3 décembre 2013
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Renée Vivien,
née Pauline Mary Tarn le 11 juin 1877 à Londres et morte le 18 novembre 1909 à Paris, surnommée « Sapho 1900 »,
est une poétesse britannique de langue française du courant parnassien de la Belle Époque.
La Lune s’est noyée
Flambeaux éteints
Seule, je sais la mort de Madonna la Lune,
De la Lune aux cheveux si blonds et si légers,
Aux yeux furtifs et dont les voiles ouvragés
Glissaient avec un si doux frisson dans la brume…
Hier soir, quand j’errais au loin, je l’aperçus.
Je l’aperçus penchée et pleurant, sous l’yeuse,
Ainsi qu’une fantasque et plaintive amoureuse
Se lamentant des chers baisers trop tôt déçus.
Comme pour un festin, elle s’était parée,
Elle s’était parée avec ses colliers d’or.
Un hibou, s’élevant dans un craintif essor,
La frôla doucement de son aile égarée.
La Lune s’inclina. Telle aux soirs de jadis,
Aux longs soirs de jadis tremblants sur l’eau dormante
Elle mirait son front capricieux d’amante…
Et soudain j’entendis un froissement d’iris.
J’écartai les roseaux frémissants et tenaces,
Tenaces à l’égal de frêles bras liés.
La Lune reposait, avec ses beaux colliers.
Au loin se répandait un thrène de voix basses.
La Lune diffusait une faible splendeur,
Une splendeur mourante, au fond des herbes glauques.
Et voici que, soudain, ayant tu ses chants rauques,
Un crapaud se posa froidement sur son cœur.
Et je pleure la mort de la Lune, ma Dame,
De ma Dame qui gît au fond des nénuphars.
Il n’est plus de clarté dans ses cheveux épars,
Et ses yeux ont perdu l’azur vert de leur flamme.
Illustration mcp
La lune s'est noyée
Published by le-blog-de-mcbalson-palys
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poèmes "nature - fleurs - paysages"
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