7 mai 2024 2 07 /05 /mai /2024 23:08

Carte Bonne Fête Désiré - 8 mai

 

Bonne Fête Désiré - 8 mai

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7 mai 2024 2 07 /05 /mai /2024 23:07

Carte Bonne Fête Désirée - 8 mai

 

Bonne Fête Désirée - 8 mai

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7 mai 2024 2 07 /05 /mai /2024 22:37

 

 

Anacréon (v. 550- v. 464) un des plus grands poètes lyriques grecs 

Ode I. 
Traduction par Ernest Falconnet.

 


Sur sa lyre


Je veux chanter les Atrides,

je veux aussi chanter Cadmus ;

mais les cordes de ma lyre ne résonnent que pour l’amour.

Je les ai d’abord changées,

puis j’ai fait choix d’une autre lyre,

et je célébrai les luttes d’Hercule ;

mais ma lyre me répondait par un chant d’amour.

Adieu donc, héros ! Adieu pour jamais !

Ma lyre ne peut chanter que les amours.
 

Jean-Léon Gérôme  (1824–1904) Anacréon, Bacchus et l'Amour

Jean-Léon Gérôme (1824–1904) Anacréon, Bacchus et l'Amour

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7 mai 2024 2 07 /05 /mai /2024 22:27


 

Antipater de Sidon, Antipatros de Sidon, Antipatros Sidônios, poète de Sidon en Phénicie de la seconde moitié du II° siècle av. J.-C., de langue grecque.

 

épigramme funéraire


Tu dors, Anacréon, parmi les morts, 

après avoir composé tant d'oeuvres charmantes ; 

elle dort, ta douce cithare aux chants nocturnes. 

Il dort aussi, Smerdis, le printemps des Amours, 

pour lequel tu épanchais de ton luth  un nectar d'harmonie. 

Car tu as été, ô vieillard,  

le but de l'Amour des jeunes gens : 

sur toi seul il dirigeait son arc et ses traits inévitable.
 

Anacréon et une jeune fille, peint par Eugène Delacroix en 1834.

Anacréon et une jeune fille, peint par Eugène Delacroix en 1834.

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7 mai 2024 2 07 /05 /mai /2024 22:19

 

 

Antipater de Sidon, Antipatros de Sidon, Antipatros Sidônios, poète de Sidon en Phénicie de la seconde moitié du II° siècle av. J.-C., de langue grecque.

 


Epigramme funéraire


Terre d'Éolie, tu renfermes Sappho,

la muse mortelle qui chantait avec les Muses immortelles, 

que Cypris et l'Amour avaient élevée ensemble, avec laquelle 

Pitho tressait la couronne toujours fraîche des Piérides,

le charme de la Grèce, et ta gloire. 

O Parques qui sur vos fuseaux

filez à vous trois la trame de nos vies, 

comment n'avez-vous pas filé une vie impérissable

pour Sapho, qui a rendu impérissables les dons des Muses ?
 

Sappho inspirée par l'amour Angelica Kauffmann

Sappho inspirée par l'amour Angelica Kauffmann

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7 mai 2024 2 07 /05 /mai /2024 22:10

 

 

Antipater de Sidon, Antipatros de Sidon, Antipatros Sidônios, poète de Sidon en Phénicie de la seconde moitié du II° siècle av. J.-C., de langue grecque.

 


Epigramme funéraire


C'en est fait, Orphée,

vous n'attirerez plus par vos chants 

les forêts ni les rochers, ni les bêtes féroces

si jalouses de leur liberté ; 

vous n'apaiserez plus le sifflement des vents, 

ni l'impétuosité de la grêle et de la neige,

ni la fureur des flots. 

Hélas ! vous n'êtes plus :

vous avez coûté bien des larmes aux filles de Mnémosyne 

et surtout à votre mère Calliope. 

Comment osons-nous donc nous plaindre

de la perte de nos enfants,

puisque les dieux eux-mêmes

ne peuvent garantir leurs enfants de la mort ?
 

Gustave Moreau  (1826–1898)  Jeune fille Thrace portant la tête d'Orphée

Gustave Moreau (1826–1898) Jeune fille Thrace portant la tête d'Orphée

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7 mai 2024 2 07 /05 /mai /2024 20:33

 

 

Platon (428/427 av. J.-C- 348/347 av. J.-C.) philosophe antique de la Grèce classique,

 

La musique 


La musique est une loi morale.

Elle donne une âme à nos coeurs,

des ailes à la pensée, un essor à l’imagination.

Elle est un charme à la tristesse,

à la gaité, à la vie, à toute chose.

Elle est l’essence du temps

et s’élève à tout ce qui est

de forme invisible mais cependant

éblouissant et passionnément éternelle.
 

Platon (428/427 av. J.-C- 348/347 av. J.-C.) - philosophe antique de la Grèce classique - La musique 
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7 mai 2024 2 07 /05 /mai /2024 19:54

 

 

 

Théocrite (v. 310-v. 250 av. J.-C.) poète grec, auteur de mimes , d'idylles pastorales et de contes épiques.

 

IXe Idylle

 

Les Pasteurs

 

Daphnis et Ménalque se disputent le prix du chant. Un berger juge du combat, donne au premier un rameau dont la nature avait fait une houlette, et à l'autre une belle conque marine.

 

 

UN BERGER, DAPHNIS, MÉNALQUE  

 

 

LE BERGER.  


Daphnis, dis-nous un chant pastoral ; commence, Ménalque te répondra. Auparavant mettez les veaux sous leurs mères, et approchez des taureaux les génisses dont le flanc n'est pas encore fécondé, vos troupeaux réunis brouteront l'herbe épaisse et le tendre feuillage de ce bois plein d'un délicieux ombrage. Reste ici, Daphnis, Ménalque te répondra de sa place. 

 

 

DAPHNIS (chante)  


J'aime la voix mugissante des taureaux et des génisses ; j'aime aussi les sons mélodieux de la flûte. Ta voix plaît, Ménalque ; et la mienne n'est pas sans agrément.
Près d'un frais ruisseau, j'étends sur l'herbe fleurie les blanches peaux de mes belles génisses que le fougueux Aquilon a renversées du haut du rocher où elles broutaient la feuille de l'arbousier.
Quand je suis sur ma couche, je m'inquiète aussi peu des chaleurs dévorantes de l'été, qu'un amant d'entendre les remontrances de son père ou de sa mère.  

 

 

MÉNALQUE répondit (il chante) :   


J'ai reçu le jour sur l'Etna où ma belle grotte est taillée dans le roc.

Tous les biens que des songes riants offrent pendant le sommeil, je les possède : des chevreaux bêlants et de jeunes brebis dont les douces toisons me forment une couche délicieuse.

Un feu de chêne cuit mon frugal repas, et l'hiver je me réchauffe au feu de hêtre desséché : aussi je ne songe pas plus aux noirs frimas qu'un vieillard ne songe aux noix, quand d'un oeil satisfait il voit bouillir pour lui le lait et la farine.

 

 

LE BERGER.  


J'applaudis ces bergers et leur fis aussitôt un présent. Daphnis eut ma houlette que la nature seule forma dans les champs de mon père, et à laquelle l'art n'aurait su trouver le moindre défaut. Je donnai à Ménalque une précieuse conque marine, dont j'ai moi-même mangé la chair, et qui rassasia cinq de mes amis ; je l'avais prise aux bords de la mer où vint tomber Icare. Le berger la reçut, et soudain les échos d'alentour redirent ces stances joyeuses :

"Muses des champs, je vous salue. Répétez la chanson que j'ai dite l'autre jour aux pasteurs. Ne permettez pas que jamais le signe impur du mensonge flétrisse mes lèvres.

La cigale est amie des cigales, la fourmi des fourmis, l'épervier des éperviers ; moi, j'aime les Muses et les chansons. Puissent-elles habiter le séjour où pour elles seules je veille.

Les Muses me sont plus chères que les fleurs à l'abeille ; plus douces que le sommeil, plus agréables que le printemps. Elles comblent de joie ceux qu'elles protègent, et c'est en vain que Circé leur offre ses breuvages perfides."  
 

berger et muses Henri-Jean-Guillaume Martin (1860-1943)

berger et muses Henri-Jean-Guillaume Martin (1860-1943)

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7 mai 2024 2 07 /05 /mai /2024 19:52

 

 

Théocrite (v. 310-v. 250 av. J.-C.) poète grec, auteur de mimes , d'idylles pastorales et de contes épiques. 
 

 

VI° Idylle 


 

Les chanteurs bucoliques


Daphnis chante l'amour de Galatée pour Polyphème ; Damétas, l'indifférence du Cyclope. 

 

DAMÉTAS, DAPHNIS 

 


Mon cher Aratus, Damétas et Daphnis avaient réuni leurs troupeaux dans le même pâturage ; l'un était enfant encore, et les joues de l'autre se couvraient déjà d'un léger duvet. Assis auprès d'une source, au milieu d'un beau jour d'été, ils chantèrent. Daphnis, auteur du défi, commença :


 

DAPHNIS chante.  


Ô Polyphème ! Galatée lance des pommes à tes brebis, elle t'appelle berger intraitable, amant insensible ; et toi, sans la regarder, indifférent Cyclope, tu fais résonner tes pipeaux harmonieux.

Elle agace aussi ton chien, de tes brebis surveillant fidèle ; il gronde contre la mer, les flots bruissent doucement, ouvrent un passage à cette Nymphe et la laissent voir courant vers le rivage.

Ah ! prends garde, lorsqu'elle va s'élancer de la mer, que ton chien ne blesse son corps d'albâtre.

Je la vois, elle court, elle folâtre : telle vole au gré des vents l'aigrette d'acanthe, quand les feux du soleil ont brûlé sa prison desséchée.

Celte Nymphe capricieuse, tu l'adores, elle t'évite ; tu la dédaignes, elle te poursuit : la coquette met tout en oeuvre pour te séduire.

L'amour, ô Polyphème ! l'amour embellit tout et même la laideur.

Ainsi chanta Daphnis, et Damétas répondit : 

 


DAMÉTAS.  


J'ai vu, j'en atteste le dieu Pan ! j'ai vu Galatée agacer mes brebis ; oui, je l'ai vue de cet oeil unique, oeil précieux : Ah ! que les dieux me le conservent !

Puisse Télème, ce prophète de malheur, voir dans sa propre famille, retomber sur ses fils son funeste présage.

Mais pour mieux la piquer je ne la regarde pas ; je dis qu'une autre nymphe est l'objet de ma flamme.

A ces mots, dans son âme le dépit fermente, et curieuse elle s'élance de la mer, promenant ses regards sur mon troupeau et autour de ma grotte.

C'est moi qui tout bas excite mon chien ; il jappait doucement quand je cherchais à lui plaire et menait sur sa cuisse son museau caressant.

Lassée de mon indifférence, elle voudra peut-être tenter quelque message ; mais je ferme ma porte jusqu'à ce qu'elle ait juré de dresser de ses mains, dans cette île, le fil de l'hyménée.

Je ne suis pas aussi dépourvu de beauté qu'on le dit ; l'autre jour je me vis dans la mer immobile, et mon oeil étincelait dans ce miroir.

Ma barbe avait quelque chose de mâle ; l'onde azurée réfléchissait l'émail de mes dents, supérieur à l'éclat du marbre de Paros.

Craignant cependant un charme malin, trois fois j'humectai mon sein de salive : c'est la vieille Cotyttaris qui m'a donné ce secret, lorsqu'elle égayait des doux sons de sa flûte les moissonneurs réunis chez Hippocoon.

Ainsi chanta Damétas ; il embrassa Daphnis et lui donna sa flûte ; Daphnis donna son hautbois à Damétas. Alors les deux jeunes bergers jouèrent des airs mélodieux, et soudain les génisses bondirent sur la tendre verdure... Cependant aucun n'avait été vainqueur : ils étaient tous deux invincibles.  

Fresque Polypheme et  Galatée

Fresque Polypheme et Galatée

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7 mai 2024 2 07 /05 /mai /2024 19:50

 

 

Théocrite (v. 310-v. 250 av. J.-C.) poète grec, auteur de mimes , d'idylles pastorales et de contes épiques. 

Idylle

 

Le berger Thyrsis, le chevrier

 

Entretien entre le berger Thyrsis et un chevrier. Thyrsis chante les amours et la mort de Daphnis. Le chevrier, charmé de sa voix, lui permet de traire trois fois une chèvre et lui fait présent d'une coupe où est gravé un gracieux paysage.

 

THYRSIS.

Chevrier, le pin qui ombrage cette source fait entendre un doux frémissement, et toi, tu tires de ta flûte des sons enchanteurs. Tu ne le cèdes qu'à Pan. Si ce dieu accepte un bouc haut encorné, tu recevras une chèvre, mais s'il désire la chèvre, tu auras le chevreau : la chair du chevreau, nouvellement sevré, est exquise.


 

LE CHEVRIER.

Ô berger ! ton chant est plus doux que le murmure de la source qui coule du haut de ce rocher. Si les Muses obtiennent une brebis, toi, tu recevras l'agneau encore renfermé dans la bergerie. Si cependant elles préfèrent l'agneau, tu obtiendras la brebis.


 

THYRSIS.

Au nom des Nymphes, veux-tu, chevrier, veux-tu venir t'asseoir sur le penchant de cette colline, au milieu des bruyères, et jouer de ta flûte ? Pendant ce temps-là je surveillerai tes chèvres.


 

LE CHEVRIER.

Berger, je ne le puis. Déjà il est midi, et à midi il n'est pas permis de jouer de la flûte : c'est l'heure que Pan, fatigué de la chasse, a choisie pour se reposer. Ce dieu est cruel, la colère siège continuellement sur son front ; aussi, je le crains beaucoup. Mais toi, Thyrsis, tu connais les malheurs de Daphnis, et tu excelles dans le chant bucolique. Allons nous asseoir sous cet ormeau, en face de la statue de Priape et de ces sources limpides ou sur ce banc de gazon à l'ombre des chênes. Si tu chantes comme tu le fis naguère lorsque tu vainquis le Lydien Chromis, je te laisserai traire trois fois cette chèvre qui nourrit deux jumeaux et remplit encore deux vases de son lait ; je te donnerai aussi une coupe profonde enduite de cire odoriférante : elle est garnie de deux anses et sort à peine des mains du sculpteur. Un lierre, comme une guirlande de fleurs, couronne les bords supérieurs de cette coupe et se marie à un hélichryse qui descend entourer le pied, où s'épanouit son fruit d'or.

Au fond est ciselée une femme d'une rare beauté, parée d'un voile et d'un réseau qui retient ses cheveux. A ses côtés, deux amants à la chevelure ondoyante se disputent sa conquête. Sans paraître émue de leurs discours, la coquette tantôt sourit à l'un, tantôt porte sur l'autre ses regards enivrants, et ses adorateurs, les yeux humides d'amour, se tourmentent en vain.

Au milieu, on voit aussi un rocher escarpé, sur lequel un vieux pêcheur, encore plein de virilité, traîne à la hâte, et non sans peine, un immense filet qu'il veut jeter à la mer. On croit voir ses pénibles efforts : sur son cou nerveux ses veines se gonflent, et l'âge a blanchi son front sans affaiblir son corps.

Non loin de ce vieux marin, une vigne plie sous le poids de ses raisins pourprés. Un jeune enfant la garde, assis sur un tronc d'arbre. Près de lui sont deux renards : l'un se promène parmi les ceps, se gorgeant des grappes mûres ; l'autre assiège la panetière du berger et ne veut s'éloigner qu'après avoir dévoré tout son déjeuner. Cependant le petit gardien tresse avec du jonc et de la paille un piège pour prendre des cigales, et semble moins occupé de sa panetière et des raisins, que du plaisir qu'il prend à son travail.

Une molle acanthe embrasse aussi cette coupe, vrai chef-d'œuvre étolien. J'ai donné en échange, à un pilote de Calédonie, une chèvre et un énorme et délicieux fromage. Elle est toute neuve, je ne l'ai pas encore approchée de mes lèvres, et je te la donnerai sans regret, si tu me répètes ce chant admirable. Je ne suis point jaloux de ton talent. Allons, mon, cher Thyrsis, commence ; ne réserve pas tes chants pour l'oublieux empire de Pluton.


 

THYRSIS. (Il chante) 

Commencez, Muses chéries, commencez un chant bucolique. 

Je suis Thyrsis de l'Etna, ma voix est la voix de Thyrsis.

Où étiez-vous, ô Nymphes ! lorsque l'amour consumait Daphnis ? Dans les riantes prairies qu'arrose le Pénée ou bien sur le Pinde ? Car vous ne vous délassiez ni sur les bords du majestueux Anapus, ni sur la cime de l'Etna, ni dans les ondes sacrées de l'Acis.

Commencez, Muses chéries, commencez un chant bucolique.

Les loups et les bêtes féroces l'ont pleuré par leurs hurlements, et le lion en a rugi de fureur dans les forêts.

Commencez, Muses chéries, commencez un chant bucolique.

Ses nombreuses génisses et leurs mères, ses mille taureaux et ses bœufs gémissaient, couchés à ses pieds.

Commencez, Muses chéries, commencez un chant bucolique. 

Mercure le premier accourut du haut des monts et dit : "Daphnis, qui t'a mis dans cet état ? Je t'en prie, quel est l'objet d'un amour si violent?"

Commencez, Muses chéries, commencez un chant bucolique.

Les pâtres, les bergers, les chevriers, réunis autour de sa couche, lui demandaient le sujet de ses maux. Priape vint : "Infortuné Daphnis, lui dit-il, pourquoi te chagriner ainsi ? La bergère court le long des ruisseaux et dans les bois... ,

Commencez, Muses chéries, commencez un chant bucolique.
à la recherche d'un autre. Tu es malheureux en amour, car il te fait perdre la raison. Jusqu'à ce jour on t'a nommé berger ; maintenant, tel qu'un simple chevrier que l'accouplement du bouc et de la chèvre fait sécher de douleur .....

Commencez, Muses chéries, commencez un chant bucolique.

La vue de jeunes filles qui rient et folâtrent ensemble le rend jaloux ; tu es désolé de ne pouvoir danser avec elles.

Le berger ne répondait rien et laissait le cruel amour dévorer sa languissante vie.

Commencez, Muses chéries, commencez un chant bucolique.

Enfin parut la belle et gracieuse Vénus, le sourire déguisait le courroux enfermé dans son cœur : "Eh bien! Daphnis, dit-elle, tu osais défier l'amour; ne remporte-t-il pas une mémorable et terrible victoire ?"

Commencez, Muses chéries, commencez un chant bucolique.

Daphnis lui répondit: "Barbare Vénus, Vénus odieuse, vrai fléau des mortels! Tout m'annonce que déjà le dernier soleil va se coucher pour moi ; mais Daphnis, aux Enfers même, détestera l'amour.

Commencez, Muses chéries, commencez un chant bucolique.

Va sur le mont Ida, où un simple berger et Vénus, dit-on... Va trouver Anchise... Là sont des chênes qui prêtent leur ombre ; ici, il n'y a que du jonc, ici les abeilles bourdonnent autour de leurs ruches.

Commencez, Muses chéries, commencez un chant bucolique.

Adonis est beau aussi; il paît des troupeaux, perce des lièvres à la chasse et poursuit d'autres bêtes sauvages.

Commencez, Muses chéries, commencez un chant bucolique.

Ose te rendre auprès de Diomède et dis-lui : "J'ai vaincu le berger Daphnis, viens donc te mesurer avec moi."

Commencez, Muses chéries, commencez un chant bucolique.

Loups, ours et vous tous hôtes des forêts, recevez mes adieux; vous ne verrez plus Daphnis dans les bois ni sur les coteaux. Adieu, Aréthuseadieu, fleuves qui portez le tribut de vos ondes dans les flots limpides du Thymbris.

Commencez, Muses chéries, commencer un chant bucolique.

Je suis ce Daphnis qui paissais mes bœufs dans ces pâturages ce Daphnis qui abreuvais dans vos sources mes taureaux et mes génisses.  

Commencez, Muses chéries, commencez un chant bucolique.

Ô dieu Pan! soit que tes pas errent en ce moment sur le Lycée ou sur le haut Ménale, viens en Sicile, abandonne le promontoire d'Hélice et le magnifique tombeau du fils de Lycaon, honoré des dieux mêmes.

Cessez, Muses, oh! cessez le chant bucolique.

Approche, roi des chanteurs, reçois cette flûte si douce, si belle, si bien vernie ; son embouchure recourbée s'adapte parfaitement aux lèvres. Prends-la, car déjà ma fatale passion m'entraîne aux Enfers.

Cessez, Muses, oh! cessez le chant bucolique.

Buissons, et vous ronces, produisez des violettes ; que le beau narcisse fleurisse sur le genièvre. Nature, change tes lois, et que sur le pin la poire mûrisse, car Daphnis se meurt. Que le cerf traîne après lui le chien captif, et que le hibou le dispute au rossignol sur nos montagnes.

Cessez, Muses, oh! cessez le chant bucolique.

Il dit, et languissant, il expire. Vénus veut le rappeler à la vie, mais déjà les Parques en ont tranché les derniers fils. Daphnis a donc traversé le fleuve de la mort, et l'onde infernale enchaîne pour jamais ce mortel cher aux Muses et bien-aimé des Nymphes.

Cessez, Muses, oh! cessez le chant bucolique."

Donne-moi maintenant la coupe et fais approcher la chèvre ; je veux la traire et faire une libation aux Muses.

Adieu, mille fois adieu, déesses d'Aonie ! Qu'une autre fois mes chants soient plus dignes de vous !

 

 

LE CHEVRIER.  

Puisse, ô Thyrsis ! puisse ton gosier si harmonieux être toujours plein de miel et ne se nourrir que des figues délicates d'Égile! Le chant de la cigale est moins doux que le tien.

Voici la coupe. Examine-la, mon ami ; quel parfum elle exhale ; on dirait qu'elle a été plongée dans la fontaine des Heures.

Cissétha, ici... Toi, exprime le lait de ses mamelles... Mes chèvres, ne bondissez pas, de peur que le bélier ne s'approche de vous.  

Théocrite (v. 310-v. 250 av. J.-C.) poète grec - I° Idylle, Le berger Thyrsis, le chevrier
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