus m'approcher ni me toucher, le fils et petit-fils de pourceau !"


 

 

 

Propriétés médicinales - Vertus de la lavande

 

L’usage du genre Lavandula

Les espèces spontanées, du genre Lavandula utilisées pendant des siècles pour leurs propriétés (odorante, pharmaceutique, horticole et décorative), sont :

- la lavande fine, Lavandula angustifolia

- l’aspic, Lavandula latifolia

- la lavande maritime, Lavandula stoechas

On utilise aussi bien  le rameau fleuri que l’huile essentielle obtenue par distillation à la vapeur d’eau, à l’esprit de vin ou au vinaigre ou encore les extraits par l’eau (infusions) ou les solvants organiques (concrète, absolue …), huiles, graisses.…

 

Pendant très longtemps, on s’en servait en huile, teinture ou essence, pour panser les plaies des blessés par arme blanche, pour soigner les brûlures. 

 

Lavande et Lavandin s’utilisent soit en huile essentielle soit en fleurs fraîches ou séchées en fonction des besoins : infusion, inhalation, frictions, massages.

 

 

C’est un puissant antiseptique, bactéricide  et cicatrisant : 


-  Elle calme les douleurs et procure un bien-être grâce à son effet relaxant, on la recommande pour combattre l’anxiété, la nervosité et les insomnies, ainsi que pour soulager les rhumatismes. 

 

-  Soigner les infections des voies respiratoires. L’infusion est utilisée contre les affections de la gorge et des bronches. Elle calme la toux ;

 

 

-  Appliquée pure sur la peau elle soulagerait les coups de soleil, les brûlures et les piqûres d’insectes et guêpes. 

 

-  On attribue à la variété latifolia un effet apaisant sur la peau, lors de crises de dermatite atopique (eczéma), psoriasis et acné.

 

-  Appliquée sur les tempes, elle soulagerait les douleurs migraineuses.

 

-  Appliquée en massage calme les douleurs articulaires et rhumatismales.

 

- Elle a des propriétés antivenimeuses et en cas de morsure de vipère (autrefois on frottait la plaie avec une poignée de lavande, ce qui pourrait expliquer le nom d’aspic). 

 

-  En lotions ou friction, elle fortifie les cheveux.

 

-  Elle peut être utilisée contre les poux.

 

-  La lavande sert à désodoriser la maison, à parfumer le linge, c’est un anti-mite très efficace, et repousse les moustiques.

 

Utilisations


Talc à la lavande

. Traité à la lavande, le talc possède des propriétés antiseptiques, sédatives, cicatrisantes, désinfectantes. Il permet d'adoucir la peau sans la dessécher et évite tout échauffement.


Eau de toilette

. La lavande donne à l'eau de toilette une agréable sensation de fraîcheur tout en gardant un arôme discret.


En fumigations

. Elle désinfecte les voies respiratoires.


En compresses

. Elle calme les douleurs et les contusions. Elle aide à la désinfection des petites blessures et favorise la cicatrisation,

 

En lotion

. Elle combat efficacement l'eczéma et les brûlures. 

 

a

 

Propriétés magiques de la lavande


 

Les croyances religieuses restent très liées à leur utilisation. En effet, les huiles essentielles avaient le rôle de "soigner l’esprit" avant la rencontre avec les dieux, et de préparer une renaissance. 


- La lavande est une plante protectrice qui aide à se débarrasser des énergies négatives. 


- On la porte sur soi pour se protéger contre le mauvais œil et éloigner les esprits malins . 


- On peut aussi l’utiliser à des fins de purification (dans l’eau du bain, portée sur soi ou brûlée).


 
- Les brins séchés brûlent comme des bâtonnets d’encens et peuvent être utilisés en magie pour attirer l’argent, la protection et le succès. L’odeur de la lavande serait aussi propice à la longévité. 


- On brûle les fleurs ou on les laisse se consumer lentement afin de favoriser le repos et la sérénité. 


- Des feuilles séchées placées dans un oreiller aideront les insomniaques.

 

- Porter des fleurs de lavande ou des vêtements parfumés en frottant des fleurs de lavande fraiche aurait la vertu d’attirer l’amour à soi. 

 

- La Lavande, pour un amour serein


- La lavande agit fortement sur le psychisme et favorise le savoir et l’écriture

 

- On dit qu’elle apporte une nouvelle source de revenus pour les plus modestes

 

Parfumer les lettres de lavande avant d’y écrire des mots doux permettrait de rappeler à l’être aimé la douceur de ses sentiments… tout particulièrement si celui-ci est un homme, car le genre masculin serait plus sensible à cette odeur ! 


 

 

 

Langage de la lavande

 


Dans le langage des fleurs la lavande signifie :


méfiance et silence incompris quand elle est offerte.

- Répondez-moi

 


tendresse : 

- Dans une relation plus établie ou une relation amicale 

 

Amour :

- La Lavande, pour un amour serein

 

Les noces de lavande symbolisent les 46 ans de mariage dans lan tradition française.


 

 

 

Recettes de lavande sans danger

 

Entretien

 

La teinture :

se fait par macération pendant une quinzaine de jours, avec 100 g de fleurs fraîches dans un demi litre d’alcool à 45°.
 

 

 

(Sarah Garland, Le Livre des Herbes et des Épices
 Éditions Nathan -1980) 


Crème encaustique à la lavande


. 350 g de cire d'abeille
. 475g d'essence de térébenthine
. 1 litre d'eau
. 50 g de savon noir
. huile de lavande.


Préparation : 
- faire fondre la cire dans l'essence de térébenthine dans le haut d'une casserole dont le bas est rempli d'eau bouillante. 
- Dans une autre casserole, porter doucement à ébullition un litre d'eau, y ajouter le savon. 
- Laisser les deux mélanges refroidir avant de verser peu à peu le savon dans la cire ramollie jusqu'à obtenir une crème épaisse.
- Ajouter alors l'huile essentielle de lavande goutte à goutte jusqu'à ce qu’on en sente l'odeur.

 

 

cosmétiques 


Pour parfumer l'eau du bain et la rendre délassante


. 1 partie de fleurs de lavande
. 2 parties de fleurs de lamier
. 4 parties de farine d'avoine
. 4 parties de son


Faire tremper le tout pendant 1 heure dans une casserole, en le recouvrant d'un couvercle bien fermé.


Filtrer, et verser le liquide obtenu dans le bain. 

 

Quelques parfums de luxe connus sont réputés à la lavande.

 

 

médicinales 


 

Une huile à la lavande


Elle soigne les douleurs, les blessures, résorbe les enflures qui peuvent résulter des chutes.

. Mettre à macérer au soleil, dans un bocal transparent, une poignée de fleurs fraîches dans un litre d’huile d’olive ; au bout de trois jours, passer en exprimant à travers un linge, remettre une nouvelle poignée de fleurs fraîches et répéter l’opération jusqu’à ce que l’huile soit très parfumée (ce qui indique qu’elle est saturée des principes actifs de la plante). 

 

Infusion

Contre les maux de tête
.  4 parties de verveine séché
.  2 parties de lavande séchée
.  1 partie d'origan séché
.  quelques clous de girofle
Faire une infusion avec ce mélange.

 


Les scientifiques s’en servent dans les sérums antivenimeux. Les analyses modernes ont montré que l'ensemble des théories philosophiques et traditionnelles à l'origine de toutes connaissances avait raison et que l’huile essentielle tirée de la lavande est un antiseptique (elle tue, à doses infimes le bacille de Koch ainsi que le streptocoque et le pneumocoque) en même temps qu’un remarquable neutralisant du venin. 

 

 

Recettes culinaires de lavande

 

 

 Vin de Lavande :

. 20 g de lavande 

. 1 litre de vin.

Faire bouillir de la lavande fraîche ou séchée cinq à dix minutes dans le vin, filtrer et verser en bouteille stérilisée.

Ce vin qui est un excellent remède du foie, convient comme apéritif ou digestif amer. En boire deux à trois fois par jour, un verre à liqueur chaud, sans sucrer.


 (Recette de Ste Hildegarde qui est connue pour avoir écrit un traité de médecine en plein moyen âge et un livre de recettes d’époques) 

 


. Quelques feuilles fraîches parfument les salades, sucrées ou salées. 
. Les graines, (trouvées dans les épiceries fines et les magasins bio), se marient aux viandes rôties et subliment les tartes aux fruits. 
. Elle est très appréciée dans la préparation des desserts, les fleurs sont infusées dans du lait ou dans un sirop de sucre, ensuite incorporés dans les yaourts, les glaces, les flans. 
. Un brin de lavande relève délicieusement la confiture d’abricots ou de pêches

 

. On trouve actuellement diverses spécialités alimentaires avec aromatisation "lavande", ainsi qu’en liquoristerie.

 

 

 

Fêtes

 

 

Fête de la lavande à Sault en Provence


Toute la journée, la fête de la lavande est ponctuée d’un grand défilé provençal où se succèdent des groupes folklorique en costumes traditionnels, des groupes de musique provençaux, des tambourinaires. Le défilé est complété par des chars et charrettes remplis de lavandes et décorés. Se joignent au défilé de nombreux tracteurs anciens, de vieux vélos, les villages alentours y présentent également leur char-lavande.

 

La fête de la lavande de Ferrassières


Chaque 1er dimanche de juillet, Ferrassières, petit village de producteurs drômois près de Sault sur le plateau d’Albion, célèbre la lavande. La centaine de villageois accueille des milliers de visiteurs en quête de bleu, de violet, couleurs de l’emblématique fleur de Provence . C’est la Haute Provence, celle de Jean Giono à quelques kilomètres du Mont Ventoux. 
 

 

Fête de lavande à Valensole


Le 3e dimanche de juillet. La traditionnelle fête de la lavande est attendue chaque été par de nombreux visiteurs. Au programme : visite des distilleries et des champs de lavande, avec des démonstrations de coupe à la main, des randonnées en calèche, marché du terroir, défilé des lavandières...
 

 

Corso,de la lavande - Digne-les-Bains 


Chaque année à Digne, c'est 10 à 15 000 personnes, qui quotidiennement, prennent part à la manifestation! l'accès y est libre et gratuit, c'est une fête populaire accessible à tous, et c'est aussi l'une des plus importantes manifestation de la région Provence Alpes Cote d'Azur.

Le Corso voit le jour au début du XXème siècle, la première édition vise à valoriser la petite fleur bleue, et la "bourse de la lavande" qui fait de Digne les Bains, la capitale de celle ci.

Le Corso de la lavande, sous sa forme actuelle, naîtra en 1929; interrompu par la seconde guerre mondiale, c'est à partir de 1946 que la manifestation devient régulière dans le temps. Chaque année, le Corso rythme la vie de la préfecture des Alpes de de Haute Provence.
 


 

La route de la Lavande

Balade en Provence, la route de la lavande


De juin à fin juillet la lavande est en fleur ! D'immenses champs de lavande se répandent en Provence pour le plaisir des yeux et du nez. Où, quand et comment profiter de ces magnifiques étendues de lavande ? 


Des Alpes de Hautes Provence au Vaucluse, rendez-vous en plein coeur de la Provence pour admirer les champs de Lavande! Dès le début du mois de juillet, la lavande est en fleur, voilà donc une bonne occasion d’admirer de somptueux paysages, mais aussi de découvrir sa distillation et de trouver de bons produits autour de la lavande.
 

 

 

Musées

 

- musée de la lavande en Ardèche méridionale, dans le village de Saint-Remèze, 

 

 

-  musée de la lavande à Coustellet dans le Luberon.


 

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29 juin 2021 2 29 /06 /juin /2021 23:58
 
 
 
Mythologie des fleurs

 
Le souci (Calendula officinalis),
souci des jardins
 
 
 
 
Le Souci ou souci officinal (Calendula officinalis L., 1753), fait partie de la famille des astéracées.
 
C'est une espèce de plantes herbacées pérenne à courte vie souvent cultivée comme annuelle, incontournable de nos jardins, dont la floraison commence aux premiers jours du printemps et se prolonge régulièrement jusqu'aux premières gelées. Il est parfois appelé souci des jardins.  Ses fleurs jaune d'or ou orangé dynamise les massifs, et égaye les bouquets. 

Très commun dans les régions méditerranéennes, le souci officinal croît dans la plupart des jardins et des friches sans avoir besoin d'y être semé, le vent faisant office de jardinier. Ses graines survivent à des froids intenses.
 
Le souci fait entre 40 et 70 cm de haut suivant les variétés.

 
 

 
 
 
 
 
 
Les capitules du souci sont radiés et produisent trois types différents d'akènes peu semblables les uns par rapport aux autres. 

Les fleurons centraux donnent des akènes courbés striés et couverts d'excroissances rugueuses. Les fleurons ligulés à la périphérie de l'inflorescence donnent quant à eux des fruits beaucoup plus gros et lignifiés, soit allongés portant des excroissances en crochet dures, soit larges portant de courts crochets et comportant des côtes aplaties et rigides. 

Ils se propagent aisément de trois formes de semences  différentes : 

Ceux allongés griffus s'accrochent parfois aux vêtements ou aux poils des animaux , tandis que ceux aplatis traînent au sol et sont déplacés sous l'effet du vent alors que les akènes centraux étroits en forme de "lunes" tombent simplement au sol. La plante pratique ainsi la barochorie, l'épizoochorie et l'anémochorie dans une moindre mesure.

Les graines du Souci se ressèmeront donc assez spontanément, car leur germination ne sera pas freinée par le froid,  et elles se contentent de tous types sols, pourvu qu'elles soient au soleil une bonne partie de la journée.

 


 

Je t'aime, souci misérable,

Je t'aime, malheureuse fleur,

D'autant plus que tu m'es semblable

Et en constance et en malheur.


Gilles Durant (1554-1615)

 


 

Toutes les parties du Souci officinal ont une odeur aromatique forte, et leur saveur est amère.


..Le nom vernaculaire de "souci" vient du latin solsequia  "qui suit le soleil", (sol, "soleil", et sequi, "suivre") qui a donné "solsie", "soucy" puis "souci". L'épithète spécifique officinalis signifie "officinal...

 

Autres noms du souci :


calendula, calendule, fleur de tous les mois, souci des jardins, souci des jardiniers, souci cultivé, souci officinal, grand souci, souci du poète, épouse de l’été, épouse du soleil, cadran du mari, fleur de vache, fleur de taureau, fleur dorée de Marie (le "marigold " anglais), marianne, fleur d’or, fleuron, fleuron d’or, flamme, herbe brillante, jaune d’œuf, safran du pauvre homme, ivrogne, campagnard, dragon d’eau, merveille, fleur du chagrin, fleur de la mort.


 

Variétés :


le Resina aux abondantes fleurs jaunes, 


 

Le Porcupine à l’allure de dahlia,

 

 

Le bonbon Orange


 

le Snow Princess

 


Doubles variés


 

Pot Marigold,

 
 

Sherbert Fizz


 

 

Baby Orange

 

 

Pacific Beauty


 

Calypso

 

 

Touch of Red Mix

 

 

 

Le souci des champs (Calendula arvensis),

ou souci sauvage, ou souci des vignes,

 

est plus petit avec des graines du centre un peu différentes. Ses parties ont les mêmes propriétés que le souci officinal.

 

 

 

Les soucis (souci sauvage et souci du jardin) sont des plantes qui fleurissent partout en Europe de mai à octobre et attirent une grande diversité d’auxiliaires dont de nombreux pollinisateurs. 

 

 

 

Mythologie grecque 

 

Quatre nymphes des bois tombèrent éperdument amoureuses du dieu Apollon et en conçurent de la jalousie les unes pour les autres. 


Cela dissipa tant leur attention qu’elles finirent par négliger leurs obligations auprès d’Artémis (Diane), qui s'en offensa. Intraitable, elle les métamorphosa en quatre soucis blancs et ternes, à la vue desquels Apollon s’affligeait.

 

Il ne pût pas faire autre chose que d’en colorer les fleurs à l’aide des rayons du soleil. 


C’est depuis ce jour que le souci porte des capitules jaune d’or ou orange qui déplacent leur tête selon la course du soleil, pour rappeler l’amoureux souvenir des nymphes qui n’eurent d’yeux que pour le lumineux Apollon (Phœbus).

    
Le Dominiquin  (1581–1641) - Diane et ses Nymphes - v. 1616 -1617


 


 

 

Mythologie Nordique

 

 

Le souci (Calendula) fut d’abord voué à la déesse germanique Freyja. Il inspirait des rêves prémonitoires et sa couleur orange ou or éveillait la force et la vitalité. Cette fleur appelée aussi "fiancée du soleil" s’ouvre aux moments décisifs de la course solaire et rappellent par leur forme l’astre du jour, et a depuis toujours été sacrée.


Aussi magique que sacré, le Calendula était indispensable pour la confection des philtres d’amour.


Freyja est considérée comme une déesse de l'amour, de la beauté, de la terre et de la fertilité. Elle est belle, parfois rousse ou blonde, et on l'invoque pour être heureux en amour. On la sollicite de même pour obtenir de bonnes saisons. Elle était la déesse de l'intimité, de la richesse, de la magie, des prophéties. 

Freyja par G. Klimt

 

 

 

Mythologie chrétienne

 


Le souci est appelé "Marigold" en Angleterre.


C’est parce que le souci fleurit pendant presque toutes les célébrations dédiées à la Vierge Marie, qu’il porte ce nom d’or de Marie. 

 

Ce sont des fleurs qui composent les bouquets qui lui sont offerts.


"Dans la tradition chrétienne, la légende veut que Marie utilisa des fleurs de souci comme pièces de monnaie lorsqu’elle se rendit en Égypte accompagnée de Joseph et de l’enfant Jésus. Les voleurs dérobèrent son sac et y découvrirent des fleurs de souci au lieu de pièces de monnaie."


Son parfum aromatique très puissant et spécial,  qui en a fait un symbole de Rachat après la Mort. Il symbolisait la vie éternelle et passait pour la fleur de cimetière par excellence. 

 

 

 

VIII - IX° siècle

 

 


Le souci (solsequiam - Calendula officinalis)

fait partie des plantes dont la culture est recommandée dans les domaines royaux Charlemagne (v. 742-814) dans le "capitulaire De Villis".


Charlemagne fait part, à destination des villici, les gouverneurs de ses domaines (villæ, villis), d'un certain nombre d'ordres ou de recommandations qui pourront être contrôlés par les missi dominici ("les envoyés du maître"). 

Le capitulaire De Villis, ou plus exactement le Capitulare de Villis vel curtis imperii (ou imperialibus) est un acte législatif (fin du VIII°, début IX° siècle).

Depuis la période de L’école de médecine de Salerne , le  nom scientifique du souci, calendula,  proviendrait du latin calandæ, qui désigne les calendes, c’est-à-dire le premier jour de chaque mois. 

L’école de médecine de Salerne (ou Schola Medica Salernitana)  première école de médecine fondée en Europe au Moyen Âge (vers le IX° siècle), et l'une des plus importantes (apogée au XI° et XII° siècle).

 

 

 

XII° siècle

 

 

Répertorié dans les jardins depuis le XII ème siècle le Souci officinal possède des vertus exploitées dans de nombreux domaines. C'est d'abord une plante tinctoriale, qui sert donc de pigment. 

 

Hildegarde de Bingen (1098-1179) nonne bénédictine mystique, compositrice et femme de lettres franconienne, Sainte de l'Église catholique, considérée comme la première naturaliste d'Allemagne. Elle est aussi médecin, son double don de voyance et de guérisseuse en fait l’un des plus renommés de son temps. 


Dans son ouvrage, "Causae et Curae" (causes et remèdes), Hildegarde de Bingen témoignait déjà de l’emploi du souci comme plante médicinale sous le nom de "ringula", Ringelblume se traduit par souci en allemand.


Elle exploitait ses puissantes propriétés pour guérir ulcérations cutanées et démangeaisons occasionnées par la gale et l’impétigo du cuir chevelu. Il est alors déjà un excellent topique. Elle le prescrit également en cas de troubles intestinaux.

 

 


Saint Albert le Grand (Albert de Cologne et Albertus Magnus, v.1200-1280) frère dominicain, philosophe, théologien, naturaliste, chimiste,

 
recommande l'usage du souci  contre les troubles de l'intestin, du foie et de la rate, comme cicatrisant et antidote contre les intoxications, poison, les piqûres d'insectes et morsures de serpents. 

 

Friedrich Walther, Albert le Grand


 

 

 

XV° siècle

 

 

En 1498, on rencontre dans l’Arbolayre "Le grant herbier en françois" (le grand herbier en français) :


..."la première mention concernant les qualités emménagogues du souci,  on appelle emmenanogues des plantes médicinales qui stimulent le flux sanguin dans la région pelvienne et l'utérus et peuvent traiter la dysménorrhée ou l'aménorrhée."...

 


 

 

XVI° siècle

 

 

Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d'Anne de Bretagne


Jean Bourdichon (1457-1521) enlumineur


Calendula offîcinalis L. = souci cultivé 

Franche souscicle - Species calandula

 


 

 

Otto Brunfels , Otto Brunfels (ou Otho Braunfels, Othon Brunfels 1488-1534) botaniste et humaniste allemand.

Herbarum Vivae Eicones ad naturae imitationem

Caltha - Ringelblum = Souci


 


 

Puis, la forme solsequia s’est transformée en soulcil, comme l’écrit Rabelais au XVI ème siècle, 

..."Le soulci et l'ancolie croistront plus que de coutume"...

Puis soulcie, soucie, et enfin souci, mot apparu vers 1540

 

 

Matthiole en 1554, puis par Mathias (ou Mathieu) de l’Obel (ou de Lobel ou Delobel, en latin Lobelius 1538-1616) médecin et botaniste flamand, considérait le souci comme modérateur des flux menstruels exagérés et remède à leur insuffisance.

..."Pour provoquer et aussi faire courre les fleurs qui sont retenues"... :

autrement dit, réguler la fonction cataméniale. Matthiole dit en avoir obtenu de très bons et très nombreux effets.

 

 


Au XVI° siècle en Italie, les médecins recommandent son emploi pour faire une décoction soignant les maux des yeux.

 


 

 

Pierre De Ronsard (1524-1585), un des poètes français les plus importants du XVI° siècle.



Le Souci

 

"Je veux chanter, Cherouvrier, le Souci,

Qui te plaît tant et qui me plaît aussi;

Non les soucis dont Amour me fait guerre,

Mais les soucis étoiles de la terre :

Ainsi les Soleils des jardins, tant ils sont

Jaunes, luisants et dorés sur le front. [...]
 

Soit que ma Dame autrefois m'ait donné

Ta couleur jaune, ou que l'âme inclinée

A voir, sentir et contempler ta fleur,

Sur tous parfums estime ton odeur,

Jamais repas ne me fut agréable,

Si ton bouton n'enfleurit une table,

Salade, pain et toute la maison

Aux plus beaux mois de la prime saison."


 

 

 

Gilles Durant, sieur de la Bergerie (1554-1615) avocat au parlement de Paris connu comme un des auteurs de la Satire Ménippée.

on lui doit aussi d’autres poésies, Odes, chansons, sonnets...
 

 

 

A une fleur de souci

 


J'aime la belle violette

L'oeillet et la pensée aussi ;

J'aime la rose vermeillette,

Mais surtout j'aime le souci.

 

Belle fleur, jadis amoureuse 

Du Dieu que nous donne le jour,

Te dois-je nommer malheureuse

Ou trop constante en ton amour ?

 

Ce Dieu qui en fleur t'a changée

N'a point changé ta volonté ;

Encor, belle fleur orangée,

Sens-tu l'effort de ta beauté.

 

Toujours ta face languissante

Aux rais de son oeil s'épanouit

Et quand sa lumière s'absente,

Soudain la tienne se ternit.

 

Je t'aime, souci misérable,

Je t'aime, malheureuse fleur,

D'autant plus que tu m'es semblable

Et en constance et en malheur.

 

J'aime la belle violette

L'oeillet et la pensée aussi ;

J'aime la rose vermeillette,

Mais surtout j'aime le souci.


 

 

 

XVII° siècle

 

 

Jean Bauhin (1541-1612) médecin et botaniste,  


En 1570, il est appelé à la cour du duc de Wurtemberg à Montbéliard, où il demeure comme médecin jusqu'à sa mort. Il eut la direction du jardin botanique, les Grands jardins, le troisième en Europe par ancienneté. 


En 1619, paraît Historiæ plantarum generalis novæ et absolutæ Prodomus mais son œuvre principale est "l'Historia plantarum universalis", une compilation de tout ce qui était connu de son temps en botanique,


 


 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.


de : Philippe Habert (1604-1637) Capitaine de l'artillerie, poète français.


La guirlande Julie  - 1641

 

Souci

 


Ne pouvant vous donner ni Sceptre, ni Couronne,

Ni ce qui peut flatter les cœurs ambitieux,

Recevez ce Souci, qu’aujourd’hui je vous donne

Pour ceux que tous les jours me donnent vos beaux yeux.


 

 

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage.

 
Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.


de : Philippe Habert (1604-1637) Capitaine de l'artillerie, poète français.


Madrigal.


La guirlande Julie  - 1641

 

 

Le souci.

 

Faut-il donc que la Rose ait sur moi l'avantage

D'étaler ses beautés dessus votre visage,

D'y charmer tous les cœurs et d'y donner des lois ?

Luisez, Astre vivant, dessus ma dernière heure, 

Une jalouse ardeur ordonne que ie meure,

Pour un second Soleil, une seconde fois.


 

 

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.


de : Guillaume Colletet (1598-1659) poète et essayiste français


La guirlande Julie  - 1641

Madrigal.

 

Le souci au soleil.



Quoi que tu sois pourvue d'un éclat non pareil,

Ce n'est pas de ton feu que je suis embellie;

Si je suis la Fleur du Soleil,

C'est du Soleil qui luit dans les yeux de Julie.


 


 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.


de : Georges de Scudéry (1601-1667) romancier, dramaturge et poète français.

La guirlande Julie - 1641

Madrigal

 

Le souci.

 

Jadis les rigueurs du Soleil

Me coûtérent la vie ;

J'attends un accident pareil

A cause que j'ai même envie ;

Mais il m'importe peu qu'elle me soit ravie,

Puis-que, même après le trépas,

Je sais l'art de suivre ses pas.


 

 

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.


de : Georges de Scudéry (1601-1667) romancier, dramaturge et poète français.

La guirlande Julie - 1641

Madrigal

 

 

Les soucis et les pensées

 

Son beau teint ne peut supporter

D'autres merveilles que les siennes.

Par lui la rose est sans couleur,

Les oeillets ont perdu la leur,

Les tulipes sont effacées,

Les lis n'ont plus de pureté,

Et pour toi rien ne m'est resté

Que des Soucis et des Pensées... 


 

 

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.


de : Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690),

La guirlande Julie  - 1641

Madrigal


 

Le souci

 


Si l'on vous donne un lys, un oeillet, une rose,

Je peux vous présenter aussi 

Un triste et languissant souci

Le sort ne me laisse autre chose ; 

Je souffre une telle douleur

De vous offrir la moindre fleur

Qu'on verra dans votre couronne,

Que je deviens ce que je donne.


 

 

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.


de : Claude Malleville (1597-1547), poète français, l'un des premiers membres de l'Académie française en 1634.


La guirlande Julie  - 1641

Sous le nom de Clytie.

Madrigal.

 

Le Souci,

 


Mortels, qu'on ne m'accuse pas

D'être infidéle, ni volage,

Bien qu'un miracle de cet âge

Ait pris mon âme en ses appâts;

Je puis sans crime, et sans folie,

Chérir cet objet non pareil;

Aimer Apollon, ou Julie,

C'est toujours aimer le Soleil.

 

 

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.


de : Robert Arnauld d’Andilly (1589 -1674), conseiller d’État,  poète, écrivain et traducteur du français classique au XVII° siècle. 


La guirlande Julie  - 1641

sous le nom de Clytie.

Madrigal.

 

 

Le souci,

 


Je suis l'Amante, et l'Image

De l'Astre étincelant qui règne dans les Cieux,

Et je puis sans orgueil prétendre l'avantage

De parer son front glorieux;

Mes rivales ont eu l'audace,

Dans leur plus superbe appareil,

De t'oser demander ma place;

Mais, incomparable Soleil,

Plus digne de mes vœux que celui qu'on adore

Nulle dans l'Empire de Flore

Ne me peut disputer cet honneur sans pareil.

Je n'exalte point ma naissance,

Je ne vante point mes appâts ;

 

Pour concevoir cette espérance,

J'ai ce que les autres n'ont pas :

De rayons éclatants je suis environnée ;

Telle est ma destinée,

Que tu ne peux qu'à moi cette gloire donner:

Qui pourrait, qu'un Soleil, un Soleil Couronner ?

 

 

 

1654


Les Devises de Mr de Boissière, 

avec n traité des règles de la devise...


Éditeur    Augustin Courbé, 1654


"Le souci dans les emblèmes désigne le soleil."


 

 

 

Nicholas Culpeper (1616-1654), médecin et botaniste d'orientation astrologique.


Son herbier publié au XVII° siècle est l'un des grands classiques de la phytothérapie britannique,

 

Il aimait les herbes depuis son enfance et est devenu expert dans leur identification, indispensable à l'époque où presque tous les maux étaient traités avec des plantes. Les plantes médicinales servaient de manuels aux médecins dans lesquels chaque plante était nommée avec ses "vertus" ou ses utilisations. 

 

"Il ne jurait que par le Calendula pour fortifier le cœur."

 

 

 

Dresde, 1694

Samuel Muller  

Vade-Mecum curiosum medicum et chirurgicum. 

ou livret d'herbes complémentaire : Dans celui-ci sont présentées les herbes et plantes les plus nobles les plus couramment utilisées.

Il y dresse une liste de maux sur lesquels le Calendula agirait. 
 

 

 

XIX° siècle

 

 

Bernard Peyrilhe (1735–1804) chirurgien français, connu comme l'un des fondateurs de l'expérimentation su, le cancer, maître de conférences à l'École de chirurgie de Paris (École de chirurgie).


En 1773, il a écrit la première revue systématique du cancer dans un essai primé qu'il a soumis à la Académie des lettres et des beaux-arts de Lyon en réponse à un concours de rédaction intitulé Qu'est-ce que le cancer ?.


En 1804, il attribue des qualités "narcotiques" au souci et dit de lui que :


"c’est une plante excellente, très usitée comme emménagogue domestique". 


 

 

 

François-Joseph Cazin (1788-1864) médecin français.

Auteur d'un imposant Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes. Il  est considéré comme "l’ancêtre de l’école française de phytothérapie".


..."Le souci, dont la médecine moderne fait à peine usage, et auquel les gens de la campagne accordent par tradition mille propriétés plus merveilleuses les unes que les autres, a été considéré comme stimulant, antispasmodique, sudorifique, emménagogue, fébrifuge, fondant"...


 

Joseph Roques (1772-1850) médecin et botaniste français.

Nouveau traité des plantes usuelles, spécialement appliqué à la médecine domestique, et au régime alimentaire de l'homme sain ou malade
..."Calendula officinalis


Cette espèce croît naturellement dans les provinces méridionales de la France, et sur les côtes de Barbarie. Elle a beaucoup de ressemblance avec le souci des champs, dont elle diffère néanmoins par ses feuilles  en forme de spatule, et par ses fleurs plus grandes, plus nombreuses, d'un  jaune plus foncé. Les semences du centre sont courbées en arc, hérissées, celles de la circonférence élargies, creusées, en forme de nacelles. 


On cultive cette plante dans les jardins, où elle produit plusieurs variétés remarquables par la teinte plus ou moins foncée des fleurs.


On attribue à ces deux espèces les mêmes propriétés. Toutes les parties manifestent un e saveur acidule, légèrement amère. Les fleurs exhalent, une odeur forte, un peu vireuse, et donnent à l'analyse un  principe éthéré très subtil, et une matière gommo-résineuse. On recommande le suc exprimé de la plante fraîche, à la dose de trois ou quatre onces, dans les affections scorbutiques, dans l'engorgement des viscères abdominaux, la menstruation laborieuse, etc... On p

rescrit aussi les feuilles et les fleurs en infusion dans l'eau ou dans le vin.
Ces plantes ont beaucoup perdu de leur réputation ; elles figurent encore dans la pharmacologie, mais aucun mèdecin ne les emploie.
Les laitières de Paris se servent quelquefois de la fleur du souci pour colorer le lait qu’elles ont écrémé et délayé ; mais cette addition lui donne un goût désagréable"...


On procédait ainsi dès la fin de l’automne, pour non seulement en rehausser la couleur – le lait d’hiver étant plus pâle – mais également en augmenter la teneur en provitamine A dont est riche le souci.


Outre qu'autrefois on en colorait le lait, ce qui jaunissait le fromage et le beurre obtenu avec lui,  on s'en servait parfois à teindre les cheveux et le textile, 

 

Félix Fortuné Delarue, (Amiens, en 1794), dessinateur-lithographe
1827
Estampe, Arts graphiques
Institution :Musée Carnavalet, Histoire de Paris

 


 

L’abbé Sébastien Kneipp ( 1821-1897) prêtre catholique bavarois à l'origine de cures (thérapies) naturelles (soins par l'eau froide, les plantes, etc...) portant son nom (en allemand Kneipp-Kur).


A la fin du même siècle, il se pose comme l’ardent défenseur du souci, plante qui trouva un usage inattendu comme hémostatique sur les champs de bataille lors de la Guerre de sécession américaine.
 

 

 

Eduard Winkler (1799-1862), un botaniste, érudit et professeur allemand

estampes médicinales 1832-34

Calendula officinalis L - Gemeine Ringelblume - souci


 

 

Grandville, ou Jean-Jacques Grandville, pseudonyme de Jean Ignace Isidore Gérard, (1803-1847) caricaturiste, illustrateur et lithographe français.

Scabieuse et Souci -

Mourning Bride and Marigold -

Scabiosa et Calendula.


 

 

1876

 

Felipe Santiago Gutiérrez (1824-1904) peintremexicain, connu principalement pour ses portraits. 

Femme indienne au souci, 1876

(Indian Woman with Marigold,1876)


 

 

 

1887

 

"Les Plantes médicinales de Köhler" 

est un rare guide médicinal allemand en trois volumes publié en 1887. Cet ouvrage, écrit principalement par Hermann Adolph Köhler (1834-1879), médecin et chimiste, 


Calendula officinalis


 

 

 

1891

 

Amédée Masclef (1858-1916) abbé et botaniste 

Atlas des plantes de France utiles, nuisibles et ornementales.

Edité par Paul Klincksieck en 1891

Souci des champs - calendula arvensis


 

 

 

XX° siècle

 

 

1909

 

Koloman Moser  (1868-1918) peintre et décorateur autrichien, représentatif de l'Art nouveau de Vienne.

Soucis

Ringelblumen

Musée Léopold  - Vienne


 

 

Félix Édouard Vallotton (1865-1925)
peintre et graveur franco-suisse

vase de soucis et oranges


 


 

Jean Édouard Vuillard (1868-1940)

peintre, dessinateur, graveur et illustrateur français.

Les Soucis


 

 

 

Marthe Moisset (1871-1945)

peintre art nouveau

Composition florale avec soucis dans un vase en Delft

 

 

 

 

Marthe Moisset (1871-1945)

peintre art nouveau

Bouquet de soucis

 

 

 

1934 

Lucien Robert Martrinchard (1843-1914) peintre bordelais 

bouquet de soucis avec cloche de verre  


 


 

Gaston Bouy (1866-1943) peintre français

19ème siècle

Art Nouveau

Bouquet de soucis


 

 

 


Atlas des plantes de jardins et d'appartements exotiques et européennes

Désiré Bois (1856-1946)

Souci calendula officinalis


 

 

 

Cicely Mary Barker (1895-1973) illustratrice britannique connue pour ses illustrations de fées et de fleurs, et son premier recueil, Flower Fairies of the Spring, est publié en 1923. 


 

Fées de fleurs de souci

 

Grand Soleil au-dessus de moi dans le ciel,

Si doré, glorieux et haut,

Mes pétales, voyez, sont dorés aussi ;

Ils brillent, mais ne peuvent pas briller comme vous.

 

Je répands beaucoup de graines autour ;

Et là où ils tombent sur le sol,

Plus de soucis jailliront, plus de fleurs

Pour s'ouvrir largement aux heures ensoleillées.

 

C'est parce que je t'aime tant, que

je me tourne pour te regarder aller ;

Sans votre lumière, aucune joie ne pourrait être.

Regarde en bas, grand soleil, et brille sur moi !

 


 

 

Selon le  chanoine Paul-Victor Fournier (1877-1964), botaniste français, 

(Les quatre flores de France, parue en 1940), 


..."Le nom scientifique Calendula date du Moyen Âge. L'étymologie provient du latin calendae (premier jour du mois chez les Romains), peut-être pour souligner le fait qu'il fleurit toute l'année, "probablement avec un sens analogue à calendrier, almanach, indicateur météorologique : 

les capitules ont la particularité de se fermer la nuit et de se rouvrir dès que le soleil est suffisamment haut dans le ciel (phénomène de nyctinastie)"...

 

 

 

Robert Desnos (1900-1945) poète surréaliste et résistant français

Chantefables et Chantefleurs, 

 


Le Souci


Et pour qui sont ces six soucis ? 

Ces six soucis sont pour mémoire. 

Ne froncez donc pas les sourcils, 

Ne faites donc pas une histoire, 

Mais souriez, car vous aussi, 

Vous aussi, aurez des soucis. 


 

 

 

Robert Desnos (1900-1945) poète surréaliste et résistant français

 

 

La fleur de souci

 

Ayant dit ayant fait

Ce qui me plaît

Je vais à droite je vais à gauche

Et j'aime la fleur de souci

Je vais à droite je vais à gauche

Je bois du vin je bois de l'eau

Chantant faux mais chantant fort

Et j'aime la fleur de souci

 

Chantant faux mais chantant fort

Quand le diable y serait

Je l'inviterais

S'il aime la fleur de souci

Je l'inviterais

Comme j'invite tous les bons camarades

à partager mon verre et ma chanson

Et à vider nos verres sur la fleur de souci


 

 

 

En 1937, le médecin allemand Wolfgang Bohn  (1871-1942) Docteur en psychologie, Spécialiste du bouddhisme considère non seulement le souci comme un préventif du cancer, mais il affirme aussi que c’est :

"l’une des médications les plus puissantes contre la décomposition du sang cancéreux et contre le cancer inopérable". 

 

Cette dernière propriété, a été relayée encore récemment par Jean Valnet (1920-1995)  médecin et chirurgien militaire français, qui a été l'un des artisans du développement de ce qu'on a pu appeler la branche française de l'aromathérapie, rebaptisée phyto-aromathérapie. 

Dans les années 1970, il constate :

"que la pommade de souci remplace très avantageusement la biafine dans le traitement des dermites provoquées par la radiothérapie."


 

 

 

1964

Bernard Buffet  (1928-1999) peintre français expressionniste,


bouquet de soucis dans un vase

 

 

 

1977

Bernard Buffet  (1928-1999) peintre français expressionniste,


Des soucis dans un vase

 

 

 

Julien Duriez (1900-1993) - peintre

Bouquet de soucis dans un pot en grès


 


 

Yves Paccalet, dans son 

"Journal de nature" intitulé L'Odeur du soleil dans l'herbe 

(Éditions Robert Laffont S. A., 1992)  il évoque brièvement le Souci :

 

11 novembre
(Beaulieu-sur-Mer)


    [...] Sur le tas d'ordures, un souci jaune-orange a poussé - simulacre de soleil à vingt rayons-ligules...

Lors de la longue histoire thérapeutique d’une plante, l’on découvre, l’on ajoute, plus l’on retranche pour diverses raisons telle ou telle propriété : c’est ce que l’on peut voir chez Bisset et Wichtl (Herbal Drugs & Phytopharmaceuticals, 1994), ouvrage dans lequel ces auteurs battent en brèche les vertus du souci sur les sphères hépatobiliaires et stomachiques que vantait Fournier dans les années 1940.


 

 

 

XXI° siècle

 


François Couplan (1950) ethnobotaniste et écrivain français, spécialiste des utilisations traditionnelles des plantes sauvages comestibles, qu'il a étudiées sur les cinq continents et dont il est pionnier en Europe.

 


Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur les plantes comestibles, la nature et la santé, chez plusieurs éditeurs :


- Mangez vos soucis : Plantes ornementales comestibles et leurs usages, Paris, Sang de la Terre, 2011 (1re éd. 1983), 224 p. 

Depuis des siècles, nous ornons nos intérieurs, nos balcons et nos jardins d'une multitude de végétaux aux propriétés souvent méconnues. Plusieurs de nos plantes d'ornement classiques comptaient en Amérique, en Asie ou en Afrique subsaharienne parmi les légumes, les fruits ou les condiments favoris de divers peuples. Ce livre, qui mélange allègrement cuisine et botanique, fait le point sur ces traditions oubliées et sur les vertus cachées de nos plantes favorites. Il présente une soixantaine d'espèces courantes dans des fiches exhaustives réunissant origine, culture, description et recette. Du bégonia au chrysanthème, en passant par la capucine, le géranium et le yucca, ces fleurs aux propriétés gustatives rares nous prouvent que l'on peut allier plaisir des yeux et de l'estomac.Depuis des siècles, nous ornons nos intérieurs, nos balcons et nos jardins d'une multitude de végétaux aux propriétés souvent méconnues. Plusieurs de nos plantes d'ornement classiques comptaient en Amérique, en Asie ou en Afrique subsaharienne parmi les légumes, les fruits ou les condiments favoris de divers peuples. Ce livre, qui mélange allègrement cuisine et botanique, fait le point sur ces traditions oubliées et sur les vertus cachées de nos plantes favorites. Il présente une soixantaine d'espèces courantes dans des fiches exhaustives réunissant origine, culture, description et recette. Du bégonia au chrysanthème, en passant par la capucine, le géranium et le yucca, ces fleurs aux propriétés gustatives rares nous prouvent que l'on peut allier plaisir des yeux et de l'estomac.

 

 

 

Blanche Odin (1865-1957) aquarelliste française, 

Bouquet de soucis


 

 

 

Thierry Méheut

artiste peintre jurassien

Bouquet de soucis.


 

 

 

Anne Siems (1965) peintre suisse

garçon avec calendula 2017


 


 

Boy's Love Hana Collection 4 Mai 2018

calendula of limbo

Bandes dessinées / Comics / Mangas


À son réveil, Calen se trouvait au pays de morts et ne se rappelait absolument rien, si ce n'est qu'il était soldat. À présent, il doit vivre dans les Limbes en compagnie de Makoto, l'un des gardiens des lieux, et expier ses péchés en accomplissant la mission que Dieu lui a confiée : travailler en tant que shinigami. Ses sentiments envers Makoto, toujours là pour le soutenir et l'aider, vont grandir au fil du temps. Malheureusement, ce dernier est voué à disparaître... car il n'est rien d'autre qu'un golem, un homme façonné dans de la terre glaise.


 

 

 

Jari Duran peintre impressionniste

soucis et citrons

 

 


Mai Phan Van. peintre

Bouquet de soucis


 

 

Mochipanko - art

mains et soucis


 

 

 

2021, l'année du Souci (Calendula)


Pour l’Association Fleuroselect, 2021 est l'année du souci (Calendula) et de la Courgette. De vastes plantations de Calendula seront présentées dans des parcs publics de haut niveau, afin de montrer aux consommateurs finaux la diversité de cette plante polyvalente. Pas moins de 80 variétés ont été collectées auprès des membres de Fleuroselect. Des présentations sont prévues dans les jardins de la Royal Horticultural Society, Harlow Carr et Hyde Hall au Royaume-Uni, dans l’Ega Park à Erfurt et sur l’île de Mainau en Allemagne ainsi qu’au Jardin des Plantes (Muséum national d’Histoire naturelle de Paris).

Vous pourrez découvrir et admirer ces plantes annuelles dans toutes leurs diversités, l'occasion peut-être de choisir les variétés qui vous auront le plus séduit pour les semer ou les planter l’année prochaine dans votre jardin, sur votre terrasse ou sur votre balcon.


 


 

Constituants du souci

 

Parmi la multitude de constituants du calendula officinalis on trouve :


- des huiles essentielles, 

- Caroténoïdes

- Flavonoïdes

- Triterpendioles

- Acide salicylique et alcools.

- Acide oléanolique, 

- Acide vanillique, 

- Acide caféique, 

- ainsi que bien d'autres acides.


 

 

 Le souci en cuisine

 

C'est également une plante comestible (jeunes feuilles, capitule frais ou séché).

Surnommée aussi le "faux safran" de part sa couleur orangée, ses pétales et ses feuilles fraiches hachées relèvent très bien une salade de feuilles de violettes (Viola odorata) et de mauves (Malva sylvestris).


Les boutons floraux du souci officinal et du souci des champs peuvent être confits au vinaigre avant qu'ils ne s'ouvrent. On peut aussi les faire sauter "pour accompagner les grillades". 


Les fleurs agrémentent les salades. On peut aussi en collecter les pétales et les ajouter au dernier moment au riz et aux pâtes. Elles y apportent de la couleur et une tonalité douce amère agréable. 


 

 

 

Usage du souci

 


Le souci est une plante tinctoriale, d'utilisation domestique. Il fournit une couleur jaune crème, obtenue par une décoction de ses fleurs, peinture végétale (écraser quelques pétales dans un peu d'eau chaude, pour le bonheur des enfants).

Le souci fournit aussi une source de colorant alimentaire non toxique, notamment utilisé pour foncer les beurres.


 

 

 

Thérapeutiques du souci

 

La Calendula officinalis est depuis longtemps utilisé en médecine traditionnelle. Les fleurs fraîches ou à peine séchées servent à préparer infusions et alcoolats qui ont notamment des propriétés anti-inflammatoires, anti-œdémateuses, antioxydantes, anti-virales, anti-tumorales, spasmolytiques, hypocholestérolémiantes et immunostimulantes.

 

En usage externe (teinture mère), c'est un excellent anti-inflammatoire (peau et muqueuses, intimes ou non), anti-œdémateux et antivenimeux. Il est antibactérien, antiviral, antifongique et cicatrisant.

 

On en fait aussi de l'huile ou de la lotion, particulièrement recommandée poue la fraîcheur du teint.

 

 

Thérapeutiques du souci

 

La Calendula officinalis est depuis longtemps utilisé en médecine traditionnelle. Les fleurs fraîches ou à peine séchées servent à préparer infusions et alcoolats qui ont notamment des propriétés anti-inflammatoires, anti-œdémateuses, antioxydantes, anti-virales, anti-tumorales, spasmolytiques, hypocholestérolémiantes et immunostimulantes.

 

En usage externe (teinture mère), c'est un excellent anti-inflammatoire (peau et muqueuses, intimes ou non), anti-œdémateux et antivenimeux. Il est antibactérien, antiviral, antifongique et cicatrisant.

 

On en fait aussi de l'huile ou de la lotion, particulièrement recommandée poue la fraîcheur du teint.

 

Selon l’Organisation mondiale de la santé le souci peut être considéré comme "un traitement externe des plaies superficielles, des inflammations modérées de la peau et de la muqueuse orale, des blessures et des ulcères veineux".

 

"Le calendula fait partie de la même famille que l’arnica (les astéracées) et possède des propriétés réparatrices et protectrices. Il contient des antioxydants naturels et stimule le renouvellement cellulaire."

 

Le souci peut stimuler légèrement la production d’œstrogène.


 

 

 

Agronomie du souci


En agriculture, le souci des champs est utilisé depuis plus de trente ans pour la lutte biologique intégrée comme plante hôte de Macrolphus pygmaeus, notamment sur cultures de tomates ou d'aubergines. 


 

 

 

Astrologie du souci

 


D'un point de vue astrologique, l'on peut dire que le souci est une fleur lunaire dans le sens où il résorbe les œdèmes et s'avère être un puissant cicatrisant.


 

 

 

Propriétés Magiques 

du souci

 

On dit que :


. Les guirlandes de Souci tendues sur les montants de porte empêchent le mal d'entrer dans la maison.


. Dispersées sous le lit, les fleurs de Souci vous protègent pendant que vous dormez et vous permettent d'avoir des rêves prophétiques. Ceci est particulièrement efficace pour découvrir l'identité d'un voleur qui vous aurait dépouillé ou cambriolé.

 

Rêver de soucis est réputé de bon augure, annonçant un mariage heureux. 



. Ajoutées à l'eau du bain, les fleurs de Souci aident à gagner le respect et l'admiration de tous ceux que vous croisez. 

 

. L'huile de souci est employée pour concocter des sortilèges d'amour, par exemple pour identifier en rêve son futur amour. 


. Dans l'élaboration des sortilèges, le souci confère une aura bénéfique. Pour préserver au maximum ses propriétés, on doit le cueillir à midi. 

 

. On dit aussi que lorsqu'il est cueilli à midi (heure solaire), le Souci renforce et soulage le coeur.

 

. Regarder les fleurs lumineuses du Souci renforce la vue, et porté dans la poche il aide à ce que la justice soit de votre coté lors d'un procès.

 

. On pensait que la seule vision de la couleur éclatante de ses pétales apportait la force et réconfortait les gens souffrant de dépression nerveuse. 


. Il est dit que si une fille foule avec ses pieds nus, les pétales d'une fleur de Souci, un soir d'été où la, lune est bien visible, elle comprendra quelques heures, les langues des oiseaux.


. En tant que fleur "qui ne fane jamais", il suffisait qu’une jeune fille la plantât ou la semât dans les pas de son amoureux pour être sûre de l’attirer à elle à jamais, qu’il le veuille ou non.


. Les sorciers espagnols prescrivaient de porter en talisman  des fleurs de Souci, cueillies quand le Soleil entre en Vierge, accompagnées d’une dent de loup, le tout enveloppé dans des feuilles de Laurier. 


 

 

 

Langage des fleurs


Le souci peut signifier :

 


 

. La beauté et la chaleur du soleil levant

. Gagner l’affection de quelqu’un grâce au travail acharné

. La créativité et la volonté de réussir

. Le désir de richesse

. La cruauté et la froideur liée à la jalousie

. Les offrandes sacrées aux dieux

. Promouvoir la joie et la bonne entente dans la relation

. Se souvenir des morts et leur rendre hommage

. Si les soucis ont pu avoir quelques connotations négatives ces dernières     années, 
  - Le désespoir et la douleur de la perte de l’amour, la plupart de son sens reste positif dans notre époque actuelle.

 

En Chine, il est associé à la longévité

En  Inde au dieu Krishna, le berger délivrant son enseignement sur l'amour et le savoir.


 

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17 juin 2021 4 17 /06 /juin /2021 21:10
 
 
 
Mythologie des fleurs
 
Le coquelicot - le pavot
 
 
 

 

Flamboyant aux pétales de soie, ondulant au gré du vent....le coquelicot est une fleur éphémère de l'été, formant de grandes nappes rouge écarlate,  imposant sa légèreté et ses vives couleurs sur tous les terrains, des champs de blé mûr jusqu'à l'orée des villes.

Fleur sauvage aux nombreuses vertus, le coquelicot cache bien des secrets…


Et sous le corsage blanc, Là où battait son coeur,

Le soleil, gentiment, Faisait vivre une fleur :

Comme un petit coquelicot, mon âme !

Comme un petit coquelicot.


Raymond Asso (1901-1968) parolier français - chanson de Mouloudji

 


Papaver est un genre de plantes de la famille des Papaveraceae, originaire des régions tempérées et froides d'Eurasie, d'Afrique et d'Amérique du Nord, qui comprend une cinquantaine d'espèces acceptées. 

Ce genre comprend notamment  :

- le coquelicot (Papaver rhoeas) 

- le pavot à opium (Papaver somniferum). 

- le pavot de Californie (genre Eschscholzia) 

- le pavot bleu de l'Himalaya (genre Meconopsis).
 

Christian  Jequel


 


 

 

Le Coquelicot (Papaver rhoeas) 

 


est une espèce de plantes dicotylédones de la famille des Papaveraceae, originaire d'Eurasie.


Le nom scientifique du genre Papaver est issu d'une racine indo-européenne "papa" signifiant "bouillie", car il était courant de cuire ainsi les graines de pavot. 


L'épithète rhoeas vient du grec ῥοιάς / rhoiás, "écoulement" (étymologie qu'on retrouve dans le terme "rhume"), allusion au latex coulant lorsque la tige est blessée.


C'est une plante herbacée annuelle, rarement bisannuelle, 


Très abondante dans les terrains fraîchement remués à partir du printemps, elle se distingue par la couleur rouge de ses fleurs et par le fait qu'elle forme souvent de grands tapis colorés visibles de très loin. Elle appartient au groupe des plantes dites messicoles car elle est associée à l'agriculture depuis des temps très anciens, grâce à son cycle biologique adapté aux cultures de céréales, la floraison et la mise à graines intervenant avant la moisson.


 

Très commune dans différents pays d'Europe, elle a beaucoup régressé du fait de l'emploi généralisé des herbicides et de l'amélioration de la propreté des semences de céréales.


D'abord écrit coquelicoq (1545), son nom vernaculaire est une variante de l'ancien français coquerico ou cocorico, désignant le cri du coq par onomatopée : il s'agit d'une métaphore entre la couleur rouge de la fleur et celle de la crête du coq.

La métaphore avec la crête du coq serait une particularité de la langue française, qui l'associe aussi au Rhinanthe crête de coq ou Rhinanthe velu (Rhinanthus alectorolophus) plante herbacée annuelle de la famille des Orobanchacées.


La plante porte plusieurs noms vernaculaires en français : coquelicot, pavot-coq, pavot des champs, pavot sauvage, poinceau, ponceau.

 

Les anglophones l'appellent : 
. corn poppy ou field poppy, soit "céréalier" ou des champs. 

 

Plusieurs noms sont employés en Allemagne : 
. Klatschmohn (pavot ou pavot éclatant), mais aussi Feldmohn (pavot des champs). 

 

Au pays Bas :
. klaproos 
et dans son dialecte Hollandais :
. kollenbloem (bloem = fleur, kol = sorcière). 

 

En Italie, la fleur s'appelle :
. rosolaccio (dérivé de rosa = rose) ou papavero (pavot). 

 

En Espagne, le coquelicot est : 
. une amapola 
ou, dans certaines régions, 
. un ababol, emprunts au latin papaver par l'intermédiaire de l'arabe.

 

 

Le système racinaire est formé d'une racine pivotante et de racines fines et superficielles.


Les tiges sont dressées, généralement non ramifiées, hérissée de poils, pouvant atteindre 60 cm de haut. Lorsqu'on la coupe, la tige laisse échapper un latex blanc, comme les autres pavots.


Les cotylédons sont longs, minces, linéaires et prostrés, feuilles primordiales constitutives de la graine. Les feuilles, généralement alternes, présentent un limbe lancéolé, aux formes variables (lobé, denté, découpé en lobes étroits) chez la plante adulte.

 

Les premières feuilles  sont ovales, acuminées, entières, pétiolées, glabres. Les feuilles qui apparaissent ensuite sont découpées, oblongues-lancéolées, pennées, formant d'abord une rosette. Les feuilles supérieures sont généralement tripartites, sessiles.

 

Les fleurs, solitaires, grandes, simples, sont portées par de longs pédoncules velus. Elles comptent deux sépales libres, en forme de coupe, qui tombent dès l'éclosion de la fleur, et quatre pétales papyracés, le plus généralement rouge vif, mais parfois roses ou blancs, souvent tachés de noir à la base, qui sont froissés dans le bouton avant l'éclosion et qui se recouvrent peu.

 

Les boutons floraux sont penchés vers le bas avant la floraison.

 

Les étamines, nombreuses, ont des anthères introrses noir bleuté, portées par de minces filaments noirs.

 

L'ovaire, supère, uniloculaire résulte de la fusion d'un nombre variable de carpelles (8 à 15) et est divisé par des cloisons incomplètes (qui ne se rejoignent pas au centre) qui portent les ovules anatropes extrêmement nombreux.

 

Les stigmates (qui reçoivent le pollen) sont réunis en un disque situé au-dessus de l'ovaire présentant des rayons.

 

Les fruits sont des capsules, sphériques, presque obovales, contenant une grande quantité de graines minuscules, facilement disséminables par le vent. Ces capsules sèches, à déhiscence poricide, s'ouvrent vers le sommet par une série de valvules (pores) situées immédiatement sous le disque stigmatique et par lesquelles s'échappent les graines lorsque les capsules sont secouées par le vent.

 

Les graines réniformes sont ridées en réseau à leur surface. De couleur brun sombre, elles renferment un petit embryon droit inclus dans un albumen oléagineux. Un seul plant peut produire 20 000 graines, voire 50 000 graines. 

 

Il existe de nombreux cultivars de Papaver rhoeas, ou coquelicots horticoles, cultivés pour leur floraison décorative.

 

Risques de confusion
Sont très proches du coquelicot et souvent confondues avec lui deux espèces de pavots, 


- Papaver dubium, ou pavot douteux, aux fleurs plus claires, aux étamines jaunes et aux capsules glabres allongées, 


- Papaver hybridum (pavot hybride), dont les pétales sont foncés et surtout les capsules sont ovales, globuleuses et deux fois plus longues que larges, à poils raides jaunes et denses pour certains, étalés et arqués pour d'autres (les taches noires à la base des pétales ne sont pas caractéristiques du pavot hybride). 


- Papaver argemone (Pavot argémone), de petite taille et dont les pétales ne se chevauchent pas.

Au stade plantule, le coquelicot peut être confondu avec la capselle bourse-à-pasteur (Capsella bursa pastoris). Il faut attendre l'apparition de la quatrième feuille, montrant une incision caractéristique, pour les différencier.
 

 

 

Les pavots

 


Les pavots sont des plantes herbacées, aux feuilles pennées ou bipennée et aux grandes fleurs souvent solitaires, souvent très colorées, généralement à quatre pétales. 


Les étamines sont nombreuses. Le pistil comprend un ovaire uniloculaire ovoïde, portant à son sommet des stigmates disposés comme les rayons d'un cercle. 


Le fruit est une capsule à déhiscence porricide. Ces plantes produisent un latex blanc. 


Les pavots contiennent presque tous des alcaloïdes qui peuvent être toxiques, avoir des propriétés somnifères, sédatives ou analgésiques, voire être utilisés comme produits stupéfiants.

 

 

Le pavot somnifère ou pavot à opium (Papaver somniferum),

"pavot des jardins", 


est une espèce de plante herbacée annuelle de la famille des Papaveraceae originaire d'Europe méridionale et d'Afrique du Nord. Connue pour ses propriétés psychotropes sédatives, elle est aussi cultivée à des fins ornementales ou alimentaires.



Les pavots à opium sont des plantes de jardin populaires et attrayantes, dont les fleurs varient considérablement en couleur, en taille et en forme. Une petite quantité de culture domestique dans les jardins privés n'est généralement pas soumise à des contrôles légaux. 


Les capsules de graines peuvent être séchées et utilisées pour les décorations, mais elles contiennent également de la morphine, de la codéine et d'autres alcaloïdes. Ces gousses peuvent être bouillies dans de l'eau pour produire un thé amer qui induit une intoxication de longue durée (voir thé au pavot). Si on les laisse mûrir, les gousses de pavot (paille de pavot ) peuvent être écrasées et utilisées pour produire de plus faibles quantités de morphinanes. 


Chez les coquelicots soumis à une mutagenèse et à une sélection à grande échelle, les chercheurs ont pu utiliser de la paille de pavot pour obtenir de grandes quantités d' oripavine. 


Toutes les variétés de Papaver somniferum contiennent des alcaloïdes opiacés dont les plus connus sont la codéine et la morphine. Cette dernière, outre la production à but thérapeutique pour ses effets analgésiques, fait l'objet d'un trafic illicite essentiellement destiné à sa transformation en un opiacé synthétique : l'héroïne.

 

Les graines de pavot, largement utilisées dans l'alimentation,et sont une garniture commune et savoureuse pour les pains et les gâteaux. Elles  ne contiennent qu'une très faible quantité d'alcaloïdes. Il en va de même de l'huile qu'elles produisent : l'huile d'œillette.

 

Le pavot à opium est également largement cultivé pour le fleurissement des jardins et des espaces verts.


De nombreux cultivars ornementaux existent de nos jours (paeoniflorum dit "à fleur de pivoine" par ex.). On distinguait cependant deux variétés de pavot somnifère :

 

 

- Papaver somniferum var. album -

le pavot blanc ou pavot à opium. Fleurs à corolles blanches et à fruit déhiscent contenant des graines d’un blanc jaunâtre. C'est plus spécifiquement de cette variété que l'on extrait le latex afin de confectionner l'opium.
L'opium (ou larmes de pavot , nom scientifique: Lachryma papaveris ) est du latex séché obtenu à partir des capsules de graines du pavot à opium.

 

 

- Papaver somniferum var. nigrum -

le pavot noir, œillette ou encore pavot bleu, cultivé pour ses graines. Fleurs à corolles d’un rouge violacé et à fruit déhiscent (dont les capsules présentent, sur le bord du plateau stigmatique, des pores, s'ouvrant lorsque le fruit se dessèche, et par lesquels les graines sont libérées) contenant des graines gris-bleu-ardoisé.


 

 

 

Le Pavot de Californie ou Pavot d'Amérique

(Eschscholzia californica Cham.) 

 


est une plante herbacée de la famille des Papaveraceae couramment cultivée dans les jardins d'ornement. C'est une plante originaire de la Californie et du Sud-Ouest des États-Unis où elle couvre de vastes étendues à proximité des forêts de séquoïas. Grâce à la californidine et à la protopine (isoquinoléines aux propriétés somnifères) qu'il contient ainsi qu'à son absence d'accoutumance, le pavot de Californie est utilisé comme une alternative douce aux somnifères de type barbiturique, benzodiazépine et antihistaminique H1 de première génération. En France, sa commercialisation à usage médical ne peut se faire qu'en pharmacie ; il peut toutefois être cultivé librement par les particuliers.


Outre son aire d'origine sur la façade pacifique des États-Unis, on la retrouve dans tout le Canada méridional. Le pavot de Californie s'acclimate en effet très facilement, on le trouve aussi bien au Chili que dans le sud ou l'ouest de la France ; elle peut devenir envahissante.


De culture facile, cette annuelle se ressème spontanément dans le jardin. La plante n'est pas rustique au gel mais ses graines le sont.


Le pavot de Californie aime le plein soleil ; il prospère dans un sol pauvre, léger et bien drainé.


Le genre botanique Eschscholzia, auquel appartient le pavot de Californie, a été désigné en 1820 en l'honneur de Johann Friedrich von Eschscholtz, médecin, botaniste et naturaliste germano-balte par le poète et botaniste franco-allemand Adelbert von Chamisso qui participa avec lui à la première expédition autour du monde (1815) dirigée par Otto von Kotzebue.

 

Les Amérindiens l'utilisaient traditionnellement pour soigner les maux de tête ou de dents et pour aider à l'endormissement des enfants.
Aujourd'hui, elle est essentiellement utilisée pour les effets hypnotiques des alcaloïdes qu'elle contient ainsi que comme plante d'ornement.

 

Comme les autres espèces de la famille des pavots, l'eschscholzia renferme des alcaloïdes, tant dans ses racines que dans ses parties aériennne. Certains de ses alcaloïdes lui sont spécifiques : eschscholzine et californidine, tandis que d'autres sont communs à d'autres membres des papaveraceae : fumarine, sanguinarine, norargémonine, etc.


Elle contient également d'autres composés : caroténoïdes, flavonoïdes, phytostérols, linamarine, etc.

 

Ses propriétés sont hypnotiques, sédatives et anxiolytiques. Son usage recherché : traitement de l'insomnie, de la déprime, des migraines, des névralgies, voire du psoriasis et de certaines maladies de peau.
Contrairement au pavot somnifère, l'usage de la plante ne provoque ni accoutumance ni dépendance. Son usage est toutefois déconseillé chez la femme enceinte à cause de la présence de certains alcaloïdes (eschscholzine, californidine).


 


 

Le pavot bleu de l'Himalaya, pavot bleu du Tibet,

coquelicot bleu de l'Himalaya

(Meconopsis betonicifolia, aussi Meconopsis baileyi, tibétain :

Utpal Ngonpo) 

 


est une plante vivace rustique de la famille des Papavéracées, en rosette et hampe florale.


Elle a été décrite la première fois par en 1886 par Pierre Jean Marie Delavay. En 1912 (ou 1913), un spécimen fut collecté par Frederick Markham Bailey. Il s'agit d'une plante de la médecine tibétaine traditionnelle risquant de disparaître en raison d'une commercialisation trop importante.

 

Elle pousse à mi-ombre ou au soleil si le sol est maintenu humide et fleurit en été.


Originaire des gorges du Yarlung Tsangpo, dans le sud-est du Tibet, le pavot bleu pousse à une altitude de 3120 à 4000 mètres.


Cette vivace est très capricieuse, elle peut devenir envahissante autant que disparaître du jour au lendemain si les conditions ne lui plaisent pas. Elle est appréciée par les escargots et limaces ... et sujette au mildiou.


Cette fleur est l'emblème des Jardins de Métis en Gaspésie au Québec.


La floraison au Québec s’étale approximativement sur un mois, de la fin juin jusqu’à la fin juillet. Elle atteint généralement son apogée les deux premières semaines de juillet.


 

 

 

Mythologie grecque

 


Dans l'œuvre d'Ovide. 

Morphée est Messager des dieux, et le plus apte de sa fratrie à prendre une apparence humaine.


il apparaît généralement dans le sommeil des rois comme un humain sous forme de fantasme. 


Morphée (dérive du mot "morphe" qui signifie "forme") est une divinité des rêves prophétiques. Il est, selon certains théologiens antiques, le fils d'Hypnos dieu du Sommeil et de Nyx déesse de la Nuit, et selon d'autres, la principale divinité des mille Oneiroi engendrés par Nyx seule. Il a pour vocation d'endormir les mortels.


 

Il est souvent représenté par un jeune homme tenant un miroir à une main et des pavots soporifiques de l’autre, avec des ailes de papillon battant rapidement et silencieusement, qui lui permettent de voler. 


Pour se présenter aux mortels, il se transforme en être de chair (d'où son nom signifiant forme), et parvient à les endormir, puis à s’introduire dans leurs rêves pour leur annoncer bon ou mauvais présage et les influencer dans leurs décisions, permettant  l'espace d'un instant de sortir des machinations des dieux.

Morphée - Soni Alcorn-Hender

 

Les principaux symboles et attributs de Déméter sont empruntés au règne végétal dont elle est la souveraine. Les céréales sont sa propriété particulière; le plus souvent on lui donne des épis, qu'elle porte à la main ou dont elle est couronnée.

 

Antoine Watteau (1684-1721) Céres (Démeter)


 

Déméter (Cérès), déesse protectrice de l’agriculture et des moissons, avait eu de Zeus une fille, Perséphone (Proserpine des Romains). Après son enlèvement par Hadès. Personne n'ayant rien vu, Déméter parcourut alors toute la terre pendant neuf jours et neuf nuits pour rechercher de sa fille unique avant de déclarer : "La Terre sera affamée tant que je n'aurai pas retrouvé ma fille".

 

Bas relief Demeter (Cérès) et ses attributs graines de pavots et blé

 

Hélios, le Soleil, décida alors de révéler à Déméter qu'Hadès a enlevé sa fille. La déesse ira jusqu'aux Enfers afin d'aller la chercher, mais Hadès refusera de la rendre. (Selon d'autres versions, elle l'apprit enfin de la nymphe Aréthuse).

 

Las de voir la déesse de l'agriculture rechercher sa fille, Morphée décida de lui donner un bouquet de coquelicots. Pour soulager sa souffrance,  elle utilisa l'opium et but des infusions de coquelicots, pour  partir au pays des songes.

 

 Evelyn de Morgan (1855-1919), Déméter cherchant Perséphone, 1906.

 


 

 

5000 avant JC - 3400 av J.C.

 


La région méditerranéenne contient les premières preuves archéologiques de l'utilisation humaine; les graines les plus anciennes connues remontent à l' âge néolithique avec des objectifs tels que la nourriture, les anesthésiques et les rituels. 


La première culture connue du pavot à opium était en Mésopotamie par les Sumériens. Des comprimés trouvés à Nippur, un centre spirituel sumérien au sud de Bagdad , décrivaient la collecte de jus de pavot le matin et son utilisation dans la production d'opium.

 

Photographie des fouilles américaines à Nippur à la fin du XIX° siècle : au premier plan des constructions d'époque parthe ; en arrière-plan les ruines de la ziggurat.

 

 

Des tablettes Sumériennes, en argile, datant d’environ 3000 ans avant EC, décrivent le Pavot somnifère comme “la plante de la joie” – “Hul Gil”. Un fragment de poterie, (datant de 2400-2250 avant EC) présente un personnage – sans doute Nisaba, la fille d’Enki et la déesse des grains et des fermentations – avec des dattes à la main et des capsules de pavots croissants de ses épaules.

 

 

 

4200 avant J.C. 

 


Au moins 17 découvertes de Papaver somniferum provenant d' établissements néolithiques ont été signalées dans toute la Suisse, l'Allemagne et l'Espagne, y compris le placement d'un grand nombre de capsules de graines de pavot sur un site funéraire (la Cueva de los Murciélagos , ou "Bat Cave", en Espagne.), qui a été datée au carbone 14 
 

 

 

3400 - 2250 av. J.C.

 

 

La première culture connue du pavot à opium était en Mésopotamie par les Sumériens. Des comprimés trouvés à Nippur, un centre spirituel sumérien au sud de Bagdad , décrivaient la collecte de jus de pavot le matin et son utilisation dans la production d'opium.

 

Des tablettes Sumériennes, en argile, datant d’environ 3000 ans avant EC, décrivent le Pavot somnifère comme “la plante de la joie” – “Hul Gil”. Un fragment de poterie, (datant de 2400-2250 avant EC) présente un personnage – sans doute Nisaba, la fille d’Enki et la déesse des grains et des fermentations – avec des dates à la main et des capsules de pavots croissant de ses épaules.

 

Fragment de vase en chlorite représentant la déesse Nisaba

(Pergamon Museum, Berlin, vers 2430 av. J-C)

Par Wolfgang Sauber — , CC BY-SA 3.0, 

 

 

 

3000 à 2001 av. J.-C.,

 

 

Les maladies gastriques étaient répandues en Mésopotamie, et font l’objet de beaucoup de passages dans les textes de traitements : flatulences, constipation, fuites de sang, etc. Le rôle de la vésicule biliaire dans le déclenchement de la jaunisse (amurriqānu) semble avoir été compris. D’autres textes mentionnent des problèmes rénaux (calculs), et urinaires ; le médicament pouvait alors être administré jusque dans l’urètre par le biais d’un tube en bronze, comme dans ce cas concernant une affection de la vessie ou de l'urètre :

..."Écrase des graines de pavot dans de la bière et fais-la boire au malade. Broie un peu de myrrhe, mélange-la avec de l'huile et insuffle-la dans son urètre avec un tube de bronze. Donne au malade des anémones écrasées dans une décoction d'algues"...

 

 

1550 av J.C. - 1300 av.J.C.

 


Pendant le règne d’Amenhotep 1er, la pharmacopée dans l'Égypte antique était pratiquée par des médecins propharmaciens mettant en œuvre des traitements codifiés et renouvelables indiqués dans les papyrus médicaux, au nombre desquels le papyrus Ebers, l'un des plus anciens traités médicaux, qui comprend 876 formules magiques et recettes médicinales – impliquant environ 500 plantes médicinales.  

 

Des médications employées par les praticiens de l’époque sont issues des "produits de la nature".


Leurs compositions pouvaient correspondre à des préoccupations magiques et religieuses. Certaines pouvaient être toxiques et à manipuler avec précautions ; on pourra ainsi trouver du pavot,  du chanvre et de la mandragore.


La culture du pavot et la production d’opium se répandent en Perse, en Inde puis en Chine. 


Il était commercialisé depuis l'Égypte par les Phéniciens et les Minoens vers des destinations autour de la mer Méditerranée , notamment la Grèce, Carthage et l'Europe. 


Il était mentionné dans ce papyrus l'efficacité  des graines de coquelicot pour faciliter l’endormissement des enfants.


L'utilisation de l'opium était généralement réservée aux prêtres, aux magiciens et aux guerriers, son invention est attribuée à Thot et il aurait été donné par Isis à Ra comme traitement d'un mal de tête. 


Les Egyptiens, parsemaient les tombeaux des pétales de coquelicot pour adoucir le sommeil des morts. 


Une figure de la "déesse minoenne des stupéfiants", portant une couronne de trois coquelicots à opium, a été récupéré du sanctuaire de Gazi, en Crète, avec un simple appareil à fumer. 

 


 

 

Vers 1100 av.J.-C.,

 


L'opium était cultivé à Chypre, où des couteaux de qualité chirurgicale étaient utilisés pour marquer les cosses de pavot, et l'opium était cultivé, commercialisé et fumé. 
 

 

 

VIII° siècle av JC :

 


La Théogonie d'Hésiode poète grec mentionne le suc des capsules de pavot.

La Théogonie œuvre écrite en hexamètres dactyliques. Elle joue un rôle fondateur dans l’élaboration de la mythologie grecque. Le terme "théogonie " vient du nom theós qui signifie "dieu" et du verbe gennáō qui signifie "engendrer". Il s'agit donc d'un récit de l'origine des dieux.


 

 

 

vers 800 avant J-C -740 avant J-C

 


Homère, poète grec auteur de l’Iliade et de l’Odyssée, mentionne le pavot à opium, et parle :

 

"d’une substance qui calme toute colère et fait oublier toute douleur"

 

lorsqu’il décrit le Népenthès, une boisson sensée faire oublier tous les chagrins, désignant la boisson que Pâris donna à boire à Hélène après son enlèvement pour lui faire oublier son pays natal.

 

Les femmes de la ville égyptienne de Thèbes passaient pour détenir le secret de sa composition.


 

 

 

685-627 avant J.C. 

 

 

Les Assyriens, désignaient le pavot "namtilla",  signifiant "plante de vie". Ils en nommaient le jus “arat-pa-pal”. Dans les vestiges archéologiques des tablettes du temple du roi Assyrien, Assurbanipal, le Pavot somnifère est mentionné 42 fois.

 

"La vertu dormitive" du pavot aurait été connue des Assyriens. 
Un bas relief assyrien du palais nord-ouest d'Assurnazirpal à Nimrud, de l'époque de Tiglath-Pilser 
nous montre un génie ailé tenant tenant un bouquet de têtes de pavot,

 

 

Assurbanipal

 

 


460 avant J.-C. -377 av. J.-C. 

 


Hippocrate de Cos  médecin grec du siècle de Périclès, mais aussi philosophe, considéré traditionnellement comme le "père de la médecine".


-mentionne l'opium comme remède pour calmer les douleurs les plus variées.


 

 

480-323 av. J.-C
 

Dans la Grèce antique


Des preuves indiquent que l'opium était consommé de plusieurs manières, notamment par inhalation de vapeurs, de suppositoires, de cataplasmes médicaux et en association avec la pruche pour le suicide. 

 

 

 

356 av. J.-C - 323 av. J.-C

 

Lors de ses conquêtes, Alexandre le Grand (356 av. J.-C. - 323 av. J.-C.) roi de Macédoine utilise l'opium pour combattre ses migraines et emporte la plante miracle avec ses troupes jusqu'en Asie centrale, puis en Inde.

 

Alexandre le Grand - Giulio Romano (Vers 1537-1538)

 

 

 

 

I° siècle
Entre 50 et 70 après JC, 

 


Dioscoride écrivit un livre en cinq volumes plus souvent connu en Europe occidentale sous son titre latin De Materia Medica ("Sur le matériel médical"), qui devint le précurseur de toutes les pharmacopées modernes. 


L'opium est mentionné dans les textes médicaux.

 
Materia Medica est resté en service (il a été modifié et amélioré dans les versions arabe) du 1er au 16e siècle, il y est décrit l' opium et le large éventail de ses utilisations répandues dans le monde antique.  

 

L'opium devient un médicament courant, apprécié des empereurs à Rome.


 

 

 

II° - III° siècle

 


Aelius Galien ou Claudius Galien (129-200/216 Galen ou Galien de Pergame) était un grec médecin , chirurgien et philosophe dans l' Empire romain.


invente la thériaque, un antidote contre les poisons à base de jus de pavot. Il avait déjà loué les vertus thérapeutiques de l'opium pour soulager la douleur.


-S'inspirant du contrepoison de Mithridate VI, le médecin Andromaque dressa la recette en vers élégiaques d'un mélange de plus de cinquante drogues, plantes et autres ingrédients dont le castoréum, l'opium, la vipère et la scille. Pline l'Ancien, dans son Histoire naturelle (livre XXIX, VIII, 8), fustige déjà la multiplicité des ingrédients de la thériaque qu'il considérait comme une "vaine ostentation de science, et un charlatanisme monstrueux ". 


 

 

VIII° siècle 

 

Rhazès (Abu Bakr Mohammad Ibn Zakariya al-Razi, Razi 865-925) savant pluridisciplinaire iranien, a fait d'importantes contributions à la médecine, à l'alchimie et à la philosophie.


Il a maintenu un laboratoire et l'école à Bagdad, et a été un étudiant et critique de Galien ; il a fait usage de l'opium en anesthésie et a recommandé son utilisation pour le traitement de la mélancolie dans Fi ma-la-yahdara al-tabib, "En l'absence d'un médecin", un manuel médical à domicile destiné aux citoyens ordinaires pour l'auto-traitement si un le médecin n’était pas disponible.

 

 

 

IX° siècle

 

Avicenne (Ebn-e Sinâ 980-1037),  philosophe et médecin médiéval persan.
prépare la thériaque de Galien pour soigner toux et diarrhées.

Il a décrit l'opium comme le plus puissant des stupéfiants, en comparaison avec la mandragore et d'autres herbes très efficaces, dans "The Canon of Medicine ".

Le texte énumère les effets médicinaux de l'opium, tels que l'analgésie, l'hypnose, les effets antitussifs, les effets gastro-intestinaux, les effets cognitifs, la dépression respiratoire, les troubles neuromusculaires et la dysfonction sexuelle. 


Il fait également référence au potentiel de l'opium en tant que poison, et décrit plusieurs méthodes d'administration et des recommandations pour les doses du médicament. Ce texte classique a été traduit en latin en 1175 et plus tard dans de nombreuses autres langues.

 

 

 

X° et XI° siècle

 

 

v. 940 -1013  

 

Abu Al-Qasim,  connu en Occident sous le nom Abulcasis ou Albucasis, (v. 940-1013) est l'un des plus grands chirurgiens du monde musulman et un des pères de la chirurgie moderne, grand maître de la chirurgie hispano-arabe en Espagne, s'est appuyé sur l'opium et la mandragore comme anesthésiques chirurgicaux et a écrit un traité, al-Tasrif , qui a influencé la pensée médicale jusqu'au XVIe siècle. 


 

 

Les manuscrits des travaux de Pseudo-Apuleius (V° s) des X° et XI° siècles font référence à l'utilisation du pavot sauvage Papaver agreste ou Papaver rhoeas (identifié comme P. silvaticum ) au lieu de P. somniferum pour induire le sommeil et soulager la douleur


 

 

 

XI° et XIII° siècle

 


De leur voyage en Orient, les Croisés rapportèrent le pavot (Papaver somniferum) en Europe médiévale.

 

Papaver somniferum 
Original book source : Prof. Dr. Otto Wilhelm Thomé  ''Flore d'Allemagne, Autriche et Suisse " 1885  Kurt Stueber


 

 

 

XIV° siècle

 

 

1325


Paolo Veneziano  (1300-1365) un des peintres vénitiens les plus influents du XIV° siècle et aussi le seul peintre de ce siècle qui peut être considéré comme le peintre officiel de la République.

Madone au coquelicot (Madona of the Poppy)



 

 


Serafeddin Sabuncuglou (Şerafeddin Sabuncuoğlu 1385-1468) médecin et chirurgien ottoman notamment connu pour son encyclopédie chirurgicale "La Chirurgie Impériale".


Il a utilisé l'opium dans l'Empire ottoman pour traiter les migraines, la sciatique et d'autres maux douloureux. 


L'opium aurait été utilisé à des fins récréatives à partir du 14ème siècle dans les sociétés musulmanes. 


 

 

 

 

XV° siècle

 


La première description claire de l'utilisation de l'opium comme drogue récréative en Chine est venue de Xu Boling, qui a écrit en 1483 que l'opium était :


"principalement utilisé pour aider la masculinité, renforcer le sperme et retrouver de la vigueur", et qu'il "valorise l'art des alchimistes. , le sexe et les dames de la cour ". 


Il a également décrit une expédition envoyée par l'empereur Chenghua (Zhū Jiànshēn - Chénghuà - Chúndì - Xiànzōng - 1447-1487) de la dynastie Ming pour se procurer de l'opium à un prix "égal à celui de l'or" à Hainan , Fujian, Zhejiang , Sichuan et Shaanxi , où il est proche des terres occidentales de Xiyu . 

 

 

 

XVI° siècle

 


Raphaël (Raffaello Sanzio aussi nommé Raffaello Santi, Raffaello da Urbino, Raffaello Sanzio da Urbino - 1483-1520) peintre et architecte italien.

Date 1505-1506

La Madone à la prairie ou Madone du Belvédère - peinture religieuse. 

Le tableau est actuellement exposé à la Kunsthistorisches Museum de Vienne. 

 

 

Raphaël (1483-1520) peintre et architecte italien.

Date 1505-1506

Détail coquelicots de "La Madone à la prairie" ou "Madone du Belvédère"

 


 

Les Portugais développent la production locale de l'opium dans la région de Malwa, au nord-ouest de l'Inde.

 

Dans l'empire ottoman, l'opium est couramment fumé dans un narguilé, mélangé au chanvre et au tabac, ou mangé par les amateurs du produit (thériakis).

 

L'utilisation par Paracelse (V.1493-1541), né Théophraste von Hohenheim médecin suisse, alchimiste , théologien laïc et philosophe de la Renaissance allemande, de retour de ses pérégrinations en Arabie avec une épée célèbre, dans le arçon dont il a gardé "Pierres de Immortalité "composée d'opium thebaicum, de jus d'agrumes et de "q uintessence d'or " de laudanum (teinture d'opium) a été présenté à la médecine occidentale en 1527. 


Le nom "Paracelse" était un pseudonyme lui signifiant l'égal ou le meilleur d' Aulus Cornelius Celsus , dont le texte, qui décrivait l'utilisation de l'opium ou d'une préparation similaire, avait été récemment traduit et réintroduit dans l'Europe médiévale. 


Le Canon of Medicine, le manuel médical standard que Paracelse a brûlé dans un feu de joie public trois semaines après avoir été nommé professeur à l' Université de Bâle, a également décrit l'utilisation de l'opium, bien que de nombreuses traductions latines soient de mauvaise qualité. 


Au cours de sa vie, Paracelse a été considéré comme un aventurier qui a défié les théories et les motivations mercenaires de la médecine contemporaine avec des thérapies chimiques dangereuses, mais ses thérapies ont marqué un tournant dans la médecine occidentale. 

 

Paracelse Le Louvre copie du portrait perdu par Quentin Metsys


 

 

 

Catherine Fradonnet, dite Catherine Des Roches (1542-1587) écrivaine féministe de la Renaissance.

 


Antithèse du somme et de la mort

 

...Ainsi soit pour jamais le silence sacré

Fidèle avant-coureur de ta douce présence ;

Ainsi l'ombreuse nuit révère ta puissance,

Ainsi les beaux pavots fleurissent à ton gré...

 

Stéphane Epis (1973) 

 

 

 

En 1573,

Un visiteur vénitien de l'Empire ottoman a observé que de nombreux habitants turcs de Constantinople buvaient régulièrement une "certaine eau noire à base d'opium" qui les faisait se sentir bien, mais à laquelle ils devenaient tellement dépendants,

"s'ils essayaient de aller sans, ils mourront rapidement". 


En le buvant, les derviches ont prétendu que les médicaments leur ont donné des aperçus visionnaires du bonheur futur. En effet, l'Empire ottoman a fourni l'opium à l'Occident bien avant la Chine et l'Inde. 

 

Rituel des derviches tourneurs, Konya (Turquie), école ottomane, XVIIe siècle


 

 

 

Pontus de Tyard, seigneur de Bissy (1521-1601) , prélat, écrivain et poète français, membre du cercle littéraire de la Pléiade.

 

Père du doux repos, Sommeil, père du Songe

 

..."Viens, Sommeil désiré, m'environner la tête

Car, d'un voeu non menteur, un bouquet je t'apprête

De ta chère morelle et de ton cher pavot"...


 

 

 

Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d'Anne de Bretagne 

Jean Bourdichon (1457-1521). Enlumineur

papavere rubeum - 


 

 

 

Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d'Anne de Bretagne 

Bourdichon, Jean (1457 ?-1521). Enlumineur

Papaver album - pavot

Bibliothèque Nationale, ms. Latin 9474, f. 52v.

 

 

XVII°siècle

 

 

Dans les années 1660, le médecin anglais Thomas Sydenham, le célèbre "père de la médecine anglaise" ou "anglais Hippocrate", à qui on attribue la citation  :


"Parmi les remèdes auxquels il a plu à Dieu tout-puissant donne à l'homme pour soulager ses souffrances, aucune n'est aussi universelle et aussi efficace que l'opium." 


élabore le laudanum en diluant l'opium dans du vin de Malaga, en lui ajoutant des épices. 

 

Formule du Laudanum de Sydenham, in codex medicamentarius 1884 - pharmacie galénique :

- opium officinal divisé : 200 g ;
- safran incisé : 100 g ;
- cannelle de Ceylan concassée : 15 g ;
- girofles concassés : 15 g ;
- vin de grenache : 1 600 g.
Faire macérer, en vase clos, pendant 15 jours, en agitant de temps en temps. Passer, exprimer fortement, filtrer.
Ces quantités donnent environ 1 500 g de produit ; la densité du liquide peut varier de 1050 à 1070.

 

 

Le laudanum était recommandé pour la douleur, l'insomnie et la diarrhée :

Cromwell et Charles II en font un large usage.

 

 

 

Les Hollandais intensifient la production de l'opium du Bengale et développent son commerce vers les Philippines, Formose et le sud de la Chine.


 

Jean de La Fontaine (1621-1695) poète français de grande renommée, principalement pour ses Fables 

 


Le Songe de Vaux - Éloge du Sommeil


..."Je le trouvai dormant sur un lit de pavots ;

Les Songes l'entouraient sans troubler son repos"...


 

 

 

XVII° siècle

 


Les apothicaires chimistes du XVII° siècle, comme Joseph du Chesne, Jean Béguin ou Angelo Sala avaient l'habitude de nommer indifféremment Laudanum ou Nepenthes, une préparation à base d'opium. 

 

L'alchimiste, par David Teniers le Jeune (1610-1690).

 

 

Marc-Antoine Girard de Saint-Amant (1594-1661) poète français, auteur de poèmes burlesques, satiriques ou lyriques.

Il a fait partie de la toute neuve Académie française.

 


La solitude


..."Le sommeil aux pesants sourcils,

Enchanté d'un morne silence,

Y dort, bien loin de tous soucis,

Dans les bras de la Nonchalance,

Lâchement couché sur le dos

Dessus des gerbes de pavots"...


 


 

 

XVIII°siècle

 

 

1715 

Les Britanniques prennent le monopole des échanges commerciaux avec la Chine.

 


1728 

L'utilisation de l'opium comme remède miracle se reflétait dans la formulation du mithridatium décrite dans le Chambers Cyclopedia (Dictionnaire universel anglais en 2 volumes illustrés, la Cyclopaedia ou Dictionnaire universel des arts et des sciences), qui incluait l'opium véritable dans le mélange.

 

 

1729

Une tentative d'interdiction de l'opium à grande échelle a commencé en 1729, lorsque Qing Yongzheng, (1678-1735) empereur mandchou de Chine impériale sous la dynastie Qing (1722-1735), dérangé par le madak (mélange d' opium et de tabac utilisé comme drogue récréative) qui se fumait à la cour et assumant le rôle du gouvernement de défendre les vertus confucéennes, a officiellement interdit la vente d'opium, promulguant le premier édit interdisant le commerce de l'opium en Chine, sauf pour une petite quantité à des fins médicinales.

L'interdiction punissait les vendeurs et les détenteurs de fumerie d'opium, mais pas les utilisateurs de la drogue. 

 

 

1757

La victoire de Plassey (bataille traditionnellement considérée comme le point de départ de la domination britannique en Inde) assure aux Anglais, à l'initiative de l'East India Company, la domination du Bengale, jadis sous la coupe de l'Empire moghol, et le contrôle des terres à opium autour de Bénarès, Patna et Agra.

 

La victoire par Robert Clive lors de la bataille de Plassey

 

 

1775

Warren Hastings, gouverneur du Bengale, homme politique britannique, est le premier gouverneur général de l'Inde britannique. Dirigeant de l'East India Compagny,il obtient de Londres le monopole de la compagnie sur le contrôle, l'achat et la livraison à Calcutta de la récolte d'opium et s'efforce de conquérir le marché chinois.

 

Paul Desforges-Maillard (1699-1772) poète français


 

Le tabac


Tes charmants tourbillons dans la tête échauffée,

Font glisser l'appât du repos ;

Et volant après toi, le docile Morphée

Sème tes traces de pavots.

 

 

 

Robert Burns (1759-1796) poète écossais 
illustré par le peintre Alexander Goudie (1933-2004)


 

Tam O'Shanter.


 Les plaisirs, comme les coquelicots dans les prés,

Se fanent si vous les cueillez;

Ou comme un blanc flocon qui tombe dans un ru

Blanc un instant, puis pour toujours fondu

ou le chatoiement boréal merveilleux

Qui fuit dés qu’on y veut poser les yeux

Ou comme la forme gracieuse de l’arc-en-ciel 

évanescente dans l’orage

 

 

Tam O'Shanter.

 

But pleasures are like poppies spread,    

ou seize the flower, its bloom is shed

Or like the snow falls in the river,

a moment white – then melts for ever;    

or like the borealis race,

that flit ere you van point their place;

Or like the rainbow’s lovely form   

Evanishing amid the storm –   

 

Alexander Goudie (1933-2004)

 


 


 

XVIII° siècle

 

 

Novalis, (Georg Philipp Friedrich von Hardenberg, 1772-1801) poète, romancier, philosophe, juriste, géologue, minéralogiste et ingénieur des Mines allemand. 


Hymnes à la Nuit. Traduction de Paul Morisse.


..."O Sommeil sacré ! Ne comble pas trop rarement de bonheur, en sa tâche terrestre, celui-là qui est voué à la Nuit ! Seuls les fous te méconnaissent et ne savent de tout sommeil que l’ombre que, par compassion, tu jettes sur nous en ce crépuscule de la Nuit véritable. Ils ne te sentent pas dans le flot doré des grappes, dans l’huile magique de l’amandier, non plus que dans le suc brun du pavot. Ils ignorent que c’est toi qui planes autour du sein de la tendre vierge et que par toi le giron devient un ciel" ...


Dominique Martigne - Sommeil – Acrylique sur bois

 

 

 

André Marie de Chénier, dit André Chénier (1762-1794)  poète et journaliste français.

 

 
Le jeune malade


..."– Tiens, mon unique enfant, mon fils, prends ce breuvage ;

Sa chaleur te rendra ta force et ton courage.

La mauve, le dictame ont, avec les pavots,

Mêlé leurs sucs puissants qui donnent le repos ;

Sur le vase bouillant, attendrie à mes larmes,

Une Thessalienne a composé des charmes.

Ton corps débile a vu trois retours du soleil

Sans connaître Cérès, ni tes yeux le sommeil"...

 

Ary Scheffer - le Jeune Bacchus malade 1593 -

Photo (C) RMN-Grand Palais (musée Magnin) / Stéphane Maréchalle


 

 

 

Nicolas de Largillierre  (1656-1746) peintre français. 

Allégorie de l'été, 

chateau royal de Blois

 


 

Évariste Désiré de Forges, chevalier puis vicomte de Parny (1753-1814) poète français 

 

Le Songe

 

..."Le sommeil a touché ses yeux ;

Sous des pavots délicieux

Ils se ferment, et son coeur veille"...


 

 

 

Au XVIIIe siècle, l'opium s'est avéré être un bon remède contre les troubles nerveux. En raison de ses propriétés sédatives et tranquillisantes, il était utilisé pour calmer l'esprit des personnes atteintes de psychose, aider les personnes considérées comme folles et également pour aider à traiter les patients souffrant d'insomnie. 

 

1799 :

La législation anti-opium est renforcée par les autorités chinoises : les marchands de Canton ont l'interdiction d'acheter l'opium et de recevoir des navires qui le transportent.
 

 

 


 

Attribué à Antoine Vestier (1740-1824) peintre français

Portrait de femme au perroquet et à la couronne de coquelicot


 

 

 

 

XIX° siècle

 


1804 :

 

- Armand Seguin, médecin de l'armée napoléonienne, isole la morphine. Un chimiste de Hanovre la baptise du nom de « Morphium » en hommage au dieu des Songes.

- Le médecin écossais Alexander Wood procède à la première injection d'acétate de morphine.

 

 

1808 :

 

Les importations chinoises d'opium sont de l'ordre de 200 tonnes.
 

 

 

1816


 

Kubla Khan 


est un poème de Samuel Taylor Coleridge (1772-1834), qui évoque l'empereur mongol Kubilaï Khan, fondateur vers 1280 de la dynastie chinoise des Yuan et son palais d'été de Shangdu, ville à laquelle Coleridge donne le nom devenu célèbre de "Xanadu".


Coleridge affirme avoir écrit le poème à l'automne de 1797, publié en 1816 sous l'intitulé Kubla Khan. Il affirme que le poème lui avait été inspiré par un rêve généré par l'opium, ce qui est suggéré par le sous-titre, Vision dans un rêve (or A Vision in a Dream : A Fragment), et que la composition en avait été interrompue par un "visiteur venu de Porlock" (a person from Porlock). Une note apposée par Coleridge sur un manuscrit précise qu'il a commencé à utiliser l'opium en 1791 après avoir développé une jaunisse et un rhumatisme articulaire aigu , et est devenu un toxicomane à part entière après une grave crise de la maladie en 1801, nécessitant 80 à 100 gouttes de laudanum par jour. 


Effectivement, aux yeux de certains, les images éclatantes du poème proviennent d'une hallucination éveillée, sans doute induite par l'opium. 


De nombreuses sources textuelles et illustrées montrent également que la culture du pavot et la consommation d'opium étaient répandues en Iran safavide et en Inde moghole . 

Kubla Khan By Dugald Walker


 

 

 

 

1817


"La morphine" doit son nom à Morphée et sa découverte à Friedrich Wilhelm Sertürner. C'est en 1817, que la morphine fut découverte simultanément en 1804 par Armand Seguin et Bernard Courtois, ainsi que par Charles Derosne, mais c’est à Friedrich Wilhelm Adam Sertürner (1783-1841) pharmacien allemand publia le premier sur la découverte de la morphine, bien qu'il n'en soit pas le découvreur.

 

C'est par l'expérimentation et l'observation des effets de décoctions et d'extraits d'opium sur son chien que Sertürner, (dans ses travaux publiés en 1805-1806 et 1817) que le pharmacien Allemand après avoir vu que la substance cristallisée isolée  identifia un alcaloïde " alcali végétal" dérivé de l'opium, aux vertus soporifique et analgésique.

 

Ce premier alcaloïde connu, Sertürner le nomme aussitôt morphium (morphine) car ses effets rappellent le dieu des songes de la Grèce antique, Morphée. 


Friedrich Wilhelm Adam Sertürner

 

 

1820 :

 

Les rapides clippers (voiliers de commerce rapides) des "country traders" (commerçants du pays) transportent désormais la drogue de Calcutta jusqu'à Canton, seul port ouvert aux étrangers.

 

 

1821

 

Thomas de Quincey écrit :

"Confessions d’un mangeur d’opium anglais"


Récit autobiographique écrit à propos du laudanum (mélange d’alcool et d’opium) et de son influence sur sa vie. D’abord publié de façon anonyme entre septembre et octobre 1821 dans le London Magazine, les Confessions seront éditées en 1822, puis ré-éditées en 1856 après que de Quincey y eut apporté des modifications.


En 1821, quand paraissent les Confessions d'un mangeur d'opium, De Quincey est âgé de trente-six ans et sa réputation d'homme de lettres n'est plus à faire. Il consomme de l'opium depuis quinze ans ; père de plusieurs enfants, il est très lourdement endetté.


Ecrites en quelques semaines dans un appartement londonien où il se dissimule pour échapper à ses créanciers, les Confessions sont d'abord pour lui un moyen de s'assurer un succès de librairie. Elles resteront le plus grand texte qu'il ait jamais écrit, l'un des plus touchants, plongée introspective sans équivalent dans la littérature de son époque.
 

 

 

 


 

 

1838 

 Les importations chinoises d'opium passent à près de 3 200 tonnes.

 

Theophile Gautier - poète, romancier et critique d'art français.

La Pipe d'Opium

Un homme trouve un jour son ami assis sur un divan, en train d'aspirer la fumée jaune d'un étrange appareil. Une odeur de parfum oriental se dégage dans toute la pièce. Sans rien dire, l'homme s'y essaye à son tour. Au bout de quelques inspirations, il ressent un étourdissement pareil à une légère ivresse.
Le soir, après avoir passé la journée avec son ami, l'homme est en proie à une agitation nerveuse causé par l'opium. Lorsqu'il trouve enfin le sommeil, il sombre dans un rêve fantasmagorique.

 

 

1839-1842 

L'empereur de Chine envoie à Canton son commissaire Lin Tsê-Hsu pour mettre fin au "scandaleux" commerce des marchands d'opium.


Première "guerre de l'opium".

 

Signature du traité de Nankin qui contraint la Chine à ouvrir cinq ports aux navires britanniques et à céder Hong-Kong.

 

La signature et le scellement du traité de Nankin.
Peint par le capitaine John Platt, Bengal Volunteers. Gravé par John Burnet.
Anne SK Brown Collection Militaire


 

 

 

 

1845-1850

 

La loi du 19 juillet 1845 constitue la première législation sur les stupéfiants en France : elle assimile l'opium à un poison, la range comme la morphine dans la liste des substances vénéneuses et renforce son contrôle à la vente.

 

Les exportations indiennes vers la Chine atteignent 3 300 tonnes et l'opium est vendu à bas prix pour gagner une clientèle populaire.

 

La morphine se démocratise avec l'invention de la seringue hypodermique.
 

 

 

Utagawa Hiroshige (1797-1858) aussi appelé Ando Hiroshige dessinateur, graveur et peintre japonais.

pavot et moineau japonais


 

 

 

 

 

Alphonse de Lamartine (1790-1869) poète, romancier, dramaturge français,

 

 

Consolation

 

..."Que le deuil de mon âme était lugubre et sombre !

Que de nuits sans pavots, que de jours sans soleil !

Que de fois j'ai compté les pas du temps dans l'ombre, 

Quand les heures passaient sans mener le sommeil !"...
 

 

 

Alphonse de Lamartine (1790-1869) poète, romancier, dramaturge français,

(Quarantième méditation) - 1847

 

 

Les Pavots

 

Lorsque vient le soir de la vie,

Le printemps attriste le cœur :

De sa corbeille épanouie

Il s’exhale un parfum moqueur.

De toutes ces fleurs qu’il étale,

Dont l’amour ouvre le pétale,

Dont les prés éblouissent l’œil,

Hélas ! il suffit que l’on cueille

De quoi parfumer d’une feuille

L’oreiller du lit d’un cercueil.

Cueillez-moi ce pavot sauvage

Qui croît à l’ombre de ces blés :

On dit qu’il en coule un breuvage

Qui ferme les yeux accablés.

J’ai trop veillé ; mon âme est lasse

De ces rêves qu’un rêve chasse.

Que me veux-tu, printemps vermeil ?

Loin de moi ces lis et ces roses !

Que faut-il aux paupières closes ?

La fleur qui garde le sommeil !

 

 

 

1856-1858 

 

La deuxième guerre de l'opium est déclenchée par les Français et les Britanniques pour forcer plus encore les portes du marché chinois.

 

 

 

1858 

 

Le traité de T'ien-Tsin ouvre onze nouveaux ports au commerce occidental et autorise officiellement l'importation de l'opium en Chine, dont la consommation devient un problème de santé publique.

 

Le terme "stupéfiant" apparaît en France dans l'Encyclopédie du XIXe siècle.
 

 

 

Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français. Il est considéré comme l'un des plus importants écrivains de la langue française. 


Les Misérables 


..."Le rouge, les rouges ! répliqua Bahorel. Drôle de peur, bourgeois. Quant à moi, je ne tremble point devant un coquelicot, le petit chaperon rouge ne m’inspire aucune épouvante. Bourgeois, croyez-moi, laissons la peur du rouge aux bêtes à cornes"...

 

 

Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français. 

Recueil : Les chansons des rues et des bois (1865).

Jour de fête aux environs de Paris

 

...L'air brûlant fait, sous ses haleines

Sans murmures et sans échos,

Luire en la fournaise des plaines

La braise des coquelicots"...

 

 

Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français. 
Rois, chap. XI, v. 2.
Lazzara
Et cette femme était fort belle.


..."Comme elle court ! voyez : - par les poudreux sentiers,

Par les gazons tout pleins de touffes d'églantiers,

Par les blés où le pavot brille,

Par les chemins perdus, par les chemins frayés,

Par les monts, par les bois, par les plaines, voyez

Comme elle court, la jeune fille !"...


coquelicots de Robert Vonnoh, 1890

 

 

 

Charles Marie René Leconte de Lisle,

dit simplement Leconte de Lisle (1818-1894) poète 


 

Les plaintes du cyclope

 

..."Si je savais nager, du moins ! Au sein des flots

J'irais t'offrir des lys et de rouges pavots"...
 

 

 

Charles Baudelaire (1821-1867) poète français.


Les Paradis artificiels est un essai paru en 1860, où le poète traite de la relation entre les drogues (opium et haschisch) et la création poétique. Baudelaire met cependant en question l'intimité du lien qui pourrait exister entre les drogues et le poète, le poète véritable n'ayant pas besoin de drogues pour trouver l'inspiration.

 

La seconde partie de l'oeuvre est un commentaire du livre Confessions d'un mangeur d'opium anglais de Thomas de Quincey paru en 1821. Pour l'écriture de cette partie, Baudelaire oscille entre passages traduits, commentaires littéraires, philosophiques et biographiques. À la suite de Quincey, il décrit plusieurs visions provoquées par l'opium, dont une qui met en scène le spectre de Brocken.


 

 

 

1870

 

Vers 1870, François Etienne Desserey, un confiseur de Nemours installé rue de Paris, eut l’idée d’utiliser les pétales éclatants du coquelicot pour la confection des bonbons. Il s’agit d’abord de pastilles contre la toux, la fleur étant réputée pour ses vertus apaisantes. 


Le coquelicot est un bonbon de sucre cuit, plat et rectangulaire, aux angles coupés, de couleur rouge, à base de coquelicots cueillis dans la région de Nemours. Voici la composition de ce bonbon typiquement à l’ancienne : 

sucre,

- sirop de glucose,

- arôme de coquelicot,

- acidifiant et colorant.


Plusieurs autres confiseurs perpétueront la tradition, avant qu’elle ne s’éteigne dans l’Entre-deux-guerres. 


En 1996, la chocolaterie Des Lis a repris cette friandise d’antan et l’a modernisée dans sa méthode de fabrication.

Les agriculteurs du canton autorisent la cueillette des coquelicots sur leurs terres en jachère. De mai à début juillet, uniquement en milieu de matinée (pour éviter la rosée et la chaleur), jusqu’à 350 kilos de cette fleur légère sont récoltés manuellement chaque année. Les coquelicots sont ensuite transformés en arôme naturel.


Aujourd’hui, vendu au détail ou en boîtes métalliques, le coquelicot de Nemours est un souvenir original à emporter de la cité gâtinaise qui s’est décidément fait une spécialité de la fragile et éphémère fleur rouge, puisqu’on y vend aussi de la guimauve au coquelicot, des chocolats au coquelicot, du vinaigre de vin blanc au coquelicot, du sirop au coquelicot et une liqueur, la crème de coquelicot.


Ses graines sont employées en boulangerie pour la confection de pains aromatisés.


Le coquelicot est devenu fleuron gastronomique et emblème de la ville de Nemours, en Seine-et-Marne. 

 

 

 

Le coquelicot figure également dans le refrain d'une vieille chanson

"J'ai descendu dans mon jardin" 


Chansons et rondes enfantines,

Texte établi par Jean-Baptiste Weckerlin, Garnier, 1870
 
compositeur, musicologue, historiographe de la chanson populaire et bibliothécaire français (1821-1910)

Pseudonyme : Marc Giroflée

1870

 

J’ai descendu dans mon jardin 


J’ai descendu dans mon jardin (bis)

Pour y cueillir du romarin.

Gentil coq’licot, Mesdames.

Gentil coq’licot nouveau.

 

Pour y cueillir du romarin (bis)

J’n’en avais pas cueilli trois brins :

Gentil coq’licot, etc.

 

J’n’en avais pas cueilli trois brins, (bis)

Qu’un rossignol vint sur ma main :

Gentil coq’licot, etc.

 

Qu’un rossignol vint sur ma main, (bis)

Il me dit trois mots en latin :

Gentil coq’licot, etc.

 

Il me dit trois mots en latin, (bis)

Que les hommes ne valent rien :

Gentil coq’licot, etc.

 

Que les hommes ne valent rien, (bis)

Et les garçons encor bien moins :

Gentil coq’licot, etc.

 

Et les garçons encor bien moins, (bis)

Des dames il ne me dit rien :

Gentil coq’licot, etc.

 

Des dames il ne me dit rien, (bis)

Mais des d’moiselles beaucoup de bien :

Gentil coq’licot, etc.
 

 

 

1874


Le Sommeil et son demi-frère la Mort

est une peinture à l'huile sur toile réalisée par le peintre préraphaélite John William Waterhouse.


Il s'agit de sa première exposition à la Royal Academy, peint d'après le portrait de deux de ses jeunes frères morts de la tuberculose.


Le tableau fait référence aux dieux grecs Hypnos (le Sommeil) et Thanatos (la Mort) qui, dans la mythologie grecque, étaient frères jumeaux. En dépit de leurs postures similaires, le personnage du premier plan est plongé dans la lumière, alors que son frère est dans l'obscurité ; le premier représente donc le sommeil, le second la mort. La personnification du sommeil serre des coquelicots dans sa main.

 

Ils sont associés à Hypnos et Thanatos en raison de leurs traits hypnagogiques qui peuvent mener à la mort en cas de surexposition à cet état entre le vie et la mort. Hypnos avait en effet comme attribut le pavot et était représenté sur des sarcophages en jeune homme assoupi.


Les positions allongées des personnages rappellent d'anciennes tombes ou sarcophages, comme la tombe d'Adonis et le sarcophage d'Endymion. Waterhouse a passé beaucoup de temps aux musées de South Kensington (aujourd'hui The Victoria and Albert Museum) et au British Museum, et connaissait la statuaire grecque et romaine, grâce à ses propres recherches et à ses études à la Royal Academy. En effet, Waterhouse faisait référence à la "Roman Endymion Sleeping On St Latmos" dans son élaboration des personnages. 


La position du corps allongé et le croisement des jambes du Sommeil rappellent les traits d'Endymion.

 

Malgré le titre sombre, les personnages pourraient être considérés comme des musiciens ou des fêtards faisant la sieste après une danse ou une fête. L'utilisation du rideau, du balcon et l'inclusion de deux instruments anciens (l'aulos et la lyre) indiquent la performance. Les instruments, bien qu'associés aux mythes et festivals grecs et romains, ont très peu à voir avec l'allégorie du sommeil et de la mort.


 

 

 

Tristan Corbière (1845-1875) poète français, proche du symbolisme, figure du "poète maudit".


A une rose


Chaque jour palpite à la colle

De la corolle

Un papillon-coquelicot,

Pur calicot,
 

 

 

 

1877


Dante Gabriel Rossetti  (1828–1882) et Ford Madox Marron  (1821-1893) :

Sainte Béatrix (Beata Béatrix)


La jeune femme est représentée assise et à mi-corps au moment de la suspension entre la vie et la mort. Un oiseau laisse tomber son coquelicot rouge entre ses mains ouvertes. En arrière-plan, Dante regarde la figure de l'Amour. Le cadre comporte quatre médaillons incisés, un de chaque côté.

Personnes représentées : Béatrice Portinari 

Musée et galerie d'art de Birmingham  

L' une des nombreuses versions de ce sujet, cette peinture était inachevée au moment de la mort de Rossetti et l'arrière-plan a été complété par Ford Madox Brown. La peinture est une expression personnelle de l'amour de Rossetti pour sa défunte épouse, Elizabeth Siddal, vue à travers les écrits de Dante (le sujet est tiré de 'La Vita Nuova'). Dans cette version, les coquelicots sont rouges, peut-être une référence explicite au laudanum dérivé de l'opium.

 

 

 

1878

Planche chromolithographique en couleur de "Familiar Wild Flowers" 

Coquelicot commun. 

par F. Edward Hulme. Publié en 1878 par Cassell, Petter & Galpin.

 

 

 

1882

 

La France instaure en Cochinchine une Régie de l'opium.

 

 

En 1886, 


Le père Jean-Marie Delavay, né aux Gets en Haute-Savoie le 28 décembre 1834 et mort en Chine le 31 décembre 1895, est un prêtre missionnaire des Missions étrangères de Paris, botaniste et grand collecteur de nouvelles espèces de plantes en Chine.


Il rassembla une des collections botaniques les plus importantes de la fin du XIX° siècle, dans une région limitée du Yunnan pour le compte du Muséum national d'histoire naturelle.


Les longues marches vers le plateau tibétain l'amenèrent à découvrir des pavots d'un bleu lumineux, "le pavot de l'Hymalaya", mais la plante fut peut-être découverte avant lui et peut-être décrits avant lui sous le nom de Meconopsis napaulensis.


 


 

Frédéric Zuber-Bühler, dit Fritz Zuber-Bühler (1822-1896) peintre académique suisse.

Jeune fille au bouquet de fleurs des champs.


 

 

 

1888

Les exportations d'opium des marchands anglo-indiens vers la Chine atteignent 5 507 tonnes, contre une production chinoise de 13 300 tonnes, soit 85 % des besoins intérieurs : au début du XXe siècle, le nombre de fumeurs chinois réguliers est estimé à 20 millions de personnes.

 

 

1890

Les laboratoires Bayer mettent au point un dérivé de la morphine, commercialisé à partir de 1898 sous le nom d'héroïne.

 

 

1895

Claude Monet, né sous le nom d'Oscar-Claude Monet (1840-1926) peintre français et l’un des fondateurs de l'impressionnisme.

champ de coquelicots à Giverny - 


 

 

1897

Paul Doumer étend la Régie à l'ensemble de la colonie et la charge de l'achat du produit brut, du monopole du raffinage et de la vente de l'opium.

 

 

1898

Les Etats-Unis prennent le contrôle des Philippines où l'opiomanie fait des ravages.

 

 

François Coppée (1842-1908) poète, dramaturge et romancier français.


..."Vous êtes dans le vrai, canotiers, calicots

Vous êtes dans le vrai, canotiers, calicots !

Pour voir des boutons d'or et des coquelicots"...

 

CHOE peintre-graveur coquelicots et bouton d'or


 


 

Albert Mérat (1840-1909) poète français.

A Sully Prudhomme.

 

Les fleurs de paris

 

Les seringas et les oeillets,

Points rouges, blancs et violets,

Fleurs en boutons et fleurs écloses,

Les bluets comme dans les blés,

Et les coquelicots mêlés

Aux résédas parmi les roses...
 

 

 

Renée Vivien (1877-1909) surnommée "Sapho 1900", poétesse britannique de langue française aux multiples appartenances littéraires, relevant à la fois du Parnasse, du Symbolisme, du Préraphaélisme, et du romantisme tardif qu'est le Naturisme à la Belle Époque. 

 


    
Pavot noir

 

Fleur des mauvais jardins au vénéneux sommeil,

Les servantes de l’Ombre et les Magiciennes,

Dont les nocturnes yeux redoutent le soleil,

Respirent âprement tes langueurs léthéennes.

 

Fleur des mauvais jardins au vénéneux sommeil.

 

Tu te fanes parmi les âcres chevelures,

Et tu connais le rêve ardent des fronts maudits

Que jamais n’effleura, dans un bruit de ramures,

Le souffle des matins et des simples midis :

 

Tu te fanes parmi les âcres chevelures.

 

Tu t’effeuilles auprès des femmes sans désir

Dont les prunelles sont froidement endormies,

Dont le coeur ennuyé dédaigne de choisir,

Et dont l’âme est pareille à l’âme des momies :

 

Tu t’effeuilles auprès des femmes sans désir.

 

Ennui de l’aconit et de la belladone

Dans le soir où la voix des vieilles trahisons

Fait traîner, à l’égal d’un refrain monotone,

La fadeur et la fragilité des poisons !

 

Ennui de l’aconit et de la belladone !

 

 

 

Edvard Munch (1863-1944)  peintre et graveur expressionniste norvégien

"Femme aux coquelicots", 

peint à Ekely près d'Oslo


 

 

 

Georges Van Nuffel (XIX°) - peintre belge

 - Tête de femme au coquelicot


 

 

Art nouveau


Alfons Mucha (Alphonse ou Alphons Mucha 1860-1939) affichiste, illustrateur, graphiste, peintre, et professeur d'art tchécoslovaque, fer-de-lance du style Art nouveau.

La Femme aux Coquelicots , 1898.

(The Woman with Poppies, 1898.)


 

 

 

Gustav Klimt (1862-1918) peintre symboliste autrichien, et l'un des membres les plus en vue du mouvement Art nouveau et de la Sécession de Vienne.


Peintre de figures, sujets allégoriques, nus, portraits, paysages, il est aussi dessinateur, décorateur, peintre de cartons de tapisseries et de mosaïques, céramiste et lithographe.

 

Champ de coquelicots

 

 

 

Mary Stevenson Cassatt, dite Mary Cassatt (1844-1926) 

peintre et graveuse américaine.

Champ de coquelicots


 

 

 

Charles Cros (1842-1888), poète et inventeur français.

 

Avenir


..."Les coquelicots noirs et les bleuets fanés

Dans le foin capiteux qui réjouit l'étable,

La lettre jaunie où mon aïeul respectable

A mon aïeule fit des serments surannés"...

 

Emile Vernon

 

 

 

Grandville, ou Jean-Jacques Grandville (1803-1847) caricaturiste, illustrateur et lithographe français.

 

 

Bleuet et Coquelicot

 

- vEncore une journée de bonheur qui vient de s’écouler

ma chère Bleuette.

- Et qui recommencera demain, ma chère Coquelicot.

- Regrettes-tu ton ancienne forme ?

- Non.

- Ni moi, non plus.

- Nous avons bien fait de choisir ce modeste village

pour y vivre tranquillement.

Le bonheur n’est qu’aux champs.

- Avec Lucas qui est si bon.

- Et avec Blaise, qui joue si bien de la musette.

- Rien n’est doux au monde comme d’être femme.

- Pour être heureuse, il faut avoir un coeur.

Puis les deux jeunes filles se mettaient devant leur miroir.

- Ne suis-je pas plus jolie que lorsque j’étais simple bleuet ?

demandait l’une.

- Qui ne me préférerait à tous les coquelicots de la terre ?

répondait l’autre.

 

Voilà ce que la bergère Brune et la bergère Blonde

se disaient chaque soir, après quoi elles s’embrassaient,

et s’endormaient jusqu’aux premiers roucoulements de leurs tourterelles.

 

 

Grandville, ou Jean-Jacques Grandville (1803-1847) caricaturiste, illustrateur et lithographe français.

 

 

Pavot

 

Autrefois j’étais la fleur du sommeil ;

mais le sommeil ne suffit plus à l’homme pour oublier ses maux.

L’homme ne veut plus dormir, il faut qu’il rêve.

J’étais l’oubli, je suis devenue l’illusion.

Il m’a frappée au coeur, et il a bu le sang qui coulait de ma blessure.

 

Hélas! pour moi depuis ce jour, plus de tranquillité,

plus de bonheur, plus de joie !

Dès que ma tige s’élève un peu au-dessus de la terre,

le fer s’approche de moi, on me perce le sein,

d’où s’échappe la liqueur qui donne les visions,

ces longues ivresses de la tête et du coeur.

 

Dès que l’homme m’a approché de ses lèvres,

son âme prend des ailes; elle quitte la terre.

Elle retourne vers le passé ou s’élève vers l’avenir.

Elle plane sur le souvenir ou sur l’espérance.

Quel génie malfaisant a révélé à l’homme l’existence

du philtre renfermé dans mon sein;

de ce philtre qui est la cause funeste de ma mort?

 

Mais pourquoi me plaindre ?

Je suis semblable au poète :

les hommes lui doivent leurs plus douces jouissances,

leurs plus charmantes illusions, et il est leur première victime.

 

 

 

Vincent van Gogh (1853-1890) peintre et dessinateur néerlandais.

Son œuvre pleine de naturalisme, inspirée par l'impressionnisme et le pointillisme, annonce le fauvisme et l'expressionnisme.

Champ aux coquelicots

 


 

Paul Émile Vernon (1872-1920) peintre français.

L'été dans la campagne - coquelicots et marguerites


 

 

 

Gaston Couté (1880-1911) poète libertaire et chansonnier français

 


Chanson de Messidor


Dame ! en ton geste noble et lent

Cueille un coquelicot sanglant

Pour l'épingler sur ta poitrine.

Il est moins rouge que mon coeur

Quand ton rictus aigre et moqueur

Le met en doute ou le chagrine...

 


 

 

 

Le laudanum est devenu la base de nombreux médicaments brevetés populaires du 19ème siècle. 


L'abus d'opium aux États-Unis a commencé à la fin du 19e siècle et était largement associé aux immigrants chinois. Pendant ce temps, l'utilisation de l'opium était peu stigmatisée; la drogue a été utilisée librement jusqu'en 1882 lorsqu'une loi a été adoptée pour limiter le tabagisme de l'opium à des tanières spécifiques. 

 

 

 

1898

 


Synthétisée pour la première fois à partir de la morphine en 1874 par C.R. Alder Wright travaillant au St Mary's Hospital de Londres, l’héroïne, diamorphine ou diacétylmorphine, est une drogue (substance psychotrope) utilisée pour ses puissants effets antidouleur et euphorisants. Mais son potentiel n'est pas reconnu. C'est une opiacée semi-synthétique obtenu par acétylation de la morphine, le principal alcaloïde issu du pavot à opium.


Elle est utilisée à des fins médicales comme analgésique, mais surtout de manière illégale dans des cadres d'utilisations récréatives. La tolérance à l'héroïne est importante, et son usage chronique est susceptible d'entraîner une très forte dépendance physique (syndrome de sevrage).


Elle est de nouveau synthétisée en 1898 par Heinrich Dreser (ou par Felix Hoffmann qui travaille pour Dreser), un chimiste allemand de l'entreprise pharmaceutique Bayer qui l’exploitera comme médicament pour différentes affections respiratoires dont la tuberculose. 


Bayer dépose le nom "Heroin", du terme allemand heroisch ("héroïque") parce qu’on pensait qu’elle permettrait de soigner l’addiction à la morphine sans induire d’accoutumance, très répandue à l’époque notamment depuis que l'usage s'en était produit chez les soldats de la guerre de Sécession ou lors de la guerre de 1870. Ironie du sort, car la morphine elle-même avait été préconisée comme substitut à l'opium. 


L'héroïne est une substance contrôlée au niveau international. Elle figure sur les tableaux I et IV de la Convention unique sur les stupéfiants.
 

 


 

Marcel Proust (1871-1922) écrivain français, dont l'œuvre principale est la suite romanesque intitulée À la recherche du temps perdu, publiée de 1913 à 1927.

1895

Jean Santeuil

..."Mais, çà et là, au revers des talus, dans les champs, tout à coup un coquelicot né de la chaleur de l'été, hôte de ses herbes touffues et de son ombre lumineuse, dressait sur le cordon de sa mince tige verte sa fleur éclatante st simple comme un seul vaste pétale rouge."...


 

 

 

Jules Renard (1864-1910) écrivain et auteur dramatique français.

dans ses Histoires naturelles (1874), ne présente pas uniquement des animaux familiers mais décrit également quelques végétaux :

Les coquelicots 


    ..."Ils éclatent dans le blé, comme une armée de petits soldats ; mais d’un bien plus beau rouge, ils sont inoffensifs. Leur épée, c’est un épi. 

    C’est le vent qui les fait courir, et chaque coquelicot s’attarde, quand il veut, au bord du sillon, avec le bleuet, sa payse"... 


 

 

Alfred Philippe Arthur Roll, (1846-1919)  peintre et sculpteur naturaliste français.

La Dame Aux Coquelicots, 

Mme Marie Porcher, Première femme de l'artiste


 

 

 

Odilon Redon (1840-1916)

peintre rattaché au mouvement symboliste et coloriste de la fin du 19e siècle. Son art explore les aspects de la pensée, l'aspect sombre et ésotérique de l'âme humaine, empreinte des mécanismes du rêve. 

Coquelicots
Collection privée

 

 


Odilon Redon (1840-1916)

peintre rattaché au mouvement symboliste 

1898

fille aux coquelicots



 

 

 

Paul Philippoteaux (1846-1923) peintre

Cérès, allégorie de l'Été

 

 

 

XX° siècle

 

 

Art nouveau


1903


Jean-Eugène Buland (1852-1926)  peintre français.

jeune Fille Au Coquelicot

 

 

 

Gaston Charles Guillaume Darbour (1869-1964)

Artiste peintre, dessinateur, graveur et illustrateur français, lié au style Art nouveau.


Lithographie originale

Jeune fille aux coquelicots

 

 

 

1906

 

Un édit impérial interdit la consommation de l'opium en Chine.

 

 

1907

 

L'affaire Ullmo aboutit en 1908 à la restriction du commerce de l'opium en France.


Jeune officier de marine, Charles Ullmo s'était emparé des codes confidentiels des signaux de la Royale et avait tenté de monnayer son forfait en menaçant de livrer ces informations à l'Allemagne. Arrêté et poursuivi pour tentative de trahison, ce fumeur d'opium fonda sa défense sur l'altération de sa personnalité par la drogue. Le retentissement considérable de cette affaire contribua à développer l'idée que l'usage de la "toufiane" par les officiers de marine constituait un problème de défense nationale.


 

 

 

1908 

 

Le décret du 1er octobre complète la loi de 1845 et permet de poursuivre les individus soupçonnés de détention ou de préparation d'opiacés.

 

 

 

 

1909 

 

Les grandes puissances européennes et les pays d'Asie et d'Amérique concernés par le problème de l'opium se réunissent à Shanghai : les pays prohibitionnistes (Chine, Etats-Unis...) s'opposent aux pays producteurs et aux métropoles coloniales (France, Angleterre...)

 

 

Odilon Redon (1840-1916)

peintre rattaché au mouvement symboliste et coloriste de la fin du 19e siècle. 

1910

coquelicots bleus

 

 

 

1911-1912

 

Une convention est votée à la conférence de La Haye pour contrôler la production, le commerce et l'usage de l'opium, de la morphine et de la cocaïne.

 

 

1914

 

Les gains de la Régie en Indochine représentent plus du quart du budget de la colonie.

 

 

 

John Alexander McCrae (Canada 1872-1918) est un médecin militaire canadien. Il est connu comme l'auteur du poème Au champ d'honneur (In Flanders Fields), poème de guerre écrit pendant la Première Guerre mondiale. Rédigé à l'occasion des funérailles d'un ami de l'auteur, le lieutenant Alexis Helmer, tombé lors de la deuxième bataille d'Ypres en Belgique, les circonstances de sa composition font l'objet de plusieurs hypothèses.

 

Publié le 8 décembre 1915 dans le magazine britannique Punch, la popularité du poème ne cesse de croître à mesure de l'avancement du conflit. Rapidement traduit dans plusieurs langues, il est aussi largement utilisé dans le cadre de la propagande de guerre. L'image des coquelicots qu'il évoque est ainsi mise à profit lors d'opérations de levée de fonds telles que les émissions d'obligations de guerre. Cette image est aussi devenue l'emblème de la Campagne du Coquelicot, campagne annuelle d'appel aux dons menée en Grande-Bretagne et dans certains pays du Commonwealth, en soutien aux familles des soldats morts ou blessés au combat.

 

La popularité du poème se confirme après guerre, aussi bien au Canada que dans d'autres pays, où il est notamment utilisé lors des commémorations du jour du Souvenir, sous des formes diverses.
 

 

Au champ d'honneur

 


Dans les champs de Flandre, les coquelicots fleurissent

Entre les croix qui, une rangée après l'autre,

Marquent notre place ; et dans le ciel,

Les alouettes, chantant valeureusement encore, sillonnent,

À peine audibles parmi les canons qui tonnent.

 

Nous, les Morts, il y a quelques jours encore,

Nous vivions, goûtions l'aurore, contemplions les couchers de soleil,

Nous aimions et étions aimés ; aujourd'hui, nous voici gisant

Dans les champs de Flandre.

 

Reprenez notre combat contre l'ennemi :

Nos bras meurtris vous tendent le flambeau,

À vous toujours de le porter bien haut.

Si vous nous laissez tomber, nous qui mourons,

Nous ne trouverons pas le repos, bien que les coquelicots fleurissent

Dans les champs de Flandre.
 

 

 

In Flanders fields


In Flanders fields the poppies grownote

Between the crosses row on row,

That mark our place; and in the sky

The larks, still bravely singing, fly

Scarce heard amid the guns below.

 

We are the Dead. Short days ago

We lived, felt dawn, saw sunset glow,

Loved and were loved and now we lie

In Flanders fields.

 

Take up our quarrel with the foe:

To you from failing hands we throw

The torch; be yours to hold it high.

If ye break faith with us who die

We shall not sleep, though poppies grow

In Flanders fields.


 

 

 

11 Novembre


Le jour du Souvenir (Veterans Day, Remembrance Day ou Poppy Day), aussi connu comme jour de l'Armistice, est une journée de commémoration annuelle observée en Europe et dans les pays du Commonwealth pour commémorer les sacrifices de la Première Guerre mondiale ainsi que d'autres guerres. Cette journée a lieu le 11 novembre pour rappeler la signature de l'Armistice de 1918 mettant fin à la Première Guerre mondiale. 


Le coquelicot a été associé, au souvenir des combattants, et tout spécialement des soldats tombés lors de la Première Guerre mondiale, à l'instar du bleuet pour les combattants français. 


Cette allégorie du coquelicot découle d'un poème, écrit le 3 mai 1915 par le lieutenant-colonel John McCrae, un médecin du Corps de santé royal canadien qui fut témoin de la terrible seconde bataille d'Ypres. Il s'intitule In Flanders Fields (Dans les champs de Flandres). En fait, les coquelicots fleurissaient sur le bord des tranchées et sur les tombes des soldats, et leur couleur rouge était un symbole approprié pour le bain de sang de la guerre de tranchées. 


En 1918, Moina Michael, universitaire membre de la YWCA, découvre ce poème et promeut l'usage des coquelicots comme symbole de mémoire. Cette pratique est adoptée par l'American Legion en 1920 lors d'un congrès auquel participe Anna E. Guerin, membre du YMCA en France, qui propose de vendre, à l'occasion de l'anniversaire de l'Armistice, des coquelicots en tissus faits à la main, afin de recueillir de l'argent pour les orphelins de guerre. 


En 1921, une délégation de veuves françaises rend visite au maréchal britannique Douglas Haig, fondateur de la Royal British Legion, et le convainc de vendre ces coquelicots pour amasser des fonds pour les anciens combattants blessés et au chômage. 
Dès 1922, les divers pays qui ont adopté ce symbole entreprennent de fabriquer les coquelicots en papier chez eux. La tradition se poursuit depuis de vendre ces fleurs le jour du Souvenir.

 

 

 

1920 

 

- Les seigneurs de la guerre encouragent la reprise de la production et du trafic de l'opium en Chine.

 

 

1922


Tous les Etats signataires appliquent désormais la convention de La Haye de 1912, à l'exception de l'Allemagne qui est l'un des premiers producteurs mondiaux de cocaïne et d'héroïne.

 

 

Opium ! est une chanson composée en 1931 par Guy d'Abzac et Charlys et chantée par Marcel's, un chanteur de café concert.


Lors de la guerre d’Indochine, le chant fut adopté par les soldats des troupes de marine évoquant ici la nostalgie de la métropole. Puis il fut repris par Jacques Dutronc et Bambou en 1987, Casse-pipe en 1996, Louis (chanteur) et Virginie Ledoyen en 2006 puis dans une version très sensuelle en 2013 par Anouk Aïata avec Amos Mâh à la guitare, et en 2017 par Laurent Bruschini accompagné d'un ensemble de cordes avec piano.


 

Opium, poison de rêve

Fumée qui monte au ciel,

C'est toi qui nous élève

Au paradis artificiel.

Je vois le doux visage

Les yeux de mon aimée,

Parfois j'ai son image

Dans un nuage de fumée.

 

Dans le port de Saïgon

il est une jonque chinoise

Mystérieuse et sournoise

Dont nul ne connaît le nom.

Et le soir dans l'entrepont,

Quand la nuit se fait complice

Les Européens se glissent

Cherchant des coussins profonds.

 

Et le soir au port falot

Les lanternes qui se voilent

Semblent de petites étoiles

Qui scintillent tour à tour.

Et parfois dans leur extase

Au gré de la fumée grise,

Le fumeur se représente

Ses plus beaux rêves d'amour.

 

Puisqu'on dit que le bonheur

N'existe pas sur la terre,

Puisse l'aile de nos chimères

Un jour nous porter ailleurs

Au paradis enchanteur

Plein de merveilleux mensonges

Où dans l'ivresse de mes songes

J'ai laissé prendre mon coeur.

 

Paradis Artificiel de Martial Raysse


 

 

 

Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944)

Le petit prince 1943

..."Elle choisissait avec soin ses couleurs. Elle s’habillait lentement, elle ajustait un à un ses pétales. Elle ne voulait pas sortir toute fripée comme les coquelicots"...


 

 

 

Robert Desnos (1900-1945) poète surréaliste et résistant français

Recueil : "Chantefleurs"

 

Le Coquelicot

 

Le champ de blé met sa cocarde

Coquelicot.

Voici l’été, le temps me tarde

De voir l’arc-en-ciel refleurir.

L’orage fuit, il va mourir,

Nous irons te cueillir bientôt,

Coquelicot.

 

 

 

Robert Desnos (1900-1945) poète surréaliste et résistant français


La dame pavot nouvelle épousée

a demandé à son mari

Quelle est l'année ?

Quel est le mois ?

Quelle est la semaine ?

Quel est le jour ?

Quelle est l'heure ?

Et son mari a répondu

— Nous sommes en l'an 40

Nous sommes au mois de Juillobre

Semaine des quatre jeudis

Jour de gloire

Midi sonné

Belle année, agréable mois,

Charmante semaine, jour merveilleux

Heure délicieuse
 


 

 

 

 

 

 

Albert Camus (1913-1960) écrivain, philosophe, romancier, dramaturge, essayiste et nouvelliste français. 


Carnets III, mars 1951-décembre 1959 - 


..."C'est la saison rouge. Cerises et coquelicots"...


 

 

 

Jean Giono (1895-1970) écrivain français.


La chasse au bonheur

..."y a autant de réalités que d'individus: c'est une vérité de La Palice. Je passe à côté d'un champ de blé. Il y a le champ de blé du paysan qui l'a semé, qui escompte la récolte, pense à tout ce qu'il pourra payer avec l'argent que rapportera le blé; il y a le champ de blé près duquel je passe et qui me donne des idées de cuirasse d'or (par exemple et pour aller plus vite), d'autant que je suis en promenade avec un petit Arioste dans ma poche, et je serais plutôt tenté d'admirer dans ce champ de blé le magnifique vert des chardons et le beau rouge des coquelicots que j'interprète comme le travail de Cellini et du sang vermeil, alors que le vrai paysan s'en désespère et suppute combien ces chardons secs seront désagréable au battage"...


 

 

 

Cicely Mary Barker (1895-1973) illustratrice britannique connue pour ses illustrations de fées et de fleurs. 

 

La Fée des Coquelicots

 

Le blé trop vert croît et grandit

Et dans le ciel chante l'alouette,

En robe de rouge organdi,

Sans me lasser, je me tiens prête.

 

Le blé jaune est mûr à présent,

En gerbes il faut le moissonner ;

Pour chasser les oiseaux des champs,

J'entends un jeune enfant crier.

 

Maintenant, la moisson est faite,

Le champ de blé est nu et vide ;

Mais, moi, je me tiens toujours prête,

Dans ma robe rouge splendide.


 

 

 

Jorge Carrera Andrade (1903-1978) écrivain et diplomate équatorien.

La clé du Feu. 


..."Les soleils vous patinent vite,

beaux visages à la peau cuite, secs et ridés comme les murs. 

Race brûlée à profils durs, tu es ma race, tu es celle du Feu. 

Et j’ai la clé du feu naturel, pacifique. Et leurs serrures. 

Clé des grenades, de l’amour, des coquelicots, 

Du rubis primordial et du piment cosmique, 

Clé magique qui chauffe ma main, clé solaire. 

Et je la tends à l’humanité sans frontières, 

A qui la veut".

 

Carmen Garcia


 


 

 

René Char (1907-1988) poète et résistant français.

Fureur et mystère (1948)

Edition gallimard, coll. poesie, 1962  feuillets d'hypnos (1943-1944) 


..."J'envie cet enfant qui se penche sur l'écriture du soleil, puis s'enfuit vers l'école, balayant de son coquelicot pensums et récompenses"...

 

    Peinturepassionmj


 

 

 

Roman Kacew, dit Romain Gary (1914-1980) 
diplomate et écrivain français, de langues française et anglaise.

 

Il signa plusieurs romans sous le nom d'emprunt d'Émile Ajar, tout en masquant son identité réelle : il est ainsi le seul romancier à avoir pu recevoir le prix Goncourt à deux reprises, le second prix étant attribué à un roman écrit sous ce pseudonyme.


À différentes époques de sa vie, il a également été aviateur, militaire, résistant (fait compagnon de la Libération), scénariste et réalisateur.


Gros-câlin 


..."J'aime les coquelicots à cause du nom qu'ils portent, co-que-li-cots. C'est gai et il y a même la dedans des rires d'enfants heureux"...

 

 

 

Kiyokata Kaburagi (1878-1972) peintre japonais 

Femme aux Coquelicots

 

 

 

Eugène Guillevic (1907-1997) poète français. Il ne signa jamais ses nombreux recueils que de son seul nom, Guillevic.

Quotidiennes - poèmes, novembre 1994 – décembre 1996, Éditions Gallimard, 2002.

Ce recueil rassemble cent trente poèmes pour la plupart inédits de Guillevic, écrits entre novembre 1994 et décembre 1996. 

 

 

Coquelicot,

 

Quand je pense

Que je te parle

Et que tu l'ignores,

Que j'envie ta fierté, ton assurance,

Ton absence d'hésitation,

Ta certitude d'avoir gagné,

De continuer à rayonner,

J'ai de la peine à sentir

Qu'on ne communique pas

Avec ce que l'on aime, ou admire

Et je me sens seul,

Étranger à moi-même.

Tu ne le sauras pas,

Mais continue

À m'éblouir.

 

 

 

Paroles de Charles Trenet (1913-2001) auteur-compositeur-interprète français.-


Musique de Charles Trenet et Albert Lasry

1948 - Raoul Breton

 

Coquelicot

 

Coqu’licot, coqu’licot,

Fleur des champs, coeur sauvage

Coeur en fleur du bel âge,

Coeur des champs, pas méchant.

Coqu’licot dans les blés,

Au soleil de la vie,

Rougissante et ravie,

Ta p’tite âme me plaît.

Parfois, tout comm’ moi,

Tu suis les rails d’un train,

D’un train qui n’pass’ plus

Merveilleux ch’min plein d’entrain

Le chemin des beaux jours,

Du ciel bleu, des vacances,

Des poèmes, des romances.

Coqu’licot d’amour.


Je m’souviens de Margot,

Je m’souviens de Jeannette,

Coqu’licots ou bleuettes

Je m’souviens mêm’très bien

De Suzon, de Mado.

Blondinettes ou brunettes,

Et j’entends dans ma tête

L’écho d’nos bécots.

Chacune fut exquise,

(J’leur ai conté fleurette)

Chacune fut éprise

De ma petite chansonnette.

Coqu’licots des faubourgs,

Des banlieues ou des villes,

Qui choisir entr’ cent mille

Coqu’licots d’amour.


Coqu’licot, coqu’licot.

Fleur des champs, coeur sauvage,

Coeur en fleur du bel âge,

Coeur des champs, pas méchant,

Troubadour des talus,

Vagabond des prairies,

Liberté de la vie,

Coqu’licot élu.

Bien mieux qu’un’ fleur snob,

Qu’une orchidée, "ma chère !"

Chérie! sur ta robe

N’est-c’ pas, c’est lui qu’tu préfères ?

Coqu’licot des beaux jours,

Du soleil, des vacances,

Coeur ardent de la France,

Coqu’licot d’amour.

 

Emile Vernon


 


 

 

Mouloudji (1922-1994), chanteur, auteur-compositeur-interprète, peintre et acteur français.


chanson, écrite par Raymond Asso (1901-1968),  comme unp'tit coquelicot.


Jacques Canetti, agent artistique et patron du cabaret Les Trois Baudets, mène Mouloudji au succès dans la chanson. Il lui fait enregistrer Comme un p'tit coquelicot qui obtient le Grand Prix du disque 1953 et le prix Charles-Cros en 1952 et 1953.

 

 

Comme un p'tit coquelicot 

 

Le myosotis, et puis la rose

Ce sont des fleurs qui disent que'qu' chose

Mais pour aimer les coquelicots

Et n'aimer qu'ça, faut être un idiot

T'as p't-être raison, seulement voilà

Quand j't'aurai dit, tu comprendras

La première fois que je l'ai vue

Elle dormait, à moitié nue

Dans la lumière de l'été

Au beau milieu d'un champ de blé

Et sous le corsage blanc

À là où battait son cœur

Le Soleil, gentiment

Faisait vivre une fleur

Comme un petit coquelicot, mon âme

Comme un petit coquelicot

C'est très curieux comme tes yeux brillent

En te rappelant la jolie fille

Ils brillent si fort qu'c'est un peu trop

Pour expliquer les coquelicots

T'as p't-être raison, seulement voilà

Quand je l'ai prise dans mes bras

Elle m'a donné son beau sourire

Et puis après, sans rien nous dire

Dans la lumière de l'été

On s'est aimés, on s'est aimés

Et j'ai tant appuyé

Mes lèvres sur son cœur

Qu'à la place du baiser

Y avait comme une fleur

Comme un petit coquelicot, mon âme

Comme un petit coquelicot

Ça n'est rien d'autre qu'une aventure

Ta petite histoire, et je te jure

Elle ne mérite pas un sanglot

Ni cette passion des coquelicots

Attends la fin, tu comprendras

Un autre l'aimait, qu'elle, elle n'aimait pas

Et le lendemain, quand je l'ai revue

Elle dormait à moitié nue

Dans la lumière de l'été

Au beau milieu du champ de blé

Mais sous le corsage blanc

Juste où battait son cœur

Y avait trois gouttes de sang

Qui faisaient comme une fleur

Comme un petit coquelicot, mon âme

Un tout petit coquelicot

 

Vincent's Romero Redondo 1956


 

 

 

1955

 

La France, avec la décolonisation, met enfin un terme à la Régie de l'opium.

 

 

Germaine Beaumont de son vrai nom Germaine Battendier (1890-1983), journaliste et romancière française. Elle est la première femme à obtenir le Prix Renaudot.


Si je devais.. - 


..."La mort d'un ballon rouge ressemble à la naissance d'un coquelicot"...


 

 

 

Gregory Frank Harris (1953), peintre réaliste

Les coquelicots

 


 

Valérie Mazeau (1967) auteur

Joli coeur - 

Je suis un coeur coquelicot, délicat, gourmand de poésie, gorgé d’un jus de tendresse. Je m’épanouis parmi les framboises qui se mirent aux perles de rosée, les cerises écoutant les rêves aux oreilles des enfants, les fraises sauvages blotties dans les bois dormants.

 

Élie Lascaux (1888-1968) Cerises et coquelicots


 

 

 

1967


Joan Miró (1893-1983) peintre, sculpteur, graveur et céramiste catalan. Il est l'un des principaux représentants du mouvement surréaliste.


L'aile d'alouette, encerclée de bleu doré, rejoint le cœur du coquelicot endormi sur une prairie parée de diamants


 


 

1989

 

Le retrait des soviétiques de l'Afghanistan, puis l'installation d'un gouvernement islamique à Kaboul, favorisent l'envol de la production d'opium.
 

 

 

Sergueï Toutounov (1958) peintre russe

Vase aux coquelicots


 

 

 

Yves Paccalet (1945) écrivain, philosophe, journaliste et naturaliste français
dans son  "Journal de nature"

L'Odeur du soleil dans l'herbe 
(Éditions Robert Laffont S. A., 1992) il évoque le coquelicot :

2 juin
(Fontaine-la-Verte)


    Les blés verts ont la scarlatine. Ils présentent des éruptions de coquelicots écarlates : pétales de papier chiffon ; charbons au cœur ; étamine de vieil argent : ovaires en capsules Apollo.

    Un pavot rose s'est glissé, comme une erreur de programmation génétique, dans la population rouge. La vie a horreur de varier, mais ne cesse de sécréter la différence.


 

 

 

XXI° siècle

 


2004


Anna Gavalda (1970) écrivain


Ensemble c'est tout -


..."Et puis qu'est ce que ça veut dire heureuse ? C'est le nouveau mot à la mode, ça... Heureuse ! Heureuse ! Si tu crois qu'on est sur cette terre pour batifoler et cueillir des coquelicots, tu es bien naïve ma fille"...

 

 

 

En 2000, 


La maison Kenzo utilise l'image du coquelicot pour la promotion de son nouveau parfum, 


"Flower by Kezo" Poppy bouqueté
 C'est le designer Serge Mansau qui réalise le flacon du millénaire.


"Flower By Kenzo" devait absolument être le parfum du renouveau pour la célèbre marque Kenzo. En effet, c’est à l’aube de l’an 2000 que ce dernier vit le jour et il était alors impensable pour la maison Kenzo de ne pas marquer les esprits en ce début de millénaire.  


Flower connu un démarrage foudroyant. Personne ou presque n’a pu résister à la curiosité de découvrir un parfum sur le thème du coquelicot, une fleur pourtant sans odeur. 


Flower est un parfum désarmant. Il est hautement poétique, presque abstrait et conceptuel. Cette création d’Alberto Morillas marque notamment le retour des notes poudrées en parfumerie.


 

 

 

2004  2006


Anna Gavalda (1970) écrivain


Ensemble c'est tout -


..."Et puis qu'est ce que ça veut dire heureuse ? C'est le nouveau mot à la mode, ça... Heureuse ! Heureuse ! Si tu crois qu'on est sur cette terre pour batifoler et cueillir des coquelicots, tu es bien naïve ma fille"...

 

 

2006

 

 

Yves Jamait (1963) chanteur, auteur-compositeur, interprète français

 


Le coquelicot

 

Le coquelicot de ta bouche

Effleure le grain de ma peau

Dès que son pétale le touche

Comme des mots

Comme des mots éclos de ta bouche

Colorant le grain de ma peau

Ce sont tes baisers qui font mouche

Rouge la peau

 

Un soleil impudique de lumière éclabousse

La soie de cette robe que du doigt je retrousse

Mes mains qui papillonnent sur ton ventre composent

Cette même harmonie que ton souffle transpose

L'envie de croquer dans la chair de ce fruit là me tente

 

Mais tes yeux malicieux me regardent et m'invitent à l'attente, pourtant

 

Le coquelicot de ta bouche

Effleure le grain de ma peau

Dès que son pétale le touche

Comme des mots

Comme des mots éclos de ta bouche

Colorant le grain de ma peau

Ce sont tes baisers qui font mouche

Rouge la peau

 

Mais tu oscilles entre pudibonde et gourgandine

Retirant cette étoffe qui voilait ma rétine

Je balbutie un peu avant de fermer les yeux

Invité au voyage bien au-delà de six cieux

Puis tu poses ton doigt sur mes lèvres et m'incites à me taire

 

Et je sens tes cheveux sur mon ventre et je me laisse faire

 

Le coquelicot de ta bouche

Effleure le grain de ma peau

Dès que son pétale le touche

Comme des mots

Comme des mots éclos de ta bouche

Colorant le grain de ma peau

Ce sont tes baisers qui font mouche

Rouge la peau

 

S'il n'y a plus de mots sur le bout de nos langues

Que le verbe nous manque, l'amour en est plus beau

Le coquelicot de ta bouche

Effleure le grain de ma peau

 

Dès que son pétale le touche

Comme des mots

Comme des mots éclos de ta bouche

Colorant le grain de ma peau

Ce sont tes baisers qui font mouche

Rouge la peau


 

 

 

En 2010, David Cameron, alors Premier ministre britannique, rencontrait le président Hu Jintao, en arborant à sa boutonnière un coquelicot. Une fleur traditionnelle dans les pays du Commonwealth... mais pas pour les Chinois.

Cette dernière faillit d'ailleurs causer un couac diplomatique. Les habitants de l'empire du milieu voyant en elle, leur défaite contre la dynastie Qing, durant les guerres de l'opium au XIXe siècle.

 

 

 

En 2014,

 

Une œuvre d'art monumentale composée de 888 246 coquelicots en céramique est mise en place dans le fossé de la Tour de Londres, dans le cadre de la commémoration du centenaire de la participation de la Grande-Bretagne à la Première guerre mondiale.


 

 

 

2014

 

Le Pavot bleu

Par Maryse Gilbert

Thème : Jeunesse / Ado

Date de publication : 18/12/2014

 

Ce livre ose dévoiler la naissance des deux premières fées sur le toit du monde, au pays du pavot bleu.


..."Si un jour vos pas vous conduisent en direction du vieux moulin et que la brume vous laisse entrer dans ce petit paradis, vous y trouverez un bel endroit magique entretenu par la visite ponctuelle d'Aurore qui ne sait que chanter et rire aux éclats avec ses grandes amies les fées.
Le pavot bleu a proliféré en un champ de ciel descendu sur la terre, car le chant du soleil opère toujours ses enchantements. La luminescence de la lune y répand chaque soir une ivresse peu commune. Les étoiles brodent encore leurs dentelles scintillantes pour parer les berceaux des bébés-fées." …


 

 

 

Annie Rivière 

artiste peintre

Champ de coquelicots 

 

 

 

2019

Michel Vezinet (1957)

Peintre

La plaine aux coquelicots

 

 

 

Pavot - coquelicot en cuisine

 


Récolte:
Les fleurs et graines se récoltent de juin à août.

 

Conservation:
Les graines peuvent se conserver dans un endroit bien sec.

 


Les pétales peuvent être séchés dans un endroit aéré et à l’abri de la lumière et conservés une année dans un bocal teinté ou un sachet en papier bien fermé.

Les feuilles et les pétales se mangent sans problème. Ces dernières sont d'ailleurs très souvent transformées en sirop, servant également de base pour le confit de coquelicot.


Ses graines sont également consommées au même titre que les graines de pavot, on les trouve très fréquemment dans des pâtisseries, pains et gâteaux.


Comme tous les pavots il possède des effets narcotiques provenant des alcaloïdes qu’il contient. On utilise ses pétales séchés pour élaborer des tisanes. Sous forme de sirop, pour lutter contre la toux, irritations de la gorge ; du fait de ses petites quantités de morphine, il constitue un calmant,  peut "aider à l'endormissement et apaiser les anxiétés". 


 

 

Dans le langage des fleurs, 

 


le coquelicot symbolise :


- "l'ardeur fragile"

- "la beauté"

- "la consolation"

- "la vie"

- "la plénitude

- "le bonheur"

 

 

 et signifie  :


- "Aimons-nous au plus tôt"

 

Une fois cueillis, les coquelicots se fanent très vite… Voici une petite astuce pour profiter plus longtemps de ces jolies fleurs : dès la cueillette si possible, brûlez vivement l’extrémité coupée de la tige, de manière à faire coaguler le suc.

 

Le coquelicot s’offre pour les 8 ans de mariage.

 

Cousin du pavot 'oriental,  il ne détient pas les substances dangereuses, le joli et gentil coquelicot soigne et apaise ! 
 

Sergueï Toutounov


 


Emblème de la vie, du réconfort après la mort, le coquelicot dit "poppy" en anglais, "papavero" en italien et "amapola" en espagnol peut également désigner : 

 

- "un œil poché par un coup" en argot

 


- "une personne qui, par la couleur de ses vêtements, rappelle le coquelicot;

 

Kees van Dongen le coquelicot

 

 

- "petit bonbon rouge".


 

 

 

Dans Le Livre des superstitions, Mythes, croyances et légendes

(Éditions Robert Laffont S.A.S., 1995, 2019) proposé par Éloïse Mozzani, on apprend que :

 

On raconte que jadis, Dieu, pour punir le coquelicot de la fierté que lui inspirait sa beauté, permit au diable de porter la main sur cette fleur ? Le démon y a laissé son empreinte pour l'éternité : ce sont les taches noires que l'on voit fréquemment au fond de la corolle du coquelicot.


- Les Anciens croyaient d'ailleurs que la présence de coquelicots dans un champ était indispensable à la prospérité du maïs.

- Un petit sachet de graines de coquelicot glissé sous l'oreiller favorise le sommeil et promet des rêves agréables. 

- Quelques graines dans un morceau de tissu blanc provoquent gaieté et bonne humeur, 

- Pour savoir si l'on est aimé, on fait claquer un pétale de coquelicot dans ses mains : l'intensité du bruit indique celle du sentiment. 

- Le tonnerre éclate lorsqu'on ramasse des coquelicots, disent les Anglais et les Belges. Toutefois, placé dans la charpente sous le toit, un coquelicot protège de la foudre.


- En Roumanie, celui qui se couche près de la plante s'endort. 

 

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27 mai 2021 4 27 /05 /mai /2021 23:17
 
 
 
Mythologie grecque
 
Le bleuet
 
 
 


Le Bleuet (anciennement "barbeau ou bluet"), nom générique de plantes à fleurs bleues du genre Centaurea, de la famille des Asteracées, que les poètes ont chanté au cours des siècles.

 

...Avant que, de fleurs dépeuplés,

Les champs aient subi les faucilles,

Allez, allez, ô jeunes filles,

Cueillir des bleuets dans les blés !...


Victor Hugo (1802-1885) Recueil : Les orientales (1829) Les bleuets

 

Charles Zacharie Landelle (1821-1908), peintre


 

 

 

. Bleuet des champs (Centaurea cyanus),

Centaurée bleuet 

 


Parfois appelé Bleuet des champs, Casse-lunettes, Barbeau, Bluet, Blavette, Fleur de Zacharie, Aubifoin, Blaverolle, Chevalot.


Anciennement :


. Cyanus segetus Colline, Veg. Syst. 4: 29. 1762.
. Cyanus arvensis Moench, Methodus 561. 1794, nom. illegit.
. Cyanus Linnaeus Colline, Hort. Kew. 64. En 1768, un nom. inadmiss.
. Cyanus vulgaris Delarbre, Fl. Aubergne, ed. 2. 203. 1800, nom. illegit.
. Leucacantha cyanus Linnaeus Nieuwland & Lunell, Amer. Midl. Naturaliste    5: 71. 1917.


C'est une plante herbacée annuelle ou bisanuelle de la famille des Astéracées des terres travaillées qui apprécie les sols assez légers, sablonneux.


Venu d'Asie, du Proche Orient et de l’Italie méridionale, par des échanges commerciaux internationaux. Il s’est répandu depuis des siècles, dans les moissons de la plupart des contrées d’Europe, et a imposé sa jolie fleur en capitule d’un beau bleu céleste.
Le bleuet des champs pousse spontanément dans les jachères et les champs de céréales.


Avec notamment les coquelicots et les matricaires, il fait partie de ce qu'on appelle les plantes messicoles (qui " habitent dans les champs") introduites avant les premiers grands voyages (1500). On l'admire au moment des moissons lorsqu'ils fleurissent entre les blés. Ils sont considérés par le monde agricole comme des adventices car ils peuvent nuire aux récoltes si leur développement est très important. A ce titre, ils ont subi la forte pression des produits herbicides et deviennent de plus en plus rares. Face à la disparition des bleuets des champs, des programmes d'actions ont été mis en place dans des régions de France.


En outre,  le bleuet  avait la réputation de protéger les plantes parmi lesquelles elle prospérait. 

 

Centaurea cyanus est une plante qui se développe, fleurit et produit des semences en une année. Elle germe en hiver puis fleurit de mai à juillet et meurt. Elle forme une plante toute en hauteur qui peut atteindre 80 cm. 


Ses tiges bien verticales sont ramifiées, de couleur vert grisâtre d'aspect velouté, raide et rameuse, davantage sur les formes sauvages, que sur les cultivars aux fleurs doubles. Les feuilles sont étroites et velues, aux feuilles aériennes, recouvertes d’un duvet argenté, alternes et très étroites légèrement dentées,  soutient un capitule de fleurs, portant une multitude de petite fleurs serrées .

 
Sur le pourtour, les fleurs présente des ligules bien développées et divisées, d’un beau bleu profond. Les fleurs centrales sont plus foncées. 

 

 

Il existe naturellement des formes sauvages blanches,

 

pourpres ou roses, de façon sporadique, en capitule et aux bractées très décoratives.  
Les bleuets font partie de ces fleurs sauvages de nos contrées, simples et au charme champêtre, très facile à cultiver, en raison de sa robustesse peut se planter en toutes saisons selon les différents modes de culture utilisées, et sa floraison sera effective l’année ultérieure à la plantation.

 

C'est une sympathique fleur cultivée dans les jardins par les amateurs de prairie fleurie.  Plusieurs variétés, naines, doubles ou de coloris différents sont parfois proposée à la culture.

C’est une plante annuelle facile à réussir.


La plante germe, se développe et termine son cycle juste avant la récolte du grain, une partie des graines étant même autrefois récoltées avec la moisson et disséminée par l’homme. Le bleuet des champs est hermaphrodite, mais nécessite une pollinisation croisée pour produire des graines. Les fruits sont lisses, dépourvus de côtes, oblongs, blanchâtres, barbus vers leur insertion sur le capitule commun, surmontés d’une aigrette fauve (touffe de poils) à soie non plumeuse qui est persistante d'une longueur d'environ les trois quarts de l'akène (le fruit sec de la plante) dont la longueur atteint presque la moitié de celle du reste du fruit.


Une étude a comparé les traits de graines anciennes conservées en banque de graine par les conservatoires botaniques et les bleuets contemporains, montrent que l'espèce subit une évolution génétique rapide qui concerne des traits importants pour l'espèce.


Le bleuet est myrmécochore ses graines sont prises activement entre les mandibules des fourmis qui favorisent leur dispersion, celles-ci se nourrissent de l'élaïosome que sécrète la graine.

 

​​​​​​​Sa floraison a lieu entre les mois de juin à septembre.

Les inflorescences du bleuet sont mellifères, à l’instar de beaucoup d'Astéracées sont particulièrement appréciées des abeilles, des insectes et des papillons.

 

 

 

. Bleuet des montagnes (Centaurea montana)  

Centaurée des montagnes, Barbeau des Montagnes,

Jacée de montagne,ou Bleuet vivace .

 


est une plante annuelle et  vivace de la famille des Astéracées (Centaurea à ne pas confondre avec Centaurium). que l’on rencontre à l’état sauvage dans une bonne partie de l’Europe méridionale et centrale.


Ce bleuet est très rustique et peu exigeant. Préférant les sols frais, fertiles et les expositions ensoleillées, elle supporte toutefois les sols pauvres, calcaires et les ponctuelles périodes de sécheresse.


Cette vivace herbacée à souche rhizomateuse tapissante, se développe spontanément dans les prairies, mais aussi en altitude sur les massifs dans des terrains plus rocailleux. Elle a tendance à s’étaler en formant de nouvelles touffes à la périphérie.


De cette touffe de feuilles persistantes, vert moyen, ovales à lancéolées, entières à pennatifides, rarement dentées, et laineuses au revers, émergent de fines tiges  laineuses portant des fleurs magnifiques et très originales, aux ligules violet rougeâtre, et aux pétales bleus qui prennent une jolie forme de petits plumeaux.  Ses magnifiques fleurs sont finement découpées et d'un bleu profond, renforcé par un coeur violet rougeâtre. Elles se marient parfaitement avec de nombreuses graminées dans les jardins sauvages et romantiques.

Centaurée vivace (Centaurea montana) - (daryl mitchell / flickr.com)

 

La floraison s'épanouit de mai à août 
Les fleurs pourront aussi être coupées et mises à sécher pour créer des bouquets secs.


Cette vivace champêtre, raffinée offre une floraison dès le milieu du printemps et une bonne partie de l'été, attirant et régalant ainsi les butineurs.


 

 

 

. Centaurée scabieuse (Centaurea scabiosa) 

 


est une espèce de plante herbacée vivace de la famille des Asteraceae, originaire surtout des régions montagneuses d'Europe et du pourtour méditerranéen, de culture très facile en sol ordinaire, même pauvre et caillouteux.

 

La Centaurea scabiosa est de culture facile, cette espèce, hermaphrodite, de culture facile,  assez grande, aux tiges solides, rugueuses, raméfiées aux extrémités, le feuillage est vert, gris ou parfois couvert de poils argentés.

 
Elle se pare l'été de fleurs de couleur violette,  aux capitules vertes à bordure poilue noire en fer à cheval. Il existe des formes blanches (forme albiflore). 

 

La Centaurée scabieuse est une vivace relativement intéressante pour sa résistance à la sécheresse et sa floraison estivale.

 

Le fruit (akène) couleur marron, à poils courts est couronné d’une aigrette de courts poils.


Sa période de floraison est de juillet à août.


Leur couleur varie le plus souvent entre le violet, le rose,  et le pourpre, mais il existe aussi quelques espèces à fleurs jaunes. Ce sont d'excellentes fleurs à couper.

 

 

 

. Centaurée des Alpes (Centaurea alpestris)

Centaurée alpestre 

 


est une sous-espèce de Centaurea scabiosa, plante vivace de la famille des Astéracées. On la trouve notamment dans les Alpes, les Pyrénées et le Jura à la lisière des bois clairs, dans les champs, les prés secs et au bord des chemins.


Cette Grande centaurée, pousse en touffe dense, à tiges dressées à plusieurs rameaux monocéphales plus un ou plusieurs capitules, les feuilles sont à divisions ovales à lancéolées. L'Ensemble des bractées sombres sont bordées de longs cils. 


Les fleurs d'un beau violet vif ont les pétales fines et découpées, formant à la base de certaines inflorescences une sorte de collerette, sous-jacentes. 

 

Les fruits sont des akènes avec des excroissances charnues attachées aux graines (des élaïosomes), à aigrettes courtes.


La période de floraison est juillet et août.

 

 

 

. Bleuet rose (Centaurea jacea), centaurée jacée, tête de moineau,

Tête d'alouette, fleur de galant, herbe d'amour, ambrette

 


est une plante herbacée vivace herbacée, de la famille des Astéracées, originaire d'Europe et Sibérie.


On la trouve dans les prairies, les pelouses, les bois clairs, au bords des chemins jusqu'à 1800 m. 


Tige simple ou ramifiée, anguleuse, creusée de sillons.


Les feuilles rugueuses, entières, lancéolées, d'un vert bleuté. Des bractées frangées.


Les fleurs tubuleuses en capitule ligulées. Les fleurs intérieures sont plus petites, les étamines sensibles au toucher.

 
La couleur de son inflorescence va du rose au pourpre. Comme la pâquerette, la centaurée jacée ne possède pas une fleur unique mais un capitule de petites fleurs. 


La centaurée jacée est une plante mellifère intéressante pour les insectes butineurs au jardin comme les abeilles, et nectarifères pour toutes sortes d'insectes munis d'une pompe à nectar.


Sa floraison de juin à octobre.


La centaurée jacée a une particularité : si l'on coupe sa tige après sa première floraison, elle peut refleurir en automne.

 

 
 
 

 

Histoires, légendes

 

Légende russe

 


Il y a fort longtemps, une nymphe tomba amoureuse d'un beau jeune homme au regard bleu azur.


Afin de cacher cette idylle inavouable, la nymphe entraina son amant dans un champ de blé et là, à l'abri des regards indiscrets, ils s'aimèrent.


Prudente, la nymphe décida, pour mettre l’être aimé a l'abri de la colère des dieux, de le changer en une élégante fleur à la couleur bleu azur, inspirée par l'iris céruléen du galant...

 

...Pour ceux qui ne croirait pas à cette histoire, en russe, le bleuet se dit basilek en souvenir du jeune homme transformé en fleur qui s'appelait Basile...


C'est aussi depuis ce jour que l'infusion de bleuet soulage les yeux irrités par les larmes et que les femmes qui veulent attirer les hommes portent sur leur poitrine une fleur de bleuet.

 

 

 

Mythologie grecque

d'après l'Iliade de Homère


Le centaure Chiron et le bleuet


..."Le centaure Chiron, fils de Cronos et de l'Océanide Philyra, nymphe qui vivait dans une grotte sur le mont Pélion, en Thessalie est immortel. Il est réputé pour sa sagesse et sa science.

 

Artémis et Apollon lui avaient enseigné la chasse, la médecine, la musique et la divination. Versé dans la connaissance des plantes, il en avait retiré l’art de guérir. C'est un héros civilisateur et, selon Homère "le plus juste des centaures".

 

Chiron était instruit en astronomie. Grâce à ses connaissances du monde naturel et ses bonnes relations avec les hommes, Chiron devint un excellent précepteur qui enseigna ce qu’il savait à de nombreux héros.

 

Il vivait dans une grotte sur le mont Pélion, en Thessalie. Il épousa Chariclo qui lui donna Endéis, mère de Pélée. C'est lui qui éleva Pélée, le protégeant contre la brutalité des centaures du mont Pélion et, plus tard, lui donna des conseils sur la façon de séduire Thétis. Aussi est-il naturel que Pélée lui ait confié l’éducation d'Achille, le fils qu'il avait eu avec elle"...

 


Le célèbre centaure découvre les propriétés du bleuet ; grâce aux propriétés de cette plante, il guérit tout ou presque. 


Le nom scientifique latin du bleuet est " Centaurea ".


La mort de Chiron fait partie d'un épisode connu sous le nom de Centauromachie.

 
..."Chiron avait été l’hôte d’Héraclès (Hercule) qui l’aimait et l’estimait, il se rallia donc à ce héros dans sa lutte contre les centaures. C'est au cours de ce combat qu'Héraclès le blessa par mégarde d’une flèche qui l’atteignit au genou.

Il guérit en appliquant un onguent sur la plaie (fabriqué à partir de plantes Centaurea), mais les blessures causées par ces flèches n'étaient pas guérissables : Héraclès avait trempé les pointes de ses flèches dans le sang de l’Hydre de Lerne, poison incurable.

Chiron développa un ulcère incurable et fort douloureux.

Trouvant ces douleurs intolérables, Chiron, bien qu'immortel, demanda la mort aux dieux. Voyant ses souffrances, ceux-ci la lui accordèrent après qu'il eut légué son immortalité à Prométhée.

 

Voulant récompenser Chiron pour l’ensemble de son œuvre,il le plaça après sa mort, sur la voûte céleste, en le tranformant en une multitude d’étoiles, où il devint la constellation du "centaure" ou "Sagittaire" l’une des plus vastes du ciel. 


Pélée fut très affecté par la mort de Chiron, il pleura des jours durant en se rappelant les mains aimantes et des baisers qu'il échangeait avec lui, et hurla : 
"Je vous en prie, ne me quittez pas, cher père ! Le neuvième jour est arrivé lorsque vous, le juste Chiron fut placé au milieu des étoiles", 


De là,  il veille de loin sur la Terre et sur ses héros dans une aura bleutée comme la centauréa."...

 

Chiron tenant la grande centaurée. Londres, British Library, Harley 1585, f. 29r, deuxième moitié du XIIe siècle.

 

 

 

Mythologie romaine,

 

 
Cérès, (Démeter chez les grecs) est la déesse de l'agriculture, des moissons et de la fertilité. Elle est parée d'une couronne d'épis de blés, bleuets et coquelicots. 


Elle est adulée par la plèbe de Rome et possède un temple sur l'Aventin.

 

Jean-Antoine Watteau (1684-1721) - Cérès

 

 

 

Chez les Celtes

 


Le bleuet était protecteur, et le symbole de la sagesse.


Il devait assurer la sérénité, la sécurité du foyer, les réserves de nourriture, la chasse pour une année entière, ce qui se perpétua au cours des siècles. 

 

 

 

XIII° siècle avant J.C.

 


Toutânkhamon (vers -1345- vers -1327)

onzième pharaon de la XVIIIe dynastie (Nouvel Empire), est inhumé, selon les rites funéraires royaux, et au milieu de son trésor : masque funéraire en or pur, cercueils et sarcophages ornés de pierres précieuses, vases canopes pour les viscères, mobilier et objets funéraires, jouets et souvenirs du pharaon enfant. Les fruits et les fleurs dont une petite couronne de bleuets trouvée dans le sarcophage a choqué les archéologues. Les fleurs ont séché, mais ont conservé leur couleur et leur forme. 

 

 

 

 

Le bleuet apparait dans des peintures en Egypte à la Villa d'Amenemopet (fils de Ramsès II (v.-1304/-1213) également nommé Amenemipet Pairy  ou Ipy, vizir d'Amenhotep II (XVIIIe dynastie), Gouverneur de Thèbes. 


La fleur est présente aussi dans la Tombe d’ Ipy (Thèbes, tombe 217) et la Tombe de Sennedjem "dans les jardins d’Ialou" à Deir–el-Medineh (Règne de Ramses, vers 1279-1213 avant J.C)


Tombe de Sennedjem

 

 

 

X° siècle  

 


A l'instar du blé, des coquelicots, le bleuet était associé à la fête de Lammas (du vieil anglais hlaf-mas pour "messe du pain") ou Lugnasad  fête célébrée dans certains États anglophones de l’hémisphère nord, généralement entre le 1er août et le 1er septembre. Cette célébration marque la récolte du blé, et est la première fête de la récolte de l’année. 


"Lugnásad" (en irlandais moderne Lúnasa, qui est le nom du mois d’août) est une fête religieuse dont le nom signifie "assemblée de Lug", l'une des principales divinités des peuples celtiques. Elle a lieu au début du mois d’Elembivios du calendrier de Coligny (approximativement vers le 1er août du calendrier grégorien), pendant la période des récoltes. Cette fête est, sous certains aspects, comparable à lammas."

 

Autrefois, les bergères portaient une couronne de bleuets pour conjurer le mauvais sort, et assuraient la tranquillité de leurs troupeaux.

 

 

 

XII° siècle

 


Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179)


Ancêtre des naturopathes, cette nonne est une guérisseuse pour qui aliments, minéraux, tisanes et musique sont essentiels à notre santé.


Ses livres de remèdes écrits vers 1100 sont encore utilisés aujourd’hui. 


Le bleuet y est mentionné dans "Le livre des subtilités des créatures de diverses natures - Physica - Livre I - Les plantes"

 

 

 

XIV° siècle

 


C'est en 1380 que le terme "bleuet" va apparaître en France et désigne alors la fleur des champs par sa couleur bleue. A ne pas confondre avec le "bleuet" qui désigne la "myrtille", ce terme est utilisé au Québec et aux États-Unis.


 

 

 

XVI° siècle

 



Pietro Andrea Matthioli (ou Mattioli, Matthiole, Matthiolus)  médecin et  botaniste  italien(1501- vers 1578)

a utilisé le bleuet pour ses propriétés calmantes contre les affections inflammatoires des yeux. Il fut alors l’un des premiers à mettre en avant ses qualités thérapeutiques, car la fleur du bleuet qui représente avec son cœur sombre un œil bleu avec une pupille noire, est excellent pour la vue évoquant les "yeux sains" et d’une "vue transparente comme un ciel sans nuage".

 

Pietro Andrea Mattioli, par Alessandro Bonvicino


 

 

 

Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d'Anne de Bretagne Bourdichon, Jean (1457 ?-1521). Enlumineur

Aubefin - Species batizora ( Centaurea cyanus L. = bleuet) 

- Grandes Heures d'Anne de Bretagne, BNF, Ms Latin 9474, 1503-1508, f°55v

 

 

Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d'Anne de Bretagne Bourdichon, Jean (1457 ?-1521). Enlumineur

Botecornille - Batizora (Centaurea Cyanus L. = bleuet)

- Grandes Heures d'Anne de Bretagne, BNF, Ms Latin 9474, 1503-1508, f°20v

 

 

Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d'Anne de Bretagne Bourdichon, Jean (1457 ?-1521). Enlumineur

Boutecornille - Specie batizora (Centaurea cyanus L. fl. albo. = bleuet à fleurs blanches)

- Grandes Heures d'Anne de Bretagne, BNF, Ms Latin 9474, 1503-1508, f°99v

 

 

 

Rembert Dodoens (ou Rembert Van Joenckema ou Rembert Dodonée), né de de parents français né le 29 juin 1517 à Malines et mort le 10 mars 1585 à Leyde, botaniste et médecin malinois. 

dans le célèbre Livre des Herbes de Dodonaeus

" ... a été guéri par ces herbes lorsqu’il avait été blessé au pied, par une flèche, dans la maison d’Hercule..." 


Rembert Dodoens. lithographie par Simonau & Torvey 1850.

 

 

 

XVII° siècle

 

1694


Illustration de Claude Aubriet (1651/1665-1742) -

Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708), auteur du texte - 


"Élémens de botanique, ou Méthode pour connoître les plantes,par Mr Pitton Tournefort de l'Académie Royale des Sciences, & Professeur en botanique au Jardin Royal des Plantes / à Paris, de l’Imprimerie Royale, 1694 / Tome II - Paris, Bibliothèque Nationale de France"

 

 

 

XVIII° siècle

 


1773


Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814) écrivain et botaniste français,

"Voyage à l'île de France" - 

azur des bluets (1773)


"Plusieurs se sont donné des soins inutiles pour y faire venir le thym, la lavande, la marguerite des prés, les violettes si simples et si belles, et le coquelicot, dont l'écarlate brille avec l'azur des bluets sur l'or de vos moissons." ...

 

Paul et Virginie, (1788)


..."J’y ai ajouté aussi des semences de violettes, de marguerites, de bassinets, de coquelicots, de bluets, de scabieuses, que j’ai ramassées dans les champs."...

 

 

 

Manufacture Royale de Sèvres.

Sous son ancien nom de barbeau, le bleuet est à l'origine du motif décoratif "au barbeau" (semis de fleurs) ou des "barbeaux" (bordures de fleurs en guirlande) très prisés sur les services de porcelaine ou de faïence, notamment chez les manufactures de Sèvres ou de Tournai, et qui ont eu la faveur de la reine Marie-Antoinette.


Quelques exemples de rééditions à l’identique : Le service de table de la reine Marie-Antoinette à perles et barbeaux fabriqué par la Manufacture Royale de Sèvres et livré à Versailles en janvier 1782.


La Laiterie de Rambouillet, créée pour la reine Marie-Antoinette en 1787 par la Manufacture Royale de Sèvres.


Sans oublier les services de table Louis XV, Elysée, Jardin du Roi, Roseraie... ainsi qu’une collection de Tasses Historiques qui ont toutes une histoire unique et complètent la collection de l’Ancienne Manufacture Royale.

 

 

 

Jean-Baptiste Pierre Antoine de Monet, chevalier de La Marck, dit Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829), naturaliste et botaniste français. ,

1790

Impression botanique ancienne botanique - Lamarck Histoire Naturelle

 

 

 

XIX° siècle

 

 

À l'époque de l'affaire Dreyfus, le "bleuet" porté à la boutonnière est un signe de ralliement des antidreyfusards.
 

La condamnation fin 1894 du capitaine Dreyfus (pour avoir prétendument livré des documents secrets français à l'Empire allemand) est une erreur judiciaire voire un complot judiciaire sur fond d'espionnage. L'affaire rencontre au départ un écho limité, avant qu'en 1898 l'acquittement du véritable coupable et la publication d'un pamphlet dreyfusard par Émile Zola, "J'accuse… ! ", ne provoquent une succession de crises politiques et sociales. À son paroxysme en 1899, l'affaire révèle les clivages de la France de la Troisième République, où l'opposition entre les camps dreyfusard et antidreyfusard suscite de très violentes polémiques nationalistes et antisémites. 


Elle s'achève en 1906, par un arrêt de la Cour de cassation qui innocente et réhabilite définitivement Dreyfus.

 

 Zola aux outrages, huile sur toile de Henry de Groux, 1898.

 

 


1814

Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre (1737-1814) écrivain et botaniste français,


Harmonies de la nature,1814, p. 79.


..."Un épi de blé mûrit plus tôt dans une moisson qu'isolé, et les barbeaux fleurissent plus vite parmi les blés qu'en bordure dans les jardins"... 

 

 

 

Le bleuet est un symbole de l'unité nationale de la Prusse. C’était la fleur préférée de la reine Louise de Prusse (1776–1810), épouse du roi Frédéric Guillaume III (1770–1840).

 

On raconte que Louise  mère du futur Guillaume 1er (1797-1888), empereur d’Allemagne et roi de Prusse,  le dissimula dans un champ de blé fleuri de bleuets, pour qu'il échappe aux armées de Napoléon 1er.


Depuis, en Allemagne, cette fleur était devenue un emblème de l’unité nationale, qui symbolise aussi la délicatesse et l’amour filial.
 

 

 

Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur mantique français.


Recueil : Les orientales (1829).


Le 13 avril 1828.

 

Les bleuets

 


Tandis que l'étoile inodore

Que l'été mêle aux blonds épis

Emaille de son bleu lapis

Les sillons que la moisson dore,

Avant que, de fleurs dépeuplés,

Les champs aient subi les faucilles,

Allez, allez, ô jeunes filles,

Cueillir des bleuets dans les blés !

 

Entre les villes andalouses,

Il n'en est pas qui sous le ciel

S'étende mieux que Peñafiel

Sur les gerbes et les pelouses,

Pas qui dans ses murs crénelés

Lève de plus fières bastilles...

Allez, allez, ô jeunes filles,

Cueillir des bleuets dans les blés !

 

Il n'est pas de cité chrétienne,

Pas de monastère à beffroi,

Chez le Saint-Père et chez le Roi,

Où, vers la Saint-Ambroise, il vienne

Plus de bons pèlerins hâlés,

Portant bourdon, gourde et coquilles...

Allez, allez, ô jeunes filles,

Cueillir des bleuets dans les blés !

 

Dans nul pays, les jeunes femmes,

Les soirs, lorsque l'on danse en rond,

N'ont plus de roses sur le front,

Et n'ont dans le cœur plus de flammes ;

Jamais plus vifs et plus voilés

Regards n'ont lui sous les mantilles...

Allez, allez, ô jeunes filles,

Cueillir des bleuets dans les blés !

 

La perle de l'Andalousie,

Alice, était de Peñafiel,

Alice qu'en faisant son miel

Pour fleur une abeille eût choisie.

Ces jours, hélas ! sont envolés !

On la citait dans les familles...

Allez, allez, ô jeunes filles,

Cueillir des bleuets dans les blés !

 

Un étranger vint dans la ville,

Jeune, et parlant avec dédain.

Etait-ce un maure grenadin ?

Un de Murcie ou de Séville ?

Venait-il des bords désolés

Où Tunis a ses escadrilles ?...

Allez, allez, ô jeunes filles,

Cueillir des bleuets dans les blés !

 

On ne savait. – La pauvre Alice

En fut aimée, et puis l'aima.

Le doux vallon du Xarama

De leur doux péché fut complice.

Le soir, sous les cieux étoilés,

Tous deux erraient par les charmilles...

Allez, allez, ô jeunes filles,

Cueillir des bleuets dans les blés !

 

La ville était lointaine et sombre ;

Et la lune, douce aux amours,

Se levant derrière les tours

Et les clochers perdus dans l'ombre,

Des édifices dentelés

Découpait en noir les aiguilles...

Allez, allez, ô jeunes filles,

Cueillir des bleuets dans les blés !

 

Cependant, d'Alice jalouses,

En rêvant au bel étranger,

Sous l'arbre à soie et l'oranger

Dansaient les brunes andalouses ;

Les cors, aux guitares mêlés,

Animaient les joyeux quadrilles...

Allez, allez, ô jeunes filles,

Cueillir des bleuets dans les blés !

 

L'oiseau dort dans le lit de mousse

Que déjà menace l'autour ;

Ainsi dormait dans son amour

Alice confiante et douce.

Le jeune homme aux cheveux bouclés,

C'était don Juan, roi des Castilles...

Allez, allez, ô jeunes filles,

Cueillir des bleuets dans les blés !

 

Or c'est péril qu'aimer un prince.

Un jour, sur un noir palefroi

On la jeta de par le roi ;

On l'arracha de la province ;

Un cloître sur ses jours troublés

De par le roi ferma ses grilles...

Allez, allez, ô jeunes filles,

Cueillir des bleuets dans les blés !


 

 

 

Eugène Sue, (1804-1857) écrivain français.

1831 "Atar-Gull"

couronne de bluets


..."et puis, au-dessus du tableau pendait, soigneusement accrochée à un clou, une vieille couronne de bluets toute fanée."...

 

 

 

Jean-Jacques Grandville (1803-1847) caricaturiste, illustrateur et lithographe français.


Bleuet et Coquelicot

- Encore une journée de bonheur qui vient de s’écouler ma chère Bleuette.

- Et qui recommencera demain, ma chère Coquelicot.

- Regrettes-tu ton ancienne forme?

- Non.

- Ni moi, non plus.

- Nous avons bien fait de choisir ce modeste village pour y vivre tranquillement.

Le bonheur n’est qu’aux champs.

- Avec Lucas qui est si bon.

- Et avec Blaise, qui joue si bien de la musette.

- Rien n’est doux au monde comme d’être femme.

- Pour être heureuse, il faut avoir un coeur.

Puis les deux jeunes filles se mettaient devant leur miroir.

- Ne suis-je pas plus jolie que lorsque j’étais simple bleuet ? demandait l’une.

- Qui ne me préférerait à tous les coquelicots de la terre ? répondait l’autre.

Voilà ce que la bergère Brune et la bergère Blonde se disaient chaque soir, après quoi elles s’embrassaient, et s’endormaient jusqu’aux premiers roucoulements de leurs tourterelles.

 

JJ Granville

 

 

 

Pierre-Jean de Béranger (1780-1857), chansonnier français prolifique qui remporta un énorme succès à son époque.

Œuvres complètes de Béranger -  H. Fournier, 1839

 


La Couronne de Bluets

 

..."Braque tes lunettes, vieux sire,

Sur le front couronné par nous ;

De la candeur c’est le sourire,

De la bonté c’est l’œil si doux.

Lorsque les carreaux de son foudre

Chez nos sourds passent pour muets,

Jupin ne mettrait-il en poudre

Qu’une couronne de bluets ? "...


 

 

 

1852 

Alexandre Dumas (1802-1870) un écrivain français 

"Isaac Laquedem"

Bluet de flammes


..."alors, on t'eût pris pour un bluet de flammes semé dans les champs de l'empyrée, au milieu des autres fleurs du ciel." ...


 

 

 

Ivan Andreyevich Krylov (1769-1844) fabuliste le plus connu de Russie et probablement le plus épigrammatique de tous les auteurs russes. 
aimait beaucoup ces fleurs et dans le dernier testament a demandé de mettre des bleuets dans son cercueil. "... 

Cornflower (bleuets) "de I.A. Krylov dédiée à l'impératrice Maria Fedorovna.

 La fable commence ainsi:

 

"Dans le désert, un bleuet florissant

Soudainement mort, flétri à moitié

Et, baissant la tête sur une tige,

Attendant tristement la mort ... "

 

Quand en 1823 Krylov a reçu un coup d'apoplexie si fort que les médecins qui l'ont traité sont tombés dans le désespoir, l'impératrice, qui avait une grande affection pour le célèbre fabuliste, lui a envoyé un bouquet de fleurs et l'a transféré à Pavlovsk pour rétablir la santé, en disant: "Sous ma supervision, il va bientôt récupérer."


La plus haute attention a touché Krylov de sorte que, après avoir récupéré, il a écrit la fable "Bleuet". Dans ce document, exprimant sa gratitude, le fabuliste dépeint l'impératrice comme le soleil et lui-même sous la forme d'un bleuet, une simple fleur sauvage digne de la façon dont le scarabée l'exprime dans la fable pour que le soleil la réchauffe:

 

"... Le soleil s'est levé, la nature illuminée,

Rayons disséminés dans tout le royaume de Florin

Et le pauvre bleuet flétri dans la nuit

Le regard céleste renaît. "

 

Le bouquet de bleuets de l'impératrice envoyé à Krylov a été soigneusement séché, souvent admiré et légué pour le mettre dans un cercueil, ce qui, selon la rumeur, s'est exactement réalisé.


 

 


Vicente Martin de Argenta (1829-1896) président du Collège des pharmaciens de Madrid au XIXe siècle

1863


Madrid, Album de la flora médico-farmacéutica é industrial, indígena y exótica, vol. 2: t. 65 (M. Alcalde

Centaurea cyanus L


 

 

 

Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français.

 Correspondance,1862, 


...Bleuet vient de bleu. Ne tenir aucun compte de la stupide orthographe des dictionnaires qui sont tous faits par des ânes... 

 

 

 

1868


Dans le "Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes" 
François Joseph Cazin (1788-1864) médecin français, écrit : 


Cette plante croît abondamment dans nos moissons, où elle réjouit la vue par ses fleurs d'un beau bleu-de-ciel, en capitules solitaires, prenant par la culture diverses couleurs . Autrefois on employait le bluet contre une foule de maladies plus ou moins graves, et notamment l'hydropisie. On lui reconnaissait une vertu diurétique. Les feuilles bouillies dans la bière rendaient ; dit-on, cette boisson apéritive. Cette plante presque inerte, ne sert plus que comme léger astringent, en collyre. On en prépare quelquefois, une eau distillée.

 

 

 

 

Émile Zola (1840-1902) écrivain et journaliste français

1875

La Faute de l'Abbé Mouret 1875, 

... de grands bleuets balançaient leurs légers bonnets de paysanne ruchés de bleu, menaçant de s'envoler par-dessus les moulins à chaque souffle... 


 

 

 

Guy de Maupassant (1850-1893) écrivain et journaliste littéraire français 

1881,

"La Maison Tellier"

...Dans les seigles déjà grands des bluets montraient leurs petites têtes azurées que les femmes voulaient cueillir, mais M. Rivet refusa d'arrêter. ... 


 

 

Octave Mirbeau (1848-1917) écrivain, critique d'art et journaliste français.

1885

"Lettres de ma chaumière", 

Le Père Nicolas,

…; puis, ayant longé un champ d’avoine, étoilé de bluets et de coquelicots, nous arrivâmes en un verger où des vaches, à la robe bringelée, dormaient couchées à l’ombre des pommiers.... 

 

 

 

Gabriel Jean Baptiste Ernest Wilfrid Legouvé (1807-1903) écrivain français, dramaturge, poète, moraliste, défenseur des droits des femmes et critique, 

1890

Épis et bleuets : 

Souvenirs biographiques. Études littéraires et dramatiques. Scènes de famille

Essai, Mémoires

 

 

 

Vincent van Gogh (1853-1890)

Le Jeune homme au bleuet

conservé dans une collection particulière de Dallas aux États-Unis.

Il date de juin 1890 et a été peint à Auvers-sur-Oise.


 

 

Amédée Masclef  (1858–1916) 
abbé et botaniste français surtout connu pour son ouvrage en trois volumes de 400 plaques  "Atlas des plantes de France "' publié à Paris en 1891

1891

Atlas des plantes de France.

Bleuet - Centaurea cyanus L.


 


 

Désiré Bois (1856-1946) botaniste, horticulteur et agronome français.

De 1920 à 1932, il est directeur et professeur au Muséum national d'histoire naturelle de Paris. Il est président de la Société botanique de France, en 1920, puis lors d'un second mandat en 1931
 

1896

Atlas des plantes de jardins et d'appartements exotiques et européennes"

Bleuet des montagnes - Centaurea Montana


 

 

 

Alfred Choubrac (1853-1902)

peintre, dessinateur, affichiste et illustrateur français.


Le Bleuet


 

 

 

 XX° siècle

 

 

Octave Mirbeau (1848-1917) écrivain, critique d'art et journaliste français.

1900

Le Journal d'une femme de chambre,

...Quelle drôle d'idée tu as eue de commander des centaurées pour la décoration de la table... Je t'assure que le bleu en devient noir à la lumière. Et puis, les centaurées, après tout, ça n'est que de simples bleuets... Nous aurons l'air d'aller cueillir des bleuets dans les blés... 
 

 

 

Willy (Henry Gauthier-Villars)  (1859-1931) journaliste, critique musical et romancier français et Sidonie-Gabrielle Colette dite Colette (1873-1954) femme de lettres française, 

1900

Claudine à l’école,

 
...Tu sais bien que le bouquet tricolore est composé de marguerites, de coquelicots, et de bluets...


Lidiya Ivanova. Un bouquet de bleuets

 

 

 

Début XX°

 

Art nouveau

 

Daum (ex Compagnie française du cristal Daum) est une cristallerie fondée en 1878 à Nancy, en Lorraine, en France par Jean Daum. 
Les ateliers Daum ont formé quelques-uns des grands noms de l'Art nouveau : Jacques Grüber, Henri Bergé, Almaric Walter, les frères Schneider y font leurs début

 

vase Daum,  décoré de bleuets bleus vifs, sculptés à la roue et d'un pied floral en argent 


 

Vase Daum en verre gravé à l'acide et émaillé à décor de bleuets. 


 

 

 

Jules Vallès (nom de plume de Jules Vallez) (1832-1885), journaliste, écrivain et homme politique français.

1908

 L’Insurgé, Bibliothèque G.Charpentier


...Nous avons une pièce servie par des artilleurs silencieux, vaillants. L’un d’eux n’a pas plus de vingt ans, les cheveux couleur de blé, les prunelles couleur de bluet. Il rougit comme une fille, quand on le complimente sur la justesse de son tir. ...
 

 

 

Jean-Baptiste-Théodore-Marie Botrel (1868-1925) auteur-compositeur-interprète français. (auteur de La Paimpolaise).

Incorporation par anticipation de la classe 16

Les bleuets, 1915


 

 

 

Guillaume Apollinaire poète et écrivain français, critique et théoricien d'art né sujet polonais de l'Empire russe (1880-1918)

 

Bleuet

 

Jeune homme de vingt ans

Qui a vu des choses si affreuses

Que penses-tu des hommes de ton enfance

Tu connais la bravoure et la ruse

Tu as vu la mort en face plus de cent fois 

tu ne sais pas ce que c’est que la vie

Transmets ton intrépidité

A ceux qui viendront après toi


 

Jeune homme

Tu es joyeux ta mémoire est ensanglantée

Ton âme est rouge aussi

De joie

Tu as absorbé la vie de ceux qui sont morts près de toi

Tu as de la décision

Il est 17 heures et tu saurais

Mourir

Sinon mieux que tes aînés

Du moins plus pieusement

Car tu connais mieux la mort que la vie

Ô douceur d’autrefois

Lenteur immémoriale

 

Raoul Vion 1916 soldat "Le Bleuet de 1916" été


 

 

 

11 Novembre 1918 -  bleuets de France

 

Le 11 Novembre, jour de l'armistice, nous rendons hommage aux 1,5 millions de morts de la grande guerre 1914-1918


Les bleuets et les coquelicots continuaient à fleurir dans la boue malgré les batailles, et le désastre provoqué par les obus. Ces fleurs des champs devinrent encore plus étroitement associées au conflit avec les combats du Chemin des Dames en 1917. 

 

 

 

Mobilisés en janvier 1916,  Les soldats de la classe 17  reçurent un uniforme bleu, plus discret que le pantalon rouge garance dont étaient jusque-là affublés les poilus français. 

 

 

 

Les nouvelles recrues furent surnommées "bleuets" par les anciens. Le surnom fut ensuite relayé et popularisé par la propagande de guerre pour désigner les soldats français à travers chants, poèmes et cartes postales.

 

 "Les voici les p’tits "Bleuets",

Les Bleuets couleur des cieux

Ils vont jolis, gais et coquets,

Car ils n’ont pas froid aux yeux.

En avant partez joyeux ;

Partez, amis, au revoir !

Salut à vous, les petits "bleus",

Petits "bleuets", vous notre espoir ! "


 Alphonse Bourgoin


 

 

 

Symbole de la Grande Guerre, le Bleuet est véritablement devenu un emblème à la fin du conflit. L’emploi d’armes inédites engendre des blessures nouvelles et le bilan humain est très lourd lorsque la guerre s’achève : près de 1,4 millions de morts et 4 millions de blessés. 

 

 

Mutilés, invalides et gueules cassées peinent à se réinsérer et à trouver du travail. 


 
Deux femmes sont à l’origine du bleuet de France ;

Charlotte Maleterre (infirmière) et Suzanne Lenhardt (infirmière et veuve de guerre). Toutes les deux travaillaient à l’Hôtel des Invalides de Paris et face à l’afflux des mutilés dans toutes les structures hospitalières de Paris, elles prennent l’initiative de créer un atelier de confection de fleurs en tissu réalisées par les invalides eux-mêmes. La vente de cette production permettant aux mutilés de disposer d’un revenu de substitution.

 

Toutes les deux travaillaient à l’Hôtel des Invalides de Paris et face à l’afflux des mutilés dans toutes les structures hospitalières de Paris, elles prennent l’initiative de créer des ateliers de confection de bleuets en tissu  et d'étamines en papier journal, réalisés par les invalides eux-mêmes.

 

Ces insignes fleuris sont ensuite vendus au public par les mutilés, ce qui leur permet de recevoir un revenu de substitution et d’avoir le sentiment de travailler à nouveau.

 

Cantonnée à l’origine à la capitale, la vente des bleuets se généralise en France en 1920 lorsque le président de la république, Gaston Doumergue, octroie son haut patronage à l’association. 


Le succès des petites fleurs bleues est croissant : ainsi,  en 1934, l’association est officiellement créée sous le  nom de "Bleuet de France".  

 

En 1934, le gouvernement français légalise la vente publique des bleuets sous le patronage de l’office national des anciens combattants et mutilés de guerre.

 

Le 11 novembre 1939, en raison des circonstances de la guerre, le Bleuet de France et le Poppy britannique sont vendus en bouquets jumelés, symbole de l’alliance des deux nations.

 

En 1935, l’état français rend officielle la vente du bleuet le 11 novembre dans tout l’hexagone, date qui sera ensuite étendue au 8 mai après la deuxième Guerre mondiale, en 1957.

 

Les fonds récoltés par la vente de ces bleuets, sont destinés aux œuvres sociales en faveur des anciens combattants, veuves et orphelins de guerre et depuis peu hélas, aux victimes des attentats :
aide au logement, appareillages, maisons de retraite …
A noter qu’une partie des fonds est destinée aux projets pédagogiques des écoles portant sur un travail de mémoire.

 

Depuis 1957, la petite fleur est proposée sous la forme d’un autocollant mis en vente dans toutes les communes de France.

 

Le bleuet de France porté à la boutonnière est le symbole de la mémoire et de la solidarité envers les anciens combattants, les victimes de guerre, les veuves et les orphelins.
 


 

 

 

Léo Fontan (1884-1965) peintre, illustrateur et décorateur français.

1929 

Lithographie d'époque publiée - 

pour  La Vie Parisienne - (1863-1970)

 


 

 

 

Robert Desnos (1900-1945) poète surréaliste et résistant français

 

Recueil : "Chantefleurs"


Le Bleuet

 

C’est la reine des hirondelles

Qui porte collier de bluets,

Bluets des champs et des javelles,

Bluets.

C’est la reine des hirondelles

Qui s’éclaire avec des chandelles

Et des bluets.


 


 

 

Moïse Kisling (1891-1953), peintre français d'origine polonaise,

Les Bleuets, 1928


 


 

Emília Possoz (1888-1968) dite Mily Possoz artiste portugaise, peintre, graveuse et illustratrice.

Femme et enfant au bleuet, ca 1930

 


 

Le bleuet était la fleur préférée de l’empereur Guillaume II (1859-1941), dernier empereur des allemands (1888 à son abdication en 1918), ainsi que le neuvième et dernier roi de Prusse.


Il condamne, les lois anti-juives. Deux mois plus tard, lors de la nuit de Cristal en novembre 1938, il dit : "pour la première fois, j'ai honte d’être Allemand".


Bernhard Weidinger, historien autrichien, expliquait à la BBC en 2016.
 

 

 

1 janvier 1935

 

Dictionnaire des plantes médicinales les plus actives et les plus usuelles et leurs applications thérapeutiques, Botan P. P., Ed. Société Française d'éditions Littéraires Et Technique, 

Il est écrit à propos du bleuet !

..."Quelques rebouteux avisés s’en servent dans l’inflammation des reins et dans le rhumatisme et la goutte"... 
 


 

Jusqu’en 1955, au moment de la fête des mères on faisait des bouquets bleu, blanc, rouge composés de bleuets, marguerites et coquelicots.


 

 

 

En 1953 - 54


Carven



Robe "bleuêt"


Institution : Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris
Arts graphiques, Dessin sur Papier, Crayon graphite, Encre noire, Gouache

 

 

 

En 1953 - 54


Carven



Robe "bleuêt"


Institution : Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris
Arts graphiques, Dessin sur Papier, Crayon graphite, Encre noire, Gouache

 

 

 

En 1956


Carven

marque de prêt-à-porter française, fondée en 1945, par Carmen de Tommaso, ayant bénéficié de l’appellation de haute couture jusqu'en 1996. 
Durant les années 2010, après une époque de rachats successifs, le styliste Guillaume Henry réveille la marque avec succès. 
Il quitte la Maison en 2014. Le duo de créateurs Alexis Martial et Adrien Caillaudaud lui succèdent, remplacé en janvier 2017 par Serge Ruffieux pour les collections femme de la marque.
Depuis fin 2018, la marque est la propriété de la société Carven France filiale du groupe chinois Icicle.


Robe "bleuêt"


Institution : Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris
Arts graphiques, Dessin sur Papier, Crayon graphite, Encre noire, Gouache


 

 

 

Marie Noël, nom de plume de Marie Rouget, (1883-1967) poétesse française.

Le procès en béatification de la servante de Dieu a été ouvert, le 23 décembre 2017, par l'Église catholique, à la cathédrale d'Auxerre, à l'occasion du 50e anniversaire de sa mort.

 ..."Si j'étais plante, je ne voudrais pas être de ces plantes qui ont trop affaire à l'homme. 
Ni avoine, ni blé, ni orge parqués, sans pouvoir en sortir, dans un champ en règle - et on ne laisse même pas aux blés leurs bleuets pour se distraire -"...

 

 

 

 

Louis Fontas (1920-, licencié en droit, il est ancien élève des T.P.E. (Paris), ancien assistant physicien au laboratoire de l’École Nationale des Ponts et Chaussées à Paris, ancien commissaire aux Enquêtes Économiques à Paris, ex-membre de l’Organisation Civile et Militaire. Il a passé la grande majorité de sa vie professionnelle à la Direction de Centres Hospitaliers à Paris et en Province. Il a été membre de plusieurs commissions nationales au Ministère de la Santé.


Il est Officier de l’Ordre National du Mérite et Officier des Palmes Académiques.


Malgré une formation et une activité professionnelle à forte empreinte technique et scientifique, Louis Fontas est un poète authentique et il écrit depuis l’adolescence.

 

 

Le Bleuet

 


Elégant est le nom de cette fleur des champs !

Sa couleur séduisit un peintre magicien,

Possédant le doigté d'un brillant musicien,

Qui sut ornementer les livres de plains-chants.

 

On admire de près sa belle inflorescence,

Excellemment classée parmi les centaurées,

Côtoyant les épis et leurs têtes dorées

D'un blé appesanti par son efflorescence.

Et cette fleur d'azur, dite fleur du Centaure,

Expose, dès que luit la souriante aurore,

A nos regards charmés son bleu digne d'honneur.

 

Son capitule a la particularité

D'être un faisceau compact de fleurs porte-bonheur,

Symbole bien vivant de Solidarité.


 

 

 

Philippe Forcioli (1953) chanteur, auteur, compositeur

Des colères d'ange, des tendresses de païen, des étreintes d'homme, les chansons de Philippe Forcioli lui ressemblent, fières et câlines, emportées et fraternelles. 

une de ses premières chansons 

 

 

 


" Oh j'aimerais tant qu'ils reviennent les bleuets" 

 

 

Oh j'aimerais tant qu'ils reviennent les bleuets

Il n'y en a plus dedans nos terres

Il n'en est plus aux champs de blé

Oh j'aimerais tant qu'ils reviennent les blés

 

Oh j'aimerais tant qu'ils reviennent les bleuets

ça voudrait dire que la terre elle est sauvée

Que la chimie que la finance

N'ont pas tout tout à fait bouffé

Oh j'aimerais tant qu'ils reviennent les bleuets

 

 Oh j'aimerais tant qu'ils reviennent les bleuets

Petites étoiles à la crinière du mois de mai

Coquelicot de sang mon frère

Tu as bien fait de résister

Si le retour du petit frère est annoncé

 

Oh j'aimerais tant qu'ils reviennent les bleuets

Tous les enfants les pauvres ont  droit à leurs bouquets

Pour les mamans les filles les vierges

Ce brin de printemps  en beauté

Ce doux baiser couleur de ciel les bleuets

 

 L'un dit :  c'est pas demain la veille"

Un autre :"c'était hier déjà"

Il est grand temps que la merveille

Reprenne sa place ici-bas

 

 Oh j'aimerais tant qu'ils reviennent les bleuets

Et l'on verra tous les poètes décorés

D'une turquoise génèrale

De l'ordre de la fleur des prés

-"est-ce un lapis-lazuli, - "non c'est un bleuet"

 

 Oh j'aimerais tant qu'ils reviennent les bleuets

Oui c'est une obsession païenne un couplet

Dans les refrains de mon enfance

A tout bout d'champ étaient chantés

Et moi j'imaginais que  France était bleuet

 

 Bleuet bleuet bleu et blanc comme Phocée

Le chapeau de Marseille Méditerranée

J'ai beau vous voir fleurir sur Mer

Je vous préfère aux champs de blé

Oh j'aimerais tant qu'ils reviennent les bleuets

 

 Oh....les bleuets !!!

Milliers de sources souterraines retrouvées

Que sur les chemins on égrène

Simple poème en chapelet

Que reviennent les temps bohèmes

 

La marguerite dit : "je t'aime"

Le coquelicot : "j'en mourrai"

Et toi qu'en diras-tu bleuet? (bis)

Et lui et moi

"oh ! rien qu'un tout petit bouton d'or à la clé!"

 

Champ de blé et coquelicots à Guernes

Clotaire Breton (1910-1995), peintre du Mantois et du Vexin Français 


 

 

 

Cicely Mary Barker (1895-1973) illustratrice britannique connue pour ses illustrations de fées et de fleurs. 

 


La fée du bleuet

 

Fées des fleurs de bleuet

«Milieu écarlate des coquelicots et or du maïs,

Dans de vastes champs étaient nés les bleuets;

Mais maintenant je regarde autour de moi, et que vois-je ?

Que les lis et les roses sont mes voisins !

Il y a une belle pelouse, il y a des bordures et des parterres, 

où toutes sortes de fleurs élèvent des têtes délicates ;

Car c'est un jardin, et ici, un garçon bleu, 

je vis et je suis joyeux tout l'été.

Mon bleu est le bleu que j'ai toujours porté, 

Et je me souviens encore des coquelicots et du maïs.


 

 

 

Guy Croussy (1937)  Auteur, doctorat d'État en "Sciences de l'information et de la communication".

1974


Les bleuets


" ... les Bleuets étaient bons avec moi mais ils ne savaient pas parler, ils criaient. J'ai aussi remarqué qu'ils échangeaient souvent des regards, ce qui évitait la conversation. Il leur arrivait de se faire signe avec tous les traits du visage mals ce n'était pas pour exprimer leur contentement, ni pour faire peur. C'était dans leurs habitudes, comme le cri. C'étaient des enfants tristes et heureux.


Dans les brouillards blancs de la plaine, quand un Bleuet fermait les yeux un autre les ouvrait et ainsi de suite, si bien que quelqu'un avait toujours les yeux ouverts et quelqu'un les yeux fermés et que nous restions à portée de voix, sur le qui-vive, avec toujours un regard qui conduisait notre dérive. "...
 

 

 

 

1997

Livre "Les Bleuets De L'Espoir"


Editions Nathan, collection "Histoire sur le vif", de 7 à 10 ans.
Auteur : Jacques Lindecker (1960)
Illustrations : Marcelino Truong

1918, la Première Guerre mondiale fait rage. Pour Jean, jeune soldat français, c'est l'enfer au quotidien. Heureusement, son ami Mountain Horse, un Indien, le sauve de la mort ...

Histoire sur le vif : des récits palpitants qui remontent le temps pour mieux comprendre l'Histoire des Hommes.


 

 

 

Michel Parrat - 1984 - 

Le matin du druide ou Le conte de la lune

‎Fiction

La déesse apparut, et comprit tout de suite la situation. Alors à son tour elle saisit le gui, le plongea dans l'eau, le sortit et fit tomber quelques gouttes sur le jeune homme. Aussitôt sous les yeux du druide.

Aussitôt sous les yeux du Druide en prière, naquit un bleuet à la place du jeune homme.
La déesse prit la fleur délicate, et la coucha au côté de la rose.


 

 

 

XXI° siècle

 


2002


Paul-Louis Martin

Les Fruits du Québec

Histoire et traditions des douceurs de la table

..."On les tient pour acquis, ces poudings aux bleuets et ces confitures de canneberges qui défilent sur les tables des Fêtes, doucement mitonnés au coin des cuisines québécoises, alors que dehors, depuis longtemps, le mercure a plongé sous zéro."...
 

Le bleuet est aussi une baie à la peau bleue-violette, originaire d'Amérique du Nord, et qui pousse sur de petits arbustes de quelques mètres de hauteur. Souvent confondu avec la myrtille, il se distingue de celle-ci par sa chair plus claire et sa teneur en antioxydants, légèrement supérieure.

 

 

 

2017

Janet Teissier Du Cros

Le chardon et le bleuet : 

Une écossaise dans la france occupée (Rouergue littérature) 

Issue d'une famille écossaise, mariée à un Français, Janet Teissier du Cros (1905-1990) a vécu les années de guerre dans les Cévennes, d'où son mari était originaire. Avec la distance conférée par son origine et son éducation, elle restitue l'expérience de l'Occupation dans une petite communauté rurale où affluent les réfugiés et où sont aussi implantés de longue date des intellectuels comme Germaine Dieterlen et les Levi-Strauss.


 

 

 

Dans le langage des fleurs,

 

Le bleuet signifie :

- délicatesse, 
- humilité
- pureté 
- timidité. 

 

Le bleuet symbolise également la richesse, .
C’est une fleur à offrir à une femme d’une grande humilité ;  
et dévoiler la timidité de celui qui l’offre. 

 

. Offrir un seul bleuet signifie : 

"je n’ose pas t’avouer mon amour" 
"j’aime votre délicatesse"
"Je n'ose pas me déclarer" 

 

 

. Il peut être aussi une marque de timidité, que l’on exprime lors d’un premier amour, une manière de dire :
"Mon amour reste dans le silence, ma timidité m'empêche de le dévoiler".

 

 

 

.Avec un bouquet de bleuets, c'est l"allusion à une déclaration.
"Je te suis et serai toujours fidèle"

 

 

 

Présage

 


 
- Pour choisir entre deux amoureux,  préparer deux enveloppes contenant chacune une fleur de bleuet.  Sur la première écrire le nom d'un de vos prétendants,  sur la seconde celui de l'autre. Au bout de quelques jours, ouvrir et choisir la fleur la plus fraîche.

 

- Une femme qui en porte un, dissimulé dans son corsage, est assurée de tourner la tête à tous les hommes qui croiseront son chemin. 
Placé au fond d'une poche, si le bleuet conserve sa raicheur, l'amour triomphera.


- La jeune fille à marier portait la fleur dans ses cheveux


- Le jeune homme cherchant l’âme soeur,  la portait à sa boutonnière. 

 

 

 

Symbole

 

 

Le Bleuet est un symbole patriotique : sa fleur, mêlée à celles du Coquelicot et de la Marguerite, représente les couleurs de la France.

 

 

 

Usage du bleuet

 

 


Le bleuet des champs ou Centaurea cyanus  :

 


Propriétés médicinales

 

Le bleuet pour les yeux : Que ce soit pour soulager les conjonctivites, les yeux gonflés, fatigués ou irrités, ou orgelet, il est conseillé de verser une petite quantité d’eau de bleuet sur des coussinets démaquillants.  Poser ensuite délicatement sur les yeux fermés pendant quelques minutes. L’effet est saisissant.

 

L’eau de bleuet est idéale en brumisation sur le visage (ou juste après l’apparition de la rougeur). Ceci permet de raffermir mais surtout de rafraîchir la peau en période de forte chaleur.

 

Elle est indiquée pour les inflammations de la peau et des muqueuses (bain de bouche). 


Le bleuet est une source de vitamine, notamment la vitamine C qui va contribuer à réguler le stress responsable du vieillissement des cellules. Peu calorique, le bleuet est très efficace pour le système de défense immunitaire et la fleur intestinale ; qui va par exemple lutter contre les infections urinaires.


On reconnaît également à la fleur de bleuet des propriétés antibactériennes.
En infusion, ses fleurs séchées sont conseillées pour les inflammations des reins, la goutte ou soulager les rhumatismes. 


Les graines servaient de laxatif léger, notamment pour les enfants.

 

Plante tinctoriale :

le pigment bleu des fleurs de bleuet est utilisé pour colorer encres, peintures, Le bleu profond et lumineux a longtemps servi pour l’enluminure.

 


Utilisation culinaire :


Les pétales de bleuet sont comestibles et très décoratives sur les desserts mais aussi en salades.

 


 

 

Le bleuet des montagnes ou Centaurea montana :

 


Propriétés médicinales


auquel on attribue les propriétés digestives et diurétiques.
reconnues pour stimuler et fortifier l’organisme humain, en renforçant le système immunitaire, l’activité du foie et, en facilitant la digestion.

 

Utilisation culinaire


Les pétales de bleuet sont comestibles.

Les fleurs comestibles s'utilisent en salade, mais aussi dans les desserts (mousses, salades de fruits ou gâteaux). Elles se retrouvent également dans le thé Lady Grey.

Si certains s’en servent pour parfumer leurs gâteaux, d’autres en font un détail particulier pour décorer leurs plats.

 

 

 

Le Bleuet rose ou centaurea jacea :

 

Propriétés médicinales

Bon tonique amer, la racine de centaurée jacée, comme celle de plusieurs centaurées, a des vertus diurétique, astringente, calmante, stomachique et digestive.

Il est aussi diurétique : les pétales infusés aideraient à digérer et, en décoction, calmeraient la toux.

 


Utilisation culinaire

La racine de centaurée Jacée était autrefois épluchée et lavée pour être léchée ou sucée fraîche comme un bâton de réglisse apportant une sensation sucrée et rafraîchissante. 

Les jeunes feuilles qui ont une amertume prononcée peuvent être mangées en salades ou comme légume cuit. Les fleurs comestibles peuvent décorer les plats.

 

 


 

La Centaurée scabieuse :


Utilisation médicinale

Elle a des propriétés essentiellement digestives et stomachiques (qui facilite la digestion), et respiratoires. Cette plante est également astringente (cicatrisant), calmante et diurétique.

Le bleuet est anti-inflammatoire et émollient
Dans l'ancien temps, elle aurait servi de remède contre la gale.

 

Utilisation culinaire

La centaurée scabieuse est une plante comestible.

La racine de la plante peut être consommée comme un bâton de réglisse.


 

 

 

Composition chimique du bleuet

 

La fleur de bleuet renferme :

– des glucides : osides (mucilages et pectine)

– 10 % de matières minérales (calcium, chlore, fer, magnésium, potassium, silicium, soufre)

– des composés phénoliques dont :
. des flavonoïdes (anthocyanidines dont un pigment bleu : la cyanocentauréine qui est un complexe de fer, de 4 molécules d’anthocyanes et de 3 molécules du glucoside de biflavonoïdes (méthylapigénine et dérivé méthylé de la vitexine)
. des tanins

– des terpénoïdes : sesquiterpènes (lactone sesquiterpénique : swertiamarine)

– des alcaloïdes

– des polyènes et des polyines

 

Lithographie vintage bleuet de 1894


 


 

 

Homonymes du bleuet

 


. Le bleuet (au Canada) ou bluet est une baie qui pousse sur des arbustes du genre Vaccinium originaires d'Amérique du Nord où on les trouve principalement. Cette baie est proche de celle de la myrtille commune (Vaccinium myrtillus), mais possède des caractéristiques différentes comme sa coloration, son goût légèrement moins sucré et des propriétés légèrement spécifiques. Le bleuet sauvage est de très petite taille tandis que le bleuet cultivé est de plus grande taille.


 

. Bleu bleuet ou bleu barbeau, nuance de bleu tirant sur le gris rappelant celle de la fleur ;

 


. Le Bleuet est une librairie française située à Banon ;


 

. Le Bluet ou Bleuet - poisson -  L'un des noms du cagnot bleu ou squale glauque.

 

 

. La rivière aux Bluets est un cours d'eau situé en Estrie au Québec (Canada). qui se jette dans le Grand lac Saint-François. 

 

 

. Un Bleuet est un réchaud à gaz portatif de la marque Campingaz. Inventé en 1949 par Gabriel Corlet, André Colomb et René Sillon, il doit son nom à sa couleur bleue et à la couleur de la flamme qui s’en échappe qui rappelle la fleur éponyme.
 

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13 mai 2021 4 13 /05 /mai /2021 21:41
 
 
 
Mythologie des fleurs
 
La Campanule


 

Les Campanules sont des plantes herbacées vivaces ou bisannuelles de la famille des Campanulacées qui poussent à l'état sauvage en Europe et en Amérique du Nord.  


Le mot campanule apparu à la fin du 17ème siècle dérive d’un vieux mot médiéval, genre campanula (du latin campana) "Petite Cloche" qui désignait déjà la plante au 8ème siècle. Il y a même une légende italienne qui prétend que les fleurs des campanules auraient inspiré à un religieux la forme des cloches qui n’existaient pas au début de l’époque chrétienne.

 
Leurs fleurs "bleues, violettes ou blanches" sont hermaphrodites. 

 

 

L'abeille qui plongeait dans cette campanule,

Mes doigts agilement sur elle ont clos la fleur

Entends, si ton oreille approche sa cellule,

L'insecte bourdonner sur un ton querelleur.

 

Charles Guérin (1873-1907)

Recueil : Le semeur de cendres (1901).


 

 

 

La campanule séduit par sa généreuse floraison en clochette souvent bleu-mauve !


Elle offre des fleurs très délicates, en clochettes ou étoilées.

 

Les différentes espèces ont des formes très variées : elles peuvent être retombantes, tapissantes, ou érigées.

 

Le calice présente cinq dents, le plus souvent assez étroites. La corolle, en cloche, s'ouvre en cinq lobes, avec Cinq étamines, et Ovaire infère. Les fleurs sont généralement rassemblées en épis ou grappes dressés à l'extrémité des tiges, mais elles peuvent aussi être solitaires. Le fruit est une capsule à nombreuses graines. Leur large dispersion dans le monde montre qu'il s'agit d'un genre hémérochore. La Campanule regroupe un très grand nombre d'espèces que l'on retrouve principalement en zones tempérées.


Pour les botanistes, il n’y a pas "la" campanule, mais "des" campanules, des genres différents plus ou moins proches (Campanulastrum, Adenophora, Platycodon, Codonopsis, …) ; et encore, même au sein du genre Campanula, il existe une diversité de formes de fleur qui va au delà de la clochette populaire.


Dans la nature, on les trouve dans les fissures de rochers et les éboulis de haute montagne, dans les landes, les prairies et les bois des plaines. Leurs fleurs prennent des formes très diverses : en tubes, en clochettes, en étoiles, voire en coupes plus ou moins ouvertes. Leur hauteur varie de quelques centimètres à 2 m.


Les naines sont idéales pour la rocaille, les murets fleuris ou les talus ensoleillés. Les plus grandes font merveilles dans les massifs ou se naturalisent dans une prairie de fleurs sauvages ou un jardin de sous-bois. Elles sont intéressantes pour leur longue floraison estivale et leur facilité de culture.

 

 

 

 

Les campanules et les abeilles

 

 

Les Campanules sont, notamment, visitées par des petites abeilles solitaires. Elles y prélèvent nectar et pollen indispensables au développement de leurs larves, et parfois utilisée par elles comme abreuvoir, ses pétales en "vrai calice" collectent facilement l'eau de pluie. L'observation de ces fleurs est donc un bon moyen pour identifier ces pollinisateurs.


 

 

 

La Campanule à feuilles de pêcher (Campanula persicifolia),

Campanule de Perse ou Bâton de Jacob 

 


Est une plante herbacée de la famille des Campanulacées. La couleur des fleurs est bleu violacé clair à blanc.


Cette plante herbacée vivace est glabre, luisante et possède une robuste tige droite jusqu'en haut qui porte une grappe de deux à six grandes fleurs bleu clair largement ouvertes et inclinées vers le haut à corolle bleue en cloche à cinq lobes peu profonds, contenant un pistil à trois stigmates. 


Ses fleurs aussi souvent blanches que bleues forment des coupes ouvertes. Les feuilles de Campanula persicifolia, d'un vert soutenu luisant, sont assez coriaces et oblongues à très allongées. Elles forment des rosettes denses d'où émergent au printemps les tiges florales. Ces rosettes se désépaississent généralement lorsque la tige florale se développe.


Elle est présente dans les bois montagneux de presque toute la France.


Habitat : endroits ensoleillés, buissons, forêts claires et sur sols secs. Pousse dans tous les sols neutre à calcaire


Floraison : de mai à août, 
Dans un massif fleuri elles sont des reines, belles et faciles à entretenir. 

 

La Plante entière (Feuille, fleur), est comestible. 

Elle a des propriétés adoucissante et émolliente.

 

Elle se nomme en anglais Paper Bellflower, Peach-leaved Bellflower ou Willow Bellflower.


 

 

 

La Campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia) 


est une plante herbacée vivace de la famille des Campanulacées. L'épithète spécifique rotundifolia évoque les feuilles basales arrondies.

 

Ses fleurs sont bleu pâle ou foncé, penchées. Sa tige est grêle et rarement droite, elle s’enroule autour des autres plantes poussant à proximité. Elle possède de petites feuilles linéaires le long de sa tige et des feuilles rondes à sa base.

 

Habitat : Prairies, orées de champs, rocailles, bords de routes.

 

Elle fait une excellente plante vivace de jardin. Fiable et peu exigeante, très tolérante, elle vit en pot, auge, rocaille, talus, même si le sol pauvre.


Elle s’installe volontiers dans les sols pauvres pour se couvrir de fleurs de juin jusqu’aux gelées.

 

En Angleterre, "bluebell"  réfère à la jacinthe sauvage ;

mais en Écosse, "bluebell" est le mot donné à la campanule à feuilles rondes, qui s'appelle "harebell" en Angleterre.


 


 

La Campanule à feuilles de Cochléaire (Campanula cochleariifolia),

campanule à feuilles de Cranson,

Campanule fluette ou Campanule à feuilles de Raifort, 

 


est une plantes herbacée vivace de la famille des campanulacées.


Elle a été considérée par certains botanistes comme formant une sous-espèce ou une variété de Campanula cespitosa ou de Campanula rotundifolia. Cette confusion taxonomique entraîne donc la présence pour cette espèce d'environ 130 synonymes taxonomiques.

 

Cette plante tapissante, s'étale en grandes plaques par des rhizomes traçants et ramifiés et offre en été, portées par des tiges grêles et souples, des fleurs simples, bleu pâle, qui penchent gracieusement vers le sol, un feuillage, vert foncé, avec des feuilles basilaires cordiformes.


Habitat : Elle est originaire des Alpes où elle croît dans les éboulis calcaires. 


Elle remplira rapidement les fissures, les vieux murs et les murets. Elle conviennent parfaitement à un jardin sauvage. 


La floraison a lieu de juin à août. 


 


 

La Campanule barbue (Campanula barbata)

 

 
est une plante herbacée vivace du genre Campanula et de la famille des Campanulaceae.

 

Cette campanule vivace est facilement identifiable grâce aux longs poils soyeux et raides des corolles en cloche, un peu ventrues d'un bleu pâle, rarement blanches, inclinées, pendantes, en courte grappe unilatérale. Les sépales velus sont séparés par des appendices rabattus vers la base de la fleur. Les feuilles allongées forment presque toutes une rosette basale. 

 

Habitat : Cette fleur pousse dans les prairies, les rocailles et les forêts des hautes montagnes. On la rencontre dans les Alpes, c'est une vraie montagnarde. 


Floraison : de Juin à Août

 

 

 

La campanule étalée (Campanula patula) 

 


est une plante herbacée de la famille des Campanulacées.


C'est une plante vivace ou bisannuelle, moyenne à grande, aux tiges anguleuses, elle est rude au toucher.

 

Ses feuilles sont oblongues, les supérieures sont plus étroites et sessiles. Elle a des fleurs bleu-violet, en panicule lâche, le pédoncule portant une petite bractée en son milieu ; les sépales sont linéaires.


Habitat : Cette campanule des sous-bois et des haies se rencontre sur sols siliceux. Elle se reconnaît très facilement à ses fleurs nombreuses dont la corolle possède des lobes pointus et très étalés.


De nombreuses espèces sont natives des montagnes de l’Europe centrale et du sud, ainsi que de la région méditerranéenne. Ce sont généralement des plantes vivaces qui contiennent du latex.


Floraison : de Mai à Août

 

 

 

La Campanule fausse raiponce (Campanula rapunculoides) 

 


est une plante herbacée vivace de la famille des Campanulacées.

À ne pas confondre avec le genre Phyteuma (les Raiponces) qui comprend des espèces bien différentes, quoique relevant de la même famille des Campanulacées.


Cette robuste et charmante plante vivace d'un bleu violacé dont toutes les fleurs pendent du même côté, mellifère et comestible est une espèce à cultiver dans les zones de jardin naturel, capable de s’imposer parmi d’autres plantes sauvages. Son feuillage est persistant. 


Floraison : juin à septembre


 

 

 

La Campanule raiponce (Campanula rapunculus),

bâton de Saint-Jacques, Raiponce cultivée, rave sauvage

 


est une plante herbacée bisannuelle de la famille des Campanulacées. À ne pas confondre avec le genre Phyteuma (les raiponces) qui comprend des espèces bien différentes, quoique relevant de la même famille des Campanulacées.


C'est une plante dressée, velue, non ramifiée, aux feuilles inférieures pétiolées, ovales, légèrement dentées, aux feuilles supérieures sessiles, étroites et lancéolées. L'inflorescence est une grappe lâche généralement non ramifiée, de fleurs bleu-pâle en cloches, et regardent de tous les côtés.


Plante très charnue , tendre et d'une saveur douce, elle se mangeait en salade pour ces fleurs et ces feuilles , et l'on travaille ses racines comme le raifort.

 

On la semait en juin ou juillet , dans un mélange de terre fine et de sable , et on pouvait la récolter en automne et même en hiver.

 


Elle était souvent utilisée au jardin autrefois, décorative, tolérante et facile à cultiver, mais aussi comestible : c’est un légume ancien.
Habitat : bois, les prés et les lieux secs.


Floraison : Juin à Août

 

Du 17° au 19° siècle, on mangeait la fleur  raiponce (campanula rapunculus) crue en salade , puis l'on consommait ces tiges et ces feuilles crues ou blanchies elles aussi en salade ou cuites comme la chicorée et enfin ces racines étaient râpées ou blanchies comme le raifort et utilisées comme assaisonnement ou en salade .

 

Usage : 
Médecine : la campanule raiponce soignait les maux de gorge et problèmes digestifs. Grâce à sa propriété antiseptique, elle était aussi un remède dans la digestion, surtout après des repas copieux, les gingivites et les conjonctivites.

 

 

Cheveux d’évêque ou encore pieds de sauterelle étaient ces surnoms en France 

 
 

 

 

La Campanule des Alpes (Campanula alpestris) 

 


Est une petite plante herbacée vivace de 3 à 10 cm, à souche rampante-stolonifère, de la famille des Campanulacées. Elle pousse dans les  Alpes occidentales (endémique du Dauphiné, de la Savoie et du Piémont).


Les grandes fleurs sont bleues (longues de 3 à 4 cm), en forme de clochette (5 pétales soudés), le plus souvent solitaires et penchées. Le calice calice poilu, muni de 5 appendices d'un tiers plus courts que le tube, à lobes ovales-lancéolés, égalant le tiers de la corolle. Tiges très courtes, simples, très feuillées à la base.  Les feuilles très rapprochées, oblongues-lancéolées ou obovales, entières ou ondulées, pubescentes. Feuilles en rosette portent des poils rudes.

 
Habitat : pelouses caillouteuses, les éboulis, entre les rochers, sol calcaire.


Floraison : juillet - août


 

 

 

La Campanule carillon (Campanula medium), campanule des jardins 

 


Peu exigeante et pleinement rustique, c'est une espèce de campanule à grandes fleurs plus bisannuelle que vivace, une très belle fleur des champs portée par une tige solide, à la floraison spectaculaire, en forme de grande cloche simple, d'un bleu-violacé candide, originaire des régions méridionales d'Europe (endémique de France et Italie).


Des traditions populaires ont par ailleurs rebaptisé certaines fleurs en référence à Sainte Vierge ou à la Trinité. Parmi les noms vernaculaires que les paysans d’autrefois leur ont attribués, on trouve notamment la Violette de Marie, autre nom de la Campanule carillon (Campanula Medium).


Habitat : s'installe facilement au jardin, même dans les sous-bois et les coteaux pierreux. C'est une plante idéale pour les zones ombragées, un peu sauvages et les jardins sans jardiniers.


Floraison : fin de printemps - début d'été.


Ses fleurs tiennent longtemps dans les bouquets.


 

 

 

La Campanule à fleurs en tête (Campanula cervicaria), 

Campanule cervicaire, campanule hérissée

 


La campanule cervicaire est une plante à la durée de vie limitée puisqu’elle ne vit généralement pas plus de deux ans. C'est une espèce héliophile ou de mi-ombre. Elle croît dans n'importe quel type de sol de légèrement acide à basique, riche ou pauvre, elle supporte même les terres lourdes.
 


Les fleurs sont pollinisées par les abeilles et les syrphes. L’autopollinisation est également possible, mais dans ce cas le nombre de graines produites est nettement plus réduit.


Cette grande plante est l’une de nos plus belles campanules. Elle est généralement facile à reconnaître grâce à son inflorescence, constituée d’une dense ombelle bleu clair et parfois blanche en forme de cloche. Elle se distingue par la forme des fleurs disposées en grappes denses formant un racème, terminant la tige à bord anguleux, à poils rugueux. Feuillage persistant l'hiver en rosette basse.


Fruit : Capsule conique et arrondie, très étroite, à nervures marquées, poilue, penchée, s’ouvrant à sa base.



L’espèce est peut-être arrivée il y a longtemps en Finlande. Elle pousse généralement dans des lieux que les hommes ont nettoyés. Comme de nombreuses anciennes espèces de culture de brûlis, la campanule cervicaire décline fortement parallèlement à la disparition de ses habitats traditionnels.


Habitat : Lisières de forêts, prairies de coteaux, les haies et les prairies d’Europe centrale.

 
Floraison : fin juin à début septembre


 

 

 

La Campanule des murets (Campanula poscharskyana -

Campanula muralis), campanule des murs, campanule des murailles. 

 

C’est une belle plante vivace, ultra-rustique, de la famille des Campanulacées, robuste formant une touffe tapissante. Ses feuilles sont irrégulièrement dentées, en forme de coeur, d'un joli vert moyen persistant. Sa floraison s'étend de juillet à septembre, sous forme de panicules dressée ou étalées peu ramifiées composées de fleurs tubulées ou en entonnoir de 1 à 2 cm de long, bleu,mauve, violet, blanc. 


Elle est native des Montagnes de Croatie, Serbie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine et des montagnes calcaires d'Italie et du bassin méditerranée.


Habitat : Cette plante se développe à mi-ombre ou soleil non brûlant, à l'abri des vents froids, dans une bonne terre de jardin, ordinaire et bien drainée, pouvant être calcaire.


Floraison : fin Juin et juillet, refleurit plus discrètement jusqu’en septembre

 

L'espèce a été décrite en 1830 par Alphonse Pyrame de Candolle, à la suite des travaux de Franz von Portenschlag-Ledermayer (1772-1822). L'épithète spécifique muralis signifie "qui pousse sur les murs ".


 

 

 

La campanule étoilée (Campanula garganica) 

 


Est une plante de la famille des Campanulacées, oginaire du sud de l'Italie et de la Grèce.


Cette petite campanule à tiges rampantes est une petite vivace semi-persistante à persistante. Ses clochettes évasées en étoile bleu lavande à mauve clair s'élèvent d'un tapis de petites feuilles vert clair codéiformes et dentées en une floraison estivale prolongée. 


Cette petite vivace, encore rare dans nos jardins, a le charme et la robustesse des plantes sauvages.


Elle est originaire des montagnes du sud de l'Italie et de Grèce, mais son aire de répartition s'étend jusqu'en France. 


Habitat : elle fait merveille entre les pierres d'un mur, entre les dalles, ou en rocaille.


Floraison :  juin - juillet.

 
 

 

 

La campanule des Carpates (Carpathes) (Campanula carpatica),

 


Est une plante herbacée, vivace ou bisannuelle, du genre Campanula et de la famille des Campanulacées.


La campanule des Carpates, fait partie des plantes vivaces incontournables ; cette campanule forme des coussinets denses, est probablement celle qui fleurit le plus longuement. Les fleurs  d'une couleur bleue, blanche ou rose, facile à contenter, facile à faire fleurir, facile à semer, tout en étant très jolie, compacte, et à longue floraison.


Elle développe un groupe de longues tiges plus ou moins rampantes, portant des feuilles alternes longuement pétiolées, au limbe triangulaire de quelques centimètres, bordé de petites dents pointues. Même hors floraison ce feuillage serré est intéressant. Campanula carpatica est cependant caduque et perds son feuillage en hiver, sauf si l’hiver est doux.


Elle est originaire de l’Europe centrale, notamment des Carpates ; cette origine lui permet une grande rusticité. La campanule des Carpates est considérée comme la plante vivace pour débutants.

 
Habitat : elle tolère n’importe quel sol drainant tant qu’il n’y a pas d’excès de chaleur et de sécheresse.


Floraison : fin du printemps, fin été


 


 

 

La campanule à larges feuilles (Campanula latifolia) 

 


Est une plante herbacée vivace appartenant à la famille des Campanulacées. Cette campanule est indigène de France, elle est présente ponctuellement dans nos différents massifs montagnards, croissant en zone boisée ou lisière forestière. Elle est protégée, car assez rare. Elle s’étend vers le nord de l’Europe et le centre de l’Europe, jusqu’au Caucase.


La plante entière est couverte de poils. Elle déploie plusieurs hautes tiges florales robustes et feuillées, parfois ramifiées, et atteint parfois jusqu’à 1,50 m de hauteur. Le feuillage est  persistant.


Les fleurs sont grandes. Leurs corolles d’abord étroitement tubulaires s’ouvrent en étoile et se divisent en 5 lobes pointus. Elles ont une tendance à se tenir dressées en début de floraison. Elles sont généralement soit d’un bleu profond, soit blanc pur.


Cette plante indigène montagnarde assez rare était une plante traditionnelle des jardins de curé, et les jardins de nos grand-mères, se transmettant de génération en génération, améliorée par une lente sélection, pour presque disparaître avec la mode des pelouses et le désintérêt pour les jardins de cottage. En climat frais et arrosé, la campanule à larges feuilles est une plante sage et fidèle, une plante d’ombre claire qui nécessite peu de soins, et dont la haute floraison apporte relief et structure.

 

Habitat : tolérante à toute sorte de sols, graveleux à lourds. Elle préfère cependant qu’ils soient fertiles et qu’ils ne se dessèchent pas trop en été. Elle se cultive aisément et sans entretien dans tout jardin en climat frais et arrosé. C’est une excellente plante d’ombre. Elle est extrêmement rustique, résistante au gel jusqu’à -34 °C.

 

Floraison : printemps, été, abondamment visitées par les insectes. Rabattre les tiges défleuries en juillet permet d’obtenir une nouvelle floraison fin aout/septembre.

 

Comme nombre de campanules, Campanula latifolia est comestible. Feuilles et fleurs peuvent agrémenter une salade. Les jeunes tiges printanières sont parfois cuites en légumes.

 

Les chiens aussi peuvent apprécier de les mâchonner et en prendre l’habitude : c’est sans conséquence.


 


 

La Campanule en thyrse (Campanula thyrsoides) 

 


Est une plante herbacée des Alpes, du Jura et des Balkans.
 

C'est une plante curieuse par son coloris et sa forme inhabituelle chez les campanules, bisannuelle,ou vivace monocarpique à racine charnue, d'une hauteur de 10 à 70 cm aux fleurs jaunes pâles en épi dense ou en thyrse. Sa forme et sa couleur inhabituelle chez les campanules ne laisse place à aucune confusion. La tige est simple, épaisse, hérissée.

 

Floraison : généralement de juillet à août, mais parfois dès juin.

 

Habitat : Pelouses alpines calcaires à l'étage alpin ou subalpin, généralement de 1500 à 2600 mètres d'altitude, mais parfois dès 1000 mètres.

 

En France, cette espèce est protégée en région Franche-Comté


 

 

 

La Campanule à belles fleurs ou Campanule des Corbières

(Campanula speciosa) 

 


Est une plante herbacée vivace, hermaphrodite, plus ou moins velue-hispide, de la famille des Campanulacées.


Cette espèce peu commune pousse dans les éboulis, les rocailles et les falaises, de préférence calcaires, des Cévennes, des Causses, de Corbières et des Pyrénées centrales et orientales, altitude 1100 - 1800 mètres.


La tige anguleuse portes des feuilles serrées, allongées et ondulées sur les bords.

Les grandes fleurs bleu violacé, à lobes peu profonds, bordés d’une courte frange de poils, forment une inflorescence dense occupant généralement une bonne partie de la tige. Elles possèdent trois stigmates et et le calice présente des appendices rebroussés entre les sépales. 

 

Fruit : capsule à 3 loges s’ouvrant par 3 pores.


Habitat : Éboulis et rochers des montagnes calcaires - 


Floraison : mai- juillet 


Protégée en région Aquitaine et Midi-Pyrénées


 

 

 

La campanule du Mont Cenis  (Campanula cenisia), 


 
Cette petite campanule naine, peu commune,  est une petite plante vivace rhizomateuse qui croît dans l'ouest des Alpes (du Dauphiné au Tyrol), haute de 2 à 6 cm, elle forme des plaques dans les éboulis rocheux et les rocailles, à haute altitude (entre 2 000 et 3 000 mètres).

 

La souche rampante émet de nombreuses rosettes de feuilles ovales, un peu charnues, ciliées à la base. Les fleurs solitaires sont bleu lilas pâle possèdent une corolle est profondément fendue en lobes étalés.

 

Habitat et  Usages : fissure, auge, jardin alpin, éboulis, couvre-sol, auge, 


Floraison : juillet à septembre


C'est une fleur comestible

 

 

 

La Campanule agglomérée  (Campanula glomerata),

Campanule à fleurs agglomérées,  Ganteline, 

 


Est une plante herbacée vivace de la famille des Campanulacées, originaire du sud de l'Europe et de la Turquie. En France, elle est présente dans les Alpes, le jura, les Vosges, les Pyrénées et dans l'ouest (sauf en Bretagne). On la rencontre particulièrement dans les zones boisées et humides.


Haute jusqu'à une soixantaine de centimètres, elle développe des tiges grêles mais coriaces, rougeâtres et velues. La plante commence par former une rosette de feuilles plus ou moins allongées et arrondies portées par de longs pétioles. Toutes présentent un contour dentelé et une nervation pennée.


Elle porte des têtes denses et arrondies assez grosses Les fleurs sont organisées en denses grappes dressées en bouquet terminal au-dessus du feuillage.  Elles se déclinent en bleu lavande à violet foncé, ou en blanc.
Végétation vigoureuse, très rustique. 


Fruit : Capsule inclinée nettement nervurée, environ 5 mm de long, déhiscente à la base.


Habitat : Taillis, coteaux de prairie, bords de chemin, pâturages secs, riches forêts mixtes.


Floraison : mai à septembre. Elle se ressème toute seule. 


La rare, mais semblable C. cervicaria diffère par ses pétioles à larges ailes et les lobes de son calice à extrémité arrondie. En outre, la campanule agglomérée est légèrement duveteuse, tandis que les poils de C. cervicaria sont épais.


 

 

 

La campanule de Scheuchzer  (Campanula scheuchzeri Vill. 1779),

 

 
Est une plante herbacée vivace appartenant à la famille des Campanulacées.
Cette campanule  haute de 10 à 80 cm.

 
Elle est proche de C.rotundifolia 1753, mais plus adaptée aux conditions des hautes altitudes. Avant la floraison, ses boutons floraux sont pendants, ce qui permet la différentiation avec la campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia), espèce très proche.


Ses feuilles sont longues et fines. Sa tige est assez courte. Les fleurs sont souvent uniques. Cette fleur bleu violacé en forme de clochette est grande, souvent solitaire. 

 

Habitat : pousse sur les terrains pauvres et secs de l’étage alpin jusqu’à                 3400 mètres.

           Régions montagneuses - pâturages, pelouses, rocailles.


Floraison : de Mai à Octobre


 

 

 

Campanule de Corée (Campanule takesimana) 

 

est une plante herbacée, de la Famille des Campanulacées, originaire d'Extrême Orient et d'Asie.

Les fleurs de cette campanule sont en forme de très longues clochettes tubulaires, d'un rose liliacé satiné, ou blanc découvrant à peine une gorge pourpre tachetée de brun-violet.

Cette remarquable vivace coréenne de taille moyenne forme avec le temps de larges touffes de rosettes basales d'où émergent en fin de printemps et en été des tiges florales feuillues, graciles et arquées, feuilles vertes dentées. 

 

Elle apprécie une exposition ensoleillée, mi-ombre. 


Cette plante rustique résiste toutefois à des températures au-delà de -15°C. 


Habitat : en Rocaille, en Bac, en Pot, en Jardinière, en Bordure


Floraison : fin de printemps, été


Les hampes florales de la Campanule de Corée sont fragiles et doivent être protégées du vent.


 

 

 

Campanule isophylla (Campanula isophylla)

"Étoile de Bethléem", "Etoile, du marin"  

 


Cette campanule  vivace, annuelle ou bisannuelle  de la famille Campanula, est composée de feuilles ovales, cordiformes, elle produit de jolies fleurs étoilées bleues ou blanches. 


Originaire du sud de l'Italie, cette campanule n'est pas rustique.  Son feuillage persistant, sa hauteur de 20 cm maximum, son port retombant sur plusieurs dizaines de centimètres et sa floraison lui confèrent les qualités pour la culture en suspension dans un coin lumineux et ventilé. Elle est souvent utilisée comme plante tapissante ou retombante.


Habitat : dans un substrat plutôt calcaire mélangé à une bonne terre de jardin car elle redoute l'excès d'humidité.


Floraison : optimum de juin à octobre


Elle fleurit en blanc (la plus robuste) ou en bleu tout au long de l'été à condition de retirer les parties fanées. Souvent proposée en panier suspendu, cette campanule se palisse facilement sur un petit arceau. Certaines sont de bonnes plantes de rocaille, , les plates-bandes ...


Elles sont cultivées pour leurs fleurs à cinq pétales souvent en forme de cloche.


Elle préfère  le soleil ou la mi-ombre.


Pour être cultivée en intérieur, la campanule isophylla a besoin d’une période de repos hivernal lors de laquelle elle est placée dans une pièce fraîche et très peu arrosée.


 



 

Campanule fragilis (Campanula fragilis), "étoile de Marie"
 

 

Est une plante vivace herbacée, de la famille des campanulacées, originaire d'Europe (Italie).


Elle est très voisine de C. isophylla. Il existe une certaine confusion entre ces deux cultivars, pas très loin de se prendre pour des jumeaux. Leur culture est d'ailleurs sensiblement la même. Elle peut être rustique en sol bien drainé.


Feuillage vert persistant, feuilles cordiformes, crénelées, sur un long pédoncules. Fleurs bleues en étoile sur des Etoile du marin, ou de Marie dans le langage populaire, jalousement gardée, souvent convoitée par les voisines, elle a accompagné les immigrants italiens dans toute l'Europe, et demeure très populaire. 


En Provence, autour de Saint-Maximin, elle accompagnait la procession de Marie-Madeleine, les pots sortis bien en vue sur la fenêtre à cette occasion. Localement appelée "la Madeleine". 


Bien que résistante au froid elle reste surtout utilisée en pot. Délicate en culture, sensible à l'humidité sur le feuillage au moment de la floraison, elle appréciera un arrosage au pied ou dans la soucoupe. En hiver, la tenir sur une fenêtre bien contre la maison, presque au sec. Elle peut résister à -12° à -16°


Habitat : rocaille mi-ombre


Floraison : mi-juillet à septembre

 

 

 

Campanule pyramidale (Campanula pyramidalis)

 


Cette plante se comporte plus en bisannuelle qu'en vivace, sa rusticité est moyenne.


L'élégante campanule pyramidale, mesure 1 à 2 m. Ses feuilles cordiformes forment des touffes à la base et elle produit des tiges droites raides, fortes, verticales qu'il est nécessaire de tuteurer sous peine de la voir s'effondrer au premier coup de vent.

 
Une très haute campanule produisant des grappes de fleurs pouvant atteindre 3 mètres de haut, de couleur bleu violacé pâle, en large coupe étoilée, ou blanches, qui s'ouvrent dans un roulement ininterrompu.

 

Elle s'installe en sol calcaire bien drainé car elle craint l'humidité. Ces campanules forment de très belles potées à rentrer à l'abri en hiver.


Habitat : Elle se plait également en terrain maigre et graveleux, au pied d'un mur par exemple, dans les parties plus ou moins abritées par les avancées des toits. Massif, Bordures et allées.


Floraison : de mai à septembre. 

 

On peut en faire de jolis bouquets.



 


 

Campanule zoysii (Campanula zoysii),  "Bâton de Maréchal"

 


Est une vivace de la famille des campanulacées. Cette alpine violette est rare, et très convoitée. Elle est de culture délicate. Il lui faut une exposition chaude et ensoleillée.


Petite campanule aux fleurs en grelots, C'est une petite plante assez poilue, aux tiges ramifiées, aux feuilles alternes oblongues légèrement gaufrées, aux fleurs mesurant environ 2 cm, à corolles en étoile, groupées en panicules lâches, aux sépales dentés. Le fruit est une capsule.


Elle est endémique des Alpes du sud-est et pousse dans les fissures de parois rocheuses calcaires. Dans le monde, elle est principalement présente en Slovénie, mais déborde également un peu en Italie (Udine) et dans le Sud de l'Autriche (Carinthie), dans les Hautes Alpes.


Habitat : rochers calcaires secs etr ensoleillés d'altitude, 1400 à 2500 mètres.


Floraison : de Juillet à Septembre

 

Elle se distingue du Miroir de Vénus hybride (Legousia hybrida) par ses fleurs plus grandes.


 

 

 

La campanule à fleurs laiteuses, (Campanula lactiflora) 

 


C’est une plante vivace appartenant à la famille des Campanulacées, originaire du Caucase, de Turquie et d’Iran. La campanule à fleurs laiteuses, est extraordinairement généreuse, typique des jardins anglais. Elle se naturalise et se ressème volontiers, remplissant les massifs en créant de merveilleuses scènes. 

 

Elle produit des tiges dressées et ramifiées. Ses feuilles sont triangulaires dentées, sans pétiole, d’un vert profond et lustré : elles créent un feuillage vigoureux et rafraîchissant. Les inflorescences se développent en position apicale, en plusieurs panicules imposantes. Toute la plante semble groupée en grappes denses explosant en une montagne de fleurs fleurs rose tendre, lavande au cœur clair ou blanche.

 

Elle est ornementale, mellifère, et accueillent de nombreux pollinisateurs. 


Elle est rustique, vigoureuse et capable de se frayer une place dans un espace sauvage. 


Elle est adaptée au climat tempéré et froid -28° où les nuits restent chaudes trop souvent (température supérieure à 22°C). C'est le genre de plante qui se débrouille toute seule.


Elle est facile à cultiver et à réussir.


Habitat : massifs,  soleil à mi-ombre, sol riche et humifère. 


Floraison : s’épanouit de juin à juillet, puis lorsque la plante est rabattue remonte d’août à octobre.


Autofertiles, des fruits en capsules suivent les fleurs et libèrent de fines graines.


C'est une plante comestible

 

 

 

La campanule à grandes fleurs, (Platycodon grandiflorus),

Campanula glauca, Platycodon glaucus, le Platycodon,

 

 
Est une plante herbacée vivace, de la famille des campanulacées, originaire d'Extrême-Orient (Sibérie, péninsule coréenne, Japon, Chine du Nord). C'est la seule espèce actuellement décrite du genre Platycodon. 


Elle est  cultivée depuis longtemps dans les jardins, et se décline en nombreuses variétés horticoles dont certaines sont très anciennes. C’est une intéressante plante de massif dense et florifère, tiges rigides, hautes et habillées de feuilles entières allongées, opposées, voire verticillée, au beau feuillage dense, d’un joli  vert bleuté.

 

Les fleurs individuelles de texture épaisse, sont en forme d’étoile, bleu mauve. Les variétés plus compactes sont utilisées en jardinière. La campanule à grandes fleurs est rustique -35°C.


Il existe aujourd’hui des cultivars aux fleurs roses, blanches, doubles, blanches joliment éclaboussées de bleu .


Habitat : massifs, en bac ou en jardinière, Platycodon grandiflorus demande des arrosages très réguliers. Exposition soleil à mi-ombre, sol argileux, légèrement acide à neutre.


Floraison : juillet à septembre

 

Les fleurs sont visitées par les insectes et produisent de petites graines noires et rondes.


Cette plante est le symbole des villes japonaises d'Ichinomiya et d'Isehara.


 

 

 

La campanule des canaries (Canarina canariensis), 

 


Est une plante de la famille des campanuilacées. Cette jolie cousine de nos habituelles Campanules,  nous arrive des Canaries où elle hante les ravins ombragés et pas trop secs en hiver. Pour atteindre 2 ou 3 mètres de hauteur tout en se ramifiant, elle aime se hisser sur les arbrisseaux environnants. 


C'est ainsi qu'il faut cultiver Canarina canariensis, la seule campanule aux fleurs en grandes clochettes, orangées veinées de brun rouge. Ses élégantes feuilles découpées d’un beau vert  fait ressortir ses nervures violettes. 


Dans le Sud, cette plante originale demande peu de soins : elle suit le rythme des saisons avec la particularité d'égayer le jardin de sa splendide floraison en hiver (jusquà -9°C.).


Elle ne supporte pas les fortes chaleurs, et se mettra en dormance pour supporter les grosses chaleurs. Un mi-ombre leur est donc favorable et un arrêt des arrosages l’été pendant que cette demoiselle se repose.


Habitat : massifs, haies basses ou vérandas, 


Floraison : fin d’hiver, début de printemps 


 

 

 

Campanule gantelée (Campanula trachelium L.),

Gant de Notre-Dame, Campanule à feuilles d'ortie

 

 

C'est une campanule vivace, qui se remarque par une haute tige robuste, anguleuse et hispide en bordure des bois et des lisières.

 

Les fleurs en clochette bleue sont en grappes feuillées multiflores, avec une bractée à la base, l’ensemble a un toucher rude. Les feuilles grandes, ovales triangulaires, en cœur à la base, pétiolées, fortement dentées, poilues, scabres.

 
Le calice et les pétales sont hérissés de longs poils. Les poils ne sont pas urticants. Elle atteint 1,50 m. 


La plus proche de cette espèce est Campanula latifolia, mais le calice et la capsule du fruit sont glabres chez latifolia et velus chez trachelium.


Habitat : sous-bois, lisières, chemins forestiers, sols frais et riches ; dans toute la France.


Floraison : Juin à septembre.


Elle est médicinale.


 

 

 

La campanule Miroir-de-Vénus (Legousia speculum-veneris),

Speculaire miroir, Mirette, Gant de Notre-Dame ou Gantelée.

 


Ses autres appellations sont Campanula speculum L., Legousia arvensis Durande, Specularia speculum veneris (L.) De Candolle, Prismatocarpus speculum L'Héritier. En Allemagne Gemeiner Frauenspiegel, en Espagne espejo de venus, en Italie specchio di venere comune et en Angleterre large Venus's-looking-glass.


Elle se distingue du "Miroir de Vénus hybride" (Legousia hybrida) par ses fleurs plus grandes.


Le genre Legousia a été dédié au botaniste Bénigne Le Gouz de Gerland, qui fonda en 1773 le Jardin Botanique de la ville de Dijon.


C'est une plante herbacée annuelle de la famille des Campanulacées.


C'est une petite plante assez poilue, aux tiges ramifiées, aux feuilles alternes oblongues légèrement gaufrées d'un vert franc, aux fleurs à corolles en étoile d'un bleu-violet à violet brillant, coeur de la corolle blanc, groupées en panicules lâches, aux sépales dentés. 


Le fruit est une capsule.


Cette fleur pousse le long des chemins. 


Habitat : champs cultivés, friches, parfois bord de chemins et terrains vagues.


Floraison : mai à juillet


Le miroir de Vénus est utilisée en salade.

 

 

 

 

On appellerait la campanule Legousia speculum-veneris "Miroir de Vénus" car en son centre se trouve un disque brillant dont la déesse Vénus se servait comme d’un miroir pour vérifier l’éclat de sa beauté lorsqu’elle allait retrouver Adonis, son amant, en cachette de son mari Héphaïstos et de sa rivale Perséphone.


La campanule "miroir de vénus" est le symbole de la coquetterie.

 

Jacopo de Barbari - Vénus (c.1470)

 

 

 

Mythologie celtique, 

 


la Campanule est une des fleurs favorite des elfes et des fées,  aux pouvoirs les plus grands, qui s'en servaient comme de petites cloches annonciatrices d'enchantements.

 

Dans une forêt semée de campanules magiques, lieu où agissent les charmes des elfes, celui ou celle qui entendait leur tintement voyait un de ses vœux s'accomplir ou au contraire entendait le glas de ses propres funérailles sans savoir ce qui serait finalement réalisé. 


Pour les Écossais, la campanule est la "cloche des morts" car "qui entend tinter la campanule entend le glas de ses funérailles".

 

Cicely Mary Barker fée campanule


 


 

I° siècle

 

 

Platycodon (jiegeng Jie Geng 桔梗) a été référencé pour la première fois dans l'ancien livre chinois Shennong Bencao Jing , ca. 100 après JC.   Il a été brièvement décrit comme suit :


- Jiegeng : Amère, non toxique, traitant principalement les douleurs thoraciques comme si elles étaient poignardées par un couteau, la plénitude abdominale, les grondements intestinaux continus et la peur : palpitations (les troubles physiques et mentaux causés par la peur).   Il pousse dans les montagnes et les vallées.

 

 

 

 

III° siècle

 

 


La racine de Platycodon a été fréquemment utilisée dans la pratique de la médecine chinoise depuis cette première description et a été incluse dans les premiers guides de formule Shanghan Lun et Jingui Yaolue (ca.220 après JC), principalement pour le traitement d'abcès.

 

 

 

V° siècle

 

 

Evêque Saint Paulin de Nole (353-431)

 

La région était réputée dès l'Antiquité par la qualité de l'airain de ses cloches. La légende populaire en fera alors le fondateur des cloches d'église occidentales modernes.

La tradition veut que ce soit saint Paulin de Nole (353-431) de la ville de Nole en Campanie (région d'Italie méridionale) dont il fut évêque, qui donna son nom aux cloches (campana). Il en conserve l'attribut.

Dans les couvents, on distinguait 5 sortes de cloches : celle du réfectoire (squilla), du cloître (cymbalum), et surtout celles du clocher (campana), et du chœur (nola).


La forme de la campanule étant en forme de clochette, les chrétiens lui donnèrent le doux nom de "campanule"

 


Dessin Sanguine et rehauts de craie blanche 
Saint Paulin de Nole (Bordeaux 353 - Nole en Italie 431)

La symbolique du dessin : "La cloche" 


 

 

 

X° siècle

 


Platycodon est toujours utilisé dans les formules pour traiter les gonflements cutanés, tels que les abcès, et est également utilisé pour le traitement des abcès intestinaux (utilisés par voie orale ou par lavement) et des abcès pulmonaires.  

 

Dans le traitement des troubles intestinaux, il est couramment utilisé dans la prescription appelée Shenling Baizhu San (formule Ginseng et Atractylodes), développée pendant la dynastie Song (environ 1000 après JC) pour traiter la diarrhée; la formule a été adoptée pour soulager de nombreux troubles inflammatoires des intestins.  

 

Enfin, on dit que le platycodon apaise un mal de gorge ou soulage l'enrouement.  


Bensky D et Gamble A, Phytothérapie chinoise: Materia Medica , 1993 rév. éd., Eastland Press, Seattle, WA.

Dong ZL et Yu SF, étude moderne et application de Materia Medica , 1990 China Ocean Press, Pékin.

Haung BS et Wang YX (compilateurs), Mille formules et mille herbes de médecine traditionnelle chinoise , 1993 Heilongjiang Education Press, Harbin.


 

 

 

XV° siècle

 

 

En Anjou, le roi René (1409-1480)  dit le 'Bon Roi René" homme d'une grande culture, fin lettré ,fait mention de la plante dans un poème décrivant un repas rustique intitulé

Les amours du bergier et de la bergeronne :


..."du sel et aussi des noisetes, et foison sauvages pommetes, des responses et des herbetes"...

 

 

 

Eloy d’Amerval (1455-1508) chantre, compositeur et poète qui décrit dans 


La grande diablerie 


..."les peines qui attendent les gourmands au séjour des réprouvés ; il leur déclare que : serfueil n’y aura, ne cresson, ne lettue aussi, ne responce "...

 

 


La salade de raiponce était un mets recherché au XV° siècle et Rabelais , classe le Raiponce (campanula rapunculus) comme un mets usité à l'époque.


 

 

 

XVI° siècle

 


1503

Eclairage des Grandes Heures Anne de Bretagne, montrant le nom latin Mella au-dessus et l'ancien nom français Responces au-dessous.

À droite, une deuxième version de l'illumination dans un livre d'heures de 1515, clairement tirée de l'original.

 

 

 

La Campanule raiponce (Campanula rapunculus), était cultivée comme légume autrefois pour ses racines charnues et ses jeunes pousses.

 

Dès le XVI° siècle elle est "améliorée" par rapport à la souche "sauvage" et plantée dans tous les potagers pour une consommation de feuilles en salade et de racines, un peu fades et gélatineuses après cuisson. Elle est progressivement supplantée par l'épinard au XVII° siècle. 

 

Rampion (Campanula rapunculus LINN.)

 

 

 

Horae ad usum Romanum,

dites Grandes Heures d'Anne de Bretagne 

Jean Bourdichon (1457-1521). Enlumineur
 

Bertonique - Betonica (Campanula medium L. = campanule carillon) -

BNF, Ms Latin 9474, 1503-1508, f°79v


 


 

Pierre de Ronsard (1524-1585) poète français 

 


..."je cueilleray, compagne de la mousse, 

la responsette à la racine douce

Et le bouton des nouveaux groiseilliers"... 

 

 

XVII° siècle

 


Jean Eudes, (1601-1680) prêtre français oratorien, 

aquarelliste français qui signait ses œuvres JEUDES, dans : 

A. Guillaumin, "Les Fleurs de Jardins", tome I, 

Fleurs de Printemps, Paul Lechevalier, 1929.

 

Les campanules (genre Campanula du latin "petite cloche") 

campanula Medium L.

 

 

 

1694 

 

Campanule

 

(Tournefort, Elemens de botanique, 3epart., section VII, genre I Campanula, p. 90). Empr. au lat. médiév. campanula proprement "petite cloche", terme de botanique aux VIII°-IX° siècle. (Fragm. mul. I, 15 ds Mittellat. W. s.v., 129, 16); l'italien campanula est déjà mentionné en 1600 par Olivier de Serres, Théâtre d'Agriculture, VI, 10 ds Hug. 

 

En 1694, Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708), botaniste français, publie son premier ouvrage, Éléments de botanique ou méthode pour connaître les plantes. 


L’esprit clair et précis qui préside à la rédaction de l’ouvrage, ainsi que la qualité des illustrations de Claude Aubriet, futur peintre du roi, a considérablement contribué au succès de la classification. Le botaniste précise dans son avertissement :


 "La méthode suivie est fondée sur la structure des fleurs et des fruits. On ne saurait s’en écarter sans se jeter dans d’étranges embarras…" 

 

Campanula Cretica, saxatilis, bellidis folio, magno flore, I R Herb 3, Anonyme.

Collection du MNHN-Paris - Direction des bibliothèques et de la documentation

 


 

Le Raiponce (Campanula rapunculus) ,

 

Salade d'automne et d'hiver était très en vogue en raison de sa racine charnue et comestible, au délicat et léger arôme de noisette, légèrement sucrée, ne laissa pas indifférentes les tables princières : 


Dans l’œuvre de François Pierre de la Varenne (1618-1678), Le cuisinier français publié en 1651. La Varenne, cuisinier du marquis d’Uxelles, faisait figurer la raiponce dans les repas d’apparat. 


 

 

XVIII° siècle

 

 

Louis de Châtillon  (1639–1734) peintre sur émail et à gouache et un graveur sur cuivre français.

Eau-forte

Campanula arvensis

Doucette

(synonyme : Legousia speculum-veneris)
 


 

 

 

Le terme de campanule, apparu dans le langage en 1704 et admis à l’Académie en 1762,

est l’adaptation française de l’italien médiéval, campanula, diminutif de campana "cloche"

 

 

1785


La Campanule à feuilles de Cochléaire (Campanula cochleariifolia), Campanule à feuilles de Cranson, Campanule fluette ou Campanule à feuilles de Raifort.


L'espèce a été décrite en premier en 1785 par le botaniste français Jean-Baptiste de Lamarck (Jean-Baptiste Pierre Antoine de Monet, chevalier de La Marck, dit Jean-Baptiste de Lamarck 1744-1829, Paris). D'abord botaniste, il se consacre ensuite à la zoologie des insectes et de vers. 


De nombreux auteurs lui ont attribué de nombreuses variétés et sous-espèces qui ne sont pas reconnues aujourd'hui. 

 

 

 

Johann Jakob Römer ou Joanne Jacobo Roemer (1763-1819) naturaliste suisse
Il dirige le jardin botanique de Zurich.  Avec Paul Usteri (1768-1831),

il fait paraître le "Magazin für die Botanik (de 1787 à 1790)", Usteri continuera, seul, par les "Annalen der Botanik" (de 1791 à 1800).

Römer fait paraître également "Genera insectorum Linnaei" et "Fabricii iconibus illustrata a Joanne Jacobo Roemer" en 1789. Il participe à la rédaction de la seizième édition de "Systema Vegetabilium".

 

1801
campanula Mollis Flora Europaea inchoata (Pl. 49)

 

 

 

Katsushika Hokusai (1760-1849)

peintre, dessinateur et graveur spécialiste de l’ukiyo-e, ainsi qu'auteur d'écrits populaires japonais surtout connu sous le nom de Hokusai ou son surnom de   "Vieux Fou de dessin".


campanules et libellule

 

 

 

XIX° siècle

 

Heinrich Gottlieb Ludwig Reichenbach (1793-1879) botaniste et un zoologiste allemand

Reichenbach, H.G.L., Iconographia botanica seu plantae criticae (1823-1832)
Iconogr. Bot. Pl. Crit.

campanula crenata - Campanula rapunculoides L. - Campanule fausse-raiponce

 

 

 

 

Heinrich Gottlieb Ludwig Reichenbach (1793-1879) botaniste et un zoologiste allemand

Reichenbach, H.G.L., Iconographia botanica seu plantae criticae (1823-1832)
Iconogr. Bot. Pl. Crit.

campanula glomerata

 

 

 

Heinrich Gottlieb Ludwig Reichenbach (1793-1879) botaniste et un zoologiste allemand

Reichenbach, H.G.L., Iconographia botanica seu plantae criticae (1823-1832)
Iconogr. Bot. Pl. Crit.

178 campanula dasyanta - 179 campanula cenisia - 18 Waldsteiniana R.S.


  


 

Pierre-Joseph Redouté  (1759-1840),  peintre, graveur, éditeur et enseignant belge.


Célèbre pour ses aquarelles de fleurs, et plus particulièrement des roses, il est surnommé "le Raphaël des fleurs".

campanule clochette

 

 

Pierre-Joseph Redouté  (1759-1840),  peintre, graveur, éditeur et enseignant belge.

Campanula tomentosa

 

 

 

Emily Jane Brontë (1818-1848) poétesse et romancière britannique, 

 

La campanule

 

La campanule est la fleur la plus suave

Ondoyant dans l’air de l’été

Ses clochettes ont le suprême pouvoir

D’apaiser le souci de mon âme

 

Il y a dans la pourpre bruyère un charme

Trop violemment, tristement cher

La violette a une haleine parfumée

Mais le parfum ne peut égayer

 

***

 

The blue bell is the sweetest flower

That waves in summer air

Its blossoms have the mightiest power

To soothe my spirit’s care

 

There is a spell in purple heath

Too wildly, sadly dear

The violet has a fragrant breath

But fragrance will not cheer

 

 

 

 

Paul Parfait (1841-1881) Journaliste, Romancier, Secrétaire d'Alexandre Dumas père. 


La vie à la campagne (1861-67)


Menus Propos


..."Tant de fiel entre-t-il dans l'âme des plantes ? - Quelques-unes du moins sont susceptibles d'une amitié, qui n'a rien à envier  aux plus beaux exemples que l'antiquité nous a laissés.


- Un horticulteur, qui possédait dans son jardin de nombreux pieds du mouron délicat et aussi de la campanule à feuille de lierre (la violette de mariée des amoureux), s'aperçut que ces deux fleurs mettaient une étrange persistance à pousser côte à côte. Désireux d'approfondir le secret de cette liaison, il imagina de séparer le mouron de la plante son amie en arrachant impitoyablement un certain nombre de pieds de cette dernière espèce. Savez-vous alors ce qui arriva? C'est que, du moment où les campanules eurent disparu, les tendres fleurs du mouron, près de s'épanouir, avortèrent tristement, le vert de ses feuilles pâlit, toute la plante devint languissante  et finit par se dessécher.


A la vérité, l'expérience contraire, à savoir : le mouron délicat arraché aux campanules ses amies, ne donna qu'un résultat négatif, c'est-à-dire que les campanules ne s'en portèrent pas plus mal. Mais qu'est-ce que cela prouve, sinon que le mouron a plus de coeur que la campanule ?"...

 

 

 

Alphonse de Lamartine (1790-1869) poète, romancier, dramaturge français,

Les Confidences


Chez l’auteur, 1863 (Œuvres complètes tome 29, p. 57-85).


..."Les troupeaux réunis, on s'achemine vers la vraie montagne. Nous laissons loin derrière nous cette première gorge alpestre, où nous avions passé la matinée.

Les châtaigniers disparaissent, de petites broussailles leur succèdent ; les pentes deviennent plus rudes ; de hautes fougères les tapissent ; çà et là, les grosses campanules bleues et les digitales pourprées les drapent de leurs fleurs. Bientôt tout cela disparaît encore. Il n'y a plus que de la mousse et des pierres roulantes sur les flancs des montagnes."...

 

 

 

Émile Zola (1840-1902) écrivain et journaliste français, considéré comme le chef de file du naturalisme, c'est l'un des romanciers français les plus populaires, les plus publiés, traduits et commentés dans le monde entier.

 


1875, 

Cinquième volume de la série Les Rougon-Macquart.

La Faute de l'Abbé Mouret


..."Des campanules couraient, lançant leurs cloches bleues à toute volée, jusqu'au haut de grands asphodèles, dont la tige d'or leur servait de clocher."...

 

 

 


 

 

 

Anne Isabella, Lady Ritchie, née Thackeray (1837 -1919), écrivaine anglaise.

Miss Thackeray


La Campanule

Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 56, 1883 (p. 167-196).


...L’une des mains de Joanna était, en effet, convulsivement fermée sur une touffe d’herbes écrasées.

dit Mme Hofer en desserrant avec précaution les doigts encore glacés; une petite fleur violette.

— La campanule de Moretti, fit observer le docteur; elle a dû la saisir en tombant. Cette plante ne pousse que bien haut sur le rocher.

Un silence profond s’établit qui fut rompu par les sanglots de Nata:

— Ma chérie! ma pauvre chérie!.. Cette fleur violette... Oh! signora, vous souvenez-vous ?....

...Au dessert, le comte nous dit qu’il avait rempli depuis peu les dernières feuilles d’un herbier fort intéressant et que son ouvrage sur les campanules de montagne était terminé. Il n’avait pas trouvé moins de soixante espèces de cette fleur charmante, dont quarante dans les Alpes.

— Et toutes mes pensées étaient naturellement concentrées sur cette besogne, ajouta-t-il avec un regard singulier. Mon livre m’a coûté beaucoup de temps et de peine....

 

Anne Thackeray Ritchie, Albumen Print from Collodion negative, May 1870

 

 

 

Antoine Eugène Genoud dit l’abbé de Genoude (1792-1849) séminariste, professeur de droit au lycée Bonaparte et élu Député de la Haute-Garonne.

 

1842


La divinité de Jésus-Christ - Volume 1


..."Je revois la Grande-Chartreuse, la prairie qui l'entoure, la chapelle de Saint-Bruno, en jetant les yeux sur ces campanules blanches que j'ai cueillies à la porte du couvent."... 

Entrée du monastère de la Grande Chartreuse

 

 

 

 

Otto Wilhelm Thomé  (1840–1925)  botaniste allemand qui fut également célèbre en tant qu'illustrateur en publiant son ouvrage illustré :

 
Flora von Deutschland, Österreich und der Schweiz in Wort und Bild für Schule und Haus (Flore d'Allemagne, d'Autriche et de Suisse en texte et en image pour l'école et la maison) 


1885


Familia Campanulaceae 

Illustration campanula Legousia speculum-veneris et Lobelia dortmanna

 

 

 

Otto Wilhelm Thomé  (1840–1925)  botaniste allemand qui fut également célèbre en tant qu'illustrateur en publiant son ouvrage illustré :

 
Flora von Deutschland, Österreich und der Schweiz in Wort und Bild für Schule und Haus (Flore d'Allemagne, d'Autriche et de Suisse en texte et en image pour l'école et la maison) 


1885


Familia Campanulaceae 

Illustration Campanula patula

 

 

 

Paul Verlaine (1844-1896) poète français

Pantoum négligé

 


Trois petits pâtés, ma chemise brûle.

 

...Ma cousine est blonde, elle a nom Ursule,

On dirait d'un cher glaïeul sur les eaux.

Vivent le muguet et la campanule !

Dodo, l'enfant do, chantez, doux fuseaux.

 

Que n'émigrons-nous vers les Palaiseaux !

Trois petits pâtés, un point et virgule;

On dirait d'un cher glaïeul sur les eaux.

Vivent le muguet et la campanule !...
 

 

 

 

19° siècle

Une boîte vintage d'allumettes écossaises Bluebell 
fabriquées par Bryant et May Ltd à Glasgow

Scottish Blue Bell Matches A

 

 

 

Revue Horticole

Fleur Campanule de Sibérie Décoration Lithographie XIXe

 

 

 

Emile Gallé (1846-1904) le Maître-Verrier exceptionnel de l'Art Nouveau


Emile Gallé était un poète, un savant, un industriel, un humaniste, mais surtout un génie. Toute sa vie, il l’a consacra à comprendre et créer à travers la matière : la céramique, le bois et le verre.


"Campanules"


Vase Gallé en verre double de forme balustre à piédouche circulaire et col épaulé et ourlé.


Décor gravé en réserve brillante de feuilles et de fleurs de campanules de couleur violet-mauve et bleu nuancés sur un fond jaune et blanc-gris nuancé.

 


 

Emile Gallé 


"Campanules"

Vase Gallé cylindrique à base aplatie. Epreuve de tirage industriel réalisée en verre doublé sur fond vert nuancé jaune. Décor de campanules gravé en camée à l'acide. Signé.


 

 

 

1881  


Ecole Allemande German School

Campanule de Zois (Campanula Zoysii)

Cultures

Lithographie couleur  ( colour lithograph)

 

 

 

Anna de Noailles (1876-1933) poétesse et romancière française d'origine roumaine 


 

Les saisons et l'amour


Le gazon soleilleux est plein

De campanules violettes,

Le jour las et brûlé halette

Et pend aux ailes des moulins.

 


 

 


Anna de Noailles (1876-1933) poétesse et romancière française d'origine roumaine.

 
1876 


Anna de Noailles viendra rendre visite à Pupetières à sa belle-sœur  Elisabeth de Noailles qui avait épousé le marquis Wilfrid de Virieu.


Dans le Vallon de Pupetières elle marchera dans les pas de Lamartine, 100 ans après.


Elle y trouvera l’inspiration de ce beau moment de poésie.

 

Les Eblouissements.

 

...

Le Vallon de Lamartine

 

...Petites cloches insensées,

Ô campanules renversées,

Fleurs au pistil mélodieux,

Il n’est plus de cieux et de dieux.

Vous n’êtes qu’une blanche cendre

Qui sur la terre va descendre,

Vous n’êtes dans mon cœur d’été

Qu’un peu plus d’âpre volupté,

Qu’une plus profonde antienne

Dans mon âme dionysienne,

Qu’un choc de cymbales d’argent.

Sur mon désir brusque et changeant.

Et buvant vos ondes sonores

Je m’enivre d’amour encore...

...

 

 

 

Albert Samain (1858-1900) - poète français

 

Invitation


...Le lac est vert, le lac est bleu ;

Voici tinter le couvre-feu.

Sonnez l'heure aux ondins, petites campanules....

 

 

François Coppée (1842-1908) - poète français


Recueil : Les mois (1878).

 

Mois d'août.

 

..."Par les branches désordonnées

Le coin d'étang est abrité,

Et là poussent en liberté

Campanules et graminées."...


 

 

 

XX° siècle

 

 

Marie Dauguet (1860-1942) est une poète française.


Extrait du poème "Printemps "

source : "Anthologie des poètes français contemporains"

 B. Walch, Paris Ch. Delagrave Éditeur, 1906



 

Campanule

 

...


Je suis le vent qui roule, et je m’entends bruire  

Parmi le vol agile et bleu des libellules ;

Au visage des eaux, j’ai vu mes yeux reluire

Et mon sang a teinté les roses campanules,

 

Pendant que de la sève en moi se coagule.

Je parle avec l’écho et vogue à l’unisson

Des traînantes rumeurs que le bois dissimule,

Et je m’épanouis aux primes floraisons.

 

 

 

Sigismund Christian Hubert Goetze (britannique, 1866 – 1939)

Portrait de Guyon Philipson - 

Harebells (Les campanules)


 

 

 

Raymond Roussel (1877-1933) écrivain, dramaturge et poète français.


Roman 1913


Locus solus 


... "Promenant tour à tour les deux légers objets à travers les cônes de lumière créés, aux sons des Campanules d’Écosse, par un émeraud vivant, Canterel, à l’aide de sa loupe, vit que, doué d’une transparence particulière dont jouissaient d’ailleurs maints autres corps déjà essayés, l’hémisphère supérieur ne troublait en rien la figure, aussi insoucieusement immuable qu’un rais de soleil où l’on agite une lame de verre"... 


 

 

 

1922

Henri Pourrat (1887 -1959) écrivain français.


Gaspard des montagnes 


Là-bas, (...), se levaient les monts du Forez que le temps faisait d'un bleu de campanule ou d'un bleu d'aconit. 


 

 

 

1938


Roger Toulouse (1918-1994) peintre et sculpteur français, également poète et illustrateur.
jardin du peintre


campanules

 


 

1938


Roger Toulouse (1918-1994) peintre et sculpteur français, également poète et illustrateur.
jardin du peintre

 

le bouquet Hémérocalles et campanules

 

 

 

En 1946 


La Campanule raiponce (Campanula rapunculus), était encore au catalogue Vilmorin-Andrieux. Les feuilles étaient utilisées en salade et les racines étaient soit râpées crues en salade, soit cuites à l'eau.
 

 

 

 

Louis Aragon (1897-1982) - poète français

Recueil : Le Roman inachevé (1956).


L'Etrangère

extrait : 


..."Celle-ci parla vite vite

De l'odeur des magnolias,

Sa robe tomba tout de suite

Quand ma hâte la délia.

En ce temps-là, j'étais crédule

Un mot m'était promission,

Et je prenais les campanules

Pour des fleurs de la passion."...

 

 

 

Cicely Mary Barker (1895-1973), illustratrice britannique connue pour ses illustrations de fées et de fleurs.

 


La fée de la cloche de Canterbury

 

Des cloches qui sonnent d'anciennes tours -

Canterbury Bells -

Donnez leur nom aux fleurs d'été -

Canterbury Bells!

Les fées des fleurs, en jouant,

savent-elles ce que disent ces grandes cloches ?

Fée, dans ton chapeau violet,

petite fée, dis-nous ça !

 

"Je ne sais rien de cloches dans les tours -

Canterbury Bells !

Les miennes sont des fleurs roses ou violettes -

Canterbury Bells !

Quand je les fais tous balancer,

Quelque chose aussi, disent mes cloches ;

Tu ne les entends pas - ding-dong-ding -

appeler les fées à chanter ?

 


 

Françoise-Elisabeth Lallemand (1951)

Artiste peintre aquarelliste 

Prairie de campanules et de linnées boréales.

 


 

The Ames Brothers - My Bonnie Lassie (1953).


(Written by Roy C. Bennett - Sid Tepper - Marion Mc Clurg)

From The Scottish Tune "Scotland The Brave"

 

  ..."Dans mon coeur les tambours battent,

  et j’entends les cornemuses rugir,

  Ma jolie bien-aimée arrive de par delà la mer.

  Elle apporte mon coeur avec elle,

  J’entends les clochettes des campanules carillonner,

  Bientôt nous convolerons dans les Highlands,

  Ma bien-aimée et moi."...
 


 

Illustrations fleurs animées - 

Judy Mastrangelo (1944) 

campanule


 

 

 

Scott Douglas Cunningham (1956-1993) auteur américain

1985


Encyclopédie des plantes magiques, éditions AdA, 2009.

- Encyclopedia of Magical Herbs (ISBN 0-875-42122-9)

Utilisation magique


A propos des vertus de la campanule gantelée

... Un, bouquet de campanules gantelées en pleine floraison, porté au bout d'un long bâton autorisait celui qui le tenait à assommer, égorger ses voisins,à se déclarer l'ennemi de tout venant...

 

Cette déclaration de guerre était codifiée : il fallait que les tiges de la campanule soie,nt, tressées, et les rameaux devaient avoir toutes leurs feuilles ; il ne devait pas y avoir plus de six fleurs par tige. On brandissait ce bouquet en vociférant un flot d'injures aux personnes que l'on voulait attaquer...C'était à qui se signalerait sous le drapeau de la campanules, par les massacres les plus féroces.


... Cette cruelle destination firent proscrire la plante... Il fallut attendre la renaissance pour que enfin réhabilitée, elle fasse sa réapparition comme plante d'ornement, dédouanée sous le sobriquet "de gants de Notre Dame".
Si vous parvenez à retourner un doigt de campanule sans le déchirer, ni l'abîmer, vous obtiendrez très vraisemblablement les faveurs de celui ou de celle que vos aimez.

 

Si vous attendez une grosse entrée d'argent, et qu'elle tarde, à cause de divers obstacles, cueillez une campanule gantelée au lever du soleil en récitant : "campanule, campanule, fais de moi, avant la nuit l'égal d'un roi." Et placez aussitôt la grappe florale entière dans votre chaussure. Attendez-vous à ce que beaucoup de "choses" se passent, avant le coucher du soleil...


Quiconque porte une campanule sur soi est contraint de dire la vérité sur tout.


Au Tyrol, lorsqu'un enfant est soupçonné de ne pas dire la vérité, on lui bourre les poches de campanules ; le gamin se trouble, fond vite en larmes et avoue son mensonge.


 

 

 

Yves Paccalet (1945), 

L'Odeur du soleil dans l'herbe

(Éditions Robert Laffont S. A., 1992) 

 

10 juillet
(Fontaine-la-Verte)
..."J'aiguise mes regards sur les corolles des campanules étalées. Rien n'est minutieux comme ces vasques délicates cinq fois dentées, où plusieurs violets se fondent.  Le soleil les amalgame parfois dans son four à photons. A d'autres moments, les pétales acquièrent une étonnante épaisseur : on y voit gonfler des nervures, battre des flux de sève.

  L'esprit et la chair, Krishna ou Jésus sont des campanules."...


 

 

 

Paru en 1992, 


Louis Pouliquen


Le temps des campanules


Ce premier livre de Louis Pouliquen est le récit d'une enfance au pays des enclos, dans un milieu rural traditionnel encore empreint d'une réelle poésie, celle des chemins creux, des fêtes de village, de la solidarité générationnelle, d'un quotidien rythmé par les saisons. 


..." Comme au jour du pardon, après le déjeuner, les parents font le tour des lieux avec les invités. Ils retrouvent les chaumes après les moissons, les mêmes arbres, les mêmes chemins familiers, les mêmes maisons et jusqu'à l'horizon les mêmes clochers. Dans ce monde qu'ils ont quitté, rien n'a bougé et cette pérennité me paraît dans l'ordre des choses et me convient. Mais la guerre a bouleversé ce décor d'éternité. Avec elle ont pris fin le temps des campanules et mon rêve d'enfant."...

 

 

 

Anne Cotterill (1933-2010)

Campanules


 

 

 

XXI° siècle

 

 

par Ray78 - les poetes.net

 

Les campanules.

 

Les campanules 

Se balancent au vent

Flexibles élégantes et légères

Sur de hautes tiges

Fines comme des traits de  plume.

 


Elles sont arrivées du ciel 

Et se sont installées 

Par surprise dans le jardin 

Comme les cloches venant de Rome. 

 


Campanules clochettes muettes 

Qui chantent en dansant 

La grâce est leur langage 

La délicatesse leur apanage.

 


Ah la quiétude des campanules 

Raffinées et coquettes

Fragiles et discrètes 

Dans leurs adorables cupules.  

 


Tes corolles dessinées 

D’une main de maitre 

Font la beauté naître 

Dans la nature innée.

 


Campanule 

Découverte au jardin

En plein mois de mai

Chaque printemps

je t’attendrai désormais

Nonobstant le temps

De mon cœur badin.

 


Les campanules 

Se balancent au vent

Flexibles élégantes et légères

Sur de hautes tiges

Fines comme des traits de  plume.

 

 

 

2008


Daniel Arsand, Des amants, 


..."Voici une pie grièche et voici un loriot, voilà la campanule et voilà la bourrache. —"...

 

 

2014

Christian Bobin (1951)

 
Recueil: La grande vie (2014)
Editions: Folio

..."Le bleu des clochettes des campanules
m’a mis K.O."...

 

 

 


2015


Belinda Bauer, Cadavre 19, 


traduit de l’anglais par Christine Rimoldy, 10/18, 2015, page 101.)


..."Si l’homme ressemble un peu à mon père, la femme n’est pas ma mère — ça, c’est sûr, bien qu’elle se comporte comme telle quand elle vient me voir tous les jours : elle me caresse la main, m’embrasse les cheveux, me masse les pieds en suivant les instructions du physiothérapeute, et dispose des campanules et des anémones dans une cruche qu’elle a apportée ici. —"...


 

 

 

The bluebell killer 

est le deuxième des mystères de l'inspecteur-détective Jack Dawes

de Frances Lloyd.  (2019)


 

 

 

Les Bluebell Girls

deuxième livre de la série Lake Summers (2020)

par Barbara Josselsohn 


Trois générations. Un été qui va tout changer.


 

 

 

 

Langage de la campanule

 

Symbole du désir de plaire, la campanule sonne l'arrivée de la belle saison.
 "Je suis patiente " dit-elle, "mon amour est fidèle, vivons en harmonie... "

 

La campanule (floraison au printemps)

 

est le symbole d’une déclaration d’amour mais suivant sa couleur elle peut aussi être un symbole d’amitié.

Le nombre de fleurs reflète la mesure ou la démesure de vos avances.

Enfin, offrez une seule campanule à une femme — et discrètement — : 
elle comprendra que vous désirez la voir avant la tombée du jour.


 

 

La campanule bleue : 

est le symbole des sentiments d’amitié, un signe d’attachement et de gratitude.


"Merci d'être là pour moi"

"Je serai toujours là pour toi" 

"Votre présence me réconforte"

 

 

 

La campanule rose :

symbolise la joie et le bonheur


"je ferai de mon mieux pour te rendre heureux"

"Tu es ma joie et mon bonheur"


 

 


La campanule rouge  :

fleur des obstinés amoureux (après un refus)

 

"je me permets d'insister malgré votre refus."

 

 

 

Une campanule bleu-violet  :

symbolise la douleur 


"pourquoi me faire souffrir ?".

 

 

 

Une campanule blanche

symbolise la fragilité, la tendresse, la douceur 


"je pense à vous avec tendresse"


 

 

Folklore


La tradition veut que si l’on arrive à tourner une campanule à l’envers sans l’endommager ou la briser, on réussira à gagner le cœur de la personne qu’on aime.

.
Une légende affirme que quiconque porte une fleur de campanule sur lui ne peut s’empêcher de dire la vérité.

 

 

 

Parc et jardins

 

Tentokuin, le temple des fleurs


Un jardin unique


Ce jardin a été aménagé à la fin du XVIè siècle, durant la période Momoyama. Il tient une place tellement importante, que le Tentokuin est souvent surnommé "Le temple des fleurs" ! Dans ce petit jardin, nul graviers, mais de la mousse qui couvre le sol et quelques pierres rondes disposées ça et là. Des arbres (pins et feuillus) ferment la perspective aux deux extrémités.


À la belle saison, de délicates fleurs violettes et blanches, en forme de cloches - des campanules - éclosent parmi la mousse, faisant naitre un parterre coloré dans tout le jardin. Les visiteurs viennent nombreux pour photographier ces fleurs si particulières et caractéristiques du lieu. 


Une des fenêtres du temple est elle-même en forme de cloche et incarne la photo emblématique du temple. Derrière elle, une lanterne de pierre complète la perspective, ainsi qu'un érable rouge durant l'automne. Les meilleurs périodes pour visiter le temple sont l'automne, pour voir les érables, mais aussi le début de l'été, pour être sûr d'y admirer la floraison des campanules. Durant ces périodes, le temple organise d'ailleurs des admissions spéciales comprenant un déjeuner végétarien.


 

 

 

Timbres poste 

campanule

 

 

Timbre campanule persicifolia - Islande - 2015

 

 

Timbre campanule chamissonis - Japon

 

 

Timbre campanule persicifolia - Moldavie - 2009

 

 

Timbre campanule persicifolia - Roumanie 1967

 

 

Timbre  campanule cochléarifolia- Principauté Andorre - 2000

 

 

Timbre campanule macrorhiza- Monaco - 2018

 

 

Timbre campanule - Finlande - 1998


 

 

 

Contes et légendes

 

Editions Gründ,

Dans la collection de contes et légendes du monde entier, 

volume consacré exclusivement aux fleurs qui s'intitule en français Les plus belles légendes de fleurs (1992 tant pour l'édition originale que pour l'édition française).

Le texte original est de Vratislav Stovicek et l'adaptation française de Dagmar Doppia.

L'ouvrage est conçu comme une réunion de fleurs qui se racontent les unes après les autres leur histoire ; la Campanule raconte ainsi la sienne dans un conte estonien intitulé :

 

 

"La Clochette du chat" :

 

    Des amoureux se blottissaient tendrement l'un contre l'autre dans un vase de cristal taillé. Le jeune homme élancé agitait sa clochette d'un bleu éclatant, la jeune fille lui donnait gaiement la réplique avec son grelot blanc. Ils discutaient à qui mieux mieux en s'amusant au jeu des devinettes.

"Je donne ma langue au chat", se rendit la belle.     

"Quelle est la réponse ?"

"Le bal des souris dans une vieille lèche-frite", répondit le jeune homme, et il continua l'histoire, sans se faire prier :

 

    Toute l'élite de la société des souris s'y était donné rendez-vous ce jour-là. On n'avait encore jamais vu une fête pareille. Aujourd'hui encore toutes les souris en parlent, vous n'avez qu'à le leur demander. De jeunes souriceaux élégants en veste de velours, des demoiselles à la fourrure plus douce que celle de l'hermine, des rats bien nourris, aux moustaches hérissées, tout ce beau monde mangeait, buvait, festoyait, dansait et s'amusait jusqu'à ce que leurs queues en tremblassent. En plein milieu de la fête surgit le chat aux pattes de velours. Il se prépara à bondir, s'éclairant de ses yeux verts, et hop ! il attrapa une souris dans ses griffes. Les autres s'égaillèrent comme ne nuée de moineaux, se glissant dans le moindre petit trou à leur portée.

 

    Elles se tinrent coites, tremblant de peur et gémissant doucement mais, bientôt, leurs ventres les rappelèrent à l'ordre. Le mâle le plus ancien convoqua une assemblée des souris dans une galerie souterraine.

 

    "Personne n'ose mettre le nez dehors", dit le vieux rusé. "Si nous n'arrivons pas à tromper le chat, nous finirons dans son ventre ou nous mourrons de faim. Réfléchissez pour trouver une solution."

 

    Un bon conseil vaut de l'or. Les souris réfléchirent, cherchèrent des idées, mais sans résultat. Une grand-mère prit alors la parole.

 

    "Ça y est, j'ai trouvé, mes enfants ! Nous allons réunir toutes nos richesses, que nous remettrons au fondeur de cloches pour qu'il nous fabrique une clochette. Nous l'accrocherons au cou du chat et, chaque fois qu'il voudra s'approcher de nous en rampant, la clochette nous préviendra, si bien que nous pourrons nous sauver à temps. Ainsi, nous aurons raison du chat aux pattes de velours !"

 

    Toutes les souris en liesse se mirent au travail. Elles attelèrent douze paires de petites souris blanches à une vieille cuillère qu'elles chargèrent de tous leurs trésors : un morceau de fromage, un grain d'avoine, une vieille semelle, une bougie en graisse de bœuf, un croûton de pain et toutes sortes de bonnes choses encore. Et, fouette, cocher ! L'attelage emprunta les galeries les plus secrètes pour se rendre chez le fondeur de cloches. Celui-ci resta bouche bée devant ces "richesses", mais il ne renvoya pas les petites souris. Il fit fondre le métal, tout en attisant son feu, et tout en attisant son feu, il coula le métal dans le moule, et voilà ! La clochette était splendide. Elle tintinnabulait comme un grelot. "De quelle couleur la voulez-vous ? " s'enquit le fondeur. Les souris optèrent pour le bleu, trouvant qu'il irait à merveille au chat noir. Le fondeur trempa la clochette qui vira au bleu. Les petites souris purent reprendre le chemin du retour, le cœur léger.

 

    "Nous sommes sauvées !" se félicitèrent-elles, une fois réunies. "Le chat ne pourra plus nous surprendre. Il ne nous reste plus qu'à lui suspendre la clochette autour du cou."

 

    Et c'est là que le bât blessait ! Personne ne voulait affronter le matou. Les souris se regardaient, interdites. Bien malin qui trouverait une solution ! La vieille grand-mère s'y hasarda quand même :

 

    "Chargeons-en le plus courageux d'entre nous ! "

 

    "Quelle idée ! " se défendit celui qui, pourtant, faisait toujours montre de sa bravoure. "J'ai peur de ma propre queue. Que le plus fort d'entre nous y aille ! "

 

    "Qui dit que je suis le plus fort ? " s'indigna l'hercule de foire. "je n'arrive même pas à tordre un poil de souris. Ma propre femme me donne une correction quand bon lui chante. Envoyons le plus malin d'entre nous ! "

 

    "Pas question ! " protesta le futé en cause. "Je n'ai pas inventé la poudre, vous savez. Il m'arrive de confondre ma patte gauche et ma patte droite, et de ne pas reconnaître le fromage du lard. Mais le plus bête d'entre nous pourrait faire l'affaire ! "

 

    Aucune des souris n'était bête au point d'affronter le matou Patte-de-Velours. En fin de compte, elles se dispersèrent dan le monde entier, oubliant la belle clochette dans une clairière. Un jour, une petite fée l'y trouva. Elle l'accrocha sur une tige de fleur nue et la fit carillonner gaiement avant de continuer à vaquer à ses occupations.

 

    "Et maintenant, vous savez comment la campanule fit son apparition parmi les fleurs des champs", conclut le jeune homme.

Il s'inclina, en carillonnant doucement. Driling, driling, driling ! fit la clochette."

 

 

 

Raiponce (en allemand : Rapunzel)

est un conte populaire allemand qui figure parmi ceux recueillis par les frères Grimm dans le premier volume de Contes de l'enfance et du foyer (Kinder- und Hausmärchen, 1812, no KHM 12).
 

 

 

Campanule Raiponce

 

Il était une fois un mari et sa femme qui avaient depuis longtemps désiré avoir un enfant, quand enfin la femme fut dans l'espérance et pensa que le Bon Dieu avait bien voulu accomplir son vœu le plus cher. Sur le derrière de leur maison, ils avaient une petite fenêtre qui donnait sur un magnifique jardin où poussaient les plantes et les fleurs les plus belles ; mais il était entouré d'un haut mur, et nul n'osait s'aventurer à l'intérieur parce qu'il appartenait à une sorcière douée d'un grand pouvoir et que tout le monde craignait.


- Un jour donc que la femme se tenait à cette fenêtre et admirait le jardin en dessous, elle vit un parterre planté de superbes campanules raiponces avec des rosettes de feuilles si vertes et si luisantes, si fraîches et si appétissantes, que l'eau lui en vint à la bouche et qu'elle rêva d'en manger une bonne salade. Cette envie qu'elle en avait ne faisait que croître et grandir de jour en jour ; mais comme elle savait aussi qu'elle ne pourrait pas en avoir, elle tomba en mélancolie et commença à dépérir, maigrissant et pâlissant toujours plus. En la voyant si fatiguée, son mari s'inquiéta et lui demanda : Mais que t'arrive-t-il donc, ma chère femme ?


- Ah ! Lui répondit-elle, je vais mourir si je ne peux pas manger des Raiponces du jardin de derrière chez nous ! Le mari aimait fort sa femme et pensa plutôt que de la laisser mourir, je lui apporterai de ces raiponces, quoi qu'il puisse m'en coûter !" Le jour même, après le crépuscule, il escalada le mur du jardin de la sorcière, y prit en toute hâte, une pleine main de raiponces qu'il rapporta à son épouse. La femme s'en prépara immédiatement une salade, qu'elle mangea avec une grande avidité. Mais c'était si bon et cela lui avait tellement plu que le lendemain, au lieu que son envie fut satisfaite, elle avait triplé.


- Et pour la calmer, il fallut absolument que son mari retournât encore une fois dans le jardin. Au crépuscule, donc, il fit comme la veille, mais quand il sauta du mur dans le jardin, il se figea d'effroi, car la sorcière était devant lui ! Quelle audace de t'introduire dans mon jardin comme un voleur, lui dit-elle avec un regard furibond, et de venir me voler mes Raiponces ! Tu vas voir ce qu'il va t'en coûter !


- Oh ! Supplia-t-il, ne voulez-vous pas user de clémence et préférer miséricorde à justice ? Si je l'ai fait, si je me suis décidé à faire, c'est que j'étais forcé : ma femme a vu vos raiponces par notre petite fenêtre, et elle a été prise d'une telle envie d'en manger qu'elle serait morte si elle n'en avait pas eu. La sorcière fit taire sa fureur et lui dit : "Si c'est comme tu le prétends, je veux bien te permettre d'emporter autant de campanules raiponces que tu voudras, mais à une condition : c'est que tu me donnes l'enfant que ta femme va mettre au monde. Tout ira bien pour lui et j'en prendrai soin comme une mère." Le mari, dans sa terreur, accepta tout sans discuter. Et quelques semaines plus tard, quand sa femme accoucha, la sorcière arriva aussitôt, donna à l'enfant le nom de raiponce et l'emporta avec elle.

 

- Raiponce était une fillette, et la plus belle qui fut sous le soleil.

 

Raiponce grandit et devient une fille d'une très grande beauté, dont les longs cheveux dorés et blonds sont réunis en deux tresses.

 

 

Lorsque Raiponce atteint l'âge de douze ans, la sorcière l'enferme au sommet d'une haute tour, qui n'a ni escalier ni porte, rien qu'une petite fenêtre. Lorsque la sorcière veut entrer, elle dit à Raiponce : "Raiponce, Raiponce, lance-moi ta longue chevelure". Raiponce défait alors ses nattes, les déroule à travers la fenêtre et les laisse tomber le long du mur, pour que la sorcière puisse grimper en s'y suspendant.

 

Un jour, un prince qui passe par là entend Raiponce chanter et est envoûté par le son de sa voix. Ne pouvant pénétrer dans la tour, il s'en approche cependant chaque jour pour l'écouter.

 

Voyant un jour, caché, comment la sorcière parvient à entrer dans la tour, il décide de tenter sa chance la nuit. Lorsqu'il entre enfin dans la tour, Raiponce est effrayée par l'apparition de cet inconnu, mais le prince parvient à la rassurer et lui dit qu'il est amoureux d'elle. Confiante en son amour et prête à quitter cet endroit, elle décide de partir avec lui. Elle lui demande alors d'apporter de la soie, comptant s'en servir pour pouvoir elle aussi descendre au pied de la tour.

 

Mais un jour, Raiponce parle accidentellement à la sorcière des visites du prince. Furieuse, la sorcière la punit en lui coupant les cheveux et en l'abandonnant dans une solitude désertique. Elle attache ensuite les cheveux coupés à la fenêtre pour tromper le prince lorsqu'il appellera Raiponce. Lorsque ce dernier escalade la tour, la sorcière lui annonce qu'il ne reverra jamais la jeune fille, puis sectionne la corde de cheveux. Le prince dégringole dans un buisson de ronces et y perd la vue. Il se met à errer aveugle pendant des années, pleurant sa bien-aimée. Il finit par arriver là où se trouvait Raiponce et leurs jumeaux.

 

Il reconnaît sa voix et s'approche d'elle. Raiponce le reconnaît aussi et vient pleurer, suspendue à son cou. Ses larmes coulent dans les yeux du prince qui recouvre aussitôt la vue. Le prince amène Raiponce dans son royaume et ils y vivent heureux, avec leurs enfants.

 

Rapunzel par Alix Berenzy


 


 


 

Chanson de Tino Rossi - Auteur Bruno Cherubini

 


..."Apercevant les campanules,

Grimpant le long d'un mur tout blanc,

Pietro vient d'arrêter sa mule,

Seul il avance tout tremblant :

Chi va piano, piano, piano, piano,"...
 


 

 

Ancienne chanson populaire


 

Les Mulets :

 

Grimpant sans peur

Vers la montagne aride,

Mulets et muletiers

Frappent le sol des sentiers.

 

Petites campanules

Qui tintez au cou des mules,

Partout vous portez la vie et la gaîté.

 

Vaillants mulets

Qui balancez la tête,

Que vos grands yeux sont doux

Quand vous passez près de nous.

 

Petites campanules

Qui tintez au cou des mules,

Partout vous portez la vie et la gaîté.

 

Longtemps j'entends

Ce carillon qui passe,

Et puis dans le lointain,

Ce chant s'apaise et s'éteint.

 

Petites campanules

Qui tintez au cou des mules,

Partout vous portez la vie et la gaîté.

 

Dujardin Karel (1622/1626-1678), aquafortiste - le mulet aux clochettes

 

Hervé CRISTIANI - Campanules
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24 avril 2021 6 24 /04 /avril /2021 21:13

 

 

Mythologie grecque

 

La jacinthe

 

 

 

La jacinthe est très décorative et parfumée, avec des fleurs cireuses qui s'ouvrent en étoiles, petites clochettes simples ou doubles se répartissant régulièrement tout autour de la tige et dégageant un parfum enivrant.

 

C'est une palette unique de couleurs et de teintes pastel, bleu, violet, blanc, carmin, rose, abricot, et jaune,  qui dessinent la forme étoilée de ses pétalesElle peut porter jusqu'à quarante fleurs, sur une épaisse tige simple entourée de feuilles rubanées, à nervures parallèles vert clair.

 


..."La jacinthe est la fleur la plus douce... 

Que les vagues dans l'air d'été "... 


Emily Brontë (1818 - 1848) poétesse et romancière britannique,
extrait du poème "The Bluebell"
 


 

 

 

 

La jacinthe est une plante à bulbe, appartenant au genre Hyacinthus et à la famille des Hyacinthacées (autrefois classées dans la grande famille des Liliacées). La jacinthe est originaire des régions méditerranéennes notamment la Turquie, du Moyen-Orient et d’Asie centrale.


Le nom vient de la mythologie grecque : Hyacinthe fut tué accidentellement par le dieu Apollon, celui-ci transforma alors les gouttes de sang en fleurs (jacinthes).


La fleur "jacinthe" s'est trouvée sous les formes iacinthe (1549), jacynthe, jacinte, jacinthe (1694), jacinthe, jacynthe (1718), jacinthe, jacinte (1762), jacinthe (1835). 


La jacinthe appartient  à la famille des Hyacinthacées. 


Ce sont des plantes monoïques à fécondation entomophile.


Simples à cultiver, les jacinthes sont  très jolies dans le jardin.  A partir de janvier, les pots de bulbes prêts à fleurir, peuvent être placés sur un balcon ou une terrasse.


La floraison, intervient au cours du printemps. Les bulbes peuvent être forcés en serre (traitement thermique des bulbes) de telle sorte que la floraison intervient alors pour les fêtes de Noël. 


 

 

 

Famille des Pontederiaceae


La jacinthe d'eau - camalote - (Eichhornia crassipes) 


Grande Plante aquatique des rivières, canaux et lacs des régions tropicales, originaire d'Amérique du Sud certainement de la cuvette amazonienne et des grands lacs et marais de la région du Pantanal dans l'ouest du Brésil.  
 

La jacinthe d'eau (Eichhornia crassipes) aux belles fleurs pourpres à violettes, a été transportée depuis plus d’un siècle sur toute la planète pour son intérêt horticole dans les bassins extérieurs. 
Cette dispersion volontaire a fait de cette espèce l’une des plus envahissantes au monde, causant des dégradations de la diversité biologique et des dommages aux usages dans les très nombreux milieux aquatiques colonisés.


 

 

 

Famille des Asparagacées 

 

Jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta) -  scille - scilla - Jacinthe sauvage - Endymion nutans  

...La jacinthe des bois était autrefois nommée Endymion,

Dans la mythologie grecque, Séléné, la déesse de la Lune, tomba éperdument amoureuse d'Endymion fils d'Ethlios, premier souverain d'Elide. Séléné obtient pour lui qu'il conserve sa beauté dans un sommeil éternel dans une grotte du mont Latmos en Carie...

Par ses fleurs à l’allure pendante à l’extrémité d’une hampe florale elle-même mollement penchée vers le sol, la jacinthe des bois peut donner l’impression d’être endormie !

et du latin nutans : penché.


Les scilles (Scilla) ou jacinthes des bois sont des fleurs printanières de sous-bois où elle forme de vastes tapis colorés et odorants au printemps, qui se composent d'une hampe florale portant des fleurs bleu violet en forme de clochettes dentelées rappelant une étoile, du plus bel effet. Autour de cette hampe florale s'organisent des feuilles longues, fines et lisses au port retombant, qui sont semi-persistantes.

 

 

 

Jacinthe "romaine"  (Bellevalia romana) - jacinthe albulus - jacinthe romanus


Elle peut soit désigner une forme de  "parisienne" à fleur blanche naturalisée dans le sud de la France, soit une plante différente : Bellevalia romana (syn. Hyacinthus romanus). D'origine méditerranéenne elle est plus petite et porte des fleurs blanches. Elle est moins résistante au froid.


 

 

 

La jacinthe "de Pallas" - Hyacinthella 


Hyacinthella est un genre de plantes à fleurs bulbeuses, originaire de l'Europe de l'est et du sud-est jusqu'au nord de l' Iran , atteignant aussi loin au sud que la Palestine . La Turquie est le principal pays dans lequel se trouvent des espèces. 


Les espèces de Hyacinthella poussent à partir de bulbes dont les tuniques portent souvent des cristaux blancs poudreux, deux ou trois feuilles basales. Les inflorescences sont constituées de courtes  grappes, de fleurs tubulaires, chacune avec six lobes courts, dans des couleurs allant du bleu pâle au violet foncé. Elles poussent dans des habitats rocheux, comme les coteaux chauds et secs en été.


 

 

 

La scille lis-jacinthe -  jacinthe des Pyrénées - Tractema lilio-hyacinthus (L.) Speta (Syn. : Scilla lilio-hyacinthus L.), 


C'est une petite plante herbacée printanière à fleurs bleu violacé. L'épithète spécifique évoque la ressemblance de ses feuilles avec celles des jacinthes et de son bulbe avec celui des lys.


 

 

 

Le muscari  - jacinthe à grappes - jacinthe raisin

 

C'est une plante ornementale rustique originaire de la Turquie et du Caucase, de la famille des Asparagacées : elle supporte les grands froids. 

Au stade de plantule, les muscaris ne présentent qu'un seul cotylédon, ce qui le classe parmi les Monocotylédones. 

Cette plante à bulbe vivace est caractérisée par des fleurs bleues en forme de clochette, sur des tiges nues, des feuilles caduques, d'une couleur vert vif, partent de la base de la plante, formant une touffe érigée. La floraison se produit de mars à mai et dégage un parfum légèrement musqué, d'où le nom de muscari.

La Jacinthe à grappes a la capacité de se multiplier et de s'étendre toute seule grâce aux fleurs fanées tombantes. Les fleurs de Jacinthe à grappes cueillies peuvent ornementer des bouquets frais.

Le muscari est l'une des quatre plantes retrouvées dans la tombe d'un individu néandertalien, à Shanidar, un site archéologique en Irak.

 


 

 

 

Espèces et variétés de jacinthes


Les nombreuses variétés de jacinthes, hybrides pour la plupart, que l’on trouve couramment sont toutes issues de Hyacinthus orientalis.

 


Jacinthe "de Hollande"  - Grande jacinthe -  Hyacinthus orientalis; 


La Jacinthe d'Orient communément appelée simplement "jacinthe" (Hyacinthus orientalis L.) est une plante bulbeuse le plus couramment cultivée pour ses fleurs parfumées et colorées.


Au début du XX° siècle il y eut des bulbes de très petit calibre produisant une tige florale moins dense vendue sous le nom de "cynthella". Cette présentation n'est plus produite.


 

 

 

Jacinthe "parisienne" - jacinthe provincialis.


Nom ancien Hyacinthus provincialis Jord, maintenant admis comme synonyme du nom principal. Elle fleurissent plus tôt que les "hollandaises" et produisent plusieurs tiges florales par bulbe.


Les fleurs sont moins nombreuses sur une tige et peuvent être blanches, bleues ou roses, parfois doubles. Les pétales sont plus étroits que la jacinthe "de Hollande" et sont plus incurvés. En culture en pleine terre, elle se multiplie facilement pouvant former un petit tapis au fil des ans.


 

 

 

Jacinthe "multiflore" - jacinthe fairy - jacinthe festival 


Depuis quelques années sont commercialisées des jacinthes dites "multiflores"  le plus souvent bleues, roses et blanches.  Ce sont en fait des bulbes de variétés classiques. 


Produite dans les années 1940 par George van Veld par croisement entre "parisienne" et "hollandaise", elles fleurissent plus tôt que les "hollandaises" et produisent naturellement plusieurs tiges florales par bulbe avec des fleurs ressemblant aux "hollandaises" mais disposées de façon moins serrée sur la hampe et au parfum plus prononcé. En pleine terre, elle se multiplie facilement. 


 

 

 

Cultivars

 

Depuis les débuts de la sélection plusieurs milliers de cultivars ont été créés dont la plupart n'existent plus. .
On peut citer parmi les plus courants :

 

Cultivar «Delft Blue»


Violet
violet très foncé presque noir : Kronos, Amethyst, Dr Lieber, Lord Balfour, Marie, Mauve Queen

 

Bleu
bleu-violet et bleu ciel à l’intérieur : Perle brillante
bleu foncé : Indigo King, King of the Blues
bleu porcelaine : Delft Bleu, Grand Maître
bleu ciel : Bismarck, Myosotis
bleu bordé de blanc : Sky Jacket

 

Jaune
jaune d'or : Prins Hendrik, Yellow Hammer
jaune clair : City of Haarlem

 

Orange
saumonée : Gipsy Queen
orange, rose, saumon en mélange : Oranje Boven

 

Rouge
rouge vif : La Victoire
rouge rose : Jan Bos
rouge écarlate : Tubergen’s Scarlet
rouge bordeaux : Woodstock

 

Blanc
Arendse, Arentine, Carnegie, Edelweiss
ivoire : L'Innocence

 

Rose
rose vif : 'Marconi', 'Pink Pearl'
rose clair : 'Anne-Marie', 'Kronprinses', 'Lady Derby', 'La Victoire', 'Queen of the Pinks'

 

Fleurs doubles
bleues : Crystal Palace', 'General Köhler'
blanches : 'Ben Nevis', 'Madame Sophie'
rose franc : 'Pink Royal',
rose vif : 'Hollyhock' (très odorante),
rose pastel : 'Rose De Naples'

 

Les fleurs des jacinthes sont comestibles, mais ses bulbes sont toxiques

Penhars Infos Quimper - champ de jacinthes La Torche - Bretagne

 

 

Intérêt apicole 


Par sa floraison bien souvent abondante, et même si elle ne produit que des quantités modérées de pollen et de nectar, la jacinthe des bois n’est pas négligeable.

Il est vrai qu'elle produit peu de nectar ni de pollen, mais elle est très prisée par les abeilles, surtout les colonies en pleine reprise d'activité. Elles trouvent dans la fleur de la jacinthe des bois, une source de nourriture intéressante.


 

 

 

Mythologie grecque

 

Ovide (43 av. J.-C.-17 ou 18 ap. J.-C.) poète latin de l'Empire romai

Les Métamorphoses. livre X

(Trad. et notes de A.-M. Boxus et J. Poucet, Bruxelles, 2008)

 

Hyacinthe (10, 162-219)

 

Un jour, les deux jeunes gens décident de se mesurer au lancement du disque. Apollon démontra son talent et sa force en lançant un disque qui retomba sur le sol, rebondit et alla frapper mortellement Hyacinthe au visage. Malgré tous ses efforts et en dépit de son art de guérisseur, Apollon ne put le sauver. (10, 175-195)

Inconsolable, Apollon se considère responsable de la mort de son bien-aimé et, pour perpétuer sa mémoire, il annonce sa métamorphose en une fleur, ajoutant que cette fleur sera liée aussi à un autre personnage, un héros très vaillant. Aussitôt du sang d'Hyacinthe répandu sur le sol jaillit une fleur pourpre, ressemblant à un lis et portant sur ses pétales les lettres AI AI en souvenir des gémissements du dieu, lettres jugées comme funèbres. La Laconie, fière de son héros, perpétue ces souvenirs par une fête annuelle, les Hyacinthies. (10, 196-219).

 


Toi aussi, fils d'Amyclas, Phébus t'aurait installé dans l'éther,

si les destins sévères lui avaient donné le temps de t'y placer.

Dans la limite possible pourtant, tu es éternel ; chaque année,

 Le printemps chasse l'hiver, et le Bélier, les Poissons pluvieux,

chaque fois aussi, toi, tu apparais et fleuris dans le vert gazon.

Mon père t'a aimé plus que tous les autres, et Delphes,

centre du monde, fut alors privée de son dieu protecteur

quand il hantait l'Eurotas et Sparte, la ville sans remparts.

Il n'honore plus sa cithare ni ses flèches ; oubliant qui il est,

il ne refuse pas de porter tes filets, de tenir tes chiens,

Il entretient sa flamme, habitué à ta présence constante.

 

Déjà Titan avait presque atteint le milieu de sa course,

 entre crépuscule et aube, à distance égale du matin et du soir.

Ils enlèvent leurs vêtements et tout luisants de l'huile qui les enduit,

ils s'apprêtent à se mesurer au lancement d'un large disque.

Phébus, après l'avoir d'abord balancé, envoya dans les airs

le disque qui par son poids déchira les nuages sur son passage.

Après un long moment, le lourd objet retomba sur la terre ferme,

démontrant tout à la fois le talent et les forces du dieu.

Aussitôt, étourdiment, poussé par l'ardeur du jeu,

le fils du Ténare se précipite pour ramasser le disque.

Mais celui-ci rebondit sur la terre durcie qui te l'envoya

en plein visage, Hyacinthe. Le dieu, devenu aussi pâle

que l'enfant lui-même, recueille ses membres défaillants.

Tantôt il veut te ranimer, tantôt il éponge la cruelle blessure,

tantôt, à l'aide d'herbes, il cherche à retenir ta vie qui fuit.

Son art n'est d'aucun secours ; la blessure était incurable.

De même que, si quelqu'un brisait dans un jardin bien irrigué,

des plants de giroflées, de pavots ou de lis hérissés de fauves étamines,

leurs fleurs soudain fanées laisseraient retomber une tête flétrie

et, incapables de se soutenir, se tourneraient vers la terre ;

ainsi son visage mourant s'est affaissé, et privé de vigueur,

son cou même est trop lourd et retombe sur son épaule.

 

“ Tu succombes, fils d'Oebalus, frustré de ta première jeunesse ”,

dit Phébus, “ et je vois ta blessure, qui m'est un reproche.

Tu me rappelles ma douleur et mon crime ; ton trépas doit porter

une inscription de ma main ; c'est moi le responsable de ta mort.

 Pourtant, quelle est ma faute ? Peut-on en effet taxer de faute

le fait d'avoir joué, peut-on appeler faute le fait d'avoir aimé ?

Ah ! Que je voudrais rendre l'âme avec toi, comme je le mérite !

Puisque la loi du destin me l'interdit, tu seras présent en moi

éternellement, et ton nom sera sur mes lèvres fidèles à ta mémoire.

 Ma lyre, sous mes doigts, et mes chants retentiront pour toi

 et, fleur nouvelle marquée d'une inscription, tu symboliseras mes plaintes.

Viendra aussi un temps où le plus vaillant des héros

aura son nom sur les mêmes pétales et s'ajoutera à cette fleur. ”

Tandis qu' Apollon à la bouche véridique tient ces propos,

 Voici que le sang, qui avait taché l'herbe en s'écoulant sur le sol,

cessa d'être du sang et, plus brillante que la pourpre tyrienne,

une fleur éclôt, qui par sa forme ressemblerait aux lis,

si elle n'était pas pourpre et si les lis n'étaient pas argentés.

Phébus – il est en effet l'auteur de cet honneur – ne s'en tint pas là

 il grava ses propres plaintes sur les pétales, et les lettres AI AI

se lisent sur la fleur, inscription considérée comme un signe de deuil.

Et Sparte n'a pas honte d'avoir vu naître Hyacinthe,

encore honoré en notre siècle : chaque année, selon un rite ancestral,

des processions solennelles doivent célébrer les Hyacinthies.

 

Nicolas-René Jollain (1732-1804) Hyacinthe channgé en fleurs (1769)

 

 

 

 

 

Selon  d'autres versions


mythologie grecque,

 

Maurus Servius Honoratus, dit Servius, grammairien païen de la fin du IV° siècle, réputé parmi ses contemporains comme l'homme le plus instruit de sa génération en Italie ;


Zéphyr est le fils d'Astréos (ou d'Éole, le maître des Vents) et d'Éos (l'Aurore). Il est souvent mentionné en compagnie de son frère Borée, le vent du nord. C'est la personnification du vent de l'ouest ou du nord-ouest. Son équivalent romain est Favonius.

 

...Hyacinthe est un jeune homme d'une grande beauté, aimé d'Apollon et de Zéphyr. Il trouve la mort car Zéphyr était jaloux qu'Apollon fût aussi amoureux, alors il dévia le disque d'Apollon qui frappa Hyacinthe à la tempe, ce qui le tua. De son sang naît une fleur qui porte son nom. 

 

René Jallain Hyacinthe et Apollon

 

 

 

Borée littéralement "vent du nord", est le fils d'Éos (l'Aurore) et d'Astréos (le maître des vents), et le frère de Zéphyr. Il est la personnification du vent du nord, l'un des quatre vents directionnels.

 


...D'une beauté exceptionnelle, Hyacinthe est aimé d'Apollon et de Borée. Alors qu'Apollon lui apprend à lancer le disque, Borée, jaloux le dévie. Hyacinthe frappé à la tempe par le disque, meurt. De son sang naissent des fleurs qu'on appelle, d'après le nom du jeune homme, des jacinthes. Les pétales de la fleur portent le mot ΑΙ, cri de lamentation d'Apollon

 

Benjamin West (1738-1820) Mort de Hyacinthe

 

 

 

Pseudo-Apollodore - Bibliotheca - II° siècle


Bibliothèque d'Apollodore, est une compilation de mythes grecs, composée aux alentours du II° siècle. L'auteur, qui est inconnu, est communément appelé Apollodore ou Pseudo-Apollodore.


Dans la mythologie grecque,

 

Hyacinthe était un très beau prince spartiate et amoureux du dieu Apollon . La jacinthe était également admirée par le dieu du vent d'ouest Zephyrus , le dieu du vent du nord Boreas et aussi par un homme mortel nommé  l'aède thrace Thamyris . Mais Hyacinthe a choisi Apollon. Avec lui, il a visité toutes les terres sacrées d'Apollon dans le char tiré par des cygnes. Apollon lui a enseigné  l'utilisation de l'arc, de la musique et de la lyre, l'art de la prophétie et les exercices dans le gymnase. 


Un jour, Apollon lui apprenait le jeu du quoit . Ils ont décidé d'organiser une compétition amicale en se relayant pour lancer le disque. Apollon lança le premier, avec une telle force que le disque fendit les nuages ​​dans le ciel. Hyacinthe voulant impressionner Apollon,  courut derrière lui pour attraper le disque et l'impressionner. Mais lorsque le disque a touché le sol, il a rebondi, frappant la tête de Hyacinthe et le blessant mortellement. 


Alternativement, Zephyr est tenu responsable de la mort de Hyacinthe; jaloux que Hyacinthe préférait le radieux Apollon, Zephyr fit sauter le quoit d'Apollon bruyamment pour tuer Hyacinthe.


Le visage d'Apollon pâlit alors qu'il tenait son amant mourant dans ses bras. Il a utilisé toutes ses compétences médicinales, et a même essayé de donner de l' ambroisie pour guérir la blessure de Hyacinthe, mais en vain, car il ne pouvait guérir une blessure infligée par le Destin . 


Lorsque Hyacinthe mourut, Apollon a pleuré, se blâmant. Il souhaitait devenir mortel et rejoindre son amant dans la mort. Cependant, comme cela n'était pas possible, Apollon promit qu'il se souviendrait toujours de Hyacinthe dans ses chansons et la musique de sa lyre . 


Du sang répandu de Hyacinthe, il a créé une fleur, la jacinthe , et sur ses pétales inscrit les mots de désespoir, "AI AI" - "hélas". Elle était considérée par les Grecs comme la plus belle de toutes les fleurs. 

 

La Bibliotheca a déclaré que Thamyris, qui montrait des sentiments romantiques envers Hyacinthe, était le premier homme à avoir aimé un autre homme.

 

 Hyacinthe et Apollon - Ecole Italienne XVII°

 

 

 

 

1600-1100 av. J.C. -  Grèce mycénienne - 


Jacinthe (grec ancien :  Huákinthos ) est un héros divin et un amant d' Apollon de la mythologie grecque.

Son culte à Amyclae au sud-ouest de Sparte date de l'époque mycénienne. Un temenos ou sanctuaire a grandi autour de ce qui était censé être son tumulus funéraire, situé à l'époque classique aux pieds de la statue d'Apollon. Les mythes littéraires servent à le relier aux cultes locaux et à l'identifier à Apollon.

 

A cinq kilomètres au sud de Sparte, sur la colline d'Agia Kyriaki Amyclae , se trouve le sanctuaire d'Apollon Amyklaios ou le Sanctuaire d'Apollon et Hyacinth.

L’archéologue Christos Tsountas, a fait les premières fouilles du sanctuaire  en 1889/90. À Amykles Hyacinthe, le Dieu crétois-mycénien de la végétation a été adoré. Le temple d'Apollon et Hyacinthe est devenu un lieu de culte important pour les Spartiates.

 

Vue aérienne sanctuaire Apollon - Amyclae 

 

 

 

VIII° siècle av. J.C.

 


Hésiode poète grec du VIII° siècle av. J.-C.
Catalogue des femmes (en latin : Catalogus feminarum) est un poème épique partiellement perdu de la Grèce antique.


Dans le fragment 171  
restitué par Reinhold Merkelbach et Martin L. West,

Le mythe de Hyacinthe serait la plus ancienne expression littéraire connue.

 

Apollon, Hyacinthe et Amour

Gravure de Marc-Antoine Raimondi 1506 Bibliothèque nationale de France

 

 

 

 

VIIe siècle av. J.-C

 

 

Hyacinthe est un héros laconien dont le tombeau et le culte étaient situés à Amyclées près de Sparte. 

Les Hyacinthies, fête qui lui était dédiée à Amyclées, sont attestées à Cnossos et à Tylissos ainsi que dans beaucoup de cités doriennes.
 

 

 

 

V- IV° siècle avant J.C.

 


Les Hyacinthies sont des festivités religieuses spartiates, organisées à Amyclées tous les ans, en mai-juin.
Elles se tiennent en l'honneur d'Hyacinthe,

 

 

Xénophon (v. 430 av. J.C. - v. 355 av. J.C.), historien, philosophe et chef militaire de la Grèce antique, dans "Les Helléniques" (IV, 5, 11), rapporte que les Spartiates interrompent leurs campagnes pour pouvoir retourner en Laconie y participer. 

 

 

Selon Thucydide (v. 460 av. J.C. - v. 400 av. J.C.) homme politique, stratège et historien athénien, auteur de La Guerre du Péloponnèse, récit d'un conflit athéno-spartiate qui se déroula entre 431 av. J.-C. et 404 av. J.-C., écrit que lors de la paix de Nicias, Athènes, pour montrer à Sparte sa bonne volonté, promet d'assister aux Hyacinthies.

 

 

 

Euripide (vers 480 - 406 avant J.-C. ) un des trois grands tragiques de l'Athènes classique, avec Eschyle et Sophocle. 

 

Hélène, tragédie grecque :


est le plus ancien texte connu à rapporter le mythe de Hyacinthe.


..."Peut-être trouveras-tu sur les rives du fleuve les prêtresses des Leucippides ; peut-être, devant le temple de Pallas, te mêleras-tu aux danses sacrées auxquelles tu es depuis longtemps étrangère, pour célébrer les fêtes nocturnes d'Hyacinte, qui fut atteint d'un disque lancé par la main d'Apollon."...

 

 


Selon Paléphatos ou en latin Palaephatus (Palaíphatos) auteur grec du IV° 
La mort de Hyacinthe et la naissance d'une fleur du même nom n'est attestée qu'à la fin Ve siècle av. J.-C. : sa plus ancienne mention connue se trouve dans "Les Histoires incroyables." 

 

Selon  Maurus Servius Honoratus, dit Servius, fin  du IV° siècle, grammairien païen
... Alors qu'Apollon lui apprend à lancer le disque, Borée, jaloux le dévie. Hyacinthe frappé à la tempe par le disque, meurt. De son sang naissent des fleurs.....



 

 

 

II° siècle av. J.C.

 


Pseudo-Apollodore, parfois nommé Apollodore le Mythographe,(II° s) nom donné à l'auteur de la Bibliothèque, anciennement attribué à Apollodore d'Athènes, offre une version différente de Hyacinthe : l'aède thrace Thamyris s'éprend de Hyacinthe, donnant ainsi naissance à la pédérastie. La version apollodorienne rejoint ensuite la version commune : Hyacinthe est aimé d'Apollon et tué accidentellement par lui, au cours d'un jeu de disque.

 

 

Pausanias dit le Périégète (v. 115-v.180),  géographe et voyageur de l'Antiquité, auteur d'une Description de la Grèce ou Périégèse. 
écrit que lors des Hyacinthies, les spartiates concluent un jour une trêve dans les campagnes guerrières.

 

 

 

I° siècle av. J.C.

 

 

Terme d'antiquité :

 

Hyacinthe est aussi une pierre précieuse rouge à brun


On dit aussi hyacinthe pour l'Étoffe couleur de cette pierre.

 

de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Exode, XXV, 4

..."De l'hyacinthe, de la pourpre, de l'écarlate teinte deux fois"...

 

de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans ib. Nomb. IV, 11

..."Ils envelopperont aussi l'autel d'or d'un drap d'hyacinthe, ils étendront par-dessus une couverture de peaux violettes"...
 

 

 

 

Virgile, en latin Publius Vergilius Maro (70 av. J.-C. - 19 av. J.-C.),  poète latin contemporain de la fin de la République romaine et du début du règne de l'empereur Auguste.


- Dans son ouvrage "les Géorgiques "


Chant IV, v. 180 sq., traduction de M. Rat, 1932)...


...“les abeilles butinent, de çà de là, sur le daphné (= laurier) et le safran rougeâtre et le tilleul onctueux, et les sombres hyacinthes.” ...

 

 


- Dans son ouvrage "Les Dyonisiaques"

 

Les pétales ouvragés de la fleur qui poussa à l’endroit de sa mort symbolisent les lamentations d’Apollon :

"à profusion, sur les savants pétales chers à Phébus (Apollon), chatoient les lettres végétales des jacinthes plaintives".

 

 

Chez Ovide (43 av. J.-C.-17 ou 18 ap. J.-C.) poète latin de l'Empire romain. 


Les Métamorphoses. livre X

Hyacinthe et Apollon

Le disque rebondit sur un rocher avant le frapper Hyacinthe à la tête. 


 

 

 

I° siècle

 


Pline l’Ancien (en latin Gaius Plinius Secundus 23 - 79 apr. J.-C.) écrivain et naturaliste romain du I° siècle, auteur d'une monumentale encyclopédie intitulée Histoire naturelle (vers 77).

Histoire Naturelle, Livre 21, chapitre XCVII, 1, 

traduction par É. Littré, 1848-50)

 

La jacinthe est un attribut du Printemps. Elle figure, en effet, parmi les fleurs qui annoncent cette saison.


...“L’hyacinthe croît surtout dans la Gaule, où elle est employée pour une teinture écarlate. La racine est bulbeuse, et fort connue des marchands d’esclaves : appliquée avec du vin doux, elle arrête la marche et retarde les signes de la puberté. Elle guérit les tranchées et les piqûres d’araignées ; elle est diurétique. On en donne la graine … dans les blessures faites par les serpents et les scorpions, et dans l’ictère.”... 


 

 

 

II° siècle

 


Hyacinthe était un saint martyr chrétien, chambellan (cubiculaire) de l'Empereur Trajan.

Hyacinthe fut emprisonné à Césarée de Cappadoce. En 120, après de nombreux supplices, il se laissa mourir de faim en refusant de manger de la viande qui avait été bénie à des fins d'offrande aux dieux païens.


 

 

 

III°  siècle

 


Chez Commodien, (III° siècle) poète latin chrétien, potentiellement le premier

Hyacinthe et Apollon
Le disque glisse des mains d'Apollon qui ne peut le retenir. 

 

 

 


IV° siècle 

 

 

Copies des originaux grecs datant du IV siècle ap.J.-C.
Musée archéologique de Naples


La muse Clio reprocha à Aphrodite sa passion sans mesure pour Adonis ; la déesse de l'amour mécontente la punit en faisant naître dans son cœur un amour irrésistible pour le roi de Macédoine Piéros. Clio, de cet amour eut un enfant, Hyacinthos dont le destin fut très triste :


...Hyacinthos fut un beau jeune homme apprécié par les dieux de l'Olympe ; un jour il fut blessé mortellement par le palet d'Apollon au cours d'un jeu ; ce n'était pas la faute d'Apollon, mais une mauvaise action intentionnelle de de Zéphyr qui était très jaloux d'Apollon parce que ce dernier témoignait beaucoup d'affection pour Hyacinthos ; alors lors du jeu, il détourna par son souffle le trajet du palet d'Apollon pour frapper Hyacinthos au front et le tuer. Pour ne pas oublier le souvenir d'Hyacinthos, Apollon changea son sang qui a coulé sur la terre en fleur pourpre, c'est l’hyacinthe dont la corolle prend la forme de Y (l'initiale de hyacinthos)...

 

Alexandre Kisselov - La mort de Hyacinthe - musée national de Varsovie

 

 

 

XI° - XII° siècle

 

 

Jacinthe :

Le mot apparaît en français en 1080 sous la forme "jacunce,"

puis il est "jargunce" au XIIe s. 
 

 

 

 

 

XIII° siècle


Poème persan, 13e siècle

 

Jacinthes

 

Et si pour toute richesse,

Il ne te reste que deux pains,

Vends-en un, et avec ces quelques deniers

Offre-toi des jacinthes pour nourrir ton âme.

 

Pierre Joseph Redouté Jacinthe d'Orient varieté rose Hyacinthus orientalis


 

 

 

XV° siècle

 


Les Mille-et-une Nuits, recueil anonyme de contes populaires d'origine persane, indienne et arabe.

traduction Mardrus.


« ... hyacinthe, droite sur sa tige et toute seule, non pas celle des jardins, mais hyacinthe mère des lys, celle d'un blanc pur, la délicate, l'odorante, la fragile, la candide hyacinthe qui disait au cygne sortant de l'eau : "Je suis plus blanche que toi !"... 
 

 

 

 

 

XVI° siècle

 

 

Jacinthes des bois

Clochettes - Simbalaria (Agraphis nutans Link. = jacinthe des bois) 

Grandes Heures d'Anne de Bretagne, 

BNF, Ms Latin 9474, 1503-1508, f°22v


 

 


Le mot tel qu'il apparaît ainsi est une variante semi-savante d'une jacinthe plus ancienne. Il s'agit d'une réfection étymologique de la Renaissance sous la forme hiacinte en 1523.
Les graphies sont fort variées et changeantes : iacinthe (1549), 

 


Jacques Daléchamps (1513-1588) consacre un chapitre à la jacinthe, ou hyacinthe dans son Historia generalis plantarum (1586), traduite par Jean Des Moulins. Dès cette époque, on retrouve plusieurs variétés de jacinthes en France, sauvages ou cultivées

 


 

 

 

Dans Apoc. IX, 17, Nouv. Test. éd. Lefebvre d'Etaples, Paris, 1525

Hyacinthe - Hist. XVIe s. Ajoutez :


..."Et ainsi je veis les chevaulx en vision ; et ceulx qui estoient assis sur eulx, avoient des haulbergeons de feu et de hiacinte et de souffre"...


 

 

La Jacinthe est arrivée de Turquie en Europe au XVIe siècle. En Orient, elle a été représentée sur les miniatures persanes, sur la faïence, ainsi que sur les tissus turcs.

 

 

2ème moitié du XVIe siècle (vers 1575-1580)

Pichet aux fleurettes et jacinthes à tiges ondulantes

Céramique (pâte siliceuse), décor peint sur engobe sous glaçure transparente

Lieu de provenance : Iznik (Asie Mineure et Europe orientale - Turquie)


 

 

 

Dans "Les Eclogves et mascarades" de Pierre de Ronsard  (1524-1585)


..."De laict puisse couler les ondes de mon Loire,

      Ses bords soient pour jamais d'hyacinthes semez"...
 

 

 

Olivier de Serres (1539-1619) agronome français,

Dans le "Théâtre d’Agriculture et mesnage des champs",


..."conseille d'avoir un cabinet médical contenant de la thériaque, des confections d'Alkermès, de hyacinthe, de l'eau-de-vie, de l'eau céleste, de l'eau impériale, de la rhubarbe, du séné, de l'agaric, et du sirop rosat"...


 

 

 

Théophile de Viau (1590-1626) poète et dramaturge français

Ode

 

La solitude


..."Cupidon, d'une douce flamme

Ouvrant la nuit de ce vallon,

Mit devant les yeux d'Apollon

Le garçon qu'il avait dans l'âme.

 

À l'ombrage de ce bois sombre

Hyacinthe se retira,

Et depuis le Soleil jura

Qu'il serait ennemi de l'ombre.

 

Tout auprès le jaloux Borée

Pressé d'un amoureux tourment,

Fut la mort de ce jeune amant

Encore par lui soupirée"...


 

 

 

XVII° siècle

 


Philostrate de Lemnos,

Tableaux de platte

peinture des deux Philostrates sophistes grecs et les Statues de Callistrate…, Paris, 1615, p. 197.

 

 

 

 

Daniel Rabel (1578-1637) peintre, graveur, miniaturiste, décorateur et botaniste français.

Recueil de fleurs et d'insectes dessinés et peints sur vélin : 

peinture, 1624.

 

 

 

 

1641

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.


de Pierre Corneille (1606-1684) dramaturge et poète


pour la Guirlande de Julie, offerte par M. de Montausier à sa future, Julie d’Angenne. Dans l’édition de la Guirlande de Julie publiée par M. Livet, d’après le manuscrit de 1641 (Précieux et Précieuses, p. 393-432), 


Madrigal.

 


De Charles d’Angennes (1577-1652) - Marquis de Rambouillet.

 

L'hyacinthe


Je n'ai plus de regret à ces armes fameuses

Dont l'injuste refus précipita mon sort ;

Si je n'ai possédé ces marques glorieuses,

Un destin plus heureux m'accompagne à la mort;

Le sang que j'ai versé d'une illustre folie

A fait naître une Fleur qui couronne Julie.


 

 

 

 

1641

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.


de Pierre Corneille (1606-1684) dramaturge et poète


pour la Guirlande de Julie, offerte par M. de Montausier à sa future, Julie d’Angenne. Dans l’édition de la Guirlande de Julie publiée par M. Livet, d’après le manuscrit de 1641 (Précieux et Précieuses, p. 393-432), 

 

De M. le marquis De Montausier (1610-1690),

 

Madrigal.

 

 

L'Hyacinthe

 

Depuis mon changement, 

tout l'univers remarque

Que d'un triste et muet discours

Je me plains qu'en mes plus beaux jours

J'ai ressenti la rigueur de la Parque;

Mais je cesse de murmurer;

Car l'extrême plaisir que j'ai de te parer

Efface maintenant la plainte

Que mes feuilles portaient empreinte.


Les Parques (du latin : Parcae, provenant du mot parco, "épargner") sont, dans la religion romaine ou la mythologie romaine, les divinités maîtresses de la destinée humaine, de la naissance à la mort. Elles sont généralement représentées comme des fileuses mesurant la vie des personnes et tranchant le destin.

 

 

 

1641

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.


de Pierre Corneille (1606-1684) dramaturge et poète


pour la Guirlande de Julie, offerte par M. de Montausier à sa future, Julie d’Angenne. Dans l’édition de la Guirlande de Julie publiée par M. Livet, d’après le manuscrit de 1641 (Précieux et Précieuses, p. 393-432), 

 

 

De Pierre Corneille (1606-1684)


Madrigal.

 

 

L'hyacinthe

 

D'un éternel bonheur ma disgrace est suivie ;

Je n'ai plus rien en moi qui marque mon ennui,

Autrefois un Soleil me fit perdre la vie;

Mais un autre Soleil me la rend aujourd'hui.


 


 

Jean-Baptiste Monnoyer (Lille, 1636-Londres, 1699) 

peintre français

et le motif de la guirlande


 

 

 

Richelet en 1680 a tenté de réserver la graphie jacinthe à la fleur seulement, hiacinthe désignant à la fois la fleur et la pierre.


hyacinthe, hyacinte  (1694), fleur et pierre.
 

 

 

 

XVIII° siècle

 

 

De communes et simples (un fleuron à six feuilles), elles sont devenues, sous la main des jardiniers-fleuristes, belles et doubles (un fleuron à dix ou douze feuilles). 


Sous Louis XIV (1638-1715) les jacinthes "bleu turquin", "brumales" ou printanières"provenaient du jardin du Roi à Toulon, à Toulon, ou étaient achetées auprès de marchands parisiens. 


En 1688, la veuve Dubuisson, une jardinière hollandaise, a fourni pour le Jardin du Roi à Trianon 10901 oignons de "jacinthes très rares" à un prix élevé. Plus tard, Louis XV ne se fournissait qu’auprès de la maison Voorhelm à Harlem en Hollande. 
 

 

 

 

Johann Wilhelm Weinmann (1683-1741) Apothicaire et botaniste allemand

1737-1745.

"Phytanthoza-iconographia, sive Conspectus aliquot millium tam indigenarum quam exoticarum"

Ratisbonne, Lenz et Neubauer,

Un des plus vastes et célèbres herbiers jamais publiés, le premier dont les planches aient été traitées avec succès à la mezzotinte en couleurs.

 

ouvrage, donnant une "représentation de quelques milliers d'arbres, arbrisseaux, herbes, fleurs, fruits et champignons, crus dans les quatre parties du monde.


Il confia la rédaction de la partie scientifique, en latin et en allemand, à Johann Georg Nicolas puis Ludwig Michael Dieterichs et à Ambrosius Carl Bieler.


Pour l'illustration, il s'adressa à trois graveurs d'Augsbourg, Seutter, Ridinger et Haid, afin de reproduire fidèlement les peintures du célèbre botaniste et artiste Georg Dionysius Ehret qui venait de travailler pour Carl von Linné et Georg Clifford

 

Johann Wilhelm Weinmann (1683-1741)

 

 

 

Pour la fleur on écrit :
hyacinthe, hyacynthe (1718),  hyacinthe (1740), 

L'Académie reprend cette opposition en 1762 avec jacinthe (en vedette principale) ou hiacinthe comme fleur et hyacinthe comme pierre. (1762),

 


 

La jacinthe la plus commune est la jacinthe d'Orient, Hyacinthus orientalis, décrite par Carl von Linné en 1753. Très parfumée, ses fleurs peuvent être simples ou doubles, et, selon les variétés cultivées, de différents coloris : violet, bleu, jaune, orange, rouge, rose ou blanc…
 

 

Jean Paul Père d'Ardenne. 
"Traité sur la connoissance et la culture des jacintes. Avignon, Chambeau, 1759."


 

 

 

Giovanni Battista Tiepolo (1696-1770)  

peintre rococo et graveur italien

La mort de Hyacinthe

 

 

 

Giovanni Battista Tiepolo (1696-1770)  

peintre rococo et graveur italien

La mort de Hyacinthe - détail jacinthes

 

 

Jean-Étienne Liotard (1702-1789)

peintre, dessinateur, pastelliste et graveur genevois.

Femme à la jacinthe


 

 

 

 

Grâce à ces nouvelles variétés, la jacinthe devint alors la plante d’ornement la plus en vogue : au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, à l’instar de la tulipe, elle fit ainsi l’objet d’intenses spéculations, et ses bulbes se vendirent à des prix exorbitants ! 


C'est en Hollande que la production s'intensifie et se diversifie à partir du XVIIIe siècle, un engouement qui sera surnommé "jacinthomanie".

 

 

Cet engouement fut principalement initié par Madame de Pompadour, maîtresse du roi Louis XV, qui souhaitait embellir les jardins de Versailles avec des jacinthes hollandaises que l’élite française ne tarda pas de lui jalouser.

 

François Boucher, La Marquise de Pompadour (1756), Munich, Alte Pinakothek.


 

 

 

Maximilien-Henri de Saint-Simon (1720-1799) 

Des Jacinthes, de leur anatomie, reproduction et culture, 

Amsterdam 1768 

Quand Mme de Pompadour, souhaita embellir les jardins de Versailles, elle choisit la jacinthe hollandaise qui devint ainsi la plante d'ornement la plus demandée par l'aristocratie qui en fit le symbole du luxe.


Installé dans les environs d'Utrecht, le marquis Maximilien-Henri de Saint-Simon publia au plus fort de l'engouement un traité complet assorti d'un remarquable catalogue des 2000 variétés connues en 1767. 

 

 

 

Pierre-Joseph Buc'hoz, (1731-1807) 
avocat, médecin, et compilateur du XVII° siècle. Il est surtout connu pour ses nombreuses publications dans le domaine de la botanique

 

Paris, 1781.

Collection coloriée des plus belles variétés de jacinthes qu'on montre aux curieux dans les jardins fleuristes d'Harlem, et faisant suite aux Etrennes de Flore

 


 

La jacinthe bleue, 

Franciscus Primus - par Jan Augustini, 1762


 

 

André Chénier  (1762-1794) poète et journaliste français 


Oeuvres poètiques


...Et le sang d’Adonis, et la blanche Hyacinthe

Dont la feuille, respire une amoureuse plainte ;...

 

 

 

André Chénier  (1762-1794) poète et journaliste français 


...Ses blonds cheveux flottants par lui furent pressés

D'hyacinthe et de myrte en couronne tressés :

" Car ta voix, lui dit-il, est douce à mon oreille,

" Autant que le cytise à la mielleuse abeille. "...
 

 

 

James Peale (1749-1831) peintre américain

Mary Mitchell  - 1795 - miniature médaillon


 

 

 

Le calendrier républicain, ou calendrier révolutionnaire français, est un calendrier créé pendant la Révolution française et utilisé de 1792 à 1806, ainsi que brièvement durant la Commune de Paris.


Le calendrier républicain, ou calendrier révolutionnaire français, est un calendrier créé pendant la Révolution française et utilisé de 1792 à 1806, ainsi que brièvement durant la Commune de Paris.
Floreal : (20/21 avril – 19/20 mai)

Le Soleil entre au signe du Taureau 


"Sitôt que FLORE en sa magnificence, 

Promet dans Ses présens des trésors aux Humains ;

On aime à voir la candeur,  l'innocence,

Que la Jeune Beauté couronne de Ses mains."

 

La Jacinthe était le nom attribué au 9e jour du mois de floréal.
 

 


 

 

XIX° siècle

 

 

Alfred de Vigny (1797-1863) écrivain, romancier, dramaturge et poète 

Le bal


Dansez et couronnez de fleurs vos fronts d'albâtre ;

Liez au blanc muguet l'hyacinthe bleuâtre,

Et que vos pas moelleux, délices d'un amant,

Sur le chêne poli glissent légèrement ;

 


Louis Valtat (1869-1952) muguet et jacinthe


 

 

 

Elements of the science of botany,. London,

Printed by T. Bensley for J. Murray. 1812

Hyacinthus non scriptus


 


 

 

Alphonse Karr (1808-1890) romancier et journaliste français

Sous les tilleuls 

 

...un homme qui rejette au loin une idée qui le gêne.

- ouf ! Dit Müller,qui était revenu et qui, sans que je m'en aperçusse, avait repris son occupation, vous avez failli mettre le pied sur une jacinthe qu'il n'aurait pas été en votre pouvoir de remplacer :

c'est la jacinthe bleue polyanthe.

Outre celle-ci, je n'en connais que deux autres, l'une à Amsterdam, chez l'ami dont je vous ai parlé, et l'autre chez un fleuriste français à Chinon, en Touraine. Si vous saviez que de soins me coûte cette jacinthe ! Si vous me voyiez placer l'oignon juste à un demi-pied en terre, mettre dessous de la terre maigre pour l'empêcher de pourrir, et de la terre grasse dessus pour lui donner de la nourriture !...


 

 

 

Charles Baudelaire (1821-1867) poète français

Les fleurs du mal 1857

l'Invitation au voyage :

 

..."Les soleils couchants

Revêtent les champs

Les canaux, la ville entière

D'hyacinthe et d'or ;

Le monde s'endort

Dans une chaude lumière"...

 

George Hitchcock (1850-1913) un champ de jacinthes


 


 

Louis Legendre (1851-1908) Auteur dramatique, Adaptateur, Poète

Ce que disent les fleurs :

poésies, L. Baschet, Paris, 1891.

 


Jacinthe
 

Vous avez de l'esprit, Madame,

Mais vous haïssez l'épigramme ;

Et nulle part en aucun temps

Devant les mines amusées,

Les baguettes de vos fusées

Ne tombent sur les assistants.

 

C'est là, certe, un mérite rare,

Que de vos mots dont on s'empare,

Pas un n'écorche le prochain.

Il n'est que votre bouche rose

Pour défendre le petit Chose

Ou pour vanter le grand Machin. 


aquarelle de Firmin Bouisset


 

 

 

Nicolas Ponce  (1746–1831)

Ecrivain d’art, dessinateur, graveur et éditeur de vignettes et d’estampes français.
 

Apollon et Hyacinthe


Hyacinthe jouant avec Apollon, meurt d'un coup de palet que le vent détourna.


 

 

 

Joseph Célestin Redouté (1759-1851) était un maître de l'aquarelle botanique

Jacinthe d'Orient varieté rose: Hyacinthus orientalis

Impression d'art encadrée par Pierre Joseph Célestin Redouté


 

 

 

Sully Prudhomme (1839-1907), poète français, premier lauréat du prix Nobel de littérature en 1901.


 

 La jacinthe  

    

Dans un antique vase en Grèce découvert,

D'une tombe exhumé, fait d'une argile pure

Et dont le col est svelte, exquise la courbure,

Trempe cette jacinthe, emblème aux yeux offert.

 

Un essor y tressaille, et le bulbe entr'ouvert

Déchire le satin de sa fine pelure ;

La racine s'épand comme une chevelure,

Et la sève a déjà doré le bourgeon vert.

 

L'eau du ciel et la grave élégance du vase

L'assistent pour éclore et dresser son extase,

Elle leur doit sa fleur et son haut piédestal.

 

Du poète inspiré la fortune est la même :

Un deuil sublime, né hors du limon natal,

L'exalte, et dans les pleurs germe et croît son poème .
 

 

 

 

Emily Brontë (1818 - 1848) poétesse et romancière britannique,

extrait du poème "The Bluebell" 


..."La jacinthes est la fleur la plus douce... 

Que les vagues dans l'air d'été :.... 

Ses fleurs ont le pouvoir le plus puissant.... 

Pour apaiser le soin de mon esprit."... 

 

Lawrence Alma-Tadema (1836-1912) jacinthes

 

 


Charles Marie Leconte de Lisle (1818-1894) poète français
 

 

La source


Une eau vive étincelle en la forêt muette,

Dérobée aux ardeurs du jour ;

Et le roseau s'y ploie, et fleurissent autour

L'hyacinthe et la violette.

 

 

 


Charles Marie Leconte de Lisle (1818-1894) poète français


Klytie


..."Klytie a d'hyacinthe orné ses tempes roses,

Et sa robe est nouée à son genou charmant ;

Elle effleura en courant l'herbe molle et les roses ;

Et le cruel Eros se rit de mon tourment !"...

 

 

 

Charles Marie Leconte de Lisle (1818-1894) poète français


Fultus hyacintho    (jacinthes)


...Il paît jusques à l'heure où, du Zénith brûlant,

Midi plane, immobile, et lui chauffe le flanc.

Alors des saules verts l'ombre discrète et douce

Lui fait un large lit d'hyacinthe et de mousse,

Et, couché comme un Dieu près du fleuve endormi,

Pacifique, il rumine, et clôt l'oeil à demi.

 

Paul Purday - Bois Bluebell, jacinthes des bois


 

 

 

Album van Eeden : Flore de Haarlem - 1872

Hyacinthe

 

 

 

Album van Eeden : Flore de Haarlem - 1872

Hyacinthe

 

 

 

Album van Eeden : Flore de Haarlem - 1872

Hyacinthe

 

 

 

Gustave Caillebotte, (1848-1894) 

peintre français, collectionneur, mécène et organisateur des expositions impressionnistes 

Massif de jacinthes, jardin du Petit Gennevilliers -

 

 

 

 

Stéphane Mallarmé (1842-1898)  poète français, également enseignant, traducteur et critique d'art

 

Les fleurs


L'hyacinthe, le myrte à l'adorable éclair

Et, pareille à la chair de la femme, la rose

Cruelle, Hérodiade en fleur du jardin clair,

Celle qu'un sang farouche et radieux arrose !

 

 

 

Remy de Gourmont (1858-1915) écrivain français, à la fois romancier, journaliste et critique d'art, proche des symbolistes.


La forêt blonde

...Anémones, nombrils ! Pommeroles, aréoles !

Mûres, grains de beauté ! Jacinthes, azur des veines !

Je suis le corps tout plein d'amour d'une amoureuse....

 

 

 

 
Remy de Gourmont (1858-1915) écrivain français, à la fois romancier, journaliste et critique d'art, proche des symbolistes.


Oraison mauvaise


..."Que tes seins soient bénis, car ils sont sacrilèges !

Ils se sont mis tout nus, comme un printanier florilège,

Fleuri pour la caresse et la moisson des lèvres et des mains,

Fleurs du bord de la route, bonnes à toutes les mains,

Et l'hyacinthe qui rêve là, avec un air triste de roi,

C'est le dernier amour de Jésus sur la croix...

 


 

 

Renée Vivien (1877-1909) surnommée "Sapho 1900", poétesse britannique de langue française aux multiples appartenances littéraires, 


 


Évoque les péplos ondoyant dans le soir,

Les lueurs blondes et rousses des chevelures,

La coupe d'or et les colliers et le miroir,

Et la fleur d'hyacinthe et les faibles murmures,

Évoque la clarté des belles chevelures

Et les légers péplos qui passaient, dans le soir,

 

 

 

Renée Vivien (1877-1909) surnommée "Sapho 1900", poétesse britannique de langue française aux multiples appartenances littéraires, 

 

 

Cendres et Poussières


Le Sang des Fleurs 

 

"Ainsi que, sur les montagnes, les pâtres

foulent aux pieds l’hyacinthe, et la fleur

s’empourpre sur la terre."

Psappha

 

Le soir s’attriste encor de ses clartés éteintes.

Des rêves ont troublé l’air pâle et languissant,

Et, chantant leurs amours, les pâtres, en passant,

Écrasent lourdement les frêles hyacinthes.

 

L’herbe est pourpre et semblable à des champs de combats,

Sous le rouge d’un ciel aux tons de cornalines,

Et le sang de la fleur assombrit les collines.

Le soleil pitoyable agonise là-bas.

 

Sans goûter pleinement la paix de la campagne,

Je songe avec ferveur, et mon coeur inquiet

Porte le léger deuil et le léger regret

De la muette mort des fleurs sur la montagne. 

 

 

 

George Hitchcock (1850-1913) Peintre Hollandais

vaincu dans un champ de jacinthes

 

 

 

George Hitchcock (1850-1913) Peintre Hollandais

Un champ de jacinthes

 

 

 

George Hitchcock (1850-1913) Peintre Hollandais

Matin de printemps - Un champ de jacinthes

 

 

 

George Hitchcock (1850-1913) Peintre Hollandais

Un champ de jacinthes

 

 

 

Philippe Rousseau (1816-1887)  peintre français


Nature morte avec oignon de jacinthes 1850


 

 

 

Marcelle Chasteau-Tinayre (1870-1948)

Pseudonyme : Charles Marcel, Gilbert Doré

autrice, conférencière et journaliste française 

 

La rebelle

..."Le printemps vint, ciels gris et bleus, nuages d’argent, pluies tièdes, le printemps humide et vert, échappé des bois, qui sent la jacinthe et le narcisse."...

 

 

Marcelle Chasteau-Tinayre (1870-1948)
autrice, conférencière et journaliste française 

La Vie amoureuse de Madame de Pompadour

..."Un soir, à souper, Mme de Pompadour disperse à ses pieds un bouquet de jacinthes blanches. Le lendemain, tout Versailles, tout Paris, répètent un quatrain terrible :

Par vos façons nobles et franches,

Iris, vous enchantez les cœurs,

Sous nos pas, vous semez des fleurs,

Mais ce ne sont que des fleurs blanches…"

 

 


Marcelle Chasteau-Tinayre (1870-1948)
autrice, conférencière et journaliste française 

La Rançon (1894)

 
...Jacqueline, à genoux, cueillait les jacinthes dont elle remplissait sa capeline, profonde comme un panier...

 

..."Elles étaient fanées, les fraîches jacinthes, mais l’été, brûlant les vigoureux feuillages, dorait les croupes des coteaux nuancés comme un fond de vieille tapisserie."...

 

 

 


Marcelle Chasteau-Tinayre (1870-1948)
autrice, conférencière et journaliste française 

 

La jacinthe


La jacinthe sauvage

Eclose au bois joli,

Ressemble, sous l'ombrage,

Aux yeux de mon ami.

 

Au bois joli, naguère,

Nous vînmes tous les deux

Qui ne nous parlions guère

Que du coeur et des yeux.

 

Paraît une clairière :

"Asseyons-nous ici." -

Ah ! pensais-je, ah ! ma mère,

Si vous saviez ceci !

 

Je me tais. Il soupire :

" La belle, par pitié,

" Ne sauriez-vous me dire

" Un seul mot d'amitié ? "

 

Je soupire. Il se penche :

" Belle, dit-il encor,

" Quand donc à ta main blanche

" Auras-tu l'anneau d'or , "

 

Mon âme s'effarouche...

Hélas ! en ce moment

Sa bouche sur ma bouche

Parla plus clairement.

 

Un an bientôt se passe ;

L'amour lui passe aussi.

Je reviens triste et lasse,

Je reviens seule ici.

 

Mon amoureuse plainte

Redouble quand je vois

Refleurir la jacinthe,

La jacinthe des bois.

 

Nous n'irons plus ensemble,

Jamais, au bois charmant...

La jacinthe ressemble

Aux yeux de mon amant

 

James Herbert Snell - Parmi les jacinthes

 

 

 

Au XIXe siècle, des jacinthes sont proposées dans les catalogues des horticulteurs français, mais il n'est pas rare qu'elles soient directement importées de Hollande. 

C'est le cas de la collection de jacinthes proposée par MM. Vilmorin, Andrieux et Cie lors de l'exposition universelle d'horticulture de 1855. 

Unique collection de jacinthes de cette exposition, elle était composée de cent-quarante-cinq variétés à fleurs simples ou doubles présentées en tiges florales ou hampes coupées.
 

 

 

XX° siècle

 

 

Frans Mortelmans (1865-1936) - peintre belge

jacinthes 


 

 

 

Alexej Georgewitsch Von Jawlensky (1864-1941) - peintre russe

jacinthes

 

Alexej Georgewitsch Von Jawlensky (1864-1941) - peintre russe

jacinthes

 

Alexej Georgewitsch Von Jawlensky (1864-1941) - peintre russe

jacinthes

 

 

 

Marcel Proust (1871-1922) écrivain français,

Du côté de chez Swann, 

" Un amour de Swann"


..."qu'une chevelure, par l’enroulement lisse et les becs aigus de ses boucles, ou dans la superposition du triple et fleurissant diadème de ses tresses, a l’air à la fois d’un paquet d’algues, d’une nichée de colombes, d’un bandeau de jacinthes et d’une torsade de serpents."...
 

 

 

Robert Desnos (1900-1945) poète français au camp de concentration de Theresienstadt, en Tchécoslovaquie un mois après la libération par l'Armée rouge.

Chantefables et Chantefleurs, 1952.


 

La jacinthe

 

Toutes les lampes sont éteintes. 

Comment voulez-vous que je voie 

Combien vous me montrez de doigts ? 

Dans la nuit fleurit la jacinthe, 

Il fait froid, Les lampes sont éteintes, 

Prenez la jacinthe.

 

Maria Baliassova - jacinthes

 
 

 

 

1946

Jacinthe : 

Roman de Pierre Luccin (1909-2001)

frontispice de Ch. Valenscak


..."Le matin, les passants, sont contents de lancer : Adieu, Jacinthe ! Ce nom de fleur surtout quand il est prononcé avec l'accent :  "Jaceintheu, tu viens ? Jaceintheu, j'ai un cerf-volant neuf ! chantent les drôles. Ou c'est à une partie de barres qu'ils l'invitent. 
Tout ce vacarme, parce que la petite réfugiée avait transporté dans sa brouette, outre son chat, sa tante, et d'autres débris de bonheur, quelques oignons de ces fleurs roses, bleues,  bleu porcelaine, qui dans les régions du nord, égaient, avec tant de charme, les fenêtres."...


 


 

Beatrice Emma Parsons (1870-1955)

jacinthes des bois

 

 

Beatrice Emma Parsons (1870-1955)

jacinthes des bois

 

 

 

Louise de Vilmorin (1902-1969) femme de lettres française, 

recueil : Solitude, ô mon éléphant, 1972

 

La jacinthe

 

Bleue et raide en son parfum

Fleurit mes regrets défunts

Et mes plaintes.

 

Je ne porterai plus les bijoux du hasard,

Diadème imprudent, bague mésalliée,

Mais, don de ton accueil, l’iris de ton regard

Et, pavois du repos au jour de mon départ,

Une jacinthe bleue à ma gorge liée.


 

 

Maurice Ambroise Ehlinger (1896-1981) peintre

jacinthes


 

 

 

Cicely Mary Barker (1895-1973)

illustratrice britannique connue pour ses illustrations de fées et de fleurs.

The bluebell fairy - la fée acinthe

 

 

 

Anastasia Ortenzio (1949)

Conteuse, spécialiste des contes des Balkans

Née en Elle conte des mythes et légendes de tous les pays, depuis 15 ans, dans les musées, bibliothèques, centres culturels, théâtres...

 

 

La jacinthe


La jacinthe se dresse

Droite comme un bâton

Qui sent fort le bonbon

Elle est un sucre d’orge

Piqué de mille fleurs

Qui plait au rouge-gorge

Et aux papillons joueurs


 

 

 

Terry Harrison  (1951-2017) peintre anglais

jacinthes des bois 

 


 

XXI° siècle

 


Rami Fon Verg, illustrateur russe

la mort de Hyacinthe


 


 

Vertus médicinales

 


La jacinthe des bois présente l'avantage de synthétiser un grand nombre de composés biochimiques susceptibles d'avoir des vertus médicinales : protéger contre les insectes, lutter contre le cancer et le VIH...


En médecine traditionnelle, le bulbe de la jacinthe des bois peut-être utilisée en homéopathie sous le nom d'Agraphis nutans en prévention des maladies O.R.L hivernales. C'est une espèce protégée dans plusieurs régions de France.

 

 

 

La jacinthe en cuisine

 

Les fleurs de jacinthes sont comestibles crues ou cuites.

Crues ou cristallisées, c’est comme cela qu’elles sont bonnes et croquantes.

Il est possible de les faire cristalliser au sucre et il y a quelques siècles, elle était très prisée ainsi sous le nom de "confit de jacinthes de Constantinople".

 

Dimitri-Sinyavsky - jacinthes

 


 

 

 

La jacinthe dans le langage des fleurs

 

 

A partir du XVIe siècle,

la jacinthe est la fleur de la prudence, et le symbole de la miséricorde de la Vierge.

 

 

Au XVIIIe siècle son engouement symbolise le luxe. 

 

 

Les jacinthes expriment la joie d’aimer, la fidélité, la délicatesse et la joie de vivre et s’offrent pour toutes les occasions.

 

 


Jacinthe rose : symbole d'amitié, ou d'amour familial
Elle s'offre à une amie ou à une maman. C'est la fleur idéale à offrir à l'occasion d'une invitation à un diner.

 


 

Jacinthe rouge : symbole d’amour. 
Elle s'offre comme preuve d'amour, ou pour déclarer sa passion et sa flamme.

 

 

 

Jacinthe bleue : symbole d’espoir. 
Elle s'offre pour faire passer un message fort, celui de l’espoir. Elle peut peut également s’offrir à une personne en difficulté qui ne peut espérer qu’une amélioration de sa situation.

 

 

 

Jacinthe blanche : symbolise  la joie d’aimer. 
Il s’agit d'un amour plus particulier, la joie d’aimer. Elle s'offre pour une relation nouvelle qui procure ce sentiment puissant qu’est l’amour. Comme dans le cas d’une relation confirmée pour montrer un amour éternel.

 

 

 

Jacinthe jaune : symbolise le bonheur de partager son amour. 
Proche de la signification de la couleur blanche, c’est davantage le partage que l’on veut souligner lors qu’on offre une jacinthe jaune. Ainsi, cette fleur peut s’offrir lorsqu’on souhaite marquer l’importance que revêt un amour partagé de manière égale entre deux personnes.

 

 

 

Jacinthe orange : symbolise la joie
La jacinthe orange a une signification forte et plaisante, elle évoque la joie mais aussi l’équilibre entre les sentiments et l’esprit. Elle est la marque de sincérité et d’amitié solide. On offre des jacinthes orange à un ami sincère afin de lui souhaiter du bonheur et de transmettre joie et gaieté.


 

 

Jacinthe violette : symbolise la tristesse
Elle s'offre pour les occasions spirituelle, signifier du chagrin. C'est une fleur qui dit également: "Je suis désolé, veuillez me pardonner"

 

 

 

Editions Gründ, 

Les plus belles légendes de fleurs

Vatislav Stovicek 

L'ouvrage est conçu comme une réunion de fleurs qui se racontent les unes après les autres leur histoire ;

la Jacinthe raconte la sienne dans un conte venu d'Iran et intitulé

 

"Les fleurs d'or" :

    Mon ancienne patrie est le pays des contes des Mille et Une Nuits, dit le prince Jacinthe, faisant tinter les clochettes de ses fleurs en une gracieuse révérence. C'est moi que le noble poète Hafiz chantait, lorsqu'au cours des nuits merveilleuses, la lune se lovait dans les boucles des jeunes filles. Aujourd'hui, cependant, je suis connu dans le monde entier. Lors de mes pérégrinations, j'ai entendu mainte belle légende. Je vais vous en conter une et serais comblé si elle vous plaisait ! Écoutez plutôt :

    Il était une fois des époux qui n'avaient qu'un fils. Depuis sa plus tendre enfance, le garçon montrait beaucoup de vivacité et de sagesse, si bien que son père ne fut pas surpris le jour où il lui demanda : "Père, je suis assez grand maintenant pour vous aider en gagnant ma vie. Laissez-moi apprendre le métier d'orfèvre. je voudrais créer en or les plus belles fleurs."


    Un jour, un nomade bédouin entra dans l'atelier, un panier rempli de magnifiques jacinthes rouges à la main. Le vieil homme ne se fit pas prier. Il conduisit son fils dans l'atelier de son ami orfèvre et le confia aux bons soins de celui-ci. Vif et habile, l'élève dépassa bientôt son maître, réalisant les plus beaux bijoux et parures. Les plus remarquables étaient, cependant, ses fleurs d'or qui parvenaient à étonner jusqu'au souverain de ce pays. Le maître orfèvre ne tarissait pas d'éloges au sujet de son apprenti.


    "Je ne connais pas ces fleurs étranges. Elles sont merveilleuses ! soupira le jeune homme, enchanté. Permets-moi de m'en inspirer pour réaliser un joyau d'or pur."


    Le Bédouin sourit : "C'est inutile, mon fils ! Jette ces fleurs vivantes dans le feu et tu verras ce que nul n'a encore jamais vu avant toi."


    Le jeune homme biaisa, réticent à l'idée de détruire cette splendeur, mais l'étranger tint bon. A sa grande surprise, les jacinthes se transformèrent dans les flammes en fleurs éclatantes de l'or rouge le plus rare. Le jeune homme n'en crut pas ses yeux. 


    "Révèle-moi ton secret, honorable vieillard. D'où te vient ce bouquet enchanté ? supplia-t-il.


    - Cela, tu ne le devinerais jamais, mon garçon, répondit le Bédouin. Mais puisque c'est toi, je te dirai toute la vérité. Au milieu d'un désert sans fin, se dresse vers le ciel une très haute montagne. A son sommet, s'étend un vaste jardin plein de fleurs merveilleuses. Les anciens prétendent que ce jardin appartient aux filles du roi des djinns. A l'ombre de la végétation fleurie se dresse, dit-on, un palais de rosée et d'arc-en-ciel. Hélas ! Aucun mortel ne peut pénétrer plus loin que les premiers parterres de jacinthes. SI tu le souhaites, je te conduirai vers cette montagne. Seul, tu n'en trouverais jamais le chemin."


    Le jeune homme accepta avec joie la proposition du Bédouin. Le lendemain matin, il enfourcha son âne et suivit son guide dans le désert. Ils durent marcher longtemps. Le jeune homme commençait à croire que le vieux Bédouin s'était égaré et regrettait de s'être laissé entraîner dans cette entreprise aventureuse. Soudain, une montagne escarpée s'éleva devant eux. Les parois étaient lisses comme du verre, des aigles blancs planaient en cercles tout autour.


    "Nous sommes arrivés, fit le vieillard. Lorsque tu sera parvenu au sommet, déterre une brassée de jacinthes magiques et jette-la en bas. Nous partagerons plus tard notre butin. Il te faudra te dépêcher pour que les filles du roi des djinns ne te surprennent pas."


    Le jeune homme devint triste.


    "Hélas, grand-père ! Je ne parviendrai jamais jusqu'au sommet. La roche est glissante comme si elle était de glace. 


    - Ne crains rien, mon garçon. J'ai pris la précaution d'apporter une peau de chameau. Je vais te coudre à l'intérieur et les aigles blancs t'emporteront au-dessus des nuages."


    Il arriva ce que le vieillard avait dit. Lorsque les aigles se posèrent avec leur proie au sommet de la montagne, le jeune homme fendit la peau de chameau d'un coup de couteau, et les rapaces, effrayés, s'envolèrent. Des milliers de fleurs brillaient autour de lui. Le jeune orfèvre, cependant, ne perdit pas de temps à les contempler. Il  déterra prestement une brassée de jacinthes rouges et les jeta en bas, aux pieds du vieillard.


"Comment vais-je faire pour descendre ? appela-t-il, pris d'angoisse. Un rire diabolique lui parvint en guise de réponse.


    - Pauvre fou ! ricana le vieillard. Nul n'est jamais revenu du sommet de cette montagne. Je te remercie pour les fleurs magiques, stupide garçon, et te souhaite une mort rapide."


    Sur ces paroles, le traître Bédouin entreprit le voyage du retour. Le jeune homme frissonna de terreur. Il venait seulement de remarquer que des crânes et des ossements humains, blanchis par le soleil, jonchaient le sol parmi les parterres fleuris. En sanglotant, il se mit à courir sans but précis, voulant à tout prix quitter cet endroit effrayant. Soudain, une voix plaintive l'arrêta dans sa fuite éperdue.


    "Viens à mon secours, si tu as bon cœur ! " appela un aiglon blanc dont l'aile était prise dans les branches épineuses. 


    Le jeune orfèvre accourut aussitôt pour le délivrer. Soudain, deux énormes oiseaux blancs s'abattirent sur lui pour l'emporter dans leurs serres au-dessus des nuages. Le malheureux s'évanouit de peur et de désespoir. Lorsque enfin il revint à lui, il crut rêver. Il se trouvait dans un magnifique palais d'arc-en-ciel, allongé sur des coussins parfumés.


    Sept jeunes beautés dansaient autour de lui en lui souriant.


    "Qui êtes-vous ? Où suis-je ? fit le jeune homme dans un soupir.


    - Nous sommes les filles du roi des djinns, répondit la plus belle d'entre elles. Et tu te trouves dans notre palais enchanté où jamais un mortel n'a pu pénétrer. Nos fidèles aigles blancs t'ont déposé ici parce que tu as délivré leur petit. Reconnaissants, ils t'ont sauvé la vie."


    Puis, les jeunes filles se mirent toutes à parler en même temps, à l'interroger pour savoir ce qu'il faisait dans leur jardin magique. Sans rien leur dissimuler, l'orfèvre leur raconta comment le rusé vieillard s'était joué de lui.


 

 

 

Fête de Norouz

 

En Iran, les préparations de Norouz (fête traditionnelle des peuples iraniens qui célèbrent le nouvel an du calendrier persan, premier jour du printemps) commencent pendant Esfand, le dernier mois d'hiver dans le calendrier persan.


La fête est célébrée par certaines communautés le 21 mars et par d'autres le jour de l'équinoxe vernal, dont la date varie entre le 20 et le 22 mars.
En français, Norouz est également appelé Nouvel An iranien ou Nouvel An persan. Le Norouz est inscrit à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel en France en 2019.


Les Iraniens, les Afghans et d'autres groupes commencent à se préparer en faisant un grand  nettoyage de printemps dans leurs maisons, s'achètent de nouveaux vêtements pour la nouvelle année et achètent des fleurs "la jacinthe véritable et la tulipe sont particulièrement populaires".

 

 

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13 avril 2021 2 13 /04 /avril /2021 23:43

 

Mythologie grecque


La tulipe

 

 

 

Les tulipes sont des plantes vivaces bulbeuses à tiges longues, dures et solitaires, parfois tendues vers le haut.


Les feuilles sont assez peu nombreuses. Elles sont alternes, entières, à nervures peu profondes, charnues.


Les fleurs ont un périanthe constitué de trois pétales et trois sépales, ayant souvent la même couleur que les pétales. Elles comptent six étamines.
Le fruit est une capsule tripartite contenant de nombreuses graines.

 


"...Moi, je suis la tulipe, une fleur de Hollande ;

Et telle est ma beauté, que l’avare Flamand

*Paye un de mes oignons plus cher qu’un diamant,

Si mes fonds sont bien purs, si je suis droite et grande..."


Théophile Gautier
Recueil : "Poésies nouvelles et inédites"

 


 

tulipe

tulipe


 

Les tulipes forment un genre (Tulipa) de plantes à bulbes appartenant à la famille des Liliacées, qui compte une centaine d'espèces originaires des régions tempérées chaudes de l'Ancien monde.

 

En général, les étymologistes pensent que tulipe est issu du mot persan "delband" pour turban, où au turc tülbent, signifiant “turban”. Comme la coiffe orientale, la fleur peut arborer une multitude de formes et de couleurs.   

 

Pourtant, cela viendrait plutôt d’une mauvaise traduction que d’un lien réel, en effet les persans aimaient porter des tulipes dans leurs turbans et les écrits de l’empire ottoman sur cette fleur ont été traduits en turc, en latin et en français avant d’arriver au nom que nous utilisons aujourd’hui. 

 

 
 

Le genre Tulipa comprend une centaine d’espèces distribuées en Europe, de l’Asie occidentale à l’Asie centrale et en Afrique du Nord. Ce genre est représenté aussi par des milliers de cultivars et hybrides, 


Au début du XIXème siècle,  Tulipa,  s’est diversifié jusqu’à compter plusieurs milliers de variétés. Chaque tulipe se différencie par l’apparence de ses fleurs, feuilles et bulbes mais aussi par sa date de floraison. Les plus hâtives fleurissent dès mars tandis que les tulipes tardives dévoilent leurs couleurs en mai.


125 espèces et plus de 5600 variétés, de quoi satisfaire tout le monde. Elles sont regroupées en 15 familles :

 

 

Espèces et variétés de Tulipa

 

 

 

 1. Simple hâtive

Parmi les premières à fleurir chaque année et aussi les moins hautes, elles offrent une excellente résistance au vent

 


 

2. Double hâtive

Les Tulipes Doubles Hâtives Classiques sont très précoces et révèlent une longue durée de floraison. De plus, ces tulipes possèdent le charme de fleurir longtemps et produisent de grandes fleurs doubles, elles sont portées par des tiges relativement solides.

 

 

 

 

3. Triomphe à la tenue élégante, fleurs simples

La fleur de cette tulipe majestueuse à corolle étroite se dresse au sommet d'une tige épaisse et solide au-dessus des feuilles largement lancéolées vertes et caduques. Elle fleurit au milieu de la saison des tulipes, en avril, au cœur du printemps.

 

 

 

4. Hybrides de Darwin aux grandes fleurs simples

La Tulipe Darwin Hybride est réputée pour ses fleurs imposantes à grosses et son délicat parfum vanillé. Sa floraison généreuse dure du milieu à la fin du printemps. C'est une tulipe de mi-saison.

 

 

 

5. Simple tardive

Ces tulipes fleurissent à une saison où les fleurs sont rares, ce qui fait leur succès. Les fleurs sont très longues et très grandes.

 


 

6. Fleur de Lys aux pétales effilées

Ce sont des Tulipes différentes, à fleurs graciles aux pétales recourbés souvent effilés, aux tiges  minces et pas très robustes, ce qui les expose à des dégâts sous l'effet du vent. Quelques-unes de ces fleurs sont également d'excellentes fleurs coupées.

 

 

 

7. Frangées aux pétales dentelées

Avec leurs fleurs ébouriffées, frangées, et dentelées, ces variétés de tulipes donnent beaucoup de style et d’originalité aux massifs printaniers de jardins.

 

 

 

8. Viridiflora aux pétales verdâtres

Ces étonnantes tulipe viridiflora sont peu connues et pourtant...Leurs principales caractéristiques sont  de fleurir tard en saison, et de présenter des fleurs invariablement striées ou flammées de vert. Leurs tiges solides, et les fleurs restent belles durant trois semaines, ce qui fait d'elles des fleurs coupées exceptionnelles.


Elles sont fidèles et reviennent pendant plusieurs années, 

 

 

 

9. Rembrandt aux fleurs flammées

Les pétales flammés aux couleurs éclatantes donnent l’impression d’avoir été peints à la main. Ces tulipes ont été ainsi nommées en l'honneur de Rembrandt van Rijn (1606-1669), l'un des plus célèbres peintres hollandais de tous les temps. Elles enchanteront les jardins et combleront de bouquets "longue durée".

 

 

 

10. Perroquet aux grosses fleurs étonnantes

Cette tulipe perroquet, avec son "plumage ébouriffé" attire tous les regards et mettra de la couleur dans le jardin. Elle offre de grosses fleurs chatoyantes,


Cette variété aux tiges courtes mais solides bénéficie d'une bonne tenue face aux intempéries. Tout simplement étonnante, elle mérite une place de choix dans un massif ou dans un joli pot sur la terrasse. Elle permet de composer des bouquets voluptueux et fantastiques, à la manière des maîtres flamands.

 


 

 

11. Doubles tardives

Les tulipes doubles tardives sont parmi les variétés de tulipes à sortir en dernier au cours de la saison avec leur belles doubles fleurs.

Des tulipes colorées et fraîches, parfaites pour donner du tonus à un bouquet de fleurs et laisser prolonger le printemps !

 


 

 

12. Hybrides de Kaufmanniana fleurs multicolores

Cette tulipe s’ouvre complètement sous les rayons du soleil et offre alors cette forme de fleur dite "en nénuphar ", typique de Tulipa kaufmanniana. La couleur de la forme botanique est assez variable, mais 2 coloris dominent, la forme rouge au cœur crème et la forme jaune pâle. Un parterre de tulipes de kaufmann botaniques offre un tapis charmant et précoce de fleurs étoilées basses, largement épanouies.

 


 

 

13. Hybrides de Fosteriana aux feuilles tachetées

Les tulipes fosteriana ne sont pas très exigeantes. Cette tulipe a la particularité d'être très résistante aux intempéries. C'est une tulipe précoce aux grandes fleurs. Elle préfère le soleil, à l'abri des vents forts et fleurit dès la fin du mois de mars.

 

 

 

 

14. Hybrides de Greigii bicolore et feuilles veinées

Cette variété de tulipe dégage un doux parfum et attire le regard. Elle fleurit en avril. C'est une tulipe basse aux feuilles vertes striées et souvent marbrées de pourpre. Cette tulipe botanique peut rester en terre plusieurs années sans nécessiter de soins importants.

 

 

 

 

15. Divers dont les botaniques


      Pluriflore produit de 3 à 5 fleurs


Cette catégorie de tulipes impressionnent toujours du fait que ses fleurs s’épanouissent complètement au soleil et se referment quand il se cache.

 

 

     

 

Tulipe sauvage

Tulipe Sylvestris, tulipe des bois

La tulipe sauvage, se distingue par  ses fleurs inclinées fines et gracieuses. Cette tulipe botanique, surprenante, originale et précoce, sera capable de se naturaliser au jardin. C’est l’une des 10 tulipes indigènes de France.

 

 

 

 

Les tulipes sont très peu mellifères. Le nectar est inaccessibles aux abeilles, car caché entre les loges de l'ovaire, placé au fond des longs tubes de la corolle, que seuls les papillons peuvent atteindre.

Lily van Bienen - tulipe et papillon

 

 

 

 

Mythologie grecque

 

 

Dans la mythologie grecque, Tulipe, fille du Dieu marin Protée était convoitée par Vertumne, le dieu de l'automne.

 

Ce dieu aux attributs du jardinier avait peu de succès auprès de Tulipe qui restait indifférente à ses avances.

 

Pour la surprendre, Vertumne, qui avait le don de se transformer, se changea en chasseur et piégea la belle Tulipe dans les bois.

 

Prise dans une haie d’épineux, elle implora Diane, déesse de la chasse et soeur d'Apollon de la sauver.

 

Diane la métamorphosa en une fine fleur élégante, distinguée qui se plante en automne, mais ne voyant le jour qu’au printemps. Ainsi Vertumne tend-il ses bras vers sa bien-aimée à l’automne en ouvrant la terre, et au printemps en accueillant pour quelques jours cet amour lumineux et insaisissable.

 

Guillaume Seignac - Diane la chasseresse


 

 

 

Mythologie Persane

 

 

Farhad et Shirin

 

Un humble tailleur de pierre, Farhad, aimait la princesse Shirin et voulait gagner son cœur. Quand elle en entendit  parler, elle n'en fit aucun cas, et ne voulut même pas le voir, que voudrait-elle d'un humble artisan ?

 

Farhad alla donc dans les collines avec sa flûte et joua de la musique à la gloire de la princesse Shirin. Il jeûnait alors qu'il se languissait de son amour, et bientôt les villageois entendirent parler de lui. En le voyant ils ressentirent pour lui de la pitié, alors ils conspirèrent pour que les deux personnages se rencontrent.

 

La princesse Shirin fut conduite dans la montagne par sa courtisane et quand elle vit Farhad et entendit sa musique, elle en tomba immédiatement amoureuse.

 

Quand son père, le Shah apprit que sa fille unique aimait le tailleur de pierre, simple artisan, il fut très mécontent, et fut catégorique, leur union serait interdite. Il savait que s'il lui disait non, il risquait de la perdre, alors il conçut un plan machiavélique.

 

Il décréta que Farhad, devait accomplir une tâche, une tâche qu'aucun homme ne pouvait accomplir. Une tâche que tous les héros fuiraient, et ce n'est que s'il était capable de le faire qu'il pourrait avoir le moindre espoir d'être avec sa princesse bien-aimée.

 

Il donna la mission à Shirin de se rendre dans la montagne, demander à Farhad d'apporter de l'eau à la ville depuis une source lointaine en creusant un tunnel d'eau  à travers les collines  rocheuses. Il chargea un pied de biche, sa pelle et se dirigea vers la montagne.

 

De l'aube à la nuit, il  travailla sans relâche pendant des années,  à la construction du canal, et il progressait  réellement. Pour le voir, la princesse lui rendait visite, en secret, tombant de plus en plus profondément amoureuse. 

 

La nouvelle parvint au Shah que la tâche de Farhad se terminait. Il fallait trouver une façon de ne pas voir son plan échouer. Le Shah demanda conseil à ses vizirs rusés. Il complotèrent ensemble, et envoyèrent une sorcière, afin de transmettre à Farhad le message que Shirin était morte, espérant qu'avec le cœur brisé, il abandonnerait et s'en irait.

 

Farhad réticent à la croire, fut finalement convaincu. Puis, inconsolable, et tombant dans la déraison, il jette son pied de biche en l'air, qui lui frappe la tête en tombant et son sang coula dans le canal.

 

Lorsque la nouvelle parvint à la princesse Shirin, elle courut dans les montagnes pour voir si c'était vrai. En voyant son amoureux mort, accablée de chagrin elle mit fin à ses jours à son tour. 

 

Là où ils gisaient ensemble, leur sang écarlate, se répandait et chaque goutte formait une tulipe rouge, assurant que leur amour survivrait pour toujours.


 

 

 

XI° - XII° siècle

 

 


La tulipe provient des immenses territoires d’Asie. Les premières ont été cueillies dans les chaînes montagneuses du nord de l’Himalaya, les vallées des monts du Tien-Shan, aux confins de la Chine, du Tibet, de la Russie et de l’Afghanistan.


C’est dans ces régions pourtant inhospitalières, très difficiles d’accès, le Pamir,  "toit du monde"  et le Tien-Shan "montagnes célestes" qui formaient l’échine de l’Asie, que  curieusement,  après la fonte des neiges, à l'arrivée du printemps, les petites tulipes sauvages rouge et orange, peignaient les pentes rocailleuses et ensoleillées des montagnes.
 

Plusieurs tribus vagabondes, séduites,  rapportèrent les bulbes dans la plaine. Ils vouèrent un véritable culte aux tulipes dont la plupart étaient rouges comme le sang. 

 

Pour des nomades qui sortaient d’un hiver rigoureux  dans un environnement hostile, ces tulipes sauvages, rouges, jaunes, orangées, symbole de la régénération de la nature, de vie et de fertilité étaient, annonciatrices du printemps et des jours meilleurs.

 

On ignore à quel moment commença le culte de ces fleurs sauvages, mais on sait que, vers 1050, les tulipes étaient déjà vénérées en Perse ; elles poussaient dans les jardins de l’ancienne capitale, Ispahan, ainsi qu’à Bagdad. La tulipe fut cultivée dès le XI° siècle au Moyen-Orient, en Iran, Afghanistan et Kazakhstan.

 

Les nomades introduisirent la fleur en Turquie,  cultivée pour la première fois par les Turcs, dès 1055 après JC. 

 

Les tulipes sont citées dans des poèmes les plus célèbres d’Omar Khayyâm comme métaphore de la beauté féminine parfaite. 

 

 

Omar Khayyam (1040-1125), mathématicien, rendait hommage à la femme aimée, en écrivant des Quatrains sur la tulipe. 

 

..."Si sur le verre de vin je fais des économies

J’achèterai quelque part un espace d’herbe

Avec partout parmi les herbes des tulipes superbes

Des tulipes jolies comme ma jolie."...
 

 

 

Omar Khayam (1048-1131) est un poète et savant persan. 


..."Bois, car tu dormiras bien longtemps sous la rose,

Sans femme, sans ami, sans confident… Je n’ose

Te confier encor ce terrible secret:

La tulipe fanée à jamais reste close"...

 

 

 

Omar Khayam (1048-1131) est un mathématicien, astronome, poète et savant persan. 
traduction d'Armand Robin (1958)

traduction française est d'Armand Robin.

 

 

La tulipe et la rose

 

"La jolie, à la rose on la compare ;

Ma jolie, à la tulipe je la compare ;

A la tulipe plutôt qu'à la rose pourquoi je la compare ?

C'est que ma jolie aux autres jolies jamais je ne la compare."

 

"Ils disent tous : "C'est une rose, ma jolie !"

Je dis : "Elle est tulipe, ma jolie !

"La rose est belle, la tulipe est belle et jolie ;

"Pour une belle avoir cœur dans la beauté, c'est être jolie !"

 

"Le bijou de mon individualisme, contre aucun argent je ne le donnerai ;

Mes souffrances individuelles, contre aucun baume je ne les donnerai ;

La poussière sous ta porte, ô ma jolie, contre l'empire de Djan je ne la donnerai.

Un seul de tes cheveux, contre la terre, contre la mer, je ne le donnerai."

 

"Si nous obtenons rien qu'une miche de bon pain,

Puis un jarret de mouton, puis deux mesures de vin,

Et si, ô jolie, nous sommes tous deux en un coin de pré,

Nous avons obtenu ce qu'aucun Sultan n'obtient."

 

"Tout homme qui eut une affection, une amitié, dans son cœur,

Qu'il soit de ceux qui prient ou de ceux qui jamais en public ne prient,

Tout homme dont le nom a été inscrit sur le livre de l'affection,

Est libéré de l'Enfer, n'a plus besoin du Paradis."

 

"Le cœur est une lampe dont la lumière vient d'une jolie !

S'il y trouve de quoi mourir, il y trouve aussi sa vie !

Avec une lampe à huile, puis un papillon de nuit

On devrait éclairer le cœur de qui aime une jolie !"

 

"Je bois du vin et mes adversaires, de tout côté, disent :

"Pas de vin ! le vin, c'est l'ennemi de ton destin !"

Maintenant je sais que le vin, par Allah ! est l'ennemi de mon destin,

Je boirai, c'est légitime, le sang de l'ennemi de mon destin !"

 

"Toi dont la joue a les frémissements de la tulipe,

Dont le doux visage a pris leurs mouvements aux visages des filles de Chine,

Pitié ! ton regard fait à l'instant chanceler

Le roi, le fou, la tour, la reine, au jeu d'échecs de mon cœur !"

 

"Si tu le veux, tiens-moi par ton absence en tribulation ;

Ou, si tu le veux, tiens-moi par ton union en jubilation ;

Je ne demande ni le premier ni le second traitement ;

Que ton coeur me tienne selon ses prescriptions !"

 

"Bien des gens, après nous, du Monde auront leur part ;

De nous nulle part de souvenir plus tard ;

Rien manquait sur terre avant notre arrivée ;

Tout restera de même après notre départ."

 

Illustration rose et tulipe 1829

 

 

 

 

XIII° - XIV° siècle

 

 

Vers 1250, Saadi décrit son jardin idéal :

..."le murmure d’un frais ruisseau,

le chant d’un oiseau, l’abondance des fruits mûrs,

des tulipes multicolores et des roses odorantes

se combinent pour créer un paradis terrestre." ...

 

 

 

Hafez (ou Hafiz v1325-v1390) "Shirazi" auteur du "Divan", 
recueil de nombreux ‘ghazels’ (sonnets).

extrait

..."Que m’importent les tulipes et les roses,

puisque par la pitié du Ciel,

j’ai, pour moi seul, tout le jardin."...

 

 

 

Sultan Osman Ier (v. 1258 v.1326)


La plus illustre dynastie, celle d’Osman de Sogout, réputée pour  sa soif de conquêtes et son comportement tyrannique, ne reniait pas pour autant son amour indéfectible des tulipes.  Ils les cultivaient dans leurs jardins et les considéraient comme sacrées.

"Une légende turque expliquait pourquoi les jardins leur étaient si précieux. Hassan Effendi, un saint derviche, prêchait, on lui demanda si l’on pouvait être certain qu’un musulman allât au ciel après sa mort. Quand Hassan eut fini son sermon, il demanda s’il y avait des jardiniers présents ; un auditeur se leva et le derviche pointa le doigt vers lui en déclarant : celui-là ira au ciel. "

 

 

 

 

XIII° - XIV° siècle

 

 

Vers 1250, Saadi décrit son jardin idéal :

 

..."le murmure d’un frais ruisseau,

le chant d’un oiseau, l’abondance des fruits mûrs,

des tulipes multicolores et des roses odorantes

se combinent pour créer un paradis terrestre." ...

 

 

 

Hafez (ou Hafiz v1325-v1390) " Shirazi "auteur du "Divan", 
recueil de nombreux ‘ghazels’ (sonnets).

extrait

 

..."Que m’importent les tulipes et les roses,

puisque par la pitié du Ciel,

j’ai, pour moi seul, tout le jardin."...

 

 

 

Sultan Osman Ier (v. 1258 v.1326)


La plus illustre dynastie, celle d’Osman de Sogout, réputée pour  sa soif de conquêtes et son comportement tyrannique, ne reniait pas pour autant son amour indéfectible des tulipes.  Ils les cultivaient dans leurs jardins et les considéraient comme sacrées.

"Une légende turque expliquait pourquoi les jardins leur étaient si précieux. Hassan Effendi, un saint derviche, prêchait, on lui demanda si l’on pouvait être certain qu’un musulman allât au ciel après sa mort. Quand Hassan eut fini son sermon, il demanda s’il y avait des jardiniers présents ; un auditeur se leva et le derviche pointa le doigt vers lui en déclarant : celui-là ira au ciel. "

 

 

Dans certaines chroniques persanes datant du XIVe siècle, les turbans jaunes et rouges des soldats lors d'une grande bataille furent comparés à un immense champs de tulipes.

 

 

 

 

XV° siècle

 

 

En 1453, immédiatement après la prise de Constantinople, naquit un important mouvement artistique. Influencé par les productions chinoises arrivant par la route de la soie, un art de la céramique se développa à Iznik (l’ancienne Nicée). La tulipe, l’oeillet, la jacinthe et l’églantine y sont brillamment figurées.

 

 

Découvertes par le turc Soliman le Magnifique (1466-1566), ce goût pour l’abondance des fleurs ne s’est pas tari. Dans l’ensemble de son empire qui s’étalait des portes de Vienne au golfe Persique et du détroit de Gibraltar à la mer Caspienne, entre toutes les fleurs, la tulipe jouit d’un capital affectif et religieux incomparable. Il les fît cultivées et vénérées à Constantinople.
 

La tulipe se confond avec la fleur de Dieu puisque les lettres qui composent son nom en turc, lale, sont les mêmes que celles qui forment le nom divin.

 

Le règne du sultan Soliman coïncide aussi avec la production des premiers hybrides afin de multiplier les variétés.  Avec des petites tulipes sauvages aux fleurs ouvertes et étoilées, des jardiniers turcs produisirent des tulipes longues et minces,  avec des pétales en forme de poignards.

 

Soliman le Magnifique sur sa monture, 1549, par le peintre hollandais Hans Eworth (1515-1573).

 

 

 

 

Mesihi (1470-1512), poète ottoman.

 

 

..."Les roses et les tulipes 

ressemblent aux joues fraîches et vermeilles des jolies filles, 

aux oreilles desquelles pendent des pierres précieuses 

de couleurs variées, comme les gouttes de rosée. 

Ne te trompe pas en croyant que ces charmes puissent durer longtemps.

Sois joyeux ! sois rempli d'allégresse ! 

car la saison du printemps est courte : elle ne durera pas.

 

Les tulipes, les roses et les anémones

Se montrent dans le jardin,

La pluie et les rayons du soleil, comme des lancettes aiguës,

Teignent les couches de couleur sang.

Sois joyeux : sois rempli d'allégresse !

Car la saison du printemps est courte : elle ne durera pas !"...

 

Anca Bulgaru - vase tulipes et roses

 

 

 

 

Dans la vie ottomane, la popularité et la prévalence des tulipes ont augmenté de façon spectaculaire.  Au XVI°  siècle, le sultan Selim II (1524-1574) fils de soliman, se passionne pour la tulipe, il compte jusqu'à mille jardiniers pour entretenir ses jardins et notamment ceux du Palais de Félicité avec des tulipes à profusion. Il ordonna à un intendant situé en Syrie de lui expédier 50000 bulbes de tulipes sauvages pour les jardins impériaux, et fait planter quelques 300 000 bulbes de tulipes dans la 4ème cour du Palais Topkapi, que l’on appelle aujourd’hui le Jardin des Tulipes.

Ces importations somptueuses ont eu lieu à la fin de ce qui pourrait être considéré comme la première "manie de la tulipe"

 

 

 

 

Empire Ottoman, Turquie, Iznik, XVIe siècle. (1540-1580)

 

La céramique d’Iznik fait partie des traditions et de l’artisanat de la Turquie. La céramique d’Iznik est apparue au XVème siècle dans la ville d’Iznik en Turquie, actuellement appelée Nicée.

La céramique d’Iznik est particulièrement réputée pour ses décors et ses couleurs. Le succès de cette céramique sera croissant jusqu’à la fin du XVIème siècle. 


plat d'Iznik, - 1540-1550  British Museum -fleurs et tulipes

 

 

 

Plat aux deux tulipes et aux tiges de jacinthes

Plat rond, tabak, en céramique siliceuse, à décor peint en polychromie sous glaçure incolore.

Au centre, une composition de tiges de jacinthes encadrant deux larges tulipes élancées aux pétales éffilés.

 

 

 

Carreau aux fleurons trilobés et tulipes

Iznik - art ottoman - 1570

Carreau de revêtement, décoré en bleu, vert et engobe rouge sur fond blanc d'une succession de fleurons surmontés de tulipes légèrement inclinées.

 

Carreau aux fleurons trilobés et tulipes  Iznik - art ottoman - 1570


 

 

Carreau aux tulipes.

Empire Ottoman, Turquie, Iznik, XVIe siècle.

Photo Boisgirard et Associés

 

 

 

Caftan à manches longues à motifs feuilles et fleurs de saz. 

Milieu du XVIème siècle Topkapı 

Palace Museum, Istanbul, Turkey

Photographe Hadiye Cangökçe, 

 

 

 

 

Le naturaliste et apothicaire Pierre Belon (1517-1564) séjourna au Levant et en Turquie et fit l’éloge des jardins turcs. Constantinople était alors la ville la plus riche du monde et Soliman 1er le Magnifique (1494-1566), faisait pratiquer un jardinage intensif dans sa résidence d’été à Andrinople.


Il publia en 1553 un ouvrage dans lequel il décrivit la tulipe, appelée "lil rouge", avec une grande précision. Il ramena des bulbes en Europe, 

 

 

Constantinople, 1554,

Augier Ghislain de Busbecq  (Angerius Ghislenius Busbequius 1522-1592) ambassadeur d’Autriche fut envoyé en mission au nom de l'empereur Ferdinand Ier, à la cour du sultan de Constantinople Soliman le Magnifique. Il envoiya à Vienne quelques bulbes et quelques graines de tulipes découverts en Turquie, à trois de ses amis.

L'un des trois était Carol Clusius, Charles de Lécluse , grand botaniste français né à Arras, qui planta les bulbes.

 


 

En 1559, le médecin, naturaliste et encyclopédiste  Conrad Gesner (1516-1565) auteur d’un ouvrage d’histoire naturelle, écrit : 

..."En avril 1559, j’ai vu cette plante qui avait poussé d’une graine venue selon les uns de Byzance, selon les autres de Cappadoce. Elle produisait une seule belle fleur rouge, aussi grande qu’un lys rouge, comportant huit pétales, dont quatre à l’extérieur et autant à l’intérieur. Elle dégageait un parfum très doux et subtil, qui disparut rapidement"...


 

La tulipe prit le nom de tulipa gesneriana.

Elle est issue d'une hybridation complexe et ancienne (du XVI° siècle), entre plusieurs espèces sauvages apparentées, dont la principale est Tulipa suaveolens, mais aussi probablement T. armena et T. agenensis, et peut être T. hungarica et T. kaufmanniana.


Illustration et extrait de Tulipa gesneriana

 

 

 

 

Vers 1560-1562, elle fait son apparition en Europe lors de l’arrivée dans le port d’Anvers d’un bateau en provenance d’Istanbul, à un moment crucial de la situation aux Pays-Bas, où la rébellion couvait. A Bruxelles, puis Paris vers 1566.

 

L'Édition du "Kruydtboeck  Plantin, 1581" de Mathias de Lobel (1538-1616) en cite déjà 47 variétés. 

 

 

 

 

 

La toute première tulipe de Hollande aurait vu le jour aux Hortus Botanicus de l’université de Leyde (Pays-Bas) par le botaniste flamand Charles de l'Écluse (Carolus Clusius) (1526-1609) son créateur,  qui venait d’y être nommé professeur,  où elle fit sensation (même si elle devait déjà y être présente du fait des nombreux échanges commerciaux avec l'actuelle Turquie où la coutume voulait qu'on offre des bulbes en cadeau). 

 

Le "vrai roi des fleurs" comme on le surnomme régulièrement est un pionnier.

 

La splendeur de ses jardins et de ses collections donne un large écho à la tulipe. On vient de partout admirer les spécimens de ces plantes  exceptionnelles.

Charles de l'Écluse (Carolus Clusius 1526-1609)

 

 

 

Charles de l'Écluse décrit dans son Traité sur les tulipes comment Busbecq lui confie à Vienne en 1573 un stock de graines afin d’en tenter la culture. Des soins répétés et patients (sept ans sont en effet nécessaires pour obtenir une tulipe à partir des graines) sont finalement couronnés de succès : Clusius sera l’un des premiers à en suivre minutieusement l’évolution et à en donner un compte-rendu dans son ouvrage.

 

C’est en 1590 que le commerce de la tulipe a connu son véritable essor, marqué par l’intervention du botaniste néerlandais Carolus Clusius à l'Université de Leiden, révélant que les conditions météorologiques hollandaises convenaient bien à la culture de la fleur exotique.

 


 

 

En 1593 le Kruydtboeck, bible de la biodiversité écrit :



..."De l’Écluse fait planter dans ce jardin botanique une série de bulbes de tulipes qu’il a fait venir de Bruxelles, tulipes observées pour la première fois à Andrinople, en Turquie par Ogier de Busbecq (qui signe Busbecquius), ambassadeur de l’Empereur Ferdinand Ier auprès du sultan ottoman Soliman le Magnifique que de l’Écluse cite dans un ouvrage paru en 1583, dans lequel il décrit plusieurs variétés de tulipes.

Ces bulbes sont suffisamment résistants pour survivre aux rigueurs du climat néerlandais. Les premières tulipes ne sont mentionnées que par des botanistes ou des amateurs de plantes rares et de curiosités. Mais la vogue des tulipes se répand du sud des Pays-Bas vers le nord, et l’engouement devient tel qu’assez rapidement des voleurs s’introduisent dans le Jardin botanique de Leyde pour dérober des bulbes."...

 

Cet engouement pour la fleur se retrouve dans la peinture néerlandaise et flamande de l’époque.

 

Jan Brueghel l'Ancien Jan Brueghel l'Ancien (1568-1625),

peintre baroque flamand 

 

Jan Brueghel  - Vase tulipes et fleurs - Rijksmuseum Twenthe

 

 

 

La tulipe a fait son apparition dans la seconde partie du XVIe siècle dans les ouvrages spécialisés, sous forme de planches botaniques savantes.

 

 

Tulipe et poire  1590.

Illustrées par

Joris Hoefnagel (connu aussi sous le nom de Georg Hufnagel 1542-1601)

enlumineur flamand

 

 

 

 

Des tulipes, accompagnées d'une mouche ichneumon,

illustrées par Joris Hoefnagel (1542-1601),

enlumineur flamand, 


dans l'ouvrage Mira Calligraphiae Monumenta, paru en 1590.

 

 

 

 

Olivier de Serres  seigneur du Pradel (1539-1619) agronome français, et auteur d'un vaste traité,

 

"le Théâtre d’Agriculture et mesnage des champs"

publié le 1°,juillet 1600,  

dont il promeut de nouvelles cultures comme la tulipe. Il  écrit dans une langue française déliée, 


..."nous avons dit au commencement Tulipan , comme les Turcs"...

 

 

 


Jacques de Gheyn le jeune  (vers 1565-1629) 


Allégorie de la Vanité avec  vase et tulipe -1603

 

 

 

XVII° siècle

 

 

Michiel Jansz. Van Mierevelt  (1566–1641) peintre du siècle d'or hollandais.

Double Portrait d'un mari et femme avec tulipe, 

ampoule et coquillages 

huile sur panneau peinture de 1609


 

 

 

Ecole hollandaise  

17e siècle

Portrait d'une femme avec tulipe 

peintre anonyme du sud des Pays Bas


 

 

 


Jean Théodore de Bry (1561-1623) graveur, et éditeur 


(Florilegium novum, Oppenheim) p7


Tulipa Flore Vario, 1611



 

 

 

1611

Les Quatre Philosophes est une peinture de Pierre Paul Rubens (1577-1640) peintre brabançon de l'école baroque flamande, réalisée vers 1611-1612, actuellement conservée dans la galerie Palatine du Palais Pitti à Florence en Italie.


De gauche à droite, il montre Philippus Rubens (frère du peintre), Justus Lipsius, Jan Woverius et un élève non identifié ou un ami des trois autres. En arrière-plan, un buste de Sénèque orné de tulipes est visible.


Les Quatre Philosophes est une peinture de Pierre Paul Rubens (1577-1640)

 

 

 

Basilius Besler (1561-1629), apothicaire, médecin, botaniste et éditeur allemand


Hortus Eystettensis, Nuremberg 1613.


Ouvrage illustré de botanique sur papier.


Tulipes

 

 

 

Basilius Besler (1561-1629), apothicaire, médecin, botaniste et éditeur allemand


Hortus Eystettensis, Nuremberg 1613.


Ouvrage illustré de botanique sur papier.


Tulipes

 


 

 

Crispin de Passe le Jeune (v.1565-1637)


Dessinateur et graveur au burin,  il a illustré un certain nombre d'ouvrages dont l'Hortus floridus, remarquable recueil de planches de fleurs très recherché par les amateurs de jardins.
 

Tulipes - 1614-1615

 

 

 

Lors de son voyage en Turquie, George Sandys (1577-1644) voyageur, traducteur, colonisateur, auteur religieux et poète anglais, constatait :


..."On ne peut pas sortir dans la rue sans que des derviches ou des janissaires ne vous offrent des tulipes et des bagatelles"...

 


La tulipomanie (Tulpenmanie en néerlandais, Tulip mania en anglais),

est le nom donné au soudain engouement pour les tulipes dans le nord des Provinces-Unies (Pays Bas actuels).


Le début du XVII° siècle voit se développer un engouement extraordinaire pour l’horticulture et le jardinage dans le nord de l’Europe. Les premiers bulbes font leur apparition sur le marché.

L’époque se passionne pour la création d’hybrides et de nouvelles variétés, créant une demande pour les livres illustrés de gravures, livres destinés aux amateurs et aux professionnels de l’horticulture.

 

 

"Le Jardin du Roy Tres Chrestien Henry IV" de Pierre Vallet,

brodeur ordinaire du Roy"

paru en 1608. 

Jean Robin (1550-1629). Auteur du texte



 


 

 

La fleur devenant bientôt un article de luxe convoité et un signe de richesse, de nombreuses variétés voient le jour. Ces bulbes rares et précieux produisent des tulipes "cassées", des fleurs aux pétales marbrés de couleurs vives, dues, on le sait aujourd’hui, au virus de la panachure de la tulipe, sorte de virus de la mosaïque de la tulipe (TBV, Tulip breaking virus) phytovirus du genre Potyvirus (famille des Potyviridae).

Ce virus à distribution cosmopolite, dont la transmission est assurée par des pucerons, est présent dans toutes les régions tempérées où la tulipe est cultivée. C'est l'une des cinq espèces de virus de la famille des Potyviridae qui provoque la panachure des couleurs des fleurs de tulipes. Ces virus infectent des plantes appartenant à seulement deux genres de la famille des Liliaceae : les tulipes (Tulipa) et les lys (Lilium).qui avait provoqué des stries dramatiques de deux couleurs distinctes sur ses pétales.

 

 

Le Néerlandais Emanuel Sweerts (1552-1612) est un homme d'affaires néerlandais, pionnier de la vente d’oignons de tulipe sur la foire annuelle de Francfort puis d’Amsterdam, publie un des premiers catalogues, "le Florilegium", imprimé en 1612 

 


 

 

Roemer Visscher (1547-1620)  négociant hollandais prospère et un auteur d'épigrammes populaire du Siècle d'or néerlandais.


Livre d'emblèmes, les "Sinnepoppen" 1614 

La tulipe

le phénomène spéculatif, apparaissait dans ses écrits 
"Een dwaes en zijn gelt zijn haest ghescheijden"
("L’imbécile et son argent seront bientôt séparés")


 

 

 

 

Anonyme, 

La vente des oignons de tulipe, XVII° siècle.

Huile sur bois.

Musée des beaux-arts de Rennes.


 

 

 

 

Balthasar van der Ast (1593 ou 1594-1657)

peintre néerlandais de natures mortes.

bouquet de tulipes


 

 

 


Christoffel van den Berghe (1590-1645) 

peintre hollandais d'origine flamande. 

Il est connu pour ses peintures de paysages et de natures mortes.

Bouquet de tulipes et fleurs (vers 1617) 

Philadelphia Museum of Art , 1617

 

 

 

 

 

Abraham Bosschaert (né v. 1612-1635) peintre néerlandais,
Il peint des tableaux de bouquet, en y ajoutant la figuration de lépidoptères

Il représente également des variétés de tulipes de plus en plus précieuses et recherchées.

 

 

 

Jean Robin (1550-1629), puis son fils Vespasien Robin (1579-1662), soignent pour la plus grande gloire du roi de France, les plus belles plantes à l’emplacement de l’actuel jardin des Tuileries. 


Dans sa réédition de 1623 Vallet introduit des planches consacrées aux tulipes, marquant ainsi leur succès dans la capitale française.

Jardin des tuileries XVII°

 

 

 

Le commerce des plantes se développa dans toute l'Europe, et les marchands publièrent des catalogues de vente, comme le firent René Morin avec le"Catalogus plantarum horti Renati Morini, en 1621" , et Jean-Baptiste Dru avec  son "Catalogue des plantes tant des tulipes que des autres fleurs qui sont à présent au jardin du sieur Jean-Baptiste Dru, Herboriste du Roy, "

 


En 1634, la demande venue de France favorise la hausse des prix et des spéculateurs se positionnent sur le marché. Le prix des bulbes explose : + 5 900 % entre 1634 et 1637 !

 

La tulipe fait même son apparition dans le Jardin d’Eden, en première page d'une réédition d’un manuel anglais de jardinage. Dans cette édition de 1635, la tulipe est à la verticale de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

 

Catalogue Brandemandus - conservé au Norton Simon Museum (Los Angeles).

Artiste inconnu, néerlandais

Deux tulipes 

vers 1635

Aquarelle et lavis gris (dessin) et plume et encre brune (inscriptions) sur papier vergé; irrégulier

Chaque fleur est identifiée par son nom, qui, suivant la convention hollandaise pré-linnéenne, peut faire référence à sa couleur, sa beauté et son cultivateur.

Les deux tulipes "Admirael Secretaris" et "Secretaris" sont d'une variété similaire rouge et blanche. La désignation supplémentaire "admirael" suggère que la fleur à gauche, avec ses pétales plus longs et sa courbe douce, est plus exceptionnelle que la fleur à droite.



 

 

 

Cette multiplication du nombre de catalogues suit la montée de la côte des tulipes qui permet d’amortir le coût des catalogues. 

 

Le plus célèbre est celui du pépiniériste P. Cos de Haarlem, catalogue manuscrit de pépinière de tulipes et un petit nombre d'autres fleurs, paru en 1637, l’année de la crise. En plus des images, le poids et le prix de chaque ampoule est donnée.

 

 

 

A l’hiver 1637 les bulbes changent jusqu’à 10 fois de propriétaire sur la même journée et le prix d’un seul oignon de la variété la plus chère, la Semper Augustus, atteint le prix record de 6 700 florins soit la valeur de deux maisons, huit fois celui d’un veau, quinze fois le salaire annuel d’un artisan ! 

 

Avec des flammes rouge sang striées de couleurs vives sur un fond blanc, la couleur affichée comme des flammes le long du centre et des touches de la même couleur au bord des pétales, Semper Augustus était, par tous les comptes, une tulipe remarquable et célèbre à l'époque pour sa beauté et sa rareté. Et parce que c'était coûteux, et parce que c'était rare, c'était convoité. 

 

Variété Semper augustus, dessin du XVIIe siècle.

 

 

 

 

Livre Brandemandus - livre de tulipes du XVIIe siècle 
 

conservé au Norton Simon Museum (Los Angeles).

Artiste inconnu, néerlandais

Deux tulipes Semper Augustus

vers 1635

Aquarelle et lavis gris (dessin) et plume et encre brune (inscriptions) sur papier vergé; irrégulier

 

"La beauté même de Semper Augustus est la raison pour laquelle elle n'existe plus." 

En effet ses marques vives étaient causées par un virus cassant la tulipe qui affaiblissait le bulbe, retardait la plante et rendait la propagation de plus en plus difficile.

C'est pour restreindre ce virus que les bulbes infectés ont tendance à ne plus être vendus dans le commerce, bien que les cultivars panachés puissent toujours être appréciés pour une fraction de leur coût d'origine. 


 

 

 

 

 

 

Une tulipe, connue sous le nom de "Vice-roi",

dans un catalogue néerlandais de 1637.

Le prix indiqué est de 3 000 à 4 200 florins.

 

 

 

 

Hendrick Gerritsz Pot (1580-1657) peintre néerlandais 

Le triomphe de Flore dans le char de la Fortune, vers 1640.

Allégorie de la Tulip Mania
1637/1638

 

 

 

 

Jan Brueghel le Jeune (1601-1678) peintre baroque flamand 

Une Satire de la Tulipomanie, ca 1640

 (Frans Hals Museum, Haarlem).

 

 

 

 

En 1641


Le Père Leroy Allard compose en 1641 un catalogue des espèces introduites récemment en Europe, sous le titre de "La Sainteté de vie tirée de la considération des plantes"

Encouragé par les Jésuites et le cardinal italien Borromeo, Leroy Allard peut affirmer que de toutes les fleurs alors à la mode

..."la tulipe embrase l’âme du désir d’être embellie d’une grande variété de vertus"...
 

 

 

 

 

Jean de La Bruyère (1645-1696) écrivain, moraliste français.


Les Caractères 


..."Le fleuriste a un jardin dans un faubourg, il y court au lever du soleil, et il en revient à son coucher ; vous le voyez planté, et qui a pris racine au milieu de ses tulipes et devant la solitaire."...

 

 

 

Louis XIV , dit "le Grand" ou "le Roi-Soleil" (1638-1715)

Sous le règne de Louis XIV, la Tulipe était la fleur officielle de la cour, à Versailles.

 

L’attrait pour la tulipe, adoptée à la cour royale de France par les dames, a joué un rôle moteur dans sa culture.

 

 

Jean Ducayer (XVII° siècle)

Portrait de femme aux cheveux ornés de tulipes


 

 


 

1641

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.


de Pierre Corneille (1606-1684) dramaturge et poète


pour la Guirlande de Julie, offerte par M. de Montausier à sa future, Julie d’Angenne. Dans l’édition de la Guirlande de Julie publiée par M. Livet, d’après le manuscrit de 1641 (Précieux et Précieuses, p. 393-432), 


Madrigal.

 


La Tulipe au soleil

 

Bel astre à qui je dois mon être et ma beauté,

Ajoute l’immortalité

À l’éclat nompareil dont je suis embellie ;

Empêche que le temps n’efface mes couleurs :

Pour trône donne-moi le beau front de Julie ;

Et si cet heureux sort à ma gloire s’allie,

Je serai la reine des fleurs.


 

 

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.

 

Antoine Godeau, Eveque de Grasse Et de Vence, un Des Premiers Membres de L'Academie Francaise (1605-1672).


Il trouva pour sa Tulipe une forme fraîche et idyllique; il donna à son vers l'élégance et le tour agréable de la pastorale, et le madrigal du Nain de la princesse Julie est si honnêtement troussé et d'une physionomie si colorée que l'on s'étonne, en le regrettant, que M. de Vence ait presque exclusivement consacré son talent à rimer des psaumes et à versifier des méditations chrétiennes et des églogues sacrées.


Guirlande de Julie

Madrigal

 


La tulipe

 

Je fus un berger autrefois

Qui poussé d'une belle audace,

Alla cueillir dessus Parnasse

Des lauriers plus fameux que les lauriers des rois .

Ce généreux désir d'une éternelle gloire

Ne m'empêcha pas de servir,

Avec les filles de Mémoire,

Les mortelles beautés qui me surent ravir

Mais mon âme fut si volage,

A tant d'objets divers elle rendit hommage,

Et les bergères si souvent,

En me reprochant leurs caresses,

Se plaignirent que mes promesses

Se perdaient parmi l'air sur les ailes du vent,

Qu'amour vint d'une main puissante

Me transformer en cette fleur,

Qui, comme j'eus l'âme inconstante,

est inconstante en sa couleur. 

Miracle de nos jours, si mes yeux t'eussent vue

Avec tous ces appâts n'eut point été léger;

Mais mon sort me console, et pour ma gloire ordonne,

Depuis que j'ai l'honneur d'embellir ta Couronne

Que mes vives couleurs ne pourront plus changer.


 

 

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.

 

de : Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690),

La guirlande Julie

Madrigal

 

 

La tulipe nommée flamboyante

 

Permettez-moi, belle Julie,

De mêler mes vives couleurs

A celles de ces rares fleurs,

Dont votre tête est embellie :

Je porte le nom glorieux

Qu'on doit donner à vos beaux yeux.

 

“La Tulipe nommée flamboyante”, planche du manuscrit de La Guirlande de Julie, v.1641, parchemin, folio 50r ©Paris, BnF

 

 

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.


De : M. Arnauld de Corbeville 


Il emprunta le pinceau de Flore pour donner le plus vif coloris et les tons les plus fins à la fleur qu'il cueillit; sa Tulipe, superbe d'éclat, reste l'emblème du plus parfait amour sous la forme la plus élégante.

 

 

La tulipe

 

Je  suis le plus brillant ouvrage

Dont le pinceau de Flore embellit les étés,

Et sur les autres Fleurs j'ai le même avantage

Qu'a le feu de tes yeux sur les autres clartés.

Mais dans l'éclat qui m'environne,

Et qui de cent couleurs reléve mes beautés,

La gloire que le Ciel me donne,

D'être ide si doux appâts,

Que, bien que de ma mort ma gloire soit suivie,

Pour mourir d'un si beau trépas,

J'aime mieux la mort que la vie.
 

 

 

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.


d'un anonyme

Guirlande de Julie

 

 

La tulipe

 

Curieux Enfants d'espérance,

Belle troupe de mes Amants,

Ne vivez plus dans l'ignorance

Du sujet de mes changements.

Je cherche à me rendre embellie

D'un si grand nombre de couleurs

Qu'il ne faille que de mes fleurs


 

 

 

Gilles Ménage (1613-1692) grammairien, historien et écrivain français.
Pour parler de la tulipe qui nous vint autrefois de Turquie, selon sa remarque
dans "les origines de la langue française" il dit :


..."Après Vossius et Stapel, que cette fleur a pris son nom de la ressemblance qu'elle a avec le Turban des Turcs, appelé en Turquie "Tulipan" (tiliband, de dul-bend, turban, mot persan)"... 

 sultan Selim II

 

 

 

1654


Le nombre de variétés et le goût pour la tulipe s'accroissent qu'elle fait l’objet de publications spécifiques, tel le

"Floriste français" de Charles de La Chesnée Monstereul,

publié en 1654 à Caen, le premier repéré.


 

 

 

Simon Lang

Une tulipe Pokal


En argent massif doré. Avec la partie supérieure de la coupe tulipe reposant sur une tige moulée de manière naturaliste émettant des capitules et des vrilles. La base évasée avec une décoration stylisée en fonte de fleurs.
Avec les lettres en hébreu 'Aleph Shin Aleph

Nuremberg. Vers 1660.


 

 

 

 

Philippe de Champaigne (1602-1674)

peintre, graveur classique français d'origine brabançonne.

Vanité et tulipe

Philippe de Champaigne (1602-1674)


 

 

 

Au 17ème siècle,


La tulipe était une fleur très exclusive et chère et au moyen des vases, les gens riches pouvaient faire voir à quel point ils étaient prospères. Le vase à tulipes était un symbole de statut. 


L'apogée de ces vases à tulipes spéciaux avec becs a suivie vers la fin du 17ème siècle. Les vases avec becs ont été mis sur le marché dans toutes les tailles et toutes les conceptions, et étaient particulièrement demandés


Vase à tulipes Monumental c1695 Pyramidal Lavish Delft

Tulipières par De Witte Ster 

 

 

 

1689

 

Plusieurs amateurs mettent en oeuvre les procédés les plus extravagants pour tenter d’en infléchir le cours du virus.

A l’image de nombreux autres expérimentateurs, J. Boyceau de la Baraudière s’est forgé son opinion sur la méthode la plus efficace pour obtenir les panachages les plus recherchés.

Dans la réédition de son Traité du jardinage de 1689, il ajoute donc un "Traité des tulipes et de la manière de les faire panacher" qui est parcouru avec grande attention par les amateurs.

Portrait de Jacques Boyceau "Traité du jardinage" - Gallica


 

 

 

XVIII° siècle

 

 

L’Ère des Tulipes ou Période des Tulipes (21 juillet 1718 - 28 septembre 1730 -  turc : Lâle Devri) est une période de l'histoire ottomane qui débute avec le traité de Passarowitz et s'achève avec la rébellion de Patrona Halil. Relativement pacifique, cette période a vu le début de l'occidentalisation de l'Empire ottoman.

Cultiver cet emblème culturellement était devenu une pratique célébrée. La période des tulipes a illustré les conflits générés par les prémices de la culture de consommation et était un symbole matériel commun. 


Durant cette période, la haute société ottomane a acquis un immense goût pour les tulipes, qui étaient utilisées en diverses occasions. Elles symbolisaient la noblesse et les privilèges.

 

Abdulcelil Levni (fin du XVII° siècle-1732), devient le plus important peintre miniaturiste de l'empire Ottoman et est nommé peintre de cour sous les sultans Mustafa II et Ahmed III. Personnalité notoire de l'ère des tulipes, il meurt à Istanbul.


Jeune ottoman tenant une tulipe - Miniature  par Abdulcelil Levni.  



 

 

 

Abdulcelil Levni (fin du XVII° siècle-1732), peintre miniaturiste de l'empire Ottoman 


Jeune ottoman tenant une tulipe - Miniature  par Abdulcelil Levni.  

 

 

 

 

Pendant "l'ère des tulipes" de 1718 à 1730, le jardinier ottoman, considérait la tulipe  comme la plus sainte et la plus précieuse des fleurs, et seuls la rose, le narcisse, l'œillet et la jacinthe étaient dignes d'être plantés à côté. Le jardin est au cœur de la vision du paradis. Les musulmans pieux traitaient les fleurs presque comme des reliques sacrées et portaient souvent des fleurs dans leurs turbans.

 
L'amour du sultan Ahmed III (1673-1736) de l'Empire ottoman,  à l’exemple de son gendre, le grand vizir de l'Empire ottoman (1718-1730) Nevşehirli Damat Ibrahim Pacha (1666-1730) pour les tulipes était si grand qu'il organisait des célébrations extravagantes dans les jardins de Topkapi, illuminés  avec bougies,  musique,  et danseuses chaque nuit où les tulipes étaient en fleurs. 


Ces célébrations étaient si exagérées qu'elles ont été l'un des facteurs qui ont conduit à son renversement en 1730. 


Le grand amiral Mustafa Pasa était le fils adoptif du grand vizir. Il reste célèbre pour avoir créé 44 variétés de tulipes

 

 Jean Baptiste Vanmour  (1671–1737) - sultan Ahmed III

 

 

 

Jean-Antoine Roucher, (1745-1794) poète français.


Les mois, 1779


 

..."Pour couronner enfin les richesses qu'étale

Des jardins renaissants la pompe végétale,

La tulipe s'élève. Un port majestueux,

Un éclat qui du jour reproduit tous les feux,

Dans les murs byzantins méritent qu'on l'adore,

Et lui font pardonner son calice inodore"...

 

Robert John Thornton (1768-1837) vers1800 - Tulipes panachées

 

 

 

XIX° siècle

 


Histoire des tulipes


 Charles Malo,   (1790-1871). Auteur du texte

ornée de 12 planches dessinées par P. Bessa

 


...."A Lille, un amateur donna, pour, un oignon de tulipe, une brasserie, qui porte encore aujourd'hui le nom de "Brasserie de la tulipe"....

 

.... Nonobstant le goût des Hollandais; pour les tulipes, il est une nation qui s'en montre encore plus curieuse, c'est la nation Turque. Tous les ans, au mois, d'avril, on célèbre chez le Grand-Seigneur, avec grande solennité, la fête des tulipes : elle est donnée par les, sultanes. Ce jour-là, le sérail et les jardins sont illuminés et remplis de tulipes posées en amphithéâtres sur des gradins.
 En Perse, la tulipe est, par sa couleur  l"emblème des parfaits amants. Quand un,jeune homme présente une tulipe à sa maîtresse, il veut lui donner à entendre qu'il a, comme, cette fleur, le visage en feu et le coeur en charbon."....


 

 

 

Histoire des tulipes


 Charles Malo,   (1790-1871). Auteur du texte

ornée de 12 planches dessinées par P. Bessa

Tulipe Duc de Toll, Tulipe de Lécluse, tulipe double des forêts

 

 

 

Histoire des tulipes


 Charles Malo,   (1790-1871). Auteur du texte

ornée de 12 planches dessinées par P. Bessa


Tulipe De Cels, Tulipe Oeil de Soleil, tulipe des forêts


 

 

 

Jacques-François-Marie Vieilh de Boisjolin, (1760-1841) poète et administrateur français. ...

 

Origine de la tulipe

 

Mais quelle fleur plus fière, au milieu de ses soeurs,

Oppose à leurs parfum l'éclat de ses couleurs ?

Mon oeil a reconnu, la tulipe inodore,

Jadis nymphe des champs et compagne de Flore.

Protée était son père, et la fable autrefois

Consacra son malheur, qu'ose chanter ma voix.

 

A cette heure douteuse, où l'ombre, plus tardive

Suit du jour qui s'éteint la clarté fugitive,

La nymphe, loin de Flore, hélas ! loin pour jamais,

Des champs et de son  coeur  goûtant l'heureuse paix,

Sous l'odorant feuillage où chantait Philomèle

Savourait du repos la douceur infidèle.

Zéphire l'aperçoit, et, d'un souffle enflammé,

Caresse des attraits dont son oeil est charmé.

La fille de Protée, à cette douce haleine,

Entrouvre avec lenteur sa paupière incertaine,

Et ne voit pas encor dans son enchantement

Que ce bruit de Zéphire est la voix d'un amant.

Mais bientôt, à l'aspect du jeune époux de Flore :

"Déesse, à tes bienfaits si j'ai des droits encore,

"Dit-elle, contre un dieu qui trompe tes amours;

"J'implore ta vengeance, ou du moins ton secours."

 

Tout-à-coup, ô prodige ! une forme étrangère

La dérobe aux transports d'un désir adultère.

Son beau corps, dont Zéphyr presse en vain les appâts,

En tige souple et frêle échappe de ses bras ;

Ses cheveux qui tombaient en boucles agitées,

S'élevant sur son front  en feuilles veloutées,

L'entourent d'un calice : un doux balancement

Semble prouver encor qu'elle craint son amant.

Le dieu veut, en parfums, respirer son haleine ;

Ce baume de l'amour adoucirait sa peine :

Prive la fleur d'un charme, et l'homme d'un plaisir ; 

Mais la nymphe héritant du secret de son père,

De cet art protecteur se fait un art de plaire ;

Et trompant le regard par la variété,

De changeantes couleurs enrichit sa beauté.

Je vois errer Zéphyr : mais il ne cherche qu'elle,

Et s'il paraît volage, il n'est plus infidèle.


Lowell Blair Nesbitt

 

 

 

Grandville, ou Jean-Jacques Grandville, pseudonyme de Jean Ignace Isidore Gérard, (1803-1847)

caricaturiste, illustrateur et lithographe français.


Illustration


La tulipe


 

 

 

Louis Aimé Martin (1782-1847), élève et ami de Bernardin de Saint-Pierre. 


"Le Langage des Fleurs" 


Il le publia en 1819, pour la première fois, sous le pseudonyme de Charlotte de Latour.


 

Tulipe
 

Déclaration d'amour


..."Sur les rives du Bosphore, la tulipe est l'emblème de l'inconstance ; mais elle est aussi celui du plus violent amour. Telle que la nature la fait croître aux champs de Byzance, avec ses pétales de feu et son coeur brûlé, elle va dire malgré les grilles et les verroux, à la beauté captive, qu'un amant soupire pour elle ;  et que, si elle daigne se montrer un moment, sa vue mettra son visage en feu et son coeur en charbon. Ainsi, un jeune homme naïf, sortant des mains de la nature, présente un hommage sans fard : bientôt, façonné par le monde, comme la tulipe par les mains du jardinier, il sera plus aimable, plus enjoué, il saura plaire, il aura cessé d'aimer.


La tulipe, sous le nom de tulipan ou de turban, coiffe le front superbe de ces Turcs barbares, qui adorent sa fleur et font porter des fers à la beauté. Idolâtres de sa tige élégante, et du beau vase qui la couronne, ils ne peuvent se lasser d'admirer des panaches d'or, d'argent, de pourpre, de lilas, de violet, de rouge foncé, de rose tendre, de jaune, de brune, de blanc, et de tant d'autres nuances, qui se jouent, se marient, se rejoignent, se séparent sur ses riches pétales sans jamais s'y confondre.


Dès les premiers jours du printemps, on célèbre, dans le sérail du grand-seigneur, la fête des tulipes. On dresse des échafauds, on prépare de longues galeries, on y place des gradins en amphithéâtre, on les recouvre des plus riches tapis, et bientôt ils sont chargés d'un nombre infini de vases de cristal,couronnés des plus belles tulipes du monde. Le soir venu, tout s'illumine ; les bougies répandent les odeurs les plus exquises, des lampions de couleurs brillent de tous les côtés comme des guirlandes d'opales, d'émeraudes, de saphirs, de diamants et de rubis ; une quantité prodigieuse d'oiseaux renfermés dans des cages d'or, tous éveillés par ce spectacle, confondent leur ramage avec les mélodieux accords des instruments que touchent d'invisibles musiciens ; une pluie d'eau de rose rafraîchit les airs : les portes s'ouvrent, et les jeunes odalisques viennent mêler l'éclat de leurs charmes et de leur parure à celui de cette fête enchantée [...]"

Festival de la tulipe Istanbul

 


 

Madame Victorine Maugirard

Les Fleurs -  rêve  allégorique

Puisé dans l'ouvrage de P. Rapin - Traduction de  M. Gazon Dourxigné


1844


..."S'il faut en croire la renommée, cette fleur l'ornement des jardins, était une jeune fille de Dalmatie, dont la mère était  nymphe d'une rivière d'Italie, nommée la Brente, et dont Protée était le père.

Elle tenait de son père  l'art de plaire sous telle forme  qu'elle parût ; qu'elle eut le plus riche et le plus superbe vêtement, de quelque couleur qu'il fût, soit qu'elle en imposât par une cruauté affectée, soit au contraire qu'elle fût douce, enjouée, riante, elle plaisait.

Vertumne, après avoir parcouru ce vaste globe, côtoyait les confins de l'Illyrie, et se préparait à séduire la nymphe par ces paroles chatouilleuses et agréables qui sont toujours dans la bouche des amants délicats : l'objet de son amour était près de sa mère ; Vertumne approche, elle s'enfuit, elle vole et déconcerte les galants projets de son amant.

Mais la belle avait un goût tout particulier pour la variété des couleurs, et Vertumne est de mille couleurs ; chaque instant de sa vie est une métamorphose nouvelle ; il s'efforçait de plaire à la nymphe, en flattant ses goûts, en respectant ses caprices ; vains efforts ! Trop convaincu qu'il formait d'inutiles voeux, qu'il perdait ses soins, ses ruses, ses caresses ingénieuses, le Dieu, que sa flamme rendait toujours plus téméraire, déclara bientôt à la nymphe et sa divinité et son amour ; il allait s'expliquer encore mieux : Dieux de la patrie, s'écria-t-elle, soyez les protecteurs de la chasteté qu'on outrage ! 

Et l'objet des voeux de Vertumne n'est plus qu'une fleur ; cette longue tresse de  cheveux blonds qui captivaient les coeurs, ces bandelettes heureuses qui ceignaient la tête plus charmante, tous ces agréments précieux ne sont plus que des feuilles ; la taille la plus fine devient une tige élégante et fière : la fleur qui la couronne oppose son calice au ciel qui lui sourit ; elle déploie toutes les couleurs dont se peint la nature ; sa tête oblongue en est décorée. Cette nymphe toute métamorphosée qu'elle est, conserve encore son goût pour la diversité des couleurs..."
 

 


 

Le mythe de la tulipe noire

 

 

La mythique tulipe d’un noir parfait est le rêve de tous les horticulteurs, mais aussi la muse des écrivains.

 

Alexandre Dumas (1802-1870 dit aussi Alexandre Dumas père)

écrivain français 


publie en 1850 un roman intitulé La tulipe noire


Son personnage principal, Cornélius Van Baerle, réussit ce qu’aucun botaniste n’a été capable de faire : créer une tulipe d’un noir d’ébène. Mais, accusé injustement de complot, il est emprisonné et sa fabuleuse découverte dérobée par son voisin. Les vrais coupables démasqués, Cornélius échappe à la mort in extremis.


...."Boxtel (...) ne s'occupa que de ce qui se passait chez van Baerle, il respira par la tige de ses tulipes, se désaltéra par l'eau qu'on leur jetait, et se rassasia de la terre molle et fine que saupoudrait le voisin sur ses oignons chéris....."
 

Un roman d'Alexandre Dumas, La Tulipe noire (1850), a pour sujet un concours dans la ville de Haarlem Pays-Bas, visant à produire une tulipe véritablement noire.
 

 

 


Pierre Étienne Rémillieux (1811-1856)  peintre français 

Un bouquet de tulipes panachées, jacinthes bleues, chèvrefeuille

Pierre Étienne Rémillieux (1811-1856)
 

 

 

Théophile Gautier (1811-1872) poète, romancier et critique d'art français.

Recueil : "Poésies nouvelles et inédites"

 

 

La Tulipe

 

Moi, je suis la tulipe, une fleur de Hollande ;

Et telle est ma beauté, que l’avare Flamand

Paye un de mes oignons plus cher qu’un diamant,

Si mes fonds sont bien purs, si je suis droite et grande.

 

Mon air est féodal, et, comme une Yolande

Dans sa jupe à longs plis étoffée amplement,

Je porte des blasons peints sur mon vêtement,

Gueules fascé d’argent, or avec pourpre en bande.

 

Le jardinier divin a filé de ses doigts

Les rayons du soleil et la pourpre des rois

Pour me faire une robe à trame douce et fine.

Nulle fleur du jardin n’égale ma splendeur,

Mais la nature, hélas ! n’a pas versé d’odeur

Dans mon calice fait comme un vase de Chine.


 

 

 

 

Charles Baudelaire (1821-1867) poète français

L’invitation au voyage

recueil :  Le Spleen de Paris 


..."Qu’ils cherchent, qu’ils cherchent encore, qu’ils reculent sans cesse les limites de leur bonheur, ces alchimistes de l’horticulture ! Qu’ils proposent des prix de soixante et de cent mille florins pour qui résoudra leurs ambitieux problèmes ! Moi, j’ai trouvé ma tulipe noire et mon dahlia bleu ! Fleur incomparable, tulipe retrouvée, allégorique dahlia, c’est là, n’est-ce pas, dans ce beau pays si calme et si rêveur, qu’il faudrait aller vivre et fleurir ? Ne serais-tu pas encadrée dans ton analogie, et ne pourrais-tu pas te mirer, pour parler comme les mystiques, dans ta propre correspondance ?"... 


 

 

 

1882
 


Jean-Léon Gérôme (1824-1904)  peintre et sculpteur français, membre de l'Académie des beaux-arts. 


Le Duel à la tulipe (dit aussi Folie tulipière) est une peinture à l'huile sur toile réalisée par le . Elle représente un champ de tulipes avec des hommes en armes. Il est inspiré de la  "tulipomanie" du XVII° siècle aux Pays-Bas. 


Elle est conservée au Walters Art Museum de Baltimore (Maryland) aux États-Unis.


 

 

 

Claude Monet  (1840–1926) peintre français et l’un des fondateurs de l'impressionnisme.


Champs de tulipes en Hollande

Musée d'Orsay

 

Champ de tulipes à Sassenheim  - 1886


 

 

Vincent Van Gogh  (1853–1890)


Champ de tulipes en Hollande

La National Gallery of Art 


 

 

 

Gustave Flaubert (1821-1880) écrivain françai

 

Citation

Il est doux de songer que je servirai un jour à faire croître des tulipes.

 

 

 

 

Anna de Noailles, née Anna Elisabeth Bassaraba de Brancovan, (1876-1933) poétesse et romancière française d'origine roumaine.

exprime son souhait de se rendre,dans les jardins de Chiraz 


..."L’éperdu rossignol, d’avril jusqu’en septembre

Exerce un flexible gosier ;

La tulipe fleurit, l’air a l’odeur de l’ambre,

La brise évente le rosier."...

 

 

 

Berthe Morisot (1841-1895) artiste peintre française, cofondatrice et doyenne du mouvement d'avant-garde que fut l'impressionnisme.


Jeune paysanne parmi les tulipes

 

Berthe Morisot (1841-1895)

 

 

1885

Cette illustration particulière de la tulipe est tirée du livre de fleurs allemand 


"Flora von Deutschland, Österreich und der Schweiz" 
Thomé, Otto Wilhelm

Tulipa Sylvestris - 1885


 


 

1898


Affiche de belles tulipes rouges vintage,

graines et bulbes publicitaires


 

 

 

François Coppée (1842-1908), poète, dramaturge et romancier français.

 

 

À une tulipe

 

Ô rare fleur, ô fleur de luxe et de décor,

Sur ta tige toujours dressée et triomphante,

Le Velasquez eût mis à la main d’une infante

Ton calice lamé d’argent, de pourpre et d’or.

 

Mais, détestant l’amour que ta splendeur enfante,

Maîtresse esclave, ainsi que la veuve d’Hector,

Sous la loupe d’un vieux, inutile trésor,

Tu t’alanguis dans une atmosphère étouffante.

 

Tu penses à tes sœurs des grands parcs, et tu peux

Regretter le gazon des boulingrins pompeux,

La fraîcheur du jet d’eau, l’ombrage du platane ;

 

Car tu n’as pour amant qu’un bourgeois de Harlem,

Et dans la serre chaude, ainsi qu’en un harem,

S’exhalent sans parfum tes ennuis de sultane.

 

 

 

XX° siècle 

 

Gaston Gérard (1859-19?)

 

Peintre de sujets mythologiques, scènes de genres, paysages animés, compositions décoratives, aquarelliste, peintre à la gouache, graveur et illustrateur. 


Tulipes 1900 Estampe Art-nouveau

 

 

 

Auguste Renoir  (1841–1919)

l'un des plus célèbres peintres français.


Bouquet de tulipes - 1905 - 1910

Auguste Renoir  (1841–1919)


 

 

 

Robert Delaunay  (1885–1941)


L'homme à la tulipe (Portrait de Jean Metzinger) 1906


 

 

 

Georges Lawrence Bulleid (1858-1933), peintre victorien. 

art nouveau

Jeune fille tenant des tulipes.

 

 

 

Jessie Willcox Smith (1863-1935) illustratrice américaine

Les tulipes


 

 

 

1920  


Alfons Mucha (1860-1939) affichiste, illustrateur, graphiste, peintre, et professeur d'art tchécoslovaque


art nouveau

Fille aux tulipes


 

 

 

1929

 

Jules Eudes, (1856 -1938)  aquarelliste français. Il signait ses œuvres JEUDES.


Illustration livre du botaniste André Guillaumin (dans l’Encyclopédie pratique du naturaliste


Les Fleurs de Jardins, volume I :

Les Fleurs de Printemps, Paul Lechevalier, 1929.

tulipe gesneriana - tulipe de Gesner

 

 

 

 

Marie Laurencin (1883-1956) artiste-peintre figurative française, mais aussi graveuse et illustratrice

femme aux tulipes - 1936


 

 

 

 

Cicely Mary Barker (1895-1973) illustratrice britannique connue pour ses illustrations de fées et de fleurs.

 

 

La Fée des tulipes

 

Nos tiges sont très droites et hautes,

Nos couleurs claires et lumineuses;

Trop de teintes pour les nommer toutes :

rouge, jaune, rose ou blanc.

 

Et certaines sont éclaboussées, et certaines, peut-être,

aussi foncées que n'importe quelle prune.

Des champs de tulipes à travers la mer

En Angleterre nous sommes venues.

 

Nous étions la fierté d'un pays pacifique,

et la Hollande est son nom.

Maintenant, dans vos jardins, nous demeurons -

Et n'êtes-vous pas content que nous soyons venues ?

 

Cicely Mary Barker (1895-1973)

 


 

 

film sorti en 1949.

Cinq tulipes rouges est un film français de Jean Stelli

Un meurtrier supprime cinq coureurs sur le Tour de France 1948 et signe ses crimes d'une tulipe rouge. Une journaliste (Colonelle) et un inspecteur de police (Ricoul) mènent l'enquête pour arrêter l'assassin à l'arrivée du Tour, au Parc des Princes.


 


 

1952


La tulipe est également associée à un personnage facétieux, Fanfan la Tulipe, incarné au cinéma par Gérard Philipe, en 1952, dans le film de Christian-Jaque, et par Vincent Perez, en 2003, dans un film réalisé par Gérard Krawczyk.


Le jeune Fanfan s'engage dans l'armée pour échapper à un mariage forcé. Après de picaresques aventures, il sauve des griffes de bandits de grand chemin la marquise de Pompadour et reçoit pour récompense une broche en forme de tulipe...


 

 

Henri Matisse (1869-1954) peintre, dessinateur, graveur et sculpteur français.


Femme aux tulipes 


 

 

 

Ron van Dongen est un photographe néerlandais né en 1961 à Judibana (Venezuela). Il est connu pour ses photographies de fleurs.

Editeur : Citadelles Et Mazenod

Présentation la tulipe une anthologie 

Une anthologie qui doit beaucoup à cette enfance passée à vivre au rythme de la tulipe. 


 

 

 

En 1964, 


on assiste à la traque du justicier masqué surnommé La Tulipe Noire dans un film de cape et d’épée éponyme réalisé par Christian-Jaque. 


La Tulipe noire est un film franco-italo-espagnol de cape et d'épée réalisé par Christian-Jaque, sorti en salles en 1964, avec Alain Delon et Virna Lisi.


À la veille de la Révolution française, dans le Roussillon, le chef de la police La Mouche traque la Tulipe noire, un justicier masqué, sans parvenir à l'arrêter. Il arrive cependant à le balafrer sur une joue, obligeant la Tulipe noire (qui se révèle être Guillaume de Saint-Preux) à demander à son frère cadet Julien de le remplacer.

 

 

 

Pablo Picasso (1881-1973) peintre, dessinateur, sculpteur et graveur espagnol 

femme aux tulipes


 

 

 

Bernard Buffet (1928-1999) peintre français expressionniste,

Tulipes Jaunes et Rouges

 

 

 

François David (1950), écrivain

Extrait de son livre "petits poèmes de l’amour"

 

 

La tulipe

 

Un chat était amoureux fou

D’une tulipe.

Il tournait

 Tout le jour

Tout autour

De son vase.

Il respirait son bon parfum

Il lui miaulait la sérénade.

Mais la fleur restait indifférente

Au beau chant d’amour

Du matou.

 Comme il ne sortait plus,

Comme il ne mangeait plus,

Comme il ne buvait plus de lait,

Les amis du chat supplièrent la tulipe ;

Faites-lui un signe

Ne désespérez pas notre minou.

 

 La fleur avait bon cœur ;

Pour réjouir le chat,

Elle ouvrit ses pétales

Et fit entendre un doux "ronron"

Depuis ce jour, il existe une tulipe

D’une espèce nouvelle et très rare ;

La tulipe qui ronronne.

 

Diane Hoeptner Tuxedo et Tulipes

 

 

 

XXI° siècle

 

 

De Mike Dash , né à Londres en 1963  écrivain, historien et chercheur gallois.


La tulipomania :

L'histoire d'une fleur qui valait plus cher qu'un Rembrandt Broché – 22 mars 2000.


..."En 1636, en plein âge d'or hollandais, un bulbe de tulipe s'est échangé à Amsterdam pour un prix trois fois supérieur à celui de La Ronde de nuit de Rembrandt ! Comment une telle folie spéculative s'est-elle emparée d'un peuple réputé si raisonnable ? Pourquoi cette "tulipomania" ?"...


 

 

 

 

2001 - 


Anna Pavord (1940)

La tulipe


Correspondante de jardinage pour The Independent et auteure de plusieurs livres sur les plantes et le jardinage.

Elle est rédactrice en chef adjointe du magazine Gardens Illustrated, 
la tulipe


 

 

 

Olivier Bleys (1970) écrivain français.

Semper Augustus. 2007

L’action du roman se situe en pleine tulipomanie où des fortunes se font et se défont en quelques heures sur ce marché volatil où un seul bulbe de Semper Augustus
 – une tulipe légendaire à l’éclat sans pareil – vaut autant qu’un palais.


 

 

 

2008


L’éditeur anglais JKLM Games

a publié le jeu de société Tulipmania inspiré de cet épisode historique.


 

 

 

 

2010

 

Le virus des tulipes
par Daniëlle Hermans , David Mackay (traducteur)

 

Un premier mystère captivant qui se déroule dans le Londres contemporain avec des racines dans la Hollande du 17ème siècle et le mystérieux commerce des tulipes
 
En 1636 Alkmaar, Hollande, le corps brutalement abattu de Wouter Winckel est retrouvé dans le bar de son auberge, une brochure antireligieuse fourrée dans sa bouche. Winckel était un marchand de tulipes respecté et possédait la plus belle collection de tulipes de la République-Unie des Pays-Bas, y compris l'ampoule la plus convoitée et la plus chère de toutes, la Semper Augustus. Mais pourquoi a-t-il dû mourir et qui le voulait mort ?


En 2007 à Londres, l'histoire semble se répéter. Le Néerlandais Frank Schoeller est retrouvé chez lui par son neveu, Alec. Gravement blessé, il tient un livre du XVIIe siècle sur les tulipes, faisant apparemment référence à la raison de sa mort quelques instants plus tard. Avec l'aide de son ami Damien Vanlint, un antiquaire d'Amsterdam, Alec tente de résoudre le mystère, mais se rend vite compte que sa propre vie et celle de son ami sont désormais en danger.


 

 


2013

L'histoire en bande dessinée "bulbe fiction !" du Super Picsou Géant numéro 178 traite de la tulipomanie au XVII° siècle

 

 


2017

Le film indépendant Tulip Fever 


Tulip Fever est un film dramatique romantique américano-britannique réalisé par Justin Chadwick, sorti en 2017. Il s’agit de l’adaptation du roman britannique Le Peintre des vanités (Tulip Fever) de Deborah Moggach (1999).
Dans les Pays-Bas du XVII° siècle durant la tulipomanie, un jeune artiste Jan Van Loos, tombe amoureux d'une femme mariée Sophia, tandis qu'on lui commande un portrait du mari de celle-ci.


Il s’agit d’une histoire d’amour impossible assez classique sur fond de "tulipomanie" à Amsterdam dans les années 1636-1637. Le principal mérite de Tulip Fever est d’ailleurs de mettre en scène cet engouement soudain des Hollandais pour le commerce des bulbes de tulipes. Les fleurs, et notamment les variétés les plus rares, sont alors tellement prisées que le prix d’un bulbe peut atteindre jusqu’à dix fois le salaire annuel d’un artisan. De jeunes gens modestes rêvant d’une vie meilleure se mettent à investir dans les tulipes… avant de déchanter lorsque la bulle éclate en 1637, causant la ruine de nombre d’entre eux.
 


Les bulbes de tulipes,

Un rappel des conséquences d'une prise de risque excessive, resteront à jamais le symbole des fluctuations spéculatives du marché boursier mondial dans l’histoire de l’économie. 
 

 

 

Langage de la tulipe

 

 

La tulipe est la fleur du 11e anniversaire de mariage. La légende raconte que le centre noir velouté de la tulipe représente le cœur d’un amoureux obscurci par la chaleur de la passion. 


Un bouquet de tulipes représente l'élégance et la grâce.


 


 

La tulipe symbolise d’une manière générale l’amour, mais avec des nuances qui varient selon sa couleur.

 

La tulipe rouge : 

Amour parfait, sincère et passionné et intense. 
On offre un bouquet de tulipes rouges pour faire une véritable déclaration d’amour ou demande en mariage, envoyant un message enflammé qui mêle sensualité et plaisir.

 

 

 

La tulipe blanche  : 

amour extrême, sincère et idéaliste, sage et intense. purs sentiments. 
On l’offre à l’être aimé pour n’importe quelle occasion. 
Elle exprime un sentiment pur.

 

 

 

La tulipe couleur orange :

Amour enthousiaste et indestructible ou amitié sincère et solide.

 

 

 

 

La tulipe jaune :

Longtemps considérée comme une déclaration d’amour sans espoir, exprimant aussi la peur d'un amour impossible, elle transmet aujourd’hui un message de joie ensoleillée.


 

 

 

La tulipe rose :  

Délicate et douce, elle symbolise les prémices de l'amour, innocent et fragile. Une façon originale et très romantique de célébrer l'amour.

 Plus la couleur est foncée, plus elle reflète un amour puissant.  On peut la marier, en bouquet avec des tulipes blanches pour avouer ses sentiments.


 

 

 

La tulipe violette : 

sont liées à un fort sentiment d’abondance et de noblesse. Synonyme de prospérité, elle est souvent utilisée lors de mariages printaniers afin de souhaiter le meilleur au couple.


 

 

 

La tulipe à la couleur panachée ou mélangée :

traduisent deux significations : l’admiration ou la séduction. Si vous choisissez d'offrir un bouquet aux couleurs panachées ou mélangées, vous pourrez traduire l'admiration, la folie amoureuse et une envie d'aimer sans aucune retenue.


 

 

 

La tulipe pourpre :

Incarne la royauté.


 

 

 

La tulipe  noire : 

symbolise l’amour éternel, un amour qui se vit dans la souffrance. Un amour intense et infini. Elle est rare,  c'est donc une énorme preuve d'amour. C'est aussi un bouquet du deuil, que l'on peut déposer sur la tombe de l'être aimé que l'on a perdu à jamais. Il signifie que la mort n'est pas une séparation. On peut l'offrir à la suite d'une rupture.


 

 

 

Langage des fleurs - la tulipe

carte vintage

 

 

 

Conseils pour profiter des tulipes plus longtemps.

 


Recouper toute partie blanchie de la tige pour permettre à la fleur de mieux absorber l’eau. Mettre ensuite immédiatement les fleurs dans un vase rempli d’eau claire, aucune feuille ne doit tremper dans l'eau.


Tous les deux jours, recouper légèrement la tige d’1 ou 2 centimètres, et compléter régulièrement le niveau d’eau. Le secret de longévité d’une tulipe, c’est toujours beaucoup d’eau fraîche.


Éviter un soleil direct. Les tulipes aiment la lumière, mais sans excès. Éviter également de l’exposer trop près d’une source de chaleur ou dans un courant d’air.

 

 

Contes sur la tulipe

 

La fée des Tulipes

Un conte folklorique anglais tiré de "Good Stories for Great Holidays"


"Il était une fois une bonne vieille qui vivait dans une petite maison. Elle avait dans son jardin un litde belles tulipes rayées.

Une nuit, elle fut réveillé par de doux chants et des rires de bébés. Elle regarda par la fenêtre. Les sons semblaient venir du lit de tulipes, mais elle ne pouvait rien voir.

Le lendemain matin, elle marcha au milieu de ses fleurs, mais il n'y avait aucun signe de quoi quece soit s'étant passé la veille.

La nuit suivante, elle fut de nouveau réveillée par les chants très doux et les rires de bébé. Elle se leva et se glissa doucement dans son jardin. La lune brillait sur le lit de tulipes, et les fleurs se balançaient. La vieille femme les examina de près et vit, debout sur chaque tulipe, une petite maman-fée qui chantonnait et faisait tourner la fleur comme un berceau, tandis que dans chaque corolle de tulipe il y avait un petit bébé fée qui riait et jouait.

La bonne vieille regagna tranquillement à sa maison, et depuis ce temps elle n'a jamais pris une tulipe, ni elle ne permit à ses voisins de toucher les fleurs.

Les tulipes devinrent chaque jour de couleur plus lumineuse et de taille plus grande, et elles donnèrent un délicieux parfum comme celle des roses. Elles commencèrent aussi à fleurir toute l'année. Et chaque nuit, les mamans-fées caressaient leur bébé et les berçaient pour les faire dormir dans les coupes de fleurs.

Le jour vint où la bonne vieille mourut, et le lit de tulipe fut arraché par des gens qui ne connaissaient pas les fées, et le persil fut planté là où il y avait les fleurs. Mais le persil flétri, et il  arriva de même à toutes les autres plantes dans le jardin, et à partir de ce moment, rien y poussa.

Mais la tombe de la bonne vieille embelli, parce que les fées chantèrent dessus, et l'entretinrent -  sur la tombe et tout autour poussèrent des tulipes, des narcisses et des violettes, et d'autres belles fleurs du printemps.


Traduction et adaptation Monique Tedeschi pour Chant des Fées

 

Judy Mastrangelo - tulipes

 

 

 

Hans Christian Andersen (1805-1875)  romancier, dramaturge, conteur et poète danois, célèbre pour ses nouvelles et ses "contes de fées".

 

Conte

 

La petite Poucette 


Une femme désirait beaucoup avoir un petit enfant ; mais, ne sachant comment y parvenir, elle alla trouver une vieille sorcière et lui dit : « Je voudrais avoir un petit enfant ; dis-moi ce qu’il faut faire pour cela.

 

— Ce n’est pas bien difficile, répondit la sorcière ; voici un grain d’orge qui n’est pas de la nature de celle qui croît dans les champs du paysan ou que mangent les poules. Mets-le dans un pot de fleurs, et tu verras.

 

— Merci, » dit la femme, en donnant douze sous à la sorcière. Puis elle rentra chez elle et planta le grain d’orge.

 

Bientôt elle vit sortir de la terre une grande belle fleur ressemblant à une tulipe, mais encore en bouton.

 

« Quelle jolie fleur ! » dit la femme en déposant un baiser sur ces feuilles rouges et jaunes ; et au même instant la fleur s’ouvrit avec un grand bruit. On voyait maintenant que c’était une vraie tulipe ; mais dans l’intérieur, sur le fond vert, était assise une toute petite fille, fine et charmante, haute d’un pouce tout au plus. Aussi on l’appela la petite Poucette.

 

Poucette -Jewel Crown

 

 

 

"L'étoile, la tulipe et l'abeille"

inspiré d'un conte Russe

 


Il était une fois, dans un pays lointain, un jeune garçon doté d'une bonne étoile. Quoi que cet enfant fasse, il avait toujours de la chance et tout lui réussissait.


Mais la sorcière Baba Yaga, qui vivait dans une sombre forêt, était terriblement jalouse.


Un jour, elle utilisa son miroir magique, et découvrit l'étoile du jeune garçon, cachée au cœur d'une pierre, dans la forêt profonde. Elle s'y rendit et la déroba.


Aussitôt, le jeune garçon eut malheurs sur malheurs: Il devint pauvre, il eut faim, il fut chassé de chez lui.


Il erra de par le monde, jusqu'à ce qu'il arrive à l'orée d'une clairière, dans la forêt profonde. Il vit un champ de tulipes et derrière, une maison solitaire, faite d'os et montée sur des pattes de poules gigantesques.


Il s'approcha. Comme il passait devant le champ, il vit une tulipe jaune et brillante. Il voulut la cueillir mais quand il approcha ses doigts de la tige, la tulipe s'exclama "laisse-moi la vie et je t'aiderais!". Le jeune garçon alors l'épargna.


-comment peux-tu m'aider? lui demanda-t-il.


-Prends garde à l'habitante de cette maison, répondit la tulipe. C'est celle de Baba Yaga, la sorcière. Fais tout ce qu'elle te dit, mais surtout, ne lui donne pas ton cœur !"


Le jeune garçon frappa à la porte. Baba Yaga le fit rentrer. Elle lui dit:
"Mets-toi à l'aise, mon jeune ami, donne moi ta veste froissée que je la repasse, puis je te donnerais mon bon miel à manger !"


Il lui donna sa veste à repasser et Baba Yaga la jeta au feu. Elle lui dit:
"Mets-toi à l'aise, mon jeune ami, donne moi tes souliers crottés que je les nettoie, puis je te donnerais mon bon miel à manger !"


Il lui donna ses souliers à nettoyer et Baba Yaga les jeta dans le tas de fumier. Elle lui dit:


"Mets-toi à l'aise, mon jeune ami, donne moi ton cœur malheureux que je l'embrasse, puis je te donnerais mon bon miel à manger !"


Alors, le jeune garçon poussa Baba Yaga par la fenêtre et elle tomba dans le champ de tulipe, avec un grand cri de rage. Aussitôt, les tulipes éclatèrent avec un "pop" et de chacune, il sortit une abeille. Toute la ruche bourdonna autour de Baba Yaga et la piqua cruellement, si bien qu'elle s'enfuit dans la forêt en criant. Personne ne la revit jamais.


Alors, les abeilles se transformèrent toutes en étoiles. Le jeune garçon retrouva son étoile jaune et brillante et il rentra chez lui. Pour plus de sûreté, il décida désormais de garder son étoile toujours avec lui et il la rangea dans son cœur.


Par la suite, il vécut heureux et eut toujours de la chance.

 

 

Parc floral

 

Jardin de Keukenhof - Pays Bas

Dès le mois de mars, on peut admirer des champs multicolores de tulipes à perte de vue. Situé dans la commune de Lisse, en province de Hollande-Méridionale, à moins d’une heure d’Amsterdam, vous pouvez visiter le plus grand parc floral au monde et notamment des parterres sublimes de tulipes : il s’agit du jardin de Keukenhof. De nombreux, et célèbres, festivals rendent également hommage à cette fleur (Noordoostpolder) . La plus grande vente aux enchères de tulipes a lieu à Aalsmeer


Travel poster, Keukenhof, National Flower Show, Spring 1951 - Lisse, Holland 


 

 

 

Journée de la tulipe

 


Journée nationale des tulipes


La saison des Tulipes aux Pays-Bas commence par la célébration spectaculaire de la Journée nationale des Tulipes sur la place du Dam à Amsterdam le troisième samedi de janvier. Les tulipes viennent du nord de la Hollande et sont considérés comme les meilleurs de leur genre. 

Affiche pour le festival des tulipes aux pays- Bas


 

 

 

 

Le parc de tulipes de renommée mondiale aux Pays-Bas est maintenant en ligne pour des visites virtuelles.

"Parce que vous ne pouvez pas visiter Keukenhof en ce moment, on a décidé d'amener Keukenhof chez vous",

a déclaré le directeur du parc. Vous trouverez d'autres vidéos sur leur chaîne YouTube. De quoi vous exploser votre jauge de couleur pour la journée.

 

 

 

Fête de la tulipe, - Morges - Suisse

Manifestation traditionnelle qui se déroule chaque année

 
 

 

 

Festival annuel de la Tulipe à Istanbul - Turquie

 

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31 mars 2021 3 31 /03 /mars /2021 00:44

 

 

Mythologie 

 

La pâquerette, Bellis perennis

 

 

La pâquerette (Bellis perennis) est une plante herbacée vivace, tapissante formant une rosette, originaire d'Europe et de Turquie, qui pousse spontanément dans nos régions sur les pelouses, les prairies, les chemins et les zones d'herbe rase.


 

Dès le printemps, les fleurs solitaires s'épanouissent, formant des capitules solitaires ; le réceptacle conique, bordé d'une collerette de petites feuilles vertes sombres, l'involucre, est couvert de fleurs sessiles de deux types : les unes pétaloïdes, blanc rosé, disposées sur le pourtour, les autres, simulant des étamines, de couleur jaune, au centre. Les fruits sont des akènes. 


 

Comme certaines autres fleurs, la pâquerette a la particularité de se fermer la nuit ou bien pendant les averses, voire un peu avant, ce qui permet dans les campagnes de prédire la pluie légèrement à l'avance ; elle s'ouvre le matin pour s'épanouir au soleil.  

 

C'est une excellente compagne pour les autres plantes.

 

La pâquerette porte plusieurs noms : 
petite marguerite, pâquerette des prés, fleur de Pâques, petite consyre, fleur de tous les mois, Tro-heol (littéralement tournesol) en Bretagne.

 

 

pâquerettes

pâquerettes

 


La Pâquerette d’automne (Bellis sylvestris)

qui pousse en région méditerranéenne ; elle est un peu plus grande et plus robuste que Bellis perennis, et on distingue trois nervures sur la feuille.


 

 

 La Pâquerette d’automne (Bellis sylvestris)

La Pâquerette d’automne (Bellis sylvestris)

 

 

La Pâquerette annuelle (Bellis annua),

sur les sols acides ou salés du pourtour méditerranéen. Ses feuilles sont plus molles et charnues, rappelant les plantes "grasses".

 La Pâquerette annuelle (Bellis annua),

La Pâquerette annuelle (Bellis annua),

 

La Pâquerette pappuleuse (Bellis pappulosa)

qui ressemble à Bellis sylvestris.  Les fruits de cette espèce sont munis d’un pappus, une sorte de duvet qui disperse les graines, comme les aigrettes du pissenlit et des chardons ; mais il est beaucoup plus discret.

Elle n'existe en France que dans de rares stations en Charente et en Charente-Maritime.

C'est une espèce protégée en Poitou-Charentes et qui fait partie de la liste rouge nationale (UICN/MNHN, 1995)
 

pâquerette pappulosa

pâquerette pappulosa

 

Fausse pâquerette (Bellium bellidioides),
 

On la trouve en Corse uniquement, appelée aussi pâquerette à feuilles spatulées. Ses feuilles sont nombreuses, petites, épaisses et très spatulées. Les fleurs ligulées sont blanches avec une bande rouge dessous. Cette espèce aussi produit des fruits à pappus.

Bellium bellidioides

Bellium bellidioides

 

 

La forme sauvage de Bellis Perennis a donné naissance à de nombreux cultivars, le plus souvent à fleurs doubles blanches, roses, rouge carminé foncé, qui sont cultivés comme des bisannuelles dans les massifs printaniers. 

 

Pâquerette "super enorma rose-ball" :

Fleurs doubles d’un joli rose clair, variété d’exception pour potées et jardinières.

 

 paquerette super enorma rose-ball

paquerette super enorma rose-ball

 

Pâquerette "Habanera" :


Plante compacte et érigée, à grosses fleurs doubles à pétales effilés, de longue durée, rouges, roses, blanches ou blanches à pointes rouges.
 

Pâquerette "Habanera"

Pâquerette "Habanera"

 

Pâquerette "pomponnette"


Feuilles vert foncé, disposées en rosette. Nombreuses fleurs doubles, en pompons très réguliers, blanches, rouges ou roses.
 

paquerette pomponette

paquerette pomponette

 

 

Pâquerette "Robella" :


La nouvelle variété Robella teinte rose saumoné est unique dans la gamme des pâquerettes. Plus grande et plus belle, elle apporte beaucoup de charme aux compositions en balconnières et aux pieds des massifs près des bulbes printannières. clair, de longue durée.
 

pâquerette robella

pâquerette robella

 

Pâquerettes "Erigeron Karvinskianus" ou "Pâquerette des murailles" :

pouvant se développer dans très peu de terre, et qui fleurit continuellement d'avril/mai à novembre à exposition ensoleillée. Ses fleurs sont blanc-rosé à coeur jaune.
Autres noms :  vergerette, marguerite naine...

 

pâquerettes des murailles - erigeron karvinskianus

pâquerettes des murailles - erigeron karvinskianus

 

 

Les abeilles raffolent des pâquerettes, riches en pollen et nectar.

Outre, les abeilles, les pâquerettes nourrissent toutes sortes de pollinisateurs bourdons, syr­phes, papillons, coléoptères…) dès la fin de l’hiver et parfois jusqu’à très tard dans la saison.

Il faut les laisser pousser dans les jardins.

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

 

 

Plusieurs théories se proposent d’expliquer l’origine son nom scientifique "bellis"

 

 

soit :

 

- du latin bellus voulant dire beau, gracieux

 

ou

 

- du latin "bello" voulant dire "guerre" faisant référence au fait qu’elle pousse fréquemment sur les champs de batailles et à sa capacité à traiter les ecchymoses et les blessures profondes

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

ou

 

- du celte "Belenos" dieu associé au soleil (Le Brillant, brûlant, resplendissant, éclatant). C'est un dieu lumineux et solaire, il était honoré le 1er mai, lors de la fête de Beltaine ou "Beltene" en Irlande, c'est-à-dire "les feux de Bélénos" ; celle-ci marque une rupture dans l'année, le passage de la saison sombre à la saison claire, lumineuse, symbole de la jeunesse, du renouveau, et par extension, du printemps.

 

 

Légendes celtes


 

Dans les légendes celtes, la Pâquerette est une plante capable d’arrêter la croissance. La fée Milka en aurait donné en cachette à un prince pour qu’il reste à tout jamais enfant.
 

Cicely Mary Barker

Cicely Mary Barker

 

 

Ossian (signifiant petit faon en irlandais), barde écossais du III° siècle, fils de Fingal et Sadhbh, et père d'Oscar serait l’auteur d’une série de poèmes "gaéliques" traduits et publiés en anglais entre 1760 et 1763 par le poète James Macpherson, qui eurent un énorme retentissement dans toute l'Europe.


Une des  légendes celtiques d'Ossian, donnent à la pâquerette une autre origine :


...A côté du tombeau de Fingal, Malvina, pleure  son bienaimé Oscar tué au combat ainsi que son jeune fils, elle est réconfortée par les filles du roi Morven, qui racontent avoir vu l’enfant verser sur les champs une fraîche récolte de fleurs, parmi lesquelles s’en élevait un disque d’or, entouré de rayons d’argent, surmonté d’une teinte délicate de pourpre....


"Sèche tes larmes, ô Malvina," criaient les jeunes filles, "la fleur de ton sein a donné une nouvelle fleur dans les collines de Cromla." 

 

C’est de cette légende que naît l’idée selon laquelle les esprits des enfants morts en couche dispersent des pâquerettes sur la terre pour consoler leurs parents affligés. 

Johann Peter Krafft (1780–1856), Ossian et Malvina, 1810, huile sur toile, collection privée.

Johann Peter Krafft (1780–1856), Ossian et Malvina, 1810, huile sur toile, collection privée.

 


Fleurs sacrées pour nos ancêtres celtiques, les pâquerettes se transforment dans les mains des enfants en tresses et en couronnes. 
 

William Bouguereau (1825-1905) fillette, tressant une couronne de pâquerettes

William Bouguereau (1825-1905) fillette, tressant une couronne de pâquerettes

 

 

Mythologie romaine

 

 

Selon la légende, Belidès la dryade (nymphe des prairies et des pâturages) une petite-fille de Danaus, dansait dans les bois avec son amant Ephigeus,  et attirait l'attention indésirable de Vertumnus , le dieu des saisons, des jardins, des fruits et des vergers.

 

Vertumnus, la remarqua et en tomba amoureux. Il se mit à la poursuivre, et, pour échapper à son étreinte, et protéger son amant Ephigeus, elle se transforma en pâquerette. 
 

 

Giuseppe Arcimboldo en 1590, représentant l'empereur Rodolphe II déguisé en Vertumne. ..

Giuseppe Arcimboldo en 1590, représentant l'empereur Rodolphe II déguisé en Vertumne. ..

 

 

Mythologie chrétienne

 

 

La pâquerette est la fleur de l'innocence, Les chrétiens en ont fait une référence à la vierge Marie, ce qui a donné différentes légendes : 

 

 

Eugène Rolland, Flore populaire ou histoire naturelle des plantes dans leurs rapports avec la linguistique et le folklore, G. P. Maisonneuve et Larose, 1967, p. 91.
 


.."La pâquerette est née des larmes versées par Sainte-Madeleine quand elle ne trouva pas Jésus dans son tombeau au jour de sa résurrection."...

 

 


 Revue d. tr. p., 1904, p. 220. Bourgogne, 


..." A la naissance de Jésus tout le monde lui fit de riches cadeaux. Un petit pâtre pauvre n'eut à lui offrir qu'une pâquerette toute blanche. L'enfant Jésus baisa la fleur du bout des lèvres et c'est depuis ce temps que le cœur de la pâquerette est jaunen d'or et le bord des pétales maqué de rose à l'endroit du baiser"...
 

 

 

- c. p. M. G. Lalanne. Beaumont (Tarn-et-G.)


..."A l'origine les pâquerettes étaient complètement blanches. Un jour l'enfant Jésus se piqua avec une épine. Pour le consoler sa mère lui cueillit une pâquerette. Une goutte de sang coula sur la corolle et c'est depuis cette époque que les pétales de cette fleur sont teintés de rose."...


 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 
 

Mythologie nordique

 

Selon une légende nordique, les arbres noyés dans la brume épaisse des forêts souffraient de ne pas voir le ciel bleu.

 

Pour les prévenir de l’arrivée du printemps, Baldur, dieu de la lumière, la beauté, la jeunesse et l'amour, faisait apparaître à leurs pieds une toute petite fleur en forme d’œil, une pâquerette.

Martine Tulet - Paquerettes

Martine Tulet - Paquerettes

 


Fleurs sacrées pour nos ancêtres celtiques, les pâquerettes se transforment dans les mains des enfants en tresses et en couronnes. 
 

William Bouguereau (1825-1905) fillette, tressant une couronne de pâquerettes

William Bouguereau (1825-1905) fillette, tressant une couronne de pâquerettes

 

 

Freyja est une déesse majeure dans la mythologie germanique et nordique, où de nombreux contes l’impliquent ou la représentent.


Elle est considérée comme une déesse de l'amour, de la beauté, de la terre et de la fertilité. Freyja est belle, parfois rousse ou blonde, et on l'invoque pour être heureux en amour, mais aussi lors des accouchements. On la sollicite de même pour obtenir de bonnes saisons.


Dans le jardin enchanté de Freya, la Pâquerette fleurit sans cesse, empêchée seulement par la nuit et le mauvais temps. 
 

Freyja parée du Brisingamen de J. Penrose (v. 1890)

Freyja parée du Brisingamen de J. Penrose (v. 1890)

 

 

580 av. J.C.

 


La porte d’Ishtar est l’aboutissement de la voie processionnelle au nord de la ville intérieure de Babylone. Son nom cérémoniel est Ištar-sakipat-tebiša, ce qui peut être traduit par  "Ishtar est victorieuse de ses ennemis"  ou "Ishtar renverse ses assaillants".


La porte est reconstruite sous le règne de Nabuchodonosor II (604-562 av. J.-C.),


Lion et pâquerettes en bas-relief sur la porte d'Ishtar de Babylone (580 av. J.C.) au musée de Pergame dans Berlin
 

Lion et pâquerettes en bas-relief sur la porte d'Ishtar au musée de Pergame dans Berlin

Lion et pâquerettes en bas-relief sur la porte d'Ishtar au musée de Pergame dans Berlin

 

I°  siècle
 

 

Pline l'Ancien (23 -79 ap. J.C.), écrivain et naturaliste romain


On trouve l'une des premières mentions du nom de "bellis", dans son "Naturalis historia" publiée vers 77 il, écrit :
 

"bellis pousse dans les prairies ; il a une fleur blanche ou rosée"
 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

 

XII° siècle

 

 

L’école de médecine de Salerne (ou Schola Medica Salernitana) première école de médecine fondée en Europe au Moyen Âge (vers le IX° siècle), mais encore l'une des plus importantes (apogée au XI° siècle et XII° siècle).

 


La pâquerette est utilisée par Matthaeus Platearius, médecin de l'école de médecine de Salerne, à qui est attribuée la rédaction au XII° siècle d'un ouvrage en latin sur les plantes médicinales intitulé Liber de simplici medicina, ou Circa Instans, traduit par la suite en français sous le titre de Livre des simples médecines. 
 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

 

XV° siècle

 

 


Maître du Haut Rhin. Le Jardin de Paradis (v. 1410-20)

 

 

On reconnaît les principales fleurs qui vont servir d'attributs aux scènes liturgiques et à leurs personnages les plus importants.  

 


Les personnages baignent dans un jardin luxuriant, éloigné de toute réalité. La flore n'est cependant pas le produit de l'imagination du peintre. "Les fleurs dessinées sont celles qui fleurissaient dans les jardins médiévaux : 

 

- Pâquerettes, violettes, muguet tapissent le sol herbeux des Vierges d'Humilité, invention de la seconde moitié du XIVème siècle d'inspiration franciscaine qui connaît au XVème une grande popularité. La Vierge à l'Enfant n'est plus sur un trône monumental, en Maesta, elle est simplement assise sur le sol, souvent pieds-nus, enveloppée d'un manteau qui laisse deviner une mise modeste.


Ce thème se retrouve identique dans toute l'Europe.

 


"Le Jardin de Paradis (Paradiesgärtlein) est un des chefs-d'œuvre du Gothique international. Son auteur n'étant pas identifié, les historiens utilisent l'expression Maître du Haut Rhin ou encore Maître du Jardin de Paradis de Francfort pour nommer cet artiste. Après bien des débats entre spécialistes, il est en effet acquis aujourd'hui que ce peintre exerçait son activité dans le Haut Rhin et plus précisément dans la région de Strasbourg."

 


 

Maître du Haut Rhin. Le Jardin de Paradis (v. 1410-20)

Maître du Haut Rhin. Le Jardin de Paradis (v. 1410-20)

 

Maître du Haut Rhin.


détail Le Jardin de Paradis (v. 1410-20)

on peut y voir les pâquerettes 
 

détail Le Jardin de Paradis (v. 1410-20) - Maître du Haut Rhin. - on peut y voir les pâquerettes

détail Le Jardin de Paradis (v. 1410-20) - Maître du Haut Rhin. - on peut y voir les pâquerettes

 

 

Giovanni Boccati (1420- après 1480) peintre italien de style gothique, 


"La Madonne aux Anges musiciens" - vers 1455

Au pied de la Vierge et Jésus,  l'oeil se perd dans les détails de cet orchestre divin où des angelots aussi blonds que leurs aînés récoltent des pâquerettes et des bleuets.
 

Giovanni di Pier Matteo Boccati, 1420-1480

Giovanni di Pier Matteo Boccati, 1420-1480

 

 

Giovanni Boccati (1420- après 1480) peintre italien de style gothique, 

 

détail de "La Madonne aux Anges musiciens" - vers 1455

angelot récoltant des pâquerettes.
 

détail Madone aux angelots musiciens - Giovanni Boccati (1420- ap 1480) angelot récoltant des paquerettes

détail Madone aux angelots musiciens - Giovanni Boccati (1420- ap 1480) angelot récoltant des paquerettes

 

 

Giovanni Boccati (1420- après 1480) peintre italien de style gothique, 

 

détail de "La Madonne aux Anges musiciens" - vers 1455

angelot récoltant des pâquerettes et des bleuets.

détail Madone aux angelots musiciens - Giovanni Boccati (1420- ap 1480) angelot récoltant des paquerettes

détail Madone aux angelots musiciens - Giovanni Boccati (1420- ap 1480) angelot récoltant des paquerettes

 

Au Moyen Âge, où les divinités et les forces surnaturelles avaient leur plante attitrée, la Pâquerette revenait à Sainte Marguerite, patronne des paysans, ou des classes modestes. 


Vers 1480
Heures
Calendrier illustré.

enluminure  pâquerette

Style du Maître de Jacques de Besançon.


 

Vers 1480 Heures Calendrier illustré.  Style du Maître de Jacques de Besançon.  enluminure

Vers 1480 Heures Calendrier illustré. Style du Maître de Jacques de Besançon. enluminure

 

 

Vers 1480
Heures
Calendrier illustré.

Style du Maître de Jacques de Besançon.

détail - enluminure : Pâquerettes

Vers 1480 Heures Calendrier illustré.  Style du Maître de Jacques de Besançon.  enluminure : Pâquerettes

Vers 1480 Heures Calendrier illustré. Style du Maître de Jacques de Besançon. enluminure : Pâquerettes

 

 

XVI° siècle

 

(Daisy) Margarites - Consolida minor (Bellis perennis L.)  = pâquerette, petite marguerite à fleurs blanches


Extrait des Grandes Heures d’Anne de Bretagne, 


par l’enlumineur Bourdichon, vers 1503.
 

Consolida minor (Bellis perennis L. = pâquerette, petite marguerite à fleurs blanches Extrait des Grandes Heures d’Anne de Bretagne, par l’enlumineur Bourdichon, vers 1503.

Consolida minor (Bellis perennis L. = pâquerette, petite marguerite à fleurs blanches Extrait des Grandes Heures d’Anne de Bretagne, par l’enlumineur Bourdichon, vers 1503.

 

 

Consolida minor (Bellis perennis L. = pâquerette, petite marguerite à fleurs blanches

Extrait des Grandes Heures d’Anne de Bretagne,

par l’enlumineur Bourdichon, vers 1503. 

Consolida minor (Bellis perennis L. = pâquerette, petite marguerite à fleurs blanches Extrait des Grandes Heures d’Anne de Bretagne, par l’enlumineur Bourdichon, vers 1503.

Consolida minor (Bellis perennis L. = pâquerette, petite marguerite à fleurs blanches Extrait des Grandes Heures d’Anne de Bretagne, par l’enlumineur Bourdichon, vers 1503.

 

 

Lettrine "F" aux pâquerettes : (1500-1600) 


Illustration, tome 3, f. 333


Antiphonaire, à l'usage des Frères Mineurs de Nancy (XVIe siècle)


Détail extrait d'un manuscrit (Antiphonaire, BmN, Ms 437)
 

Lettrine F aux pâquerettes 1500-1600 Détail extrait d'un manuscrit (Antiphonaire, BmN, Ms 437)

Lettrine F aux pâquerettes 1500-1600 Détail extrait d'un manuscrit (Antiphonaire, BmN, Ms 437)

 

 

 

L’herboriste bavarois Leonardt  Fuchs(1501-1566), médecin et botaniste dans son oeuvre  


- signale que la pâquerette est utilisée lors des  croisades pour traiter les blessures et la goutte.


- fait  un commentaire de la matière médicale  Grecque  de Dioscoride (3/4 du 1° Siècle av. J.C.) traduit en latin puis  traduit  plus tardivement au 16° siècle en français.

 

 

Le Français Pierre André Mathiole, médecin senois, en 1574 réinterprête Dioscoride et cite la paquerette dans "scrofule, fracture du crâne, plaies pénétrantes du thorax, paralysie, inflammation de la bouche et organes génitaux".
 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

 

La pâquerette est cultivée en Angleterre dès 1581

Son nom anglais de daisy provient de l'anglo-saxon daeges eage (day’s eye, littéralement  "œil du jour"), allusion à la fleur qui s'ouvre le matin et se ferme complètement le soir.
 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

 

 

XVII° siècle

 

 

On retrouve la pâquerette en Hollande, Belgique, Allemagne puis en France au début du XVIIe siècle. 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

 


Jean-Baptiste Thiers (1636-1703) ecclésiastique et théologien français.


Traité des superstitions - 1697, I, 382.


"Pour guérir la fièvre il faut manger la première pasquerette que l'on trouve."
 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

XVIII°siècle

 

Le nom scientifique de la pâquerette actuellement accepté "Bellis perennis" a été proposé par Carl von Linné (1707-1778) biologiste et écrivain suédois, considéré comme le père de moderne de la classification scientifique des organismes vivants, dans la publication :

"espèces plantarum" 1753.

"espèces plantarum" 1753.

"espèces plantarum" 1753.


 

Dans le calendrier républicain français, le 24e jour du mois de ventôse, officiellement dénommé jour de la Pâquerette, correspondait à quelques jours près (selon l'année) à la période allant du 19/21 février au 20/21 mars du calendrier grégorien.


Le mois de ventôse était le sixième mois du calendrier républicain français.


Il tirait son nom « des giboulées qui ont lieu, et du vent qui vient sécher la terre de février en mars», selon les termes du rapport présenté à la Convention nationale le 3 brumaire an II (24 octobre 1793) par Fabre d'Églantine, au nom de la "commission chargée de la confection du calendrier".

 

"La Nymphe du Rivage aux Poissons fait la guerre.

Dans ce mois où les Vents déchainés pare les eaux,

Les font rentrer au Fleuve et rendent à la Terre,

La prairie où les Fleurs ramènent les Oiseaux."  
 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

 

XIX° siècle

 

 

En français "pâquerette" viendrait de Pâques car c’est aux environs de cette fête religieuse que la floraison de la pâquerette est la plus abondante, la coutume était de faire une omelette à Pâques avec les fleurs de la plante. 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

 

 "Pâquerette, pâquerette, Qui rêves près du sentier, Je te le souhaite."


Cette charmante coutume d'effeuiller la pâquerette, était considérée par les jeunes filles au siècle dernier, comme la destinée, et évaluaient au dernier pétale le sentiment de leur amoureux. 
 

Emile Vernon - femme et pâquerettes

Emile Vernon - femme et pâquerettes

 

1831

 

Bellis perennis

Le Trésor de la Langue Française (Dictionnaires) indique que le terme vient de Pâques, parce que c’est la date du début de sa floraison, via l’adjectif du moyen français pasqueret qui se rapporte à cette fête.

gravure fleur - pâquerette - bellenis perennis

gravure fleur - pâquerette - bellenis perennis

 


François Noël (1756-1841) humaniste 


donne dans son Dictionnaire étymologique, critique, historique, et anecdotique de la langue française tome 2, 1839, p. 533, une autre origine, reprise par Émile Littré qui réfute la précédente ainsi :

 

"Mais ce ne peut être la cause du nom de la plante, puisqu’elle fleurit à peu près toute l’année." Il indique en forme originelle l’ancien français pasquierette qui vient de pasquier ("pâquis, pâturage"), avec le suffixe -ette. La fleur serait ainsi nommée parce qu’elle parsème nos prairies.
 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

 

Jean François Bonaventure Fleury (1816-1894), écrivain régionaliste, littérateur et pédagogue français.


Il est professeur et rédacteur au Journal de Cherbourg entre 1837 et 1841. À cette époque, il entre à la Société nationale académique de Cherbourg et publie un guide touristique sur Cherbourg, avec Hippolyte Vallée, et un ouvrage recensant des Traditions populaires des environs de Cherbourg.

Il écrit :


"Les enfants font un jeu avec la pâquerette. Ils tordent la tige de cette plante, puis tenant la fleur dans la main fermée, ils se frappent la poitrine, en disant : Mea culpa, tourne, pâquette. Si la fleur ne tourne pas, c'est un mauvais présage." 
 

William Bouguereau (1825-1905) fillette, tressant une couronne de pâquerettes

William Bouguereau (1825-1905) fillette, tressant une couronne de pâquerettes

 

 

1821


Au début de février 1821, John Keats (1795-1821), poète britannique considéré comme un romantique de la deuxième génération,  déclare :


"Les pâquerettes poussent sur moi" (the daisies are growing over me) 


et donne ses instructions.

 

Le 23 vers seize heures, il murmure : 


"Severn – relève-moi – je – je meurs – je vais mourir en douceur ; n'aie pas peur – sois fort, remercie Dieu qu'elle soit là " ;

à onze heures, le bouillonnement du mucus ralentit, et Keats sombre dans la mort, si doucement que Joseph Severn (1793-1879 peintre anglais et l’ami du poète), qui le tient dans ses bras, le croit toujours endormi.


Charles Cowden Clarke fait semer des pâquerettes sur la tombe, ce que John Keats, assure-t-il, aurait apprécié. 
 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

 

-  Honoré de Balzac, La Recherche de l’Absolu (1834).


"Je préfère une pâquerette sur laquelle tout le monde passe (…) à ces belles tulipes pleines d’or, de pourpre, de saphirs, d’émeraudes qui représentent une vie fastueuse, de même que la pâquerette représente une vie douce et patriarcale (…)."
 

 

- Alphonse Karr, 


Une Poignée de vérités. Mélanges philosophiques. (1858)


..."Les bonheurs que je me rappelle je ne les ai pas poursuivis ni cherchés au loin, ils ont poussé et fleuri sous mes pieds, comme les pâquerettes de mon gazon. Rien n’arrive dans la vie ni comme on le craint ni comme on l’espère."...
 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

Théophile Gautier (1811-1872), poète, romancier et critique d'art français.

 

Premier sourire de printemps
 

..."Pour les petites pâquerettes,

Sournoisement lorsque tout dort,

II repasse des collerettes

Et cisèle des boutons-d’or."...

 

 

L'aubépine fleurit


..."L’aubépine fleurit ; les frêles pâquerettes,

Pour fêter le printemps, ont mis leurs collerettes ;"...
 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

 

Antonio Spinelli (1822-18..) - poète


Ce que disent les fleurs - 1864

 

 

 Légende  de la Pâquerette

 

 

 Guidés par une étoile, à Bethléem, un jour

Des mages d’Orient, inspirés par des anges,

Aux genoux d’un enfant enveloppé de langes,

Vinrent se prosterner, le cœur rempli d’Amour.


 
Des bergers, qui paissaient leurs troupeaux à l’entour,

Entendant, dans les airs, des murmures étranges

"Echos des chants sacrés des célestes phalanges"

Dans l’étable en ruine entrèrent à leur tour.


 
Les trois Mages avaient, l’Ecriture les nomme,

De l’encens pour le Dieu, de la myrrhe pour l’homme,

Et, symbole divin, des trésors pour le Roi.

 

Les pâtres, pour présents, portaient des Pâquerettes,

Qui venaient d’entr’ouvrir leurs blanches collerettes.

Mais ils avaient au cœur l’Amour avec la foi.


 
Aux pieds du nouveau-né, l’un des Mages s’empresse

De brûler son encens aux suaves senteurs ;

Le Roi Gaspard répand la myrrhe avec largesse ;

Melchior fait briller l’or aux fauves lueurs.

 

 Les bergers, à genoux, voyaient avec tristesse

Cette adoration, et l’œil mouillé de pleurs :

"Ces Rois" se disaient-ils vont, avec leur richesse

"Nous faire oublier, nous, qui n’avons que des fleurs !"

 

Comme s’il eût compris cette pensée amère,

L’enfant pousse du pied une superbe aiguière,

Prends une fleur des champs, la baise, et puis s’endort.

 

C’est depuis ce jour-là, que l’humble Pâquerette,

Autrefois toute blanche, a, sur sa gorgerette,

Une Auréole rose et l’étamine d’Or
 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

Conte d'Andersen - La Pâquerette 


LA PÂQUERETTE.

 


Écoutez bien cette petite histoire ?

 

À la campagne, près de la grande route, était située une gentille maisonnette que vous avez sans doute remarquée vous-même. Sur le devant se trouve un petit jardin avec des fleurs et une palissade verte ; non loin de là, sur le bord du fossé, au milieu de l’herbe épaisse, fleurissait une petite pâquerette. Grâce au soleil qui la chauffait de ses rayons aussi bien que les grandes et riches fleurs du jardin, elle s’épanouissait d’heure en heure. Un beau matin, entièrement ouverte, avec ses petites feuilles blanches et brillantes, elle ressemblait à un soleil en miniature entouré de ses rayons.

 

Qu’on l’aperçût dans l’herbe et qu’on la regardât comme une pauvre fleur insignifiante, elle s’en inquiétait peu. Elle était contente, aspirait avec délices la chaleur du soleil, et écoutait le chant de l’alouette qui s’élevait dans les airs.

 

Ainsi, la petite pâquerette était heureuse comme par un jour de fête, et cependant c’était un lundi. Pendant que les enfants, assis sur les bancs de l’école, apprenaient leurs leçons, elle, assise sur sa tige verte, apprenait par la beauté de la nature la bonté de Dieu, et il lui semblait que tout ce qu’elle ressentait en silence, la petite alouette l’exprimait parfaitement par ses chansons joyeuses. Aussi regarda-t-elle avec une sorte de respect l’heureux oiseau qui chantait et volait, mais elle n’éprouva aucun regret de ne pouvoir en faire autant.

 

"Je vois et j’entends, pensa-t-elle ; le soleil me réchauffe et le vent m’embrasse. Oh ! j’aurais tort de me plaindre."

 

En dedans de la palissade se trouvaient une quantité de fleurs roides et distinguées ; moins elles avaient de parfum, plus elles se redressaient. Les pivoines se gonflaient pour paraître plus grosses que les roses : mais ce n’est pas la grosseur qui fait la rose. Les tulipes brillaient par la beauté de leurs couleurs et se pavanaient avec prétention ; elles ne daignaient pas jeter un regard sur la petite pâquerette, tandis que la pauvrette les admirait en disant : "Comme elles sont riches et belles ! Sans doute le superbe oiseau va les visiter. Dieu merci, je pourrai assister à ce beau spectacle."

 

Et au même instant, l’alouette dirigea son vol, non pas vers les pivoines et les tulipes, mais vers le gazon, auprès de la pauvre pâquerette, qui, effrayée de joie, ne savait plus que penser.

 

Le petit oiseau se mit à sautiller autour d’elle en chantant : "Comme l’herbe est moelleuse ! Oh ! la charmante petite fleur au cœur d’or et à la robe d’argent !"

 

On ne peut se faire une idée du bonheur de la petite fleur. L’oiseau l’embrassa de son bec, chanta encore devant elle, puis il remonta dans l’azur du ciel. Pendant plus d’un quart d’heure, la pâquerette ne put se remettre de son émotion. À moitié honteuse, mais ravie au fond du cœur, elle regarda les autres fleurs dans le jardin. Témoins de l’honneur qu’on lui avait rendu, elles devaient bien comprendre sa joie ; mais les tulipes se tenaient encore plus roides qu’auparavant ; leur figure rouge et pointue exprimait leur dépit. Les pivoines avaient la tête toute gonflée. Quelle chance pour la pauvre pâquerette qu’elles ne pussent parler ! Elles lui auraient dit bien des choses désagréables. La petite fleur s’en aperçut et s’attrista de leur mauvaise humeur.

 

Quelques moments après, une jeune fille armée d’un grand couteau affilé et brillant entra dans le jardin, s’approcha des tulipes et les coupa l’une après l’autre.

 

— Quel malheur ! dit la petite pâquerette en soupirant ; voilà qui est affreux ; c’en est fait d’elles.

 

Et pendant que la jeune fille emportait les tulipes, la pâquerette se réjouissait de n’être qu’une pauvre petite fleur dans l’herbe. Appréciant la bonté de Dieu, et pleine de reconnaissance, elle referma ses feuilles au déclin du jour, s’endormit et rêva toute la nuit au soleil et au petit oiseau.
Le lendemain matin, lorsque la pâquerette eut rouvert ses feuilles à l’air et à la lumière, elle reconnut la voix de l’oiseau, mais son chant était tout triste. La pauvre alouette avait de bonnes raisons pour s’affliger : on l’avait prise et enfermée dans une cage suspendue à une croisée ouverte. Elle chantait le bonheur de la liberté, la beauté des champs verdoyants et ses anciens voyages à travers les airs.

 

La petite pâquerette aurait bien voulu lui venir en aide : mais comment faire ? C’était chose difficile. La compassion qu’elle éprouvait pour le pauvre oiseau captif lui fit tout à fait oublier les beautés qui l’entouraient, la douce chaleur du soleil et la blancheur éclatante de ses propres feuilles.

 

Bientôt deux petits garçons entrèrent dans le jardin ; le plus grand portait à la main un couteau long et affilé comme celui de la jeune fille qui avait coupé les tulipes. Ils se dirigèrent vers la pâquerette, qui ne pouvait comprendre ce qu’ils voulaient.

 

— Ici nous pouvons enlever un beau morceau de gazon pour l’alouette, dit l’un des garçons, et il commença à tailler un carré profond autour de la petite fleur.

 

— Arrache la fleur ! dit l’autre.
À ces mots, la pâquerette trembla d’effroi. Être arrachée, c’était perdre la vie ; et jamais elle n’avait tant béni l’existence qu’en ce moment où elle espérait entrer avec le gazon dans la cage de l’alouette prisonnière.

 

— Non, laissons-la, répondit le plus grand ; elle est très bien placée.
Elle fut donc épargnée et entra dans la cage de l’alouette.

 

Le pauvre oiseau, se plaignant amèrement de sa captivité, frappait de ses ailes le fil de fer de la cage. La petite pâquerette ne pouvait, malgré tout son désir, lui faire entendre une parole de consolation.

 

Ainsi se passa la matinée.

 

— Il n’y a plus d’eau ici, s’écria le prisonnier ; tout le monde est sorti sans me laisser une goutte d’eau. Mon gosier est sec et brûlant, j’ai une fièvre terrible, j’étouffe ! Hélas ! il faut donc que je meure, loin du soleil brillant, loin de la fraîche verdure et de toutes les magnificences de la création !
Puis il enfonça son bec dans le gazon humide pour se rafraîchir un peu. Son regard tomba sur la petite pâquerette ; il lui fit un signe de tête amical, et dit en l’embrassant : Toi aussi, pauvre petite fleur, tu périras ici ! En échange du monde que j’avais à ma disposition, l’on m’a donné quelques brins d’herbe et toi seule pour société. Chaque brin d’herbe doit être pour moi un arbre ; chacune de tes feuilles blanches, une fleur odoriférante. Ah ! tu me rappelles tout ce que j’ai perdu !


— Si je pouvais le consoler ? , pensait la pâquerette, incapable de faire un mouvement. Cependant le parfum qu’elle exhalait devint plus fort qu’à l’ordinaire ; l’oiseau s’en aperçut, et quoiqu’il languît d’une soif dévorante qui lui faisait arracher tous les brins d’herbe l’un après l’autre, il eut bien garde de toucher à la fleur.

 

Le soir arriva ; personne n’était encore là pour apporter une goutte d’eau à la malheureuse alouette. Alors elle étendit ses belles ailes en les secouant convulsivement, et fit entendre une petite chanson mélancolique. Sa petite tête s’inclina vers la fleur, et son cœur brisé de désir et de douleur cessa de battre. À ce triste spectacle, la petite pâquerette ne put, comme la veille, refermer ses feuilles pour dormir ; malade de tristesse, elle se pencha vers la terre.

 

Les petits garçons ne revinrent que le lendemain. À la vue de l’oiseau mort, ils versèrent des larmes et lui creusèrent une fosse. Le corps, enfermé dans une jolie boîte rouge, fut enterré royalement, et sur la tombe recouverte ils semèrent des feuilles de roses.

 

Pauvre oiseau ! pendant qu’il vivait et chantait, on l’avait oublié dans sa cage et laissé mourir de misère ; après sa mort, on le pleurait et on lui prodiguait des honneurs.

 

Le gazon et la pâquerette furent jetés dans la poussière sur la grande route ; personne ne pensa à celle qui avait si tendrement aimé le petit oiseau.

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

 

1873


Magazine de l'université de Dublin, 1873.
James Mason - The Folk-Lore of Britisch Plants 

 

Dans le nord de l'Angleterre, les paysans jugent de l'avancée de l'année à l'apparition de notre fleur, disant que :


"le printemps n'est arrivé que lorsque vous avez mis le pied sur douze pâquerettes."
 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

 

Jules Coste  (1828-1883), Auteur et compositeur opérettes

Pâquerettes et soucis : poésies intimes

 

 

Aux pâquerettes


Quoiqu'aux arbres voisins ricanent les chouettes,

Que les boeufs alourdis fourragent les prés verts,

Et qu'un brouillard de mort envahisse les airs,

Reste d'un doux printemps, fleurissez, Pâquerettes !

 

Fleurissez ! - Puis, s'il faut, au gré des destinées,

Qu'au sein d'êtres chéris l'oubli vous prenne un jour,

Qu'on vous ensevelisse auprès de leur amour,

Dans le même cercueil, ô pauvres fleurs fanées !  
 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

Walter Crane (1845-1915) est un artiste majeur anglais. Il fut également théoricien et écrivain, 


Image extraite de 
"'Flora's Feast, a Fairy's Festival of Flowers, in full color, Penned & Pictured , published by Cassel & Co. Ltd. London-Paris Melbourne, 1889-1892."

 

Walter Crane (1845-1915)

Walter Crane (1845-1915)

 

 

Émile Zola (1840-1902) écrivain et journaliste français


Le Rêve 


.."le pré semblait s’être fleuri soudain de nappes neigeuses de pâquerettes"...
 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

 

Jules Camus (1847-1917) scientifique français
Philologue, professeur à l'École militaire de Modène. - Botaniste


Dans le tableau
des Plantes figurées dans les Heures d'Anne de Bretagne
P. 158. Paqueretes. — Consolida minor. — Bellis perennis L. Petite marguerite, pâquerette cultivée. (Fleurs doubles entièrement blanches.)

 

Ancien français, Récept., p. 10.
"A home qui est navrez, pour savoir se il garira ou non, prenez menue consode, si la triblez bien et destrampez de vin blanc, si li donnez à boire ; se il vomist, il mourra et se y retient, il vivra." 

 

gravure de paquerette bellis perennis

gravure de paquerette bellis perennis

 

 

XX° siècle

 

 

1910


Poésie et musique de Tristan Regual


Beau page

*
Légende de la paquerette

 


..."Beau Page moult aimait sa reine Paquerette

Tant jolie que fleurette, Que gentil moi de mai

Eclot en la prairie, Que fleurette gentille."...
 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

 


 C'est après la Grande Guerre, que le coquelicot, le bleuet et la pâquerette deviennent des fleurs commémoratives. Alors que les Britanniques ont adopté le coquelicot comme fleur de mémoire, les Français ont adopté le bleuet comme symbole de souvenir et de solidarité, et les Belges ont choisi la pâquerette en raison de sa couleur blanche, évocatrice de la paix.


Ce n'est que dans les années 1930 que la pâquerette a été officiellement adoptée par les Belges : sous l'égide de la Princesse Jean de Mérode, née Princesse de la Beauffremont Courteny, la "Fédération Interalliée des anciens combattants (FIDAC) " crée en effet alors le fonds de "La Pâquerette de l'Ancien Combattant de l'Yser". Ce Fonds a vendu des pâquerettes pour venir en aide aux anciens combattants.

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis


 

 

 

Philéas Lebesgue, (1869-1958) écrivain français à la fois poète, romancier, essayiste, traducteur et critique littéraire au Mercure de France.

 

 

"Pâquerette"

 

Pâquerette, pâquerette,

Il y a des gouttes d’eau

Sur ta collerette

Et tu plies un peu le dos…
 

Pâquerette, pâquerette,

Le beau soleil printanier

Viendra-t-il les essuyer ? 

 Pâquerette, pâquerette,

Qui souris près du sentier,

Je te le souhaite… 
 

 Pâquerette, pâquerette,

Il y a sur ton cœur d’or

Un frelon en fête ;

Tant il est ivre qu’il dort !

 

Pâquerette, pâquerette,

L’aile du vent printanier

Va-t-elle le balayer ? 

 Pâquerette, pâquerette,

Qui rêves près du sentier,

Je te le souhaite.
 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

Cicely Mary Barker, née le 28 juin 1895 et morte le 16 février 1973, est une illustratrice britannique connue pour ses illustrations de fées et de fleurs. 

D'après son ouvrage intitulé "The Flower Fairie"

 

La Magie du Printemps

 

Oubliant sa vieillesse

Le monde chaque année

Sent que la vie renaît

Quand les bourgeons paraissent

 

Oubliant sa vieillesse

Quand vient la pâquerette

Le grand monde est en fête

Et chasse sa tristesse

 

Oubliant sa vieillesse

Quand le printemps surgit

Le monde rajeunit

Et les fées sont en liesse

Cicély Mary Barker  fée pâquerette

Cicély Mary Barker fée pâquerette

 


1999


de Antoon Krings - Gallimard jeunesse


Lorette la pâquerette


...Il arrive que les petites filles, qui naissent d’habitude dans les roses, voient parfois le jour dans d’autres fleurs. Et personne ne vient les y chercher. C’est ainsi que Lorette naît un jour chez une modeste pâquerette. Ayant à cœur de l’élever, la petite fleur lui apprend l’élégance des belles du jardin et leur langage fleuri ; si bien que Lorette devient la plus gracieuse des pâquerettes. Elle s’aperçoit vite que de rester immobile des journées entières sur un pied est une chose très ennuyeuse. Elle met le parterre en émoi. Même les abeilles sont troublées…

 Lorette la pâquerette

Lorette la pâquerette

 

France Wagner (1943) peintre expressionniste

 

Jeune fille aux pâquerettes


 

9b France Wagner jeune fille aux pâquerettes

9b France Wagner jeune fille aux pâquerettes



Donald James Zolan (1937 - 2009)


Il est considéré comme le peintre des enfants. Il sait capturer les moments magiques de l'enfance.


Enfants et pâquerettes

 Donald Zolan enfants et pâquerettes

Donald Zolan enfants et pâquerettes

 

 

Jérémy Brion 
Photographe rêveur

 

Fée pâquerette
 

la fee paquerette - Jeremie Brion

la fee paquerette - Jeremie Brion


 

 Les pâquerettes ont donné naissance à quelques expressions

 

 

- "Au ras des pâquerettes" 


signifie physiquement très bas, la pâquerette étant une petite fleur. Mais très vite, un sens figuré voit le jour. La langue française a tendance à se servir des métaphores. D'un niveau peu élevé, terre-à-terre dans son sens propre. Désolant, minable dans son sens figuré.


Le XVIe commence à évoquer cette expression "ras terre avec les pâquerettes" puis elle est reprise au XVIIIe avec "à ras de terre avec les pâquerettes". Petit à petit, "de terre avec" est supprimé. L'image de la pâquerette est conservée pour son caractère médiocre, banal.

 

 

- "Aller aux pâquerettes"


Autrefois les terrains de foot n'étaient pas très bien tondus, notamment les cages de buts car elles n'étaient pas démontables.  Dès le printemps le gazon s'ornait de pâquerettes. Le gardien qui encaissait un but était "envoyé aux pâquerettes" quand il devait aller récupérer le ballon après chaque but encaissé.


L'expression "aller aux pâquerettes" s'est introduite dans le langage populaire pour illustrer quelqu'un venant de subir un échec .
La même expression veut aussi dire quitter la route  par accident, se retrouver sur le bas-côté ou dans un champ, où poussent les pâquerettes.

 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

 

 Propriétés médicinales de la pâquerette

 

Ignorée par les thérapeutes de l'Antiquité, il fallut attendre la Renaissance pour découvrir, les vertus de la paquerette. À cette époque, elle très connue en médecine traditionnelle pour faire transpirer, comme diurétique, dépuratif et expectorant. 


Au XVIII° siècle, en Allemagne, une ordonnance de 1793 considére la paquerette comme abortive et dicte sa destruction car on croyait qu'elle était abortive. (Les plantes dites abortives comptent, parmi leurs composés, certains principes actifs qui peuvent favoriser le début des contractions, déclenchant ainsi un avortement, surtout au cours des premiers mois de grossesse.


Au début du XIXe siècle, le docteur Joseph Roques, auteur d'ouvrages de phytothérapie, prescrit la pâquerette contre les constipations opiniâtres. Quelques années plus tard, le docteur Cazin, qui recommande aussi le suc de pâquerette contre les engorgements abdominaux, confirme ses bienfaits sur les intestins paresseux lorsqu'elle est consommée en salade.

 

Par voie orale, elle lutte contre la toux et la bronchite, adoucit la laryngite. Son action diurétique est mise à profit lors d'oedèmes et de douleurs rhumatismales.

 

En usage externe, on l'utilisera pour lutter contre les affections de la peau et les furoncles. Apaisante, la pâquerette est surtout l'amie des personnes stressées.


En cosmétique, la macération de fleurs de pâquerette dans l'huile a la réputation de raffermir les peaux relachées.


La pâquerette contient des saponines aux effets expectorants: voies respiratoires, fonction digestive. 


Le thé de pâquerette, pris trois fois par jour entre les repas, réussirait très bien, parait-il, aux enfants maigres.
 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

 

La pâquerette en cuisine

 


Au lieu d’être coupée par les tondeuses à gazon, la petite pâquerette devrait plutôt être cueillie. Elle a tant à nous donner.

 


- en farce ou au vinaigre


À l'exception de la racine, toute la pâquerette est utilisée côté cuisine. C’est une petite plante riche en calcium. Légèrement aromatique et croquante, la jeune feuille de pâquerette est délicieuse mêlée à une salade composée de printemps. 


Seule et crue, elle a un petit goût âcre qui peut irriter la gorge. Celui-ci disparaît à la cuisson. La fleur est aussi comestible et très décorative. 
Cuites, les pâquerettes, ajoutées à d'autres légumes pour des soupes, terrines, purées, participeront aussi à l'élaboration des farces (pour les cannellonis ou les lasagnes végétariennes). 


Les boutons seront conservés au vinaigre en guise de condiment.

 


- boisson
Les fleurs entrent dans la préparation d'une boisson fermentée. Il est possible d’en faire une infusion ou thé  : il suffit de mettre des fleurs de pâquerette dans un bol en verre rempli d’eau, d’exposer le tout au soleil pendant 3 à 4 heures, puis de filtrer. Il ne reste plus qu’à boire sans tarder cette synergie d’énergies subtiles concentrées. 

 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis

 

 

Langage de la pâquerette

 

Symbole d'amour et d'affection de joie d'aimer et de tendresse absolue, d'innoncence, la pâquerette parle toujours d'amour :


- je t'aime, un peu, passionnément, à la folie ou pas du tout
C'est le bouquet préféré des enfants.

 

La pâquerette blanche "fidélité"
- Je te serai fidèle

 

La pâquerette rose "amour tendre"
 - Tendresse et amour

 

Mythologie des fleurs - la pâquerette (petite marguerite) Bellis perennis
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19 mars 2021 5 19 /03 /mars /2021 16:56

 

 

 

Mythologie des fleurs


Narcisse et jonquille
 

 

Les narcisses ou les jonquilles pointent leurs nez à la fin de l'hiver. Ces délicates, rayonnantes et élégantes fleurs illuminent les forêts, les champs et les jardins dès l'arrivée du printemps. 

 

Tout comme Narcisse de la Mythologie grecque, qui admirait, son reflet, cette plante porte ainsi son nom, à cause de l'inclinaison de ses fleurs en direction des points d'eau, de sa beauté reconnue et de son caractère toxique.

 

Ces fleurs s'offrent généralement en bouquet. 

 

 

Es-tu narcisse ou jonquille ?

Es-tu garçon, es-tu fille ?

Je suis lui et je suis elle,

Je suis narcisse et jonquille,

Je suis fleur et je suis belle
Fille.

 

Robert Desnos 
Recueil : "Chantefleurs"

 


 

Elena Katsyura - narcisses et jonquilles

Elena Katsyura - narcisses et jonquilles

 

 

Narcissus est un genre de plantes herbacées vivaces de la famille des amaryllidacées.


Le genre Narcissus compte environ plus de 200 espèces dont beaucoup d'hybrides naturels et de très nombreux cultivars.  


C'est le genre des narcisses et des jonquilles.

 

 

- Narcissus, jonquilla, la jonquille véritable, ou Narcisse jonquille,

est la seule qui rappelle sa dénomination espagnole de "petit jonc", qui présente un feuillage tubulaire comparable. C'est une plante herbacée bulbeuse à fleurs jaunes, de la famille des Amaryllidacées.
Des variétés à parfum sont cultivées à Grasse (France).

 

Narcissus jonquilla

Narcissus jonquilla

 

 

- Narcissus pseudonarcissus, Le narcisse jaune  ou encore narcisse trompette. 


Depuis la Belle Époque, la langue française dénomme "jonquille " cette autre espèce commune surtout dans les Vosges, en Lorraine, en Franche-Comté, dans le Nord, en Belgique. 
Selon les régions, on l'appelle, campenotte en Franche-Comté,  jeannette et marteau en Lorraine, porillon, aiault, fieuquette ou rousinette.

 

Narcissus pseudonarcissus

Narcissus pseudonarcissus

 

- Narcissus triandus, le narcisse larme d'ange, 

pour ses fleurs parfumées, inclinées vers le sol, nommé aussi narcisse des Glénans,  triandus daffodil ou angel's tears. 
Cette variété aux petites fleurs blanches légères et parfumées est d’une simplicité indémodable. Chaque tige porte de 2 à 3 fleurs délicates…

Triandus signifie à trois étamines

Narcissus triandrus

Narcissus triandrus

 

 

- Narcissus cyclamineus, la jonquille à fleurs de cyclamen

Petite narcisse parfumé à trompette blanc crème et pétales blanc pur, fortement récurvés en arrière ;


Un des narcisses les plus hâtifs, en fleurs dès la fin de l'hiver. De petite taille, il produit de délicates fleurs jaune d'or à pétales légèrement retournés, exhibant une longue et mince trompette tout aussi solaire.

Narcissus cyclamineus garden Princess

Narcissus cyclamineus garden Princess

 

 

- Narcissus tazetta, Narcissus odoratus, Narcisse avalanche, Campernelle  

appelé également  Narcisse de Constantinople - Narcisse de Chypre - Narcisse à bouquets - Hermione.

est une variété ancienne, vigoureuse et résistante aux virus, prisée depuis fort longtemps pour le parfum musqué de ses petites fleurs bicolores réunies en bouquets sur une haute tige, six fleurs par tiges. Elles sont composées d'une corolle de pétales blancs sur laquelle repose une coronule jaune clair, en forme de gobelet. 
 

Narcissus tazetta

Narcissus tazetta

 

 

- Narcissus poeticus, le vrai narcisse des poètes, Jeannette blanche, herbe de la vierge,


Ce beau narcisse blanc, très odorant, voire entêtant, cousin de la jonquille, pousse au printemps dans les prairies humides. Ses fleurs sont blanches avec une couronne centrale jaune bordée de rouge. Ses tépales sont enroulés vers l’arrière le matin.
 

Narcissus poeticus

Narcissus poeticus

 

 

Narcisse (en grec ancien Nárkissos), dérivant peut-être de narkê, "sommeil" probablement du fait des propriétés narcotiques du genre.

 


Les narcisses sont des plantes bulbeuses, à feuilles basales et à tiges creuses, portant de une à plusieurs fleurs. Les fleurs comportent six tépales pétaloïdes. Les étamines, au nombre de six, sont insérées dans une couronne ou paracorolle en coupe ou en trompette. Le fruit est une capsule trilobée contenant généralement de nombreuses graines.


La beauté du narcisse est très appréciée dans les jardins. Il existe de nombreuses espèces et une multitude de variétés horticoles. Les narcisses sont des plantes toxiques, comme les perce-neige, la partie de la plante la plus toxique est le bulbe. La plante contient des alcaloïdes dérivés de la phénanthridine. On retrouve la narcissine, la narciclasine, la galantamine et la lycorine. Elle contient également des cristaux d'oxalate de calcium.


Les rongeurs connaissent la toxicité des narcisses et ne s'en approchent donc pas. C'est pour cette raison que certains jardiniers plantent parfois des narcisses autour des plantes susceptibles d'être attaquées par les rongeurs.

 

La floraison a lieu de mars à juin, les fleurs étant de couleur blanche ou jaune selon les espèces. Leur odeur forte peut donner la migraine, à l'exemple du narcisse jaune. Quelques espèces toutefois, comme Narcissus serotinus et Narcissus viridiflorus, sont à floraison automnale.
 

Narcissus viridiflorus

Narcissus viridiflorus

 

 

X° siècle av. J.C.

 

 

Pamphos poète athénien aux vers tristes et mélancoliques, fut l'un des premiers à chanter l'enlèvement de Perséphone , dans lequel il parle de Narcisses, et selon sa version, la métamorphose de Narcisse ne fait pas partie de sa légende.

enlèvement de perséphone

enlèvement de perséphone



 

III° siècle av. J.C.

 

 


Une statuette de Tanagra du III° siècle av. J.-C. est parfois interprétée comme un Narcisse. 

(Dans le langage courant, on dit d'une personne qui s'aime à outrance qu'elle est narcissique.)
 

 

Tanagra - Louvre

Tanagra - Louvre

 

 

I° siècle av. J.C.

 

 


Des anthroponymes (noms de personne) de Narcisse (Narkissos, Narcissus) apparaissent dès la fin du 1° siècle av. J.-C..

Narcisse

Narcisse


 


L'histoire la plus détaillée est rapportée dans le Livre III des Métamorphoses d'Ovide  (43 av. J.-C.- 17 ou 18 ap. J.-C.) 


Jadis, écrit le poète romain, Céphise (dieu du fleuve du même nom) enlaça la nymphe Liriope de ses flots sinueux, et la tenant enchaînée dans son onde, triompha de sa pudeur par la violence. Cette nymphe, modèle de beauté, devint mère d'un enfant qui semblait né pour inspirer l'amour et qu'elle appela Narcisse. 


À sa naissance, le devin Tirésias, à qui l'on demande si l'enfant atteindrait un âge avancé, répond :

 "Il l'atteindra s'il ne se connaît pas."


En grandissant le garçon devient d'une grande beauté. Très conscient et très fier de ses atours, l'éphèbe repousse de nombreux prétendants et prétendantes, amoureux de lui, dont la nymphe Écho. Une de ses victimes éconduites en appelle aux dieux pour le punir. Elle est entendue par Rhamnusie, déesse de la vengeance (autre nom de Némésis ) qui l'exauce.


En châtiment, un jour, alors qu'il s'abreuve à une source après une rude journée de chasse, Narcisse voit son reflet dans l'eau et en tombe amoureux. Il reste alors de longs jours à se contempler et à désespérer de ne jamais pouvoir rattraper sa propre image. 


Tandis qu'il dépérit, Écho, bien qu'elle n'ait pas pardonné à Narcisse, souffre avec lui ; elle répète, en écho à sa voix : "Hélas ! Hélas !" Narcisse finit par mourir de cette passion qu'il ne peut assouvir. Même après sa mort, il cherche à distinguer ses traits dans les eaux du Styx. Il est pleuré par ses sœurs les naïades. 


À l'endroit où l'on retire son corps, on découvre des fleurs blanches : ce sont les fleurs qui aujourd'hui portent le nom de narcisses.
 

John William Waterhouse - Écho et Narcisse  1903, Walker Art Gallery, Liverpool

John William Waterhouse - Écho et Narcisse 1903, Walker Art Gallery, Liverpool

 

 

Autre version

 

Narcisse était originaire de Thespies en Béotie, cité située entre Thèbes et le mont Hélicon ; il était le fils de la nymphe Liriopé.

 

Le devin Tirésias prévint Liriope que Narcisse vivra très vieux à condition qu'il ne voie jamais son image. Narcisse était insensible à l'amour.

 

Il envoya à Ameinias, le plus fidèle de ses soupirants, une épée avec laquelle ce dernier se tua de désespoir devant la porte de Narcisse.

 

Au moment de mourir, il appela sur Narcisse le courroux des dieux. Il fut entendu : un jour, Narcisse vit son reflet dans l'eau claire d'une source, et il tomba amoureux de sa propre image. Face à cette passion sans espoir, il préféra se suicider.

 

Comme il se plongeait un poignard dans la poitrine, son sang s'écoula dans la terre et ainsi naquit un narcisse blanc à corolle rouge.
 

Helen Thornycroft  - Narcissus, 1876.

Helen Thornycroft - Narcissus, 1876.

 

 

I° siècle

 


"Je suis le narcisse du Sharon, le narcisse, le Lys des Vallées"
(Cantique des Cantiques 2, 1)

 

 

"Que le désert et le sol brûlé se réjouissent ! 

 Que la plaine aride exulte et fleurisse comme le narcisse !"
(Isaïe 35, 1)

 

Les narcisses dans la nature - Relindis

Les narcisses dans la nature - Relindis

 

 

II° siècle

 

 

Une version rationalisante paraît dans un court récit du géographe et voyageur grec de l'antiquité Pausanias dit le Périégète (115-180) dans le livre IX sur la Béotie de Description de la Grèce au II° siècle

 
-  Narcisse avait une sœur jumelle qu'il aimait beaucoup ; quand la jeune fille mourut, il se rendit tous les jours près d'une source pour y retrouver son image en se regardant lui-même dans l'eau limpide. Il se consolait en retrouvant dans son reflet les traits de sa sœur. Cette version est une tentative d'interprétation rationaliste de ce mythe. 

 

Pausanias suggère que le mythe provient déjà d'une longue tradition orale.

Cette tradition est attestée par la fleur narcisse qui a donné son nom au chasseur grec et dont le nom existe bien avant les récits du héros homonyme à l'époque alexandrine. Cette version composée vers 50 av. J.-C. (version redécouverte dans les papyri d'Oxyrhynque à Oxford en 2004), se termine, à la différence de l'auteur latin, par le suicide du chasseur.

 

Conda de Satriano - Narcissus 1893

Conda de Satriano - Narcissus 1893

 

 

XV° siècle

 


Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d'Anne de Bretagne 


Jean Bourdichon (v.1457-1521) Enlumineur


Symballes - Species prima veri (Narcissus Pseudo-Narcissus L. = narcisse jaune) - Grandes Heures d'Anne de Bretagne, BNF, Ms Latin 9474, 1503-1508, f°17v
 

 

narcisse jaune) - Grandes Heures d'Anne de Bretagne, BNF, Ms Latin 9474, 1503-1508, f°17v

narcisse jaune) - Grandes Heures d'Anne de Bretagne, BNF, Ms Latin 9474, 1503-1508, f°17v

 

Léonard de Vinci, étudie longuement le narcisse, pour le tableau de la Vierge aux rochers, 


Giovanni Ambrogio de Predis (1455-1509), sous la direction de Léonard de Vinci  


La vierge aux rochers 

v. 1491 et 1499 et v. 1506 et 1508

National Gallery, Londres (Royaume-Uni)

La vierge aux rochers - Giovanni Ambrogio de Predis - Leonard de Vinci (National Gallery London)

La vierge aux rochers - Giovanni Ambrogio de Predis - Leonard de Vinci (National Gallery London)

 

Détail de la vierge aux rochers 

v. 1491 et 1499 et v. 1506 et 1508
 

Giovanni Ambrogio de Predis - Leonard de Vinci (National Gallery London)

La vierge aux rochers   v. 1491 et 1499 et v. 1506 et 1508  Giovanni Ambrogio de Predis - Leonard de Vinci (National Gallery London)

La vierge aux rochers  v. 1491 et 1499 et v. 1506 et 1508 Giovanni Ambrogio de Predis - Leonard de Vinci (National Gallery London)

 

 

XVI° siècle

 

Art chinois


1597


Bambou, fleurs de prunier et Narcisses

Zhimian Zhou 

Encre et couleur sur papier doré 


 

Zhimian Zhou 1597

Zhimian Zhou 1597

 

 

Jan van Scorel (1495-1562),

peintre hollandais ce sont des jonquilles qui sont tenues par la Vierge. 


Dans cette composition la Madone à l’enfant apparaît sur un décor sobre, un mur simple décoré d’un seul dais vert formant l’arrière-plan. A leurs côtés, se trouvent les deux donateurs, en tenue d’époque. La Vierge tient son enfant agité d’une main, tandis qu’elle lui présente de l’autre une poignée de jonquilles.


Madone aux jonquilles - ca.-1535 - Musée Thyssen - Madrid.
 

Jan van Scorel (1495-1562), - Madone aux jonquilles - ca.-1535 - Musée Thyssen - Madrid.

Jan van Scorel (1495-1562), - Madone aux jonquilles - ca.-1535 - Musée Thyssen - Madrid.

 

 

Ces fleurs symbole de renaissance, annoncent la Résurrection future.

 

À la différence de la Madone de Weyden qui tenait délicatement son unique oeillet rouge entre le pouce et l’index, la Madone de Scorel tient ici fermement sa poignée de fleurs jaunes, rehaussant par la même occasion la blondeur de l’enfant.


Détail Jan van Scorel - Madone aux jonquilles - ca.-1535 - Musée Thyssen - Madrid.
 

Détail Jan van Scorel - Madone aux jonquilles - ca.-1535 - Musée Thyssen - Madrid.

Détail Jan van Scorel - Madone aux jonquilles - ca.-1535 - Musée Thyssen - Madrid.

 

 

Philippe Desportes (1546-1606) - poète,

 

 

Pourquoi si follement croyez-vous à un verre

 

Pourquoi si follement croyez-vous à un verre,

Voulant voir les beautés que vous avez des cieux ?

Mirez-vous dessus moi pour les connaître mieux,

Et voyez de quels traits votre bel oeil m'enferre.

 

Un vieux chêne ou un pin renversés contre terre

Montrent combien le vent est grand et furieux,

Aussi vous connaîtrez le pouvoir de vos yeux,

Voyant par quels efforts vous me faites la guerre.

 

Ma mort de vos beautés vous doit bien assurer,

Joint que vous ne pouvez sans péril vous mirer :

Narcisse devint fleur d'avoir vu sa figure.

 

Craignez donque, Madame, un semblable danger,

Non de devenir fleur, mais de vous voir changer

Par votre oeil de Méduse en quelque roche dure.

François Lemoyne - Narcisse

François Lemoyne - Narcisse

 

 

XVI° - XVII° siècle

 

La jonquille 

autrefois orthographiée "iouquille" (XVIe) - "ionquille" (XVIIe)

Emprunté de l'espagnol junquillo, de même sens, diminutif de junco, "jonc". Espèce de narcisse aux feuilles évoquant celles du jonc, aux fleurs jaunes entourées d'une collerette, qui pousse au printemps dans les prairies, les sous-bois, et que l'on cultive pour son parfum. 

 

Il faut attendre 1596 pour voir le mot de jonquille (ionquille) apparaître dans le dictionnaire franco-allemand de Levinus Hulsius ou Levin Hulsius (Gand, 1550 - Francfort-sur-le-Main, 1606) est un libraire, écrivain, notaire public, éditeur, imprimeur et graveur allemand. 

 

 

 

 

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille

 

 

XVII° siècle

 


Nicolas Poussin (1594-1665) peintre français, représentant majeur du classicisme pictural. Il est formé à Paris, mais il est surtout actif à Rome à partir de 1624. 


Écho et Narcisse par Nicolas Poussin (v. 1630).- Louvre
 

Nicolas Poussin Echo et Narcisse(ca.1629-1630),Louvre

Nicolas Poussin Echo et Narcisse(ca.1629-1630),Louvre

 

 

Anonyme (d’après Ambroise Dubois, v.1543- 1614)

 

Fontainebleau, musée national du château
Galerie des Fastes. 


Flore et amours  avec Fleurs et narcisse

Anonyme (d’après Ambroise Dubois, v.1543- 1614) - Flore

Anonyme (d’après Ambroise Dubois, v.1543- 1614) - Flore

 

 

Empire Moghol - 1630-40


Album Dara Shikoh
Librairie britanique - Londres


- Narcisses
 

Empire Moghol - 1630-40   Album Dara Shikoh - Librairie britanique - Londres   - Narcisses

Empire Moghol - 1630-40 Album Dara Shikoh - Librairie britanique - Londres - Narcisses

 

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.

 


de : Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), 

La guirlande de Julie


Madrigal.

 

Le narcisse

 

Je consacre, Julie, un NARCISSE à ta gloire ;

Etant jadis touché d'un amour sans pareil,

Pour voir dedans l'eau son image,

Il baissait toujours son visage,

Qu'il estimait plus beau que celui du Soleil.

Ce n'est plus ce dessein qui tient sa tête basse;

C'est qu'en te regardant, il a honte de voir

Que les Dieux ont eu le pouvoir

De faire une beauté qui la sienne surpasse.
 

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille

 

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.
 

 

de : Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690),

 

La guirlande de Julie


Madrigal.

 

Le narcisse
 

Je suis ce NARCISSE fameux

Pour qui jadis Echo répandit tant de larmes,

Et de qui les appâts ne cédant qu'à vos charmes,

Qui viens pour vous offrir mes vœux.

Qu'on m'accuse, belle Julie,

D'avoir en ce dessein plus de témérité

Que je n'eus jamais de folie

Adorant ma propre beauté,

Je ne puis m'empêcher de commettre ce crime

Je le trouve trop glorieux.

Oyez donc ce discours que ma pâleur exprime,

Et qui ne s'entend que des yeux :

Si vous me voyez le teint blême,

Ce n'est plus moi, c'est vous que j'aime.
 

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille


 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.
 


de : M. Habert, commissaire de l'artillerie.

 

La guirlande de Julie


Madrigal.

 

Le narcisse

 

Epris de l'amour de moi-même,

De Berger que j'étais je devins une Fleur;

Faites profit de mon malheur,

Vous que le Ciel orna d'une beauté suprême;

Et pour éviter son courroux,

Julie, aimez d'autres que vous.
 

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille

 

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.

 

 

de : M. Chabert, abbé de Cérisy


La guirlande de Julie


Madrigal.

 

Le narcisse

 

Quand je vois vos beaux yeux si brillants et si doux,

Qui n'ont plus désormais rien à prendre que vous,

Leur éclat m'est suspect, et pour vous j'appréhende.

Souvent ce riche don est chèrement vendu :

Je sais que ma beauté ne fut jamais si grande,

Et pourtant chacun sait comme elle m'a perdu.
 

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille

 

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.

 

de : Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690),

guirlande de Julie

Madrigal.

 

La jonquille

 

Dans la Fable, ni dans l'Histoire

Il ne se parle point de moi ;

Je ne me puis vanter de posséder la gloire

De descendre du sang ni d'un Dieu ni d'un Roi :

Mais la passion véritable

Que vous témoigne ma couleur,

Plus qu'une plus illustre Fleur

Me doit rendre recommandable.

O beauté qu'on doit adorer!

Permettez-moi de vous parer,

Et je m'estimerai cent fois plus glorieuse
 

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille

 

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.

 

de : Anonyme, 


Pour la guirlande de Julie


 

Le narcisse

 

Lorsque la Nymphe Écho fut réduite en servage,

Et ressentit les traits de ma vaine beauté,

Si de Julie elle eût eu le visage,

J'eusse banni de moi l'insensibilité.

Jamais une fontaine en son cristal mobile

Ne m'eût charmé les yeux d'un objet décevant,

Un autre plus divin m'eût pris auparavant

Et la Nymphe eût trouvé ma conquête facile.

Je ne serais pas fleur ; mais, ô doux changement,

Mémorable destin d'un bienheureux Amant!

Agréable folie!

Je triomphe en ma perte et deviens glorieux

De pouvoir vivre ainsi jusqu'au temps de Julie,

D'embellir sa Guirlande et de plaire à ses yeux.
 

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille

 

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.

 


de : Claude Malleville, né et mort à Paris (15971-1647) est un poète français, l'un des premiers membres de l'Académie française en 1634.


Guirlande de Julie


Madrigaux

 

Le narcisse


Après m'être perdu dans une onde perfide,

Je sèche au feu des yeux d'une belle homicide,

Quand je lui rend hommage et m'acquitte d'un vœu.

O Destin, qui me fais cette injure seconde!

N'était-ce pas assez d'avoir peri par l'onde

Sans périr par le feu ?

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille

 

 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.


de : Georges de Scudéry (1601-1667) est un romancier, dramaturge et poète français

 

Fleurs inédites 
destinées à la guirlande de Julie

Madrigaux

 

 

Le narcisse

 

Enfin je le confesse, auprès d'un œil si doux,

Et dont le pouvoir (est) extrême,

Je suis plus amoureux de vous

Que Je ne le fût de moi-même.
 

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille



 

Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier (1610-1690), est un gentilhomme et militaire français du XVII°  siècle. Le duc de Montausier a courtisé une jeune femme appelée Julie d'Angennes, qui était fière et refusait le mariage. 


Avec d’autres poètes de l’Hôtel de Rambouillet, il a composé un livret de compliments à sa Julie, sous la forme d’un bouquet de fleurs (poétiques). Chaque fleur est un prétexte à un compliment hyperbolique et spirituel.

 

Julie d'Angennes est la fille de la marquise de Rambouillet, née Catherine de Vivonne (1588-1665).

C'est une femme d'exception qui tint au XVII° siècle le premier salon célèbre dans son hôtel de Rambouillet situé à Paris, rue Saint-Thomas-du-Louvre.Elle est surnommée Arthénice (Arténice), anagramme composée par Malherbe
 


de : Anonyme

La guirlande de Julie

 

 

Le narcisse

 

Rien n'est égal à ma douleur ;

Bien que je ne sois qu'une fleur,

J'aime la fille d'Artenice,

Aux flammes de ses yeux je me laisse éblouir ;

Mais je suis sans espoir, car le sort de Narcisse

*Est d'aimer les objets dont il ne peut jouir.
 

Narcisse - Grandville (1803-1847), dessinateur v. 1834-1846

Narcisse - Grandville (1803-1847), dessinateur v. 1834-1846

 

Paris, ce 26 avril 1671.

La mort de Vatel par Madame de Sévigné

Vatel était un célèbre cuisinier du roi Louis XIV...


....On dîna très bien, on fit collation, on soupa, on se promena, on joua, on fut à la chasse. Tout était parfumé de jonquilles, tout était enchanté. ....

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille


 

 

XVIII°  siècle

 

Nicolas-Bernard Lépicié (1735-1784) et un peintre français

 

Narcisse changé en fleur - 1771
 

Nicolas-Bernard Lépicié (1735-1784) Narcisse changé en fleur - 1771

Nicolas-Bernard Lépicié (1735-1784) Narcisse changé en fleur - 1771

 

 

Isoda Koryusai (1735-1790) peintre japonais d'estampe


Titre : Chiots sous les narcisses


Editeur : Adachi 


Sceau : Adachi en relief en caractères romans en bas à droite 


La scène se passe au printemps. Des chiots sont endormis près d'un massif de narcisses.


Les fleurs sont protégées du vent frais par un auvent de tiges de roseaux. Les chiots sont de la même portée mais leurs pelages sont de couleurs différentes.
 

Isoda Koryusai (1735-1790) chiots et narcisses

Isoda Koryusai (1735-1790) chiots et narcisses

 

 

Le calendrier républicain, ou calendrier révolutionnaire français, est un calendrier créé pendant la Révolution française et utilisé de 1792 à 1806, ainsi que brièvement durant la Commune de Paris. 

 

Dans le calendrier républicain, la Narcisse était le nom attribué au 8e jour du mois de germinal (du 21 mars au 19 avril)

 


Le Soleil entre au signe du Bélier. 

C'est l'époque de l'Equinoxe du Printemps

Tout végète et s'anime au retour du Zéphir 

La Nature à ses Lois ramène nos désirs 

Et l'Âge le plus pur apprend des Tourterelles 

Qu'il est doux de s'unir et de s'aimer comme elles

 


Salvatore Tresca (Graveur) - Louis Lafitte (Dessinateur du modèle)
 

Salvatore Tresca (Graveur) - Louis Lafitte (Dessinateur du modèle)

Salvatore Tresca (Graveur) - Louis Lafitte (Dessinateur du modèle)

 

 

XIX° siècle

 

 

JJ Grandville, ou Jean-Jacques Grandville, pseudonyme de Jean Ignace Isidore Gérard, né le 13 septembre 1803 à Nancy et mort le 17 mars 1847 à Vanves, est un caricaturiste, illustrateur et lithographe français.

 

Narcisse

JJ Grandville (Illustrateur) narcisse

JJ Grandville (Illustrateur) narcisse

 


Berthe Marie Pauline Morisot (1841-1895) artiste peintre française, cofondatrice et doyenne du mouvement d'avant-garde que fut l'impressionnisme.

 

- Jonquilles
 

Berthe Marie Pauline Morisot (1841-1895) -jonquilles

Berthe Marie Pauline Morisot (1841-1895) -jonquilles

 

 

Pierre-Joseph Redouté  (1759-1840) Botaniste, peintre, illustrateur botanique, graveur et éditeur français


- Narcissus pseudonarcissus 1802
 

Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) - Narcissus pseudonarcissus 1802

Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) - Narcissus pseudonarcissus 1802

 

 

En 1804 près de Ullswater Lake, William Wordsworth (1770-1850), écrivit "The Daffodils" un jour de promenade en compagnie de sa soeur cadette Dorothy.
Ce poème, publié en 1815, est devenu l’un des plus populaires de l’Epoque Romantique

 


"Les Jonquilles" (1815) 


J’errais solitaire comme un nuage

Qui flotte au-dessus des vallées et des monts,

Quand tout-à-coup je vis une nuée,

Une foule de jonquilles dorées ;

À côté du lac, sous les branches,

Battant des ailes et dansant dans la brise.

 

Drues comme les étoiles qui brillent

Et scintillent sur la Voie lactée,

Elles s’étendaient en une ligne sans fin

Le long du rivage d’une baie :

J’en vis dix mille d’un coup d’œil,

Agitant la tête en une danse enjouée.

 

Les vagues dansaient à leurs côtés ; mais

*Elles surpassaient les vagues étincelantes en allégresse :

*Un poète ne pouvait qu’être gai,

En une telle compagnie :

Je les contemplais, les contemplais mais pensais peu

Au présent qu’elles m’apportaient :

 

Car souvent, quand je m’allonge dans mon lit,

L’esprit rêveur ou pensif,

Elles viennent illuminer ma vie intérieure

Qui est la béatitude de la solitude ;

Et mon cœur alors, s’emplit de plaisir

Et danse avec les jonquilles.
 

Photo de Pierre Imbert

Photo de Pierre Imbert


 

Vers 1861


Le narcisse poeticus Albus Plenus Odoratus est une élégante variété ancestrale introduite aux alentours de 1861, produisant de larges fleurs doubles subtilement parfumées, composées d'une corolle immaculée et d'un coeur jaune bordé de rouge.

narcisse poeticus Albus Plenus Odoratus

narcisse poeticus Albus Plenus Odoratus

 

 

1887


Gravure extraite de la Revue Horticole - La Maison Rustique
auteur : Severeyns G.


Bibliothèque de la Société nationale d'Horticulture de France


1. N. Leadsi

2. N. Sir Watkin

3. Le même (fin de la floraison)

4. N. Empress

5. N. Emperor
 

Gravure extraite de la Revue Horticole - La Maison Rustique -1887

Gravure extraite de la Revue Horticole - La Maison Rustique -1887

 

 

Albert Samain (1858-1900) poète symboliste français.

 

....Voici venir les temps où tu marches déesse,

Où la rose d'amour fleurit à tes seins blancs,

Où ton nom murmuré fiance une caresse

A la suavité des narcisses tremblants.... 
 

John William Waterhouse (1849-1917) narcisses

John William Waterhouse (1849-1917) narcisses

 

 

Henri Fantin-Latour (1836-1904)  peintre

 

Fleurs de printemps et narcisses - 1873

Henri Fantin-Latour (1836-1904) Fleurs de printemps et narcisses 1873

Henri Fantin-Latour (1836-1904) Fleurs de printemps et narcisses 1873

 

 

André Theuriet (1833-1907) poète, romancier et auteur dramatique français.


Poésies : 1860-1874

 

...Dans l'onde des ruisseaux tremblent les boutons d'or,

Les narcisses rêveurs se penchent sur le bord,

Et les taillis sont pleins de jaunes primevères....
 

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille

 

 

François Coppée (1842-1908) - poète  dramaturge et romancier français.

Il fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. 

Fleurs impures

 

....Soudain, une brune fillette,

Joyeuse au bras de son amant,

Frôla, de sa fraîche toilette,

Le misérable enterrement.

 

Riant fort comme font les filles,

Lèvres trop rouges, cils trop noirs,

Elle avait en main ces jonquilles

Qu'on vend, en mars, près des trottoirs.

 

Or, dès qu'elle vit l'humble bière,

Ses yeux se mouillèrent de pleurs,

Et, charitable à sa manière,

Elle y voulut poser ses fleurs.....

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille

 

 

Jean-Henri Casimir Fabre (1823-1915) homme de sciences, humaniste, naturaliste, écrivain passionné par la nature et un poète français de langue occitane et française, lauréat de l'Académie française et d'un nombre élevé de prix.

 

 

Le narcisse des poètes et l'âne

 

Le narcisse

Fleur des poètes est mon nom ;

des prés fleuris je suis la renommée ;

j'embaume l'air, porte pour robe

corail et neige ;

je ris au soleil

quand il sort des fumées de l'aube.

 

 

L'âne

On me dit l'âne, le roussin,

la bourrique porte-sacoche,

le mal peigné. Toi, fleur élégante,

je te piétinerai,

je t'écraserai

de mes sabots et de mes crottins.

 

Le narcisse

J'écoute chanter le friquet,

la fauvette et le serin

qui font leur nid dans la haie,

et dans mon gobelet

plein à gogo boivent les perles de la rosée.

 

L'âne

Si de chanteurs tu n'as pas assez,

au gazouillis des passereaux

je veux ajouter ma braillée :

Hi-han, hi-han,

han, han, han !!!

tu m'infectes, toi, la parfumée.

 

Le narcisse

Papillons bleus, poudrés d'argent,

libellules au corsage si gentil,

avec mon pot de miel font fête,

et les insectes

continuellement vont

de fleur en fleur lécher les restes.

 


L'âne

Si tu régales le scarabée,

et que m'importe ! Tais-toi va !

Tes bleus papillons en goguette,

tes moustiques roux,

ton miel si doux,

tout cela m'importune.

 


Le narcisse

Je suis l'idéal, je suis le rêve

qui réchauffe le coeur et fait

verdoyer les bourgeons de l'âme.

Qui me cueille

comble de joie

ses jours ensoleillés par ma flamme.

 

L'âne

Je suis la farouche réalité,

mère de l'imbécillité ;

je suis l'âne, l'ami des chardons,

triste, chassieux,

flétri, terreux,

babine noire, sourcils froncés.

 

Le narcisse

Je suis l'idéal, je suis le flambeau

qui, resplendissant, embellit

les durs sentiers de la vie.

Et toi, jaloux,

âne galeux,

tu m'éteindrais, pauvre sotte bête !
 

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille

 

 

Eugène Rambert (1830 -1886), écrivain, poète,  enseignant, critique littéraire, critique d'art et naturaliste vaudois.

 

Il écrit :

 

1866
"Les Alpes suisses", Genève 
...Voici le mois de mai. Que signifie cette neige sur les monts ? Est-ce l'hiver? Non, c'est le Pré d'Avant qui s'est vêtu de Narcisses. Si l'on n'a jamais vu la floraison des Narcisses sur quelques-unes de nos montagnes, et spécialement sur celles qui dominent Montreux, il est bien difficile de s'en faire une juste idée. Ce sont d'immenses champs de fleurs, où toutes les corolles se touchent de beaucoup plus près que les épis dans les moissons les plus serrées, tellement qu'il faut compter par myriades celles qui n'ont pas de place au soleil, et qui s'ouvrent à l'ombre de leurs sœurs. Quand on sait au juste où les chercher, on peut du Signal de Lausanne, c'est-à-dire d'une distance de six lieues, reconnaître à la teinte le moment où les Narcisses sont fleuris.....

 

1877
“Montreux et ses environs”, 

....“Le moment où il faut surtout aller aux Avants est celui de la floraison des narcisses, à la fin de mai ou dans la première quinzaine de juin, selon les années. Le spectacle est unique. Dans ce qu’on appelle les prés gras, il serait impossible de laisser tomber un grain de sable ailleurs que sur une fleur de narcisse. Les corolles recouvrent les corolles. On les voit blanchir de plusieurs lieues à la ronde, comme une neige de printemps (…) Le spectacle dépasse ce que rêve l’imagination. C’est une ivresse. On voudrait se rouler dans ces fleurs et l’on est jaloux du bétail qui s’en nourrit....”

Cueillette de narcisses, Sonloup -1909

Cueillette de narcisses, Sonloup -1909

 

 

XX° siècle

 

 

John William Waterhouse ( 6 avril 1849 - 10 février 1917 ) peintre britannique.

 

- cueillette des narcisses au printemps - 1910
 

John William Waterhouse (1849-1917) narcisses

John William Waterhouse (1849-1917) narcisses

 

1901


5ème Fête des Narcisses, 


programme officiel, Montreux, 
BCUL


 

1901 5ème Fête des Narcisses,  programme officiel, Montreux,  BCUL

1901 5ème Fête des Narcisses, programme officiel, Montreux, BCUL

 

 

Art nouveau

 

Rondes & chansons d'avril 


- couverture aux narcisses


George Auriol (1863-1938). Dessinateur du modèle

George Auriol est surtout connu aujourd’hui pour les caractères typographiques qu’il a créés au début du XXe siècle. Leur élégance Art nouveau est encore souvent présente sur des bâtiments parisiens construits aux alentours de 1900. 


Gallica BNF

George Auriol (1863-1938). Dessinateur du modèle narcisses

George Auriol (1863-1938). Dessinateur du modèle narcisses

 

Les farces de Mijoulet 


- couverture aux narcisses


George Auriol (1863-1938). Dessinateur du modèle
Gallica BNF

Les farces de Mijoulet Auriol George -narcisses gallica,BNF

Les farces de Mijoulet Auriol George -narcisses gallica,BNF

 

 

Théâtre du Chat noir


- couverture aux narcisses


George Auriol (1863-1938). Dessinateur du modèle
Gallica BNF

Théâtre du Chat noir George Auriol Gallica narcisses

Théâtre du Chat noir George Auriol Gallica narcisses

 

 

Troisième gavotte pour piano


- couverture aux narcisses - estampe


George Auriol (1863-1938). Dessinateur du modèle
Gallica BNF

Troisième gavotte pour piano  narcisses - estampe George Auriol (1863-1938).

Troisième gavotte pour piano narcisses - estampe George Auriol (1863-1938).

 

 

Art nouveau

 

Walter Crane (1845-1915) était l'un des illustrateurs victoriens les plus populaires de livres pour enfants.


Dans une moindre mesure, il est connu pour ses créations textiles et papiers peints, ainsi que pour ses créations en céramique. Il a produit un certain nombre de produits en céramique de haute qualité comme des pots, des carreaux de céramique et des vases pour Wedgwood, Pilkington's et Maw & Co.

 


 

Walter Crane céramique Flore - jonquilles

Walter Crane céramique Flore - jonquilles

 

 

Walter Crane (1845-1915)

Illustration jonquilles 

Walter Crane (1845-1915) jonquilles

Walter Crane (1845-1915) jonquilles

 

 

Walter Crane (1845-1915)

Illustration jonquilles 

 Walter Crane (1845-1915)  Illustration jonquilles 

Walter Crane (1845-1915) Illustration jonquilles 

 

 

Oskar Zwintscher (1870-1916) peintre allemand 

 

- portrait aux jonquilles 1907, Museum Wiesbaden, Niemcy
 

Oskar Zwintscher (1870-1916)  - portrait aux jonquilles 1907, Museum Wiesbaden, Niemcy

Oskar Zwintscher (1870-1916) - portrait aux jonquilles 1907, Museum Wiesbaden, Niemcy


 

Lawrence Alma-Tadema (1836-1912)  

peintre britannique d'origine néerlandaise.

 

Quand les fleurs reviennent, vers 1911 - 

 


 

Lawrence Alma-Tadema (1836-1912)  Quand les fleurs reviennent, vers 1911 - 

Lawrence Alma-Tadema (1836-1912)  Quand les fleurs reviennent, vers 1911 - 

 

1922

 

Une partie d'un des plus célèbre roman d'Ernest Hemingway, "A farewell to arms" (l'adieu aux armes), se déroule sur la Riviera vaudoise (Suisse) 

 

Lettre à son père envoyée de Chamby le 24 mai 1922.


...."Aujourd'hui on a fait l'ascension du Cap au Moine (sic), une ascension très raide et très dangereuse de 7000 pieds et on s'est follement amusés en descendant en chute libre les champs de neige simplement en s'asseyant et en se laissant aller. Les champs dans les vallées plus basses sont pleins de narcisses et juste en dessous de la ligne des neiges l'autre jour alors que nous faisions l'ascension de la Dent du Jaman (sic) nous avons vu deux grosses martres."..... 


Photo : 
Ernest Hemingway et sa 1re épouse Hadley à Chamby (près des Avants, au-dessus de Montreux), pendant l’hiver 1922.
John F. Kennedy Presidential Library and Museum, Boston — John F. Kennedy Library, Ernest Hemingway

 

Ernest Hemingway et sa 1re épouse Hadley à Chamby (près des Avants, au-dessus de Montreux), pendant l’hiver 1922.

Ernest Hemingway et sa 1re épouse Hadley à Chamby (près des Avants, au-dessus de Montreux), pendant l’hiver 1922.

 

 

1923


Affiche Montreux - Suisse

 

Anonyme


Fête des Narcisses
 

anonyme - affiche Montreux - Fête des Narcisses, 1923

anonyme - affiche Montreux - Fête des Narcisses, 1923

 

1936 - 1937

 

Cantate du Narcisse

 

La Cantate du Narcisse pour baryton martin, soprano, chœur de femmes à quatre voix et orchestre, est une œuvre de Germaine Tailleferre (1892-1983). 


La conception de l'œuvre vient d'une commande du Ministère des arts et de la culture à Tailleferre, qui lui demande une cantate en 1936. Comme elle en fait part à Paul Valéry, celui-ci lui demande de mettre en musique un de ses textes d'après le mythe de Narcisse qu'il destinait justement à la musique, dans le style de Christoph Willibald Gluck.


Achevée en 1937, la Cantate est créée (et retransmise à la radio) le 19 janvier 1942 dans le salon de Marguerite Fournier, à Marseille, par l'orchestre de la radio de Marseille sous la direction de Jean Giardino (1906-1983).

Germaine Tailleferre - 1937

Germaine Tailleferre - 1937

 

 

Paul Valéry est un écrivain, poète et philosophe français, né le 30 octobre 1871 à Sète (Hérault) et mort le 20 juillet 1945 à Paris.


Album de vers anciens : 1890-1900, 


A. Monnier et Cie, 1920


"Adieu, reflet perdu sur l’onde calme et close,

Narcisse… ce nom même est un tendre parfum

Au cœur suave. Effeuille aux mânes du défunt

Sur ce vide tombeau la funérale rose."
 

Narcisse - François Lemoyne (1688-1737)

Narcisse - François Lemoyne (1688-1737)

 

 

Lucien-Victor Guirand de Scévola (1871-1950), 

peintre, dessinateur et illustrateur français.

 

Princesse aux Narcisses - vers 1902

Lucien-Victor Guirand de Scévola (1871-1950), Princesse aux Narcisses - vers 1902

Lucien-Victor Guirand de Scévola (1871-1950), Princesse aux Narcisses - vers 1902


 

Maurice Carême, né le 12 mai 1899 à Wavre et mort le 13 janvier 1978 à Anderlecht, est un poète et écrivain belge de langue française.

 

 

Jonquilles

 

La terre a mis sur ses épaules rondes

Sa mantille d’abeilles.

Il n’est pas un oiseau au monde

Qui ne parle avec le soleil.

On entend rire les fontaines

Sur leur lit de pommes de pin

Et mille rondes enfantines

Se nouer au bord des chemins

Déjà les jonquilles en fleurs

Frissonnent dans les mains du vent.

Il n’est pas de bonheur plus grand

Que d’écouter battre son cœur.
 

Janet Kohler - champ de jonquilles

Janet Kohler - champ de jonquilles


 

Cicely Mary Barker, née le 28 juin 1895 et morte le 16 février 1973, illustratrice britannique connue pour ses illustrations de fées et de fleurs.

 


La Fée des Jonquilles

 

Je suis l’enfant chérie : le merle et l’étourneau

Chantent mon arrivée, perchés dans les rameaux ;

Moi, perle des narcisses et jonquille nouvelle,

A travers la contrée, j’ai entendu l’appel.

Et les vergers retentissent de voix qui chantent

Aussi bien mon jupon que ma robe charmante ;

Les enfants jouent et que disent-ils ? Ecoutez !

Ils disent : La belle jonquille est enfin née.
 

Cicely Mary Barker jonquilles

Cicely Mary Barker jonquilles


 

Cicely Mary Barker, née le 28 juin 1895 et morte le 16 février 1973, illustratrice britannique connue pour ses illustrations de fées et de fleurs.

 

La fée des narcisses

Cicely Mary Barker narcisses

Cicely Mary Barker narcisses

 

 

Helen Grace Culverwell Marsh-Lambert ou HGC Marsh-Lambert (1888-1981) était une écrivaine et illustratrice britannique de livres et de cartes postales pour enfants.
 

HGC Marsh-Lambert (1888-1981)

HGC Marsh-Lambert (1888-1981)

 

 

Salvador Dalí (1904-1989)  peintre, sculpteur, graveur, scénariste et écrivain catalan de nationalité espagnole.

Il est considéré comme l'un des principaux représentants du surréalisme, et comme l'un des plus célèbres peintres du XXe siècle.


La Métamorphose de Narcisse est un tableau surréaliste de Salvador Dalí, signé de 1937 et exposé à la galerie Tate Modern de Londres.


La toile, peinte en pleine période surréaliste dans les années 1936 et 1937, représente une scène du mythe de Narcisse, dont le détail est rapporté par Ovide dans ses Métamorphoses.
 

Salvatore Dali la métamorphose de Narcisse

Salvatore Dali la métamorphose de Narcisse

 

Karl Kerényi (1897-1973), philologue et historien des religions hongrois d'expression allemande, dans sa Mythologie des Grecs, objet d'un grand nombre d'oeuvres littéraires et artistiques, nous donne une version du récit de :

 

l'enlèvement de Perséphone (Proserpine) par Hadès (Pluton). 


...."La jeune fille s'ébattait avec les filles d'Océan en cueillant des fleurs: des roses et des crocus, des violettes, des iris et des jacinthes sur la grasse prairie.

 

Elle s'apprêtait à cueillir aussi le narcisse, un radieux prodige, que la déesse Gaïa avait fait croître là pour complaire au dieu des Enfers afin de séduire par cette ruse la jeune fille au visage de fleur à peine éclose. Cent fleurs jaillissaient du pied de narcisse, répandant un suave parfum, réjouissant le ciel et la terre et les flots salés de la mer.

 

La jeune fille émerveillée tendit les deux mains vers une seule d'entre elles, comme vers un jouet, vers un trésor. La terre se fendit, un abîme se fendit sur les champs nysséens d'où surgit, avec ses cavales immortelles, le maître des Enfers, fils de Cronos, le dieu au noms multiples. Il soulevait jusqu'à son char d'or la jeune fille qui se débattait et l'enleva malgré ses lamentations.

 

Elle lança des appels stridents vers le père, fils de Cronos, maître suprême. Dieu ni homme n'entendirent sa voix; nul olivier ne bougea. [...] La maîtresse, sa mère, l'entendit. Un poignant chagrin étreignit son coeur; elle dégrafa la parure de sa tête, sa chevelure immortelle, la laissa tomber sur ses épaules en noir manteau, et partit comme un oiseau survolant les eaux et la terre en quête de sa fille."....(1966, p. 183)
 

Perséphone -(ilikedetectives)

Perséphone -(ilikedetectives)

 

Chanson de
Hugues Aufray - 1968

 

Des jonquilles aux derniers lilas

 

J'ai connu Émilie aux premières jonquilles.

Elle était si jolie des jonquilles aux derniers lilas.

Dans la ferme endormie, chaque fois que j'allais la voir,

Son père avec un fusil m'attendait derrière l'abreuvoir.

Il me chassa aux premières jonquilles,

Me fusilla des jonquilles aux derniers lilas.

Un jour, dans la grange aux loups, aux premières jonquilles,

Elle sauta sur mes genoux des jonquilles aux derniers lilas.

Une fourche me piqua, je me relevai en hurlant.

J'eus beau fuir à travers bois, son pèr' me jeta dans l'étang.

Il me piqua aux premières jonquilles

Et me fourcha des jonquilles aux derniers lilas.

Dans le grenier, sur le foin, aux premières jonquilles,

Pris sa fille et bus son vin des jonquilles aux derniers lilas.

Son pèr' voyant le tableau, me fit connaître un peu plus tard

Les grenouilles et les crapauds au fond de la mare aux canards.

*Il m'injuria aux premières jonquilles

Et me noya des jonquilles aux derniers lilas.

J'ai connu le sel et le plomb aux premières jonquilles.

J'ai connu l'auge à cochon des jonquilles aux derniers lilas.

J'ai laissé mes amours là, mille fois j'ai frôlé la mort.

Est-il encor' derrièr' moi ? Que m'importe Je cours encor'.

Je vais, je vas aux premières jonquilles

Du pré au bois des jonquilles aux derniers lilas.

La la la-la-la la la la...

 

Pierre Menanteau (1895-1992) - poète français - Renouveau

 

 

Renouveau

 

Du mois d’avril au mois de mai

La terre se fait plus gentille.

Un joli temps de jeune fille,

tire l’aiguille, prend le dé.

 

Parfois un bel arc irisé

Pavoise l’averse qui brille.

Du mois d’avril au mois de mai

La terre se fait plus gentille.

 

La violette est dans le pré.

Dans la clairière, la jonquille

Sous l’arbre en espoir de famille

On entend le merle chanter

Du mois d’avril au mois de mai
 

Jean-François Millet - Narcisses et violettes

Jean-François Millet - Narcisses et violettes

 

 

Bernard Buffet (1928-1999) peintre français expressionniste, composant aussi bien des personnages que des figures, animaux, nus, paysages, intérieurs, natures mortes, fleurs.


Aquarelliste, c'est également un peintre de décors et un illustrateur.


Bouquet de jonquilles - 1986 
Lithographie en couleur 

 

Bernard BUFFET (1928-1999). - Bouquet de jonquilles - 1986. Lithographie en couleur

Bernard BUFFET (1928-1999). - Bouquet de jonquilles - 1986. Lithographie en couleur

 

Donald Zolan (1937-2009), est considéré comme le peintre des enfants. Il sait capturer les moments magiques de l'enfance, avec toute son Innocence, sa Force et son Amour.

 

Les jonquilles

 

Donald Zolan (1937-2009)

Donald Zolan (1937-2009)

 

 

XXI° siècle

 


Roger Blandignères né en 1955 arbitre de rugby de haut niveau, pendant presque vingt ans, il a décidé d' assouvir une autre passion, celle de l’écriture. Il tire son imagination d’une actualité souvent dramatique pour séduire un public de passionnés. 

 

 

La jonquille de l’espoir
 


Merveilleuse fleur annonçant les prémices du printemps,

Luttant contre les derniers frimas d’un l’hiver rigoureux

De ton étincelante couleur jaune tu interpelles le passant,

Claironnant l’espoir d’une maladie aux contours hideux.

 

Ta trompette pliant ta tige, avance fièrement dans le néant

Offrant une senteur inoubliable d’espérances les plus insensées,

Dans cette existence flétrie par les souffrances et l’isolement

Perdue dans le jardin de la vie, emblème du combat pour la liberté.

 

Horrible cancer, ton nom raisonne dans les bas fonds des hôpitaux,

Tumeurs métastases, tant de mots atroces bousculant vers l’indicible,

Fleuron de conviction, montres nous la voie pour terrasser les maux,

Pour marcher sur les sentes de la guérison et des joies indescriptibles.

 

Magique jonquille, telle une icône, nous te vénérons, pour que renaisse

L’espoir qui nous emportera dans les chemins délicieux du simple bonheur

Bonheur de vivre libre sur ce parterre de fleurs, dans une belle ivresse

Alors la vie aura un autre sens, le sens d’avoir vaincu la maladie et nos peurs.
 

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille


 

Guy Rancourt est né en mars 1948 à Saint-Jean-de-la-Lande en Beauce au Québec. Il a fait des études en langues, lettres et philosophie dans plusieurs universités (entre autres à Montréal.) Puis il a enseigné la philosophie dans différents collèges et surtout au cégep de Rimouski de 1973 à 2005. 

 


Jonquille, acrostiche

 

J…aune comme le soleil la jonquille.

O…n la voit un peu partout dans les rocailles et parterres.

N…arcisse l’appelle-t-on parfois.

Q…ue tu es magnifique dans tes dentelles!

U…ne mini trompette se cache dans tes pétales.

I…mpossible d’imaginer le printemps sans ta présence.

L…égère et délicate, tu te balances au vent

L…aissant derrière ce déhanchement tant de grâce

E…t d’essences subtiles, toi la jonquille…

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille

 

 

Paulo Coelho de Souza né le 24 août 1947 à Rio de Janeiro, est un romancier, journaliste et un interprète brésilien. 

 

résumé d'une préface 


"Lac, es tu triste de ne plus voir les beaux yeux de Narcisse?"

"Je suis triste, dit le lac, de ne plus me mirer dans les siens"
 

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille

 

Marie-Paule Albanèse née dans les années 50


Ses toiles reflètent une recherche constante de couleurs, de lumières et de matières déposées au couteau ou au pinceau mais toujours avec le soucis du détail.


Champ de jonquilles
 

MP Albanese  - champ de jonquilles

MP Albanese - champ de jonquilles


 

Olivier Briat - poète - la danse des fleurs
 

 

....Le très coquet narcisse

Essaie des pas de danse ;

Il va trouver une glace

Pour admirer sa face

Et sa jolie prestance.....

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille

 

 

Le parfum des jonquilles et des narcisses

 


Deux fleurs sont naturelles dans les parfums : le narcisse et la jonquille, dont les senteurs sont assez similaires.


Il s'agit de plantes dont il est possible d'extraire directement la concrète ou l'absolue dans le but de l'intégrer à des parfums.

 

Les parfumeurs capturent l'odeur de la jonquille ou du narcisse par extraction de ses fleurs aux solvants volatils. Néanmoins, l'utilisation de la jonquille et du narcisse reste assez coûteuse et son absolu est donc exclusivement réservé à la parfumerie de prestige.

Donald Zolan (1937) le parfum des fleurs

Donald Zolan (1937) le parfum des fleurs

 


On peut retrouver son parfum dans :


 

- Poême de Lancôme
Une eau de parfum de séduction et de déclaration...au-delà des mots !
Dans Poême, chaque mot est une fleur et chaque fleur un poème, pour exprimer ce qui ne peut se dire. Parfum oriental d’ombre et de lumière, Poême excelle dans l'art du contraste.
Dans ce parfum pour femme, les fleurs les plus précieuses se détachent d'abord, s'élève ensuite le chœur des fleurs tendres : Mimosa, Jonquille, Freesia, Rose et Fleur de Vanille. 

 

 

- Mont de Narcisse de l'Artisan parfumeur
Tout un paysage olfactif, esquissé d’un seul trait et en quelques ingrédients seulement. Jamais on a senti aussi clairement chacune des facettes sauvages de l’altesse narcisse.
La récolte à main uniquement du narcisse ne dure que deux semaines par an et fait de cette fleur sa rareté exceptionnelle. Dans Mont de Narcisse, la Narcisse des poètes cueilli sous l’œil attentif de la parfumeur Anne Flipo a été choisie pour ses notes imprévus. Des notes vertes, florales et narcotiques qui expriment les facettes sauvages du parfum.

 

 

- Jonquille de Nuit de Tom Ford 
un parfum Floral pour homme et femme. Jonquille de Nuit a été lancé en 2012. Les notes de tête sont Mimosa, Feuille de violette, Cyclamen, Fleur d'oranger amère et Angélique; la note de coeur est Narcissus; 

 

 

- Vol de Nuit de Guerlain 
1933 année de création de Vol de Nuit s’inscrit dans la collection des parfums Légendaires de Guerlain. 
Ses notes de coeur, un cocktail de fleurs mêlées, est un feu d’artifice : violette, œillet assez épicé avec l’addition du piment, jasmin, rose, gentiane, jonquille. 
La création de ce parfum extraordinaire fut le plus bel hommage que Jacques Guerlain pouvait donner à son très bon ami, Antoine de Saint-Exupéry, commandant de l’escadre aérienne française, disparut au cours d’une mission en juillet 1944.
Pendant de nombreuses années, Guerlain a distribué, les soirs de galas à Salon de Provence, des coffrets contenant un Vol de Nuit, à l’emblème des Ailes Françaises, aux cadets de l’Ecole de l’Air. 

 

 

- Eau de Narcisse bleu de Hermès, 
L'Eau de narcisse bleu de Hermès, selon son créateur Jean-Claude Ellena, a été conçue en toute liberté afin d'exprimer l'aspect tactile du narcisse. L'Eau de narcisse bleu est extrêmement frais. Le mélange de la densité du narcisse et de la délicate note boisée est très apprécié. Créé en 2013, l'Eau de narcisse bleu donne une sensation de propreté et déborde de sensualité.

 

 

- Ysatis de Givanchy 
Sorti en 1984, le parfum féminin  Ysatis de Givenchy comprend une note de narcisse dans sa composition. Il est sensuel et opulent.

 

 

- Magie Noire de Lancôme
 contient également du narcisse. Lancé en 1978 et créé par Gérard Goupy. Le narcisse fait partie de sa note de cœur avec l'ylang-ylang, le miel, le cèdre, l'iris, la tubéreuse et le jasmin.  Cette ancienne version est opulente et très élégante.
Elle permet ainsi de créer des jus particulièrement féminins et dotés d'une fraîcheur printanière sans égal.

 

 

- Narcisse Noir (1911) 
de Caron est un parfum Oriental Floral pour femme. Narcisse Noir a été lancé en 1911. Le nez derrière ce parfum est Ernest Daltroff. Les notes de tête sont Narcissus et Fleur d'oranger d'Afrique; les notes de coeur sont Jasmin, Orange et Teinture de rose; les notes de fond sont Bois de santal, Musc et Vétiver.

 

 

- …. et bien d’autres !
 

flacon art nouveau - narcisse noir de Caron

flacon art nouveau - narcisse noir de Caron

 

Bienfaits du narcisse

 

D’un point de vue médical, on se servait autrefois des bulbes de narcisses comme sédatifs car elles contiennent des alcaloïdes. 

Pendant des siècles, les populations de Bulgarie, d'Anatolie et du Caucase ont utilisé les feuilles de narcisse pour calmer les névralgies faciales .

 

De nos jours, la galantamine, molécule extraite des bulbes de narcisses est utilisée dans des médicaments pour lutter contre la maladie d’Alzheimer lorsqu’elle en est à son début.

 

Possibilité de lutte contre le cancer avec des narcisses

Dans de nombreuses parties du monde le narcisse est un symbole d’espoir dans la lutte contre le cancer. Il semblerait que la fleur puisse réellement combattre les cellules cancéreuses.

Bien que les résultats soient fascinants, il est encore trop tôt pour en attendre beaucoup. Il y aura encore énormément de travail à faire pour en tirer un vrai traitement qui attaque les cellules cancéreuses et non pas les cellules saines. Afin de déterminer le meilleur candidat pour poursuivre le développement, les chercheurs souhaitent maintenant tester quatre autres alcaloïdes issus de narcisses afin de voir s’ils ont des effets similaires.

Des scientifiques belges ont découvert qu’une substance active issue des narcisses peut également permettre d’éliminer les ‘nanomachines’ qui aident la croissance des tumeurs. La substance naturelle qui semble utile est un alcaloïde nommé hémanthamine et qui se trouve dans toutes sortes de narcisses.
 

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille

 

 

La jonquille est la fleur emblématique de la fête des grands-mères, qui a lieu en France au mois de mars, sous l'impulsion d'une marque de café dans les années 1980-1990

 


Dans certains pays, la variété jaune est associée à Pâques. En Allemand le nom de  jonquille est "Osterglocke", qui est "cloche de Pâques".

 

 

La jonquille est l'un des symboles du Pays de Galles. On dit que si vous voyez la première jonquille de la saison, les 12 mois suivants seront pleins de richesses,  

 

Une légende chinoise veut que, si l’on force un bulbe de jonquille à fleurir pendant le Nouvel An, cela porte chance à votre famille.

Le marché aux fleurs
Dans de nombreuses villes chinoises et chinatowns, un marché aux fleurs du Nouvel an chinois prend place chaque année jusqu'à la veille de la fête.  Cette visite met en lumière les plantes traditionnelles qui présentent une portée symbolique : les branches de pêcher, les jacinthes,
les jonquilles, l'arbuste à kumquat, et les surprenantes branches de Ng Doi Tung Tong. Elles symbolisent toutes la paix entre les générations et par leur biais, la longévité.

 

Pour le peuple japonais, la jonquille signifie la joie et l'allégresse.

 

Une légende chinoise veut que, si l’on force un bulbe de jonquille à fleurir pendant le Nouvel An, cela porte chance à votre famille.

Delilah Smith -  jonquilles et narcisses

Delilah Smith - jonquilles et narcisses

 

 

Diverses associations caritatives de lutte contre le cancer à travers le monde, telles que

- l' American Cancer Society,

- la Cancer Society,

- le Cancer Council,

- l' Irish Cancer Society et Marie Curie au Royaume-Uni, utilisent la jonquille comme symbole de collecte de fonds lors des "Journées de la jonquille"

- En mars 2021 - institut Curie - une jonquille contre le cancer 
L'Institut mobilise le grand public, les entreprises, les associations, les collectivités et les communes sur tout le territoire français afin de collecter un maximum de dons pour soutenir l'innovation contre le cancer. 

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille

 

Le Narcisse et la Jonquille représentent techniquement la même fleur, et de fait leurs significations sont semblables. 

 

Langage des fleurs

 

Le narcisse et la jonquille

 

Son message traduit souvent "narcissisme et égoïsme" ou "froideur ou indifférence. 

 

 

Le narcisse a un caractère ambivalent. 

C’est une plante associée aux cultes infernaux : 


- on plante le narcisse sur les tombes pour symboliser l’engourdissement de     la mort, 


- on l’offre aux Furies pour paralyser le criminel... 

Ann Mortimer - narcisses

Ann Mortimer - narcisses

 

Mais les narcisses, les jonquilles en tant que premières fleurs du printemps, apportent aussi un message de joie et d'allégresse,  n'hésitez pas à choisir ce bouquet printanier pour souhaiter succès ou renouveler l'amitié à ceux que vous aimez.

Mais vous pouvez aussi le mettre en garde par rapport à son ego. 

Krista Eaton - jonquilles

Krista Eaton - jonquilles

 


On peut attirer l'amitié en portant, suspendue au cou, un bout de sa racine séchée. 


Conserver sur soi un narcisse des prés cueilli fin mars favorise l'amour.

 

Ces fleurs sont généralement considérées comme un symbole de :

 

- Affection, sociabilité, courtoisie 

- Prospérité et richesse, 

- Renaissance et renouveau

- Chance et bonheur

- Clarté et inspiration

 

 

 Mythologie des fleurs -  le narcisse et la jonquille

 

- Désir amoureux 
  Mais si la réponse de celui ou celle qui reçoit le bouquet, tarde à venir, la    personne qui envoie le message,  s’impatientera et passera à autre chose.    C’est en quelque sorte une chance amoureuse qu’il faut saisir rapidement !

Attention : il faut offrir un bouquet et non pas une seule fleur car cela, dit-on, porte malheur.
 

Paul Thomsen - Jeune fille arrangeant un bouquet de jonquilles

Paul Thomsen - Jeune fille arrangeant un bouquet de jonquilles

 

 

Fêtes et festivals

 

Jonquilles et narcisses 

 


Fête des jonquilles à Gérardmer dans les Vosges, 

 


La Fête des Jonquilles est une manifestation lorraine qui a lieu en général tous les deux ans en avril, période de floraison de la jonquille. 


Cette fête des jonquilles est née de l'idée de Paul Elbel et était destiné à dynamiser le commerce local. L'initiative concrète revient à l'amicale motocycliste de Gérardmer notamment pour la première édition du 22 avril 1935.

 

Chaque habitant collabore à la décoration d’un char, uniquement composé de jonquilles, et qui défilera lors du corso fleuri.

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Gérardmer. Fête des jonquilles 2009.

Gérardmer. Fête des jonquilles 2009.

 

 

La fête des jonquilles de St Etienne de Montluc - Loire Atlantique

 

Depuis 1964,  pour la fête des jonquilles, dans la bonne humeur,  les enfants, parents,  grands-parents se réunissent pour  les jonquilles qui serviront aux décors des chars et corsos.enfants, parents,  grands-parents se réunissent pour  les jonquilles qui serviront aux décors des chars et corsos.
 

Fête des Jonquilles - Saint Etienne de Montluc

Fête des Jonquilles - Saint Etienne de Montluc

 

Fête des Narcisses - Montreux -Suisse

 



Pendant plus d'un siècle, la floraison des narcisses dans les champs était si grande que Montreux et les Hauts de la Riviera Vaudoise en fit un véritable emblème touristique. 

 

Du Mont-Pèlerin aux hauts de Montreux, la région a toujours été riche en narcisses.  Leur floraison est tellement abondante au mois de mai que les champs blanchissent et qu’on parle alors de "neige de mai".


A la Belle Epoque, entre 1897 et 1957, les somptueuses fêtes des narcisses, avec le train des narcisses (reliant Bâle aux Avants), corso fleuri, fanfares, orchestres, marquaient la fin de la haute saison touristique de Montreux. 


La Fête de 1954 fut la première retransmission télévisée en Eurovision 
 

Montreux fete  des narcisses-1926

Montreux fete des narcisses-1926

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