14 janvier 2024 7 14 /01 /janvier /2024 17:48

 

 

 

 

Mythologie des épices,

Aromates et condiments

 

Le basilic -Ocimum basilicum

 

 

Le Basilic ou Basilic romain (Ocimum basilicum L.) 


est une espèce de plantes herbacées thérophytes de la famille des Lamiacées (labiacées, labiées), cultivée comme plante aromatique et condimentaire. 


La plante est parfois appelée Basilic commun, Dans le langage commun, cette espèce a aussi été dénommée basilic officinal, basilic des jardins, herbe royale, herbe aux sauces, basilic aux sauces, grand Basilic, oranger des savetiers, basilic tropical ou basilic exotique.


Cette plante a eu plusieurs synonymes scientifiques dont Ocimum basilicum var. glabratum Benth, Ocimum basilicum var. majus Benth.


Le basilic est originaire d'Asie du Sud ou d'Afrique centrale.

 

 

 

 

La culture du basilic nécessite un climat chaud et ensoleillé, méditerranéen ou tropical. Il peut aussi se cultiver en pays tempérés, en pots, en jardinières ou en pleine terre, moyennant quelques précautions lorsque la température descend sous 10 °C.

Le basilic préfère un sol frais et bien drainé, une exposition abritée et cinq heures d'ensoleillement quotidien.


Cette plante herbacée de taille moyenne (entre vingt et soixante cm). Il peut cependant facilement atteindre plus d'un mètre de longueur lorsqu'il est conservé plusieurs années (à l'intérieur, ou lorsque le climat le permet).


Les feuilles sont vert pâle à vert foncé, parfois pourpre violet chez certaines variétés. Les tiges dressées, ramifiées, ont une section carrée comme beaucoup de labiées. Elles ont tendance à devenir ligneuses et touffues. 


Il faut l'empêcher de monter en fleurs pour augmenter la production de feuilles, et donc pincer les extrémités des tiges quand les fleurs se forment. 


Juillet-août est la période propice pour la récolte des feuilles à des fins de congélation. 


 

 

 

Sa floraison qui va du blanc au rose pourpre est très décorative dans un massif fleuri, ou mélangé à vos légumes dans votre potager.

Les fleurs, bilabiées, petites, ont la lèvre supérieure découpée en quatre lobes. Elles sont de petite taille et groupées en longs épis tubulaires, en forme de grappes allongées. 


 

 

 

Lorsque l'automne arrive et que la température finit par tuer le basilic, on peut laisser quelques fleurs terminer leur transformation en graines pour les semer l'année suivante.
Les graines fines, oblongues, sont noires.


 

 

 

Le basilic est cultivé pour des usages aromatiques, mais aussi médicinaux. En Asie tropicale, il est considéré comme une plante vivace. Dans les climats plus doux, le basilic commun se comporte en annuelle.


Actuellement, le basilic est donc très répandu à travers le monde. Il reste toutefois profondément associé à la culture et aux gastronomies asiatique et méditerranéenne.

 



 


 

Basilic "grand vert" - Ocimum basilicum "grand vert" - Ocimum basilicum var. Genovese linaloliferum 

- Le basilic ‘Grand Vert’ est une annuelle aromatique à port buissonnant, pouvant atteindre 80 cm de haut. 

Ses feuilles vert tendre, ovales,  légèrement gaufrées, dégagent un extraordinaire parfum. Ses fleurs, blanches, apparaissent en juillet.

Apprécié dans la cuisine méridionale, particulièrement la variété Genovese.


 


 

Basilic "fin vert" - Ocimum basilicum "Fin Vert"  

- Petites feuilles minces, lisses, vert  clair très parfumé d'un Arôme légèrement épicé.

Plante aromatique annuelle, il forme une touffe régulière de 60 à 80 cm de haut. Le basilic fin vert est incontournable dans la cuisine provençale; il présente de nombreux bienfaits culinaires.

Au jardin, le Basilic fin vert peut être associé aux tomates, il est tout à fait adapté à une culture en pot ou en jardinière.

 

 

 

Basilic "thaï" - Ocimum basilicum "var. thyrsiflora"  

- Le basilic thaï à feuilles vertes larges et brillantes à la saveur très épicée mélangeant à la fois le basilic, l’estragon et l’anis.
Il profite en outre de qualités ornementales, en raison de sa floraison tardive  avec de petites fleurs pourpres qui permet des récoltes plus tard dans la saison.

En agriculture, l’infusion de basilic Thaï constitue un insecticide naturel contre les pucerons, les mouches et es moustiques.

En médecine, le basilic est efficace pour traiter les troubles digestifs.


 

 

 

Basilic "pourpre" - Ocimum basilicum "purpurascens"  

- Le Basilic pourpre est une variété comestible à la saveur vivifiante et décorative de Basilic doux avec ses feuilles et tiges violacés, d'un arôme légèrement poivré. 

Les plants se plaisent bien au soleil dans les jardins d'aromates et dans des récipients tendances sur une terrasse ou un balcon. Plus son exposition est ensoleillée et moins ses feuilles verdissent.

Il est aussi facile à cultiver que les autres variétés de basilic et allie le charme ornemental de son feuillage violet à sa saveur épicée. Il fleurit avec de charmantes petites fleurs roses mellifères ...


 

 

 

Basilic "feuille de laitue" - Ocimum basilicum var. Feuille De Laitue

- Le basilic feuilles de laitue est une plante vigoureuse à grosses feuilles légèrement frisées, vert clair, dentelée et clôquées, au parfum anisé que l'on trouve dans la cuisine d'Asie du sud-est et Indienne.

Sa culture possible en pots ou jardinières. 

C'est une plante cultivée comme annuelle sous nos climats. 

 

 

 

Basilic "marseillais" - Ocimum basilicum "Marseillais"  

- Le basilic marseillais, annuel, peut atteindre 60 cm de haut, résistant à la sècheresse. Il a un port compact, les feuilles de sont vert tendre et dégagent une odeur fraîche de basilic classique avec une nuance de citron. 

Les fleurs sont de couleur blanc crème.

C'est une plante traditionnelle dans le maraichage de la région provençale pour ses qualités exceptionnelles. Il est parmi le plus parfumé des basilics utilisés dans la cuisine méditerranéenne.

Il se consomme principalement cru, car son parfum ne supporte pas la chaleur de la cuisson.


 

 

 

Basilic "citron" - Ocimum basilicum "citriodorum"   

- Le basilic "citron" est un basilic annuel au parfum particulièrement citronné, avec des feuilles vert clair, presque jaunes. Les feuilles sont consommées de préférence fraîches et crues pour conserver leurs arômes. 

Très répandu dans le bassin méditerranéen, en Asie du sud, ainsi qu’au Proche et au Moyen-Orient, le basilic citron, ou basilic citriodorum, apprécie les climats chauds et tempérés.

Fragile, sensible au soleil et au vent, il nécessite un sol frais et une exposition ensoleillée, sans être brûlante, et s''accommode très bien d'une exposition mi-ombre, à condition qu'elle ne soit pas humide.

Plante aux grandes vertus, les égyptiens utilisaient le basilic citron comme antibactérien lors des rituels de momification. 
En infusion, le basilic citronné possède un effet apaisant, diurétique, et antispasmodique.

Egalement répulsif anti-insectes, l’odeur du basilic citron repousse les moustiques et les mouches.


 

 

 

Basilic "réglisse" - Ocimum basilicum "Glycyrrhizum"

Originaire d'Asie, le basilic réglisse est  une plante annuelle, aromatique au port buissonnant, et aux tiges pourpres.

C'est une variété très aromatique au parfum et au goût étonnant de réglisse. 

D’un feuillage vert orné de fleurs mauves, cette variété aromatique délivre un parfum de réglisse prononcé ainsi qu’une bel aspect décoratif, tant au jardin qu’en cuisine. Seules les feuilles sont utilisées en cuisine.

Cette variété originale est très utilisée dans la cuisine Thaïlandaise.


 


 

Basilic "Magic Mountain Pourpre" - Ocimum basilicum kilimandscharicum var. "Magic Mountain" ou basilic du Kénya

a été importé en Europe à partir du XVème siècle. Il est surtout cultivé en Inde et en Afrique pour  ses vertus médicinales et pour la production d’huile essentielle de camphre notamment.

Les feuilles vertes foncées aux stries de couleur violette, au goût un peu camphré avec une note poivrée, sont consommées fraîches pour aromatiser les plats. 

Les feuilles sont grandes, rouge foncé aux nervures pourpres et dégagent un parfum poivré et camphré. 

En pot ce basilic est très ornemental sur une terrasse, un balcon, au jardin, mais doit être mis à l’abri avant les gelées.
On peut le garder plusieurs années et devient un joli arbuste bien touffu. En été de longs épis de petites fleurs rouge pourpre  méllifères s’épanouissent.


 

 

 

Basilic camphré "Malawi Camphor" - Ocimum canum camphoriferum

- Ce basilic a des fleurs blanches et de petites feuilles avec un parfum de camphre fort qui parfume l'espace environnant.

 Très recommandé pour les balcons, terrasses ou même entre les cultures des tomates car c'est un basilic résistant aux maladies (champignons et mildiou du basilic) 

Utilisation médicinale en Afrique et comme répulsif contre les moustiques ainsi que pour la protection des réserves de grains.


 


 

Basilic "sacré" - Ocimum sanctum L . ou tulsi  originaire d’Inde, très prisé en Ayurveda ;

- Reconnaissable à ses feuilles et tiges velues, le basilic sacré appelé tulasi ou tulsi Krishna est une espèce végétale vénérée en Inde. Elle est associée à la divinité Vishnou et Krishna.

Chère aux indiens, la plante de Tulasi incarnerait sur Terre "Tulasi Devi ", une déesse que les hindous vénèrent en récitant ses 108 noms.

Plante sacrée, le tulasi dégagerait des vibrations protectrices : dans la tradition indienne, il est préconisé de planter un tulasi devant sa porte pour chasser les mauvaises énergies. "plantés en masse les tulasi purifieraient l’atmosphère tout en régénérant la couche d’ozone".

Le basilic "sacré" est cultivée à des fins religieuses, médicinales et pour son huile essentielle.


 

 

 

Basilic africain arbustif (de Ceylan) - Ocimum gratissimum 

est un basilic tropical de la famille des Lamiacées. Ce Basilic est originaire d'Amérique, d'Afrique, d'Inde et d'Asie du Sud-Est, prenant une forme de buissons jusqu'à 2 mètres de hauteur.

Ses feuilles allongées vert clair, ont une forte fragrance de clou de girofle avec un zeste de caloupilé.

Des petites fleurs blanches sont disposées le long d’un épi pouvant faire quinze centimètres de long.

Souvent cultivé à des fins aromatiques, médicinales ou cosmétiques , le Basilic Africain possède également un rôle dans de nombreuses cérémonies en Inde. Il sert aussi au lavage des corps et il est même planté dans les cimetières en Indonésie.

C'est aussi un répulsif puissant contre les insectes.


 


 

 

Pollinisation du basilic

 

Le basilic attire les abeilles et tout un tas d’autres insectes butineurs qui assurent une protection efficace des plantes de votre potager.

C’est une plante parfumée à planter en abondance autour de sa maison.


 


 

 

Étymologie  du basilic

 

Du bas latin basilicum "royal"

Formé sur le grec ancien βασιλικόν / basilikón "plante royale" (Aristote),

Lui-même dérivé de βασιλεὐς / basileús "roi.


Italie : basilico, vasinicola désigne le basilic en dialecte napolitain, 

Espagne :  albahaca  (de l'arabe andalousien habaga), 

Arabe : habak 

kabyle : rehan 

Turquie : reyhan 

Le basilic est parfois appelé dans le sud de la France "pistou" ou "pesto", noms de la pâte onctueuse à base de basilic broyé et d'huile d'olive ; pistar signifie "pilonner" en niçois

 

La forme bazeillecoq (1393) serait, une adaptation d'un type provençal; basilico, d'après coq et ozeille, oseille (le texte de 1393 contenant les deux noms de plantes).
 

 


 

 

Mythologie Chrétienne et le basilic

 


"Tradition bulgare"


"Au commencement, Dieu et le diable se répartirent l'univers, le premier prenant le monde des vivants et le second celui des morts. 
Comme le royaume des morts se peuplait plus que celui des vivants, Dieu envoya des espions auprès du diable.
Ceux-ci lui rapportèrent que son concurrent se moquait de son incapacité à mettre un fils au monde. Et ils lui rapportèrent la solution : il fallait que Dieu dorme sur une couche de basilic. 
Aussitôt dit, aussitôt fait. Et le lendemain ces branches de basilic furent présentées par l'archange Gabriel à la Vierge Marie qui les respira… et c'est ainsi que fut conçu le fils de Dieu venu sur terre pour racheter les hommes et empêcher les morts de peupler systématiquement le royaume du diable."

 

 

"Tradition Francaise"


Fuyant Hérode avec son enfant dans les bras, Marie dit à un paysan qui était en train de semer son blé d'aller chercher sa faux. Avant son retour, miracle, le blé était déjà mur et le paysan le faucha.

La Vierge et l'enfant Jésus se cachèrent dans les herbes, sous les gerbes. Les branches de basilic et de sauge se penchèrent pour cacher un bout de robe qui dépassait ; lorsque les soldats d'Hérode survinrent et interrogèrent le paysan, celui-ci répondit qu'il avait vu la femme et l'enfant  "au moment des semailles"… Les soldats s'éloignèrent, pensant qu'elle était maintenant loin. 

Pour remercier le basilic, la Vierge lui dit :

"Basilic, dieu te sauve, Tu fleuriras et tu porteras des graines".

 

 

"Légende byzantine"


"La conversion de l'empereur Constantin entraîna l'institution du christianisme comme religion d'État dans l'empire romain. 

La mère de l'empereur, Sainte Hélène, décida d'aller à Jérusalem rechercher la croix du Christ. 

Ayant fouillé partout autour du Golgotha, elle allait repartir bredouille lorsqu'un rêve lui indiqua de repartir vers le lieu du supplice et de se laisser guider par un parfum divin. De retour sur les lieux, l'air était transformé, embaumant d'une odeur inconnue… l'origine se trouva être une modeste plante…. le basilic et c'est en fouillant sous cette plante qu'on découvrit La croix qui resplendissait d'une lumière surnaturelle". 

 

 

Tradition chrétienne


Du basilic poussa autour du tombeau de Jésus-Christ, après sa résurrection, et pour cette raison, dans les églises grecques orthodoxes, on bénit l’eau avec ses feuilles et de nombreux vases de la plante ornent les autels.

 

 

En Inde,

 

Le basilic était particulièrement estimé des chrétiens des Indes car il apparut miraculeusement en fleur sur la tombe de saint François-Xavier (1506-1552), un des premiers membres de la compagnie de Jésus qui évangélisa l'Asie orientale et le Japon. 



 

 

 

Mythologie hindoue


 

"Élixir de vie" ou "Reine plante" en Inde, à la fois sacrée et traditionnelle, le Tulsi (Tulasî) ou basilic sacré,  est dans la mythologie hindoue, une incarnation de la déesse "Tulsi", offrant une protection divine.

En effet, la culture ayurvedique considère le Tulsi comme la réincarnation de Lakshmi, déesse de la prospérité. La légende raconte que cette déesse aurait été mariée au Dieu Krishna avant d’être exilée en mer et de reparaître sous la forme de branches de basilic sacré.

Chaque hindou fait pousser un bosquet de tulsi près de chez lui devant lequel elle fait des Puja (rituels d’adoration). 

L’Ayurveda lui prête de très nombreux bienfaits.

Le respect qui entoure le basilic sacré est tel qu’on ne la consomme qu’en "remède"; c’est en effet un sacrilège de la manger pendant les repas. 

 

 

 

Il y a 5000 ans


Le basilic a commencé à être cultivé en Asie du Sud-Est , et en particulier en Inde et en Asie tropicale,

Il était était déjà utilisé dans la région chinoise du Hunan. 

 

 

Il y a 3000 ans

 

Dans l'Égypte ancienne, il est probable que la plante était associée à des propriétés de conservation et antibactériennes et, pour cette raison, elle a été utilisée dans le processus de momification et a été trouvée à l'intérieur de tombes.

En tant qu’herbe parfumée, le basilic embaumait les temples. C'est également une herbe rituelle qui figurait au culte des morts dans l’Égypte des pharaons. 
 

 

 

IV° siècle av. J.C.

 


D'Asie, Le basilic aurait voyagé à travers le monde, migrant d'abord au Moyen-Orient grâce aux marchands d'épices, dans des pays au climat idéal comme l'Iran et l'Égypte.

 

Puis vers 350 avant JC en Grèce, après y avoir été probablement rapporté par Alexandre le Grand au IV° siècle avant J.-C., la culture du basilic prend aussitôt.​​​
 

Les grecs lui attribuaient une valeur négative, considérée comme un symbole de haine et de deuil, 
 

Dans la Grèce antique, le basilic était placé entre les mains des morts pour les guider en toute sécurité vers l’au-delà. Le basilic était également couramment accroché aux portes pour apporter de la chance et de la richesse. 

Fresque représentant Alexandre, Theophilos Hatzimichail, 1900, musée national historique d'Athènes.

 

 

 

II° - I° siècle av. J.C.

 

D'Égypte et de Grèce, le basilic fut importé à Rome.

Les romains considéraient le basilic comme une plante magique et sacrée à collecter selon des rituels précis. 

 

Varron (116 av. J.C.-27 av. J.C.) écrivain, savant et magistrat romain de condition équestre, 

De l''Agriculture ,- Livre I

XXIII..."Telle terre conviendra particulièrement au foin, telle autre au blé; celle-ci à l’olive, celle-là au raisin. Il en est de même de tout ce qui appartient à la dénomination générique de fourrage, comme le basilic, les céréales coupées en vert, la vesce, le sainfoin, le cytise, le lupin"...

XXXI..."Toute espèce de fourrage, basilic des champs (ocimum), dragée, vesce, etc., se coupe à la même époque. Le foin proprement dit se fauche en denier. Ocimum vient du grec wkuV (hâtif). Son homonyme des jardins a la même propriété. Ce nom vient peut-être aussi de ce que cette plante lèche le ventre aux bœufs, à qui on en donne, comme purgation, par ce motif"... 

 

 

Pedanius Dioscoride, est né entre les années 20 et 40 ap. J.C., à Anazarbe en Cilicie et mort vers 90 ap. J.-C et est un médecin, pharmacologue et botaniste grec.

"De materia medica"

..."Hécate (Trivia) . ...Elle est déesse de l’asphodèle, du plantain, etc..., du basilic touffu, .... Les plantes présentes autour de l’apotheke signalent un bois d’Hécate"...




Pline l’Ancien (23 ap. JC.-79 ap.J.C.) écrivain et naturaliste romain 

Histoire naturelle (Naturalis Historia),

Traitant des remèdes fournis par les plantes de jardin

Livre XX

XLVIII. 

..."Chrysippe a autant déclamé contre l'ocimum (basilic) que contre l'ache (XX, 44), disent qu'il est contraire e l'estomac, a l'urine, à la clarté de la vue; qu'il cause la folle, les fièvres léthargiques et les affections du foie; que pour cela les chèvres le dédaignent, et qu'il doit être rejeté aussi par les hommes.

Quelques-uns ajoutent que, pilé et couvert d'une pierre, il engendre un scorpion (IX, 51); que, mâché et mis au soleil, il produit des vers. Les Africains prétendent qu'une personne piquée par un scorpion le jour ou elle a mangé de l'ocimum ne peut être sauvée. Bien plus, d'autres racontent qu'une poignée d'ocimum pilé avec dix écrevisses de mer ou de rivière attire les scorpions du voisinage. Diodotus, dans son livre Des recettes, prétend que l'ocimum pris en aliment produit des poux.

L'âge suivant a défendu vivement l'ocimum; on a soutenu que les chèvres en mangeaient; que personne n'en avait eu l'esprit troublé; que dans du vin, avec addition d'un peu de vinaigre, c'était un remède contre les blessures des scorpions de terre et le venin de ceux de mer; que l'expérience avait montré que l'odeur de cette plante dans du vinaigre était bonne pour les évanouissements et la léthargie; qu'elle rafraîchissait ce qui était enflammé;

Qu'appliqué sur la tête avec de l'huile rosat, ou de l'huile de myrte, ou du vinaigre, l'ocimom calmait les douleurs de tête; qu'appliqué sur les yeux avec du vin, il guérissait l'épiphora; qu'il était bon pour l'estomac; que pris dans le vinaigre il dissipait les gonflements et les flatuosités; qu'appliqué il arrêtait le flux de ventre ; qu'il était diurétique ; que de cette façon il était avantageux dans l'ictère et l'hydropisie; qu'il arrêtait le choléra et les flux d'estomac. Aussi Philistion l'a-t-il donné même dans l'infection céliaque; et Plistonicus l'a donné cuit dans la dysenterie et la colique. Quelques-uns l'ont prescrit, dans du vin, contre le ténesme et le crachement de sang, et aussi contre l'endurcissement des viscères. On en fait des applications sur les mamelles, et il arrête la production de lait. Il est très bon pour les oreilles des enfants, surtout avec la graisse d'oie.

La graine pulvérisée, aspirée dans les narines , provoque l'éternuement, et, appliquée sur la tête, les flux par le nez ; prise en aliment dans du vinaigre, elle purge la matrice. Mêlée à du noir de cordonnier, elle fait disparaître les verrues. Elle est aphrodisiaque; aussi la fait-on prendre aux chevaux et aux ânes lors de la monte"...


 


 

Apicius  (25 av. J.C.-37ap. J.C.) est une figure de la haute société romaine, 

Ocimum basilicum est une plante déjà connue des Romains (une recette de pois, en comporte : LV - III.1).

 

 

II° - III° siècle

 


Quintus Serenus Sammonicus érudit romain 

Préceptes médicaux

XXXII. "Contre les affections de la vessie; contre le calcul et la rétention d’urine.

Si la vessie est embarrassée, on peut remédier à cette obstruction en buvant du vin vieux. Le basilic sauvage mêlé avec de l’hièble, le suc de lierre, la moutarde piquante, la gomme de térébinthe, réduite en petites boules de la grosseur d’une cicérole, au nombre de trois, et détrempée dans de l’eau tiède, peuvent aussi, servir à composer des breuvages dont l’expérience a confirmé la vertu diurétique." 


 

 

 

IX° - X° siècle

 

 

Dans l'Europe du Moyen Âge, le basilic faisait partie des plantes de la sorcellerie. Prise en tisane, elle aiderait les femmes au long de leur grossesse, puis dans l'accouchement et augmenterait leur lactation.

 

 

L'église de la Vierge dite Qasriet al-Rihan (pot de basilic) 

est une église du quartier du Caire copte datant du Ve siècle. L'église de la Vierge "Qasr al-Rayhan" a été construite au V° siècle après JC,

C'est l'une des églises archéologiques les plus anciennes qui soient encore debout et présentes en Égypte jusqu'à présent.

Quant à cette église, son nom célèbre vient d'un fait, au cours du Ponficat du pape Michel III (880-907 après JC), dont le le lieu de résidence était l'église de la Vierge.


Qasriet al-Rihan (pot de basilic) 

"A l'époque de l'Empereur Byzantin Michel III d'Alexandrie (880-907 après JC) un archonte dont le nom était Yuhanna Abu Maqara, avait subi une injustice flagrante et condamné à la pendaison. 

Il demanda à la Vierge d'intercéder pour le sauver. Marie lui apparut sous une forme lumineuse. 

Pour régler son problème, elle lui demanda de reconstruire son église disparue, lui  expliqua son emplacement actuel et lui a indiqua l'endroit où il y trouverait un "pot" dans lequel était planté une plante odorante, le basilic,  (d'où vient le nom Eglise du basilic).

Cet archonte s'est rendu à cet endroit, a trouvé un "pot" de basilic, a fouillé les ruines de l'église et l'a reconstruite d'une belle manière qui convient à l'église de Jésus-Christ et de mère, la Vierge Marie. En commémoration de ce miracle, les fenêtres de l'église ont été décorées de scènes de "pots de basilic". Ils ont été réalisés un vitrail en forme de pot contenant une plante, à partir duquel les rayons du soleil pénétraient et se coloraient de belles couleurs, donnant au lieu une couleur spirituelle pour rappeler aux fidèles l'arc-en-ciel que le Seigneur a créé pour être une alliance entre Lui et l'humanité après le déluge... 

Michel III


 

 

 

Avicenne (bn Sina 980-1037) philosophe et médecin persan

"...le basilic produit un suc grossier et mélancolique » et n’est ainsi pas salutaire"... 
 


 

 

Ibn Butlân (1054-1063) médecin irakien nestorien

"Tacuinum sanitatis in medicina"

Le basilic (Omium basilicum)


 

 

 

XII° siècle

 

 

Matthieu Platearius  médecin de l'école de médecine de Salerne, à qui est attribuée la rédaction au XIIᵉ siècle d'un ouvrage en latin sous le titre de Livre des simples médecines.

..."Le Basilic en usage externe nettoie la matrice et favorise la conception"... 

Portrait de Matthaeus Platearius en train d'écrire le Livre des simples médecines (par Robinet Testard).

 

 

Dans l'Europe du Moyen Âge, le basilic faisait partie des plantes de la sorcellerie. Prise en tisane, elle aiderait les femmes au long de leur grossesse, puis dans l'accouchement et augmenterait leur lactation
 


 

 

XII° siècle

 

Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179) moniale bénédictine allemande,

"... Celui dont la langue est paralysée au point de ne plus pouvoir parler, qu’il mette du basilic sous la langue et il retrouvera la parole. Mais également, celui qui souffre de fortes fièvres tierces ou quartes, qu’il fasse cuire du basilic dans du vin et y ajoute du miel, qu’il filtre cette boisson et en boive souvent à jeun et le soir après le repas et les fièvres passeront..."


 

 

 

XIV° siècle

 

 

Bernard de Gordon (1250-1320) médecin 
signalait :

la présence du basilic à l’école de médecine de Montpellier l’employant face à la manie et la mélancolie.


 

 

 

1305 


En France, le basilic apparaît pour la première fois dans
 

Le livre des profits champêtres

 "Livre des prouffitz champestres et ruraulx" 

de Pierre de Crescens (1230-1320?). 


 

 

On retrouve le basilic dans une recette du Liber de Coquina (II-65)

Livre de cuisine écrit anonymement en latin, au début du XIV e

1393

Le calendrier de courtillage du ménagier de Paris 

Le basilic est cité sous le nom provencal de Bazeillecoq "plante odoriférante de la famille des labiées".

En 1398 qu'on a commencé à l'employer pour désigner l'aromate,


 

 

 

Jean Boccace (1313-1375) écrivain florentin du XIVᵉ siècle,
Recueil de nouvelles en toscan, le Décaméron.

Le Décaméron (1350-1354)

traduction d’après le texte qui se trouve dans un manuscrit du quatorzième siècle :

 

 

Le pot de basilic de Salerne

 

Quel est le mauvais chrétien

Qui m’a dérobé le pot de fleurs

Où était mon basilic de Salerne !
...

Il m’a mis en peine et en tourment,

Celui qui m’a volé mon basilic.

Qui avait un si doux parfum.

Son parfum me ragaillardissait toute.

...

 

 


XV° - XVI° siècle

 

Au moyen âge, un pot de basilic  sur le rebord d'une fenêtre, signifiait souvent que le chemin était libre et que l'amant pouvait aller enlacer sa belle sans dangers. 

Pour un amoureux timide, il lui suffit d'offrir une branche de basilic à sa bien aimée. En l'acceptant, celle-ci jurait de l'aimer et de lui demeurer fidèle éternellement.

Le basilic parfumait l'eau de lessive.
 

 

Hortus sanitatis (ou Ortus sanitatis)

herbier en latin, publié en juin 1491 à Mainz par Jacob Meydenbach.

Johannes von Cuba

Ortus sanitatis, translaté de latin en français,

Paris, 1499-1502


 

 

 

 

1503-1508

Jean Bourdichon (1456/1457-1520/1521) peintre et enlumineur

Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d’Anne de Bretagne, 1503-1508


 

 

 

Robert Garnier (1545-1590) poète et dramaturge français. 

 

Elégie sur la mort de Ronsard

 

Riche en mille boutons, de toutes parts l'enserre

Le rosier odoreux,

Le tin, le basilic, la franche marguerite,

Et notre lis françois

Et cette rouge fleur, où la plainte est écrite

Du malcontent Grégeois.


 

 

 

Pier Andrea Mattioli (1501-1578) médecin et un botaniste italien, 

Herbal, 16th century. 

gravure 

Basilic (ocymum basilicum), 

 

 

 

1557

Adam Lonicers Krauterbuch (1528-1586)

botanical illustration from , or Herbal, Frankfurt, 1557

Basil, Ocimum basilicum, and whitetop or hoary

 

 

 

 

Sebastián de Covarrubias Orozco (1539–1613) lexicographe, cryptographe, aumônier et écrivain espagnol.

Le nom arabe alvahaca  (basilic) provient du verbe veheca, qui signifie "pénétrer le cerveau par une odeur douce". 

"[…] son odeur est si excellente qu’elle peut être la reine de toutes les autres odeurs, ou être portée dans les palais des rois..."
 

 

 

Il faudra attendre le début du XVI ème siècle pour que l’on parle enfin de l’essence de basilic, en particulier dans le Traité de la distillation (1506) de Hieronymus Brunschwig.

Dispensatorium noricum (1589),

Matthioli (1501-1578) médecin et un botaniste italien

..."le suc du basilic est nuisible à l’estomac et difficile à digérer..." 

Hieronymus Brunschwig Liber de arte Distillandi

 

 

 

Nicolas-Abraham de La Framboisière (1560-1636) médecin du roi.

...Et attention à la consommation de basilic ! Il est de "mauvais suc et n'est bon à l''estomac ny aux yeux"... 

 


Jean de Renou, dit Renodœus (1568-1620) médecin français originaire de la Manche.

..."le basilic  est d'autant plus dangereux que son odeur engendrer "un scorpion dans le cerveaux"...
 

 

Selon une croyance médiévale, le basilic créa le scorpion. En effet, il suffisait de couper quelques feuilles de basilic, de les déposer sur le sol, à même la terre et de renverser un pot dessus. Quelques jours plus tard, avec précaution, on soulevait le pot et, à la place du basilic on retrouvait un scorpion. Cette pratique était, à une certaine époque, très en vogue et le scorpion devenait l'animal favori de personnes aux penchants funestes qui briguaient un poste ou un changement matrimonial.

 

 

1613

Basilius Besler (1561-1629) apothicaire, médecin et botaniste allemand

Hortus Eystettensis - 1613

Basilicum Indicum maculatum. II. Basilicum Medium


 

 

 

1620

Basilius Bessler (1561-1629) apothicaire, médecin et botaniste allemand

Teyler museum, Haarlem, Nederland - 1620

Basilic romain - Ocimum basilicum L.


 

 

 

XVII° siècle

 

 

Vincenzo Maria da Santa Caterina au XVII ème siècle : sur le basilic sacré (tulasi- ocinum sanctum).

..."Ils ont grand soin de cette herbe ; devant elle, ils murmurent plusieurs fois par jour leur prière, en se prosternant souvent, en chantant, en dansant, en l’arrosant avec de l’eau. Sur les rivages des fleuves où ils vont se baigner, on en voit en grande quantité ; ils croient en effet que les dieux aiment particulièrement cette herbe, et que le dieu Ganavedi (Ganeça) y demeure continuellement. Lorsqu’ils voyagent, à défaut de cette plante, ils la dessinent sur le terrain avec sa racine, voilà comment s’explique qu’au bord de la mer, on remarque si souvent de pareilles figures tracées sur le sable"...

 

 


 

 

1690

Dictionnaire universel de Furetière (1690)

..." BASILIC, est aussi une petite herbe odoriferante que l'on mange. On l'éleve d'ordinaire dans des pots & dans des caisses. Il y en a de trois sortes. Le premier a ses feuilles longues, larges, espaisses, & semblables à celles du citronnier. Le second a des feuilles & des branches plus petites, & on le prend aisément pour un citronnier, tant il luy ressemble : aussi les Arabes luy en ont-ils donné le nom. Le troisiéme s'appelle Gentil, parce que ses feuilles sont petites & menuës, & qu'il surpasse en odeur les deux autres especes. Serapion appelle celuy-cy basilic girofle, & l'autre basilic citronnier. Theophraste dit que le basilic exposé au soleil degenere en serpolet. En Latin ocymon, basiliscon. Dioscoride parle d'une autre espece de basilic qu'on appelle acinus, qui differe des autres, parce qu'il a ses fleurs & ses branches veluës. Il y a un basilic sauvage qu'on appelle en Latin ocymastrum, qui est semblable au basilic des jardins. Il croist parmy les bleds, le long des champs semez, & auprés des hayes. Il a les fleurs blanches, & quelquefois rouges. Il y a un autre basilic d'eau, en Latin erinus, ou ocymum aquaticum, qui croist auprés des fontaines & des rivieres. Il pousse cinq ou six jettons hauts d'un palme. Sa feuille est petite & chiquetée. Sa fleur est blanche, sa graine noire & picquante ; il en sort un jus blanc & doux comme lait. Pline dit que sa feuille sert de contrepoison"...


 

 

 

XVIII° siècle

 


1774 

Nicolas-François Regnault (1738-1810) Peintre et illustrateur,  
..."le basilic est propre pour exciter les urines et les écoulements périodiques aux femmes, pourrésister au venin. De par son action antibactérienne, le basilic soulage en effet les morsures et piqûres d’insectes"... 

..."Il y a des cuisiniers assez habiles pour employer avec tant d’art le basilic, le thym, le laurier, le serpolet, la sarriette et nos autres herbes aromatiques, que les mets qu’ils préparent avec ces assaisonnements sont aussi agréables au goût, que s’ils y employaient les épices des pays étrangers..."


Geneviève Nangis Regnault (1746-1802) peintre, illustratrice française.

Le Basilic

Eau Forte originale Gravure Botanique - 1774


 

 

 

Richard Cunningham (1793-1835) botaniste anglais devenu botaniste colonial de la Nouvelle-Galles du Sud et surintendant des jardins botaniques de Sydney .


..."L’herbe est très utilisée à des fins de divination, surtout lorsqu’on souhaite connaître les augures d’une situation affective. On laisse tomber ensemble deux feuilles sur des cendres chaudes, encore parsemées de braise incandescente. Si
elles restent l’une et l’autre là où elles sont tombées, s’enflamment rapidement et se fondent au reste de la cendre, c’est excellent : le mariage va se faire, et il a toutes les chances de réussir. Si la feuille de gauche se comporte comme il vient d’être dit, alors que celle de droite semble prise de convulsions, noircit sans s’enflammer, se fendille, craque, c’est l’homme qui résiste et ne veut pas se laisser mettre le fil à la patte. […]. Si […] [c’est] celle de gauche [qui] se convulse et noircit, il y a un problème du côté de la demoiselle : ou le parti ne l’enthousiasme pas, ou elle aime quelqu’un d’autre. Si les deux feuilles se comportent l’une et l’autre comme deux diables plongés dans l’eau bénite, la sagesse commande de renoncer au projet : si l’on s’obstine à aller quelque même devant M. le curé, l’union sera orageuse, on peut s’attendre à de fréquentes
disputes et horions"...


 

 

 

Vers la fin du 18° siècle, les élégantes cultivent la giroflée et le basilic en pot. 


 

 

 

Denis Diderot (1713-1784) écrivain, philosophe et encyclopédiste français des Lumières,

Jacques le Fataliste et son maître

..."Le chevalier et le maître de Jacques arrivèrent à Paris. Celui-ci prit les vêtements du chevalier. Il est minuit, ils sont sous les fenêtres d’Agathe ; la lumière s’éteint ; le pot de basilic est à sa place"... 
 

 

 

 

1793

Le calendrier républicain, ou calendrier révolutionnaire français, est un calendrier créé  pendant la Révolution française et utilisé pendant la Première République puis l'Empire jusqu'en 1806, ainsi que brièvement durant la Commune de Paris. Il entre en vigueur que le 15 vendémiaire an II (6 octobre 1793).

Auteur Salvatore Tresca (Graveur) –  Louis Lafitte (Dessinateur du modèle)

Le quartidi 14 thermidor du calendrier républicain / révolutionnaire français , officiellement dénommé jour du basilic, est le 314e jour de l'année du calendrier républicain.

C'était généralement le 1re jour du mois d'août dans le calendrier grégorien.

Thermidor

20-21 Juillet : Le Soleil correspond au Signe du Lion

Sous un Soleil brulant , l'Eau qui tombe en cascade 

& les Jeux séduisans de ce Signe amoureux 

Aux délices du Bain invitent la Nayade ,

Qui dans l'onde limpide attiédira ses feux.
 


 


 

XIX° siècle

 

 

Théophile Gautier (1811-1872) poète, romancier et critique d'art français. 

Constantinople 

"...Autour de la fontaine sont rangés quelques pots de basilic, de menthe et autres plantes odoriférantes, dont les Turcs aiment beaucoup le parfum "...

 

 

 


John Keats (1795-1821) poète anglais 

Isabella, or the Pot of Basil 

poème narratif écrit en 1818 et publié en 1820 

adapté de l'histoire du Décaméron (IV, 5) de Boccace.

 

Isabelle ou le pot de basilic

Conte d'après Boccace
...


LII
...

A travers les tuyaux serpentins rafraîchissants —

Elle l’enveloppa ; et pour tombe lui choisit

Un pot de fleurs, dans lequel elle l’enfouit,

La recouvrant de terre ; et par dessus elle planta

Un basilic fleuri, que ses larmes arrosèrent à jamais.

 

LIII

...

Elle n’avait aucune notion de la fin des journées

Et ne discernait pas leur recommencement ; mais en paix

Se penchait sur son basilic en fleur immuablement,

Et le trempait de ses larmes jusqu’à la racine.

 

LIV

Ainsi elle le nourrit sans trêve de ses larmes amères,

Qui le rendirent gras, vert et florissant

Au point que son baume surpassa celui de ses semblables

Les autres toufles de basilics de Florence ; car il tirait,

En plus, sa nourriture et sa vie, d’un forfait humain,

De cette tête devenue pourriture cachée à tous les regards

Au point que ce joyau, en sûreté dans son écrin,

Prospéra au grand jour et s’épanouit en feuilles parfumées.
...

 

LVIII

Bien plus, ses frères s’étonnaient davantage

De la voir languir à côté du Basilic verdoyant,

Et de voir celui-ci s’épanouir, comme par miracle ;
...

 


LVIX

...

Aussi patiente qu’une poule, elle s’asseyait

A côté de son Basilic, pleurant à travers ses cheveux.

 

LX

Ils imaginèrent donc de voler le pot de Basilic

Et de l’examiner dans un endroit secret :

Ce n’était que pourriture verdâtre et livide,

Et cependant ils reconnurent le visage de Lorenzo :

Ils avaient récolté la récompense de leur crime,
...

 


LXI

...

Elle va mourir d’une mort trop solitaire et incomplète

Puisqu’on lui a dérobé son cher Basilic.

 

LXII

Lamentablement elle regardait les choses mortes et inanimées,

Réclamant amoureusement son Basilic perdu ;

Et avec les accents mélodieux dans les cordes

De sa voix expirante, maintes fois elle pleurait
Sur le pèlerin à l’âme errante,

Pour lui demander où était son Basilic ; et pourquoi

On le lui cachait "Car c’est cruel", disait-elle,

"De me dépouiller de mon pot de Basilic"

 

LXIII

C’est ainsi qu’elle dépérit, qu’elle mourut de désespoir,

Implorant pour son Basilic jusqu’au dernier soupir.

Il n’y eut pas un cœur à Florence qui ne prît

En pitié son amour, dont la fin avait été si tragique.

De cette histoire naquit une plaintive ballade

Qui passant de bouche en bouche parcourut tout l’univers

On en chante encore le refrain : "Quelle cruauté

De me dépouiller de mon pot de Basilic ! "

 

Isabella (années 1800) de John Keats, publié par Collins

 

 

 

 

Joseph Severn (1793-1879) peintre britannique et l’ami du célèbre poète anglais John Keats.  

Isabella et le pot de basilic


 


 

William Holman Hunt (182-1910) peintre britannique

Isabelle et le pot de basilic, 1867

(Isabella and the Pot of Basil, 1867)


 

 

 

John William Waterhouse (1849-1917) peintre britannique

Isabelle et le pot de basilic, -1907


 

 

 

Edward Reginald Frampton (1872-1923) artiste britannique  qui pratiqua la peinture, le vitrail et l’illustration. 

Isabelle et le pot de basilic, 


 


 

George Henry Grenville Manton (1855-1932) Peintre et illustrateur britannique

Isabella et le pot de basilic


 


 

 

 

1828

David Nathanael Friedrich (1800-1888) botaniste allemand

Flora medica (Pl. 135) - 1828

Ocimum basilicum var. basilicum

 

 

 

 

1833

François-Pierre Chaumeton (1775-1819) médecin et botaniste français

Flore médicale, t.1, Paris, 1833

 

 

 

1868

François-Joseph Cazin (1788-1864) médecin français.

Extrait du "Traité Pratique et Raisonné des Plantes Médicinales Indigènes" 

...

Le basilic, plante annuelle des Indes Orientales et de la Chine, est cultivé dans nos jardins, où il produit plusieurs variétés, qui diffèrent par la teinte des fleurs et par la forme diverse des feuilles. Il est recherché pour l'agréable parfum auquel il doit son nom (βασιλικος, royal).

...

La poudre des feuilles est un agréable sternutatoire employé avec succès dans la perte de l'odorat causée par l'épaississement de la muqueuse pituitaire ou la concrétion du mucus nasal, dans le coryza chronique, l'amaurose, etc.

...

Toute la plante exhale une odeur agréable, et qu'on aime à retrouver dans la plante desséchée. Sa saveur forte, piquante, agréable, l'a fait placer au rang des meilleures épices...
 

 

 

De Gubernatis (1840-1913) ethnologue, philologue, orientaliste, historien de la littérature et dramaturge italien.

1878-1882 

Il évoque une tradition indienne du XVIIe siècle :

"Les habitants du Dekhan vénèrent une plante semblable au basilic que nous connaissons, appelée collo ; ils établissent un petit autel pour la plante, ils lui murmurent des prières plusieurs fois par jour, ils se prosternent devant elle, en chantant et en dansant ; en effet, ils croient que les dieux aiment beaucoup cette plante..." 

 

 

Gustave Flaubert (1821-1880) écrivain français

La Légende de Saint Julien l’hospitalier

..."De longues gouttières, figurant des dragons la gueule en bas, crachaient l’eau des pluies vers la citerne ; et sur le bord des fenêtres, à tous les étages, dans un pot d’argile peinte, un basilic ou un héliotrope s’épanouissait"...
 

 

 

René Bazin (1853-1932) écrivain français, romancier, et historien

Le Mariage de Mademoiselle Gimel, Dactylographe

...enfin trois pots de basilic , un gros flanqué de deux petits , luxuriants , arrondis , superbes , amarrés sur une corde sur le plancher du véhicule terminaient me chargement en poupe...
 

 

 

XX° siècle


1928

Madeleine Clemenceau-Jacquemaire 1870-1949) romancière, biographe, traductrice.

Le Pot de Basilic

Dans Le Pot de Basilic paru en 1928, Madeleine Clemenceau Jacquemaire raconte souvenirs et bribes de son enfance et son adolescence en Vendée. 


 


 

 

1975

Entrevue avec Pierre Lieutaghi (1939-2023) écrivain et ethnobotaniste français en 1975.

...Contre le fléau des tranquillisants, par exemple, il existe déjà des plantes aussi efficaces qu'inoffensives, la ballote, le basilic, ....


1992

Pierre Lieutaghi 

...Le basilic (busuioc) notamment, qui est "la plante érotique par excellence"...
 

 

 

XXI° siècle

 

Récit : Sophie Biset

Musique et chants : Lucie Galibois

Création : 2021 – Balade contée Pont de Barret

 Conte spectacle le pot de basilic

Une balade contée familiale qui vous emmène en Italie au rythme dansant de l’accordéon. Laissez-vous embarquer dans les péripéties des amours tumultueuses de Giuseppe et de Theresa

affiche


 

 

 

Contes et légendes du basilic

 

chant funèbre roumain

Cité par Jérôme Goust

 

"Parsème des grains de basilic,

Mère, dans l’âtre,

Les bourgeons sont brûlés,

Meila ne va plus rentrer"

 

 

 

chant populaire crêtois, 

cité par Angelo de Gubernatis


"Basilic, herbe de deuil, 

fleuris sur ma petite fenêtre ;

Moi aussi, je vais me coucher dans la douleur,

Et je m’endors en pleurant."

 

 

 

 

Conte turc 


"La vendeuse de basilic."


Il était une fois, il n'était pas une fois, dans un temps très lointain, quand le tamis étais dans le blé, un homme très pauvre qui avait trois filles.


Ces trois jeunes filles s'occupaient d'un petit jardinet attenant la petite cabane qui leur servait de logis et vendaient du basilic sur les marchés.


Un jour, le fils du Sultan d'un pays voisin, sur son cheval fièrement harnaché, passa tout près du jardinet et remarqua la présence de ces trois belles jeunes filles.


Il rentra au palais, mais plusieurs jours durant ne pouvant plus s'occuper des affaires du pays, décida de retourner vers le beau petit jardinet.


Arrivé près du jardinet embaumant, il vit l'une des sœur et la héla :

"Vendeuse de basilic ! Vendeuse de basilic !tu plantes, tu arroses, tu vends ce basilic, mais sais-tu combien de feuilles de basilic sur chaque brin ?"


La jeune fille, honteuse de ne savoir que répondre à ce beau prince, s'enfuit et se cacha dans le logis.


Le lendemain, le sultan repassa par le jardinet et vit cette fois la deuxième des jeunes filles.


- Vendeuse de basilic ! Vendeuse de basilic ! Tu plantes, tu arroses, tu vends ce basilic, mais sais-tu combien de feuilles de basilic sur chaque brin ?

 

La jeune fille avoua simplement :

Je ne sais pas, je n'ai jamais pensé à les compter.

 

Et s'enfuit elle aussi , se réfugiant au logis.

 

Le troisième jour, c'était au tour de la cadette d'arroser le basilic. Lorsque le fils du sultan lui posa la question, plus maligne que ces aînés, elle lui fit cette réponse."Fils du Sultan !Fils du Sultan ! Depuis tant d'années, tu lis, tu écris, tu apprends. Tu sais beaucoup de choses, mais sais-tu combien il y a d'étoiles au firmament ?"


Amusé par son aplomb et son espièglerie, touché par sa beauté, le fils du Sultan ne répondit point mais décida sur le champs d'en faire son épouse. Il se rendit au château, se changea et revêtit les habits d'un pauvre mendiant puis vint sonner à la porte de la cabane. Ce fut la cadette qui ouvrit la porte et lorsque elle lui demanda ce qu'il désirait, il lui répondit qu'il désirait parler à son père.


Celui-ci apparut au seuil de la porte et fit entrer le pauvre malheureux qui se tenait là.


Le fils du sultan dit alors:

"J'ai fait un rêve, je posais une question à chacune de tes trois filles mais je n'ai eu la réponse que de l'une d'entre elle, je désire épouser celle-ci."


Sur ce le père des trois filles appela son aînée et lui demanda si elle souhaitait convoler en noces avec le jeune homme.


Elle regarda le jeune homme pauvrement vêtu de la tête au pied et répondit :

"Ah, non, merci, je ne souhaite pas épouser un homme si pauvre !"


Le père appela alors sa deuxième fille, lui posa exactement la même question et elle lui fit exactement la même réponse.


Le père appela alors la cadette. En un coup d'œil, elle reconnut le fils du sultan sous ses guenilles et répondit gracieusement :

"Père chéri, c'est ma première chance et ne ne voudrais pas la renvoyer. Aussi , si tu m'y autorises, j'accepte d'épouser cet homme"


Le fils du sultan , tout heureux de la réponse , révéla immédiatement son identité en jetant et ordonna sur le champs que l'on prépare ses noces.


Les noces se firent après quarante jours et quarante nuits de fêtes somptueuses embaumant le basilic, ils se marièrent et furent heureux le restant de leur vie.


Peintre miniaturiste strasbourgeoise, Sabine Buchmann


 

 

 

La légende de la Testa di Moro

 


Histoire d'un jeune Maure et une jeune fille sicilienne, vers l’an 1100, période de la domination des Maures en Sicile, dans le quartier arabe de Palerme "Al Hàlisah" (qui signifie l’élu) aujourd’hui appelé Kalsa.


Il y avait une belle fille qui passait ses journées toute seule dans la maison, consacrant son attention aux soins des plantes de son balcon. Du haut de son balcon luxuriant, elle fut bientôt remarquée par un jeune Maure, qui en tomba follement amoureux et déclara ouvertement sa passion ardente pour elle.
La jeune femme, habituée à une vie solitaire, est agréablement frappée par cette promesse d’amour et lui rend la pareille en se donnant à lui.


Peu de temps après, la jeune fille a découvert que le Maure cachait un très grave secret. Son cœur n’était pas totalement libre comme il le lui avait dit, il avait une femme et des enfants qui l’attendaient à l’Est et le moment était venu de rentrer chez lui.


La jeune fille était dévastée d’apprendre une telle nouvelle et amèrement attristée par l’amour trahi qui allait maintenant l’abandonner, elle était saisie d’une colère qui la poussait inexorablement à se venger.


Ainsi, la nuit, alors que le Maure dormait, elle l’a frappé mortellement pour qu’il ne l’abandonne plus jamais. Elle a d’ailleurs décidé de lui couper la tête, créant avec elle un vase, dans lequel elle a placé un germe de basilic.


La jeune fille savait que cette plante parfumée (du grec "Basileus – Roi") représentait l’herbe des souverains ; de cette façon, malgré l’acte terrible accompli, elle continuait à prendre soin de son bien-aimé comme s’il était son roi.


Elle décida de placer la Testa di Moro sur son balcon, se consacrant chaque jour aux soins de la plante qui poussait luxuriamment.


Les voisins, envahis par l’odeur de la plante, l’ont vite enviée et ont fait fabriquer des pots en terre cuite qui avaient les mêmes caractéristiques que celui dont s’occupait amoureusement la jeune fille.


Aujourd’hui, la Testa di Moro porte une couronne, en mémoire du protagoniste de la triste histoire.


 

 

 

Foire de Tours - Loir et Cher, dédiée au basilic et à l'ail,


Le 26 Juillet chaque année, jour de la Sainte-Anne,  une foire dédiée au basilic et à l'ail, dont l’origine remonterait au Moyen Age, a lieu dans le centre autour des Halles et de la place Châteauneuf. 

C’est l’occasion pour la ville de s’habiller de vert, de rose et de blanc. Plus de 200 producteurs viennent vendre leur récolte. Une tradition veut que l’on achète un pot de basilic pour soi ou pour offrir car, d’après la légende, ses petites feuilles éloigneraient le mauvais œil... 

 

 

Fête du Basilic en Espagne - Bétera


Le basilic est l'emblème de la ville de Bétera, où il est désigné sous le nom valencien de alfabegue (espagnol: albahaca). Il est célébré chaque année lors des Fêtes du 15 août, où l'on récompense la personne qui a fait pousser la plante la plus haute, laquelle atteint typiquement entre 2,5 et 4 m de haut.


 

 

 

Traditions,  croyances et superstitions sur le basilic

 


- Les anciens Romains la considéraient comme une plante magique et sacrée à collecter selon des rituels précis. Ils en offraient à la femme qu’ils courtisaient.


- Au moyen-Âge il suffisait de mettre quelques feuilles de basilic sur le sol avec un pot renversé dessus et d’attendre quelques jours. Puis en soulevant le pot avec précaution, on découvrait alors un scorpion. 


- Autrefois au 16° siècle : L'on dit du basilic qu'il croît plus haut et plus beau s'il est semé avec malédictions et injures. D'où l'expression française "semer le basilic" signifie "semer la discorde".


- Dans certaines régions d'Afrique, le basilic est utilisé pour conjurer le mauvais sort.


- A Palerme ainsi que dans la région du Salento, en Italie, on dit que les feuilles de basilic placées sous une cruche d’eau engendrent des scorpions (suffrizii) ; 


- En Toscane, on appelle le basilic amorino "chérubin, ange" (De Gubernatis, 1878-1882) 


- Dans les Abruzzes, en Italie, un plant de basilic était offert en signe d’amour par l’homme, et en Sicile, il était exposé sur un balcon par la femme (Lelli, s. d. : 244). 


- En Italie dans chaque cuisine, sur chaque rebord de fenêtre, trône un pot de basilic 


- Dans les Iles , on offrait un brin de basilic aux étrangers. Dès qu'un bateau accostait, les enfants étaient chargés de dévaler les pentes et d'aller accueillir les arrivants avec un bouquet de basilic afin de protéger l'île, la peur faisant souvent naître des gestes hostiles.


- Son odeur forte pourrait faire naître des scorpions dans le cerveau de celui qui le respire (Fenouillière, 2017 : 11).


- Le Diable a son odeur en horreur. C’est pourquoi il est recommandé d’en ajouter quelques brins aux encens d’exorcisme. (Cunningham 1987) 


- Pour resserrer les liens d’amitié avec une personne, il faut se masser le cœur avec une poignée de basilic écrasé, la nuit lorsqu'elle dort. À cette symbolique de l’amour peut se lier le caractère protecteur. (Cunningham 1987) 


- En Crète, le basilic est symbole de deuil. (Bilimoff 2015) 


- Dans les Indes, lieu d’origine du basilic, on en plaçait un brin sur la personne décédée. Cet aspect funéraire est aussi présent au Moyen-Orient, de nos jours (Lelli).


- Au Népal et en Inde, le basilic est une plante sacrée déposée en offrande à Krishna, un dieu sauveur du monde. Il est planté autour de temples et glissé entre les mains des défunts, il était censé les protéger dans leur passage vers l'au-delà. Tulsi en sanscrit signifie "l’incomparable, ou l’inégalable". 

C’est une plante qui éloigne les maux, qui purifie et qui guide au paradis céleste ceux qui la cultivent ! Utilisée à la fois pour protéger les habitants contre les mauvais esprits, purifier les hommes pieux et améliorer au quotidien la vitalité et la forme physique


- Au Portugal, des plants de basilic sont offerts en cadeau à un amoureux lors de certaines fêtes religieuses. 


- En Roumanie, le jour de l’Épiphanie, le pope vient bénir les maisons en utilisant un bouquet de basilic comme goupillon. Les jeunes filles prenaient, il y a peu encore, une branche de ce basilic et le plaçaient sous leur oreiller afin de rêver de leur futur mari ou pour savoir si elles se marieraient dans l’année. 

Dans chaque maison où se trouvait une jeune fille, il devait exister un "basilic d’amour" (busuioc de dragoste).

Le jour de la saint George (le 23 avril), avant le lever du soleil, la jeune fille devait le semer et l'arroser  en se servant de sa bouche avant que le soleil ne se lève. Ce basilic devait la rendre belle et attirante.

Lors des fêtes, la jeune fille devait porter une branche de ce "basilic d’amour" à sa ceinture et si elle était hardie, elle en glissait un brin dans la ceinture ou dans les cheveux du garçon qu’elle souhaitait séduire  (I. Evseev 1998, p. 63) 

Une autre pratique avait lieu à l’Épiphanie (Boboteazæ, le 5 janvier),  les jeunes filles allaient mettre un bouquet de basilic dans la rivière. Elles l’attachaient à un bâton ou à une pierre en ayant soin que le bouquet soit immergé. Le lendemain matin, elles allaient voir si des glaçons avaient pris sur leur bouquet. 


- Chez les Berbères nomades, en cas de guerre, suite au conseil de tribus l'un d'eux est immédiatement désigné comme chef sur lequel devra reposer toutes les décisions. On glisse alors, comme une aigrette, un bouquet de basilic dans les plis de son turban, en signe de ses fonctions exceptionnelles.


- Dans la tradition persane, manger le jour du Naurouz de la semence du basilic blanc met à l'abri toute l'année des névralgies.


- Dans le folklore juif, on croit que le basilic donne de la force pendant le jeûne. 


- La cueillette  du basilic exigeait tout un rituel. Le cueilleur devait se purifier les mains à trois sources différentes, se tenir hors de portée d'êtres impurs et ne jamais couper les tiges avec un objet métallique.


 

 

 

Signification et symbole du basilic

 


Si en cultivant le basilic il fallait au 16° siècle l'injurier pour qu'elle pousse mieux, aujourd'hui on le considère comme une herbe porte-bonheur


. La culture du basilic, en pot ou dans un potager, apporte paix, joie, protection et bonheur 

 

. On offre du basilic pour souhaiter

  - chance et richesse

  - Fidélité et harmonie dans la famille


 

 

 

Utilisation du basilic

 


Partie utilisée : feuilles et sommités fleuries.

Mode d'emploi : infusion, poudre, essence, œnolé, cataplasme, vaporisation.

 


Utilisation culinaire du basilic


Le Basilic commun est largement employé dans la cuisine italienne, d'autres variétés de basilic sont répandues dans certaines cuisines asiatiques : Taïwan, Thaïlande, Viêt Nam, Cambodge et Laos. 


- Les feuilles de basilic sont utilisées comme herbe aromatique. Elles s'utilisent de préférence crues car leur arôme s'atténue à la cuisson.

La soupe au pistou est la recette de soupe traditionnelle de la Provence. C'est une soupe que l'on déguste principalement l'été. Pistou provient du latin pistare qui signifie « piler », car il est indispensable d'écraser les feuilles de basilic au mortier pour bien les incorporer à la préparation. Le mot pistou désigne donc la pommade qui accompagne cette soupe et non le plant de basilic ;

Pesto (Ligurie) : recette du nord-ouest de l'Italie. Pilé avec de l'huile d'olive, du pecorino (éventuellement du parmesan), des pignons et de l'ail, il donne une sauce onctueuse pour accompagner les pâtes ;

Pistou (sud de la France) : c''est une recette proche du pesto italien, mais qui se prépare sans les pignons, pour accompagner les soupes d'été de légumes et de haricots blancs, les pâtes, les beignets de courgette ou d'aubergine ;

 

 

- Graines de basilic.

On utilise aussi ses graines que l'on fait tremper dans l'eau pour libérer son enveloppe gélatineuse, texture appréciée dans des desserts comme le falooda, le sharbat-e-rihan, le hột é ou le ais kacang.

 

 

- Sous forme d'extraits (huile essentielle en général), 

Il entre dans les préparations d'additifs, parfums et arômes, ou encore de liqueurs ou d'aliments, la plante fraîche distillée donnant une essence parfumée par l'eucalyptol et l'eugénol qu'elle contient.

On retrouve le basilic dans l'élaboration de la "Chartreuse jaune" des Pères Chartreux


 

 

Utilisation thérapeutiques et cosmétiques du basilic


- En tisane, 

Tonique, stimulant, carminatif, stomachique, antispasmodique, digestives, diurétique, antibactérien, antiviral et vermifuge, notamment contre les crampes d’estomac, les diarrhées, la constipation, les angines, la toux, le dysfonctionnement rénal, la bronchite, les affections pulmonaires, les rhumatismes, l’inflammation, les maux de tête, l’hypertension et comme contraceptif. 


- L'huile essentielle 

Entre dans les produits pharmaceutiques et cosmétiques. Elle est produite par distillation à la vapeur d'eau des sommités fleuries de la plante.

Il faut environ 10 kg de basilic pour en obtenir 10 ml d'huile essentielle.

C'est une huile essentielle à l'odeur et au goût très fort, qui peut avoir des propriétés antioxydantes et qui est réputée pour ses vertus antispasmodique, anti-infectieuse, calmante et relaxante.

Elle est recommandée contre la fatigue mentale, les rhumes, les spasmes, la rhinite, et en tant que traitement de premiers soins pour les piqûres de guêpes et les morsures de serpent.

Son huile essentielle a des propriétés insecticides 

Le basilic serait aussi légèrement narcotique.


 


 

La qualité "grand vert" du basilic Egypte correspond :

- au "chemotype à linalol", 

- alors que les basilics d’Inde ou du Vietnam 
sont de "chemotype estragol (ou méthylchavicol)".

 

 

 

Pour en savoir plus

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13 janvier 2024 6 13 /01 /janvier /2024 17:10

 

 

La légende de la Testa di Moro

 


Histoire d'un jeune Maure et une jeune fille sicilienne, vers l’an 1100, période de la domination des Maures en Sicile, dans le quartier arabe de Palerme "Al Hàlisah" (qui signifie l’élu) aujourd’hui appelé Kalsa.


Il y avait une belle fille qui passait ses journées toute seule dans la maison, consacrant son attention aux soins des plantes de son balcon. Du haut de son balcon luxuriant, elle fut bientôt remarquée par un jeune Maure, qui en tomba follement amoureux et déclara ouvertement sa passion ardente pour elle.
La jeune femme, habituée à une vie solitaire, est agréablement frappée par cette promesse d’amour et lui rend la pareille en se donnant à lui.


Peu de temps après, la jeune fille a découvert que le Maure cachait un très grave secret. Son cœur n’était pas totalement libre comme il le lui avait dit, il avait une femme et des enfants qui l’attendaient à l’Est et le moment était venu de rentrer chez lui.


La jeune fille était dévastée d’apprendre une telle nouvelle et amèrement attristée par l’amour trahi qui allait maintenant l’abandonner, elle était saisie d’une colère qui la poussait inexorablement à se venger.


Ainsi, la nuit, alors que le Maure dormait, elle l’a frappé mortellement pour qu’il ne l’abandonne plus jamais. Elle a d’ailleurs décidé de lui couper la tête, créant avec elle un vase, dans lequel elle a placé un germe de basilic.


La jeune fille savait que cette plante parfumée (du grec "Basileus – Roi") représentait l’herbe des souverains ; de cette façon, malgré l’acte terrible accompli, elle continuait à prendre soin de son bien-aimé comme s’il était son roi.


Elle décida de placer la Testa di Moro sur son balcon, se consacrant chaque jour aux soins de la plante qui poussait luxuriamment.


Les voisins, envahis par l’odeur de la plante, l’ont vite enviée et ont fait fabriquer des pots en terre cuite qui avaient les mêmes caractéristiques que celui dont s’occupait amoureusement la jeune fille.


Aujourd’hui, la Testa di Moro porte une couronne, en mémoire du protagoniste de la triste histoire.

La légende de la Testa di Moro - Le pot de basilic
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12 janvier 2024 5 12 /01 /janvier /2024 21:46

 

 

Conte turc 


"La vendeuse de basilic."


Il était une fois, il n'était pas une fois, dans un temps très lointain, quand le tamis étais dans le blé, un homme très pauvre qui avait trois filles.


Ces trois jeunes filles s'occupaient d'un petit jardinet attenant la petite cabane qui leur servait de logis et vendaient du basilic sur les marchés.


Un jour, le fils du Sultan d'un pays voisin, sur son cheval fièrement harnaché, passa tout près du jardinet et remarqua la présence de ces trois belles jeunes filles.


Il rentra au palais, mais plusieurs jours durant ne pouvant plus s'occuper des affaires du pays, décida de retourner vers le beau petit jardinet.


Arrivé près du jardinet embaumant, il vit l'une des sœur et la héla :

"Vendeuse de basilic ! Vendeuse de basilic !tu plantes, tu arroses, tu vends ce basilic, mais sais-tu combien de feuilles de basilic sur chaque brin ?"


La jeune fille, honteuse de ne savoir que répondre à ce beau prince, s'enfuit et se cacha dans le logis.


Le lendemain, le sultan repassa par le jardinet et vit cette fois la deuxième des jeunes filles.


- Vendeuse de basilic ! Vendeuse de basilic ! Tu plantes, tu arroses, tu vends ce basilic, mais sais-tu combien de feuilles de basilic sur chaque brin ?

 

La jeune fille avoua simplement :

Je ne sais pas, je n'ai jamais pensé à les compter.

 

Et s'enfuit elle aussi , se réfugiant au logis.

 

Le troisième jour, c'était au tour de la cadette d'arroser le basilic. Lorsque le fils du sultan lui posa la question, plus maligne que ces aînés, elle lui fit cette réponse."Fils du Sultan !Fils du Sultan ! Depuis tant d'années, tu lis, tu écris, tu apprends. Tu sais beaucoup de choses, mais sais-tu combien il y a d'étoiles au firmament ?"


Amusé par son aplomb et son espièglerie, touché par sa beauté, le fils du Sultan ne répondit point mais décida sur le champs d'en faire son épouse. Il se rendit au château, se changea et revêtit les habits d'un pauvre mendiant puis vint sonner à la porte de la cabane. Ce fut la cadette qui ouvrit la porte et lorsque elle lui demanda ce qu'il désirait, il lui répondit qu'il désirait parler à son père.


Celui-ci apparut au seuil de la porte et fit entrer le pauvre malheureux qui se tenait là.


Le fils du sultan dit alors:

"J'ai fait un rêve, je posais une question à chacune de tes trois filles mais je n'ai eu la réponse que de l'une d'entre elle, je désire épouser celle-ci."


Sur ce le père des trois filles appela son aînée et lui demanda si elle souhaitait convoler en noces avec le jeune homme.


Elle regarda le jeune homme pauvrement vêtu de la tête au pied et répondit :

"Ah, non, merci, je ne souhaite pas épouser un homme si pauvre !"


Le père appela alors sa deuxième fille, lui posa exactement la même question et elle lui fit exactement la même réponse.


Le père appela alors la cadette. En un coup d'œil, elle reconnut le fils du sultan sous ses guenilles et répondit gracieusement :

"Père chéri, c'est ma première chance et ne ne voudrais pas la renvoyer. Aussi , si tu m'y autorises, j'accepte d'épouser cet homme"


Le fils du sultan , tout heureux de la réponse , révéla immédiatement son identité en jetant et ordonna sur le champs que l'on prépare ses noces.


Les noces se firent après quarante jours et quarante nuits de fêtes somptueuses embaumant le basilic, ils se marièrent et furent heureux le restant de leur vie.

Peintre miniaturiste strasbourgeoise, Sabine Buchmann

Peintre miniaturiste strasbourgeoise, Sabine Buchmann

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12 janvier 2024 5 12 /01 /janvier /2024 21:22

 

 

Chant populaire crêtois, 

cité par Angelo de Gubernatis


"Basilic, herbe de deuil, 

fleuris sur ma petite fenêtre ;

Moi aussi, je vais me coucher dans la douleur,

Et je m’endors en pleurant."

Chant populaire crêtois - cité par Angelo de Gubernatis - Basilic, herbe de deuil, 
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12 janvier 2024 5 12 /01 /janvier /2024 21:15

 

 

chant funèbre roumain

Cité par Jérôme Goust

 

"Parsème des grains de basilic,

Mère, dans l’âtre,

Les bourgeons sont brûlés,

Meila ne va plus rentrer"

chant funèbre roumain - Cité par Jérôme Goust  -  Parsème des grains de basilic,
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12 janvier 2024 5 12 /01 /janvier /2024 15:21

 

 

John Keats (1795-1821) poète anglais 

Isabella, or the Pot of Basil 

poème narratif écrit en 1818 et publié en 1820 

adapté de l'histoire du Décaméron (IV, 5) de Boccace.

 

 

Isabelle ou le pot de basilic

Conte d'après Boccace

Extrait

 

I

Gracieuse Isabelle, pauvre innocente Isabelle !

Lorenzo, un jeune pèlerin sous l’œil de l’Amour !

Ils ne pouvaient habiter la même demeure

Sans émotion au cœur, sans souffrance ;

Ils ne pouvaient s’asseoir aux repas sans éprouver

Quelle douceur pour l’un était la présence de l’autre ;

Ils ne pouvaient, à coup sûr, dormir sous le même toit

Sans rêver l’un à l’autre et pleurer chaque nuit.

...

 

VIII

  "O Isabelle, je m’aperçois à demi

Que je peux confier ma souffrance à ton oreille ;

Si jamais tu peux croire à quelque chose,

Crois à mon amour, crois que mon cœur

Est près de s’arrêter : je ne voudrais pas t’irriter

En pressant ta main malgré toi, ni blesser

Tes yeux en les fixant ; mais je ne peux vivre

Une nuit de plus sans t’avouer ma passion.

 

IX

"Amour ! tu me délivres de l’hiver glacial,

Jeune fille ! tu me mènes vers la chaleur de l’été,

Il me faut donc goûter la floraison qui s’épanouit

Dans la chaude maturité de ce gracieux matin."

Il dit, et ses lèvres timides tout à l’heure, s’enhardirent,

Un baiser chanta poétiquement, humide de rosée :

Une grande béatitude, une extase s’éleva en eux,

Telle une fleur de volupté sous la caresse de Juin.

...

XIV

La mignonne amoureuse habitait avec ses deux Frères

Enrichis par le commerce de leurs ancêtres,

Pour eux, plus d’une main lassée s’humectait de sueur

Dans les mines éclairées de torches ou dans les bruyantes

factoreries,

Plus d’un dos frémissant d’orgueil se courbait

Et saignait sous l’aiguillon du fouet ; les yeux creux,

Aveuglé, plus d’un passait des jours entiers dans la rivière,

Pour récolter les grains d’or roulés par les flots.

...

XI

Ces deux frères ayant découvert à de nombreux indices

Quel amour Lorenzo portait à leur sœur,

Et combien elle l’aimait aussi, chacun échangea

Avec l’autre ses plus amers soupçons, presque fou de penser

Que lui, le serviteur chargé de leurs affaires,

Fût l’heureux possesseur de l’amour de leur sœur,

Quand leur dessein était de la mener peu à peu

A quelque haut seigneur et ses bois d’oliviers.

 

XXII

Et ils tinrent plus d’un conciliabule jaloux,

Et plus d’une fois à part se mordirent les lèvres,

Avant d’avoir arrêté l’expédient le plus sûr

Pour faire expier son crime au jeune amoureux ;

A la fin, ces deux hommes pétris de cruauté

Tranchèrent la Pitié d’une entaille profonde jusqu’à l’os :

Car ils résolurent, dans quelque obscure forêt

De tuer Lorenzo, et de l’y enterrer.

...

XXVIII

Là fut tué et enterré Lorenzo,

Là dans cette forêt prit fin son grand amour ;

Ah ! quand une âme gagne ainsi sa délivrance,

Elle souffre dans la solitude, — est mal à l’aise dans la paix,

Comme les limiers couverts de sueur après l’hallali :

Ils trempèrent leurs épées dans l'eau, et firent galoper sans

merci

Leurs chevaux pour rentrer, éperonnant furieusement,

Chacun d’eux plus riche en étant meurtrier.

 

XXIX

Ils contèrent à leur sœur comment, en soudaine hâte,

Lorenzo s’était embarqué pour des rivages étrangers ;

Cette grande urgence était nécessitée

Par leurs affaires que requéraient des mains fidèles.

Pauvre fille ! revêts ton voile de veuve étouffant,

Et sois libérée sur le champ des maudits liens de l’Espérance ;

Aujourd’hui tu ne le verras plus, ni demain,

Et le jour suivant sera un jour de deuil.

...

XXXII

Au milieu de l’automne, vers le soir,

Le souffle de l’hiver arrive de très loin.

Le vent empoisonné de l’Ouest dépouille sans trêve

Les arbres de leur teinte dorée, siffle la ronde

De mort parmi les buissons et les feuilles,

Il dénude tout avant d’oser s’élancer

Hors de ses cavernes du Nord. De même la douce Isabelle

Par un dépérissement graduel perdit sa beauté,

 

XXXIII

Parce que Lorenzo ne revenait pas. Souvent

Elle demandait à ses frères, l'œil éteint,

S’efforçant de rester brillant, quelle contrée

Pouvait le retenir si longtemps prisonnier ! ils inventaient

De temps en temps un conte pour la tranquilliser. Leur crime

Etait sur leur tête, comme la fumée sur la vallée de Hinnom ;

Et chaque nuit dans leurs rêves ils gémissaient tout haut,

De voir leur sœur dans son linceul de neige.

 

XXXIV

Car elle était morte dans une ignorance assoupissante,

Mais pour une chose plus mortellement lugubre que tout ;

Cela vint comme un amer breuvage, bu par hasard,

Qui délivre le malade du fastueux drap mortuaire

En lui rendant quelques instants le souffle ; comme une lance

Éveillant un Indien de son hypnotisme, nuageux palais,

D’un coup féroce, et lui ramenant

Le sens du feu dévorateur au cœur et au cerveau.

 

XXXV

Ce fut une vision. Dans l’engourdissante obscurité,

Dans la tristesse de minuit, aux pieds de sa couche

Lorenzo se tenait, et pleurait ; la tombe de la forêt

Avait souillé sa luisante chevelure qui autrefois lançait

Ses éclats jusqu’au soleil, et mis sa froide empreinte

Sur ses lèvres, et brisé le suave luth

De sa voix rendue au silence ; le long de ses oreilles fangeuses

Un lit de boue était creusé par ses larmes.

 

...

XXXIX

Je suis une ombre maintenant, hélas ! hélas !

Sur les confins de l’humaine nature demeurant

Seul : seul je chante la sainte Messe

Agenouillé tandis qu’autour de moi tintent de menus sons de vie,

Que de chatoyantes abeilles volent à midi vers les champs,

Et que plus d’une cloche de chapelle annonce l’heure,

Me transperçant de douleur : ces sons deviennent étranges

pour moi,

Et tu es loin de moi parmi les humains.

...

XLV

Qui n’a rôdé dans un verdoyant cimetière,

Et laissé son esprit, comme un génie taupe,

Fouiller le sol argileux et le dur gravier

Pour voir un crâne, des os dans le cercueil et la robe funéraire;

Prenant en pitié chaque forme qu’a souillée la voracité de la

Mort,

Et lui insufflant encore une fois une âme humaine ?

Ah ! ceci est une fête en comparaison de ce qu’éprouvait

Isabelle s’agenouillant devant Lorenzo.

 

XLVI

Ses regards sondaient la terre fraîchement remuée, comme si

Un simple coup d’œil pouvait surprendre tous ses secrets :

Distinctement elle vit, comme d’autres auraient reconnu

Des membres livides au fond d’une source de cristal ;

Sur le lieu du meurtre elle semblait prendre racine,

Tel un lis né dans le vallon :

Alors, avec un poignard, soudain, elle commença

A creuser avec plus d’ardeur que les avares ne le peuvent.

 

XLVII

Bientôt elle déterra un gant boueux, sur lequel

Avec la soie sa fantaisie avait brodé de pourpres dessins,

Elle le baisa de ses lèvres plus froides que le marbre,

Et le mit dans son sein où il se sécha

Et glaça complètement jusqu’à l’os

Les suaves mamelles créées pour apaiser les cris des enfants :

Puis elle recommença à fouiller, sans répit

Si ce n’est pour écarter de temps en temps le voile de ses

cheveux.

 

XLVIII

La vieille nourrice se tenait à côté d’elle, étonnée,

Jusqu’à ce qu’elle se sentît le cœur ému de pitié

A la vue d’un si pénible labeur,

Alors elle s’agenouilla aussi, malgré ses mèches blanches

Et prêta ses mains décharnées à cette horrible besogne ;

Trois heures elles peinèrent sur ce douloureux travail :

Enfin elles touchèrent le fond de la fosse

Sans qu’Isabelle perdît son calme ni son sang froid.

 

XLIX

Hélas ! à quoi bon toutes ces histoires de vermines ?

Pourquoi s’attarder si longtemps près de cette tombe béante ?

Oh ! pour la grâce d’un Roman d’autrefois,

La plainte ingénue d’un chant de ménestrel !

Aimable lecteur, jette un coup d’œil sur le vieux conte,

Car ici, en vérité, il ne sied pas

De dire : — Oh ! tourne-toi vers le véritable conte,

Et goûte le charme de cette pâle vision.

 

L

D’un stylet plus émoussé que le glaive de Persée

Elles tranchèrent, non la tête d’un monstre informe,

Mais une tête, dont la beauté s’harmonisait merveilleusement

Avec la mort comme avec la vie. Les anciens bardes ont dit :

L'amour ne meurt jamais, mais vit, dieu immortel :

Si l'amour personnifié est jamais mort,

Isabelle l’embrassa et gémit à voix basse.

C'était l'amour ; froid — mort, c'est vrai ; mais toujours dieu.

 

LI

Anxieuses pour leur secret, elles emportèrent la tête chez elles

Où la récompense fut pour la seule Isabelle :

Elle lissa la chevelure en désordre avec un peigne d’or,

Autour de chaque œil plus creusé encore par la mort

Elle fixa des boucles comme des cils ; et la glaise gluante,

Avec des larmes aussi glacées que le suintement d’une source

Elle l’enleva ; puis de nouveau elle peigna et

Soupira tout le jour — puis de nouveau elle embrassa et pleura.

 

LII

Ensuite dans une écharpe d’or — parfumée avec la rosée

De fleurs précieuses, cueillies en Arabie,

Et les divines liqueurs distillées en gouttes odorantes

A travers les tuyaux serpentins rafraîchissants —

Elle l’enveloppa ; et pour tombe lui choisit

Un pot de fleurs, dans lequel elle l’enfouit,

La recouvrant de terre ; et par dessus elle planta

Un basilic fleuri, que ses larmes arrosèrent à jamais.

 

LIII

Elle oublia les étoiles, la lune, le soleil,

Elle oublia l’azur au-dessus des arbres,

Elle oublia les vallées où coulent les ruisseaux,

Elle oublia la brise glaciale de l’automne ;

Elle n’avait aucune notion de la fin des journées

Et ne discernait pas leur recommencement ; mais en paix

Se penchait sur son basilic en fleur immuablement,

Et le trempait de ses larmes jusqu’à la racine.

 

LIV

Ainsi elle le nourrit sans trêve de ses larmes amères,

Qui le rendirent gras, vert et florissant

Au point que son baume surpassa celui de ses semblables

Les autres toufles de basilics de Florence ; car il tirait,

En plus, sa nourriture et sa vie, d’un forfait humain,

De cette tête devenue pourriture cachée à tous les regards

Au point que ce joyau, en sûreté dans son écrin,

Prospéra au grand jour et s’épanouit en feuilles parfumées.

 

LV

O Mélancolie, demeure avec nous pour un instant !

O Musique, Musique, reprends haleine tristement !

O Écho, Écho, de quelque sombre rive,

Inconnue, Léthéenne, soupire vers nous — O soupire !

Esprits de deuil, relevez vos têtes, et souriez ;

Relevez la tête, suaves Esprits, avec accablement,

Et jetez une faible lueur dans vos ténèbres funéraires,

Teintant avec la pâleur de l’argent le marbre des tombes.

 

LVI

Gémissez ici, vous toutes, syllabes qui exprimez le malheur

Et que clame le gosier profond de la triste Melpomène !

Faites résonner la lyre de bronze sur le mode tragique,

Faites vibrer les cordes mystérieusement ;

Sifflez lugubrement plus haut que les vents, et sourdement ;

Car la naïve Isabelle doit bientôt habiter

Le royaume des morts ; elle se fane comme un palmier

Qu’entaille un Indien pour sa sève embaumée.

 

LVII

O laisse le palmier se faner de lui-même ;

Ne permets pas au froid hiver de geler son agonie !

Cela ne peut être — ces riches adorateurs de Babel,

Ses frères, remarquaient la continuelle averse

Qui coulait de ses yeux morts ; et plus d’un curieux lutin,

Parmi ses parents, s’étonnait qu’une telle dot

De jeunesse et de beauté fût dédaignée, étant l’apanage

D’une fille prédestinée à devenir la fiancée d’un seigneur.

 

LVIII

Bien plus, ses frères s’étonnaient davantage

De la voir languir à côté du Basilic verdoyant,

Et de voir celui-ci s’épanouir, comme par miracle ;

Grandement ils se demandaient ce que cela signifiait :

Ils ne pouvaient sûrement pas croire qu’une chose

De si peu de valeur eût le pouvoir de lui faire oublier

Sa propre jeunesse, et les gais plaisirs,

Et jusqu’au souvenir de l’amour anéanti.

 

LVIX

Aussi épièrent-ils le moment où ils pourraient pénétrer

Le mystère de ce caprice ; et longtemps ils épièrent en vain ;

Car rarement elle se présentait au confessionnal,

Et rarement elle éprouvait la sensation de la faim ;

Et quand elle quittait son trésor, elle rentrait à la hâte, aussi

vite

Qu’un oiseau volerait pour revenir couver ses œufs ;

Aussi patiente qu’une poule, elle s’asseyait

A côté de son Basilic, pleurant à travers ses cheveux.

 

LX

Ils imaginèrent donc de voler le pot de Basilic

Et de l’examiner dans un endroit secret :

Ce n’était que pourriture verdâtre et livide,

Et cependant ils reconnurent le visage de Lorenzo :

Ils avaient récolté la récompense de leur crime,

Si bien qu’ils désertèrent Florence sur l’heure

Pour n’y plus jamais retourner. Ils partirent au loin

Avec du sang sur leur tête, en exil.

 

LXI

O Mélancolie, détourne les yeux !

O Musique, Musique, reprends haleine tristement !

O Écho, Écho, quelqu’autre jour

Des îles Léthéennes, soupire vers nous — O soupire !

Esprits de deuil, ne chantez pas votre "Bon voyage !"

Car Isabelle, la douce Isabelle, va mourir ;

Elle va mourir d’une mort trop solitaire et incomplète

Puisqu’on lui a dérobé son cher Basilic.

 

LXI

Lamentablement elle regardait les choses mortes et inanimées,

Réclamant amoureusement son Basilic perdu ;

Et avec les accents mélodieux dans les cordes

De sa voix expirante, maintes fois elle pleurait

Sur le pèlerin à l’âme errante,

Pour lui demander où était son Basilic ; et pourquoi

On le lui cachait "Car c’est cruel", disait-elle,

"De me dépouiller de mon pot de Basilic"

 

LXIII

C’est ainsi qu’elle dépérit, qu’elle mourut de désespoir,

Implorant pour son Basilic jusqu’au dernier soupir.

Il n’y eut pas un cœur à Florence qui ne prît

En pitié son amour, dont la fin avait été si tragique.

De cette histoire naquit une plaintive ballade

Qui passant de bouche en bouche parcourut tout l’univers :

On en chante encore le refrain : "Quelle cruauté

De me dépouiller de mon pot de Basilic ! "

 

Joseph Severn (1793-1879) peintre britannique et l’ami du célèbre poète anglais John Keats.   Isabella et le pot de basilic

 

William Holman Hunt (182-1910) peintre britannique Isabelle et le pot de basilic, 1867 (Isabella and the Pot of Basil, 1867)

 

John William Waterhouse (1849-1917) peintre britannique  Isabelle et le pot de basilic, -1907

John William Waterhouse (1849-1917) peintre britannique Isabelle et le pot de basilic, -1907

Edward Reginald Frampton (1872-1923) artiste britannique  Isabelle et le pot de basilic, 

Edward Reginald Frampton (1872-1923) artiste britannique Isabelle et le pot de basilic, 

George Henry Grenville Manton (1855-1932) Peintre et illustrateur britannique  Isabella et le pot de basilic

George Henry Grenville Manton (1855-1932) Peintre et illustrateur britannique Isabella et le pot de basilic

Isabella (années 1800) de John Keats, publié par Collins

Isabella (années 1800) de John Keats, publié par Collins

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8 janvier 2024 1 08 /01 /janvier /2024 14:52

 

 

Jean Boccace (1313-1375) écrivain florentin du XIVᵉ siècle,
Recueil de nouvelles en toscan, le Décaméron.

Le Décaméron (1350-1354)

traduction d’après le texte qui se trouve dans un manuscrit du quatorzième siècle :

 

 

Le pot de basilic de Salerne

 

 

Quel est le mauvais chrétien

Qui m’a dérobé le pot de fleurs

Où était mon basilic de Salerne !

Il avait poussé avec vigueur.

C’est moi qui le plantai de ma main

 Le jour même de ma fête

Qui vole le bien d’autrui, commet une lâcheté.

 

Qui vole le bien d’autrui, commet une lâcheté,

Et le péché est très grand.

Ô malheureuse ! qui m’étais

Semé un pot de fleurs ?

Il était si beau, que je m’endormais à son ombre.

Tout le monde me l’enviait ;

Il m’a été volé, et devant ma porte.

 

Il m’a été volé, et devant ma porte :

Et j’en ai été très douloureusement affligée.

Malheureuse ! que ne suis-je morte.

Moi qui m’y étais si chèrement attachée !

C’est seulement l’autre jour que je fis mauvaise garde,

À cause de messire que j’aime tant.

Je l’avais tout entouré de marjolaine.

 

Je l’avais tout entouré de marjolaine

Pendant le beau mois de mai.

Je l’arrosais trois fois par semaine :

Aussi, je vis comme il prit bien.

Maintenant, il est certain qu’on me l’a volé.

 

Maintenant, il est certain qu’on me l’a volé ;

Je ne puis plus le cacher,

Si j’avais su d’avance

Ce qui devait m’arriver,

 Je me serais endormie sur le seuil de ma porte

Pour garder mon pot de fleurs.

Le Dieu tout-puissant pourrait bien me venir en aide.

 

Le Dieu tout-puissant pourrait bien me venir en aide,

Si cela lui plaisait,

Contre celui qui s’est rendu si coupable envers moi.

Il m’a mis en peine et en tourment,

 Celui qui m’a volé mon basilic.

 Qui avait un si doux parfum.

 Son parfum me ragaillardissait toute.

 

 Son parfum me ragaillardissait toute,

 Tant il répandait de fraîches odeurs.

 Et le matin quand je l’arrosais,

 Au lever du soleil,

 Tout le monde s’étonnait,

Disant : D’où vient une telle odeur ?

Et moi : par amour pour lui, je mourrai de chagrin.

 

Et moi, par amour pour lui, je mourrai de chagrin,

 Par amour pour mon pot de fleurs.

 Si quelqu’un voulait me dire où il est,

 Je le rachèterais volontiers

J’ai cent onces d’or dans ma bourse,

 Volontiers je les lui donnerais,

Et je lui donnerais un baiser, s’il le désirait.


 

 

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21 décembre 2023 4 21 /12 /décembre /2023 15:11

 

 

Mythologie des épices,  

Aromates et condiments

La badiane chinoise ou anis étoilé - illicium verum
 

 

 

La badiane chinoise, ou anis étoilé - Illicium verum, syn.  Illicium stellatum 

est le fruit du badianier de Chine (Illicium verum), utilisée comme épice en cuisine pour son goût anisé. 

Seule l'espèce type Illicium verum, est cultivée.

Cet épice est aussi nommé anis de Chine, étoile de Chine, anis de Sibérie, fenouil de Chine ou localement Mang-tsao.  

Les Chinois la connaissent sous différents noms, le plus courant, lié à ses huit lobes donna le nom chinois bā jiǎo qui peut être traduit littéralement par "huit cornes".

 

 

Le badianier ou Illicium verum est un arbuste à feuillage persistant originaire d'Asie, appartenant à la famille des Illiciacées, Magnoliacées.

Il peut atteindre dans son pays d'origine, une hauteur allant jusqu'à 20 mètres. Avec son port pyramidal, il fait songer à un magnolia. Cet arbre ne produit pas de fruits avant ses 6 ans et peut ensuite produire pendant un siècle.

Toutes les parties du Badianier sont aromatiques du tronc gris­blanc et lisse, aux feuilles, fleurs et graines, cosses.
 


C'est un arbre qui a besoin d'un sol riche et acide. La badianier de Chine pousse dans des régions tempérées et moyennement froides, et peut résister à des températures pouvant aller jusqu’à -8 °C

Il est cultivé au Japon et dans les Philippines.



 

 

 

La badiane ou anis étoilé est une des plus jolies épices. Odorante et décorative, son goût rappelle celui de l'anis ou du fenouil.

L'anis étoilé a un parfum particulièrement persistant qu'on retrouve souvent dans la cuisine asiatique et dans les boissons anisées.

Les rameaux du badanier sont bas et très feuillés.

Ses feuilles vertes sont persistantes, alternes, allongées, effilées et brillantes.

 


Entre mai et juillet, il se couvre de fleurs blanches rosées ou jaunes, en forme d'étoiles, parfumées et très décoratives. Ses fleurs jaunes donnent naissance à des fruits en forme d’étoile à 8 branches 


 

 

 

À l'automne, les fleurs se transforment en fruits, qui prennent la forme d'une petite étoile à huit branches, d’où le nom d’ "anis étoilé". Chaque branche de l'étoile contient alors une graine ovoïde.  

Les fruits sont cueillis verts,

 

 

Après être séchés au soleil, ils prennent une couleur brun rouge à la surface lisse et brillante, 

Les récoltes de badiane ont lieu deux fois par an, en avril et octobre.

Son goût rappelle celui du fenouil et de l’anis.

Son parfum pénétrant évoque l’anis et la réglisse.

 

 

La cosse est plus aromatique que la petite graine noire et luisante que l’on trouve dans sa pointe.


 

 

 

A savoir :

La badiane japonaise - Illicium anisatum,  

appelée "anis étoilé japonais", faux badianier ou badianier du Japon et anciennement Illicium religiosum Sieb.,

est une espèce d'arbustes de la famille des Illiciacées, originaire de Corée du Sud et du Japon jusqu'à Taïwan.

Cet arbuste, sacré pour les bouddhistes, fut introduit au Japon et planté près des temples. Il fut considéré par les premiers voyageurs comme une variété peu aromatique du Badianier de Chine.

Au Japon, la badiane japonaise est brûlée comme encens. Elle y est appelée shikimi (シキミ?), origine du nom de l'acide shikimique.

Bien que toxique et donc non utilisable en usage interne, la badiane japonaise est utilisée en médecine chinoise pour traiter certains problèmes de peau. Ses feuilles ont été utilisées comme poison de pêche. Les feuilles et les fruits ont également des propriétés raticides.

Depuis 2001, la commercialisation de la badiane japonaise est interdite en France. 
 

(Le fruit de la badiane japonaise, toxique, Illicium anisatum, anciennement Illicium religiosum


 

 

 

Badiane de Floride - Illicium floridanum


C'est un arbuste buissonnant, persistant intéressant à croissance lente très original pour son feuillage aromatique dégageant un parfum anisé, et surtout pour ses spectaculaires fleurs en étoiles parfumées rouge profond suivies de fruits toxiques en forme d'étoile à 8 branches.

Chacune des branches ne contenant qu'une seule graine.


 

 

 

Etymologie de la badiane, l'anis étoilé

 


Origine du nom " Illicium" : 

vient du latin et signifie "charme", "Appât", séduire

 

Origine du nom "Badiane" :

- Du persan بادیان, bādiān : anis, fenouil . (en raison de l'odeur et du goût communs avec le fruit de l'anis, Pimpinella anisum).

- Du chinois bā jiǎo : badiane"  (littéralement, 8 cornes).
 

 

 

Tradition asiatique

 

Les japonais et les chinois regardent l’anis étoilé comme une plante sacrée ; ils l’offrent à leurs pagodes, en brûlent l’écorce comme un parfum sur leurs autels,  et en placent des branches sur les tombeaux de leurs amis. 

Rozier Cours complet d’agriculture Hôtel Serpente, 1781


La Badiane est l’objet d’une grande vénération chez les Chinois, très utilisée en Médecine Chinoise.

Ils en mangent après les repas, l’ajoutent au thé ou au café.

C'est une épice fraîche, traditionnellement reliée à la féminité, qui accompagnait les rites de fertilité et de prospérité.

 

 

 

L’encens japonais


L’encens japonais est largement considéré comme le meilleur au monde et est réputé pour la variété d’ingrédients utilisés dans sa fabrication,  dont l’anis étoilé, 
 


 

Vers 3300 - -3200 av. J.-C. 

 


Utilisé dès l’Antiquité pour ses vertus médicinales et cultivé en Chine depuis 3000 ans, la badiane, l'anis étoilé  exhale des saveurs anisées plus fortes que celles de l'anis vert.


 


 

 

X° - XIII° siècle

 


En Chine, durant le règne de la dynastie Song (960-1279), la badiane était considérée comme une épice précieuse et rencontra un grand succès. 


Cet épice permettait de payer l’impôt :  

Pour cela les provinces chinoises méridionales s’obligeaient à verser à l’empereur un tribut exprimé en piculs, unité de mesure traditionnelle équivalent, à peu près, à 60 kg.


De plus, les fruits de l'anis étoilé etaient  utilisés depuis plus de mille ans dans la médecine traditionnelle chinoise, notamment pour ses vertus digestives et son action antispasmodique, mais aussi en tant que parfum pour les rituels religieux.

Un quartier de la capitale de la dynastie Song, extrait du tableau Qingming Shenghe Tu,version dynastie Qing. Image  Musée National du Palais de Taïwan

 

 

 

1263 

 


Au Moyen Age, les Corporations regroupant les personnes exerçant la même profession, formaient de puissantes Confréries. Sur ordre du Roi Saint Louis, leurs coutumes et traditions étaient consignées dans le Grand Livre des Métiers. 

 


Sous le règne de Saint Louis, il est procédé à l’enregistrement de la Corporation des Anysetiers au Châtelet sur le Grand Livre des Métiers par Etienne Boileau, Prévost de Paris. Ses membres étaient à la fois des médecins et des apothicaires qui mettaient leur connaissance approfondie des propriétés de la badiane étoilée au service d’un idéal : aider autrui.

 

..."Acheminées depuis la chine jusqu’à Alexandrie, les précieuses graines d’anis étaient acheminées à Marseille puis à Paris pour être confiées aux Anysetiers qui officiaient rue Vieille-du-Temple sous les ordres de Messire Antoine Gil, leur grand maistre ès-qualités.

Celles-ci étaient écrasées avec un pilon de bronze, arrondi en forme de marteau. Après distillation et macération de la pâte obtenue, les apothicaires l’utilisaient pour fabriquer des drogues, des onguents et des liqueurs dont ils pourvoyaient ensuite les Rois et les Seigneurs, mais aussi le bon peuple. Ils jouissaient de ce fait d’une très grande notoriété aussi bien dans la Noblesse que dans la Roture."...


 

 

 

XIII°  -XIV° siècle

 


L'anis étoilé connu sous le nom de "Mang-tsao" était très convoité depuis le Moyen Age.

Marco Polo (1254-1324) marchand, explorateur et littéraire italien, garda longtemps le secret de son origine (sud-est de la Chine - nord Vietnam), car il se vendait à prix d’or.


 

 

 

XV° siècle 

 


La badiane fut ramenée pour la première fois en Grande-Bretagne par le marchand anglais Thomas Cavendish, surnommé le "Navigateur" (1560 -1592) navigateur, pirate et corsaire anglais, de retour des Philippines. 


 

 

 

XVII° siècle

 

 

En 1601 Charles de l’Ecluse (Carolus Clusius 1526-1609) médecin et un botaniste flamand de langue française donne une description de la badiane. 

 

A partir de la fin du Moyen âge, il est acheminé en Russie depuis la Chine par la route du thé.

Les marchands en Russie aux XVIIe, organisaient des caravanes commerciales. Au retour, ils déclaraient entre autres marchandises  de l'anis étoilé.


À la cour du tsar de la Russie au XVIIe siècle, cette épice était employée afin de parfumer les boissons.

 


Epice rare et très chère , son utilisation se développe en Occident à partir de la Renaissance, grâce à son importation par l'Empire britannique.


Le négoce de la badiane prendra un tout nouvel essor avec la culture Européenne de plants de badianier de Chine, et son utilisation ne va que croître et devenir  peu à peu une épice incontournable et un produit phare dans la composition traditionnelle de plusieurs alcools pour son goût anisé. 

 


Engelbert Kaempfer (1651–1716) médecin, naturaliste et voyageur allemand, a décrit l'anis étoilé en 1690

 


C’est en 1694 Pierre Pomet (1694-1735) naturaliste dans son histoire des drogues note que l’utilisation des graines pour parfumer le thé hollandais.

 


Au Moyen âge, il existait même, en France, une corporation des Anysetiers, composée d'apothicaires et de médecins. Installés à Paris, rue Vieille du Temple, ils broyaient les graines d'anis et l'utilisaient pour fabriquer des onguents et des liqueurs.


Des recettes de boissons médiévales utilisaient la badiane


 

 

 

 

XVIII° siècle

 


Comme l’ensemble des privilèges royaux, il fût aboli par la Révolution de 1789. Cette abolition devait marquer la fin de la Corporation des Anysetiers.


François Rozier, prêtre, savant botaniste et agronome français (1734 — 1793)

Cours complet d’agriculture

Hôtel Serpente, 1781 (Tome premier, p. 562-564).

Anis étoilé, ou Badiane. (Voyez Pl. 17, pag. 548)

..."Il n’étoit connu en Europe que par son fruit, qu’on appeloit badiane des Indes, anis de Sibérie, anis de Chine, anis des Indes. M. Tournefort n’a jamais vu cette plante. M. le chevalier Von Linné n’en a parlé que d’après Kempfer, & l’a placée dans la dodécandrie dodécagynie ; il l’appelle illicium anisatum, qui est bien différent de l’illicium floridanum que nous allons décrire"...


 

 

 

Marie-Antoinette (1755-1793) avait planté un pied de badiane dans le jardin du Petit Trianon pour le parfum de ses fleurs.

 

 

En 1793, João de Loureiro (V.1710- 1791) botaniste portugais mathématicien et physicien, prêtre missionnaire jésuite, d’accord avec Linné, décrivait la plante chinoise sous le nom "d’lllicium anisatum"

 

 

XIX° siècle

 


C'est au XIXe siècle que ce parfum d'anis sera exploité dans la fabrication de diverses boissons alcoolisées car son coût d'achat était plus faible que d'autres plantes apportant ce même parfum d'anis. 

 

1833


Chaumeton, Poiret et Chamberet, 

(Imprimerie C. I. F. Panckoucke, tome 1, 1833) 

la Flore médicale

..."Les Japonais et les Chinois regardent l'anis étoile comme une plante sacrée ; ils l'offrent à leurs pagodes, en brûlent l'écorce, comme un parfum, sur leurs autels, et en placent des branches sur les tombeaux de leurs amis. En Chine, les gardes publics pulvérisent l'écorce de cet arbrisseau, dont ils remplissent de petites boîtes allongées en forme de tuya, lesquelles sont graduées à l'extérieur de distance en distance ; ils mettent le feu à cette poudre par une des extrémités du tuyau ; elle se consume très lentement et d'une manière uniforme, et lorsque le feu est parvenu à une distance marquée, ils sonnent une cloche ; et, par le moyen de cette espèce d'horloge pyrique, annoncent l'heure au public.

Le bois que recouvre cette écorce aromatique exhale lui-même l'odeur de l'anis , dont il a reçu le nom ; sa dureté le rend propre aux ouvrages de tour et de marqueterie. 

Quoi qu'il en soit, de toutes les parties de l'anis étoile, c'est le fruit qu'on emploie plus généralement. Son odeur et sa saveur, analogues à celle de l'anis et du fenouil, sont plus pénétrantes; aussi les Orientaux lui donnent-ils la préférence.

Les Chinois en mangent souvent après le repas, pour faciliter la digestion et se parfumer la bouche ; ils en font une infusion théiforme , avec la racine de ninsin, et la boivent pour rétablir les forces abattues ; ils en mêlent avec le café, le thé, le sorbet, et les autres boissons qu'ils veulent rendre plus agréables. Ils regardent cette substance comme l'antidote de plusieurs poissons vénéneux. "...
 

 


 

Planche Pierre-Jean-François Turpin (1776-1840) 

Flore Médicale" tome 1 de Chaumeton


 

 

 

Rémy de Gourmont (1858-1915) écrivain français, romancier, journaliste et critique d'art, 


Les cheveux
...

Tu sens le trèfle, tu sens le lait ;

Tu sens le fenouil et l'anis ;

Tu sens les noix, tu sens les fruits
...
 

 

 

Charles-Marie Leconte de Lisle (1818-1894) poète français,

 

Phyllis

...
L'anis brûle à l'autel, et d'un pied diligent

Tous viennent couronnés de verveine pieuse ;
...

 

 

Edmond et Jules de Goncourt

Sœur Philomène,1861, p. 266.

..."Il (Barnier) alla fatalement à cette liqueur qui tire des sommités de l'absinthe, de la racine d'angélique, du calamus aromaticus, des semences de badiane, un enchantement pareil à celui que l'Asie et l'Afrique demandent au chanvre"... 
 

 

 

1897

Franz Eugen Kِohler, 

Plantes Médicinales

Illicium anisatum

Anis étoilé

 

 

 

Anna de Noailles (1876-1933) poétesse et une romancière française d'origine roumaine et grecque, 

 


Ivresse au printemps


...
— Printemps secret, sucré, divin,

Que je boive un limpide vin,

Dans la coupe de la tulipe !

Que dans une argentine pipe

Je brûle l’encens et l’anis !

Ô printemps, culte d’Adonis,...


 

 

 

1906


Philippe Eberhardt (1874-1942), botaniste français parti en expédition en Indochine française, 

Petit fascicule, publié à Hanoi en 1906, consacré à la culture d’une épice utilisée dans de nombreuses recettes festives : 

La badiane au Tonkin

Extrait du Bulletin économique de l’Indochine, 

Parmi les cultures indo-chinoises susceptibles d’être développées avec succès et appelées à jouer un rôle important, au point de vue économique, il faut citer celle de la Badiane. Jusqu’ici son développement s’est localisé dans le HautTonkin, dans les régions de Dong-dang, Vinh-Rât, Ualung, Nacham, Thatkhé et le massif du Mauson.

Cette localisation qui peut tout d’abord étonner, n’a cependant rien que de très naturel. Le badianier vient du Sud de la Chine où il est cultivé dans la région limitrophe du Tonkin et ce n’est, dans notre colonie, qu’une petite hernie en quelque sorte, rappelant l’occupation chinoise ; les Chinois ont planté en effet ce qui en existe. Lors du changement de maîtres, les Thos profitèrent des plantations, se bornant d’ailleurs à recueillir les fruits et à les distiller. ...


...

Historique

La première mention européenne que l’on trouve de "l’anis étoilé" est dûe au voyageur Candish qui le rapporta des Philippines vers 1588. Clusius  acheta le fruit à Londres en 1601, et, pendant le 17e siècle, il en arriva par la Russie, jusqu’en Angleterre, sous le nom de "Cardamomum siberiensis".

Kœmpfer en 1690-1692 rapporta du Japon et décrivit longuement une plante japonaise, le "Skimmi" qu’il assura, d’accord d’ailleurs avec les auteurs de la "Pharmacographia", être la plante qui fournit l’anis étoilé.

Thumberg d’abord, von Siebold ensuite, déclarèrent que les fruits de la plante japonaise n’avaient pas le même arôme que ceux qu’on trouvait dans le commerce.

En 1793, Loureiro, d’accord avec Linné, décrivait la plante chinoise sous le nom "d’lllicium anisatum".

Plus tard, le Docteur Bretschneider montrait que l’espèce japonaise était vénéneuse et, presqu’en même temps, vers 1881, le Dr Hance et M. Ford établissaient l’indépendance d’une espèce chinoise que llooker baptisait du nom "d’Illicium verum"....
 

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1918
Dictons et proverbes des Chinois habitant la Mongolie sud-ouest, par le R.P. Joseph Van Oost,...

Auteur : Van Oost, Joseph (missionnaire de Scheut, Le P.).

Auteur du texte

Editeur : (Zi-Ka-Wei près Chang-Hai)

Date d'édition : 1918


Ta kio hoei siang

Lieou kio yang

Chen sien tch'e chang

CJie toan tch'ang.

 

La badiane à huit cornes

Le mouton à six cornes

Si les esprits et les génies en mangent

Leurs entrailles se déchirent.


 

 

 

1924

Marcel Hégelbacher ; 

La Parfumerie et la Savonnerie. - 1924, page 29

L’anis étoilé ou badiane croît au Tonkin, en Annam, dans la Chine du Sud. Cet arbuste donne des fruits qui sont cueillis avant maturité, séchés sur des claies puis distillés. 
 

 

 

1943

Notes sur l'Anis vert et sur l'Anis étoile ou Badiane. 

Auguste Jean-Baptiste Chevalier (1873-1956) biologiste et botaniste français.

Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée Année 1943 

La badiane fut observée pour la première fois au Tonkin à Dong Dang par Benjamin Balansa (1825-1891) botaniste et explorateur français (Herb. 1132) vers 1885
 

 

 

1955  

Un groupe de hautes personnalités du monde des Arts et de la Culture, encouragé dans cette voie par un mécène, a entrepris de faire revivre les antiques traditions de la Corporation des Anysetiers en créant l’association des Anysetiers du Roy, visant à défendre et promouvoir les valeurs culturelles et morales qui constituent les fondements de notre civilisation.

 

 

1968 

Souhaitant acquérir une audience dépassant les frontières françaises, l’association des Anysetiers du Roy se transforme, cette année-là, en Ordre International des Anysetiers, association régie par la loi du 1er juillet 1901.


 

 

1985

Scott Cunningham,

auteur de L'Encyclopédie des herbes magiques

(1ère édition, 1985 ; adaptation de l'américain par Michel Echelberger, éditions Sand, 1987), le Badianier (Illicium anisatum et Illicium verum) a les caractéristiques suivantes :

... 

    Genre : Masculin
    Planète : Jupiter
    Élément : Air
    Pouvoirs : : Pouvoirs psychiques ; Chance.

..."Ce sont les fruits en forme d'étoile que l'on emploie. Ils sont cueillis verts, et c'est en séchant sur des claies au soleil qu'ils prennent une coloration brun-rouge


Utilisation magique : Séchées, mais récoltées dans l'année en cours, les étoiles de Badiane sont consumées à très petit feu dans des brûle-parfums percés de trous, souvent en mélange avec d'autres herbes (lentisque, airelle, gentiane, etc.). Quelques recettes magiques russes recommandent de confire la Badiane dans de la graisse de blaireau. La fumée est inhalée pour accroître les pouvoirs psychiques. 

    En Sibérie, avant la Révolution de 1917, les Vogouls obtenaient les mêmes résultats en respirant le suc frais : ils écrasaient les fruits verts entre leurs mains et s'en enduisaient le visage, le cou, le haut du thorax. 

    Placez des étoiles de Badiane sur l'autel où vous célébrez votre rite. Le but est de Il charger» cet autel en vibrations occultes. Chaque étoile fait alors office de rose des vents, orientée vers les points cardinaux. 

    Le fruit porte bonheur. Il sert aussi à faire d'excellents pendules. "...
 

 

 

1985

Marie-Claude Palys - auteur 


La petite histoire de l'anis étoilé


Badiane, anis étoilé

Marco Polo t'a rapportée

d'un voyage de Chine

pour la cuisine

Dans les boissons 

Entière en infusion 

Ta saveur puissante 

intense et odorante

tes notes anisées, 

boisées et sucrées 

aromatiques et épicées

Sont appréciées.


 

 

 

2001


Le mauvais conte de Noël, ou l'histoire du vin chaud et de la badiane

Articles Forêt

(Rédaction : Dr. Nicolas Rohrbacher)

...Au début de l’hiver 2001 et comme chaque année, des tonnes de mélange d’épices pour vin chaud contenant de la badiane sont vendues sous forme de sachets. Depuis quelques jours, en France, plusieurs cas d’intoxications plus ou moins graves (troubles digestifs, convulsions) sont rapportés aux centres anti-poison. Les services de santé mènent une enquête rapide et très efficace, et constatent que ce sont principalement des personnes ayant consommé du vin chaud qui sont touchés par ces symptômes.

L’étude approfondie permettra d’en trouver l’explication : suite à des ruptures d’approvisionnement en badiane de Chine Illicium verum (comestible, et traditionnellement utilisée dans la confection du vin chaud), celle-ci a été substituée par de la badiane du Japon Illicium anisatum (toxique, et non comestible).
En revanche, lorsque la plante est en poudre, la détection visuelle de badiane du Japon n’est pas possible. Dans ce cas, seul un laboratoire spécialisé est en mesure de mettre en œuvre une analyse chromatographique qui permettra de détecter la présence d’anisatine et ses dérivés qui sont responsables de la toxicité de la badiane du Japon.

Ces molécules sont absentes de la badiane de Chine et si leur présence est détectée dans une poudre, il est indiscutable qu’une falsification a eu lieu.

Cette affaire a conduit en 2001 à l’interdiction immédiate de la vente en France de badiane, toutes origines confondues. Cette réactivité des autorités de Santé qui permit sans nul doute d’éviter d’autres cas d’intoxication.

La vente de badiane de Chine (uniquement) fut réautorisée en 2007 .


Différencier la badiane de Chine de la badiane du Japon 


 

 

 

2005


Ossiane - poète et photographe - 


 

Badiane Etoilée,

 

Badiane Etoilée,

Etoile Anisée,

Anis d’un Eté,

Eté Epicé.

 

 

 

Août 2005 

Oreillette


Nouhitsou

 

Pour être dans le cosmos

Effleure 2 anis

Plonge les dans ta demeure tasse

Vaporeuse chaude

 

Attend dans la patience

Humectant fumées nuages

Narines absorbant les pores gouttes odorantes

 

Trempe tes lèvres

Bois à petits gorgées

Fermant tes paupières

 

Sens tu l’étoile enveloppant

Ta gorge subtile

Emanant vers la tête dans les étoiles


 

 

 

En 2007, la production mondiale de badiane est de 40 000 tonnes. 

90 % de la production mondiale de badiane provient de la province du Jiangxi en Chine, où elle fait vivre 10 millions de personnes. Le reste est produit au Viêt Nam, au Cambodge, au Laos, au Japon et aux Philippines.
 

 

 

2008

Jacques Herman - poète


 

Anis étoilé


Beaucoup prévoyaient son départ

Mais il s'est accroché aux orties

Aux glycines

Aux liserons

Aux branches pourries

D'arbrisseaux sauvages

 

Il a tenu bon

Par courage

Par obstination

 

Beaucoup craignaient pour sa vie

Mais il s'est accroché aux nuages

A des queues de sirènes

A des chansons d'amour

D'un autre âge

 

Il a tenu bon

Par courage

Par obstination

 

On raconte aujourd'hui

Qu'il mourut étouffé

Dans le jardin de sa maison

Par une graine d'anis étoilé


 

 

 

2009


Regalline - Maître Poète · A partir de Cote d'ivoire

 

Un grain d'anis étoile

 

"Un grain gris vert d’anis étoile

C’est tant d'épices en très doux voile

C’est tropical, plein de soleils

Et merveilleux en temps qui veille"


 


 

Regalline - Maître Poète · A partir de Cote d'ivoire

 

Anis

 

Quant la nuit vient en doux relents

Anis et flots, comme promesses

Le frisson lent dénude un temps

Noyé aux airs en vraies tendresses

 

Plaisir de vivre en temps ému

Murmure un chant, beauté, désir !

Amours humés en esprit nu,

Exalte au corps le temps saisir !

 

C'est tant amour, de souvenirs

Chaleurs, parfums et doux plaisirs

C'est ta couleur bleu-vert fameux

Anis, étoile qui fait nous deux

 

L’éclipse au ciel se fait luisance

De baisers chers, de grands soleils

Tous enrobés d'une romance,

Adaggio libre aux beaux éveils.

 

Et l’heure veille en ce cadran,

Egrainant des souffles d’ivresses

Aux éthers qui livrent l’élan

De ton soin pur en des caresses…

 

C'est Toi et moi, tous nos plaisirs

Bonheur en un qui fait périr

C'est ton ardeur, nos tendres jeux

Anis, étoile qui fait nous deux

 

Ombrage vert, palme du vent

 

Siffle un chant grand d'amour qui veille !

Sel et long chant, vague du temps

Vibre à la mer, l'algue vermeille !

 

Que mon regard dans l'air se porte

Au bord du flot qui tout dévoile !

Bleu, jaune et vert où tout s'exhorte,

Flux et reflux d'Anis étoile !​

 

 

 

2018

par Mijo


..."La vie était facile en ce jardin d'éden,

Ca sentait le jasmin et l'anis étoilé,

Nous nous sommes tant aimés, les palmes s'en souviennent,

Goûtant intensément aux tendres mélopées"...
 

 

 

Signification et langage des fleurs d'anis étoilé


Les fleurs d’anis étoilé symbolisent :

- la sagesse, 

- la protection 


La badiane est un porte bonheur, elle est considérée comme la graine de la bonne étoile, de la chance.


 

 

 

Mythes et légendes

 


- En Europe, les fleurs d’anis éloignaient les mauvais esprits et étaient utilisées dans les rituels de nettoyage traditionnels.

- Le fruit séché en forme d’étoile est brûlé comme encens pour accroître les pouvoirs psychiques, et est porté sur soi en chapelet pour le même but.

- Parfois on en place aux 4 points cardinaux sur l’autel pour lui donner du pouvoir. Il est aussi porté sur soi pour apporter la chance, et il fait d’excellents pendules.

- la badiane peut accompagner les rites de prospérité et de fertilité en favorisant les grossesses. 

- L'anis étoilé peut être employée pour favoriser la chance dans les jeux de hasard, et les rêves prémonitoires. 

- La badiane permet de purifier une pièce et de se protéger du mauvais œil. on peut aussi broyer la badiane et la déposer sur un charbon ardent. 

- Le fruit est un porte bonheur. Il sert aussi à faire d'excellents pendules. 


 

 

 

Utilisation de la badiane - anis étoilé

 

 

Bien que les feuilles soient aromatiques également c’est principalement le fruit qui est utilisé.

 

Utilisation alimentaire 


- Le fruit frais encore vert est mastiqué frais en petite quantité pour assainir la bouche ou aider à la digestion à la fin du repas. Son goût est agréable. 


- On peut ajouter la badiane à une tisane ou en aromatiser un thé vert.

 

L'anis étoilé est une épice à l'arôme plus puissant que l'anis vert qui entre dans la composition du mélange de la poudre aux cinq épices  : badiane, poivre du Sichuan, cannelle, clou de girofle, graines de fenouil.

Dans la cuisine de la province de Hubei, en Chine, elle est souvent utilisée avec le poivre du sichuan et des piments de Cayenne pour préparer les légumes sautés.

L'arôme de la badiane est principalement dû à l'anéthol.


- Il est utilisé en Europe, notamment dans la fabrication de l'anisette, du pastis, de l'ouzo ou de la sambuca.

- En pâtisserie, il aromatise gâteaux et galettes traditionnelles de l'ouest de la France (infusé dans du lait). 


- En Allemagne, il est utilisé dans la fabrication des marmelades. Il facilite les digestions difficiles, d'où son succès en apéritif, en digestif ou en dessert.


- Le vin chaud est sans conteste la boisson incontournable des marchés de Noël alsaciens. Il s’agit d’un vin blanc traditionnel de la région, généralement un Riesling ou un Gewurztraminer, chauffé avec des épices (cannelle, anis étoilé, clou de girofle). La recette varie selon les stand mais le résultat est toujours délicieux. Dégusté bien chaud, le vin chaud réchauffe les promeneurs et ajoute à la magie de l’ambiance. Un verre à la main, on flâne entre les chalets… une douceur très appréciée pendant les longues balades hivernales.

 

 

 

Propriétés thérapeutiques

 


- Le fruit sec permet de récolter l’huile essentielle d’anis étoilé ( riches en éthers HE d'anis vert, de badiane chinoise, "anéthol"),  forte et un peu irritante. utilisée en phytothérapie. 


 La badiane est :

- apéritive, digestive, stomachique, carminative

- expectorante, mucolytique, régulatrice du rythme respiratoire

- tonique, stimulante, anti-inflammatoire, antalgique 

- antibactérienne et antivirale, désinfectante. 

 

 

 

Utilisation cosmétique et d'ambiance 


Enfin, la badiane, sous sa forme d’huile essentielle, fait aussi le délice du parfumeur, pouvant se trouver en note de tête dans la composition de parfums dits chyprés, fougères, etc...


Exemple :

Lolita Lempicka Au Masculin Intense - Eau de parfum - Vaporisateur 100 ml

..."Lolita Lempicka Au Masculin Intense est une eau de parfum de douceur et de puissance qui touche instantanément. Les saveurs fraîches de la Bergamote et de la Badiane se mêlent aux notes chaudes et suave de l'Iris et de la Myrrhe"...
 

 

 

A savoir :

 

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20 décembre 2023 3 20 /12 /décembre /2023 15:34

 

Regalline - Maître Poète · A partir de Cote d'ivoire

 

Anis

 

Quant la nuit vient en doux relents

Anis et flots, comme promesses

Le frisson lent dénude un temps

Noyé aux airs en vraies tendresses

 

Plaisir de vivre en temps ému

Murmure un chant, beauté, désir !

Amours humés en esprit nu,

Exalte au corps le temps saisir !

 

C'est tant amour, de souvenirs

Chaleurs, parfums et doux plaisirs

C'est ta couleur bleu-vert fameux

Anis, étoile qui fait nous deux

 

L’éclipse au ciel se fait luisance

De baisers chers, de grands soleils

Tous enrobés d'une romance,

Adaggio libre aux beaux éveils.

 

Et l’heure veille en ce cadran,

Egrainant des souffles d’ivresses

Aux éthers qui livrent l’élan

De ton soin pur en des caresses…

 

C'est Toi et moi, tous nos plaisirs

Bonheur en un qui fait périr

C'est ton ardeur, nos tendres jeux

Anis, étoile qui fait nous deux

 

Ombrage vert, palme du vent

 

Siffle un chant grand d'amour qui veille !

Sel et long chant, vague du temps

Vibre à la mer, l'algue vermeille !

 

Que mon regard dans l'air se porte

Au bord du flot qui tout dévoile !

Bleu, jaune et vert où tout s'exhorte,

Flux et reflux d'Anis étoile !​

 

Regalline - Maître Poète · A partir de Cote d'ivoire - Anis
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20 décembre 2023 3 20 /12 /décembre /2023 15:04

 

 

Regalline - Maître Poète - A partir de Cote d'ivoire

 

Un grain d'anis étoile

 

"Un grain gris vert d’anis étoile

C’est tant d'épices en très doux voile

C’est tropical, plein de soleils

Et merveilleux en temps qui veille"

Regalline - Maître Poète - Un grain d'anis étoile
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